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L'acceptation

Yaha
Azur écoutait, mutique; d'une stature aussi émérite, on aurait pu faire l'éloge. Et durant son examen minutieux de la nouvelle ingénue qui consentait à se dévêtir, aucun mot ne vint troubler le tableau; son tableau, celui qu'il dépeignait soigneusement sans omettre le moindre détail. Sinon ceux encore invisible pour son regard, mais qui ne saurait tarder bien longtemps à se dévoiler au grand jour. Néanmoins, ce ne fut pas la physionomie maigrelette qui tira l'Oeil de sa passivité excessive, mais bel est bien les premiers mots nouvellement émergés de la petite bouche. " Maman est partie au ciel ". Un couplet trop souvent entendu dans les bas-fonds qui n'en restait pas moins déplorable pour qui l'entendait. La silhouette voisine, frémissante, ne parvint pas à faire décrocher l'Androgyne de son recoin. Il était de ceux qui estimaient que, dès le plus jeune âge, il fallait être apte à survivre et encaisser les aléas d'un monde trop brutal pour les faibles. Non pas que la vision enfantine en proie à un mal-être palpable l'indifféré pour autant. C'était, malheureusement, l'une des coutumes de la Miraculée que de voir naître entre ses cuisses une flopée d'abandonnés.

La suite de réponse, elle, tomba avec plus de lourdeur qu'il n'en fallait pour accabler un être aussi jeune qu'Iphigénie. Là, enfin, l'Imbu ne put contenir ou masquer un fin sourire à ses lèvres. Comme si la révélation se faisant avait le goût délicat d'un festin s'annonçant; comme si le fumet d'un vin dont on était friand s'échappait inopinément d'un tonneau oublié. N'était pas un Saint celui vivant dans les quartiers malfamés de la Capitale, et encore moins ceux trouvant bon de s'y terrer comme s'il s'agissait du dernier paradis sur Terre. Ou d'un Enfer espéré et attendu, au choix. Intérieurement, le dénouement de cette révélation était déjà fait dans la caboche azurée. D'un point de vue extérieur, il n'y avait rien de plus qu'un sourire malaisant sur un visage jusque là stoïque.


    Je vais vous apporter de quoi ôter cette crasse.


Malingre aurait pu être le sobriquet offert à cet instant, si Yaha n'avait pas eu la décence d'être fidèle à lui-même. La Reyne, elle, ne se priverait probablement pas. Aussi valait-il mieux faire au mieux, avant qu'elle ne se décide à s'attarder sur le cas " Finette ". Si la chétive était sous bonne garde, elle n'aurait rien à craindre de la Borgne, mais il fallait appeler un Chat un Chat, et la Folle en était un gros aimant dévorer les plus faibles ne pouvant rien lui apporter. Quoique, s'il jouait bien ses cartes au sein de cette pièce, peut-être Yaha pourrait-il acheter un crédit auprès de Kelel pour effacer la dette déjà constituée par la blondinette. Sans quoi, il devrait s'acquitter lui-même de l'emprunt non quémandé ouvertement par la jeune protégée de Renarde.

Le regard de l'Imbu se détacha de sa prise, préférant désormais regarder où allaient ses pas, voir même sa main. Il avait beau connaître l'emplacement des produits, rien ne garantissez qu'il ne fasse rien choir en cas d'une prise de confiance trop grande pour oser ne pas regarder où se glissait ses doigts. Dextérité rimait assez mal avec Distrait. Un flacon et un morceau de savon furent désignés d'office pour rejoindre le baquet d'où se dégageait désormais une vapeur assez conséquente. Tandis que les yeux étaient rivés sur l'eau, senestre s'affairait à déverser un peu du contenu de la fiole dans le bouillon. Ceci fait, le contenant fut négligemment déposé sur le rebord en bois, aux côtés de son déjà-voisin d'étagère ayant trouvé place juste avant lui.


    Vous devriez vous plonger dans l'eau. Elle délasse et apaise. Du moins, il paraît.
    J'ai une question à vous poser, Iphigénie. Ou plutôt devrais-je parler d'un marché pour être plus honnête. Mais je ne veux vous priver de votre tour, aussi vais-je patienter.


Les cicatrices sur le dos de la triste jeunesse n'étaient évidemment pas passées inaperçues pour celui qui ne loupait jamais, ou presque, le moindre détail. Néanmoins, il y avait quelques petites choses qu'ils avaient apprises au fil du temps; celle par exemple de ne pas relever verbalement certains faits douloureux en présence de la victime; savoir faire preuve d'une certaine retenue pour mieux y revenir, en supposant que la principale concernée n'y revienne d'elle-même quand bon lui semblerait.
_________________
Finette_


Dénudée et fragile devant le regard de son confesseur. Finette avait la tête baissée, n'osant pas affronter le regard sans doute inquisiteur de Yaha.
Il faut dire qu'elle y était habituée. Entre le daron, qui la regardait comme un objet qui lui ferait honte, et ses amis de beuverie à qui il avait déjà daigné accorder les faveurs de sa "fille" afin d'éponger quelques dettes ...
Plus jamais elle n'avait connu la compassion depuis la mort de sa mère.

Alors quand Yaha se déplace, le petit corps reste figé dans cette même posture. Ce n'est que lorsque les douces vapeurs odorantes se dégagent du bac, que les muscles crispés se détendent un peu ... Le bruit de l'eau qu'on agite, afin d'émulsionner le contenu des flacons choisis avec l'eau dans la baignoire.

