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[RP]Brûlures du passé, encre à fleur de peau

Xandrya
    Pas de regard déplacé, pas de concupiscence, juste ses aciers qui se posaient pour découvrir sans arrière pensées, comme c'était appréciable d'être considérée comme "une toile" pour ainsi dire en ce moment précis.
    La rouquine regardait le coup de crayon assuré la croquer sur les feuillets avec une précision effarante, fascinée par ce talent qu'il possédait, tant et si bien qu'elle ne vit pas la dextre s'approcher de sa gorge dans un premier temps, relevant, surprise, ses topazes sur Dekhaër, au contact de ses doigts.
    Lentement un sourire vint en esquisse sur ses lippes à l'évocation de sa vision de la rose qu'elle lui demandait, l'épanouissement du rictus accompagnant en miroir celui du ténébreux, il était des personnes qu'on avait pas besoin de connaître depuis des lustres pour comprendre, opinant simplement de la tête en signe d'assentiment.

    S'exécutant à sa demande, l'incendiaire releva son membre calant l''avant-bras sur le sommet de son crâne en continuant à suivre les coups de crayon de l'artiste sur ses croquis, relevant ses saphirs sur le dessinateur totalement plongé dans la réalisation de son esquisse d'elle.
    Soulevant son second bras pour joindre ses deux mains, la rouquine écouta avec attention la façon dont le grand brun envisageait le déroulement de la séance, c'est qu'il avait l'air d'avoir sacrément cogité sur le sujet mine de rien.

    Pour ce qui est de la partie dessin c'est toi qui gères comment tu veux procéder.
    La seule chose qui change c'est la toile en fait, celle que je te refiles est franchement chaotique.


    Rire rauque s'échappant de sa gorge, un large sourire illumina son visage, assurément c'était pas un cadeau qu'elle lui faisait pour un premier tatouage, mais au moins il n'avait pas à craindre d'abimer le corps de son premier cobaye humain, c'était déjà fait.

    Non plus sérieusement, ça me semble bien, une fois que t'auras fini tes croquis, comme on dit "y'aura pu qu'à".
    Je te laisserais commencer à piquer sans rien te dire, tu l'as déjà fait sur le cochon, je pense que les parties brulées doivent offrir le même type de résistance que le cuir d'un porc... fin à peu de choses près, tu jugeras et tu me diras, si t'as un doute tu me demanderas.
    Et si ce que tu fais va pas je te rassures tu seras vite stoppé, je suis pas du genre "douillette" comme tu t'en doutes, mais pas maso non plus.


    Sourire entendu, la rouquine gardait la pause jusqu'à ce que l'artiste ait achevé avant de rebaisser ses bras et de se lever en revêtant la chemise masculine, laissant Dekhaër porter les derniers détails au dessin.
    S'approchant d'un meuble bas, la flamboyante pris en main un plateau sur lequel était posé plusieurs linges propres, plusieurs bouteilles d'encre et de suie mêlées, des aiguilles et un montage étrange sur le corps d'un pinceau orné de plusieurs aiguillons assemblés en lieu et place du plumeau.
    Lentement l'incendiaire le déposa sur la table à proximité et se mit à la hauteur du ténébreux pour regarder les corps féminins agrémentés de ses stigmates par dessus l'épaule du dessinateur.

    C'est pas plus beau sur parchemin que sur moi...

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"Toujours là où on ne m'attend pas..."
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Clan de La Main Noire
Dekhaer
    Dekhaër ne sut trop que lui répondre sur la manière dont elle traitait son propre corps. Oh, certes, il pouvait comprendre qu'elle ait une certaine répulsion vis-à-vis des séquelles laissées par les flammes, mais lui n'aurait pas tendance à juger cela comme une horreur chaotique. D'une certaine manière, il estimait que les corps racontaient leurs propres histoires. Chaque marque, volontaire ou non, étant une nouvelle page. Est-ce que le fait que certaines de ces pages se trouvaient abîmées rendaient le livre moins beau ou on contraire lui donnait-il plus de force ? Tout comme un corps de mère, marqué par la naissance de son enfant... en est-il rendu plus laid par le simple fait de l’œil, ou plus beau encore par la charge émotionnelle que cela comporte ?

    Quoi qu'il en soit, son souhait est de transformer cette page. Peut-être pensait-elle l'effacer ainsi. Lui voit plutôt cela comme y donner une nouvelle forme. La rendre plus plaisante à l'oeil, sans pour autant l'oublier. Aussi n'est-il pas juge de beauté, juste acteur d'une transformation. Alors, lorsqu'elle commente le dessin, il ne fait qu'en ricaner. N'a pas le même point de vue, mais cela en reste là. Il marque le tracé majeur sur ces dessins, comme il l'avait annoncé. Après avoir pu bien l'observer, son idée du dessin est plus claire à présent, et il s'estime prêt à commencer.

      - Bel engin de torture que voici ! Remplir les plus grandes zones j'imagine ? Mieux vaut ne pas être trop douillette effectivement, mais au moins ainsi nous gagnerons un temps conséquent.


    Dit-il examinant l'espèce de pinceau qu'elle venait de lui confier. Le pinceau est reposé, sort un morceau de charbon lui servant habituellement à noircir son carnet.

      - Bien, débutons ! Je pense que compte-tenu de l'étendue des marques et pour y avoir accès au mieux, il serait sans doute bon que tu te mettes sur le côté, jambe relevée. Je ferai un premier tracé avec ça, avant de joyeusement te piquer ! On s'y met ?


    Hâte de débuter à présent que les formalités de base étaient réalisées. Il pose son carnet ouvert à côté du plateau qu'elle avait apporté. Il y jetterait peut-être un coup d'oeil ou l'autre, mais dans l'ensemble il savait où il allait, ses yeux s'attardant encore sur mollet et cuisse qui ne tarderaient pas à être marqués.

