Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] Faits d'automne : tombent, tombent les feuilles

Evroult
Tombent, tombent les feuilles rousses,
J'entends la pluie sur la mousse.

Tombent, tombent les feuilles molles,
J'entends le vent qui s'envole.

Tombent, tombent les feuilles d'or,
J'entends l'été qui s'endort.

Tombent, tombent les feuilles mortes,
J'entends l'hiver à ma porte.


Pernette CHAPONNIÈRE


[14 NOVEMBRE 1465, LA TRÉMOUILLE, MILIEU D’APRÈS-MIDI]
HEL. EVROULT. TAVERNE D'AUBERGE.


> Acte 1. Scène 1, 2.

Acte 2. Scène 1.

    Evroult lâche un grognement de rage en entrant dans la taverne, d'un coup de pied dans la porte, fonçant sur Hel sans lui laisser le temps de réagir. Il l'agrippe à la gorge alors qu'elle sursaute tant c'est inattendu.
    - Toi ! TOI ! Qu'as-tu fait ? QU'AS-TU FAIT ?!
    - Lâche-moi.

    Fou, Loupiot, fou. Il a les mains qui tremblent trop & l'onyx trop brûlant pour être consciemment capable de la relâcher. Il la pousse, faisant grincer la chaise.
    - Comment as-tu pu ?! COMMENT AS-TU PU ME FAIRE ÇA ?! à MOI ?!
    - LÂCHE-MOI.

    Elle lève deux poings vengeurs pour repousser la silhouette de toutes ses forces, & manquant de se prendre un poing, par réflexe & de colère intenable, il la gifle en ôtant sa main de sa gorge.
    - J'étais prêt à tout ! à TOUT ! Et quoi, quoi ?! Tu n'en as rien à foutre ?! ça t'amuse peut-être ? Il était bon au moins ? IL ÉTAIT BIEN ?! IL T'A FAIT JOUIR J'ESPERE ?! PUTAIN DE TOI !
    Elle se dresse de toute sa stature, l'œil froid et fou devant la violence qu'il lui réserve.
    - QUOI ?
    Il ricane faussement, l'invective d'un mouvement de menton.
    - Ah ils sont beaux tes sermons, elles sont belles tes valeurs, MAIS PAS POUR TOI, hein ? TOI TU PEUX BIEN FAIRE CE QU'IL TE PLAIT ! T'es au-dessus de tout, c'est ça ? C'EST CA ?!
    - Qu'est-ce que tu racontes ? Hein ! Qu'est-ce que tu racontes ?!
    - Allez, dis-moi ! Vas-y, trouve-moi une excuse. Je t'écoute. Tiens,
    grogne-t-il en lui balançant l'un des mots & une mèche de cheveux, ça t'aidera peut-être à trouver les bons mots !
    Elle les saisit à la volée en les reconnaissant sans peine & blêmit presque aux mots qu'elle reconnaît aisément. Il prend une voix mielleuse, récite comme un poème les mots qu'il a déjà trop lu.
    - « M’offriras-tu peut-être, pour meilleur sceau, de blanc une nuit. Et pour meilleur blanc onguent ta… » LA PUTAIN DE TOI !
    Il s'agrippe les cheveux, fou de rage, fait un tour sur lui-même & vient l'agripper par le bras avec cette force violente, dangereuse parce qu'incontrôlable.
    - JE T'ECOUTE PUTAIN, J'T'ECOUTE !!!
    Roide dresse toute sa froideur à son encontre, se dégageant de son bras pour le pointer d'un doigt accusateur.
    - Comment as-tu oser fouiller dans mes affaires ?!
    - Pardon ? PARDON ?! COMMENT J'AI PU ?! Quoi, tu comptais me cacher ça encore longtemps ? HEIN ?! C'est quoi, ta porte de sortie ?! TA VENGEANCE ?
    - Tu n'avais PAS à fouiller dans mes affaires !
    - Ou bien ça a commencé avant, bien avant ?