Et une nouvelle invitation à se plonger dans le bain. Il est vrai que la fatigue aidant et ces souvenirs pesants omniprésents, font que l'idée de se laisser glisser dans l'élément aquatique est de plus en plus séduisante.
Alors le visage un peu défait se relève. Emeraudes et azurs se croisent. Un timide sourire étire les lèvres enfantines. Puis un hochement de tête avant que la gamine ne se décide à franchir le bord de la baignoire avec la souplesse d'un chat.
Petit grognement de satisfaction au contact de l'eau chaude aux senteurs maternelles ...


J'ai une question à vous poser, Iphigénie. Ou plutôt devrais-je parler d'un marché pour être plus honnête. Mais je ne veux vous priver de votre tour, aussi vais-je patienter.

Regard interrogateur envers le confesseur. Puis petit haussement d'épaules.

C'est d'accord. Légère pause le temps de la réflexion. Pourquoi tu appelles Owenra, "renarde" ?

Bercée par les volutes de vapeur et enivrée par le jasmin, la gamine baille et se laisse lentement gagnée par l'épuisement.
Il est si doux et chaud ce cocon. Pour la première fois depuis longtemps, elle se sent apaisée.
D'une main timide, elle se saisit du savon qu'elle plonge dans l'eau avant de le faire mousser entre ses doigts. Elle le repose et de toute son insouciance, en formant un petit cercle de ses deux mains, elle forme une fine membrane irisée sur laquelle elle souffle pour tenter de faire une belle bulle.
Modingus
Il est invité à entrer le fort Mâtin.
Alors il entre et ainsi, épargne aux deux protagonistes la longue plainte à grand renfort de geignements qui aurait pu suivre.
Qu'il est sage l'Homme-neige.
Et pour le remercier de son invitation.
Modingus s'allonge sagement près de l'âtre.
Le poil ainsi chauffé par les flammes et les caresses qu'il perçoit sur la large tête ont tôt fait de le détendre.
Voilà qu'il pose la gueule au sol alors que le brouhaha d'une conversation lui parvient aux ouïe.
Calme cabot qui n'omet pas d'observer les agissements de la représentation qui se déroule devant lui.
Quel drôle de danse que l'homme-femme exécute pour remplir l'espèce de gros tonneau cassé.
Avec de l'eau qui plus est.
C'est là chose bien étrange pour le Quadrupède.

Les allers-retours de l'humain blanc le bercent.
Mais finalement, c'est quand le Chiot entre dans le bois ouvert que Cabot se redresse.
Pourquoi va-t-il dans le liquide ?
Est-ce un nouveau jeu ?
Ni une, ni deux, les larges pattes et le corps puissant sont verticalisés.
Il s'approche du bois mangeur de Chiot.
Sa truffe s'active pour déceler les odeurs qui s'y trouve : celle de l'arbre, des fleurs, de la saleté et de sa nouvelle compagne de jeu.
Alors il se dresse sur les pattes arrières et pose celles de devant sur le rebord de ce qu'il voit comme un tonneau ouvert.
Et il se penche.
Il hume la surface de l'eau et va même glisser la langue dessus pour goûter.
Le contact chaud le surprend et le goût aussi.
Un coup d'oeil vers la jeune humaine, elle a l'air bien.

C'est décidé.
Mâtin prend une impulsion et...

Saute dans l'eau sans oublier d'asperger généreusement tout élément à portée.
En canin délicat de part sa posture, il fait cependant attention de ne pas tomber sur l'occupante.
Il semble aimer l'eau chaude et s'assied, l'air de rien en faisant face à la plus sale des deux.
La langue pend et quelques gouttes de bave trouble la surface cristalline redevenue placide.
Il est content.
Yaha
Une chorégraphie ne pouvait paraître parfaite sans qu'un élément perturbateur vienne en révéler la substance. Et l'agitateur de cette ignominie ne fut autre que l'animal à quatre pattes que l'Imbu avait accepté de faire entrer un peu plus tôt, dans le simple espoir de ne pas l'entendre, geignard, de l'autre côté de la porte. S'il avait su, peut-être aurait-il revu son jugement avant d'inviter la bête à entrer. Il n'eut pas vraiment le temps de réagir, plongé dans son écoute et plus généralement observation de son invitée du jour. D'ordinaire, le mâtin était docile, pour ne pas dire particulièrement apathique la majorité du temps. Alors, lorsque le drame survint, l'Androgyne n'eut pas la moindre réaction; pas même celle visant à se protéger de la vague qui submergea le sol après avoir surgi du baquet, ne l'épargnant guère. La mine azurée resta figée en direction du bain où se trouvaient désormais deux têtes. L'une blonde, l'autre baveuse et passablement jemenfoutiste après le trouble causé.

