Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3, 4, 5, 6   >   >>

[RP] Ouvert - L'Opium.

Nemesis...
[Errance avant de trouver le Ladyboy]

Paris la douce,
Paris la sombre
Ambiguë jusqu'au bout
J'avais appris à jouer de ce dilemme
Enivrante, ensorcelante, grisante et exaltante ...

J'errais, je flânais, mon essence impatiente tandis que mes pas étaient lents.
Je savais où mes jambes me menaient tandis que je songeais une fois de plus à toi ...

Et si hier avait conservé en nous cette douce innocence ...
Avait fait pétiller tes yeux d'impatience, à partager ma vie jusqu'aux tous derniers jours ....

Chaque moment passé à tes côtés est resté dans mes souvenirs ...
Chère Nell, aujourd'hui, je pense aux moments partagés, à notre complicité, à nos fous rires et à nos pleurs ... Je me rappelle à quel point nous étions heureuses, je me rappelle aussi de ses conversations où l'on évoquait nos chagrins et on se rassurait tour à tour ....

Je sais qu'aujourd'hui la vie sans toi ne vaut plus rien ...
Et si demain venait plus vite que je pense ...
Saurai-je profiter de ce temps qui me reste, sans devoir pour autant retenir mes gestes ?

Un esprit sans cesse occupé par ce genre de pensées
Toujours à me demander comment cela aurait été si tu étais encore à mes côtés ...
Ça me bouffe Nell !
Ça me détruit ... J'avance pas, j'avance plus ...


Aveuglément, je poussais la porte de l'Opium, la voix de ma sœur résonnant en moi « Arrête ça Nem, tu as d'autres choses à vivre », un petit rire sarcastique se faufila d'entre mes lèvres, un geste de la main envoya les propos illusoires au loin tandis que j'avançais entre les alcôves, là où les vapeurs chimériques faisaient leurs œuvres, à la recherche d'une niche déserte.

Mes iris cendrés allaient ci et là, suivant l'allure de mes pas.
Je fronçais les sourcils tout en passant devant l'un des renfoncements. Les émanations utopiques de la brume envahissante me donnaient-elle déjà des visions irréelles ?
Je fis marche arrière, me figeant nette devant le tableau offert. Il ressemblait à un ange venu d'ailleurs, d'un de ces endroits que personne ne peut connaître hormis les êtres célestes. Je restais un moment prostrée puis ... Un souffle, un murmure .... mais surtout, le coutelas

En cette seconde, rien ne pourrait me retenir.
Je rejoins le séraphin, m'agenouillant à son flanc. Ma main se tend, effleurant la lame, d'un doigt la caressant avec en moi cette excitation, cette chaleur provocatrice ... Je déglutis ... j'ai le corps moite de ces femmes faisant l'amour alors que j'enserre le manche et que je pose la pointe de fer sur la peau opaline ... Il y eut d'abord une perle carmine, tout juste naissante ... ensuite je chemine, lentement, sur le torse imberbe laissant une entaille sanglante jusqu'au nombril. Un long soupir fébrile m'échappe.


Je sais, je connais la sensation de liberté que cela procure, une douleur salvatrice et ô combien consolante, relaxante et réconfortante.

J'étais venue là pour m'anesthésier l'esprit d'opium, pourtant je n'en ressentais plus le besoin. Je laissais la lame faire son œuvre encore une fois, puis une autre.
Je frémis, je frisonne alors qu'une impulsion me traverse, qu'un enfièvrement me transperce l'échine. Le coutelas se retourne contre moi, incisant à maintes reprises la chair de mon avant-bras avant d'échouer au sol.


Je suis repue, pour le moment, étourdie par le bien-être ... ma joue vient se faner sur le vélin sanguinolent de l'ange, mon bras l'accompagnant. Je ferme les paupières, me laissant emporter tout simplement après avoir susurré « C'est pour toi Nell » à la nuit de mes yeux clos ....
Owenra
[Cael & Owen']

    Les paroles lâchées par Rouquin font ricaner d'autant plus la Rousse qui se tourne sur le côté pour lorgner son compagnon de vice. Toujours haute perchée, toujours autant goguenarde, elle le regarde, un sourire plus qu'idiot aux lèvres avant de lâcher à son tour un :


Ah... Je sais, mon cher... Je sais. Je vois déjà sur ton minois charmant que tu es détendu. Je t'imagine déjà sans plus aucune douleur qui t'assaillait encore jusqu'ici.

    Elle tend le bras lentement, déplie la main et étend les doigts pour quérir le bambou. L'opérateur l'aide dans sa démarche et lui approche la flamme afin que Renarde puisse puiser dans cette source de rêves intarissables pour l'heure. Lippes charnues s'accrochent sur le bois et les poumons inspirent hâtivement. Une nouvelle dose, encore avant que la fine patte ne délaisse l'outil. La gorge s'amuse à laisser fuiter la fumée vers le plafond de l'alcôve. Et Owen' referme les yeux, en proie à quelques divagations tant l'encéphale s'embrume. Elle revoit celle qu'elle était par le passer. Elle songe. Elle songe à Cain. A cette époque où elle avait effleuré le bonheur simple aux côtés d'un homme.
    Nouveau ricanement.


Une merveille que cette plante... Elle me remémore mon existence d'avant. Moi qui pensais m'en être sevrée... J'ai été bien sotte. Teuh !

