Vivia
La Cour des Miracles.
Longtemps considérée telle un furoncle au milieu de Paris. Une décadence comparable à la pire des maladies des siècles de vie sur terre. Pourtant, malgré cela, tous collaborent franchement afin d'entretenir cet espace de vie et de terreurs. Certains en font quelques cauchemars durant la nuit, d'autres vivent ces sinistres choses durant les jours. Enfin, d'aucuns en profitent afin de se marquer dans cette mouvance démoniaque et faire tomber quelques pièces dans une bourse déjà bien remplie. La Cour des Miracles, comme tous lieux de raclures sodomites, est un bon moyen de prestige afin de se faire connaître et pour un business insidieux. Des bordels par ci et par là, des commerces illicites vendants de tout et de rien, des tavernes jonchées de cadavres de quelques affreux ayant tenté de se battre pour une miche de pain ainsi que des lieux où les mercenaires peuvent se faire recruter. Il y a de tout, pour ceux qui le désirent. Il y a même des transgressions d'âmes et de sérieux. La loi y est celle du plus fort et aucun monarque de cette consistance de choses n'ose y mettre le moindre petit orteil. Et, pourtant, il s'agit là de leur ville. À croire qu'il faille bien mieux faire confiance en un Roi Fou que d'un Loup coincé dans son Louvre en un cloître exigüe et puant l'urine, la fiante et l'hypocrisie de quelques nobles encore plus pourris que les bonnes gens de la Cour. Les Miracles se font et se défont et c'est ainsi que nous arrivons à une sorte de Jardin d'Eden flamboyant.
Les bourses sont placées sur la table.
Et le projet est crée ainsi que concédé. La mise en place d'un nouveau bâtiment doit voir le jour. Un nouveau bâtiment qui servira ceux qui savent déjà et qui veulent ainsi que ceux qui souhaitent tester afin de ne pas mourir idiots. Cette dernière catégorie de personne risque de crever la gueule ouverte rien qu'en entrant dans une telle bâtisse. Le projet prend jour et l'on voit déjà les écriteaux fleurir dans les quatre coins de la Cour. On annonce à qui ne sait lire qu'il s'agit là d'une salle d'Opium. Un antre diabolique où les fumeurs invétérés peuvent venir souffrir de quelques plaisirs non admis par la société étriquée actuelle. Il n'y a pas d'endroits plus sécurisés qu'un bâtiment au coeur de la Cour des Miracles, sur Saint-Denis. L'Opium. Drogue magnifique pour ouvrir l'esprit et enrichir celui qui la vend pour le sourire de ceux qui se saignent aux quatre veines ou ceux qui sont assez riches et aisés pour s'en quérir sans risques quelconques. Les bordels sont dépassés. L'alcool est trop chaotique. Pour ouvrir l'imagination et oublier les vicissitudes de la vie, il n'y a que la drogue qui peut entrer dans un bon critère. Et c'est ici, là même, que l'on vend ce que le peuple demande. Les guerres ne sont que là pour rappeler ce besoin important et primaire. Notre engagement et d'apporter du bonheur aux petites gens. Il n'y a pas de risques, n'est-ce pas, à s'évader quelques instants dans la torpeur d'une substance que l'on inhale simplement. C'est le lieu qu'il vous faut.
Un lieu où l'esprit s'égare et où les vapeurs d'Opium errent, insolentes et entêtantes à même les couloirs sinueux et étroits dela Bâtisse. Tel un organisme, il faut à l'Homme parcourir cesveines où nombre de comateux s'entassent dans l'attente de leur dose quotidienne. Passage obligatoire, les portes ne s'ouvrent qu'auxgueux qui au delà de l'esprit, se déchargent de leur défense. Puis enfin, après une bouffée chargée d'ivresse et d'Ailleurs, l'antre se dessine tel un palpitant actif et chaotique. Au cur de cesalcôves, des coussins, causeuses et autres mobiliers qui épousent les formes de ces gueux pour mieux les priver de leur volonté. A disposition, des tables de chevets en bois anciens à moitié rongés par les années, dans lesquels reposent les herbes tant appréciées. Et enfin, au centre de cette pièce, en un arc de cercle rigoureusement dessiné, un comptoir chargé de liqueurs, d'absinthe et de spiritueux, tous aussi corrosifs pour l'esprit que pour les organes décharnés de ces habitués. Au cur de ces étoffes,draperies et autres cache misère, les âmes perdues s'abandonnent aux Abysses. Reflet sordide de la Cour, l'Opium corrompt les esseulés, les âmes en peine et les badauds en manque d'Ivresse. Loin des odeurs putrides des ruelles parisiennes, celle du foutrepersiste, comme une flagrance familière et âcre qui attise les ardeurs des Hommes pour d'autres consommations tout aussi perfides et criardes. Ainsi, si d'autres se perdent en gémissement agonisants, d'autres plus téméraires senivrent d'une addiction tout aussi corrodante et caustique.
L'Opium n'échappe pas à cette sordide réputation, à ce caractère propre à la Cour des Miracles. Il en concentre sa population, ses vices, ses perditions, pour offrir aux condamnés, un Mirage tout aussi fourbe et cruel. Il se nourrit, anime, alimente ce chaos et cette misère qui leur colle à la peau. Il ronge leur chair et leur esprit pour s'insinuer en eux et s'en repètre. C'est un Abîme où il est bon de se perdre, pour charger son esprit d'une pointe de soulagement et de répit. Mais le Silence et l'Absolution coûte cher, tout autant que l'Addiction...
Bienvenue à l'Opium...
[RP écrit à 4 mains. Merci JD Stradivarius.]
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{Ama}
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