Dante.tommaso
[Septembre, alors que l'été allonge ses dernières heures, l'automne s'en vient baisser la clarté du jour]
Septembre était arrivé à grand pas et avec lui, la nuit qui se jetait sur le monde bien plus tôt que ces derniers mois. Et cette nouvelle saison apportait avec elle la promesse de petits jeux bien distrayants car dans la pénombre du soir se faufilait les ombres avides de vices et de sévices.
Paris et son insatiable bruit, Paris et sa vie trépidante, Paris et ses beaux atours tournant autour du monarque mais Paris et sa dépravation. Car une ville comme celle-ci ne serait rien si elle n'était pas les deux faces d'une même pièce. La bienséance et la lie, deux côtés d'un même monde qui cohabitaient tant bien que mal ayant besoin l'un de l'autre pour être ce qu'il était. Et dans ce petit univers, Dante y avait vite retrouvé ses marques.
De sa longue absence, il n'avait rien manqué.
Paris n'avait guère changé, tout au plus le monarque dirigeant le royaume passait de vie à trépas de temps à autre mais pour ce qui était du reste il était en terrain conquis. Les nuits ressemblaient aux mêmes qu'il y a quatre ans femmes, vin, jeux Tout ce qu'il adorait et qui le faisait se sentir vivant et le jour C'était peut être là qu'une légère différence se faisait sentir. Moins de petites frappes et autres mendiants, moins de pique-sous et miraculés, il flottait dans la capitale un air de respectabilité. Et effectivement, il y avait dans Paris bien plus de nobles et bourgeois qu'autrefois. De quoi charmer le cur du Vénitien qui voyait là l'aubaine de faire un peu de commerce, enfin si ces braves gens daignaient bien lâcher quelques écus de leur sainte bourse ce qui, il fallait bien l'avouer, n'était pas une mince affaire. Mais Dante, en bon commerçant, ne perdait pas espoir de vendre quelque chose à quelqu'un. "Marchand de tout et de rien" ça ne s'improvisait pas alors il uvrait jusqu'à la nuit tombée où l'âme de Dante se faisait chantante et dansante, heureuse de retrouver ce qui le faisait frémir.
Resté attaché aux vices d'autrefois, Dante ne se lassait pas de découvrir de nouveaux établissements, de nouveaux tripots, de nouveaux bordels. Il y en avait bien plus qu'il ne saurait les nommer mais il ne désespérait pas d'en découvrir chaque coin et recoin. Mais pour l'heure, un lieu de perdition l'attendait.
De son séjour à Rouen, il avait croisé la route d'une blonde au sang bouillonnant. Corleone de son état, Dante avait de suite mis un point d'ancrage dans ce regard qui le détaillait. Le nom parlait de lui-même, lui qui restait fidèle à l'une d'entre eux mais c'était aussi, d'une façon générale, la jeune femme qui l'avait attiré. Cela faisait bien des années qu'il n'avait pas ressenti ce petit frémissement au creux de ses reins et de son estomac lors d'une rencontre, bien des années qu'il n'avait pas ressenti ce sentiment que le reste autour ne comptait plus, bien des années que la vie lui avait arraché cette joie de percevoir bien plus qu'il n'aurait su l'espérer. Mais comme à son habitude, il n'était pas homme à sauter sur une femme dès le premier regard. S'il n'avait aucune subtilité comme il l'avait lancé à la face du noble, c'était qu'une moitié de réalité. Dante pouvait se montrer sans aucun artifice et lâcher autant de vérité tant que ça pouvait l'amuser mais il avait un savoir-faire qui n'appartenait qu'à lui. Sans doute pour cela qu'il était introduit dans les hautes sphères sans être le frère ou le cousin de et donc, il avait attendu une nouvelle rencontre afin que le besoin ou l'envie parle d'elle-même. Et cela n'avait pas manqué.
Quelques mots chuchotés au creux de l'oreille du Vénitien et déjà son âme dansait sous la lune, frémissante, palpitante, prête à sortir ses crocs afin de se rassasier des réjouissances annoncées. C'était que ça lui parlait à Dante de connaitre un nouvel endroit et puis, de ses années en Orient durant l'époque où il avait disparu du royaume de France, il avait goûté des plaisirs qu'il n'avait pas oublié. Car comment effacer de sa mémoire ce qui nous emportait au loin et nous libérait ?
