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Info:
En route pour la Quête du Grand Khan !

[RP] Le soleil se lève à l'Est.

Azharr
.
    Un campement d'aventuriers aux abords de Genève



Azharr referma son carnet de bord. Assez écrit pour aujourd'hui. Et il ne pouvait encore raconter le futur. Le prochain chapitre se jouerait sur les routes.
Genève avait garanti un accueil honorable aux aventuriers se réunissant peu à peu, mais à présent, il n'y'avait plus rien à faire ici, il était temps de partir, avant d'être saisis par cette langueur paisible qu'offre parfois le climat Montagnard en fin d'été.

Les difficultés persistantes causées par certaines provinces Françaises, puis par Fatum en Helvétie, avaient sans cesse retardé leur entreprise, auraient même pu compromettre leur départ, mais finalement, toutes ces péripéties aux prémices de leur voyage avaient été surmontées. De bonne augure pour la suite.

Sans parler de la complication ultime. La nécessité de ce fameux Artefact, convoité de tous, possédé par peu. Cet œuf qui ne payait pas de mine et qui puait même un peu.

Azharr le caressait du bout du doigt, un instant songeur. Tant de tracas pour obtenir une si petite chose. Et pour quelle raison ? Une rumeur un peu folle venant de l'Est. Un marchand fou, amateur d'œufs pourris.
Fou. Sans doute fallait-il l'être un peu aussi pour entreprendre un tel voyage sur cette seule allégation.
Mais les informations se recoupent et deviennent tangibles, les échanges se font frénétiques et passionnés, chacun y croit fermement, motivé par l'espoir de combats épiques, d'un trésor merveilleux, d'un voyage extraordinaire.
Et tout les éléments sont réunis pour que cette ruée vers la Roumanie grandisse, encore et encore.

L'oeuf dans le creux de la main, Azharr finit par quitter sa tente pour humer l'air, mélange de poussière et d'excitation face aux derniers préparatifs.

Les recensements braillards effectués par son sergent aux travers militaires déplaisants, les tonneaux d'eau pure et de vin acheminés, les charrettes de victuailles qui allaient et venaient depuis le marché de Genève, les râteliers qui se garnissaient petit à petit afin de garantir à chacun meilleur armement, il ne resterait bientôt plus qu'à préparer les paquetages individuels.

Le Prince déchu se sentait l'âme d'un gentil organisateur en observant toute cette animation, et cela faisait monter en lui l'envie de prononcer le rituel discours stimulant et rassembleur, susceptible de captiver les foules, soulever les âmes et faire vibrer les coeurs !
Autrement dit, le moment où Azharr adôôôre s'écouter parler. Vous n'y couperez pas !

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Minah
[Le jour J]

On va casser la goule à la Grande Caaaaaaaane ! On va ! On va ! On va casser la goule à la Grande Caaaaaane !

Le braillement minahesque se perdit dans le brouhaha général des préparatifs au départ.
Enfin ! Enfin on se bougeait les miches ! L'attente, la préparation au voyage lui avaient semblé peser autant que les longues semaines de route qu'ils s'apprêtaient à faire, tous.
L'agitation ambiante sur le camp, comme un gros animal qui s'ébroue et se réveille après un interminable sommeil, électrisait la manchote. Elle embrassa ses compagnons de route du regard, ceux qu'elle connaissait comme ceux qui étaient à connaître. La compagnie lui changeait. Beaucoup d'aventuriers, elle qui avait tant l'habitude de frayer avec des soudards. Se demandant ce qu'ils allaient vivre ensemble.

Faisant le tour de sa charrette, N'a-qu'une-patte en examina les roues, chaque clou, vérifiant que tout son paquetage y était, et bien amarré par-dessus le marché. Un dernier coup d’œil pour voir si elle n'avait rien oublié. Trouvant sa réserve de vivres prête à déborder, elle se délesta de quelques miches de pain dans le chariot de l'intendance.
Et bien sûr, on fait l'appel des bestioles crevées, qui étaient évidemment du voyage (on n'abandonne pas ses amis les animaux quand on part en vacances !).


Philémon-le-grand-duc-avec-un-trou-dedans ?

Un tapotage sur la tête, suivi d'un gloussement affectueux au contact des plumes qui crissaient sous ses doigts.

Présent. Rodolphe-le-pigeon-mort ('fin ce qu'il en reste) ? Présent. Eulalie-la-tête-de-chat ? Hum-hum, présente. Edith-qu'est-réversible ? Super style, ma grande ! Présente. Barbeuque-le-crâne-de-poney et Tête-de-poney-sans-nom ? Arrêtez d'vous bécoter l'museau tous les deux, c'dégoulasse ! Présents, donc...

Vingt minutes plus tard et la gorge sèche. Faut dire qu'il y avait de quoi caler après avoir répertorié les innombrables Marthe (un nom de souris, je vous l'ai déjà dit ?), et qu'arrivé à un certain stade décomposition, vous n'arrivez plus à savoir si c'est Octave-la-patte-de-genette ou Raymond-le-bout-de-renard que vous avez dans la main. Mais baste ! Toute la tribu était du voyage, et leurs miasmes vous réchauffaient déjà le cœur !

D'une patte experte, Minah s'assura que Sel, la seule bestiole vivante de son entourage, était bien harnachée et n'avait pas de caillou coincé sous le sabot.


Parée pour l'départ ! Ç'va êt' du tonnerre ! Pas vrai, Perce-Oreille ?

Petit coup d'oeil de connivence avec la mini-frangine.
Et d'ici deux jours, on l'entendrait déjà chouiner :
« on est bientôt arrivés ? »
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Modo au Challenge RP !
Sofio.de.valmonte
Adieu veaux, vaches et poulet...

Ce monde lui semblait morne, tout comme les mornes plaines. Triste et sans avenir, elle arpentait les routes à la recherche d’une étincelle nouvelle.

La contemplation des volutes de brume blanchâtre qui dansaient à la surface de l'eau pouvait durer de longs moments, une tasse de tisane fumante à la main, comme tout souvenir d'un été passé.

L’automne arrivait et avec la saison des roux, allait suivre de long moment d’errance.