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Xandrya

    Fruit et miche de pain rompue, la rouquine se préparait à un moment sans pouvoir bouger, déposant de quoi sur le chevet en tête de lit, regroupant tous les oreillers et autres coussins disponibles pour les amasser et s'en faire une confortable assise.
    Choppe d'argile emplie de tisane de baies noires, la future torturée se posa sur le lit comme le grand brun l'avait suggéré, remontant la liquette de coton jusqu'en haut de cuisse en repliant la jambe.
    Breuvage pris en main, l'incendiaire posa son regard bleuté sur le ténébreux qui allait pouvoir passer à la partie pratique et se lancer sur un cobaye humain.

    Si ça te va comme ça à toi de jouer l'artiste.

    Quelques gorgées d'eau chaude assombrie, la flamboyante porta attention sur les propos concernant le montage de son ami tatoueur qui lui avait fourni tout le matériel nécessaire.

    Oui t'as tout compris, pour le remplissage, on va déjà y passer un sacré bout de temps alors si on peut gagner ne serait-ce qu'une dizaine d'heures c'est toujours bon à prendre.

    Appuyant sa tête contre le bois de lit, Xandrya se mit à observer Dekhaër qui s'affairait à ses préparatifs, plusieurs questionnements lui venant en tête, l'esprit s'arrêtant sur cette mission inachevée dont elle allait devoir s'expliquer, et l'idée ne la réjouissait guère.
    Mais pour l'heure, se préoccuper de ce qui se passait ici, c'était finalement mieux que de laisser ses pensées vagabonder ailleurs, inclinant légèrement la tête vers l'ombrageux qui s'affairait, temps de discuter était venu.
    Pas que le phénix soit franchement du genre bavarde mais quitte à être bloquée avec quelqu'un autant en apprendre un peu plus à son sujet, et puis elle penserait à autre chose qu'aux aiguilles lui transperçant la chair le moment venu.

    Ca te vient d'où cette envie d'apprendre à tatouer ?
    Pour voir comment dessiner sur un autre support que tes feuillets ou c'est autre chose ?
    Parce que sans t'offenser, "De La Louveterie" t'es surement pas de la même "engeance" que moi.


    Sourire en coin, ni provocateur, ni narquois, ni hautain, juste entendu sur le sens de l'engeance dont Xandrya faisait parti, car même si ne connaissait que peu, savait fort bien que le quidam avait vite compris à quel type de personne il avait à faire.
    D'autant plus après avoir vu son corps dénudé, tatoué, cicatricié, pas une enfant de coeur, ni du Très-Haut d'ailleurs, plutôt du Sans Nom qu'autre chose, et le lui rendant bien.
    Maniement des armes sous son nez, piercing à sa lèvre, encrage à sa peau, comme la désignerait les biens-pensants, une mauvaise à tout sens, hérétique, brigands, et bien plus encore, sans compter sa tignasse rousse qui la voyait qualifiée de sorcière par beaucoup.

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"Toujours là où on ne m'attend pas..."
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Clan de La Main Noire
Dekhaer
    Xandrya prit le temps de s'installer, s'armant de coussins, casse-croûte et sans doute de courage ou au moins de patience. Tous deux ne devraient pas en manquer alors que le début d'un travail de longue haleine n'allait pas tarder à arriver, la première pierre posée. Cependant, un problème soudainement se pose. L'on pourrait penser jusque là qu'il avait pensé à tout. Bien réfléchi à la manière de procéder, de A à Z. La vérité était que s'il avait bien réfléchi à certains aspects, il avait déjà commencé à improviser. Cela allait se sentir comme il paraissait un peu embêté.

    La raison ? Maintenant qu'elle était installée, il se mettait où et comment lui ? Le Louveterie n'y avait tout bonnement pas pensé encore. Il lui faudrait pourtant s'installer proche de sa toile et d'assurer son propre confort et sa stabilité, sans quoi ce serait forcément un échec pénible. Il regarde autour de lui, puis la place restant sur le lit. Y réfléchit, étudie la situation avant de prendre une décision. Puis il passe à l'action, lui disant un simple "attends" censé apparemment justifier ce qui allait suivre.

    Il tire une chaise auprès du lit où il place le plateau sur lequel repose le matériel. Passe ses doigts sous la cheville cicatriciée pour l'inciter à lever un peu la jambe sous laquelle il se glisse. L'Orageux s'installe en biais sur le lit, le tibia de la rousse lui barrant les cuisses, ses genoux tournés vers celui de sa victime. De là, il serait assez bien installé pour un temps et aurait au moins accès aisément à toutes parts sur lesquelles il devrait dessiner.

    Là, rapidement, les premiers traits au charbon commencent à être tirés, noircissant peu à peu mais adroitement le contour des plaies, les contours de ce qui deviendra part de la nouvelle Xandrya. C'est alors que la discussion peut s'installer, alors qu'il ricane brièvement à certains commentaires.

      - Eh bien... mon envie d'apprendre m'est venue assez soudainement... j'étais tranquillement à dessiner lorsqu'une harpie démoniaque est venue me demander si je pouvais lui rendre service. Elle ne m'a pas fait l'affront de me demander un coeur ou un signe d'infinité mais quelque chose d'une toute autre envergure à portée émotionnelle alors... l'artiste en moi n'a pas pu résister.


    Cette histoire, elle la connaît déjà, mais sans doute est-ce là juste histoire de causer, passer le temps, penser à autre chose... ou tout simplement un pont vers le sujet suivant qui devait sans doute l'intriguer. Pendant ce temps le dessin prend forme, mollet terminé il s'attelle à la cuisse.

      - La Louveterie est en effet une grande maison. En provenance de l'Empire elle est part active de la noblesse française depuis quelques décennies, et certains grands noms en sont issus. Le plus illustre est sans doute celui de feue Morgwen de la Louveterie, Pair de France tout comme son époux. Leur fille Ellesya est Chevalier de France. L'on compte beaucoup de Louveterie - dont de nombreux disparus - très impliqués dans leur région, Angat ayant même été Duc de Guyenne. Je fais un peu tâche dans tout ça hein ?


    Ricane-t-il simplement. Cela n'a pas l'air de trop l'inquiéter ni lui causer de peine. Il est ce qu'il est, le reste ne le tracasse pas vraiment.

