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[RP jeu] La Tour Infernale.

Benjen

      [Benjen/Vittorina – Extérieur du château ]

      Dé-Pi-Té … C'était le mot. Parce que faut bien le dire … Même bourré, défoncé, à l'article de la mort, coincé au fond d'un puits sans possibilité de remonter … N'importe qui sait qu'une chausse sert à rien ! Puis, le port de la chausse était quand même discutable. Les bottes, il n'y avait que ça de vrai !

      Il poursuivit donc son exploration en espérant que la donzelle ne le suive, ou pas, c'est pas bien grave ! Il rentrerait là-dedans, avec ou sans elle. La soif commença à se faire sentir, et alors qu'il guettait une possible faille dans le système de ses yeux d'ivrognes …



        -N'avez pas pensé à emporter un petit quelque chose à boire j'imagine ?
        - Il y a toujours les douves si jamais ... maugréa-t-elle dans ses dents


      Il en était certain même. C'est pas ce genre de donzelle qui part à l'aventure avec une gourde pleine de vinasse, ou d'un alcool quelconque … Et bien entendu, elle n'avait pas imaginé un seul instant qu'elle devrait palier à son côté tête en l'air à lui ! Tsssss … Toute des égoïstes !

      Ca commençait à cailler sévère dans le coin. Le Barbu tendait parfois l'oreille en entendant un bruit, s'arrêtait pour « tenté » d'examiner un possible passage … Quand soudain !



        -Stop !
        - Aieuuh ! souffla-t-elle


      La pogne fut, par mégarde, posée sur le poitrail féminin pour l'empêché d'avancer. Et le Barbu leva l'autre pour montrer une porte qui ne semblait pas être gardée …

      Dans le noir, l'italienne était rouge de honte, bien que le grand gaillard, n'avait même pas dû tiquer sur son geste, elle avait le bandage si serré qu'il n'avait rien dû sentir.. une poitrine, un dos, un mur, du pareil au même.



        -Là ! Suivez-moi …


      Sans tenir compte des éventuelles protestations féminine, il s'avança pour s'arrêter devant le sésame qui allait leur permettre enfin d'entrer, posant la mains sur la pognée …

      Vittorina s'arrêta de respirer. Elle se tenait derrière lui, cachée, presque accrochée à sa chemise, prête à déguerpir au moindre souci.



        -Voyez ! Quand vous m'faites confiance ! C'est moi qui choisit maintenant !


      Il ouvrit donc la porte, pour se retrouver nez-à-nez avec … Un couloir. Le sourcil se haussa, et il passa la tête par l'encadrement pour s'assurer qu'il était désert … Apparemment oui ! D'une main, il indiqua à la jeune femme de le suivre ...

      Sans faire d'histoire, elle lui suivit toujours d'aussi près, attachée comme son ombre.



        -Bizarre que ce soit pas gardé … Faut qu'on monte avant de se faire choper ! Par-là !
        - Soyez prudent tout de même, il n'y aura pas que des portes donnant sur des couloirs déserts ...


      Aussi discret qu'une femme dans un magasin de fringues en période de solde, le Barbu s'avança pour ouvrir une nouvelle porte qui lui inspirait confiance … Et de découvrir que la dite porte était celle des latrines ! Il se retrouva nez à nez avec une donzelle en train de se soulager … Les yeux s'ouvrirent grand, et le Barbu mit un petit temps à trouver quelque chose de cohérent à dire …


        -Euh … Bah … Euh … 'Jour ! Voici vot' commande !


      Il se tourna vers sa complice, et rafla la chausse pour la fourrer dans les mains de la donzelle.


        - Ma chaussure !!!
        -Bonne soirée !


      Et referma la porte en la claquant, avant de se mettre à courir …
      Vittorina avait tout juste eu le temps de se décaler un peu pour voir à qui et pourquoi on lui avait volé son trésor.



        -Courir ! Il faut courir !


      Avec toute la facilité de son vêtement, l'italienne se mit à courir sur ordre, hantée par ce qu'elle venait de voir, et avec l'envie furieuse d'en rire. Ils avaient couru tout droit, toujours tout droit, jusqu'à trouver une alcôve dans laquelle se cacher pour reprendre leur souffle et être sûr que personne n'était à leurs trousses.


        - je vous avais dit que la chausse servirait...néanmoins, vous me devez une paire de Touboulin maintenant. à défaut de parvenir à sauver madeleine et de rafler la mise, j'espère que vous avez quelques économies !



    Vittorina / Benjen 20: On ne vous a jamais dit de frapper aux portes avant d'entrer? Vous vous retrouvez nez à nez avec une personne qui soulage une envie pressante. ( Meabh)

    Ecrit à 21 doigts moins 1.


    _________________
    Arnauld
    3: un concurrent rate une marche et vous tombe dessus ( Erwelyn )


    N'écoutant que son courage, notre brave menuisier traversa la salle dans laquelle il se trouvait, n'y voyant pas plus clair que dans le trou du c** d'un dragon. Il y avait beaucoup de bruit tout autour de lui, et il était difficile de comprendre ce qui se passait. Tout ce qu'il savait avec certitude, c'était qu'il était à l'intérieur du château, que c'était aussi le cas d'autres candidats à la libération de la Princesse, que quelques gardes devaient continuer de se balader dans le coin, et que fichtre, son pied gauche allait bientôt geler. Il n'y avait pas idée de faire des sols en pierre glacée comme cela ! Niveau confort, on n'était loin d'être dans le nec plus ultra de l'architecture moderne. Sa maison à lui, au moins, avait du beau parquet chaleureux et des tapis moelleux pour les petits petons de sa femme, et c'était parfait. Finalement, les châteaux étaient bien trop surestimés.