    Il ne l'écoute pas, hausse la voix pour couvrir ses invectives. Qu'elle lui rejette la faute, pour lui, c'est le comble.
    - Je fouille dans tes affaires si je veux, TU M'APPARTIENS !
    Elle pousse Evroult d'un poing rageur, la lippe tremblante de rage.
    - NON. Je ne suis pas ta CHOSE.
    Il agrippe son poing, la rattrape à la gorge pour la plaquer brutalement au mur. Elle étouffe un hoquet de stupeur quand son dos heurte la dureté du mur et s'agite sous son bras, l'œil fuyant d'anxiété.
    - J'étais prêt à tout pour toi, A TOUT, & toi quoi ? QUOI ? tu vas en baiser d'autres ?! Ne détourne pas le sujet Hel, oh non, OH NON ! C'est toi qui trompes, c'est toi qui mens, putain... putain... PUTAIN DE TOI ! Réponds... RÉPONDS !!
    - Je n'ai RIEN fait ! RIEN !


[...]
Acte 2. Scène 2.


    Il crache à son oreille son souffle brûlant de rage.
    - Ne me mens pas... pas quand j'ai vu... pas quand je vois... des mèches de cheveux… des fleurs séchées... hein... ça t'excite, hein ? c'est ça ? ça te rappelle à son bon souvenir ? HEIN ?!
    Il resserre son emprise, doigts serrant la gorge frêle avec une passion bien plus destructrice qu'à l'accoutumée. Si bon qu'ils sont à se consumer en couche, voilà qu'ils s'en brûlent les ailes loin de la tendresse épaisse d'un édredon douillet.
    - LÂCHE-MOI ! LÂCHE-MOI IMMEDIATEMENT !
    Elle s'agite sous ses doigts, les deux agrippant son torse pour mieux le repousser.
    - QUOI ? Pour que tu ailles te faire tringler dans la première venelle venue ? quoi, toi aussi tu te fais payer, jolie blanche ? ça te fait quoi, hein ? DIS-MOI !
    Evroult la relâche soudain, reculant de deux pas, ouvrant les bras, mains ouvertes comme s'il allait l'accueillir. Son regard brûle de la même rage haineuse, mais le minois déformé de colère s'est paré d'un rictus presque amusé.
    - Tu veux que je te mette en contact avec des maquereaux, peut-être ? ça te ferait plaisir, hein ? ça te ferait du bien ?
    - Je ne me fais pas baiser. Par PERSONNE.
    - Ou bien, peut-être as-tu oublié son nom ? Tu l'aimes peut-être ? hein ? TU L'AIMES ?! Dis-moi ? tu l'aimes comme moi ? tu l'aimes plus que moi ? ah oui...plus... toujours plus... parce qu'il est quoi, barbu ? musclé ? plus fort ? plus beau ? Il te fait te sentir en sécurité, hein, il te protège ? IL TE DOMINE ?!

    Pernicieux, il reprend les mots qui l'excitaient la veille à peine & qui soudain prennent une toute autre saveur, âcre & écœurante.
    Elle serre les poings et s'avance, à son tour folle d'une rage qui grandit. Elle saisit la joue et le gifle. Lui, lâche un rire grogné à la baffe qui claque, passant sa main sur la joue malmenée en la regardant sombrement.
    - Personne d'AUTRE ne m'a touché.
    - Menteuse... menteuse... MENTEUSE !

