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[RP] De mèche avec vous

Pierre...
[Début de soirée]

Le muet ronchonnait intérieurement en se dirigeant vers la chambre que partageaient Gysèle et Élise. Il hâtait le pas, ses grandes jambes avalant les quelques mètres qui le séparaient de son but, pressé d'en finir avec tout ça.
Coursier. Depuis quand le prenait-on pour un foutu messager ?


Et pourquoi pas bonniche, pendant qu'on y est ?

Il y avait d'abord eu Gysèle avec ce roux, là, qu'elle tenait absolument à se taper. Et maintenant Fanette, cette fouinarde, qui semblait tenir absolument à l'embarquer dans toutes les histoires à la con d'Élise et de son évaporée copine irlandaise. Sous prétexte qu'il était de la « famille ». Ben voyons.
Et lui qui était assez bonne poire pour accepter, à chaque fois. Depuis quand s'était-il ramolli à ce point ?

Dans sa poche, une mèche de cheveux blonds venait lui chatouiller le bout des doigts, se teintant de l'encre qui les maculait toujours. Le taiseux ne savait même pas de quelle tête elle provenait.

Pierre s'arrêta devant la porte close, faisant grincer le plancher.
Devait-il frapper ? Il décida que non. Sa large paume avala la poignée.


Clonk.

Merde. Fermé. C'était à prévoir, Gygy ne faisait plus confiance à la gamine, depuis sa fugue.
Pierre avait un double de la clé, quelque part, en cas d'ennuis. Et une bonne grosse flemme de le chercher. S'accroupissant, il sortit le petit colis soyeux de sa poche pour le glisser dans l'espace sous la porte.

Une ombre, deux ombres, celles d'une paire de jambes, faisaient papillonner la lumière qui y filtrait.
Il y avait quelqu'un derrière l'huis.

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Elise.
Allongée sur la paillasse, les yeux grand ouverts mais le regard vide, on aurait pu la croire morte.. Enfin, si quelqu'un avait daigné poser un regard sur elle. Mais Gygy était de sortie pour l'instant, et elle était donc seule dans cette chambre. Elle avait eu le jour même un échange de missives avec Meabh, puis elle avait eu vent de celle des ravisseurs à l'intention de Fanette.

En fait, Elise avait loupée de peu Pierre en taverne. Mais lorsque Fanette lui avait dévoilé la réponse de ceux qui avaient enlevés Meabh, quelque chose s'était de nouveau brisé en elle. Une fois de plus. Ce n'était décidément pas une bonne période pour Elise. A quoi servent donc les amis, sinon à faire souffrir? Voilà la vaste question à laquelle la jeune brune tentait de répondre, allongée là sur la paillasse.

Et du haut de ses douze ans, la seule réponse qui lui venait était : à rien. Alors son esprit, lentement, s'était mit en marche. Meabh disparaissait, et le nom restait uniquement associé au chaton qui courait partout dans la chambre et ne manquait pas de donner des coups de pattes à tout objet malencontreusement laissé sur un bord.

Oublier. Voilà la solution. Si elle oublie la blonde, elle ne souffre plus. C'est simple comme bonjour !

Et puis le son de la poignée qu'on essaye d’enclencher et qui se bloque fait revenir Elise à elle. Ce n'était pas Gysèle, celle-ci savait bien que la porte était fermée à clefs. Alors qui? Sourcils froncés, la jeune brune chercha son poignard, avant de se souvenir que c'était également la rousse qui l'avait. Franchement, parler de protéger Elise du danger tout en lui confisquant les armes qui peuvent servir à se défendre.. Ca tourne pas rond chez sa tante !

Heureusement, il lui restait sa petite dague, cachée dans sa botte.. C'était mieux que rien. S'approchant de la porte, elle constata qu'on y glissait une mèche de cheveux... blonds... Pierre, ou les ravisseurs qui viennent la tourmenter? allez savoir...

Sans réfléchir, sans se souvenir que pierre est muet, elle lâcha...


C'qui ?!

L'avantage d'être dans sa prison, c'était que ceux de l'extérieur ne pouvaient pas davantage entrer qu'elle ne pouvait sortir. Et puisque la personne cachée de l'autre coté du battant restait muet, la petite brunette s'accroupit pour prendre la mèche de cheveux blond entre les doigts.