    Sûrement pour se venger d'un tel dénigrement, le château en question lui expédia un joli bourre-pif - en réalité, à force d'avancer sans rien voir, il s'était pris un mur - et en guise de rire diabolique, il entendit s'élever non loin les cris furieux... d'un coq ? Mahaut de Nabinaud avait-elle décidé de se joindre à l'attaque, avec un mâle de Barbezieux comme arme suprême ? Ou bien était-ce cela, le cri du dragon ? Ce n'était jamais qu'un gros poulet avec des écailles, en un sens... Hé, peut-être que sa technique d'hypnose sur gallinacés serait efficace contre la bête ? Alors ça, si ça marchait, ce serait véritablement légendaire !

    Il en était là de ses réflexions quand, tandis qu'il longeait le mur contre lequel il s'était écrasé, ses mains rencontrèrent le vide. Il y avait un passage de ce côté-là ! Il prospecta du bout de son pied nu, identifia une marche, déduit la présence d'un escalier, et sourit victorieusement. Il avait sans nul doute trouvé le chemin vers la haute tour où Madeleine était enfermée ! Sans hésiter, il s'engagea dans l'escalier. Une marche, deux marches, trois marches, quatre, cinq, six, douze, vingt-trois... BAM !

    Qu'est-ce que c'était que cette horreur ? Une bouse de dragon, envoyée en sa direction exprès pour le faire tomber ? Était-il repéré ? En tout cas, cela avait fonctionné, et il dévala plusieurs marches avec cette masse étrange écrasée contre lui, en braillant des "aïe", des "outch" et peut-être même un ou deux "maman". La chose semblait faire des bruits également, mais il était trop occupé à souffrir pour en comprendre le sens. Ce ne fut que quand sa chute s'interrompit enfin qu'il se rendit compte que le projectile n'avait nulle origine dragonesque (à moins que la bête ait un régime et une anatomie très improbables), mais qu'il s'agissait d'une femme. Une vieille femme, même, avec des cheveux blancs, et des vêtements qui semblaient roses, mais il n'en était pas certain à cause de la pénombre. Pour l'instant, ses acolytes n'avaient pas encore rappliqué, alors il se sentit suffisamment hardi pour dire :

    - Oh, hé, oh, faites donc gaffe un peu, vous auriez pu me tuer !

    Voilà, il était grognon, maintenant. Déjà qu'il avait perdu une botte, il avait failli se briser les reins, sans parler du fait que le sol du château était glacé et que c'était très décevant, pour ne rien dire des cris de poulets du dragon gardien des lieux. Toute cette histoire commençait sérieusement à sentir l'arnaque.

    - Bon, ça va quand même ? Vous êtes pas une sorcière au moins ?

    Bah oui, qu'était donc une histoire de château, de princesse, de chevalier et de dragon, si on n'avait pas une bonne-femme aux cheveux blancs pour jouer le rôle de la sorcière ?
    _________________
    Hel_
      *

      Les blanquettes : Neijin et Hel.


      Chiens de faïence. La porcelaine de Limoges se jauge dans un silence aussi pesant qu'apaisant. Dans la défiance sororale, l'oeil reluit d'une fierté mal placée, l'attribut est agité sous le regard concupiscent de l'autre qui, pourtant, n'est pas en reste. Mèche par mèche, blancheur est posée sur l'épaule dans l'unique but de définir laquelle est la plus limpide. A ces sœurs trop inconnues pour se connaître, les premiers instants sont ceints d'une austérité dont l'unique but est d'éloigner pour ne pas avoir à accepter la vérité. L'une à la froideur d'un caractère emmuré quand l'autre accorde sa bonté d'un sourire bien placé. A leurs caractères contraires, les jeunes femmes se gardent de s'approcher, trop frileuses de s'apercevoir qu'elles pourraient être complémentaire. Nivéennes biches s'étendent de part et d'autre d'une auberge sans prendre garde au loup qui, trop attiré, pourrait s'attabler et hurler aux lunes son fiel amoureux. Sa face congestionnée expulse les effluves d'une haleine chargée et sans que minuit sonne déjà, le preux chevalier se transforme en soûlard invétéré. A son regard torve s'échappe les relents d'une lubricité mal maîtrisée et alcoolisée.


        « - Hé les minettes ! Vous n'voudriez pas m'donner le baiser d'la chance pour qu'je sauve la Princesse ? »
        « - Même pas dans vos rêves ... »
        « -  Soyez bonnes mes jolies, pensez à la Princesse ! »
        « - Quelle princesse ? »
        « - Ben une Princesse prisonnière dans une immense tour ! M'dites pas que vous n'avez pas entendu ! La Madeleine là, elle a été enlevée ! »
        « - Madeleine Deswaard de Noldor Firenze ?  »
        « - Pour sûr qu'c'est elle, pardi ! »
        « - C'est... Votre Madeleine, Hel ?  »
        « - Té. La bell' Madeleine là, elle sera à moi quand j'l'aurais sauvée ! D'ailleurs, faut qu'j'y aille. 'Faudrait pas que quelqu'un passe avant moi !  »


      Le rire gras s'échappe de sa gorge déployée tandis qu'il s'éloigne pour laisser les frelotes dans un nouveau tête à tête. Silence reprend ses droits. D'un geste précis, ils enveloppent les silhouettes présentes d'une froide distance et chacune, déjà, retourne à ce défi placide. Norvège et Normandie se jugent, toutes deux tant et si bien détestées, qu’exilées sitôt l'occasion présentée. Incapables de percer les barrières de l'inconnu pour s'estimer véritablement. A l'aubaine pourtant offerte de se reconnaître, cadette fait la sourde oreille. Alors, l'aînée se décide enfin a briser le silence.