    Et bien que cette remontée de souvenirs amène également la peine de la perte incommensurable de l'être aimé, la Flamboyante ne peut quitter cet air hagard qui s'est peint sur le visage émacié. Un soupir lui échappe sans qu'elle ne réussisse à se départir de son sourire.


Sous son emprise, même la mort de ton frère pourrait te faire rire...
Sacrée plante qui nous abruti en échange d'un moment de détente n'est-ce-pas ?
Eh he.


    Il est bien là tout le paradoxe de l'Owen' : elle conduit Cael dans un lieu de perdition et critique ensuite l'objet d'attention principal. Ne peut-elle tout simplement profiter de cet état de transe sans penser au côté obscur de la drogue ? Si... Elle le peut en reprenant son gobelet et en vidant l'amarante restante. Ainsi, les sens et l'esprit engourdis, voilà qu'elle s'affale d'autant plus, quitte à glisser sur son voisin. Un poids mort somme tout plutôt léger occupe l'épaule du Roux. Le pauvre se voit affublé d'une belle parure rousse et chance pour lui, d'un parfum subtil aux senteurs de lavande, preuve que les ablutions ont eu lieu ce jour. Après tout, quand on est à la maison, il faut bien se faire plaisir et profiter des produits dont on dispose.
    Nouveau soupir, mais d'aise cette fois.


Savoure ce répit que la plante t'offre... Et navrée de me servir de toi comme béquille pour l'instant.

    Un léger rire agrémente cette simple phrase. Ah elle est belle l'Owen' complètement pétée, heureusement que ce n'est pas (vraiment) quotidien.

_________________
Matthew.holmes
[Alcôve du Ladyboy]

Ô onde chatoyante, forme floue étincelante, tu t'évapores et ne me laisses que la noirceur d'une masse obscure, elle m'envahit, elle s'approche, ainsi, je chute dans mes ténèbres.
Deux ou trois bouffées plus loin, je tombe et les abysses m'accueillent, je cherchais la lumière, je ne trouve que le noir, je ne cherche pas à fuir, je me laisse envahir, plonger, sans peur, ni remord.
Mon âme n'est que venin et vilenie, à quoi bon chercher à respirer dans ce monde où je suffoque.
Je souhaite juste m'anesthésier et, te voilà, danse macabre, avilissante, je te souris sans te voir, tu es pour moi, un être fantomatique, venu assouvir mes sombres désirs.

Approche, vient, déleste-moi de tout ce mal qui me ronge et m'étouffe, libère-moi.
Ma prière muette, tu l'entends, mon corps lourd de ces vapeurs opiacé ne sent pas la douleur, mais devine l'exécution de l'acte.
La perle carmine, sur ma peau d’albâtre, est un souffle de libération, l'entaille une jouissance et tu m'offres l'apothéose, l'extase ...
Mon corps repu de plaisir flotte, mon esprit à des lieux de là, je remercie le sans nom de t'avoir mené à moi, un être surnaturel a guidé ma main lasse.
Je me fonds dans les effets opiacés, apaisé.

Ainsi s'égrène le temps, mais quel est le temps dans ce lieu, il n'existe pas, ni jour, ni nuit, ni heures, sa notion n'a pas lieu.
Le voyage me fait quitter la terre ferme et perdure, songe, hallucinations, fantasmes, le retour n'est jamais le même.
Je me soulève en appui sur un coude, ma paume contre mon front, je grommelle, mes paupières clignent à plusieurs reprises, bienvenu dans la réalité.
Je perçois cette masse de cheveux sur mon ventre, qui est-ce ?
Bordel qu'est ce que j'ai fait ?! Je l'ai b***** ?! Merde !
Et puis, il y a ce sang, le mien et le sien, re merde ! Je ne l'ai pas tué ?!
Je ferme d'un geste honteux ma chemise afin de dissimuler les traces et pose ma dextre sur la tête de la jeune femme, je la secoue.


Hé ! Toi ... Réveille-toi ! Debout !

Faites que je n'ai pas commis l'irréparable.
Je ne suis pas un assassin, c'est moi que j'entaille, pas les autres !
Je la repousse pour rassembler mon esprit confus, il y a du sang sur les coussins, merde !!!
Je ramasse mon coutelas, le fou dans ma poche, mon regard passe des coussins souillés à la jeune femme, j'empoigne son épaule et la secoue vivement.


"Bleep", wake up !
_________________
Amelliane
Soigner le mal par le mal ..

Est-il possible de tomber plus bas dans les méandres et autres tourments ? oui c'était possible enfin pour la brune. Sa vie était fait que de haut et de bas, sauf que cette fois elle était tombé bien bas.

Des courriers échangés de temps à autres, la solitude qui l'accompagnait sans cesse. Cette fois la brune aurait du mal à remonter la pente.

Un seul remède pouvait être possible mais hélas Il était bien loin, trop loin. Donc il ne lui restait plus qu'une solution. Amelliane n'avait jamais opter pour cette méthode et par le passé elle aurait refusé sauf que cette fois elle avait besoin, elle devait repousser une limite de plus et surtout oublier, ne plus souffrir.

Paris, Paris ... Ville aux multiples mystères et aux plaisirs variés.

Avec le bouche à oreille on pouvait tout trouver même si par moment il fallait ruser, payer.. mais cela ne l’inquiétait guère.

La demoiselle avait suivit les indications à la lettre et ces pas la conduisit rapidement devant ce nouveau lieu. La brune était partager entre l'impatience et l'inquiétude devant l'inconnu.