Alors Meabh lui revint en mémoire. Dans un grognement, Elise fit demi-tour pour s'approcher de la fenêtre, et sans aucune hésitation elle ouvrit celle-ci afin de disperser les cheveux au vent. Bon débarras. Puis elle se tourna vers la porter pour hausser le ton et grogner encore.


Pierre ! Si c'est toi, c'pas drôle !
Pierre...
Pierre aperçut l'ombre se déplacer, entendit un peu de remue-ménage.

C'qui ?!

Étouffée par l'épaisseur de la porte, la voix plus enfantine, pas encore adulte d'Élise.
Comme si le muet pouvait répondre.


Pierre ! Si c'est toi, c'pas drôle !

Pas drôle, pas drôle. Pas de sa faute, surtout. C'était Fanette qui lui avait confié cette mèche de cheveux, sans lui en dire plus à part qu'elle était à destination de la gamine. On tire toujours sur le messager.

Claquement de langue agacé, suivi d'un coup de pied dans le panneau de bois pour signifier son désaccord. Le taiseux n'avait pas de reproches à recevoir d'une môme mal grandie, et assez stupide pour penser aller sauver à elle toute seule son amie enlevée.

Pierre se rendit compte que depuis les quelques semaines qu'elle partageait son horizon, il n'avait jamais trop fait attention à Élise. Il avait toujours considéré les enfants comme quantité négligeable. Juste une petite tête brune et boudeuse qui était apparue aux côtés de Gysèle, quasiment du jour au lendemain. Pensait-il réellement pouvoir l'ignorer ? Il était clair que non, au vu de la pagaille qu'elle avait semé en fuguant. Qu'elle n'en fasse qu'à sa tête lui était égal, au muet. Qu'elle entraîne Gygy (pour une fois que celle-ci semblait se montrer presque responsable !), beaucoup moins.
Peut-être fallait-il l'amadouer, qu'elle devienne plus docile. Et donc moins chiante.

Nouveaux coups portés à l'huis, plus doux, cette fois.


Toc-toc-toc. Toc. Toc-toc.

Comme les mômes qui tapent des codes secrets à l'entrée de leur planque. Une façon de se dire « c'est moi, pas de danger. »
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Elise.
Pas davantage de sons ne lui parvint de l'autre coté de la porte. Enfin, du son il y en avait, puisque ça tambourinait de l'autre coté du battant. Mais pas le moindre éclat de voix. Soit c'était bien Pierre, soit c'était quelqu'un se faisant passer pour Pierre. Et il y arrivait parfaitement ! Bien que l'exercice n'était pas des plus difficiles.

Finalement, l'Orpheline rangea sa lame. De toute façon, seuls Pierre et Gysèle avaient les clefs pour la sortir de là. Donc si la porte s'ouvrait, c'était l'un des deux. Si c'était un ennemi, elle était plus ou moins protégée. Bien qu'elle préférerai ne pas être enfermée et faire face à son adversaire, toute sauvage qu'elle est.

A l'espèce de code frappé à la porte, la jeune brune fît la moue. Comme si elle savait parler en code, elle! Alors elle s'approcha à son tour du battant pour frapper un unique coup dessus en signe d'agacement.


Pierre ! Si c'toi, tu sais qu'je suis enfermée ! Pas la peine d'frapper, j'risque pas d'ouvrir !

C'est vrai quoi, c'est lui qui a la clef, pas elle ! As-t-il peur de voir une Elise nue ? Heureusement, elle ne l'est pas. Mais patiente, elle ne l'est pas vraiment non plus, et elle remet un coup dans la porte.

T'as qu'à ouvrir toi ! Fait moi sortir s'tu l'ose !

En réalité, les rêves de fuguent s'étaient envolés, avec plus de réussite que son corps ne l'avait fait quelques jours plus tôt, et désormais l'Orpheline restait relativement sage et docile. Relativement. Oser ne provoquera donc pas grand chose, quoi qu'elle pourra sortir commettre quelques larcins. Voler ne lui manque pas, mais elle refuse de vivre sur l'argent de Gysèle. Pas sans y apporter une contribution. Elle tient franchement à être traitée d'égal à égal avec les autres, et s'il y a bien une chose qui la met hors d'elle, c'est qu'on la traite en enfant.