        « - Je crois qu'il n'ira pas très loin dans cet état. Et si on part maintenant, on peut arriver avant lui.  »
        « - Soit. Allons-y. »


      _________________

      3 : Vous glissez dans les douves. Vous faites connaissance avec la faune locale.
      18 : Quelqu'un vide son pot de chambre par une fenêtre. C'est pour votre pomme.


      La bâtisse s'étend devant elles, l'aspect abandonné aurait pu avoir raison de leur ténacité, si déjà, les alentours ne grouillaient pas d'aventuriers tous aussi déterminés. La rançon de la gloire et les écus ont toujours su motiver flâneurs et audacieux. La foule se masse et s'avance dans un même élan, et pourtant dans chaque tête se développe un plan différent. 


        « - Bon. Vous avez une idée ? »
        « - Attendons juste un peu de voir ce qu'ils font, mais je pense qu'on peut essayer d'éviter la foule. Ou on fonce dans le tas. Comme vous voulez. »
        « - Ne vaut-il pas mieux les suivre ? Ils ouvriront la voie et nous n'aurons qu'à nous faufiler une fois entrées par une porte dérobée. »
        « -  Ce sera plus simple, oui. »


      Un mouvement de foule, voilà tout ce qu'il faut aux deux soeurs pour avancer. Discrètes, elles n'auront qu'à se faufiler et filer sitôt servies. La paire s'approche et jauge. Pour une fois ensemble et non à l'encontre, elles attendent que le flot, pris de vie, prenne d'assaut ce donjon qu'elles ne sauraient atteindre sans aide. Aux maigres silhouettes, l'intelligence est donnée. L'effervescence est palpable, le suspense rompt la réflexion des esprits au profit de la concentration.  Et le moment venu, elles s'élancent à la suite des autres en direction de l'entrée principale. Tous jouent des coudes et tentent des plans différents. Et si les deux soeurs n'ont pas vraiment réfléchis à ce qu'elles allaient faire à par suivre le troupeau, elles ne s'en sortent pas mieux que tous les concurrents. Même moins bien. La constatation est évidente quand d'un coup de coude mal placé, l'une vrille dans le vide entraînant, dans une solidarité sororale, l'autre par le bras. Un juron est étouffé alors qu'elles se retrouvent à nager tant bien que mal dans l'eau boueuse des douves. Si l'eau glacée les active pour sortir au plus vite, la faune habituée au climat ne s'échappe que lorsque les deux silhouettes s'approchent de trop près sans prendre garde. Surpeuplée, l'onde grouille d'une vie qu'elles ne désirent pas connaître. Associée à la lie du règne animal, ils n'en sont pas moins agressifs quand leur habitat est menacé. Et en l’occurrence, cette menace prend la forme de quatre cuisses frappant l'élément, les jupons relevés et la respiration essoufflée tant par l'effort que le froid ambiant.
      Quelques instants plus tard, c'est l'aînée qui sursaute et se met à gigoter de plus belle, jetant un regard à moité paniqué vers la cadette.


        « - AAH ! C'était quoi ça ?! Y'a un truc qui m'a touché ! 'Faut qu'on sorte de l... Là ! »


      L'index se tend pour montrer une petite porte close jusqu'à laquelle elles pataugent. Si jusque là elles avaient évité de poser le regard sur leur compagnons de baignade, le ragondin qui leur fait brusquement face ne peut paraître inexistant. Contrarié d'être ainsi dérangé, c'est sur la plus jeune que l'animal tente de se défouler pour protéger son habitat. Usant de ses chicots orangés pour tacher la blanche de rouge, elle ne parvient à s'en débarrasser qu'à l'aide d'un revers de poing dans le flanc de l'animal méprisant. Boueuses et peinant à reprendre leur souffle, elles parviennent enfin à se hisser jusqu'à la porte désignée. Alourdies par l'eau infiltrée en leurs tissus, les biches autrefois blanches se parent de nuances qu'elles n'auraient pas espéré. Loin du rose élégant d'une pommette rosissante, c'est le brunâtre qui habille leurs traits. Les jupons sont égouttés, les cheveux sont secoués d'une main rageuse, dans l'espoir de ne pas subir l'assaut des miasmes qui se tiennent tout près en ce début de l'automne. Si l'aventure commence mal, il est de nature à penser que la suite n'en sera que meilleur. Alors, enhardies à cette idée, les deux jeunes femmes pénètrent dans la cour centrale, un léger sourire étirant les lippes de la plus chaleureuse alors que la seconde arbore l'impavidité avec brio. Avec leur courage retrouvé, elles s'agitent et avancent, traversant aisément la petite cour en direction de l'escalier qui les mènerait non pas au septième ciel mais à la princesse tant convoitée. Si l'intimité n'est pas de mise encore, l'échange s'arme de chaleur à mesure qu'elles avancent dans cette mésaventure. L’ego laisse peu à peu sa place au début d'une complicité, les langues se déliant finalement pour une discussion libérée des conclusions trop hâtives.
       