Comme parfois les grands brouillards qui tombent dans les vallées encerclées des hauts sommets, elle avait tenté de dissiper cette sensation de se perdre , peu à peu le brouillard s'épaississait jusqu'à noyer dans ses nuits les paysages les plus magiques.

Loin, un gout de fierté pour échapper au clivage de la politique cinglante. Loin pour échapper aux mondanités barbantes, loin pour s'isoler des niaiseries qui la marginalisait dans ce monde trop moderne à son gout. Peut être en avait ‘elle trop vu dans sa vie, peut être connaissait ‘elle que de trop le fonctionnement des choses , peut être que la vie tout court n'était plus ce qu'elle en attendait. Les hommes et leurs sens de l'honneur, les mascarades et les pirouettes...


"La Provence ça vous gagne", une phrase qui ne l'avait pas quitté depuis des années. Fini le temps de la guerre, bien de l'eau avait coulé sous les ponts en son Auvergne natale, bien des changements aussi dans sa vie.



Fini le temps de la famine quand pour pouvoir survivre acculée au flanc de la colline , ils avaient du se nourrir d'insectes chanteurs, appelés aussi cigales.

Quand Delio présenta le projet à demi-mot, l’affaire l’intéressait déjà. Chaque quête précédente, elle en avait fait partie et jamais elle n’aurait cru pouvoir avoir la chance de participer à celle du Grand Khan.

Le temps était compté et le temps c’est de l’argent pour une Auvergnate. Point de vivres, point d’écus, mais une envie folle d’en faire partie. La route ne fut pas longue pour le point de ralliement, mais elle déclencha maints doutes à ses compagnons de voyage. Qui sitôt arrivés décidèrent de ne plus partir.


« j’irai …. »
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Calouste
      République de Genève, vingt-neuvième jour du mois de septembre de l’an de Grasce mil quatre cent soixante-cinq.


    Une légère brise rafraîchissante pénétrait dans les différentes pièces de la modeste maison genevoise du byzantin, durement acquise à la suite de quelques déboires financiers de début d’année, à commencer par la disparition de son associé d’affaires avec sa fortune personnelle qu’il lui avait confié. Si l’hébreu ne vivait dans la ville libre que depuis un mois, il s’était empressé d’acquérir ce bien, sachant pertinemment qu’il devait partir pour l’Orient dans les semaines à suivre, un voyage qu’il espérait en son for intérieur temporaire et court, quelques mois tout au plus, car il n’entendait point s’éterniser dans ces contrées où il avait vécu deux décennies et qui faisaient ressurgir en lui de douloureux souvenirs qu’il tentait vainement, mais inlassablement, d’enfouir au plus profond de lui-même ; ceux de la chute de Constantinople, l’exil des siens, la destruction de son monde, abandonné par Dieu et l’Occident. Ainsi, la demeure n’était guère somptueuse, surtout comparé à celles qu’il avait jadis occupé. Quelques vieux meubles jonchaient ici et là, davantage pour leur utilité que leur esthétique, et tous étaient recouverts sans exception par des draps blancs battant au rythme des courants d’airs qui parcouraient la bâtisse située sur le port genevois. Le lieu n’avait jamais donné l’impression d’être habité, nonobstant un emplacement de choix, d’autant plus pour ce marchand qui entendait profiter du pas-de-porte pour installer une échoppe à son retour de Valachie. Des dessins sur la comète, pensait-il parfois, bien qu’il fût persuadé que Genève était ce nouvel eldorado qu’il cherchait depuis plusieurs mois désormais, qu’il ne pourrait néanmoins atteindre qu’après avoir honoré sa parole et suivi le Marquis d’Arlon dans ses folles aventures orientales. Exécrant profondément cette région du monde, il se serait fort bien passé d’y remettre les pieds, quand bien même ses richesses attiraient cet homme vénal, mais, chevalier en plus d’être marchand, il se devait de tenir ses promesses.

    Depuis plusieurs jours désormais, il s’était préparé pour ce grand voyage dont il ne connaissait que la fin : Snagov, petite bourgade walachienne égarée dans l’est de cette principauté que l’hébreu avait toujours considéré comme barbare, bien qu’il n’y avait jamais mis les pieds, préférant le luxe de Byzance l’éternelle à la pauvreté de ces terres malfamées, où, depuis la triste chute de l’Empire byzantin, sévissaient désormais toutes sortes de bandes de mercenaires et de brigands en mal d’aventures. Ce devait d’ailleurs être une tradition historique locale que d’être le lieu de passage, et parfois de vie, des barbares, en était-il persuadé. Bien avant les cohortes sanguinaires de O.N.E, les hordes destructrices de Huns avaient déjà foulé ce sol maudit pour défier, avec succès, Théodose II, et il manqua peu de choses pour que les terribles mongols ne conquièrent aussi ces contrées désolées, abandonnées par Dieu et par Satan. D’ailleurs, lorsqu’il avait appris que les héritiers des mongols s’étaient installés dans la région, il s’était grandement réjoui de cette nouvelle, prônant qu’on laissa ces deux peuples de sauvageons s’entretuer, et de venir massacrer ensuite le survivant, afin que la Terre puisse être débarrassée de deux maux en l’espace de quelques temps. Mais, à son grand dam, il dût se conformer à l’avis majoritaire qui était d’aller chasser les troupes du Khan et de laisser en paix celles des walachiens, à moins qu’iceux n’étaient déterminés à empêcher cette troupe armée plus qu’hétérogène de les protéger d’une menace qu’ils peinaient vraisemblablement à écarter hors de leurs frontières. Qu’importe, en soi, car il ne désespérait point que les walachiens, une fois le Khan et ses hommes vaincus, se retournent contre leurs sauveurs et tentent de les chasser hors de leurs terres : ainsi aurait-il satisfaction, du moins si l’armée de Prince de Montestier, à laquelle il appartenait, parvenait à vaincre les groupuscules brigands.