    Il fait se heurter leurs corps alors qu'il la saisit à nouveau, agrippant ses mèches courtes pour lui faire basculer la tête en arrière & avoir chemin libre jusqu'à sa gorge. Il inspire à son cou, y glisse un pouce sans douceur.
    - Je te trouvais changée... différente... plus froide... plus distante... mais ça n'avait rien à voir avec moi, hein ? RIEN DU TOUT ! là, je comprends... ah oui, je comprends... c'est son odeur, que je sens, au creux de ton cou ?
    Hel a le corps qui se fait réceptacle de sa folie, dans l'élan le bras se lève et les doigts saisissent ses cheveux qu'elle tire en guise de défense.
    - C'est FAUX !
    - C'est son parfum, que je sens entre tes cuisses quand je te prends, maintenant ? HEIN ?
    Il cherche à agripper son bras vengeur pour se libérer de son emprise, revient serrer le cou frêle pour la faire lâcher, inconscient de la brutalité de ses gestes.
    - Je lui ai dit NON. ALORS CESSE ! Je n'ai PAS à me justifier !
    Evroult la bouscule & sans même lâcher le cou emprisonné, lui balance une claque bien plus forte que la précédente. Hel serre, tire ses cheveux avec violence pour le faire cesser, les doigts s'écorchant finalement à sa nuque.
    - TU AS TOUT A JUSTIFIER ! TOUT !
    - NON ! RIEN !

    Il la relâche en la poussant violemment contre le mur, encore, lâchant un grognement de douleur en passant sa main dans sa nuque balafrée. Elle gémit de surprise, de douleur à la gifle douloureuse qui orne maintenant sa joue. Une paume s'y porte pour saisir la douleur comme pour mieux la faire disparaître.
    - Avoue... avoue... avoue au moins. Ne me fais pas l'affront de me mentir, AVOUE !
    - JE LUI AI DIT NON. C'est la SEULE vérité.

    Il recule, lentement, mépris imprimé sur ses traits. Il fait sa voix mielleuse.
    - Soit... soit... soit... Soit. Tu lui as dit non. Non pour cette fois... pourquoi pas pour la prochaine ? tu lui as dit non. Tu l'as regretté, hein ? t'as regretté de lui avoir dit non ? il était beau. Hein, il était beau ? il t'a plu. Avoue. Avoue, tu l'as aimé. Tu l'aimes encore. TU AS TOUT GARDÉ !!! Il te manque ? Oh, il te manque... affreusement... tu penses à lui, quand je te baise ? dis-moi, quelle position te le rappelle le plus ? mhm ?
    La chaise sur laquelle il a buté en reculant se voit balancée sur la blanche. Elle ne la voit pas venir, et voit ses jambes coupées par l'élan. Elle s'écroule, la lèvre baisant le rebord de la chaise dans un reflux de sang imprévu.
    Il fait un pas soudain, criant un « Hel ! » en la voyant s'écrouler. Il voudrait se jeter contre elle pour vérifier qu'elle va bien, mais entre eux se dresse un bout de fleur séchée. Il se saisit de la chaise & la balance plus loin, dominant de toute sa hauteur la blanche au sol.
    - Allez, relève-toi ! RELÈVE-TOI PUTAIN !
    Elle se tient la bouche pour toute action, essayant de contenir le sang qui goutte de sa lèvre éclatée. Les yeux brassent le brasier de son énervement quand enfin elle daigne en poser un sur Evroult.
    - Va te faire FOUTRE !
    Il laisse éclater un rire puissant & sans-joie en s'accroupissant pour mieux lui faire face, & souffle :
    - Je ne te retourne pas le conseil, tu ne m'as pas attendu.
    - Il n'y a eu que TOI et VOIS comme tu es !

    Elle grogne et à présent qu'il est proche d'elle, une paume se saisit de son col tandis que l'autre le gifle encore, traçant sa forme emplie de sang sur sa joue. Il n'a pas l'équilibre qu'il faut & tombe en arrière à la secousse, l’entraînant dans sa chute par le poignet agrippé pour se rattraper. Elle s’étale sur lui, laissant une traînée rougeâtre sur sa chemise.
    - Peut-être que moi, je baise ailleurs, mais toi, TOI tu AIMES ailleurs !!
    Elle s’éloigne en rampant à quelques pas de là, mais il la rattrape par la cheville en se retournant, & la tire vivement vers lui. Elle se sent happée par l'arrière et se retient d'un poing pour ne pas baiser le sol encore.
    - Je n'AIME PAS !
    - Alors pourquoi garder TOUT ÇA, HEIN ? Si ce n'est par sentiments, POURQUOI ?!