        « - Avez-vous déjà entendu cri plus ridicule que le vô... »


      La phrase est étouffée dans un sursaut terrible quand à leur peau colle un nouveau liquide. Du haut d'une lucarne, celui qui s'est soulagé n'a trouvé de mieux que de libérer le contenu à une nature à portée de poignée. A défaut de nature, ce sont les deux soeurs qui servent d'exutoire. Réceptionnant le contenu du pot de chambre avec une grimace de dégoût, un haut le coeur s'empare d'elles alors que les émanations atteignent leurs narines. A défaut d'être lavées, les voilà rincées de la boue accumulée, nappées d'urines voilà qu'elles hument plusieurs mètres devant. Quand certains trinquent les amitiés à la pisse d'âne les soeurs, elles, fêtent le début de leur entente d'un baptême de pissat.

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    Meabh
    Meabh reprenait son souffle, mains sur les genoux. Les gardes tambourinaient à la porte et hurlaient pour qu’elle leur ouvre.

    Mais oui, bien sûr ! J’en ai rêvé cette nuit !


    Elle se releva et leur fit un dernier doigt d’honneur comme s’ils allaient pouvoir la voir à travers la porte. Autour d’elle, le chaos extérieur semblait s’être introduit à l’intérieur de la cour centrale. Elle allait devoir la jouer fine et passer l’air de rien devant tout le monde. Elle n’est pas bien grande, plutôt fine, si elle se décoiffait, elle ressemblerait à n’importe quelle servante ou cuisinière qu’on pouvait trouver ici. Voilà, c’est ça, elle allait devoir se faufiler entre les autres participants. Et rapidement ! Mais heureusement, elle n’était pas venue sans ses potions. Elle avait prévu le coup. Il lui fallait une potion de courage, une de rapidité et une de force.

    La besace pesait lourd sur sa hanche mais c’était pour la bonne cause. Elle se cacha dans un coin et sortit une des longues fioles qu’elle avait emmenées.


    La rouge, non. Euh … Ah oui, la bleue !

    Sans attendre, elle en but le contenu d’une traite. Le temps que fasse effet la potion qu’elle pensait réellement magique pour le coup, elle enleva les fleurs de ses cheveux, elle défit ses nattes et les regroupa en une masse informe comme celle que portait les servantes. Son ventre se mit à gargouiller étrangement.

    C’pas déjà l’heure du gouter pourtant !

    Sans vraiment l’écouter, elle continua de se recoiffer. Il fallait vraiment qu’elle le veuille pour se faire un truc aussi hideux. Heureusement que personne ne tirerait son portrait une fois en haut. Sauf que la mixture continuait à faire effet et son ventre commença à lui faire terriblement mal. C’était comme si des dizaines de leprechauns lui couraient dans les intestins pour en faire des nœuds douloureux.

    Oh putain …

    Meabh regarda sa fiole et s’aperçut de son erreur. Elle avait pris le laxatif pour enfants qu’elle donnait aux petits de Lady pour les aider à soulager leurs maux de ventre. Par expérience, elle savait que cela pouvait vite devenir ... explosif ! La petite blonde se mit à courir aussi vite qu’elle put. Sans même s’en rendre compte, elle était arrivée au premier étage. Elle ouvrait toutes les portes pour trouver un endroit où se soulager. Elle se tenait le ventre, prête à se répandre partout sur le sol. Chaque porte donnait sur une chambre et elle allait se résoudre à faire derrière une tapisserie géante quand une toute petite porte lui fit de l’oeil. C’était sa dernière chance avant de se laisser aller et de connaître la honte et non pas la gloire !

    Heureusement, elle vit devant ses yeux, ses sauveuses. Des latrines presque neuves du siècle dernier. Si elle n’avait pas eu une diarrhée explosive, elle aurait pris le temps de les admirer. Mais à peine, assise, elle se laissa aller en soupirant de plaisir. Elle allait devoir utiliser une des longues lettres de Bobby pour essuyer son petit fessier délicat et fort heureusement, le jeune homme ne lui écrivait que sur du parchemin de qualité supérieure triple épaisseur pour que la plume ne le transperce pas.

    Alors qu’elle allait faire son office, la porte s’ouvrit violemment.


    -Euh … Bah … Euh … 'Jour ! Voici vot' commande !

    Interdite, Meabh le regarda sans pouvoir rien dire, les yeux ronds comme des soucoupes, choquée par la présence de ces deux personnes qui violaient littéralement son intimité. Sans se rendre compte de ce qui venait réellement de se passer, elle recevait une chaussure plutôt de bonne facture entre les mains avant de retrouver le calme, le luxe, la volupté et surtout la solitude de son lieu d’aisance.

    Une fois soulagée, elle attendit un petit moment avant de sortir. Faut dire qu’elle n’avait pas mangé que des boutons de rose avant de venir et que c’était la honte de laisser échapper une odeur pareille. L’oreille sur la porte, elle n’entendait plus rien du brouahaha ambiant et put s’échapper. La chaussure toujours à la main, tandis qu’elle la regardait de plus près, elle déambulait dans les couloirs. Elle tomba sur un escalier et commença à grimper.

    Sauf qu’encore une fois, elle n’était pas seule. Un grognement se fit entendre derrière elle et avant même d’avoir pu se rendre compte de ce qui la suivait, une horde de chiens sauvages se mit à lui courir après.

    AAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH !!