Un secouage de tête dans les règles suivit tout de même le malaise, avant que les mains de l'homme ne viennent essorer le plus gros de ses vêtements et chevelure détrempée. D'un revers de la dextre, l'eau ruisselante sur le visage dénaturé fut ôtée en partie. La vision que l'Imbu avait de lui le fit replonger quelques mois en arrière; lorsqu'il s'était fait surprendre par la colère du ciel et était revenu à la bâtisse d'un état aussi pitoyable que mémorable. Il aurait pu en sourire, mais au lieu de ça, il préféra feindre de ne rien ressentir, préparant déjà sa petite vengeance personnelle à l'égard du quadrupède. Néanmoins, et avant de s'atteler à la tâche probablement la plus ardue de cette décennie, Yaha reporta son attention sur la tête blonde. Les yeux fichés sur elle, comme s'il s'agissait de sa seule obole pour le travail restant à accomplir suite à ce désastre canidéen. ( Exactement, " canidéen ". )


    Hum. Owenra à la ruse et la rondeur propre à l'espèce dont nous avons tiré son sobriquet. En plus d'une chevelure se rapportant aisément à l'animal en question.
    Vous apprendrez vite qu'ici, les surnoms sont habituels et généralement significatifs d'une appartenance officialisée à la famille. N'en ont que les méritants.


Après s'être approché de l'eau redevenue calme, tout en ignorant royalement Modingus, l'Imbu s'arc-bouta; dextre et senestre s'appuyèrent sur le rebord en bois. Une seule main resta en appui, l'autre alla s'emparer du savon abandonné et plongea un très court instant dans le bouillon à la clarté toute relative.

    Damoiselle, laissez-moi, si cela ne vous incommode pas, vous frotter le dos. Le reste vous reviendra, je ne m'y égarerai pas.
    A défaut de pouvoir gommer ce qui ornera à jamais votre tronc, je peux au moins l'alléger de cette noirceur qui ne lui rend pas valeur.


L'Emissaire attendit donc sans changer de position, comme si sa première proposition était déjà acquise. Puis, il ajouta comme pour noyer l'inconfort pouvant poindre :

    Si vous me disiez le nom et l'endroit où le responsable de ces marques se trouve, nous pourrions envoyer quelqu'un le visiter.


Un bref coup d'oeil fut lancé sur le chien qui trouvait visiblement divertissant de lui renifler le visage. " Toi, mon cher ami, tu ne perds rien pour attendre. Tu n'es pas près de sortir de cette pièce. "
_________________
Finette_


Et alors qu'une bulle se forme lentement entre les mains de Finette, voici Mondingus qui décide de venir mettre son grain de sel, enfin plutôt sa truffe, dans le moment d'intimité entre Yaha et Finette.
Et ni une ni deux voici le molosse qui saute dans l'eau éclaboussant tout sur son passage. Les cheveux blonds jusque-là secs, sont complètement trempés. Voilà chose faite pour le shampoing à venir.
Yaha n'échappe pas non plus au déluge, ce qui fait rire la gamine, tout autant que l'ébrouage de Modingus, histoire d'être sûr que personne n'échappe à la douche.


Modingus ! Vilain chien !

Mais cela laisse le canidé imperturbable. Ce dernier s'assoit, fier de son intrusion.
Puis Yaha, resté de marbre malgré le tsunami essuyé, répond à la dernière question restée en suspend. Les deux émeraudes observent les fines gouttes qui lentement coulent le long des mèches platines, comme autant de diamants sur la toile de l'épeire au soleil couchant. Elle hoche la tête signifiant qu'elle a compris l'explication qui vient de lui être donnée.

Et puis le long corps de Yaha se penche au dessus du bac pour prendre le savon avant de proposer ses services de manière des plus courtoise.


Damoiselle, laissez-moi, si cela ne vous incommode pas, vous frotter le dos. Le reste vous reviendra, je ne m'y égarerai pas.
A défaut de pouvoir gommer ce qui ornera à jamais votre tronc, je peux au moins l'alléger de cette noirceur qui ne lui rend pas valeur.


Nouveau hochement de tête et puis un aveu ...

Comme le faisait maman autrefois ...

Elle le regarde, un timide sourire aux lèvres où se mêlent nostalgie et gratitude. Elle se laisse faire, confiante. Et c'est donc tout naturellement qu'elle répond à la question qui suit, sans y trouver objection.

Si vous me disiez le nom et l'endroit où le responsable de ces marques se trouve, nous pourrions envoyer quelqu'un le visiter.

Modingus toujours assis dans le bain devient alors la proie de la gosse qui trouve amusant de recouvrir son dos de mousse. Ainsi l'esprit est un peu ailleurs tandis que la langue se délie.

Il s'appelle Gauvin ... Gauvin Boulanger ... Distraitement les mains pétrissent le poil humide pour y faire rentrer la mousse. Il va souvent à la taverne du Rat Crevé ... Puis un léger silence s'installe avant que la gosse ne reprenne. Il garde toujours sur lui le médaillon de maman ... Je voudrais le récupérer.

Cette dernière demande est faite sans arrière pensée. Non pas qu'elle élude les conséquences de ce qu'elle vient de confier, loin de là. Elle sait très bien que cette visite sera la dernière que son père recevra et cela ne l'émeut nullement. Ni en bien, ni en mal.

Puis sautant du coq à l'âne, elle demande.


Et toi Yaha, quel est ton surnom ?
Yaha
Et tout en relevant les informations offertes, le Maître Azur s'était décalé de côté, faisant dorénavant face au dos orné de zébrures. D'une main il s'appuyait sur le baquet, de l'autre il passait avec cérémonie le savon sur l'épiderme lacéré de toutes parts. Sans mot dire à ce sujet, il contemplait. Non pas les marques comme on aurait pu le penser, mais bel et bien une vision personnelle d'un avenir proche se dessinant pour l'ignoble ayant touché une cible désormais sous l'aile d'une Famille ne tolérant aucun abus à l'égard de leur protégé. S'il avait su à l'avance ce que le Destin lui réservait, le coupable aurait sans doute revu ses actes pour ne céder à ses pulsions mortifères. Le karma avait de bon qu'il revenait toujours. Tôt ou tard et d'une façon plus ou moins violente; en bien comme en mal.