Son enfance, on le lui avait volé. Il avait disparu, envolé dès sa naissance lorsque sa mère l'avait abandonnée. Son père ne s'était jamais occupé d'elle, et l'avait carrément offerte en cadeau à une brigande à l'age de 8ans. Elle n'avait aucune amertume à ce sujet, d'ailleurs. Elle ne sait même pas ce qu'aurait pu être sa vie autrement, et ne jalouse donc pas ceux qui ont davantage de chance qu'elle à ce sujet.

Elle veut juste... Qu'on la laisse vivre sa vie, comme n'importe qui. Alors si elle peut convaincre Pierre d'ouvrir cette fichue porte et de la laisser aller à sa guise dehors...
Au fond elle ne connait même pas Pierre, elle ne sait absolument pas ce dont il est capable ou non de faire, et à quel point il peut être gentil ou méchant... Tout est à découvrir, et le mieux pour cela, c'est de faire des expériences..

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merci JD Gysèle pour la ban'
Pierre...
Pierre ! Si c'toi, tu sais qu'je suis enfermée ! Pas la peine d'frapper, j'risque pas d'ouvrir !

Pierre ne put contenir un soupir, sa tolérance envers les humeurs adolescentes déjà excédée.
Ah, la chieuse. Faites semblant d'être sympa, et ça en profite pour ronchonner et taper sur le mobilier (non, c'est pas pareil quand c'est lui qui le fait, il a une raison, lui).


T'as qu'à ouvrir toi ! Fais-moi sortir s'tu l'oses !

Et elle le prenait pour un con, en plus. Croyait-elle vraiment que cette ruse bidon, digne d'un gamin des rues fauté avec un âne, allait fonctionner ? On ne pouvait faire confiance à Élise que pour une chose, au vu des circonstances : filer dès que la porte serait ouverte.

Le muet taquina de nouveau l'huis du pied, un coup sec, bref, pour signifier son désaccord.

Bon. Il n'avait plus rien à faire ici. La mèche de cheveux était livrée, et peut lui importait que la jeune fille se mouche avec dans un torrent de larmes ou qu'elle la fiche au feu. Quant à tenter de l'amadouer, il estimait avoir déjà donné. Ou comment la patience vous fait défaut.

Pierre tourna les talons.
Hésita.


Oh, et puis merde.

La clé. Où avait-il planqué la clé ?
Ah, oui. Sous la latte du plancher, devant l'entrée, celle qui grince un peu quand on appuie dessus. Parfaitement inutile, d'ailleurs, cette clé. S'il y avait réellement un problème, il était plus efficace de défoncer la porte à coup de pied.

Après s'être glissé dans l'entrebâillement de la porte, le taiseux la referma avec soin. Ignorant ostensiblement la brunette, il s'assit sur le lit, sans faire de manières, aussi naturellement que s'il s'agissait du sien. Il connaissait assez bien les lieux pour ne pas s'y sentir étranger. Puis il sortit une pipe de sa poche, la bourra de chanvre et l'alluma à l'aide d'un briquet à amadou.
Calme, absorbé par la tâche.

Il en tira une longue taffe avant de faire mine s'intéresser à la captive, lui tendant la pipe, l'interrogeant du regard.


T'veux essayer ?

Si après ça, elle fait encore chier...
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Elise_ponthieu
Un nouveau coup de pied, qui a de quoi user la patience d'Elise, patience qu'elle n'a pas. La brunette gronde derrière la porte et répond par un coup aussi. Elle est désormais convaincue que c'est bien Pierre derrière la porte. Enfin, plus ou moins. En tout cas elle préfère le croire, bien qu'elle reste méfiante. Jusqu'à ce qu'elle entende le cliquetis de la clef. C'était donc nécessairement Pierre, ou Gysèle, et ça ne ressemblait pas à sa tante.

La porte s'ouvre et Elise est tentée de se précipiter et de foncer dans l'ouverture, bousculer Pierre, et s'enfuir dans la ville. Ca c'était le plan parfait. Mais elle se ravisa en le voyant refermer la porte rapidement. L'hésitation est souvent fatale, preuve en est. Par ailleurs, Elise ne nourri plus l'envie de s'enfuir retrouver Meabh. Après tout, c'est bien fait pour elle, ce qu'il lui arrive !