    Elle lâcha un long hurlement qui la suivit dans les couloirs du deuxième étage. La chaussure vola sur la truffe du chien le plus proche d’elle. Il se mit à la mâchouiller gaiement, redevenant aussi mignon qu'un chiot. Sauf que cela ne calma pas les suivants et elle devait faire un choix douloureux. Soit elle y passait et finissait là mangée par des chiens, soit elle sacrifiait sa bouffe pour qu’ils lui laissent le temps de trouver un endroit où se réfugier.
    La besace vola vers les chiens qui s’arrêtèrent pour renifler le repas de Meabh ce qui lui permit d’entrer et surtout de s'enfermer dans la première salle venue.

    Elle allait en crever d’avoir tant couru, elle en était sûre et certaine !



    Meabh 14: Tel un preux concurrent, vous passez devant tout le monde pour soulager non loin une envie pressante.
    Meabh : 8: Quelqu'un a lâché les chiens à vos trousses, vous vous sentez pousser des ailes.
    Maitre du jeu, incarné par L_aconit



    TROISIEME TOUR
    Les participants sont dans l'enceinte du château
    Ils tentent d'accéder au second étage.

    [ Ici, Là, Partout - Voix Off ]


    Littéralement pris d'assaut le castel n'avait plus rien d'un vieil édifice abandonné. En effet, le long des corridors venteux de longues complaintes semblaient faire écho à des cris d'effroi ou des aboiements enragés. Sur les murs de l'étage s'étalaient des rangées de torches, parfois allumées, offrant au visiteur leur lumière relative. Côtoyant les tapisseries sans âge, des tableaux aux sujets parfois intrigants jaugeaient de leur austérité figée le promeneur égaré... De nombreuses pièces jouxtaient les allées aux pierres parfois humides, dont certaines semblaient être un avertissement à ne pas y entrer. Sur l'extérieur du bâtiment où la lune avait repris ses droits en un magnifique disque opale, le lierre rampait jusqu'aux sommet de la tour de toutes les convoitises, tel un mille pattes géant prêt à l'engloutir. Chaque pas pour progresser vers les escaliers en colimaçon dans les tourettes étroites promettait la rencontre d'une dalle descellée, d'un habitant à huit pattes dérangé ou de l'attaque inopinée d'une odeur putride.


    La mort par asphyxie, vous n'y croyez pas?

    Hin Hin...
    Magdelon
    Vous passez devant les cuisines, attiré par l'odeur d'une poularde rôtie. Malheureusement tout cela n'est qu'une illusion! Le château est hanté qu'on vous dit.
    Vous oubliez que votre couvre chef ou à défaut vos cheveux sont facilement inflammable. Tiens , ça sentirait pas un peu le brûlé...? (Flambeau du concurrent au flambeau)


    Son stratagème semblait avoir fonctionné, et c'est au nez et à la barbe du couple étrange que Magdelon avait réussi à filer à travers les couloirs, s'enfonçant encore plus dans la noirceur de l'édifice. Pour l'instant, elle marche, craquements lugubres se faisant entendre sous ses pas et lui arrachant quelques grimaces, sans oser vraiment imaginer ce qui pouvait être écrabouillé par ses chausses. Ces couloirs ressemblent à des vrais labyrinthes, et la Berrichonne n'ose pas vraiment pousser les portes que ses doigts découvrent alors qu'ils la protègent d'un éventuel mur qu'elle pourrait se prendre dans la tronche. Non, non, ne pas ouvrir les portes, surtout pas ! C'est un coup à voir débarquer un mort-vivant, un fantôme, pire, un royaliste ! Mais alors que son petit pied butte contre ce qui semble être une marche, voilà qu'une merveilleuse odeur de poularde rôtie vient lui chatouiller les narines. Exclamation, forcément.
      - Oh la vache, j'ai la dalle !

    Parce que oui, la jeune femme a faim. Elle est en pleine croissance, elle ne mange pas beaucoup ces derniers temps, à peine quelques châtaignes grillées, et son ventre lui grogne que s'il n'y a pas un détour vers les cuisines du bouge sur le champ, il va se foutre en grève. Magdelon grimpe les marches, mue par la seule faim qui lui tenaille les entrailles. De la bave commence même à couler le long de sa joue, enlevée d'un geste par une manche crade d'avoir trop traîné sur les chemins et frotté contre les murs de ce château pourri. Oh oui, oh oui, crie son estomac alors que l'odeur se fait plus forte, que ses narines frémissent d'envie, qu'elle pourrait tuer père et mère pour bouffer une putain de poularde rôtie. Enfin, les siens sont déjà morts, donc... Et là, alors que son cœur va défaillir, que ses jambes ne la portent plus tellement l'idée même de croquer dans une chair moelleuse et graisseuse à souhait est forte, voilà que le précieux sésame se dévoile à elle. Une cuisine, rien que pour elle !

    Magdelon exulte. Magdelon grogne de bonheur et d'envie. Magdelon... déchante vite. Les casseroles sont balancées à travers la pièces, les marmites vides valsent d'un coup de pied, les tiroirs sont jetés au sol. De bouffe, il n'y a pas, même l'odeur alléchante s'est envolée. La Berrichonne enrage et gueule un bon coup.

      - Bordel de château de raclure de latrines de catins de chiottes !

    La faim fait perdre tout ses moyens, c'est bien connu. La brunette peste encore, la truffe basse et les yeux fous, et décide de continuer son chemin, jetant un coup d’œil hargneux à cette foutue cuisine qui l'a fait tourner en bourrique. Le seul point positif c'est que ses yeux se sont peu à peu habitués à l'obscurité. C'est étonnant à quel point d'ailleurs tout lui semble plus clair, plus lumineux, comme si un de ses sens avait décidé de se développer d'un coup. Magdelon a déjà essayé de passer une journée les yeux bandés pour réussir à être aussi intelligente que Falco, mais là, ça semble vraiment fonctionner. Fière de son nouveau pouvoir, la Berrichonne avance, distinguant à présent les murs, le sol, les portes plus distinctement. Et c'est étrange comme tout semble mouvant, comme tout semble...
      - Aaaaaaaaaaaaaah !

