Judicael.
𝙰𝚌𝚝𝚎 𝟷. 𝚂𝚌𝚎̀𝚗𝚎 𝟷. - 𝚁𝚎𝚝𝚛𝚘𝚞𝚟𝚊𝚒𝚕𝚕𝚎𝚜.
Judicael - Hel
Judicael - Hel
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Hel est droitement assise, un godet entre les doigts et le regard porté au loin. Judicael le visage masqué, entre en silence. Tout en progressant vers le comptoir, Il la remarque, étire un sourire renard sous les entrelacs de tissus. Il mande une bouteille et un godet et vient s'attabler en face d'elle. Hel lève l'oeil frais pour le darder à l'entrant masqué.
Z'êtes bien matinale, la pâle.
A chacun sa version du matinal après tout.
Il retire ses gants.
Moui.
Hel croit saisir la voix sans certitude certaine toutefois. Lui, retire sa cape. son col.
Il est bientôt midi je crois.
Elle balaye ses cheveux courts de son minois et porte le gobelet à la lèvre fendillée. Lui laisse son fléau d'arme au sol dans un bruit métallique. Le brigand retire les tissus qui masquent son visage. La dévisage.
Qui t'a fait ça?
La pâle cueille le visage et la rousseur d'une oeillade appuyée. Roide regrette finalement ses courtes mèches, le cou marqué trop visible.
Hm. C'est sans importance.
Judicael fronce les sourcils. Sans importance, dit-elle...
Oh. Je vois.
Voilà. Il est contrarié. La réponse est trop nébuleuse pour être honnête.
Je le saurais.
Hel constate les sourcils froncés et penche le minois. Elle le regarde remplir son godet.
Et qu'en feras-tu ?
Il y boit, plissant un peu le front. Repose le contenant.
Cela dépendra forcément de la vérité.
Finalement, il se déride un peu, bienheureux en réalité de la revoir. Voilà quelques mois que leurs routes ne s'étaient croisées, à défaut de leurs plumes.
Si tu as raté une marche, je rigolerais un peu...
Ah. Je n'ai aucun soucis avec les escaliers moi.
Si ta coupe à la moine et ta peau pleine de bleuets et du fait de quelqu'un... Ma foi...
Le roux hume son alcool, et presque dans son verre déclare avec un naturel désarmant:
Je le tuerais.
Il sourit. Hel observe ses gestes avant de se décider à vider son godet. Lui, dos retrouvant son assise, la détaille, sans joie. Il ne pourra pas faire abstraction longtemps des bleus. Il minaude malgré tout à propos des cheveux:
C'est inhabituel...
Mais pas laid.
Le rouquin est en réalité frileux du changement.
Ah ! Mon profil est différent, c'est vrai.
Un moment de silence s'installe. Cael fume sans la lâcher des yeux.
L'Anjou alors.
Pourquoi l'Anjou?*
L'Anjou. L'épouse de mon frère voulait rendre visite à quelques amis.
Tu as un frère
J'ai saisi l'occasion de quitter Limoges.
Un frère. Elle a un frère . Il note le détail qui n'en est pas un.
Oui. .
Il ne peut s'empêcher de se demander, si tel est le cas, pourquoi elle a cette gueule d'enfant battu. Serait-ce son frère? Il regarde autour de lui, inspire profondément. Son propre frère et lui ne rataient pas une occasion de se remettre les idées en place à coup de beignes.
Nous avions rendez-vous mais visiblement, les autres ne sont pas encore là.
Ah. Vous avez pris trop d'avance alors. C'est donc pour ça l'Anjou ?
Ou alors ils ont eu des ennuis...
Le goupil aura bien tenté de leur écrire, mais n'a pas eu de réponse depuis plusieurs jours. Il ajoute simplement:
Ou un imprévu.
En vérité, il pressent qu'ils se sont arrêté cueillir des Mainois en route... Une petite distraction du groupe.
Ou un imprévu.
Ce qui revient sensiblement au même quand on est Pique.
C'est souvent le cas après tout.
Cael recrache un halo de fumée épaisse, malgré ses efforts, le sanguin n'arrive pas à s'apaiser de ce qu'il voit en face de lui. Et dans un soupir mortifié...
P'tain Hel...
Il secoue la tête, visiblement mal à l'aise.
Si tu ne me dis pas, je saurais d'une manière ou d'une autre...
Hm.
Hel pince ses lèvres. Il s'est radouci. En apparence. Elle aurait tort de croire qu'il n'obtient pas ce qu'il désire quand l'enjeu lui parait primordial.
Si je te dis que c'est sans importance, encore, tu ne vas pas me croire ?
Face à Hel; le roux a les zygomatiques qui frémissent un peu, il reprend une bouffée en regardant autour de lui. D'un geste sec termine son godet, récupère son barda qu'il fout sur son épaule.
Comme tu le souhaite.
Judicael fait une légère moue de dégout, brève, et se lève , sans oublier son arme. Elle secoue le minois et souffle : Quelqu'un était jaloux de toi.
Hel ne donnera pas plus, c'est déjà assez. Immédiatement il ralentit ses gestes, elle pince ses lèvres encore, avant de lever l'oeil sur lui. Le brigand secoue un peu la tête, mâche sa langue. Il souffle comme un buffle, à cette révélation qu'il n'attendait pas.
Y-a-t-il matière...
Il semblerait.
Momentanément, il reste face à elle, le coude remonté et la main retenant ses affaires, heureusement sans quoi il se tiendrait bras ballants...
Alors je prends ça encore plus au sérieux .
Nous en reparlerons.
Hel s'agite, mal-à-l'aise sur sa chaise. Il se retire, véritablement blessé.
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Allez Viens...