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[RP] Le Roncier

Nikkita
Je potionne, je potionne...

Heureusement, cela la passionne.
La dernière goutte de l'élixir patiemment élaboré disparaît entre les lèvres de la brune qui retient une grimace, immédiatement remplacée par un léger sourire. La préparation est amère... Bien moins cependant, que la dernière maladie qui l'a clouée au lit quand ses poulaines ruaient d'impatience à galoper sur les chemins pour y rejoindre ceux qui lui sont chers.
Elle est à présent vaccinée. De tout. Ou presque...
Nul vaccin à ses propres défaillances, que son oeil clair examine sans complaisance. Imparfaite, trop sauvage, capable du pire sur une blessure, du meilleur sur un sourire de l'âme. Ecossaise, comme l'a taquinée Clo, spécialiste en seaux d'eau glacée déversés par une sauvageonne avant qu'elle ne consente à venir flairer, méfiante, la main tendue, et se laisser, peu à peu, apprivoiser...
La vie, elle-même, Sub ? A l'origine il y avait Sub, impudent chercheur es vagabondes, et la mémorable gueulante servie chaude à Nîmes, pour ramener le regard d'eau claire obstinément détaché, jusqu'aux frontières de l'humain... De ses plus hauts sommets jusqu'à ses plus profondes failles.
Sub...



Le 22 Mars 1466
Très chère vagabonde embourbée,

J'ai un peu tardé à te donner de mes nouvelles, tant je ne suis pas fier de moi. Voici pourquoi...

A l'Aube du premier soir la grosse marave allait bientôt pointer le bout de son nez et tous trépignaient à l'idée de se foutre sur la gueule ou d'évacuer tous les ressentiments et les frustrations accumulées durant l'année. Comme un pèlerinage, le tournoi de Genève attirait les foules et dieu ce que j'ai pu me sentir vivant à ce moment très précis où paradoxalement la mort m'épiait, plus proche que jamais.

Tu le sais, jouvenceau en herbe, j'espérais ce tournoi tout en corps à corps : placages au sol en bonne et due forme, bruissements de tissus, résistances pressantes, bras entravés, bouches bâillonnées, respirations saccadées, souffles courts mêlés... en résumé je l'envisageais comme une sorte de domptage impérieux d'ennemies récalcitrantes d'abord, puis dociles ensuite.

Bien sûr les habitués avaient tous démenti cette vision que j'avais idyllique des rixes programmées. Pour autant et ça ne t'étonnera certainement pas; jamais je n'allais pouvoir lever ma main sur une femme. Je les aime bien trop pour cela, au grand dam de Noé qui me supporte, je ne sais trop comment en y réfléchissant.
Pire que ça, et pour avoir assitée à quelques entraînements en tavernes tu le sais, elle s'était même associée à moi pour en découdre. Si c'est pas de l'inconscience ça !

Me connaissant, tu aurais peut-être pû essayer de l'en dissuader.
Pour le trajet tout d'abord. Montpellier, Genève et autant de possibilités de me perdre en route, évaporé que je suis, entre autres choses, à flâner nez au vent sous un arbre bourgeonnant, ou à me goinfrer de nougats comme j'ai pu le faire avec toi.
Pour le combat ensuite, ou le non combat précisément.

Bottes déchaussées, pouffles orange à points violets enfilées, j'étais fin prêt à assurer les arrières d'une N0ellie surexcitée au possible. Nos entrainements assidus en combats rapprochés allaient enfin payer !
Décision prise de nous séparer pour mieux encercler nos proies, nous voilà donc, manches remontées en train de nous enfoncer dans la pénombre de la nuit, à l'opposé l'un de l'autre.
Tout aurait été pour le mieux dans le meilleur des mondes si, une fois n'est encore pas coutume, mon satané sens de l'orientation ne m'avait pas joué un sale tour.
Loin de me retrouver perché sur la petite bute repérée un peu plus tôt dans la journée, me voilà donc sans le savoir à quelques enjambées de Fribourg. Certes le chemin m'avait semblé long, mais mon engouement avait eu finalement raison de mes réticences habituelles concernant la marche et les lumières de la villes m'accueillaient déjà.

Je venais de passer à côté de mon dépucelage. Noé abandonnée en proie à tout les brigands et bonimenteurs du coin... Argggggg, quel boulet ! Moi relégué à l'arrière garde, entouré des plus charmantes infirmières. Mince alors!

Rien de bien reluisant tu vois... Au final, je n'aurais comme toi qu'entendus les échos et les histoires de ce tournoi. L'année prochaine qui sait? Prépares-y toi! Par la peau de cul que tu vas y aller!

J'attends de tes nouvelles,

Ton boulet,

Sub





Le 25 Mars 1466
Très cher boulet itinérant,

C'est, tu t'en doutes peut-être, avec un sourire, que j'ai lu le récit de tes exploits. Je t'avoue même quelques rires ! Oh oui, combien je peux t'imaginer, sans en faire des tartines, en toute déconfiture en apercevant les lumières de Fribourg plutôt que les feux de l'action...
Enfin, des rires, ce n'est pas ce dont tu as du manquer...
Aussi j'épargne le mien à tes chastes oreilles et teinte mon sourire de tendresse, pour toi, éternel Egaré.
Mais pour ce qui est de ta proposition, non, ton invitation, que dis-je ? Ta sommation ! A venir au prochain tournoi, mon cher Sub, saches seulement que pour arriver à attraper une vagabonde par la peau du cul, il faut se lever tôt... Chose tu me diras, peut-être pas impossible à un boulanger...
Mes nouvelles...
Je conjugue le verbe potionner à tous les temps. Comment ça il n'existe pas ? Il existe, puisque je m'y emploie... Je prends soin de moi, au mieux. La porte du Roncier s'ouvre souvent sur une jeune rousse que j'avais rencontrée à Genève. C'est avec elle, jeune maman, qu'Aimé a soufflé, avec notre aide, l'unique bougie de son gâteau d'anniversaire improvisé. Elle s'est ouverte aussi - la porte ! - sur un homme qui semble avoir envie de s'occuper d'une vagabonde-immobile-médecin-et-mère un peu fatiguée.
J'ai vu Black hier. Il m'a donné de tes nouvelles. Il m'a dit aussi qu'il était heureux pour moi. Tout est bien... Il part ce soir pour Toulouse. Peut-être que nous arriverons à nous croiser et partager un verre avant son départ.
La vie...
Je t'embrasse, très tendrement mon Ami. Ma lettre a un peu tardé aussi. Cela ne veut pas dire que je ne pense pas à toi. Sûrement tu le sais. Tu connais la vagabonde...
Essaie de ne pas te perdre dans les nougats au retour !
Ta vagabonde potionneuse, et, non, pas seulement du dimanche...
Nikki


Je potionne, je potionne... Je potionnais... J'ai potionné...

Le cycle fixé par la caboche vagabonde vient de prendre fin avec la dernière goutte de cet élixir. L'autre préparation, celle promise à Clo pour lui éviter d'avoir un jour à faire un choix inhumain, bouillonne doucement dans le bocal de verre. Dans quelques heures, elle pourra lui donner le flacon, stabilisé et soigneusement étiquetté.
Tout est bien...
Et maintenant...?
Les poulaines se cabrent et ruent...
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