    Un cri surgit de sa gorge alors même que Magdelon comprend pourquoi tout bouge. Le sol reste immobile, mais c'est ce qui est dessus qui est en déplacement. Et ça a plutôt l'air de ramper, de griffer le sol, de courir partout avec tout plein de pattes. C'en est trop pour elle, et dans un ultime sursaut de survie, la brunette se met à courir sans but, voulant juste fuir la vision d'horreur de ces bestioles grouillant absolument de partout. Et dans sa course, elle ne voit pas la personne arriver en face d'elle, munie de la lumière qui, en fait, éclairait tout depuis le début. Oui, pour son super pouvoir, Magdelon peut repasser. Mais il n'empêche, pour l'heure, fallait juste se barrer de là et fuir ces ignobles petites bêtes. Quitte à les cramer, oui, les cra... d'ailleurs, ça sentait carrément le cramé par là. Un coup d’œil à droite, un autre à gauche, la narine qui renifle, une odeur de cochon grillé qui vient lui titiller le pif. Et enfin, ses yeux qui se lèvent pour réaliser que ce sont ses propres cheveux qui sont en train de brûler. Elle brûle !
      - Aaaaaaaaaaaaaah !

    Ouais, ça va devenir une habitude de gueuler comme un putois. Sentant que ça commence vraiment à sentir le roussi, elle a l'ultime réflexe d'enlever sa cape et de la coller sur sa tête pour étouffer les flammes qui meurent en un soubresaut, mais non sans dégâts. La moitié de sa crinière est partie en fumée et elle pue le cochon mort. C'est donc un regard noir qui se pose sur le fautif, à savoir la personne qui tient la torche, encore allumé, elle.
      - Non mais tu peux pas faire attention, non ?! Danger public !
    Erwelyn
    Ils étaient entrés, oh oui, ils étaient entrés ! Sûre de son réussissement, Lynette avançait, Firmin-Nicolas devant et Jean-Edouard-Charles fermant la marche, comme prévu. Bon, la seule galère dans l'histoire c'est qu'elle n'avait pas pensé à se munir d'une torche pour y voir quelque chose, du coup elle devait compter sur ses deux serviteurs pour se prendre les murs et sécuriser l'avancée. Le petit groupe, après avoir erré un bon moment au rez-de-chaussée, ouvert des portes, lancé des « Oh pardon messire » lorsqu'ils étaient tombés sur un homme aux latrines et avoir fait elle-même un arrêt pipi dans un coin, tomba enfin sur un escalier qui semblait mener à l'étage supérieur. La princesse s'en frotta les mains, commençant à grimper les marches deux à deux pour arriver plus vite en haut. C'est qu'il était hors de question que ce ne soit pas elle qui puisse sauver sa filleule, non mais !

    Elle était tellement pressée que sa botte dérapa sur une marche qui devait sans doute être remplie d'un truc tout gluant, et que son corps versa en arrière avec un cri de surprise. Jean-Edouard-Charles ne fut pas foutu de la rattraper dans sa chute, mais heureusement, quelque chose d'autre l'amortit. Après quelques grognements dus aux multiples chocs reçus pendant le plongeon, Lynette finit par atterrir directement sur un truc assez mou, à savoir un homme. Bien pratique qu'il se soit retrouvé là, tout de même ! Elle se releva aussi vite qu'elle put, essayant de paraître fière comme un bar tabac, le menton haut même si les douleurs se faisaient ressentir un peu partout.


    Eh Oh, jeune homme ! Comment vous parlez à une princesse vous ? Uns sorcière, je te jure, pfff. Jean-Edouard-Charles, expliquez-lui le protocole pendant qu'on continue, non mais !

    Et Lynette aurait pu continuer longtemps si son regard n'avait pas été totalement attiré par une sublime tapisserie posée sur les murs, où, elle l'aurait juré, gambadaient des poneys dans la prairie.

    Hiiiii regardez ! Cette tapisserie est tout bonnement magnifaïïïqueuuuh ! Qui a eu la géniale idée de la disposer là ? Mon guieu, cette finesse de réalisation, et tous ces poneys qui courent partout ! Firmin-Nicolas, je la VEUX ! Décrochez-la pour qu'on parte avec et...

    Bim elle se cassa la gueule une deuxième fois, sa main parcourant ladite tapisserie venant de pousser un genre d'ouverture donnant sur une autre pièce. Se relevant encore, la princesse s'épousseta, zieutant celui sur qui elle était tombée.

    Haaaan, vous croyez que c'est un passage secret ? Je vais voir !

    Et c'est ainsi que la Corleone s'engouffra dans le noir pour poursuivre ses investigations.

    Vous ratez une marche et tombez sur un concurrent (Arnauld)
    Ho la belle tapisserie... Tiens, une porte!