    Cependant, avant d’abandonner pour plusieurs mois sa demeure, Calouste devait accomplir une dernière mission, un dernier devoir, même : celui de célébrer le Yom Kippour, fête traditionnelle spinoziste – et plus que sacrée –, autrement appelée le jour du Grand Pardon *. Ainsi, aux courants d’airs qui traversaient la maison s’ajoutait un épais nuage blanchâtre, produit par la fumée de l’encens qui se répandait dans toutes les pièces de la bâtisse, à l’instar de son odeur, reconnaissable parmi mille autres. Dans son plus simple appareil, proximité idéologique avec les naturalistes oblige, quand bien même lui était atomiste, l’hébreu était à genoux face aux Cinq Livres fondateurs de la religion spinoziste, plus ancien culte monothéiste au monde, duquel découlent l’aristotélisme et l’averroïsme selon les dires spinozistes. Seul l’homme bougeait régulièrement, se prosternant devant les Textes et autres symboles religieux disposés sur une étagère, tout en récitant des prières traditionnelles spinozistes.
    « – Au nom du conseil d'en haut et au nom du conseil d'en bas, avec le consentement de l'Omniprésent — loué soit-Il — et avec le consentement de cette sainte congrégation, nous déclarons qu'il est permis de prier avec les transgresseurs. Tous les vœux que nous pourrions faire depuis ce jour de Kippour jusqu'à celui de l'année prochaine, toute interdiction ou sentence d'anathème que nous prononcerions contre nous-mêmes, toute privation ou renonciation que, par simple parole, par vœu ou par serment nous pourrions nous imposer, nous les rétractons d'avance ; qu'ils soient tous déclarés non valides, annulés, dissous, nuls et non avenus ; qu'ils n'aient ni force ni valeur ; que nos vœux ne soient pas regardés comme vœux, ni nos serments comme serments. Et il sera pardonné à toute la communauté des enfants d'Israël et à l'étranger qui séjourne parmi eux ; car l'erreur a été commune à tout le peuple. »

    A plusieurs reprises, il récita cette prière, et d’autres, réitérant la même gestuelle, tandis que progressivement, l’odeur de l’encens tendait à de disperser, à l’instar de la fumée. C’était le signe, selon lui, que l’Eternel était satisfait des célébrations du byzantin, mais aussi et surtout son accord et sa bénédiction pour repartir à l’est combattre le danger qui, malgré tout, menaçait tout l’Occident s’il n’était pas arrêté rapidement. Alors que shabbat, jour traditionnellement chômé chez les spinozistes, était le lendemain de la date prévue de départ, Calouste avait décidé de violer la prescription religieuse pour faire route vers Snagov. Dieu, espérait-il, le lui pardonnerait, car il faisait cela pour une bonne raison, et non par quelconque hérésie. Ainsi, l’hébreu quitta sa demeure en toute hâte, ses maigres vivres sur sa monture, afin de rallier le campement du Prince, qui avait monté ses tentes aux alentours de la Sérénissime république helvète, à défaut d’avoir pu faire loger sa soldatesque directement à l’intérieur des remparts – ce qui aurait certainement été d’une part plus agréable et d’autre part plus sûr pour ces gens, parfois guerriers aguerris, d’autres fois simples aventuriers en quête d’action – les pauvres. Quelques dizaines de minutes plus tard, l’enturbanné était d’ores et déjà arrivé dans ce campement en plein démantèlement, l’heure du grand départ approchant à grand pas. Aussi, le chevalier spinoziste se rendit-il directement vers la tente du Marquis d’Arlon, seule personne qu’il connaissait véritablement dans toute cette armée, pour au moins commencer le voyage à ses côtés. « – Puisse l’Immanent vous avoir en sa sainte garde, Marquis. J’ignore si vos pieds ont déjà foulé ces terres orientales, mais les peuples qui y vivent n’ont rien à voir avec les italiens ou les teutons d’ici. La violence y est reine, et aucun droit ne régit ces êtres. Seules les armes sont entendues, et c’est tant mieux, car, en tant que spolié, c’est la chose que vous maniez le mieux, je crois. »

*29/09/1465 15:02 : Pere_stanislas vous a écouté en confession et lavé votre âme des deux péchés capitaux qui menaçaient le plus gravement votre salut éternel : Envie et Gourmandise.
29/09/1465 13:02 : Pere_stanislas vous a écouté en confession et lavé votre âme des deux péchés capitaux qui menaçaient le plus gravement votre salut éternel : Acédie et Luxure.
Tagueule
Putain d'métier!
Messager long-courrier, j'vous jure c'est pas une vie.
Mais c'est mon turbin à moi, le perroquet Tagueule.
Tout ça à cause de mon maître.
C'est un gland mon maître.
Un p'tit branleur des tavernes qui sait rien faire d'autre que jacasser comme un coquelet en parade nuptiale.
S'est mis en tête d'aller causer aux Khanidés de l'est.
Des déplumés à deux pattes comme lui.
C'est des glands les Khanidés.
Un an que j'me gèle les fécondeuses dans leur bled !
Pour trouver quoi ?
Y'a que des cerises là-bas.
Et les noyaux moi ça m'bouche la trappe à fiente.
Du coup j'ai du m'cogner un long-courrier Snagov-Genève sans escales.
Pour porter un message de mon maître à d'autres déplumés qui veulent eux aussi aller voir les Khanidés.
C'est des glands les déplumés.
Ces erreurs de la sélection naturelle même pas foutus de comprendre le bel art du vol libre.
Enfin me voilà arrivé.
J'ai repéré un grand-duc dans un campement de bipèdes, ça doit être eux.
C'est des glands les grand-ducs.
Mais moins que les volailles.
Du coup je me dis que si son maître aime les volants de l’espèce supérieure comme nous autres, p'têt qu'il sera lui aussi moins gland que les autres.
Et avec un peu d'bol il me maltraitera pas et me filera même quelques graines et de la bière.
J'sais même pas à qui je dois filer mon message.
Tant pis, j'suis crevé et j'm'en fous.
Je vais gueuler un truc dans la langue des déplumés pour attirer leur attention et y'en a bien un qui verra le message à ma patte :


«Tu cauuuuuses, tu cauuuses, c'est tout c'que tu sais fairrrrrre !!! »



Snagov, le dernier jour du mois de Sept Ambres
Du Phil pour les voyageurs à destination de Snagov

B'jour collègues quêteurs,
Vous m'connaissez pas.
M'appelle le Phil de Montpeul.
Mais d'puis un an, j'devrais plutôt dire le Phil de Snagov.
L'est v'nu à mes esgourdes que z'étiez en route vers Snagov pour rencontrer le Khan.
Nous autre on est d'jà sur la route du camp.
Allez jacter à l'est, comme disait Jules.
Dans moins de dix jours y'a d'grandes chances pour qu'on y soyent tous massacrés.
Ou bredouilles c'qui serait encore pire.
Mais voyez-vous, depuis l'temps qu'on traîne dans l'coin, on en a quand même appris pas mal sur le Khan.
Et si y'a une chose que j'peux vous dire c'est que dans c'bordel, personne arrivera à rien sans partager tout c'qu'il sait.
Du coup, au cas où z'auriez une info de première bourre venant du bon vieux royaume des familles qui pourrait nous servir, j'vous propose de nous la dire en échange de tout c'qu'on sait.
Y'a d'grandes chances que ça vous serve aussi.
Et ça f'ra gagner du temps à tout l'monde.