    Votre mère serait fière de vous savoir toujours debout, n'en doutez guère.


Evidemment, l'Imbu ne s'avança pas sur le chemin escarpé d'un Paradis fantasmé par la majorité. Il n'y croyait pas, tout comme une grande partie des résidents des bas-fonds. On savait, à force de frôler la mort, que si un Très Haut existait bel et bien, qu'il ne laisserait ainsi ses ouailles. Il fallait être fou pour penser à agir uniquement en bien quand rien ne vous en laissait la possibilité au quotidien. Il fallait inévitablement se battre; combattre pour survivre plus que pour vivre.

    Je vous remercie, très chère.
    Cette confession nous sera utile pour administrer un jugement décent à votre géniteur.


Yaha devrait, avant de sortir, trouver Matriarche ou Renarde afin de confier une mission qui, à n'en pas douter, ferait s'emballer le palpitant de l'une ou autre. L'une plus que l'autre, d'ailleurs. La Flamboyante maternait sa portée; la Scintillante veillait farouchement sur ces dernières. Le choix de la parfaite personne à envoyer était fait avant même que la question ne puisse tomber. Il n'y avait pas à tergiverser. On ne pouvait donner aux deux soeurs un même rôle quand leurs desseins étaient si éloignés l'un de l'autre. Mais ... Trêve de rêveries; l'heure n'était pas encore à cela. L'Androgyne reprit sa discussion après s'être accroupi et avoir relâché le savon dans l'eau devenue nettement moins claire :

    Les surnoms pourraient être légion. Je suis Prince d'un royaume suant le carnage à mes heures, mais au sein de cette demeure, je suis l'Oeil. Celui qui sait et voit presque tout.
    Si notre Reyne est borgne, je suis celui qui comble son angle mort; j'offre une vision plus diplomatique aux situations houleuses, sans que jamais la colère ne m'aveugle.


La main dont les doigts effleuraient la surface de l'eau se dirigea en direction de Modingus. L'animal était redevenu calme. Cela ne suffisait pas à éteindre le feu vengeur brûlant au sein de l'Imbu. Il avait une idée derrière la tête, et comme tout bon Azur qui se respectait, il ne pouvait l'avoir ailleurs. Un sourire douteux fut offert au quadrupède quand celui-ci tourna sa large tête vers celui qui lui offrait une caresse.

    Dites-moi, Iphigénie, puisque Modingus semble vous apprécier et que vous êtes déjà trempée, que diriez-vous de le frotter ? Son dernier bain remonte. Il empeste.

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Finette_


Finette appréciait la délicatesse avec laquelle Yaha s'appliquait à frotter son dos qu'elle savait marbré de la folie de son père. Elle ne pu que sourire aux paroles de son protecteur quand il parla de sa mère.
Il est vrai que le souvenir de cette dernière était un peu la raison de sa survie.

Puis c'est un haussement d'épaules qui suivit quand il parla du daron. Peu lui importait l'avenir de ce dernier, maintenant qu'elle avait trouvé refuge. Et surtout, elle profitait de l'instant présent.
De se sentir choyée et traitée décemment. Fini la fillette objet ...

Elle écoute attentivement la réponse de Yaha concernant son surnom et acquiesce, signe qu'elle a bien retenu.

Et alors que Yaha caressait Modingus, il lui proposa de laver ce dernier. Un large sourire étira les lèvres de la gamine. Mais avant de donner sa réponse, elle tourna son regard vers son confesseur et planta ses deux billes vertes dans les azurs du grand homme à la chevelure d'argent.
Elle allait ouvrir la bouche, mais elle se retint.
Instant d'hésitation.
Puis elle décide de se jeter à l'eau.


Dis ... Est-ce que ... Elle pèse ses mots par peur de froisser celui qui lui apporte ce sentiment de sécurité. Grande inspiration ... Estcequemoijepeuxt'appelerparrain ? Tout est débité d'un seul coup sans aucune respiration.
Les émeraudes n'ont pas quitté leurs jumeaux azurés. Elles se mettent même à scintiller d'espoir dans l'attente de la réponse à la supplique qu'elle vient de lancer.

Limite essoufflée et afin de faire redescendre un peu la tension elle ajoute, tout en posant sa main sur la tête du cabot, près de celle de Yaha ...


Je crois bien qu'il aurait en effet besoin d'un bon nettoyage !
Yaha
Clignements des paupières furent de mise lorsque - après une hésitation parut d'abord étrange - Iphigénie posa une question à laquelle l'Imbu n'aurait jamais pensé. Il avait l'habitude d'être interrogé sur tout et rien, le relayant à son rôle d'Oeil et d'Emissaire, et même s'il avait eu par le passé quelques sourires par le biais de mots doux reçus, jamais une telle chose ne s'était produite. Encore moins après si peu de temps. Mais, après tout, comment pouvait-il refuser une telle chose ? Ca ne lui coûterait rien de plus que ce qu'il offrait actuellement. Peut-être un peu plus de présence pour la jeunette, mais rien de plus. Et si une telle question avait osé sortir de la petite bouche aussi rapidement, c'était sans doute dans un besoin réel de se savoir épaulé par un adulte. Une raison valable pour tant de hardiesse, en somme. Alors, dans un sourire entendu, Yaha opina doucement du chef. Les saphirs de l'un plongés dans les émeraudes de l'autre scellèrent le contrat. Parrain, savait-il seulement ce que cela impliqué réellement, quand on était ce qu'il était dès que ses pas le menaient en d'autres lieux ?