Elle en avait marre, cette souffrance, cette sale impression de le voir partout alors qu'il se trouvait à l'autre bout du royaume. Ah si son frère la voyait faire ... pour sur qu'il n'en serait pas fier.

En tout cas ici personne ne la connaitrait et personne ne sera là pour la juger, ni ce brun, sans doute trop occupé ailleurs.

Amelliane poussa un long soupire tout en replaçant une mèche derrière l'oreille, si elle n'avait que ce moyen autant l'utiliser rapidement. Elle poussa la porte puis entra. Son regard se baladait discrètement de toute part. Elle commanda un verre d’absinthe ainsi qu'un petit plus. La brune n'y connaissait strictement rien en opiacé donc elle fit confiance à la personne qui lui remit de l'opium. Un peu fort pour un début mais il faut bien mourir un jour semblait-il.

Emportant le tout avec elle, la demoiselle se trouva un coin tranquille loin de ceux qui était déjà là, même si elle savait bien qu'ils ne la remarqueraient même pas. Elle se posa sur des coussins, bu une gorgée de l'absinthe et se mit à bourrer la pipe. Amel se souvenait de la manière ou les garçons préparaient leur pipe, le nombre de fois ou elle les avait vu faire ne se comptait même plus. Le petit instrument de 'douce' torture entre ces doigts, elle le fixait. Puis ses mirettes se glissèrent dans la paume de sa main, là ou cette cicatrice prônait et les souvenirs refirent de nouveau surface. Les rires, les sourires, les disputes .. une grosse vague de sentiment revenait et la mélancolie aussi avec ces grands sabots qui pointait un doigt accusateur sur elle en hurlant "tu t'es fais avoir encore une fois, bécasse !! il t'a fait gober n'importe quoi, il était ta drogue et maintenant tu dois t'en procurer une vraie"

Sa main balayait l'air comme pour chasser cet ennemi invisible, la jeune femme se dit qu'elle ne voulait plus attendre longtemps. La pipe aux lèvre, elle tira une longue bouffée qui était des plus attendus, elle s'allongea de tout son long sur les coussins, elle rejeta sa natte brune nouer d'un ruban rouge vif sur son épaule. Ses yeux se perdirent au plafond puis après quelques bouffées elle se détendit, cette fichu mélancolie s'était aller assez loin d'elle.

Du moins jusqu'à présent...

_________________
Ysera_
Au Paradis des Insoumis les fous sont Rois




    Dehors l’hiver, le froid gelait le sang ; le vent fouettait les corps, la grisaille laissant place à l’ombre sournoise perfide de la nuit ; Elle avait recouvert le monde des hommes en un instant.

    De mes rondes azurées j’observais la race que l’on disait humaine se plaire et se déplaire dans l’alcool, les plaisirs multiples et l’oubli qu’ils soient de passage ou récurrents. Nobles, bourgeois, pouilleux, infirmes et malades, hommes et femmes ; Même les putains avaient leurs entrées.

    Sous une alcôve je tire sur la pipe ; Une fois, deux fois, trois fois puis le silence, l’obscurité. Comme toujours je me laisse transporter, je ne sais plus rien, ou presque, la réalité est devenue muette et le monde se ferme à mon être tout entier alors que je m’évade loin, très loin ; Ma main caresse ma joue, glisse sur ma poitrine, la pointe de sein droit vient se heurter contre mon corsage serré alors que ma sauvage continue son voyage. Un jupon, une cuisse, mes ongles, des griffes, du sang et un long soupire ; Douce souffrance.

    Une fois, deux fois, trois fois puis je porte la coupe à mes lèvres, l’exquis se glisse entre mes charnues, caressant ma langue avant de se laisser chuter le long des profondes et obscures parois gutturales ; Sourire.


    - Tu t’amuses ? Dis-je avec un sourire niais et un petit rire enfantin alors que mon index laissait s’enrouler une mèche autour de lui comme un serpent autour de sa proie.

    - Deviendrais-tu cruelle Dana au point de venir te moquer de celle qui te permet d’exister ? Impassible à nouveau, une vraie tombe, j’étais d’une froideur sans égal.

    - Surveille tes paroles serpent et n’oublie pas à qui on a permis d’exister. Tout a un prix Ysera et un jour tu devras payer le tien comme ta porteuse avant toi. J’avais tourné la tête, face à moi une vitre et mon reflet ; Traits doux mais sûrs.

    - Cesse de me sous-estimer Dana, j’aurai planté une dague dans ton cœur avant que la putain que tu es n’aies pu jouir une dernière fois ! Je caressais ma gorge, sourire mauvais aux lèvres.


    Je tirais ma capuche sombre sur mes rouquines avant de m’enfoncer dans mon fauteuil plus encore et en silence.