Méfiante, elle garde une certaine distance avec Pierre, et l'observe poser ses fesses, avec mécontentement.


Beh tu t'crois où ?! J'dors sur c'lit moi, pose pas tes fesses d'ssus !

Peine perdue de toute façon, Pierre n'est pas du genre obéissant, et encore moins lorsque c'est une jeune femme de douze ans qui lui ordonne quelque chose. Dans un soupire, l'Orpheline garde malgré tout ses distances et contemple le grand garde du corps de Gysèle.

Elle se demande, soudain. Si elle l'attaque par surprise, là, pendant qu'il fume, quelles sont ses chances de gagner? Sans doute très proche de zéro. Pourtant elle a envie d'essayer, elle a envie de tester sa force face à Pierre. Elle sait qu'il ne lui fera pas trop de mal, si elle perd et elle a envie de constater d'elle même l'impuissance que lui a jeté au visage Gysèle lorsqu'elle est partie sauver Meabh.

Alors la brunette se ramasse sur elle même, prête à bondir... Et s'interrompt subitement en le voyant lui tendre la pipe. Elise tend une main méfiante, regard plissé, comme une animale sauvage. Elle s'en saisie et recule de deux pas, avant de l'observer.

Elle n'a jamais fumer, et n'accepte rien des inconnus. D'un autre coté, Gysèle lui interdit de fumer, et juste pour ça, elle aimerait bien essayer. Et puis Pierre vient de fumer, et il va bien alors... Que peut-il lui arriver ?

Portant la pipe à ses lèvres, l'Orpheline aspire alors du plus fort qu'elle peut, avant de lâcher la pipe subitement, surprise par la fumée qui vient lui brûler la gorge. Une mauvaise sensation l'envahie, l'impression d'étouffer, de manquer d'air. Alors elle tousse, crache, et tousse encore, se pliant en deux.

Ses yeux la pique, et la fumée lui monte rapidement à la tête, elle qui n'en a pas l'habitude.


T'ma.... T'ma empoisonnée... !

Elise aimerait râler et être plus véhémente, mais la toux et la fumée rendent sa voix rauque et peu audible. Finalement, la tête commence à lui tourner, et elle se laisse tomber sur le sol pour faire l'étoile de mer. Allongée, elle fixe le plafond, les yeux larmoyants...
Pierre_troispetitspoints
Tout en apprêtant sa pipe, le muet surveillait la gamine du coin de l’œil, mine de rien. Détendu, mais prêt à réagir si elle tentait de lui voler la clé, ou de se passer les nerfs sur sa personne plutôt que sur la porte. La vigilance était presque un réflexe, désormais, nourri par des années passées à traîner aux Miracles. Ça n'était pas difficile. La pièce était petite, calme, et Élise encore imprégnée de l'exubérance de l'enfance qui la rendait si prévisible dans ses gestes.
Foutre qu'elle était agitée ! Si elle avait été Gysèle lors de leurs entraînements, Pierre lui aurait déjà tapé sur les doigts pour lui apprendre à s'économiser.

La brunette s'apprêtait visiblement à l'attaquer quand le taiseux lui tendit sa pipe.
L'acceptera, l'acceptera pas ?

En tout cas, la manœuvre fonctionna assez pour que la bestiole (parce qu'il avait vraiment l'impression d'interagir avec un petit animal méfiant, là maintenant) soit trop interloquée pour lui sauter à la gorge.
Alors qu'Élise se saisissait de l'objet, Pierre desserra les doigts dessus, prenant soin de ne pas l'effleurer au passage : il avait l'impression que tout contact impromptu ferait se retrancher l'animal dans sa tanière (quoiqu'elle n'avait pas beaucoup d'endroits où se planquer, ici).

Sans faire un geste ni émettre un bruit (bon, pas difficile), le muet observa la jeune fille manipuler la pipe, se retenant à grand-peine de grimacer en la voyant aspirer à pleins poumons sur le tuyau. Ça va être drôle dans... 3... 2... 1...