J'vous souhaite la bonne route et la chance.

Lephil

Sergent_braquemart



Il n'y'a pas à tergiverser, même s'il ne l'avouerait jamais, le sergent Braquemart adorait qu'on le charge des campagnes de recrutement et de l'accueil des nouveaux.
Cela lui permettait tout à la fois de jouer au vieux briscard à qui on la lui fait pas et de se mettre en position de force. "C'est moi qui tiens la baraque, j'ai droit de vie et de mort sur vous. Toi tu entres, toi tu entres, toi, non pas toi, ta tête ne me reviens pas, toi.."
Il jouissait de son pouvoir, du rôle qui lui était octroyé, le prenant très à coeur et de façon très militaire, là où l'expédition n'était pas censée l'être.
Or donc, le sergent était occupé à haranguer, brailler et éructer contre le tout-venant.


    - "Qui m'a fichu des brindilles pareilles ? Ca souleverai à peine une chope de bière sans se froisser un muscle !"

Il interpelle, il raille, il questionne :

    - "Hep, toi là bas ! Oui toi ! Quel est ce couvre-chef ridicule ? Où est ton heaume Camarade ? Je ne veux pas voir une trace de rouille ! Que ça brille, que ça brille !
    Et puis toi encore, au lieu de rester planté comme un piquet, quel est ton nom ? Veux tu t'engager dans la glorieuse armée Azharréenne ? C'est ici que ça se passe !
    Remplissez moi cette barrique de bon vin vous autres, il nous faut de quoi tenir jusqu'à ce qu'on arrive chez ces sauvages !"

Il se prend tout à la fois pour le contremaître, le logisticien en chef, le grand chambellan, le guerrier aguerri de l'équipe,

    - "J'en rendrais compte devant le Prince moi si vous lambinez encore !"

Il parle au nom du Prince, en oubliant qu'il y'a encore peu, un carreau de l'arbalète d'Azharr avait failli lui trouer les fesses...
Neige.
Je lisais, enfoncée dans un énorme coussin dans la tente de Tatie Indri quand Père vint me dire que le départ était pour le lendemain. Je me levais, folle de joie. Enfin j'allais pouvoir quitter cette tente.

Bien entendu, je n'étais pas prisonnière, d'ailleurs Tatie, cela la désolait que je restasse enfermée alors qu'il y avait tant de gens à voir et côtoyer. En fait c'était là le gros du problème. Trop de gens. Si on m'avait dit que j'étais timide, j'aurais ri. Pourtant je l'étais en fin de compte, le fait d'être une impénitente bavarde ne changeait rien à l'affaire.

Avant de m'affairer à tout ranger et préparer, je sortis de la tente et regardais le campement.
Une foultitude de gens qui courait partout, des cris, des rires. C'était comme si je les entendais pour la première fois, pourtant, j'étais là depuis le départ de Guyenne, quand j'avais dit à Tatie et Père que je viendrais avec eux dans ce périple, dans cette aventure incroyable. J'avais eu le choix : rester attendre mon frère ou partir avec eux. Je n'avais pas hésité une seule seconde. Je venais avec eux.
Pourtant, je suis restée comme en dehors, suivant sagement, faisant les tâches quotidiennes et restant dans ma tente dés qu'elle était montée, menant mon cheval Nuage quand il fallait se déplacer.

Là, regardant l'agitation, ressentant la fébrilité du campement à l'annonce du départ, pour la première fois, je sentis que je faisais partie du groupe.
j'observais encore un instant, gonflant mes poumons de l'air des montagnes, puis je retournai à ma tente. Il fallait tout préparer.

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Perceval_aelis
[Jour J à côté de sa Minouche]


C'est pourtant elle la cadette, qui porte en l'instant un regard atendrézi sur son aînée à la voir gueulante, beuglante en cette fraîche matinée, et la voir tournoyer ainsi, à vérifier, et revérifier le chargement de ces " compagnons-crevés-à-tirets ".
Par contre, c'est long, l'appel n'en finit plus et la jeune Montjoye se demande en finalité si tous ces machins puants seront d'une quelconque utilité.
L'odeur pourra toujours servir à faire fuir quelques barbares, pour sûr, des Minah, ils n'en auront jamais croisé avant, ça pourrait leur provoquer un choc.

Elle, l'Abeille, si travailleuse, tant méticuleuse a jà préparé ses bagages avec soin, de l'utile, du nécessaire et forcément de quoi écrire ainsi que de quoi abreuver sa soif de lecture.
Notre bestiole a fait provende de quelques racines qui se gardent aisément ainsi que de boeuf salé en grande quantité, quelques miches de pain.
Elle ne voyage pas très chargée mais espère qu'ils pourront tout de même faire quelques haltes en les cités afin de pourvoir à son ravitaillement.

Perchée sur son ardennais, le morion sur la caboche, la légère brigandine escamotée sous une épaisse cape fourrée, notre jeune Perceval a de l'allure, elle fait illusion, harnachée de la sorte, l'épée et le bouclier fixés à la selle à portée de main, le regard droit et acéré de ceux de sa race. La race de son père, et celle de sa mère.
Elle a tout d'une grande* sauf qu'elle n'a que douze-ans-presque-treize, que même sa stature plutôt haute pour son âge, ne la dédouane pas de son allure filasse ni d'une certaine juvénilité qui ne peut se nier sur son museau, frais, fin, un brin enfantin, au sourire avare et pourtant si gracile lorsqu'il y dessine son sillon.
Et là à cet instant, il s'y profile, fend la lèvre jusqu'à laisser entrevoir les rangées blanches, bien ordonnées des dents.
Il est franc, affectueux, ce sourire là, et il est tout droit dirigé à l'égard de l'hiboutée.