_________________
Owenra
    Après la visite chez la médicastre, la Renarde ne se sent clairement pas de rester dans sa chambre. Secouée, elle regagne l'extérieur aussi rapidement que possible. Elle ressasse les quelques instants à peine passés et sans s'en apercevoir, la voilà devant l'Opium. Un instant, elle observe la porte. Devrait-elle retourner dans ce lieu et s'enfumer des vapeurs de la plante si merveilleuse ? Elle ne devrait pas, non, et pourtant, elle le fait. Elle pousse la porte et entre. Elle dépose à l'entrée, la somme voulue pour une pipe et une bouteille d'amarante qu'elle embarque sans plus de cérémonie. Un moment, elle déambule entre les alcôves, observant qui s'y trouve, comme d'ordinaire : pas grand monde. Mais ce qui l'attire soudainement, ce n'est pas la brune visiblement dans ses songes, mais plutôt la rousse qui parle. Qui parle seule. Renarde observe, la tête penchée sur le côté. Intriguée, comme bien souvent, curieuse comme trop fréquemment, elle s'incruste dans l'alcôve. La bouteille à la main qu'elle garde en prenant place sur le divan non-loin du fauteuil. Les lippes charnues s'ouvrent quand elle s'adresse à la rousse :


Amarante ?

    Sans attendre de réponse, elle remplit un godet puis pose la bouteille sur la table, le temps pour elle de se dévêtir. Mantel s'ouvre et glisse des épaules enveloppées dans la soie d'une chemise lâche, le bustier est délassé et les jambes viennent s'étendre sur le divan une fois que la main a récupéré la bonbonne. La pipe est apportée et le préparateur s'attelle à la préparation de la drogue. L'Owen' reste silencieuse en buvant les premières gorgées d'alcool fort qui lui brûle la gorge. Mais nulle toux n'aura la possibilité de s'échapper de la gorge lésée en cet instant. L'orgueil bien trop haut placé l'en empêche. Les pupilles affûtées se tournent vers l'encapuchonnée et les babines esquissent un sourire en coin taquin.


L'avantage des toits, c'est qu'ils empêchent la pluie de passer.

    L'opérateur lui tend la pipe louée. Avidement, Renarde s'en saisit et se penche vers la flamme pour chauffer le foyer et tirer une première bouffée salvatrice. Lentement, presque solennellement. La fumée est gardée avant d'être expirée par les narines comme lorsqu'il s'agit de chanvre. Et la bouche exulte un soupir d'aise lorsque le corps s'amène à la rencontre du divan confortable.


Par le Sans-nom... Que l'opium est bon.
_________________
Ysera_
« En passant dans un bois elle rencontra compère le loup, qui eut bien envie de la manger ; mais il n'osa,
à cause de quelques bûcherons qui étaient dans la forêt.
Il lui demanda où elle allait ; la pauvre enfant,
qui ne savait pas qu'il est dangereux de s'arrêter à écouter un loup, lui dit : « Je vais voir ma mère-grand, et lui porter une galette
avec un petit pot de beurre que ma mère lui envoie. » Le Petit Chaperon rouge, Perrault





    Je la regarde, de bas en haut, de haut en bas. Elle est exquise, peut-être insoumise. Cette insolence qui me fait hausser le regard vers le sien, mes azurs éclairés par la beauté de cette Flamboyante créature du mystère. Une gorgée, puis une bouffée, sans un mot, seule la pensée, l’imagination, l’invitation aux rêveries et autres utopies dressées sur un seul et même être ; Ma langue claque contre mon palais.


    Je m’enfonce encore un peu plus. Silencieuse je me saisi de la bouteille posée à ma portée et me sert un godet avant de le vider d’un trait, un seul, net et précis. Puis je recommence. Son sourire sournois m’indiffère, trop fière. Je l’ignore. Je lève un doigt, puis l’autre, le regard vers le tenancier et ce dernier me répond d’un signe de tête. Plateau de vivres sur la table, je me saisi d’un fruit. Je le croque, aspirant son jus dans un bruit long, lent et las alors qu’une goutte s’échappe pour rouler le long de ma gorge d’ivoire ; Je reprends ma pipe et je tire une fois deux fois, trois fois.


    Dans un soupire je recrache toute la fumée aspirée. La tête en arrière je me laisse aller à quelques pensées, quelques aventures imaginées. Ma capuche glisse, ma rouquine se dévoile et avec elle mon teint plus pâle que pâle. Elle parle. Un peu trop, pour ne rien dire. Elle m’ennuie mais elle est utile, elle est belle. Peut-être, je ne sais pas. Encore une fois je la regarde, du coin de l’œil à ce moment. Je me surprends à l’écouter bien qu’elle n’éveille en moi qu’un courant aussi puissant qu’un pet dans le vent. Je tourne ma tête, je soupire un instant avant de me redresser et je la regarde, profondément ; Une envie soudaine.


    - Si tu n’es pas débauchée qu’est-ce que tu es ? Langue fourchue.


    Lourdement je me remets à ma place. Je saisi la bouteille au passage. Je ne me gêne en rien pour boire goulot. Je lui jette une pièce. Pitié. Peut-être. J’observe l’endroit, je me désintéresse de la Goupil. Je m’empare d’un autre fruit, une pomme. J’adore les pommes. Je la croque, à pleines dents dans un claquement ; Loup y es-tu.