    J'ignore si je serai digne de l'être, Iphigénie, mais je ferai de mon mieux pour mériter ce rôle.


Revint ensuite et bien rapidement, comme pour noyer le poisson autant qu'un éventuel malaise, le sujet Modingus. L'animal semblait ne pas s'inquiéter le moins du monde de ce qui se profilait sous sa truffe. Pourtant, s'il venait à comprendre les intentions du duo, sans doute leur donnerait-il du fil à retordre. Aussi, l'Azuré préféra ne pas regarder directement le molosse, histoire de ne pas attirer sur lui ses yeux noirs, sans quoi le moindre fait et geste serait analysé et probablement compris. La porte et seule issue avait beau être fermée, il valait mieux la jouer fine. Sans quoi, l'inondation précédente serait le cadet de leurs soucis à venir. La bête n'était que muscles, et le maintenir dans le baquet si l'envie lui prenait de filer serait plus qu’ardue.

    Modingus, brave chien ...


Regardant à nouveau la jeune fille :

    Pourriez-vous l'occuper ? Il se méfiera moins de vous que de moi, je le crains et ...


Sans terminer sa phrase, l'Imbu passa la main sur l'encolure massive pour se saisir lentement, très lentement, du collier, tandis que l'autre extrémité cherchait à récupérer le savon. " Pas de mouvements brusques, sans quoi c'est toi qui termineras dans l'eau et lui en dehors ... "
_________________
Finette_



Quand la réponse positive de Yaha est faite, le cœur de la jeune Finette explose de joie. Elle aimerait tant se jeter dans ses bras pour le remercier, mais elle se contient ... Néanmoins pour rassurer celui qui désormais était son Parrain, la gamine l'encourage d'un joyeux :

Ne t'en fais pas, je suis sûre que tu seras parfait !

Comment pourrait-il en être autrement ?

Retour sur la problématique canidéenne (ouais je pique les mots des autres ! Nah !). Et la demande de distraction ... Léger temps de réaction de la petite tête blonde. Intense réflexion. *Comment on occupe un chien ?* Creusage de méninges intensif, avant que cela ne fasse tilt dans la petite caboche.

Les petites mains plongent dans l'eau chaude et la remuent jusqu'à former plus de mousse compacte. Puis la mousse est recueillie dans les paumes qui se joignent jusqu'à former un petit tunnel dans lequel elle va doucement souffler pour former une bulle à la sortie. La belle sphère irisée va délicatement être déposée sur le dessus de la truffe humide du molosse.


Modingus ! Pas bouger !

Comme si cette simple bulle de savon pouvait empêcher une telle masse de muscles de bouger ... Néanmoins, la gamine comptait sur l'obéissance du chien pour garder celui-ci complètement immobile. Il fallait surtout que la bulle n'éclate pas trop vite ...
Modingus
Evidemment, Mâtin ne se doute absolument pas de ce que trame les deux bipèdes.
Il laisse le Chiot lui mettre de la mousse dessus.
Il s'abreuve également à la surface du bain.
Drôle de goût qu'a cette eau.
Sagement assis, il observe de ses yeux bruns l'enfant.
Puis l'Homme-neige.
Mais c'est quand ce dernier pose sa main sur le collier que les oreilles se redressent.
Pourquoi tant de familiarité soudainement ?
Cabot devient méfiant.
La langue est rentrée.
Il surveille les faits et gestes de l'homme.
On pourrait presque le voir froncer les sourcils.

Et puis l'enfant attire de nouveau son attention.
Elle lui pose une bulle sur la truffe.
L'ordre est entendu mais ne rêvons pas, il n'y a pas assez d'autorité là-dedans.
Canin louche sur la bulle.
Qui... Éclate.

Revenu de son égarement.
Canin réalise soudain.
Et bien que partant d'une bonne intention.
Il n'a pas du tout l'intention d'être lavé !
Déjà a-t-il fait l'effort de sauter dans le bain parfumé.

Sans montrer aucune agressivité.
Modingus de la Tourmente Infernale se dresse sur ses larges pattes.
Et d'un bond, il cherche à sortir du baquet, les pattes avant en premier.
Il sent bien la main de Yaha sur le collier, mais aura-t-il assez de force pour lui résister ?
Yaha
Le regard de l'Azur se plaisait à glisser sur la surface des bulles de savon, comme s'il avait été hypnotisé par l'irisation de ces petites sphères éphémères. Jusqu'à l'éclatement de celle qui, sur la truffe du cabot, trouva la fin de sa courte existence. Sortant alors de son envoûtement, Yaha eut tout juste le temps de raffermir sa prise sur le rebord du baquet. Bien trop maigre maintien pour l'empêcher de partir en avant, en même temps que Modingus, lui, s'extirpé du traquenard qu'on avait voulu lui tendre.