    _________________
    Lilas
    Lilas entra sans encombre dans le château par une fenêtre, après avoir cassé un carreau. De ce coté là du château, elle était déjà au 2ème étage. Elle fut frappée par le brouhaha ambiant : les autres concurrents étaient déjà dans la place aussi. Sans chance, son expérience ne suffirait pas à ramener un butin. Allait-elle décider de courir à la rescousse de la captive ou chasser les trésors? Tout à ces reflexions, elle se prit les pieds dans un coin de tapis qui rebiquait et s'affala de tout son long en soulevant un énorme nuage de poussière. Si elle avait pu se voir dans un miroir, Lilas ne se serait pas reconnu : 2 yeux bleus au milieu d'un visage gris à faire peur

    1: vous vous prenez les pieds dans un tapis lamentablement.
    Sassha
    Pied à terre peu rassurée. Ce n’est pas qu’elle panique au moindre bruit mais l’idée d’un revenant lui glace le sang plus qu’elle veut se l’avouer. Elle ravale sa salive, lisse sa cape pour se vider l’esprit et suit à la lueur faible de la flamme, l’anglais qui se joue d’elle. En d’autre instant elle aurait fait fi de la fable et foncer tête baissée vers l’entrée du château.
    Ils existent dans les contes. Un pas de plus et elle se rapproche de l’homme sans plus d’arrière pensé que fuir le courant d’air qui lui chatouille le cou, hérisse sa chair et lui soulève le cœur. Ah non c’est l’anglais.


    Vous auriez pu vous retenir ! Les azurs finirent par distinguer une porte ouverte par ses soins, elle mis peu de temps à comprendre d’où vient l’odeur et mis un coup de coude dans les cotes anglaises en s’empourprant.

    Mais non ! J’ai..ça ira ! Et puis avancez on ne va pas rester la.

    Le nez se détourne fuyant l’odeur et la voici entrainée vers une autre entrée. Beaucoup plus grande, moins odorante et jadis sans doute belle. Comme l’escalier qui grince au moindre de leur pas, rien de mieux pour réveiller les morts. La main se resserre dans sa jumelle face au dédale de portes qui s’offre à eux et l’esprit ambroisien vagabonde imaginant se qu’ils pourraient bien trouver dernière chacune d’elle. L’Ecureuil hésite puis soudainement elle décide d’en ouvrir une au hasard, la seconde sur la gauche qui semble plus vieille que tout le reste de la bâtisse. Son aspect fait tache et l’attire. D’une main aventureuse elle l’ouvre en se tournant vers son compagnon.

    Je parie que c’est par là.

    Une bourrasque la prit par surprise, le pied en avant ripa et Sasha en perd son équilibre au dessus d'une fosse béante. La main s'agrippe un extremis à celle de l'anglais, l'autre dans le vide. Était-ce son heure là-maintenant au beau milieu de nul part avec un inconnu. Triste fin. Une vie à peine entamée, à peine consommée, elle n'avait rien accompli hormis son fils. L'esprit de la rousse refusa net, elle ne finirait pas sans profiter de sa vie. De justesse elle retrouva un semblant d'équilibre et fini le séant à terre au pied de l'anglais.

    Matthiew et Sasha:
    Phase 1 : Vous ne trouvez pas l'entrée principale, vous finissez par trouver une petite porte cachée par la végétation, des latrines.
    Phase 2 : Vous accédez comme une fleur au premier étage
    Phase 3 : Sûr de vous et déterminé, vous poussez une porte donnant sur le vide et vous rattrapez de justesse pour ne pas vous écraser en contrebas.

    _________________
    Gysele
    "6: Vous balancez des oeufs pourris trouvés dans la cour sur un chien qui tente de vous poursuivre."
    "16: Le vent s'engouffrant dans les meurtrières vous fait penser à une complainte angoissante. Vous rebroussez chemin pour passer ailleurs."


      T'as quinze ans, Gysèle. Non, tu en as cinq en fait. Retour en arrière presque savoureux, te ramenant à de brefs moments joyeux passés en compagnie de ton frère dans les rues de Paris. Là, dans ces ruelles empestant la crasse et la débauche, vous vous trouviez de quoi jouer avec n'importe quoi. Votre victime du jour ressemble fortement à ces proies improvisées que vous pouviez vous trouver à l'époque. Et même si vous ne la connaissez pas, même si cette jeune femme ne vous a strictement rien fait, ça te fait juste glousser comme une idiote de voir ton frangin l'attaquer à coup de minuscule caillasse. Ce que tu es exaspérante, parfois Gysèle. Un coup femme, un coup enfant, t'oscilles entre deux eaux et visiblement la Princesse ne mérite pas ta maturité. Agrippée au bras fraternel, tu es en train d'essuyer une larme au coin de ton oeil quand la donzelle s'exclame et pointe un endroit derrière vous. Et parce que t'es pas concentrée, parce que la présence de ton frère à tes côtés te rend dissipée et aussi parce que Magdelon est plus ou moins convaincante, tu te retournes les yeux écarquillés, tirant sur le bras de Louis-Marie en même temps.

    Si Gysèle a cinq ans, toi, LM, tu en as deux. Deux et demi, et le demi est important, à cet âge là. Tu es terrorisé par le moindre bruit, incroyablement crédule, les mains tremblantes, incapable de savoir comment tu tiens encore sur tes jambes. Un vrai bonhomme. Armé d'un nouveau caillou que tu t'apprêtes à lancer sur celle qui vous fait face, ton attention est d'abord distraite par les rires de ta soeur qui, quoique moqueurs, t'arrachent un sourire en coin. Dieu que tu aimes la voir rire. Et Dieu que tu as du mal à te concentrer sur quoi que ce soit pendant plus de trois secondes. Magdelon s'exclame et toi, perdant immédiatement ton sourire, tu te retournes vers la direction indiquée dans un sursaut de panique. Tes yeux se plissent et cherchent à distinguer, dans la pénombre, ce à quoi vous êtes censés faire attention. C'est-à-dire rien. Ou plutôt, tout. Tout ici t'angoisse, et chaque seconde passée dans ce château confirme tes regrets d'avoir accepté cette aventure. Tu n'aimes pas l'aventure. Même pour une princesse. Princesse que vous ne risquez pas d'être les premiers à sauver, d'ailleurs, puisque lorsque tu abandonnes ton observation intense - à contrecoeur, parce que tu n'es pas certain d'avoir envie de te faire attaquer dans le dos - tu constates que votre victime a disparu. Elle a fait diversion, et elle est partie devant. Bordel. Pris d'un nouvel accès de terreur face à cette soudaine absence, tu te tournes vers ta soeur.