_________________
Owenra
    Elle sent le regard qui l'inspecte de la racine des cheveux jusqu'à la plante des pieds. Ce coup d'oeil bien (trop) souvent subi et pourtant apprécié en cet instant. Qu'il est bon pour un cadavre ambulant de se sentir parfois encore affectionner à la juste valeur des os saillants sous la peau, d'autant plus lorsque la sentence a été prononcée il y a peur. Faire fi pourtant. Jouer à l'insensible et de toute façon, ne pas se berner d'illusion. Rester dans l'indifférence apparemment totale quand on se retrouve face à une charmante mortelle dont la compagnie semble n'avoir d'agréable, si ce n'est la compagnie, au moins l'aspect général.
    Les lippes ont pris possession du bois et les poumons s'abreuvent des fumées toxiques mais pourtant réconfortantes. Les paupières se sont closes. Seules les narines frémissent pour exulter les nuages opiacés. Une... Deux... Trois... Quatre... Cinq bouffées jusqu'à ce que la tête lui tourne et qu'elle soit contrainte de poser l'occipital contre le tissu. À ses oreilles bourdonne l'activité d'un individu ayant posé quelque chose sur la table ainsi que les mouvements de l'autre femme dans le fauteuil. L'esprit n'a besoin que de peu pour s'envoler ailleurs, dans un imaginaire brumeux, torturé. Mais une voix proche agrippe, retient et enferme dans la boîte crânienne, la conscience souffrante.

    Silencieuse.

    Renarde s'accorde le droit de recouvrer la vue en direction de la voûte hélas non-céleste. Nouveau mouvement émanant de sa voisine qu'elle capte, le son d'un métal heurtant le sol, un écu, et puis un bruit de croc dans ce qu'elle semble identifier comme un fruit, peut-être une poire ou bien une pomme, fruit défendu par un soi-disant Créateur. La bouche libère la futaille et la voix grave, enrouée répond :


Je ne suis rien de plus qu'une adoratrice d'opium. Une rousse parmi d'autres. Un élément négligeable comme il en existe des centaines.

    La tête bascule de côté pour lorgner sa voisine à la gourmandise relative. Elle note la présence nouvelle de fruits dont elle se fiche comme de ses premières braies, après tout, elle n'est pas connue pour manger bien, ni souvent et encore moins depuis le début de ses maux. Un sourire en coin s'affiche sur les babines en voyant la pomme. Gagné. Au moins le fruit tentateur sied comme un gant au succube ici présent. Heureusement pour l'Owen' que ces bêtes du Sans-nom ne s'attaquent qu'aux hommes. Crois-tu, Owen' ? Qu'il est beau de voir en toi encore une infime part de naïveté, comme lorsque tu as cru pouvoir résister à l'attrait que tu avais pour ta sœur. Pécheresse que tu es. Cette pensée la fait ricaner. Elle observe l'écu précédemment bazardé sans considération aucune et abandonné au sol. L'Azzurro ne crache jamais sur un écu, aussi délie-t-elle un bras pour que la main, lasse s'empare de la pièce. Et les longs doigts fins se mettent à jouer avec, à faire aller le métal entre les métacarpes, à la triturer, la faire rouler dans sa paume. L'autre main n'a pas lâché la bouffarde salvatrice qu'elle ramène à sa bouche pour en extraire une bonne bouffée. Lentement, elle se détend, les muscles relâchent leur pression habituelle, la tête dodeline et à nouveau, les yeux se ferment lorsque le visage se tourne vers le plafond. Un léger sourire sur les lippes tandis que le dragon reprend son office.


Et toi alors ? Es-tu, toi aussi, négligeable ?

    Le léger sourire se meut au coin des lèvres. Y a-t-il une seule personne vraiment négligeable en la Miraculée ? Chacun présent dans ce quartier est-il toujours ce qu'il laisse paraître ? N'est-ce-pas finalement que la plus grande illusion créée en ce lieu chaque jour ?

_________________


Dernière édition par Owenra le 16 Jan 2018 18:16; édité 1 fois
Ysera_
Ainsi du pays des merveilles
Se racontèrent lentement
Les aventures sans pareilles,
Incident après incident.

Alors vers le prochain rivage
Où nous devions tous débarquer
Rama le joyeux équipage ;
La nuit commençait à tomber.

- Alice Aux Pays des Merveilles, Carroll -



Et toi ? Es-tu, toi aussi, négligeable ?


    Je souris en coin. Cette petite putain a du cran alors j’hésite un instant entre la tuer maintenant ou garder mon plaisir pour plus tard. Non je m’ennuierai trop sans elle, ce serait dommage de supprimer la seule petite chose qui suscite de l’intérêt chez moi, si intérêt réel il ya. En fait elle est plutôt comme un jouet vivant que l’on donne à un chat pour qu’il s’amuse lentement mais fermement à le tuer avec plaisir. Je reprends ma pipe pour en tirer une longue bouffée tout en glissant ma main sur l’assise de mon fauteuil pour en remonter un crapaud bien accroché à la paume de ma main. Je recrache la fumée dans sa gueule avant de déposer un baiser entre ses deux yeux globuleux ; Etirement discret des charnues.


    - Tiens Lucifer, il n’y a aucune raison pour que tu ne profites pas toi aussi.
    Mon timbre se fait désir.


    Oui je l’ignore. Mon envie, elle, de voir ce qu’il se cache sous son moindre habillement ne s’est pas envolée. La Pécheresse semble si exquise même dans sa maigreur, sa flamboyance ajoute à son charme bien des atouts, des désirs sulfureux qui mettraient le Sans-Nom au corps de n’importe quel homme censé ou fou mais moi, moi je l’ai voulue cette déesse maudite dès l’instant où mes cristaux azurés se sont posés sur ce corps si destructible qu’il donne l’envie de la briser. Je repose le crapaud sur mes genoux et, de mon index, je caresse le dessus de sa tête d’un geste minutieux et précis ; Abandon de soi.