D'un geste vif, Pierre rattrapa sa pipe avant qu'elle ne tombe. Faire fumer la gamine est une chose, incendier le plancher en est une autre. Ses épaules secouées d'un rire silencieux, il profita qu'Élise soit trop occupée à tousser et à grincher pour lui tapoter la caboche avec un brin de condescendance bienveillante et amusée. Dans sa mémoire, tournait le souvenir de la première fois où il avait fumé, lui aussi, sans doute à peu près au même âge. Il ne s'était pas montré plus glorieux, et se retrouver du côté de l'adulte qui se fout du gamin inexpérimenté lui faisait drôle.


Ça va aller, ça va passer.

Et faisant fi des accusations et autres regards assassins, le taiseux tira une autre bouffée de sa pipe, allant jusqu'à se fendre d'un rond de fumée. Tu vois ? C'est comme ça qu'on fait.
Elise_ponthieu
Trop occupée à réprendre son souffle et à chercher vainement à calmer l'irritation de sa gorge, la jeune Elise ne proteste même pas quand Pierre vient lui tapoter la tête. Allongée, là, sur le sol, l'Orpheline est immobile. Victoire par K.O. de la pipe. Les yeux larmoyants, le regard devient un instant vide, alors qu'elle se met à admirer le plafond sans vraiment le voir.

Impuissante, Elise ne peut qu'attendre que la crise passe. Elle ne remarque même pas Pierre lui montrer comment faire, alors que sa vision se trouble, s'emplissant de petites tâches lumineuses. Alors ses petits poings se lèvent pour venir se frotter les yeux, et finalement elle se redresse pour s'asseoir, toujours sur le sol.

Un peu sonnée, la brunette est de fait totalement calmée, et observe Pierre en silence. A quoi penses-t-il, lui qui ne dit jamais rien? Et comment fait-il lui, pour fumer ça? Pour ne pas s'étouffer? Et lui aussi, il voit des taches blanches? Un tas de questions se présentent, et pourtant l'esprit embrumé d'Elise les chasses purement et simplement.

Alors finalement, l'animal devenue sage se lève, et s'approche tranquillement de Pierre. Ses jambes se font coton, mais elle ne va pas loin. Suffisamment proche, Elise se laisse simplement tomber comme un poids mort sur le lit à coté du Taiseux. Son coeur bat plus vite que la normale, et Elise recommence à fixer le plafond.

Encore quelques secondes plus tard, elle tente de prendre la parole, pendant qu'une main se tend machinalement pour tirer sur la chemise de Pierre, comme pour lui signifier de s'allonger avec elle.


T'viens? T'sera mieux allongé. T'sais qu'gygy elle veut pas qu'je fume? J'sais pas pourquoi..

Passé les premiers désagréments, ses douleurs laissaient lentement place à un sentiment de bien être. La tête lui tournait un peu, ses forces l'abandonnaient et pourtant... Elle se sentait bien. Détendue. Oubliés, tous ses tracas avec Gysèle et Meabh. Oublié sa captivité. Elle n'avait plus envie de bouger... Mais elle continuait à tirer sur la chemise de Pierre faiblement pour lui dire de venir s'allonger...
Pierre_troispetitspoints
Au fur et à mesure que la fumée lui emplissait les sens, Pierre se sentait se détendre. Ses gestes se firent plus lents, alanguis, et son impatience s'échappait d'entre ses lèvres en volutes grises. Le temps perdait emprise sur lui, et ses pensées vagabondaient, le regard posé sur les quelques cheveux blonds encore accrochés au bois de la fenêtre.
Pour une fois, son calme n'était pas qu'une apparence.

Sentant un tiraillement, le muet baissa les yeux pour apercevoir une petite main fine accrochée à sa chemine.
Élise. Ah, il l'avait presque oubliée.

Elle paraissait plus sereine elle aussi, malgré ses yeux rougis, presque douce, comme si elle avait enfin abandonné ses manières de chat sauvage. Le taiseux haussa un sourcil un peu trop satisfait de lui-même. Ah ! Qui était le plus doué pour amadouer les adolescentes rétives, hein ? Mieux valait ne pas trop s'en vanter, ou Gysèle et LM le catapulteraient baby-sitter avec joie.