Ainsi donc, l'inondation ayant survenu plus tôt n'avait rien été en comparaison de celle venant de se faire. Les bras, le visage, le torse même, et jusqu'à la taille, tout avait pris l'eau. A divers échelons. La mine grave de Yaha se releva, posant sur l'animal à regard à l'amertume propre à un désir de vengeance incommensurable. Entre les mèches perlantes de gouttelettes d'eau, les yeux de saphirs frémissaient; l'iris se dilatant inévitablement après quelques clignements obligés. A cet instant, l'Imbu en oublia presque la présence d'Iphigénie dans le baquet; rien d'autre n'existait plus en dehors du Mâtin s'ébrouant l'air de rien à quelques pas, ses larges pattes glissant sur le sol à l'allure de pataugeoire.


    Modingus ...


Rien de plus ne sortit de la bouche de l'homme, comme si aucun mot audible ou respectable n'était apte à poindre. Et ce fut, une fois redressé et dégoulinant, que l'Emissaire reprit conscience de son invitée, probablement autant amusée qu'abasourdi par la vision s'offrant alors à elle. De sa main droite, Yaha replaça sa chevelure en arrière, histoire de reprendre un minimum de tenue. Le tableau n'était pas des plus flatteurs. Toussotant d'abord, comme pour éluder le problème survenu, Yaha réajusta ensuite son col, vérifiant par la même occasion de la présence du pendentif. Le perdre dans l'eau à évacuer plus tard ne serait pas franchement drôle et engendrerait un sacré remue-ménage.

    Hum. Je pense que vous devriez sortir du baquet, jeune fille. Rincez-vous donc dans un autre. Il reste de l'eau chaude dans ce sceau.


Il pointa celui trônant au sol, à deux pas de là.

    Je m'occuperai de Modingus ultérieurement. Sa Maîtresse sera plus à même de me venir en aide.
    En attendant, je vais le conduire au jardin. Vous n'aurez qu'à vous sécher à l'aide d'un linge sec, il en reste non loin de l'âtre.
    Je n'en ai pas pour longtemps et reviendrai avec quelques vêtements pour vous. Un peu de repos ne vous fera pas grand mal pour la journée de demain. Comme dit, je vous mènerai dans le beau Paris.


S'inclinant après ces paroles, l'Imbu signa son départ imminent de la pièce. Sans adresse le moindre regard au molosse, il gagna la porte. Ce ne fut qu'une fois cette dernière ouverte, qu'un petit sifflement se fit entendre, intimant à l'animal l'heure de la retraite. Sans doute le Prince en profiterait-il pour faire un crochet par le bureau de la Borgne où se trouvaient ses vêtements. Ou peut-être pas, il pourrait tout aussi bien se contenter de sécher son plumage au coin du feu. Qui sait.
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Finette_


La fine paroi de la bulle cède, faisant éclater la sphère parfaite, et sonne l’hallali ... Terminé le calme olympien du molosse.
La masse de muscles se redresse et devient aussi glissante qu'une anguille.
La gamine regarde tout d'abord, interdite, la scène qui se joue devant elle. Avant de pousser un cri lorsque le canidé jaillit hors de la baignoire, tel un diable sortant de sa boîte.

Dans son élan, il aspire le pauvre Yaha qui termine à moitié dans la baignoire. Trempé-guené ! S'en suit une énorme vague transformant la pièce en gigantesque piscine !
Devant la tête dépitée de son parrain, la jeune Finette éclate de rire.


Je crois bien qu'il n'aime pas trop être propre ...

Elle contient son fou-rire lorsque qu'elle entend le ton acerbe de Yaha qui interpelle le cabot.
Il ne fait aucun doute que la vengeance de l'homme aux cheveux platine sera terrible.

Et tandis que Yaha essaie de se redonner prestance, la gosse exécute les consignes. Elle sort du bac dont l'eau est bien moins claire qu'au départ, sans que cela ne soit dû au savon ...
Nue comme un vers, elle attrape le seau désigné qu'elle pose dans le fond d'une autre baignoire. Puis elle y pénètre, vérifie la température de l'eau avant de se renverser d'une traite le seau sur elle, afin de se rincer.
Elle pousse un grognement de contentement de se sentir ainsi revigorée !
Une fois fait, elle observe Modingus et Yaha qui se toisent et se jaugent du regard.
Son parrain lui indique reconduire le trouble-fait dans un lieu plus approprié, avant de revenir avec des vêtements propres. Elle acquiesce tout simplement.

Et cette nouvelle promesse de faire les boutiques ... Comme une princesse !
Elle lui sourit puis sort du bac tandis qu'il s'apprête à sortir de la pièce, l'Indiscipliné à sa suite.

Malgré la chaleur de l'âtre, Finette se met à grelotter, elle saisit rapidement un linge sec, odorant et chaud, dans lequel elle s'emballe.
Elle reste face aux flammes dansantes et crépitantes, hypnotisée par le doux spectacle.
La chaleur aidant, les dernières barrières tombent. Premier bâillement.
S'en vient un second, accompagné de la lourdeur des paupières.