      - En fait... je ne suis pas né Louveterie. J'ai été élevé batard par une mère à la santé mentale fragile et vacillante. Tout ce que j'ai ou presque, j'ai dû le gagner. Et puis, il y a quelques années à peine... peut-être deux ou trois, je ne suis pas doué avec les dates. Soit, cela fait peu encore que suite à une lettre, j'ai été reconnu comme Louveterie légitime, abandonné à la naissance. Ellesya a fait beaucoup pour moi depuis. En mon coeur elle est assurément une soeur. Enfin... dis-moi si ça te convient avant que je ne commence à piquer !


    Dit-il en posant la pointe de charbon et s'essayant les doigts d'un linge humide. Le dessin de base était désormais achevé et si elle aimait ce qu'il avait représenté de sa cheville au sommet de sa cuisse, la part la plus cruciale du travail pourrait débuter.

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Xandrya

    Installation faite la séance de "maquillage" pouvait débuter, quand un "attends" fit hausser le sourcil de la rouquine, attendre quoi, mais en soi d'accord elle broncha pas d'un poil observant les faits et gestes du ténébreux qui disposait son matos à proximité du lit où elle avait pris place.

    Mais qu'est-ce qui farfoui...

    Cheville choppée à la volée et le grand brun s'insinuait entre ses cuisses, il était vrai que lui aussi devait se poser pour pouvoir oeuvrer et la flamboyante n'y avait pas pensé plus que lui en se positionnant en mode nymphette alanguie comme il l'avait suggéré pour tracer le dessin sur sa peau diaphane.
    Surprise ? Sur le moment un chouille, mais bon fallait bien que tout se fasse alors là ou ailleurs c'était la même après tout et un léger sourire se pointa sur ses lippes, pas de luxure ou de chose de ce genre, mais c'est que le tracé sur son épiderme mine de rien c'était à la limite de la chatouille.
    Regard bleuté suivant la progression de l'artiste sur sa jambe, l'incandescente revint à son visage pour l'écouter, s'amusant de la réponse sur le pourquoi de cette envie d'apprendre bien qu'elle doute en être la complète instigatrice, mais l'idée lui plaisait alors vendu comme telle.
    L'histoire de sa famille ou non famille enfin de ses origines la fit sourire par moment, avec une furieuse envie de lui sortir que oui il faisait franchement tâche dans un milieu de nobliaux et que jamais elle ne l'aurait supposé comme tel lors de leur première rencontre.

    Disons que tu détonnes dans le décor quoi, je t'aurais pas imaginé en mode maniéré et tout le tralala avant que tu me sortes "De La Louveterie" quand on s'est rencontré

    Etirant sa jambe en pivotant légèrement le bassin pour regarder l'intégralité de la toile prémarquée, Xandrya étira lentement un sourire en relevant ses topazes vers les aciers de Dekhaër.

    Et après tu va me dire que tu gribouilles sans talent... faudrait que tu sois un peu moins humble Dek... C'est parfait

    Rabaissant sa jambe en la posant sur les cuisses du brun, elle se redressa sur ses mains.

    Par contre tu pourras pas piquer avec ma jambe pliée, faut que tu ai un maintien en dessous, donc deux options :
    Tu restes assis là et jambe comme ça sur tes cuisses ce qui sera surement chiant pour le matos
    Je m'allonge sur la table et t'auras l'accès en étant assis avec un appui correct, après j'aurais juste à me retourner pour que tu puisses atteindre autant l'avant que l'arrière.
    Toi qui vois mais si moi je devais piquer je choisirais la table, l'assise sera plus stable et ton champ de mouvement sera pas restreint.


    Sourcils haussés et sourire entendu en définitive, le choix lui fut pas trop laissé, qui enseignait à qui sur ce coup, faisant glisser sa jambe des cuisses masculines, le phénix choppe un ou deux coussins pour les déposer sur la table après avoir dégagé le plateau de nourriture.
    Mains sur la table et fesses hissées, Xandrya s'étala de tout son long sur le bois ciré, dégageant de la chemise d'homme le dessin tracé sur sa jambe, tournant son visage vers l'orageux en lui envoyant un sourire en coin.

    Aller beau brun, y a une rousse sur ta table qui t'attend, faut piquer dans le vif du sujet

    Rire rauque au sous entendu qui ne se voulait qu'humour dans le cas présent, mais chassez le naturel il reviendra toujours au galop, séductrice un jour, séductrice toujours même sans intention de le faire.
    En attendant ne manquait plus que l'artiste pour démarrer l'encrage des marques du passé.


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Dekhaer
      - Mais je n'ai jamais prétendu être dénué de talent ! Juste que je ne suis pas exceptionnel, il y a là une marge... Demande-moi si je suis un forgeron doué ou un bretteur redoutable, et on rediscutera de ma fameuse humilité !


    Ce n'était là que quelques exemples des talents où il estimait réellement être au-dessus de la norme. Et s'il diminuait souvent ses capacités lorsqu'il les présentait à d'autres, il fallait aussi faire la part des choses entre ce qu'il dit et ce qu'il pense réellement. Humble, il l'est oralement sans le moindre doute, mais il sait au fond que lui-même doit faire la.différence entre améliorable et franchement pas terrible. En quête d'une perfection qu'il ne saurait atteindre, forcément son travail serait toujours moins bien que ce qu'il voudrait... et cela valait pour les qualités qu'il venait de vanter également, juste que pour iceux il acceptait plus volontiers de reconnaître son talent. Il pense par contre être nettement plus intelligent que la moyenne et capable de tout apprendre. Voilà bien un point où il ne pourrait se trouver d'humilité, où son orgueil s'exprimait pleinement... mais soit !

    Xandrya ne lui laisse finalement pas le choix, sans doute pour un mieux. Le conseil donné devait donc être crucial pour qu'elle l'impose ainsi. Rien à y redire, ça lui convient. Le Louveterie s'installe alors, s'emparant des outils.

      - On verra si ça te fait toujours marrer quand je t'aurai planté... encore et encore et encore ! J'vais te faire couiner moi tu vas voir !


    Ricane-t-il à son tour, répondant sur le même ton. Juste un bref instant avant que le sérieux revienne comme il approchait l'aiguille de la peau après l'avoir encrée, et d'entamer la partie plus stricte de l'ouvrage, suivant peu à peu les contours du tracé.