T'viens ? T'seras mieux allongé. T'sais qu'Gygy elle veut pas qu'je fume? J'sais pas pourquoi...

Encore une fois, les épaules de Pierre furent secouées d'un rire. Sans condescendance cette fois, mais sans réelle joie non plus. Pourquoi Gysèle ne voulait-elle pas que sa nièce fume ? Probablement un sursaut de responsabilité. Mais le muet n'était pas du genre à asséner des « fais c'que j'dis, pas c'que j'fais ».

Une lueur complice dans le regard, il leva un index devant sa bouche.
Chut. Ce sera notre secret. Si je dis rien, tu dis rien.

Le grand barbu repoussa d'abord les invitations de la gamine à s'allonger lui aussi, mais le chanvre aidant, il finit par céder devant son insistance. Ça ne pouvait pas faire de mal, non ? Il vérifia que la clé de la chambre était bien au fond de sa poche, des fois que ce soit une ruse de la brunette pour la lui soutirer. Puis il se laissa tomber en arrière, les bras repliés derrière la tête.
S'il fermait les yeux, il s'endormirait.

Il ferma les yeux.
Elise.
La Brunette observa le muet lui faire signe de se taire, et répondit avec un large sourire. L'esprit embrumé, elle ne cherchait même plus à fuir. Sa tête était vide, aucune pensée ne la traversait. Une seule inspiration avait suffit à la jeune Orpheline pour sombrer dans les méandres de la drogue, elle qui n'avait jamais fumée de sa vie et qui ne s'attendait pas à pareille sensation.

Elle regarda Pierre s'allonger à coté d'elle, et de manière instinctif, ses doigts vinrent chercher ceux du muet. Sa petite main fût glissée dans celle, bien plus large, de son compagnon de fumette, puis elle ferma les yeux. A son tour de sombrer dans un doux sommeil... Et tout du moins le croyait-elle...

Petit à petit, Pierre se métamorphosa en jeune blonde à l'air enjouée. La Meabh de substitution lui adressa un sourire, tout en serrant entre ses doigts ceux d'Elise, qui serra en retour. Et puis, alors même que celle-ci ne bougeait pas les lèvres, des sons se mirent à emplir l'air... Des paroles, totalement incompréhensible pour Elise. Meabh devait lui apprendre le Gaélique, peut-être en était-ce? Allez savoir.

Quoi qu'il en soit, la fumée de la pipe faisait son effet dans l'esprit torturé de l'Orpheline, et tout sourire elle se blottit contre son amie disparue. Elle posa sa tête sur l'épaule de Pierre, ou Meabh, appelez le comme vous voulez. Puis sa main libre se leva pour caresser la joue de la blonde muette. Tout sourire, Elise se sentait si.. apaisée, si calme...


T'm'as manquée Mea.. Disparais plus hein...

L’hallucination vacilla un instant, mais bien vite Pierre redevint Meabh. C'était quand même plus joli comme vision ! La jeune brunette poussa un soupire d'aise, avant de s'allonger un peu plus sur la muette...

Il faudrait qu'elle fume plus souvent, non ?

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Pierre...
Assoupi, le grand barbu était à peine conscient de la petite présence chaude lovée contre son flanc, qui venait noyer sa mimine dans sa large paume calleuse. Son souffle s'alourdissait jusqu'à se transformer en un ronflement discret et régulier, incongru venu de cette gorge habituellement silencieuse. Presque autant que de le voir se transformer en blonde qui parle gaélique (quoique les mauvaises langues diront ce qu'elles voudront à propos des ronflements et du gaélique...).

Son ronronnement se mua en grognement alors qu'il sentait la gamine prendre un peu trop ses aises et venir fourrager dans sa barbe. C'était bien mignon d'avoir une compagne de fumette et de faire la sieste ensemble, mais il avait des limites. Le muet tenta de la rejeter d'un geste mais, gourd et à demi endormi, il ne parvint qu'à brasser l'air.

Rien qui ne décourage la brunette, en tout cas, parce qu'elle se mettait à babiller en l'écrabouillant. Cette fois, le taiseux entrouvrit un œil paresseux avec la ferme intention de lui apprendre qu'il n'était pas un nounours, bordel.

C'est là qu'il sentit. La fumée.
Et qu'une question vint percer les brumes de son esprit assommé de sommeil et de chanvre. Deux questions, en fait.