Il faut dire que cette journée avait été riche en émotions !
Lasse, elle se glisse sur le fauteuil proche de la cheminée et s'y pelotonne, tel un chaton.
Et lentement, le petit corps se détend tandis que l'esprit lâche totalement prise.
Respiration lente. Finette dort du sommeil du juste.
Rassurée et en sécurité.
Augustin_legueux
Si vous pensiez avoir tout vu et tout connu, vous vous trompez. Le Clan Cielo Azzuro était renommé pour ses âmes perturbées dont certaines s'étaient liées d'amitié avec la Folie. Le Clan regroupait certaines âmes atypiques et tout ce beau monde avait trouvé une certaine stabilité. Chacun de ses membres avait sa place dans ce bordel. Et ce dernier n'en était plus un puisque l'ordre semblait s'être installé, même si les récents évènements avaient dû chambouler toutes ces personnes. Ceci dit, Augustin s'en fichait. Il ne connaissait les membres du Clan uniquement par les racontars des ivrognes et ça lui suffisait car il ne cherchait pas des informations particulières ni de trouver de nouveaux amis. Il cherchait un toit sur la tête. Augustin est un ancien cuisiner de taverne qui a perdu son travail quand la populace du village et la maréchaussée se sont rendus compte que la viande qu'il servait dans ses médiocres repas étaient en réalité de la viande de mauvaise qualité. Et ce n'est pas peu dire. En voulant absolument faire des économies, il avait piégé, tué et cuisiné des rats pour servir du ragoût. Il aurait pu continuer encore longtemps, mais son apprenti n'avait pas su tenir sa langue. Le voilà obligé de fuir pour éviter la horde de bien-pensant de le lyncher en place public. Ils n'attendaient qu'un prétexte pour enfin lui sauter à la gorge. S'il se considérait comme un bon bougre, il était bien le seul. Ce charmant monsieur aimait bien manier le couteau pour intimider gratuitement les jeunots afin qu'ils lui massent les pieds. Qu'il aimait cet air supérieur qu'il se donnait. Quand il était ivre, les filles faciles étaient chassées comme si elles n'étaient que de viles bêtes errantes en quête de nourriture. C'était un rustre. Et il n'avait pas toujours été honnête. Sa main aimait bien récupérer les objets qui brillent. Il est dépourvu de toute morale et il n'a jamais aimé personne sauf sa personne.

Les règles qui régissent la vie en société, ce n'est pas pour lui. Il respecte ses propres envies et c'est tout. Gare à celui qui s'aviserait à lui dire quelque chose. Ce charmant monsieur s'est donc mis en tête de se trouver un toit sur la caboche et en écoutant les ragots sur les divers personnes qui résidaient sur la Cour des Miracles, il avait choisi ses hôtes : Le Clan Cielo Azzuro. Pourquoi ? Tout simplement, parce que le nom lui semblait sympathique et qu'il avait entendu dire que ses principales occupants étaient des femmes. Bonne maison.

Le vieil homme ne s'est pas embarrassé de taper à la porte et d'attendre qu'on lui ouvre. Il lui suffisait d'un seul oubli, d'une simple erreur d'inattention pour qu'il pénètre à l'intérieur de la bâtisse et il ne cherchait pas spécialement à se cacher. Il avait envie d'un bain et donc, comme une envie n'attendait pas, il avait trouvé la salle des ablutions au dernier étage pour se glisser dans l'eau.

Totalement à l'aise, il chantonnait un air bien connu. Il se sentait comme chez lui.
Et si les habitants de la maison lui tombait dessus ? Cette pensée lui effleura légèrement l'esprit, mais il avait aiguisé ses arguments pour rester. Et il était assez dérangé pour croire qu'il avait plus de chance de rester vivant à l'intérieur de la bâtisse que de se retrouver dehors, les pieds devant.

Quel culot, boudiou.
Larah_
Son retour aux Miracles était précipité.

Les évènements s'enchainaient et Larah perdait peu à peu pied. Elle était perdue dans ce monde où il suffisait d'une cause qui amène à un effet. Le courrier d'Owenra l'avait secoué, même si l'espoir d'un retour en arrière était présent. Kelel ne semblait pas au courant ou ne voulait pas l'être. La jeune fille s'était plongée dans une espèce de mutisme dont il lui était difficile de sortir et ses vieux démons qui étaient restés ancrés dans sa chaire avaient refait surface de la manière la plus violente qu'il soit. La nourriture était redevenue le poison, dont se débarrasser était une libération. Elle savait au fond d'elle qu'elle jouait à un jeu dangereux mais elle se voilait la face et pensait qu'elle saurait contrôler ses pulsions, mais lorsqu'elle s'est rendue qu'elle est allée trop loin, il était trop tard. Elle avait eu la pulsion de trop et avait très vite sentie des complications. Son estomac lui brûlait et sa tête sentait être prise entre une enclume et un marteau. Son dernier souvenir était qu'elle marchait dans une ruelle pour rejoindre Midia et c'est tout. Son être entier l'avait abandonné et comment pouvait-elle lui en vouloir avec ce qu'elle lui faisait subir ? Plus tard, elle le maudirait, se maudirait d'être aussi faible. A son réveil, elle fut surprise de se retrouver dans une couche confortable mais la bonne surprise ne durerait pas longtemps, car on lui apprit qu'elle était dans un endroit entretenu par des nonnes qui recueillaient et soignaient les gens dans le besoin. Elle voulut partir mais elle fut retenue contre son gré et elle était trop faible pour tenter une évasion.

Son séjour fût difficile, mais aussi très fructifiant.