      - Je me demande... avec les marques qui sont les tiennes...
      Cela rend ta peau plus ou moins sensible ? La chaleur d'un souffle ou la morsure de l'aiguille sont-elles effacées, estompées, ou bien est plus vif et pénétrant encore ?


    Véritable curiosité pour lui qui ne s'était jamais réellement brûlé, du moins jamais à ce point. Comme tout le monde, il avait empoigné des ustensiles de cuisine trop chaud et des conneries du genre, quelques ampoules et autres marques non-durables. Mais elle, sa peau était marquée à jamais. Peut-être que cela ne changeait pas grand-chose ? Tout comme ses cicatrices à lui ? Ce n'était pas tout à fait pareil que la peau intacte, mais il n'était pas vraiment question de perte de sensibilité ou son contraire, ou bien que mineure.

      - Comment ça t'est arrivé ?


    Peut-être indiscret. Cela lui arrivait parfois. Curieux et impertinent, il était rare que le lunatique retienne ses questions et commentaires. Sauf peut-être lorsque cela devenait trop crucial. Qu'il craignait que cela lui fasse perdre quelqu'un de trop précieux... et là bien sûr de penser à sa belle, alors qu'il picote inlassablement la peau de la rousse.

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Xandrya

    Et le ténébreux de se défendre de son humilité, se targuant de ses capacités hors normes, de sa dextérité dans l'art du métal, lui remémorant d'ailleurs qu'il lui avait parlé de lui confectionner une dague similaire ou du moins approchante à celle qu'elle avait perdu, probablement pendant l'incendie.
    Un fou rire, ce qui était plutôt chose rare que pour le notifier s'extirpa des lippes de la rouquine lorsqu'elle l'entendit lui répondre, songeant que le pauvre ère qui serait passé par là aurait interprété le propos d'une manière tout autre à n'en pas douter.
    Il lui fallait cependant cesser de rire pour qu'il puisse débuter son ouvrage et la faire "couiner".

    Retrouvant son calme à la première piqure dans sa chair, la flamboyante écouta attentivement les questionnements de Dekhaër, occultant le métal qui transperçait ses chairs pour y déposer le tanin noir en sous cutané.
    Cet échauffement cela faisait bien des années que l'incendiaire ne l'avait ressenti, cette douce torture de l'encrage, cette brûlure intentionnelle à la déchirure répétée de l'épiderme par un aiguillon métallique nimbée de couleur sombre.
    La question du grand brun la surprit un temps ne sachant trop quoi lui répondre, comment expliquer un ressenti, une sensation qu'on ne maitrise pas, elle allait pourtant tenter de le faire.

    Je ne peux pas te donner de réponse précise...
    Certaines brûlures sont sensibles au contact, parfois dans le bon sens du terme parfois pas...
    Je pense que ça dépend de leurs étendues et de l'importance surtout de...
    Fin t'as bien vu par toi même que certaines zones sont bien plus abimées que d'autres, celles-ci sont plutôt douloureusement sensibles.
    Quand tu les auras piqué je saurais te dire si c'est plus vif ou estompé, je ne peux pas rassurer tes craintes sur ça j'en sais foutrement rien Dek...


    La guêpe n'était pas folle, et même s'il ne le dirait sans doute pas, La Louveterie savait surement que se faire transpercer la peau encore et encore et... encore n'avait rien de jouissif à proprement parlé même si la rouquine l'avait toujours très bien tolérée.
    Pour autant il n'avait surement aucune envie de la faire ou de la voir souffrir plus que de raison de son fait, et en suite logique la question qu'il aurait posé tôt ou tard, pointa le bout de son nez, faisant sourire Xandrya alors que la morsure chaude de l'encre s'insinuant sous son épiderme continuait à être distillée par son nouvel ami.

    Je me demandais combien de temps tu mettrais avant de le demander.
    Disons que j'ai fait l'erreur de dormir profondément dans un endroit que je pensais sure...


    Rivant son regard d'eau sur le plafond, la tête calée sur l'oreiller, l'incandescente repartit alors quelques temps en arrière, pour raconter le pourquoi du comment.

    Je rentrais d'une longue mission, j'étais exténuée, blessée qui plus est... la cicatrice sous les brûlures de mon pied gauche entre autre...
    J'ai fait mon rapport et je me suis couchée, j'en pouvais pu, je me suis endormie d'un sommeil de plomb...
    Je me suis réveillée après avoir été éjectée contre un mur quand une partie du plafond de ma chambre en flamme s'est effondré sur mon lit...
    Surement les fumées avaient commencés à m'asphyxier, j'avais la moitié du corps embrasé, c'est le choc qui m'a "sauvé"...
    Quitte à mourir brulée vive, j'ai sauté par la fenêtre... Morte pour morte j'avais rien à perdre...


    Long soupir en repensant à la souffrance des flammes dévorant son corps rendant alors l'aiguille que maniait Dekhaër comme inexistante.

    Après je sais pas, je me suis réveillée dans un dispensaire à Montpellier, je sais absolument pas comment je suis arrivée là-bas...
    Le Sans Nom a pas voulu de moi...
    Personne a compris comment j'ai pu survivre à mes blessures, mais je suis là


    Regard abaissé sur l'homme affairé à lui martyriser les chairs, la rouquine ajouta d'un sourire.

    Et voilà comment le sort a voulu jouer d'ironie en tentant de me faire mourir par les flammes moi qui manipule le feu très souvent

    Légère grimace accentuée au passage d'une zone sensible, fruit saisi à proximité pour croquer dedans à pleines dents avant de demander à son tour.

    Et toi ? Combien de marques significatives ornent ton corps pour raconter l'histoire de ta vie ?