Qu'est-ce que j'ai fait de ma pipe quand je me suis allongé ? Est-ce que je l'ai éteinte ?



Oh merde.


Ses yeux s'ouvrirent en grand cette fois, deux gouttes d'encre bien réveillées fixant un plafond voilé de volutes grises. Pierre tourna la tête, pour apercevoir les braises qui grignotaient déjà les draps. Il repoussa brutalement la jeune endormie en se redressant, lui assénant une paire de gifles au passage. Allez zou ! Plus le temps de planer, là ! Fallait l'aider à éteindre tout ça. Avant de Gygy ne découvre qu'ils avaient incendié son lit.
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Elise.
Beau. Le regard verdoyant de la jeune brunette fixait les braises avec admiration, comme si c'était la plus belle chose au monde. Inconsciente du danger qui les guettaient, ses doigts se tendirent alors vers le feu qui grignotait doucement les draps. Elle ne se rendait pas compte que l'incandescence qui consumait et détruisait les tissus allait très certainement finir par en faire de même avec son petit corps...

Mais avant que ses doigts ne purent s'emparer de la flamiche afin de jouer avec... Ou tout du moins, d'essayer... Meabh s'agita soudainement pour la repousser. Silencieuse, Elise la fixa avec surprise, avant de se prendre une paire de gifles qui lui brouilla la vue et lui arracha un cri.

L'image de Meabh devint floue, avant de redevenir Pierre.. Puis de se transformer en roux. De ceux qui avaient réussi à la prendre la main dans le sac, et qui le lui avait fait amèrement regretter. Elise ne distinguait pas de visage particulier, sa folie liée à la drogue ne lui montrant qu'une silhouette menaçante aux reflets roux.

Alors, par réflexe, Elise se redressa avant de se propulser en avant sur son agresseur. Elle planait toujours et faisait fît de la destruction en cours liée aux flammes de la pipe.


Toi... J'vais t'planter !

Phrase favorite de notre Orpheline, elle n'avait pourtant ni la force ni la vivacité pour mettre son plan en action face à un homme en pleine possession de ses moyens. Néanmoins, ça ne l'empêchait pas d'essayer.

Titubante, après lui avoir bondit dessus, elle tenta de le frapper, toutes griffes dehors. De son point de vue, le coup partait avec férocité, à la vitesse de l'éclair. Dans la réalité, Pierre rigolera sans doute face au petit poing qui se lève mollement pour le frapper et le griffer.

Faire fumer Elise, était-ce une bonne idée?

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Pierre...
Pierre jura intérieurement alors que d'une grande main, il entravait les poignets menus de l'adolescente.
Il venait d'apprendre deux choses, et elles ne lui plaisaient pas du tout.

    a) Tout bien considéré, c'était une très mauvaise idée que d'avoir fait fumer Élise. Elle devenait encore plus casse-couilles et violente que d'ordinaire, mais plus lentement. Ce qui était vraiment exaspérant. Il comprenait pourquoi Gysèle n'était pas d'accord. Ça n'était pas de la responsabilité comme il l'avait cru, simplement du bon sens motivé par l'expérience (comme celle d'être allée chercher son pote muet en plein bad trip au crapaud séché).

    b) Les gens n'aiment pas être frappés dans leur sommeil. Quand vous comptez les garder vivants, s'entend. Parce qu'autrement, le taiseux était parfaitement au courant. C'était pour cette raison que lorsque cela lui arrivait, il frappait assez fort pour qu'ils ne se réveillent pas. Jamais. Il se sentait même si doué pour ça qu'il en avait fait son métier.


Le barbu baissa ses mirettes couleur d'encre vers sa prise un instant, l'observant gigoter mollement et tenter de le frapper avec la vaillance d'un escargot ivre. Mouais. Fallait pas compter dessus pour l'aider à éteindre le feu qui grignotait le matelas. Il y avait donc plusieurs options.
- Assommer la brunette pour avoir la paix.
- Lui re-flanquer une claque pour essayer de la réveiller.
- La balancer dans le feu.