    Un, deux, trois fois je me fais monstre de fumée. Je l’écoute respirer. Je perçois distinctement les battements de son cœur dont la mélodie est chapardeuse. J’entends le pièce cogner contre chacune de ses phalanges comme un homme qui claque les reins d’une femme à coup de bassin. Ma langue caresse l’intérieur de ma lèvre supérieure avec envie mais je reste aussi dure et froide comme la pierre. Mon intérieur, lui, bout, je resserre les cuisses. Pour la première fois en moi je me sens mal à l’aise et pourtant j’ai cette petite voix qui veut me forcer à agir et je combats ; Battements de cils.


    - Tu n’auras pas plus que ça, tu ne vaux pas plus dans ton état ! Tranchante.

_________________
Owenra
    Sans grande surprise, la question est ignorée. De cette attitude, l'Owen' se gausse. C'était à prévoir. Par contre, le fait qu'elle entende parler à un dénommé "Lucifer" n'était pas prévisible. Curieuse, Renarde rouvre un œil et pivote le regard pour épouser l'aspect flasque d'un crapaud à la tête baisée par la bouche de la rouquine agréable au possible. Un sourcil roux s'arque, tiens donc, y aurait-il une nouvelle sorcière en la Cour ? Tant qu'elle ne lui sort pas un vulgaire chat sous le nez, l'Azur ne s'en formalisera pas. Par contre, elle prend bonne note de cette nouvelle rencontre, sait-on jamais, une sorcière peut s'avérer bien utile, comme Mérance en son temps. Owen' se demande parfois ce que cette dernière devient. Égarement mental de la Renarde qui n'a de cesse de jouer avec la pièce et de jongler avec la futaille pour récupérer quelques bouffées. Finalement, la bouteille d'amarante a été abandonnée, chaque gorgée lui est trop douloureuse. Tant pis.
    À nouveau, la voix tranchante se fait entendre dans une réplique acerbe.
    Renarde rit, clairement moqueuse. Si la sorcière l'imagine sans peine comme une petite souris sans défense, c'est que la pauvre arrête son jugement à l'apparence. La malade la regarde avec un amusement certain, visiblement à peine effleurée par l'attaque verbale qui se voulait pourtant blessante. Si la vilaine sorcière cherche à blesser l'Owen', il aurait probablement fallu qu'elles se rencontrent une vingtaine d'années avant, ou alors, il aurait fallu qu'elle soit la Borgne. La réplique ne se fait pas attendre :


Bien évidemment, c'est d'ailleurs pour cette raison que je suis ici. En plus d'avoir eu l'envie de rencontrer la créature à la compagnie la plus plaisante au monde.

    Try again little witch. La Renarde se moque très clairement de la plus jeune et si elle pouvait savoir tout ce qui se passe dans le corps de la dame au crapaud en cet instant, elle se moquerait d'autant plus alors qu'elle reste parfaitement insensible à la joute verbale instaurée ou même à la présence maléfique de la rousse malsaine. Elle croise les jambes l'une sur l'autre et se décide finalement à ranger la pièce dans son corsage. Elle se redresse sur le divan en positon assise et pivote pour que les talons touchent terre. Alors seulement voilà qu'elle repose ses pupilles affûtées sur la sorcière ici présente.


Eh bien, eh bien quels mots acérés comme les serres d'un corbeau sortis d'une bouche pourtant alléchante. Tant d'agressivité, essaierais-tu de te donner un certain aplomb pour masquer quelque chose ?

    Les lippes esquissent leur sourire en coin habituel quand la pipe est délaissée sur la table. Elle ressert son corsage et le relace bien tranquillement puis elle croise les mains dans le dos, d'un air amusé, elle caresse la garde d'une lame dissimulée, après tout, bête piquée au vif pourrait mordre, mieux vaut assurer ses arrières.

_________________
Ysera_
Le fils du roi, qu'on alla avertir qu'il venait d'arriver une grande princesse qu'on ne connaissait point, courut la recevoir ;
il lui donna la main à la descente du carrosse, et la mena dans la salle où était la compagnie.
Il se fit alors un grand silence, on cessa de danser et les violons ne jouèrent plus, tant on était attentif à contempler les grandes beautés de cette inconnue.
On n'entendait qu'un bruit confus : « Ah, qu'elle est belle ! »
- Cendrillon, Perrault -




    Je fais danser la pipe entre mes doigts. La flamme de la bougie danse sensuelle dans mes cristaux de verre avant que mes doigts ne viennent la caresser. Je joue avec le feu je le sais. Pas que dans un sens. Je ne connais pas les règles, pas cette fois mais tant pis, je n’ai pas d’ailes à brûler ni d’âme à condamner. Je la regarde une dernière fois. Elle est merveilleuse, un vrai bijou, une Muse aux milles paroles des rêves. Ô Pécheresse, ô beauté inattendue, si tu n’existais pas il faudrait te créer, te façonner et te donner vie. A cette simple pensée mon Ivoire frissonne. Un brin d’air vient faire frémir mes Rouquines. Mon cœur, pour si peu que j’en aie un, bat, fort, trop, il terrasse mes tempes. Mes azurs fixes a en guetter chaque mouvements du bourreau ; Mes cuisses se resserrent.