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Dekhaer
    Attentif - et concentré sur son ouvrage qui prenait forme - Dekhaër écoutait sans intervenir. Beaucoup de gens n'écoutaient que dans le but de répondre. Il se plaisait à penser qu'il n'était pas aussi centré sur lui-même et qu'il préférait de loin écouter pour comprendre. C'est ainsi que c'était le plus enrichissant, autant pour celui - ou celle en l'occurrence - qui parlait que pour celui qui écoutait. La sensibilité de sa peau brûlée, les faits ayant provoqué ces marques, le réveil inexpliqué à Montpellier... Le Louveterie ne produit pas un son, pas une question - il les gardait pour plus tard - ne cherchant à l'interrompre d'aucune manière.

    Elle non plus ne cherchait pas à l'interrompre d'ailleurs. Elle le laissait piquer sans le corriger encore. Peut-être qu'il s'en sortait assez bien donc. Rapide, méthodique, Dekhaër suivait les contours tracés au préalable de la cheville au haut de cuisse. Même lorsqu'elle lui posa sa question, l'Orageux resta encore un instant silencieux, ne produisant tout d'abord qu'un "hmm" signalant qu'il avait bien entendu et qu'il allait répondre. Juste qu'il souhaitait terminer ce trait dont il parvenait au bout de la courbe. Le brun aux yeux d'argent pose un instant l'ustensile et d'un essui humide éponge l'excédent d'encre et le sang afin d'inspecter un peu mieux son tracé. Bien. Se remet au travail tandis qu'il répond enfin.

      - Si l'on n'entre trop dans le détail, deux marques surtout. Enfin, trois, mais l'une d'elles est double, ne racontant pas grand-chose de plus. J'ai été membre de l'Ost de Touraine et j'ai participé à la guerre contre le Berry de 1462. Nous avons tenté une percée, avons tenu les combats sur leurs terres, mais rien de décisif. Nous nous sommes alors repliés sur Loches, en l'attente de leur prochain mouvement. Pour en être alerté et pouvoir se préparer, je me suis porté volontaire pour monter la garde à la frontière, afin de prévenir possible invasion. J'en ai gardé durable souvenir : transpercé d'une épée, deux cicatrices pour une blessure, recto verso. J'ai été emmené dans un monastère où j'ai passé une année plus ou moins à m'en remettre. Ma survie est paraît-il miraculeuse et l'oeuvre du Très-Haut !


    Ricane brièvement, piquant toujours la peau avec rapidité et adresse.

      - Il m'a fallu du temps pour m'en remettre, ma santé est longtemps restée fragile, mais je suis toujours là et je me sens bien à présent aussi je le classe enfin comme histoire ancienne.

      Puis... je suis tatoué également. Je signe mes dessins et mes lames d'un foudre de huit éclairs ordonnés en étoile. J'ai de même fait graver ce signe dans ma chair, entre mes omoplates. Une manière de dire que je me suis fait, que je suis le principal artisan de mon existence, et que je dirige ma propre vie comme je l'entends sans me reconnaître de maître autre que moi-même. Bon... depuis, je suis devenu lige de ma soeur, aussi devrais-je sans doute atténuer cela, mais j'escompte bien placer mon sigle sur mon blason familial. Ma soeur m'est de plus très chère aussi n'ai-je pas trop l'impression d'avoir failli à mes convictions.


    L'Orageux débitait sans trop réfléchir ni se poser de question. Parlait lentement en prenant parfois des pauses. Le tout était de rester pleinement concentré, passant déjà parfois à l'instrument de torture pour mieux revenir à l'aiguille simple lorsqu'il était question de peaufiner. Adroitement il avançait bien, tant que le mollet semblait déjà en passe d'être terminé.

      - Bon... ça te dit un petit casse-dalle ? L'air de rien le temps passe vite lorsqu'on discute !


    Et comme pour en témoigner, après quelques derniers coups d'aiguilles, il passa à nouveau le linge humide sur le mollet de la rousse, dont elle pourrait déjà inspecter l'avancée considérable.

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Xandrya
    Pas fort bavard le ténébreux, concentration extrême sur son ouvrage, et vu que la porteuse c'était elle, l'incendiaire n'allait clairement pas s'en plaindre, s'étant très légèrement redressée en bavassant, presque imperceptiblement au passage de l'encrage l'ayant fait grimacer un peu plus.
    Le regard d'eau se porta sur le dessin qui prenait forme sur sa peau, le découvrant un peu plus à chaque fois que Dekhaër dégageait sa toile des surplus liquides qui entravaient sa vue.
    Quand il se mit à son tour à répondre à ses questions, Xandrya l'écouta sans l'interrompre, songeant cependant au fil du récit qu'ils avaient même plus en commun qu'elle ne l'aurait supposé... Rescapés et tatoués tous les deux finalement.

    Les azurs se perdaient à détailler davantage son tatoueur, acquis à son mollet qui ne s'en seraient même sans doute pas rendu compte, curieuse de savoir à quoi pouvait bien ressembler ce tatouage dans son dos, tout comme sa cicatrice.
    Lorsqu'il eut achevé d'expliquer les liens avec sa soeur et d'encrer les flammes à son mollet, Xandrya put constater le résultat, une fois le linge ayant nettoyé l'endroit.
    Détaillant le travail de son ami, la rouquine ne put que convenir qu'il était tout à fait à la hauteur de ce dont elle le soupçonnait capable, se contentant d'un clin d'oeil souriant au brun.

    T'es sure que t'avais besoin de quelqu'un pour t'apprendre ???

    Remuant sa jambe et son mollet, pour le dégourdir de ce long moment immobile à se faire martyriser par un sadique aiguillé, le regard de la flamboyante remonta vers celui du grand brun en croquant dans sa pomme.

    Oui je te confirme fais faim... le gamin va pas tarder à venir apporter à manger normalement.
    Par contre t'es conscient que maintenant va falloir que tu vires ta chemise Dek....

    Sourcil haussé et taquin, soutenant regard du ténébreux.

    Non, parce que je veux voir ce dont tu viens de parler.
    Moi je pense que tu peux pas en voir davantage t'as tout vu.


    Rire rauque emplissant la pièce, le phénix posa pied à terre pour se lever grimaçant d'une vive douleur dans son pied gauche, se rattrapant au bord de la table en soupirant fortement.
    La position et la tension de ses muscles à l'encrage n'étaient à priori pas du goût de son pied capricieux, mais peu importait.