Plein de choix plutôt réjouissants sur le moment, il fallait l'avouer. Moment qui pressait un peu, aussi Pierre se contenta-t-il de la soulever comme un vulgaire sac de navets pour la lâcher dans un coin, loin du feu, sans trop la ménager. Tordant toute entière sa longue carcasse pour se mettre à hauteur des yeux de la gamine, il fit claquer ses doigts plusieurs sous son nez. Dans ses yeux sombres, une lueur d'interrogation.


Hé. T'es là ? Redescends un coup. Tu fais chier.

La marque de fabrique des Ponthieu, c'est à ça qu'on les reconnaît.
Puis, estimant son devoir accompli, il se retourna et attrapa un grand drap pour étouffer les premières flammes.

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Elise.
Pas de plantage en règle. Evidemment, si Elise avait bien la motivation, l'envie, et la sauvagerie, il lui manquait encore cruellement la force et l’expérience. Prise au piège, elle observa le roux d'un regard mauvais, alors que ses jambes s'agitaient dans le vide bien vainement.

Petite Elise grognait et gigotait, mais elle ne pestait plus à haute voix. Et lorsqu'elle fût lâchée dans un coin, elle décida d'une solution de replie, se recroquevillant dans son coin, se roulant en boule, sans davantage d'attaques inutile. Petit à petit, l'Orpheline revenait d'ailleurs à elle, et l'image du roux se brouilla et vacilla, laissant entrevoir les traits de Pierre. Le vrai, cette fois.

Et alors qu'il s'affairait à étouffer les flammes, Elise se redressa péniblement. Elle avait la bouche pâteuse, les yeux rougis qui lui faisaient mal, et se sentait vide de toute ses forces. Paresseusement elle s’approcha du muet, observant son manège, toujours peu consciente du danger. Mais pour faire bonne figure, et pour... "soigner les apparences" elle tapota du bout des doigts sur le drap qui servait à étouffer les flammes. Ainsi elle pourra dire qu'elle a fait sa partie du travaille et que Pierre n'aurait rien pu faire tout seul.

Du coin de l'oeil, elle observa quand même le muet s'activer, et elle ne pu s'empêcher de demander..


Qu'et-ce qui s'passe? Pourquoi t'fous le feu au lit d'gygy? Elle va pas être contente..

Les paroles lui arrachèrent un petit rictus de douleur, alors que sa gorge ne semblait pas contente de devoir travailler.
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merci JD Gysèle pour la ban'
Pierre...
Les yeux étrécis, rougis par la fumée épaisse. Comme la gorge lui brûlait, Pierre interrompit sa tâche le temps de tousser dans son poing, et le trouva plein de petites cendres noires, qui s'étaient mêlées dans sa barbe. Foutre qu'un lit cramait vite ! Il s'en souviendrait.
Les bruissements du drap que le taiseux secouait et le crépitement des flammes noyèrent presque le bruit léger des pas d'Élise, et il ne tourna la tête qu'au dernier moment avant de l'apercevoir.

Le muet l'observa, chancelante, fragile, le regard encore absent. Mouais. Fallait définitivement pas compter sur son aide pour arranger tout ça.
Pierre retourna au feu qui faiblissait, sans plus se préoccuper d'elle.

Le croassement du filet de voix enfantine surpris le muet. Un instant, il ne réagit pas, avant d'éclater d'un rire presque silencieux, un peu râpeux, qui lui secoua les épaules. Pourquoi est-ce qu'il avait foutu le feu au lit de Gygy ? Comme s'il l'avait fait exprès ! De toute façon, c'était la faute de la gamine, c'est elle qui avait insisté pour qu'il s'allonge auprès d'elle. Il n'aurait jamais été si bête de lui-même.

S'assurant que le feu était bien éteint et qu'il ne risquait plus de repartir, l'escogriffe tapota la tête d'Élise en un «
démerde-toi avec ce qui reste du lit, on dira à Gy que c'est de ta faute » qu'il était bien content d'être le seul à comprendre. Toussant une nouvelle fois, Pierre s'avisa qu'il avait besoin d' un verre. Attrapant sa pipe un peu roussie (planquons les preuves), il déverrouilla la porte et s'y glissa.

Après un instant de réflexion, il la laissa ouverte, libre à la brunette de le suivre ou de se trouver une occupation autre que comater dans un pieu calciné.

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