    J’éteins la bougie. Je laisse mourir la lumière entre mon pouce et mon index. Je pose ma pipe et je laisse quelques écus de plus au tenancier. Lucifer posé sur mon épaule je tire ma capuche sur ma tête. Mes gants reprennent possession de mes mains dans un bruit d’étirement. Sans un mot je me lève arrangeant une mèche dans la sombre et je m’écarte de la tablée. Je m’approche de la rouquine. Je murmure quelques mots, inaudibles par ses petites oreilles. Je me penche vers son visage. Je l’observe. Je caresse sa joue du bout du pouce et je le ramène à ma bouche pour passer ce dernier sur ma langue. Ma goûteuse claque contre mon palais, elle est exquise, encore plus que dans mes pensées. Je viens caresser sa gorge de mes lèvres avec légèreté. Je sens son sang couler dans ses veines, une gorge palpitante, attirante. Je remonte jusqu’à sa mâchoire que je goûte à son tour, elle est renversante. Mon parcours se termine face aux lèvres dessinées avec grâce. Je lui assène le coup final ; Je l’embrasse chaudement.


    Je fais danser mes lippes mais pas trop. Je mords doucement sa lèvre. Je ne l’abime pas, je m’en voudrais. Je me redresse. Aussi froide que la glace je la toise encore un court instant. Main dextre défait le laçage du haut de sa chemise avant que je ne l’abandonne sans un au revoir, sans rien. Dans un silence profond et lourd je rejoins la porte de sortie. Je la pousse, je disparais. Aucune chausse, aucune botte perdue, juste un parfum ; Le palpitant.

_________________
Amelliane
Une bouffée après l'autre, ces pensées divaguèrent au loin bien loin. Non pas qu'elle voyait des chatons roses de partout mais elle pouvait déjà entendre la voix du brun qui lui parlait et juste cette idée là la faisait énormement sourire.

Amelliane était bien, elle était calme et détendu. Rien ne pouvait aller à l'encontre de cette tranquillité.

Elle prit appuie sur un coude et se redressa. Son regard se posa sur les alcôves alentours puis son attention se porta sur son verre. La brune se mordit la lèvre, trop tenter par le doux nectars qu'il contenait.

Elle en but une gorgé, ses yeux se fermèrent comme pour apprécier chaque saveurs. Le verre retrouva sa place de départ qui était la table et la jeune femme reprit une autre bouffée et s'allongea les yeux clos.

_________________
Owenra
    Méfiance
    Qui-vive
    Surprise
    Abasourdissement total.

    Voilà les quatre états par lesquels Owen' est passée suite aux actes de l'étrange sorcière. Tant de chamboulement émotionnel, le cœur fragile va-t-il s'en remettre ? Mais oui !

    Méfiance :

    Toujours sans réponse verbale mais avec une agitation corporelle, la Renarde et la Sorcière s'observent en chien de faïence. Puis, elle a éteint la bougie et la plus vieille des deux s'est raidie, alerte le temps que ses pupilles s'adaptent à la nouvelle pénombre. Les ouïes fidèles annoncent le rapprochement de la vile tentatrice vers sa proie. La fine main dans le dos, Azur a glissé les doigts sur la garde pour s'en emparer, prête à la découvrir et à faire couler le carmin si besoin.

    Qui-vive :

    La rousse inconnue n'est maintenant plus qu'à quelques centimètres. Elle est si près que Renarde sent la respiration contre la peau de son visage. Soudainement, le pouce trouve son chemin sur la chair tendue de la joue, les sourcils se froncent, à quoi le succube joue-t-il ?Il se baisse et a l'audace de goûter, du bout des lippes, la gorge froide de l'Azzurro ? Voilà qu'elle grogne et s'apprête à la repousser quand son pouls s'accélère à la rencontre des chairs.

    Surprise :

    Owen' s'apprête à sortir la lame, le bras enclenche ce mouvement quand la bouche qualifiée "d'alléchante" plus tôt, s'empare de son homologue. Le corps se crispe. L'action démarrée se fige tout comme l'organe amoureux. Les yeux restent ouverts tandis qu'une impression d'arrêt temporel a lieu pour la Renarde qui, à présent, se fait mordiller la lèvre.

    Abasourdissement total :

    Figée, incapable d'esquisser le moindre agissement, Renarde n'est qu'un mannequin sans volonté en cet instant. Et le haut de la chemise est défaite par la main coquine alors que la surprenante prend la poudre d'escampette, laissant là celle qui nage dans un épais brouillard interne. Combien de temps reste-t-elle là, complètement idiote ? Seuls les tenanciers pourraient le dire. Toujours est-il que lorsque Owen' reprend ses esprits, la bougie est froide depuis longtemps, les futailles éteintes depuis au moins autant de temps.
    Avec une lenteur mécanique, elle range la lame à sa place et se rhabille. Absente, elle glisse hors de l'alcôve. Elle rejoint la sortie dont la porte est poussée. Dans les rues miraculées, elle tousse un instant. Quelques gouttes carmines tâchent le parvis et noient ses lèvres sans parvenir à ôter le goût d'une bouche alléchante s'y étant échouée quelques instants plus tôt.
    Guère fière d'elle, Renarde regagne sa tanière en jurant mais un peu tard, qu'on ne l'y prendrait plus.


Et puis il y a ceux que l'on croise,
que l'on connait à peine,
qui vous dise un mot, une phrase,
vous accorde une minute, une demi-heure
et change le cours de votre vie.