    Alors, je t'aide ou tu le fais tout seul ?

    Amusée, oui étonnement la rouquine s'amusait dans un moment où la douleur aurait dû être le seul élément dominant.

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Clan de La Main Noire
Dekhaer
Citation:
Vraiment désolé pour mes délais de réponse, c'est de pire en pire, j'ai honte...


      - C'est plutôt à toi de me dire, moi je peux pas deviner. Je ne peux que me contenter de faire de mon mieux et attendre les conseils de l'experte !


    Lui répond-il simplement, léger sourire aux lèvres alors qu'elle le flatte, du moins l'estime-t-il. Il avait sans doute encore pas mal de choses à apprendre et d'expérience à prendre, mais pour l'heure... reposer ses doigts et mains, en se massant la chair entre le pouce et l'index. Le Louveterie n'avait pas réalisé à quel point ça tirait avant de poser les ustensiles, comme si soudainement son propre corps se rappelait à son bon souvenir tout comme sa concentration s'évaporait.

    Puisqu'il fallait patienter en attendant d'avoir de quoi faire réel repas, l'Orageux se servit un verre. Il aurait bien pu prendre un fruit également mais il n'était pas vraiment du genre à grignoter. Il est plus du style à faire de copieux repas qu'à manger entre eux, tout simplement.

      - Je te sers quelque chose tant que j'y suis ?


    Oui, il avait bien entendu sa requête. Et n'étant pas sujet à la pudeur ce ne serait pas un souci que d'y répondre favorablement. Juste qu'il ne voyait aucune raison de se presser et puis, il était aussi dans son caractère de faire ce qu'il lui plaisait lorsque cela lui chantait, et non simplement sur commande.

    Si elle l'avait décidé, il lui aurait désormais servi son verre. Et de lui répondre alors une fois cela fait.

      - Je vais te montrer. Mais je ne suis pas un garçon facile et puis t'es trop pressée pour être honnête, je vais te laisser mariner un peu ! Si tu me racontais en attendant l'histoire de cette cheville capricieuse ?


    À son tour de hausser d'un sourcil amusé. Manière à lui de faire comprendre que ce serait donc lorsque lui l'aurait décidé !

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Xandrya
    Citation:
    Ex-aequo ??? J'ai pas fait mieux sur ce coup là mille pardons


    Croc supplémentaire dans la pomme, la flamboyante opina du chef à la proposition d'un verre, il allait de soi qu'elle n'allait pas refuser un remontant après une séance ayant durée quasi l'intégralité de la matinée.
    Godet récupéré, les lippes de l'incendiaire vinrent se délecter de la douce brûlure de l'alcool en regardant le ténébreux qui se défendait de lui montrer son tatouage sous des prêtextes faussement falacieux.

    Bordel tu joues ta mijorée *rire rauque* Non mais je te jures

    Regard bleuté en biais sur la façon dont Dekhaër bougeait sa main, et oui ça chauffait de tatouer tout un corps, se délestant du verre et de la question sur son état, la rouquine se dirigea vers un de ses sacs, sortant un boitier de fer qu'elle ouvrit pour prendre une noix d'onguent camphrée sur son index, venant le caler d'autorité sur l'endroit douloureux à la paluche de son ami.

    Masse et fais pénétrer ça va te soulager...

    C'est le moment que le gamin pour tocquer et amener le repas, sans attendre la porte fut ouerte et le "panier pic-nic" récupéré revenant sur ses pas en observant le grand brun acquis à sa main.
    Ouvant le paquetage, le phénix s'installa sur le lit déballant le déjeuner, le plus gros morceau étant le poulet et sa garniture de légumes, pour le reste, cochonailles et autres mignardises, histoire de tenir le coup jusqu'au soir.

    Déjeuner au lit La Louveterie, on va pas tout redéménager pis bon il y a pas de soucis, si tu veux bien me ramener mon verre au passage

    Commençant à servir dans les bolines d'argile, Xand taille le poulet laissant tout de même le choix du morceau à Dek.
    La jambe pendante dans le vide, un simple égourdissement et puis ne pas foutre de l'encre ou du sang partout sur le drap.
    Un bout de saucifflard en bouche, la flamboyante entrepris de débuter à répondre à la question, une fois la charcuterie avalée.

    La cheville va bien, même si piqué ce matin juste engourdie.
    Si la question est de savoir pourquoi je boite, ça vient de mon pied


    Légère indication du regard sur la vilaine cicatrice quelque peu dissimulée ar le léchage des flammes sur le dessus de son pied.

    Double peine pour une mission, une cible m'a planté le pied, et sur le même temps quasi mon meilleur ennemi en a rajouté une couche en faisant de même accentuant la plaie.
    T'ajoutes à ça un voyage en mer entre la Normandie et le Languedoc sans pouvoir se soigner aussi bien qu'il faudrait suivi d'un incendie manquant de me tuer.
    Tu te retrouves avec un handicap à vie... Ca va c'est pas méchant, j'aurais pu chopper une gangrène ou ch'ai pas quoi, donc je compose avec.



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"Toujours là où on ne m'attend pas..."
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Clan de La Main Noire





























Dekhaer
Nous sommes apparemment tous deux en galère de temps, ça arrive ^^ nous suffit de faire avancer les journées du rp un peu plus vite pour compenser le temps qu'on puisse répondre plus vite et ça va aller :p


    Bon... Apparemment il n'avait pas le choix quant à l'utilisation de l'onguent, aussi s'applique-t-il à masser comme indiqué, même s'il n'aurait de lui-même clairement pas jugé cela comme nécessaire. Dekhaër en était à s'essuyer les doigts de la pommade lorsque le repas fut servi. La coupe de la rousse lui fut ramenée comme demandé. Et de sert comme proposé, opte pour la poitrine que souvent les gens délaissaient car trouvant cette part plus sèche, ce qui lui au contraire ne le dérangeait pas. Mange à grandes bouchées comme il l'écoute lui expliquer sa mésaventure et attend d'avoir bien avalé avant de commenter.