" Pour sûr Minouche ! Prions, le veux-tu ? Il est l'heure de remettre à Dieu nos âmes et nos vies "

Preux Perceval, pieuse Aélis, deux faces pour une même entité.
D'un mouvement de talon, elle rapproche sa monture de celle de Minah, flanc contre flanc, la main de la cadette se pose tendrement sur celle de son aînée et à voix basse, entame son oraison mélodieuse ou parfois l'accent d'Oc repeint le parler du nord.

" Bénis ô Dieu, nos routes,
Nous les suivrons heureux,
Car Toi qui nous écoutes,
Tu les sais, Tu les veux,
Chemins riants ou sombres,
J'y marche par la foi.
Même au travers des ombres,
Ils conduisent à Toi. "


Les deux prunelles à l'éclat froid du bleu glacé se relève jusqu'à la Châtaigne, et se plante sur elle.

" Dis ? Tu m'raconteras comment mère est morte. Exactement ! Tu m'diras tout. "

Cela n'a rien d'un ordre impérieux, mais tient plus de la supplique d'un enfant qui réclamerait la lumière alors qu'il se trouve plongé dans le noir.
Un coup de talon sur le flanc de l'ardennais afin de prendre une distance qu'elle allonge d'un sourire à Minah.
La route, l'aventure c'est maintenant c'est tout de suite.
'fin presque, là maintenant une étrange créature volante crie en tournoyant au dessus de la manchote.

«Tu cauuuuuses, tu cauuuses, c'est tout c'que tu sais fairrrrrre !!! »

Perceval plisse les yeux, tout d'abord un peu surprise par l'aspect du volatile, le plumage en est si vif et coloré et cette allure n'est pas issu du commun.
Puis il cause l'machin.


" Y a Phil qu'a une conquête ! "

Qu'elle fait à sa frangine, un brin amusée.
Quelques graines pour l'attirer, et enfin l'observer plus à son aise lorsqu'il se pose à son épaule. Paraît pas très sauvage c'te bestiole.
Un message ? Pris et rapidement parcouru du regard.
Le nez se tortille, la demoiselle réfléchit un petit.


" Hey ! Sergent ! "

Interpellation en règle.
Juchée sur son immense monture, elle rapplique jusqu'à lui au petit trot.


" J'pense qu'y-a un message pour Azharr, d'quelqu'un à Snagov "

La main gantée lui désigne le perroquet avant de lui tendre un pli.

" C'est c'te piaf qui l'a ammené. "

_________________
Huguenote.
Chanae
Quelque part entre ici et là…

Il était une fois…..quoi ? Ben oui c’est comme ça…..Bon je reprends il était une fois dans la ville de Foix……. Mais qu’est ce que je raconte…… Nannnnnnn c’est pas ça……. Bon une tisane et je remets ça…….

Il était une fois une jeune fille à la peau blanche comme la neige, aux cheveux noirs comme l’ébène et d’un caractère bien trempé. Cette jeune fille qui ne parlait pas aux animaux et qui n’avait pas de marâtre avait cependant un prince charmant du doux nom de Zord. Ils mirent au point un plan infaillible pour dépossédé les incrédules de leur bien. La fille était jeunette et belle comme le jour et il était dit également qu’elle savait jouer de sa naïveté sans même à avoir à pousser le jeu très loin. Donc, sans consulter son prince charmant un jour en taverne la belle fit la connaissance d’un vieil homme. D’une grande gentillesse il fut conquis par l’innocente jeune fille qui se présentait à lui. Quand le prince charmant fit son apparition aussitôt elle mena le jeu. Elle considéra Zord comme son grand frère et signifia clairement au vieux que le vilain frère ne la quittait pas d’une semelle et qu’elle cherchait l’émancipation. Que son frère devait retourner au Sud chez les parents mais qu’elle voulait aller en Bretagne coïncidence n’est-il pas ? Car curieusement le vieux aussi veut aller à Vannes. La belle tisse sa toile et il est dit également que le départ du vieux et de la femme enfant fut retardé pendant que le pseudo frère alla gentiment s’installer dans un fourré pour attendre le vieil homme qui de surcroît était chargé d’écus car la belle avait pris soin de tâter la bourse……nannnnn pas celle que vous pensez ….. vil cochon……. La bourse à écus bien sûr….tssssss…. Donc le couple était prêt et le départ fut donné. La belle resta sur place bien sur et le vieux prit la route pensant qu’elle suivait. Que nenni, le prince absolument charmant lui refit le portrait et se ramena voir sa belle, si douce et si avenante avec mille trois cent écus en poche. Ce fut la fête des braies comme il se doit, mais bon, on ne va pas s’attarder sur cette pente scabreuse.

Mais peu après cette aventure qui n’avait pas trop plu au prince charmant jaloux comme pou, il dit à sa belle qu’il allait devoir rendre visite aux sept moines qui habitaient, pas loin de la forêt. Lui sommant de prendre soin d’elle et de se méfier du loup qui rôde toujours dans les parages à la recherche de chair fraîche et qui se tape régulièrement trois petits cochons ou cochonnes suivant son appétit. La belle innocente le rassura en lui disant qu’elle aura tôt fait d’émasculer le loup. Qu’elle grande gueule celle-là… Bref tout ça pour dire que le prince charmant laissa la belle Chanae de son doux nom, seule durant une semaine.

Il n’en a pas fallu plus pour croiser un loup déguisé en agneau……….nan il n’a pas eu besoin d’artifice. Il s’est présenté à elle, tout décrépit, tout dépité, tout mou quoi…….. Enfin en bas je ne sais pas mais toujours est-il qu’il n’avait pas le moral et qu’il pensait, soit à mettre fin à ses jours, soit rejoindre aussi les sept moines décidément ça devenait contagieux. Pour faire une parenthèse sur les sept mains……. Sept moines pardon, il m’a été rapporté une de leur chansonnette……. Attendez, je m’éclaircis la voix……rhemmm rhemmmm rhemmmmmm……….