    La cheville féminine se tire d'un coup sec avant qu'elle ne le pousse d'un peton bien placé. Lui, se prend le talon solide en plein dans l'œil, & il pousse un hurlement de rage & de douleur mêlées en relâchant tout pour se tenir le visage. Elle dresse un œil sur lui en se reculant lentement, mettant la distance nécessaire entre eux.
    - J'avais dit non avant que tu ne sois à Limoges. IDIOT !
    Brève accalmie, peut-être. Il se roule au sol & se laisse retomber sur le dos, essoufflé & choqué par le coup reçu. Il s'étale le sang d'Hel sur la gueule en voulant se masser l'œil.
    - Ainsi... ainsi tu as bien profité de mon absence quand moi, MOI, grogne-t-il en se levant vivement pour lui faire face, moi je ne pensais qu'à TOI !
    - Je n'ai rien FAIT ! Quand toi tu baisais PARTOUT !
    - Moi... moi... MOI j'étais prêt à TOUT arrêter ! TOUT, tu m'entends ?! TOUT pour te retrouver, TOUT !
    - TU MENS ! TU MENS, TU MENS, TU MENS !


[...]
Acte 2. Scène 3.


    Acte pitoyable s’il en est, il l'agrippe à la taille, tête en son ventre comme pour mieux la posséder, serrant avec une force de forcené.
    - Jamais. Jamais, jamais, jamais !
    Elle hoquète tant la force enserre sa respiration. Elle s'agite, elle pousse dans l'espoir de mieux souffler.
    - Lâche-moi !
    - JAMAIS !
    - Tes insinuations, ton attitude, ton… tes... LÂCHE-MOI !
    - NON ! NON, NON, NON, NON ! tu ne m'échapperas pas !
    - Je ne suis PAS ta chose.

    Ses mots semblent soudain lui faire de l’effet. Il la relâche, enfin, dans un air de dégoût qu'on ne lui connait pas. Il a l'impression de respirer l'odeur d'un autre sur ses fripes, & il recule avant de se lever, désorienté. Elle, porte un œil encore haineux à sa silhouette, un doigt tâtant sa lèvre gonflée.
    - Tu... ton... tu...
    - Quoi ?

    Il se tait, semble tourner sur lui-même, étrange manège d'enfant misérable. Il avance jusqu'au comptoir, se tient au bois pour attraper une bouteille, qu'il boit au goulot. Longuement. Désespérément. Ça a le goût de cendre, mais il n’en grimace même pas. Hel se redresse finalement au prix d'un effort qui lui semble invraisemblable, le corps endolori, elle s'éloigne. Suivant ses mouvements d’un œil, haine imprimée à la pupille, il reprend une gorgée.
    - Tu n'écoutes rien, tu n'as que ta folie idiote.
    - Toi, tu te crois parfaite. Toi, tu as le droit. Moi, non ? ah ! tu manies bien l'ironie.

    Il a baissé d'un ton & ses mots, désormais, sortent en un souffle erratique d'entre ses lèvres craquelées.
    - Je n'ai rien fait. J'ai dit non.
    - Tu aurais voulu le laisser faire. Hein ? Tu ne m'as pas répondu. Il te plaisait, hein ?
    - Non, je ne l'ai pas laissé faire.
    - Tu aurais voulu... tu aurais voulu. Tu n'as pas à te justifier ? moi oui, toi non ? tu as tout à justifier. Pourquoi garder ? pourquoi ces lettres ? & les cheveux, hein ? les fleurs séchées ?
    - Les mèches n'ont rien à voir, les fleurs non plus.

    Evroult détourne le regard, les yeux rouges & humides, & les mains tremblantes. La fureur est retombée, la douleur de ce qu'il juste être trahison ne fait qu'augmenter. Il boit. Encore.
    - Ah. Parce qu'il y en a plusieurs, alors. Plusieurs... bien sûr... plusieurs.

      Dana entre dans la taverne.


Rideau sur l'acte 2.


Des 4 mains des JDs Hel & Evroult.
_________________
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)