      - Y a des jours où on ferait mieux de rester au lit hein ? J'ai parfois pensé à louer les services d'un astrologue, même si je n'y accordé pas de foi. Ça pourrait peut-être servir ! "Aujourd'hui, terrez-vous ou sortez couverts, tempête de bousin sur tout le littoral, et plus particulièrement sur votre tronche". Tsss.


    Ah ça... Sûr que ç'aurait pu servir à lui aussi. D'ailleurs... Il se penche en arrière alors qu'il est assis au pied du lit, les appuyé contre un montant. En s'inclinant ainsi, l'Orageux vire sa chainse de ses braies et la retrousse assez pour qu'elle puisse voir la cicatrice. Enfin, la première, le point d'entrée. Lâche un "et..." de suspens tandis qu'il se retourne et en fait de même pour lui montrer le point de sortie. Cela faisait quoi... Trois ans ou presque ? Oui, pas loin.

      - Voilà une journée que j'aurais bien évitée si j'avais pu. Enfin... Je suppose que ça m'a rendu service aussi sous d'autres égards.


    Les cicatrices s'étaient éclaircies avec le temps, un peu moins boursoufflées aussi, mais toujours pas belles à voir. Quant à ce qui pouvait l'arranger là dedans... Eh bien... Le fait d'avoir été porté disparu, mort pour certains, et sur une longue période d'une dizaine de moi, le ménage avait été fait dans sa vie pour lui offrir un meilleur recommencement. Enfin soit. Il savait aussi que la Flamboyante voudrait voir son tatouage, mais cela attendrait encore un peu. Nouvelle fournée de poulet mastiquée vigoureusement. Une bonne rasade d'eau pour faire passer.

      - Bon... Dis-moi quand tu es prête qu'on s'y remette. 'fin, mange quand même à ta faim et t'étrangles pas hein. Mais c'est qu'il reste encore beaucoup, beaucoup de boulot !


    Après tout il n'avait terminé que la partie basse de la jambe, de la cheville au genou, peu ou prou. En attaquant rapidement, il estimait pouvoir terminer la cuisse aujourd'hui. Et ainsi demain il pourrait directement débuter sur le flanc qui demanderait clairement un travail considérable. Il lui en faudrait certainement encore, de cet onguent dont l'odeur le gênait forcément alors qu'il mangeait sans pour autant parvenir à lui couper l'appétit.

    L'Orageux se retint alors de poser une question. Naturellement, il aurait pointé sa jambe du menton en lui demandant si elle n'avait pas trop mal. Mais compte-tenu des marques sur son corps et de son récit, elle devait sans doute avoir une autre échelle en terme de douleur. Plus ou moins qu'un accouchement ? Donner la vie était souvent réputé pire douleur physique par les mères et il était vrai qu'anatomiquement parlant cela pouvait donner le tournis. Comme un objet de la taille d'une parfaite pouvait ainsi traverser un trou de la taille d'un citron ? Enfin soit... Il doutait qu'elle soit mère. Encore que... Rien ne lui permettait d'en être sûr et il lui était assez désagréable de se rendre compte qu'il avait pu avoir ce genre de préjugé, lui qui était d'une nature bienveillante et ouverte d'esprit. Enfin... Tant qu'on y était et qu'elle terminait de se nourrir, autant poser la question.

      - Alors, dis-moi... De la famille ? Quelqu'un qui t'attend au moulin et qui va être surpris en voyant ta nouvelle peau ?


    Il pose le bol, vidé. Prend une nouvelle longue gorgée d'eau, et s'applique à s'essuyer les mains tandis qu'il la regarde, prêt à l'écouter.

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Xandrya
    No comment ^^


    Oui y'a des jours comme ça... Oui vaudrait mieux rester couché... Sauf que la dernière fois que je me suis autorisée à dormir plus que nécessaire je me suis réveillée avec la moitié du corps enflammé alors... Dormir maintenant c'est... Aléatoire on va dire...

    Sans un mot de trop, et d'ailleurs sans un mot tout court, le regard d'eau de la flamboyante se posa sur la cicatrice que le ténébreux lui dévoilait, fait d'armes ou autres, quelle importance, vu l'endroit et la trajectoire de l'arme qui l'avait transpercé de part en part, pour sure le grand brun avait du faire un p'tit salut à la mort lui aussi.

    Uhm, toi aussi de toute évidence t'aurais du rester au pieu là... Mais si t'y trouves ton compte.

    Parlant la rouquine avait coupé pain et fromage, mordant dans l'un et l'autre alternativement pour en savourer le goût mélangé, pas qu'elle ai faim, mais elle ne tiendrait pas la séance sans se remplir l'estomac un minimum.
    Une grappe de raisin entre les doigts et la coupe bu, Xandrya allait entamé de se lever quand Dekhaër posa une question dont la prime partie la figea un instant, mâchoire se crispant avant de prendre appui sur ses mains pour poser pieds au sol et se diriger vers la table de "torture".

    Un compagnon qui m'attend au moulin oui, surpris oui surement, il n'aura plus lui non plus à subir... "ça", même s'il m'a toujours connu avec en fait

    Se hissant pour reprendre place sur le plateau de bois, quelques grains de raisin furent éclatés entre langue et palais pour en déverser les sucs dans sa bouche avant de poursuivre.

    J'ai jamais eu de famille à part les nonnes... et on ne m'a pas laissé le choix d'être mère... mais quelque part dans ce royaume... peut-être... si encore en vie...

    Pause en calant sa tête sur le coussin, les topazes perdus dans le vague scrutant le plafond dans un soupir.

    Y'a un bout de moi dont j'ignore tout...

    Pourquoi elle avait répondu à sa question ? Pourquoi elle lui racontait ce que tous ignorait ? Pas même celui qui partagerait sa vie ne savait... L'incendiaire ne se l'expliquait pas...
    Parce que du haut de ses vingt six ans, elle avait déjà fait un bout de sa vie en échappant à la mort, mais que jamais elle n'avait oublié ce qu'on lui avait arraché des bras après l'avoir implanté de force au creux de ses entrailles.
    D'un mouvement brusque de tête, le phénix sortit de ses réflexions, pivotant son regard vers l'artiste l'observant un moment.