Toutefois, avant de pouvoir apprécier ces festivités, il lui fallait revenir à Paris et s'organiser. Ce fut chose faite assez rapidement, la Normandie n'offrant pas vraiment ce qu'il y attendait et devant l'air revêche que la marquise de Courcy offrait, il préférait la laisser à son mari plutôt que de s'y casser les dents. Il avait d'autres moyens de pressions pour arriver à ses fins la concernant et son corps ne valait pas la peine de s'échiner à la posséder. Après tout, elle n'était plus vraiment de première main et perdait en jeunesse avec tous ces enfantements qu'elle avait déjà eus. Et ce n'était un secret pour personne, Dante préférait la chair fraîche et jeune
Donc quelques jours après son retour dans ses pénates, Dante envoya un pli à cette Corleone qui avait de qui tenir. Mystérieuse et enchanteresse, l'âme vénitienne brillait de vouloir en connaitre plus sur cette séduisante fleur aux épines sans aucun doute venimeuses à souhait comme il les affectionnait. C'était quelque chose qu'il devinait sous les regards et les sourires aussi Dante n'avait pas eu à cur de refuser cette invitation. A quoi bon se soustraire alors que chaque fibre de son corps piaffe de ce besoin de s'abreuver à l'impensable ?
Cela serait donc en terrain neutre qu'ils se rencontreraient. Ce terrain même qui revêtait pour Dante une aura de dangerosité tant il savait qu'il ne pourrait plus se cacher derrière une façade et qu'il devrait se mettre à nu. Mais s'il le faisait alors ils seraient deux car le Vénitien n'avait pas l'intention de partir pour un voyage dans l'inconnu en solitaire, bien au contraire. Si la blonde voulait jouer et le connaitre un peu plus, il lui faudrait donner de sa personne et se plier au jeu. Et déjà, Dante sentait l'impatience le posséder.
Le soir du rendez-vous, le vénitien se para simplement ne voulant pas attirer les regards des miraculés. Il connaissait le quartier, y avait eu quelques aventures, quelques coups d'épées et puis les Basilics les vieux de la vieille qui, selon les rumeurs, avaient disparu de la circulation Le bon vieux temps qui s'échappait mais Dante avait envie de combler ses anciens souvenirs par de nouveaux Il le fallait
Arrivé devant l'établissement, sa main attrapa le butoir afin d'en donner quelques coups. Puis lorsque la porte s'entrouvrit, il laissa à la lueur de la flamme de la bougie le soin de le présenter avant de faire entendre sa voix légèrement éraillée.
- Je me nomme Dante et j'ai rendez-vous avec damoiselle Corleone, Vivia Corleone.
La porte s'entrouvrit afin de le laisser passer sans même montrer qu'il pouvait s'offrir les paradis artificiels. Et il en sourit le Ceresa ne s'étonnant pas que certains noms soient de véritables sésames dans la capitale !
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Septembre était arrivé à grand pas et avec lui, la nuit qui se jetait sur le monde bien plus tôt que ces derniers mois. Et cette nouvelle saison apportait avec elle la promesse de petits jeux bien distrayants car dans la pénombre du soir se faufilait les ombres avides de vices et de sévices.
Paris et son insatiable bruit, Paris et sa vie trépidante, Paris et ses beaux atours tournant autour du monarque mais Paris et sa dépravation. Car une ville comme celle-ci ne serait rien si elle n'était pas les deux faces d'une même pièce. La bienséance et la lie, deux côtés d'un même monde qui cohabitaient tant bien que mal ayant besoin l'un de l'autre pour être ce qu'il était. Et dans ce petit univers, Dante y avait vite retrouvé ses marques.
De sa longue absence, il n'avait rien manqué.
Paris n'avait guère changé, tout au plus le monarque dirigeant le royaume passait de vie à trépas de temps à autre mais pour ce qui était du reste il était en terrain conquis. Les nuits ressemblaient aux mêmes qu'il y a quatre ans femmes, vin, jeux Tout ce qu'il adorait et qui le faisait se sentir vivant et le jour C'était peut être là qu'une légère différence se faisait sentir. Moins de petites frappes et autres mendiants, moins de pique-sous et miraculés, il flottait dans la capitale un air de respectabilité. Et effectivement, il y avait dans Paris bien plus de nobles et bourgeois qu'autrefois. De quoi charmer le cur du Vénitien qui voyait là l'aubaine de faire un peu de commerce, enfin si ces braves gens daignaient bien lâcher quelques écus de leur sainte bourse ce qui, il fallait bien l'avouer, n'était pas une mince affaire. Mais Dante, en bon commerçant, ne perdait pas espoir de vendre quelque chose à quelqu'un. "Marchand de tout et de rien" ça ne s'improvisait pas alors il uvrait jusqu'à la nuit tombée où l'âme de Dante se faisait chantante et dansante, heureuse de retrouver ce qui le faisait frémir.
Resté attaché aux vices d'autrefois, Dante ne se lassait pas de découvrir de nouveaux établissements, de nouveaux tripots, de nouveaux bordels. Il y en avait bien plus qu'il ne saurait les nommer mais il ne désespérait pas d'en découvrir chaque coin et recoin. Mais pour l'heure, un lieu de perdition l'attendait.