Heigh ! Ho ! Heigh ! Ho ! On rentre de la messe ! Heigh ! Oh ! Heigh ! Oh ! Heigh ! Oh ! On rentre de la messe……


Oui je sais j’ai une belle voix, normal, je suis la meilleure. Bref retournons au loup et à la jeunette.
Donc la belle décontenancée par une telle attitude devant le loup si……charismatique, si inquiétant, dont l’aura qu’il dégageait la rendait tout chose…….nan j’ai pas dit l’odeur, j’ai dit l’aura, rhooo…… non pas Laura non plus…… son atmosphère si vous préférez…….ouhhhhhh on n’est pas sorti à cette allure là…..bon, vous suivez ? On y retourne….

Elle était subjuguée, elle ne put s’empêcher de lui dire :

Comme vous me semblez beau bien que dépravé, sans mentir si votre pelage se rapporte à votre image déplorable vous êtes loin d’être le phénix des hôtes de ces bois. Il est temps de bouger votre séant sous peine de vous le bottez moi-même.


A ses mots le loup se jeta sur la pauvrette près à en faire son goûter mais son estomac noué lui donna des relents de…. Va-t-en savoir quoi et il lécha la belle…….non pardon…….lâcha la belle…… vilain lapsus…. Rhoooooo qui a dit que lapsus c’est le diminutif de lapin qui suce ??????? …… Allons ! Un peu de tenu… Je reprends…..

Elle s’en alla laissant là le loup ou alors c’est le loup qui la quitta, je ne sais plus, mais toujours est-il qu’il lui avait dit « Adieu ». Une affaire entendue pour la belle qui s’était dit qu’elle ne le reverrait plus. Mais voilà, le loup avait réfléchi aux dires de la jeunette et du coup avait retrouvé un semblant de vie. Il s’était fait une beauté et avait des étincelles dans les yeux. La belle fut ravie de se revirement et ne manqua pas de le lui dire :

Ohhhhhhhh comme vous avez de beaux yeux.


Et lui de répondre

C’est pour mieux te voir mon enfant.


Ohhhhhhhhh comme vous avez un grand nez

C’est pour mieux te sentir mon enfant.

Ohhhhhhhhhh comme vous avez une grosse queue

C’est pour mieux chasser la mouche

Ohhhhhhhhhh comme vous avec un grand ………

Oui on a compris hein…….. Bref, tout ça pour dire que le charme entre les deux avaient opéré. La belle était sous le charme du loup.

Pendant que le Loup et la belle faisait connaissance, le prince charmant qui connaissait dorénavant par cœur la chansonnette des sept moines revint auprès de sa dulcinée. La belle partit avec le prince charmant mais elle garda au fond d’elle le souvenir d’un loup en pleine résurrection……… J’ai rien dit… J’ai pas érection, j’ai dit résurrection…..Attention…

Le pire dans tout ça c’est qu’elle s’est fait tapée dessus par le loup lui-même qui lui fit les poches et ce par deux fois. Le prince charmant n’arrivant pas à fuir le loup qui était là, derrière les bosquets à les attendre. Un juste retour des choses me direz-vous ? Probablement.

Toujours est-il qu’au lieu de haïr ce loup qui tapait fort et la laissait groggy sur le bord du chemin, elle se mit à l’aimer. Comme quoi plus tu tapes fort et plus elles aiment, c’est le monde à l’envers. Elle écrivit au loup qui lui répondit également et de fil en aiguille, arriva ce qui arriva, elle se sépara du prince charmant pour aller vers le loup. Sur que sa queue anti-mouche y est pour quelque chose à mon avis…… mais ce n’est que pure spéculation….

Le loup et la belle se sont donc retrouvés sur les chemins et leur relation est tout sauf platonique, incompréhension, quiproquo, provocation, je vous laisse le soin de prendre connaissance de leur péripéties à l’adresse suivante :

http://forum2.lesroyaumes.com/viewtopic.php?t=924624

Pour l’heure nos deux compères cherchent à rejoindre Azharr, par le plus beau des hasards……. Oh que je ris…… Oui je sais c’était facile……

Mais maintenant que je vous ai conté le passé de nos compères je laisse ma place volontiers à la belle Chanae.





Quelques jours, seule, à attendre la sortie de Mortymer des geôles. Je me sens si démunie. Heureusement que je peux aller le voir pour occuper mes journées en plus de mon travail au champ ou à la mine, bien sûr. Notre relation est assez difficile j’ai dû mal à le comprendre ou c’est moi qui suis difficile à comprendre. Il a de l’expérience que je n’ai pas, il a le savoir que je n’ai pas, il a le pouvoir que je n’ai pas forcément. J’apprends beaucoup de lui et pas toujours de la plus belle des façons. Combien de fois je ne me suis pas sentie blessée, vexée et humiliée par ses mots ou ses gestes. Pourtant je suis toujours là et même si je pense toujours à Zord que je considère comme un ami, je ressens quelque chose de fort pour Mortymer.

Je l’aime

Le départ aurait dû se faire mais sa sortie de prison fut une telle joie qu’on en a finit par l’oublier.

Ce qui m’a quand même permis d’avoir un contact avec messire Esposito qui a eu la délicatesse de me donner la possibilité d’avoir une épée dont je ne sais absolument pas me servir et de la viande que je vais m’empresser de dévorer dès demain.

Mais je sais que Mortymer à une parole à tenir et je l’y aiderais, ce soir on est sur le départ pour ne plus nous arrêter jusqu’à destination…..

Amedee.le.lion
Faux départ. Sur fond de recensement de troupe, cliquetis de ferraille et braierie de serre-gens, Amé, le condottiere huguenot, cherchait en vain le calme allongé à l'ombre de sa tente, le médicastre de sa bande lui inspectant l'anus à l'aide d'un astucieux entonnoir.

- Non mon sire, je n'y vois goutte.
- Alors ce doit être un autre mal.
- Je dois vous faire une saignée.
- Voilà déjà le premier sang versé.


Au lendemain du départ il fut atteint d'une virulente maladie, l'empêchant de sustenter sa faim. Ce mauvais présage lui sembla aggraver les signes astronomiques.

L'office du rebouteux assurée, il se leva de sa paillasse quand dans la foulée s'annonça le Spinoziste. L'enturbanné fut accueilli comme il se doit, puisque le chevalier servait du vin afin de compenser toute perte de liquide due aux errements de l'art d'Hippocrate.