    Et toi ? Ta dulcinée ? Raconte un peu...
    T'as des enfants ?


    Sur le moment, l'incandescente s'interrogea sur l'âge que pouvait bien avoir son encreur, même si en soi, peu lui importait.
    S'enquillant un nouveau grain de raisin dans le bec, le regard azuré se posa sur l'artiste de sa renaissance, attendant d'en connaitre davantage et la reprise de l'encrage de son passé.


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"Toujours là où on ne m'attend pas..."
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Clan de La Main Noire
Dekhaer
    Le Louveterie pinça les lèvres lorsqu'il l'entendit mentionner "ça" en parlant de son propre corps. Ce n'était pas la première fois et sans doute pas la dernière, mais il était sûr qu'ils ne pourraient pas tomber d'accord et pour sûr lui y portait un regard extérieur. Aussi une fois de plus je commente-t-il pas, pas nécessaire, cela n'apporterait clairement rien. Enfin, au moins apprenait-il là qu'un compagnon l'attendait et cela lui rendit au final le sourire. Dekhaër s'imaginait la tête que pourrait tirer un homme à revoir soudainement son aimée recouverte d'une "nouvelle peau" sur la moitié du corps, eh oui, cela l'amusa plutôt.

    Mais ce sourire s'effaça bien vite. Torpillé comme il se doit pas les révélations qui suivirent. Sur cette solitude de n'avoir de famille, il pouvait compatir à juste titre, connaissant bien cela. Oui, il avait eu une mère... Un détraquée qui lui avait laissé plus de cauchemars que de bons souvenirs. Elle était morte alors qu'il était encore enfant et il avait longtemps dû se débrouiller seul. Pas tout à fait similaire, mais il aurait sans doute préféré les nonnes. Par contre, sur la suite... Une seule phrase mais qui laissait travailler l'imagination. Un bout d'elle quelque part. Un enfant égaré, abandonné, volé ? Il n'a la questionnerait pas pour le savoir, cette histoire n'appartenait qu'à elle.

    Aussi respecta-t-il qu'elle change de sujet. Lui offrir même une autre distraction de l'esprit en recommençant à piquer sa peau, attaquant la cuisse.

      - Ma dulcinée... Eh bien... Elle s'appelle Merveylle, et elle porte bien son nom ! C'est une magnifique jeune femme, douce, brillante et talentueuse. Cela est très récent et... Nous ne nous sommes même encore jamais embrassés à dire vrai, même si nous nous considérons tous deux comme un couple certainement. Mais j'aurai la chance et l'honneur d'être son cavalier au bal de clôture des joutes de Touraine... Qui sait, peut-être qu'alors...


    Cette touche plus légère lui fit retrouver un sourire béat. Il y a peu encore, il se targuait de vouloir rester seul. Il avait toujours pensé que le mariage et les enfants, ce n'était pas pour lui. Aussi, s'il avait déjà pu savoir de quoi l'avenir serait fait, il en aurait sans doute eu un rire nerveux !

      - C'est une belle histoire en tout cas, une saine relation jusque là, et ça fait du bien. Ça me change de toutes ces histoires compliquées que j'ai pu avoir par le passé, où tout se consume trop vite et fane aussitôt. Où ça va me mener, je n'en sans encore rien, mais en tout cas, elle me rend heureux de par sa simple présence et c'est bien là première à réussir ce tour de force.


    Toujours ce sourire béat, presque niais. Rien que parler d'elle lui remuait les tripes, cela pouvait se voir alors que les tracés majeurs prenaient place sur la cuisse de la rousse.

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Xandrya

    *tend le baton pour se faire battre* Mea maxima culpa JD DKR



    Aucun doute sur l'affection du ténébreux pour sa dulcinée, les topazes se posant sur lui lorsqu'il l'évoquait s'amusant de cet air niais qu'il arborait, il y a des signes comme ça qui ne trompent pas.
    La brûlure de l'aiguille dans sa chair détourna son attention sur le fait que de son coté il y avait bien longtemps que cette expression n'avait orné son faciès.
    Pas qu'elle n'aimait pas, mais plus comme avant, plus comme elle l'avait aimé lui pour tout un tas de raison.
    A son retour, il lui faudrait d'ailleurs s'assurer de ce qu'il était devenu, si son nom figurait sur une des pierres enveloppant le chemin jusqu'au manoir, en avoir le coeur net pour le laisser finir de se scinder complètement.

    Tourner la page définitivement sur un passé qui avait brulé en même temps que ses chairs ce jour là.
    Pour l'heure, le feu s'insinuait sur ses chairs, la cuisse avait été plus durement touchée pendant le feu qui avait envolé son présent, et la réponse à la question de Dekhaër trouvait là réponse, peau meurtrie plus profondément rendait la douleur plus cuisante.

    Tu as cet air benêt qu'ont les amoureux transis, ça te va bien au teint je dirais.
    Je la rencontrerais peut-être un jour qui sait...


    Se moquer du grand brun pour ignorer la douleur alors que la cuisse se teintait progressivement de sombres volutes abstraits, s'étalant sur sa peau sous son regard observateur de la transformation qu'il orchestrait avec beaucoup de dextérité.
    L'espace d'un moment, les azurés quittèrent sa résurrection pour s'attarder sur l'artiste, détaillant les traits de son visage, pourquoi ?
    Sans raison particulière, juste parce qu'à cet instant, il prenait une place dans sa vie dont il ne se rendait probablement pas compte, une reconnaissance qui lui resterait acquise ad vitam eternam.
    La rouquine avait bien des défauts mais pas celui de l'ingratitude, et même si plus d'un poignard, imagé ou réel, lui avait été planté dans les chairs, elle savait à qui devoir quoi, et le ténébreux sur l'instant allait être titulaire d'un compte créditeur avec largesse chez l'incendiaire.
    L'après-midi s'écoulait de piqures en discussion, la quasi intégralité de la jambe se voyant recouverte de sa parure d'encre, les deux protagonistes commençant à fatiguer, chacun à sa façon.

    Tu comptes rester ici pour reprendre tôt demain ou tu repars auprès de ta belle ?

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