C'est rapidement qu'elle entra dans la bâtisse, oubliant de fermer la porte pour ranger le contenu d'un sac. Que le Très-Haut foudroie l'Azur, car elle avait volé les nonnes ! Et pas que. Heureusement qu'elle avait eu la présence d'esprit de se présenter sous une fausse identité.
La déception avait pointé le bout de son nez, car ne pouvant tout transporter, elle avait été obligé d'acheter un appartement dans une capitale pour ranger certains des biens et investir dans un deuxième champs à Narbonne. Les pillages en Champagne avait rapporté gros aussi et elle savait qu'elle devait répartir les richesses en différents endroits.

Larah s'assied sur le rebord du lit, balayant la pièce du regard. Une sensation étrange s'était invitée. Tout lui semblait différent alors que rien n'avait changé de place. Elle avait l'impression que plus rien ne serait pareil. Si la bâtisse avait été un cocon rassurant, l'atmosphère était oppressante. Elle entendit du bruit mais pensa que Yaha était présent. Elle n'alla pas vérifier, car elle se sentait fatiguée. Elle bailla et se leva en s'étirant. Une grimace apparu sur le faciès, car ses muscles et ses articulations étaient endolories. Elle prendrait bien un bain et après, elle irait se renseigner sur ce qui lui tenait absolument à cœur, savoir ce qu'il s'était passé avec Owenra. Sa tante. Elle ne lui avait pas énormément parlé. Elle ne pouvait pas dire qu'elles étaient proches. Pourtant, elle avait l'impression qu'elle avait influencé plus qu'elle ne l'avait imaginé la vie de la maisonnée. Peut-être n'était-elle pas morte ?

La fille au corps frêle monta dans les étages pour rejoindre la salle des ablutions et poussa la porte avant d'arrêter ses pas. Le corps se tend. La surprise prend forme sur son visage.
Tétanie, avant de lâcher ses affaires propres sur le sol.


- C'est une plaisanterie ?

Soit elle devenait folle, soit un inconnu était en train de prendre un bain le plus tranquillement au monde.
Elle le toisa. Il était vieux mais costaud. Etait-il un nouvel invité ou bien, était-ce un étranger qui avait eu l'audace ou l’inconscience de s'aventurer dans la bâtisse.

Sa main chercha un objet.
N'importe lequel .
Qui pourrait servir.

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Augustin_legueux
Non, petite.

Un bain chaud et du silence, un bonheur de courte durée. Augustin dévisage la jeune fille en face de lui. Elle ressemble à ces pucelles effrontées qui n'ont jamais vu le loup. Et ne vous y méprenez pas. Il n'avait pas envie d'être le loup en question à la dévorer dans un coin sombre des bois. Ses crocs risquaient de rencontrer un os. Plus charnue, elle aurait été appétissante. Il se demanda si les autres ne s'étaient pas foutus de lui.

Sacrebleu. La bâtisse est grande, mais la nourriture manque par ici ? T'aurais bien besoin de te remplumer, petite.

Il était vieux. Elle était jeune et fragile. Il en profitait pour adopter un ton paternaliste au possible. Il se redressa pour mieux l'observer. Ces jeunes filles sont toutes les mêmes. Elles voient un homme nu dans leur bain et leur réaction est soit de crier comme des pucelles effrayées soit de jeter tout ce qu'elles trouvent, soit d'essayer de faire peur. Elle, elle restait calme mais au vu de son visage, elle n'appréciait pas sa présence. A croire que seul les écus motivent les femmes à se glisser dans l'eau avec un inconnu pour lui faire passer un bon moment.

Je sais ce que tu te dis. Mais foutre, que fait-il ici ? Comment a-t-il pu entrer ? S'il a pu entrer, alors n'importe quel imbécile pourrait faire pareil et venir trancher la gorge de tout le monde durant la nuit ?

Il parlait. Parlait. Pour mieux la distraire. Son intérêt n'était pas qu'elle sorte de sa stupeur, qu'elle tourne les talons et aille chercher un couteau pour le poignarder alors qu'il est nu dans son bain. Il connaissait la réputation de ces femmes. Il savait qu'elles n'étaient pas des poules mouillées mais des coriaces. Il faisait confiance à ces rumeurs, car si elles avaient pu survivre autant de temps, c'est qu'elles en avaient. Surtout ici.

Oui. N'importe quel abruti aurait pu entrer et venir vous faire du mal, car t'as pas fermé la porte en entrant ! Et c'est pas toi qui va impressionner qui que ce soit !

Sans aucune pudeur, il se lève pour attraper de quoi s'essuyer. Il prend garde à ne pas lui tourner le dos. Il se rhabille rapidement.

Je suis là, parce que le bain est la moindre des choses que vous pouvez faire pour moi. Mais tu m'excuseras, je t'expliquerai plus tard.

Le culot jusqu'au bout. Et tout lui semblait normal. Il prenait de haut une jeune fille qui pourrait aussi bien appeler les autres à la rescousse ou qui pourrait tenter de l'assommer. Tout était normal. Il prenait un bain comme s'il était chez lui. Normal. Et il estimait qu'il n'avait pour l'heure pas à se justifier.

Mais je t'en veux pas de m'avoir dérangé. Avec ce qui se dit, tu dois être perturbée, ma pauvre. Je connais le chemin de la porte.

Il partit.
Ce n'était qu'un vieux con têtu. Mais les vieux cons s’incrustent et pourrissent la vie des autres. Pour l'introduction, il n'était que de passage. Son but : attirer l'attention. Montrer qu'il n'est pas n'importe qui. Développement à venir.
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