-Victor Hugo -

_________________
Morgen.de.naillac
La vie est une belle saloperie
Parfois, elle me laisse quelques jours de répits pendant lesquels je me sens presque bien puis....
Cette garce semble me narguer, effacer d'un geste de sa baguette magique mes efforts pour oublier ... Et voilà c'est repartit, comme un tour de manège, mon esprit se met en marche et direction les souvenirs .... pas les beaux, pas les bons .... non ceux qui font mal, ceux qui m'arrache les tripes !!!

Je me retrouve alors à genoux, la tête entre les mains, les larmes coulent le longs de mes joues tandis que je hurle ma douleur à l'astre de nuit ...
Mais cette fois, elle ne m'aura pas .... je ris, passant la main dans mes cheveux ... je vais l'envoyer se faire foutre !

J'ai déjà une bouteille de rhum dans la panse, c'est bon, c'est chaud mais c'est pas assez, ma conscience est encore trop présente, alors je tangue lentement dans les ruelles puantes, ecoeurantes et abject de la Cours jusqu'à pousser la porte de cet endroit donc le nom résonne en moi .... L'OPIUM ....

Donne moi de la drogue, on s'en va discuter
Alea jacta est dans la brume gironde
Donne moi de la drogue, pour toute sévérité
Je pourrai te confondre avec l'or de ce monde
Putain donne moi de la drogue que je fasse un carnage à l'intérieur de moi !

Je chancelle et vacille jusqu'à une alcôve qui je l'espère est vide ... faut croire que oui puisque je m'affale sur l'un des gros coussins ouateux dans lequel il me semble m'enfoncer long, trop loin ... je ris, une fois encore, je passe la main dans mes cheveux, une fois encore également alors que l'on pose devant moi l'objet de mes désirs ....

J'en saisis l'embout, rejetant la tête en arrière, fermant les paupières .... j'aspire longuement ...j'avale la brume ... souffle la griserie .... Un vertige, une excitation, un enivrement sans pareil s'immisce en moi .... émanation futile tourne autour de ma personne ....
C'est alors que la chimère se faufile, s'infiltre ... et là, je te vois, tu es là, toi ma femme, toi celle qui fut mon tout, toi qui fait que plus aucune autre ne m'intéresse ....

J'aspire encore ... puis encore ... je ne veux pas que tu disparaisse ... je tends la main, effleurant du bout des doigts tes longs cheveux flamboyant, un murmure passe la barrière de mes lèvres ... ton prénom .... Bordel qu'est-ce qu'on est bien ensemble ma Noëlie ....

_________________
Vivia
L'Opium, un lieu de perdition pour les âmes damnées de la Cour permettant à ses invités de s'extraire de leur vie de merde, de leur lente agonie pour quelques heures de répit. Pourtant, les camés, ça consomme et elle en sait quelque chose, en tant que consommatrice et gérante de l'établissement. Ainsi, entre ses patients et ses contrats, il lui faut en plus gérer cette demande en consacrant des heures à la cueillette, au séchage et la préparation. Jamais à cour de stock, la Corleone avait pris soin d'aménager deux salles du cabinet pour l’entrepôt et le séchage de ces plantes illicites quant aux mélanges, cela restait son secret de fabrication. De la plus douce à la plus ravageuse, ces mixtures sont apportées par sacs entiers dans les tréfonds de l'Opium, permettant ainsi à la Sicilienne de s'attarder dans ces abysses et de prodiguer quelques conseils à leur employé.

Va falloir arranger un peu ce foutoir, range les par effets..Mais méfiance pour ces deux derniers sacs, elles peuvent emporter nos clients très loin...Peut être, même trop... Ne conseil cela qu'à des habitués qui, avec les plantes "basiques" peinent à s'échapper..Soit prudent sur les dosages.

D'ailleurs, voilà qu'elle fouille dans ce sac et qu'elle s'empare d'une pipe pour la bourrer et enfin l'allumer. Si cette dose était de loin la plus forte, elle permettait avec aise de soulager l'esprit fêlé de Vivia pour en atténuer les ravages du Barbier Fou. Ainsi, entre quelques bouffées, les pas se perdent dans les voilages pour y observer discrètement les clients. Certains d'ailleurs lient ces plantes et ses ravages, à la luxure, à la destruction et d'autres comme ce brun...Au passé.

Intriguée, elle s'approche d'avantage et s'immisce dans cette alcôve pour observer cette main qui se tend, entre souvenir et présent, entre illusion et plaisirs éphémères. Elle ignore ce qui se trame dans cet esprit, l'effet qu'ont ses plantes sur ses tempes mais cette main tendue n'est qu'une invitation à laquelle, elle répond. Assurément, il est dans son trip mais qu'importe, briser une illusion est un plaisir sadique qu'elle ne peut se refuser.

Ainsi donc, elle s'avance, s'agenouille face à lui et perverse, tend les phalanges jusqu'à lier ses doigts au sien et bousculer l'imaginaire. Le rappel à la réalité est perfide, surtout lorsqu'une âme dérangée vient à se jouer de la quiétude du Mâle.

Je ne sais pas ce que tu comptes..toucher ainsi...Mais si tu le souhaites, j'ai une dose qui pourrait te permettre de te rapprocher des limbes... La voix se fait vicieuse comme une invitation à conclure un pacte avec les tréfonds et sans attendre, alors qu'elle s'offre une dernière bouffée, elle lui tend sa pipe chargée de cette mixture puissante et oh combien, douce à ses yeux.

_________________
See the RP information <<   <   1, 2, 3, 4, 5, 6   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)