De son séjour à Rouen, il avait croisé la route d'une blonde au sang bouillonnant. Corleone de son état, Dante avait de suite mis un point d'ancrage dans ce regard qui le détaillait. Le nom parlait de lui-même, lui qui restait fidèle à l'une d'entre eux mais c'était aussi, d'une façon générale, la jeune femme qui l'avait attiré. Cela faisait bien des années qu'il n'avait pas ressenti ce petit frémissement au creux de ses reins et de son estomac lors d'une rencontre, bien des années qu'il n'avait pas ressenti ce sentiment que le reste autour ne comptait plus, bien des années que la vie lui avait arraché cette joie de percevoir bien plus qu'il n'aurait su l'espérer. Mais comme à son habitude, il n'était pas homme à sauter sur une femme dès le premier regard. S'il n'avait aucune subtilité comme il l'avait lancé à la face du noble, c'était qu'une moitié de réalité. Dante pouvait se montrer sans aucun artifice et lâcher autant de vérité tant que ça pouvait l'amuser mais il avait un savoir-faire qui n'appartenait qu'à lui. Sans doute pour cela qu'il était introduit dans les hautes sphères sans être le frère ou le cousin de et donc, il avait attendu une nouvelle rencontre afin que le besoin ou l'envie parle d'elle-même. Et cela n'avait pas manqué.
Quelques mots chuchotés au creux de l'oreille du Vénitien et déjà son âme dansait sous la lune, frémissante, palpitante, prête à sortir ses crocs afin de se rassasier des réjouissances annoncées. C'était que ça lui parlait à Dante de connaitre un nouvel endroit et puis, de ses années en Orient durant l'époque où il avait disparu du royaume de France, il avait goûté des plaisirs qu'il n'avait pas oublié. Car comment effacer de sa mémoire ce qui nous emportait au loin et nous libérait ?
Toutefois, avant de pouvoir apprécier ces festivités, il lui fallait revenir à Paris et s'organiser. Ce fut chose faite assez rapidement, la Normandie n'offrant pas vraiment ce qu'il y attendait et devant l'air revêche que la marquise de Courcy offrait, il préférait la laisser à son mari plutôt que de s'y casser les dents. Il avait d'autres moyens de pressions pour arriver à ses fins la concernant et son corps ne valait pas la peine de s'échiner à la posséder. Après tout, elle n'était plus vraiment de première main et perdait en jeunesse avec tous ces enfantements qu'elle avait déjà eus. Et ce n'était un secret pour personne, Dante préférait la chair fraîche et jeune
Donc quelques jours après son retour dans ses pénates, Dante envoya un pli à cette Corleone qui avait de qui tenir. Mystérieuse et enchanteresse, l'âme vénitienne brillait de vouloir en connaitre plus sur cette séduisante fleur aux épines sans aucun doute venimeuses à souhait comme il les affectionnait. C'était quelque chose qu'il devinait sous les regards et les sourires aussi Dante n'avait pas eu à cur de refuser cette invitation. A quoi bon se soustraire alors que chaque fibre de son corps piaffe de ce besoin de s'abreuver à l'impensable ?
Cela serait donc en terrain neutre qu'ils se rencontreraient. Ce terrain même qui revêtait pour Dante une aura de dangerosité tant il savait qu'il ne pourrait plus se cacher derrière une façade et qu'il devrait se mettre à nu. Mais s'il le faisait alors ils seraient deux car le Vénitien n'avait pas l'intention de partir pour un voyage dans l'inconnu en solitaire, bien au contraire. Si la blonde voulait jouer et le connaitre un peu plus, il lui faudrait donner de sa personne et se plier au jeu. Et déjà, Dante sentait l'impatience le posséder.
Le soir du rendez-vous, le vénitien se para simplement ne voulant pas attirer les regards des miraculés. Il connaissait le quartier, y avait eu quelques aventures, quelques coups d'épées et puis les Basilics les vieux de la vieille qui, selon les rumeurs, avaient disparu de la circulation Le bon vieux temps qui s'échappait mais Dante avait envie de combler ses anciens souvenirs par de nouveaux Il le fallait
Arrivé devant l'établissement, sa main attrapa le butoir afin d'en donner quelques coups. Puis lorsque la porte s'entrouvrit, il laissa à la lueur de la flamme de la bougie le soin de le présenter avant de faire entendre sa voix légèrement éraillée.
- Je me nomme Dante et j'ai rendez-vous avec damoiselle Corleone, Vivia Corleone.
La porte s'entrouvrit afin de le laisser passer sans même montrer qu'il pouvait s'offrir les paradis artificiels. Et il en sourit le Ceresa ne s'étonnant pas que certains noms soient de véritables sésames dans la capitale !
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