Se redonnant courage, il vida d'une traite son calice avant de les servir tous deux.

Citation:
– Puisse l’Immanent vous avoir en sa sainte garde, Marquis. J’ignore si vos pieds ont déjà foulé ces terres orientales, mais les peuples qui y vivent n’ont rien à voir avec les italiens ou les teutons d’ici. La violence y est reine, et aucun droit ne régit ces êtres. Seules les armes sont entendues, et c’est tant mieux, car, en tant que spolié, c’est la chose que vous maniez le mieux, je crois.


Se gardant de trop montrer sa faiblesse du jour, Montjoye donna la réplique :

" Je confesse n'être jamais allé si loin à l'est, mon ami, mais j'ai pu lire quelques histoires.
Au temps de mon père, ma maison mena oeuvres communes avec la chevalerie valaque.
Mais je conterai cela quand j'aurai enfin de mes yeux vu les gargouilles de Targoviste ...
Pour l'heure il me tarde de savoir si notre armée va être agrémentée ou non par Berne. "


Sur la table reposait vieille épée sertie de runes, majestueuse, jouxtant l'astrolabe ainsi que le fameux entonnoir.
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Erraa
[Si vous pensez que l’aventure est dangereuse, Essayez la routine… Elle est mortelle !]
Paulo Coelho

Et là en matière de routine, on atteignait des sommets. A deux doigts du suicide hein qu'elle était la brune. Un mois que son groupe était arrivé à Genève et un mois qu'ils végétaient en attendant un signe. Oui oui, elle en était persuadée, il y aurait un signe un matin... Un matin tout tranquilleuuuuu et sereiiiiin... Oui bref ! Ils étaient 6 à se tourner les pouces et a guetter chaque matin l'ouverture miraculeuse de la mine. A défaut d'aller se péter le dos, pliée en deux à la recherche de petites pépites d'or, l'ex vicomtesse allait cueillir des simples. On va dire que ça la changeait un petit peu de ses occupations d'avant. Mais soyons honnêtes, c'est bien pour ça qu'elle avait choisi de répondre favorablement à la lettre qu'elle avait reçue.

Bon d'accord, elle ne faisait pas tellement d'effort non plus pour s'intégrer aux autres. Les seuls fois où elle avait mis les pieds en taverne c'était parce qu'elle savait qu'elle avait une chance d'y croiser son ami danois qui par le plus grand des hasards avait fait escale à Genève. Finalement il faut reconnaître que les personnes croisées avaient été sympathiques et plus particulièrement la blonde avec qui le contact s'était fait naturellement. Mais depuis qu'ils avaient repris leur route, l'ennui avait réclamé son dû et elle sortait moins de sa tente. Un pigeon envoyé vers Fribourg et qui était revenu presque immédiatement lui avait redonné un soupçon d'excitation. Tatie venait et c'était même pas le but de la lettre !

Aujourd'hui la brune en avait raz la tresse des simples et pas la moindre envie d'aller se courber dans un boyau noir et puant. Elle avait donc pris la direction de la sortie de la ville et c'était enfoncée dans la montagne pour faire un tour. Son panier sous le bras, les chaussures absolument pas adaptés à une longue marche en terrain pentu, elle avait simplement suivi un bruit. Un cri d'oiseau qu'elle ne connaissait pas et hop ! La voila partie à l'aventure, sans même une miche de pain au cas où la promenade se prolongeait. Elle avait toujours agit comme ça. Sans se poser de question sur la réaction qu’engendreraient ses actes et cela lui avait amené bien des problèmes. Mais que voulez vous ? Elle n'avait pas la moindre intention de changer. La brune aimait n'en faire qu'à sa tête et elle avait la parade parfaite pour résoudre ses problèmes ensuite : Prétendre qu'ils n'existaient pas et boire jusqu'à confondre la réalité et l'imaginaire. Quand on fait ça assez longtemps, les soucis se lassent et partent s'intéresser à quelqu'un d'autre.

La promenade n'avait pas duré longtemps. Très vite, les châtaignes et les champignons avaient fait leur apparition et le sol en était littéralement jonché. Son panier avait pesé rapidement très lourd et elle n'aurait pas supporté de le porter toute la journée. Si maintenir un poids bien en dessous de la moyenne avait ses avantages, il avait aussi, bien entendu des inconvénients. La brune avait donc rejoint le campement à peine deux heures après en être partie et avant même d'arriver à sa tente pour poser sa récolte, elle passa pas bien loin de celle du prince. Un mouvement dans le coin de l'oeil et elle tourna la tête pour apercevoir Azharr sortir. Elle s'arrêta pour l'observer un instant. Il n'étaient pas proche, non. Ils se connaissaient simplement depuis pas mal de temps et elle avait déjà eu l'occasion de l'observer. Et ce regard, cette position, le fait qu'il ait l'Oeuf entre les mains... Oh oui elle avait tout de suite compris ce qui allait suivre.

Le discourt, long... Très long... Interminable... Elle qui avait passé des années à faire de la politique savait très bien que ce genre de monologue pouvait durer et durer... Elle même en avait fait quelques uns. Mais ce n'était pas pour autant qu'elle avait une folle envie d'en entendre un. Il était vendu son voyage, elle partirait quoi qu'il arrive. Alors la blablaterie à la William Wallas pour dire qu'on est des tarés et qu'on a raison, non merci. Sauf que voila, on n'y couperait pas ! Et malgré ce qu'elle tentait de faire croire de temps à autres, la brune était bien trop polie pour tourner les talons et se planquer en attendant que ça passe. Elle décida donc de se trouver une place confortable où elle pourrait surveiller la cuisson de ses châtaignes et débarrasser les champignons de leur terre. Au moins elle pourrait faire semblant de l'écouter et se concentrer sur sa tâche, à penser, à imaginer. Et puis c'était le signe qu'ils attendaient depuis un mois. Ca allait enfin commencer. Il ne fallait pas rater ça.
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Mortymer
La dernière fois que le blond a prétendu participer à une aventure tout ce qu'il y a de plus banale, sans vague ni danger, l'increvable régnait encore sur les terres de France, ou du moins ce qu'il en restait. Depuis, le blond aura eu autant de sorties pédestres bancales, que le trône de France de roitelet tout aussi bringuebalant. Et si d'aventures, la nouvelle envolée vers l'Est, certes pas la première pour le Louvelle, s'avérait être tout sauf une promenade automnale sous quelques feuilles d'un coloris douteux, certain était l'idée que l'ennui ne serait au rendez-vous qu'en cas d'échec ... N'avait-il pas été prisonnier plus d'un an de cela en Slovénie ? Alors à quel saint pouvait-il véritablement se nouer afin de ne pas répéter la même bévue. Sincèrement, si le passé ne lui déplait finalement pas tant que cela, fort est à croire que s'écrouler durant les semaines à venir était une idée qui ne le dérangeait, en définitif, pas plus que cela.

Seul défaut, a un tableau de marche guilleret, sa compagne du moment. Il l'a voulu, il l'a eu, la trainerait-il comme un boulet, si seulement cette dernière ne le secouait pas plus que cela. Il avait par plus d'une fois délaissé à leur sort, bien nombre de gens et tout autant qu'il avait côtoyé, passablement trahit sans la moindre once d'une honte avérée. Mais il se connaissait, il savait de quel bois il était fait et quelle sainte étoile le guidait, partout, mais surtout nulle part. Et il avait un peu en pitié, cette pauvre demoiselle qu'il emmenait, d'après lui, vers une mort certaine, lui qui ne lui vouait qu'un désir affectif, celui de cette juvénile touche brune, qui le maintenait en émoi. Et encore moins, la voulait-il perdue, lorsqu'il pouvait savamment profiter des dons de la nature de cette dernière, mais tout autant qu'il profitait de ses biens faits, il n'en oubliait pas d'autres passés, qu'il n'allait pas tarder à retrouver, en recroisant l'armée.

Un détour par les geôles, habitude prise depuis des années, lors de ses quelques sorties estivales, de prendre le frais ici ou la, celle qu'il avait secoué plus que de raison, ne l'avait pas lâché. Et il adorait, il aimait à ainsi la tenir par un rien, une fumée inexistante, mais tellement prenante ... A y rejouer une énième fois, il y prenait viscéralement gout. Un goujat, une ordure de nature, le dernier don que la vieillesse ne lui ait pas encore enlevé et qui ne semblait pas prêt de s'évanouir.
Et alors qu'il profitait dignement d'un retour sous la lumière du phare, le revue de packetage fait, quelques nouvelles têtes à ses côtés, il était désormais fin prêt pour l'aventure .... Et les aventures en dedans, mais ça c'était encore autre chose et bien souvent, la seule réalité au final !


Azharr tiens toi .... La Roumanie, on y est pas !
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Mortymer, c'est comme les mauvaises herbes ... T'as beau faucher, ça revient toujours.
Amedee.le.lion
Des jour passèrent. L'épidémie se propagea inévitablement dans les rangs, compliquant quelque peu les tâches du quotidien.

Quelques pertes à déplorer, rien d'insurmontable pour la troupe résignée qui faisait voie vers l'orient et ses mystères.

Le Lion ne passa guère loin du trépas, lui qui se réveilla en sursaut, et guéri, à bord d'une charrette cahotant son chemin.


" Germanie ... tu n'auras pas mon âme ... du moins pas aujourd'hui ... "

L'armée longeait le lac de Constance. Il se redressa, tituba un coup mais reprit équilibre, s'envoya ultime rasade de philtre.

D'un bond il quitta son véhicule pour une jument d'Andalousie, afin de rejoindre le Prince en tête de cortège.

Sa pâleur dissimulée sous une ample capuche, il marmonna :

" Par la malemort, j'ai cru un instant que nous étions revenus à Genève.
Orbites remises en face des trous, semblons bien au-delà du Rubicon.
Un petit discours pour nos gens et ceux de Grafschaft Augsburg ? "


Sur leur chemin des étendards germaniques risquaient de se tourner contre eux.

Amé aurait parié qu'on leur ouvrirait la voie, mais le doute était permis.
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Minah
[Jour J, encore]

Un sourire édenté. La bestiole est contente que sa cadette partage son enthousiasme. Un peu moins quand elle lui propose une prière. Pas que Minah ne soit pas croyante, non. En tant que Sainte Patronne des Bestioles Crevées, c'eut été un comble de renier son divin employeur. Et en tant que... personne est-il le mot juste ?... que chtruc indéfini, elle aimait bien la messe, roupiller sur les bancs de l'église en écoutant le curé raconter des histoires. Mais les prières. Ça manquait d'un bon petit air paillard derrière.
Pour faire plaisir à la gamine, elle s'y essaya quand même :


Béni soit... euh l'Très Haut,
Pour l'beau temps sur la route qu'il va nous accorder,
Et pas d'emmerde steuplé et euh...
Blablabla blablabla
Paix et amour 'vec les bestioles crevées. Bisou.


À peine la manchote eut-elle terminé sa tirade que la mini-rouquine planta ses deux éclats bleutés dans ses mirettes noisette.

" Dis ? Tu m'raconteras comment mère est morte. Exactement ! Tu m'diras tout. "

Minah déglutit, mal à l'aise, se tortillant sur la selle qu'elle venait d'enfourcher.
La vérité. La vérité était quelque chose pour laquelle mam'zelle hibou crevé n'était pas douée. Quand quelque chose la terrifiait, l'attristait, lui déplaisait, elle se racontait des histoires. De belles histoires à base d'amis morts au milieu desquels vous êtes plus fort, de cuirasse de crasse increvable, et de monstres qu'un jour vous pourrez vaincre. Si jolies que vous y croyiez et qu'elles devenaient la réalité.


E'r'viendra ta mère, e'r'viend... Oh ! Il est foutrement beau c't'oiseau ! Et y cause !

Et voilà la bête le groin en l'air pour admirer le volatile, émerveillée, et ravie de la diversion.
Un instant, elle se demanda l'allure qu'il aurait en chapeau.


[Maintenant, en plein territoire germain]

J'm'ennuiiiiiiiiiiiiiie ! On est bientôt arrivés ?
Ou on pourrait au moins casser la goule aux totochtones ? Y'en a un qui m'regarde sal'ment.

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Modo au Challenge RP !
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