      - Elle... elle... elle est passée où ? Tu crois que... qu'elle s'est faite dévorer ?
      - Dis pas de conneries ! Y'aurait du sang, de la chair, des os !

      Dis-tu en prenant un air effrayant, histoire de foutre une bonne fois pour toute les pétoches à ton frère. Chose que tu aurais détesté qu'on te fasse à toi, tu te serais alors certainement mise à bouder. Mais comme tu te crois tout permis et que Louis-Marie est souvent très laxiste avec toi, tu en profites, t'attendant à son célèbre froncement de sourcils qui t'amuses toujours beaucoup. Mais, comme vous n'êtes pas venus ici pour vous faire passer devant par la première demoiselle un peu plus futée que la moyenne, tu reprends la main de ton frère pour repartir à la découverte du château. Vous longez un mur de pierre, les sons lugubres t'incitent à te coller à lui, à moins que ça ne soit juste ton envie irrépressible de le sentir contre toi, même dans les situations inadaptées comme aujourd'hui. T'as vraiment un grain, Gygy. Et alors que tu t'égares à lui voler un baiser, puis deux, puis trois, un grognement vient t'alarmer et te fait passer de la case "désir" à "panique" en un rien de temps. L'ascenseur émotionnel provoqué par un hideux cabot sacrément impressionnant -non, nous ne parlons pas d'Evroult- tu recules lentement, la main fermement accrochée à celle de ton frère. Tu lui souffles, balbutiante :

      -Bor...bordel...LM....pourquoi...t...t'm'as fait venir ici....COURS !!!

    Quand quelqu'un te crie de courir, tu cours. Alors tu cours, LM. T'es pas le plus malin, mais tu as un instinct de survie aiguisé. L'esprit encore embrumé par les baisers de ta soeur - qui n'a vraiment rien de mieux à faire que de jouer avec tes nerfs alors que vous êtes en mission commando - tu cours tant que tu peux, sans lâcher la main de Gysèle. Vous arrivez dans ce qui semble être une cour et, essoufflé, tu t'arrêtes et lâches un instant ta soeur pour te concentrer sur ta respiration. T'es pas sportif, LM. Le front trempé de sueur, tes yeux parcourent ce qui se trouve autour de toi. Finalement, les couloirs glauques, c'était pas si terrible. Ici, il fait froid, la lune projettes sur les murs des lueurs étranges, et tu veux rentrer le plus vite possible. Sauf que, tout à ton observation et à ton stress, tu en oublies ce pour quoi tu courais. Il y a un chien, LM. Un chien, ou un loup, ou un ours, enfin un truc gros, moche et pas beau qui vous pourchasse et que vous n'avez clairement pas réussi à semer. Ta paume tâtonne dans le vide, désespérée, avant de retrouver sa jumelle. Vous ne le voyez pas, mais vous l'entendez. Il aboie, fort, et toi, comme pour lui répondre, tu cries, avec une voix on ne peut plus virile :

      - Mais p'tain, fais quelque chose !

      Et tu détales avec lui, comme un lapin. Sauf que si le sport de chambre te garde en forme, ton frère, lui c'est pas vraiment ça, enfin pas encore. Tu te feras un devoir de l'y entraîner. Peut-être, si vous ne vous faites pas bouffer d'ici là. Car haletante dans cette cour, tu n'es plus vraiment persuadée du bienfait de partir à la rescousse de Madeleine. Franchement ? Une rousse de plus ou de moins dans ce royaume, ça n'allait pas faire grande différence, si ? Oui, même ta solidarité capillaire se fait la malle devant les aboiements du monstre qui vous fait face. LM te crie dessus. Ben voyons, Gygy, fais quelque chose ! Ton chevalier s'est semble-t-il barré avec sa dignité quelque part dans ses chausses certainement. Tu ne manques d'ailleurs pas de commenter, comme si c'était le moment de vous chamailler :

      - T'es marrant toi ! J'te propose de lui tendre ton bras et p'tet' que tu retrouveras un peu tes c.....OH !! J'ai trouvé quelque chose !

      Oui parce que bien évidemment, tu ne comptais pas abandonner un membre fraternel au cabot et que bien sûr, tu t'es mise à tâtonner dans la pénombre à la recherche d'un objet pour vous défendre. Tu te mettrais presque à prier pour tomber sur une fourche, un bâton, ou mieux : une épée ! Mais visiblement le sort est contre vous et les seuls objets qui tombent sous tes mains sont, ovales, petits et fragiles. Des oeufs. Pourris qui plus est. La totale. Mais comme il parait qu'on ne fait pas d'omelette sans casser des oeufs et que la bestiole semble se décider de plus en plus à vous bouffer, tu attaques Gysèle, à grands coups de coquilles fracassées sur le museau agressif. C'était une mauvaise idée ? Certainement, alors, récupérant la main de ton frère tu relances la course en hurlant :

      - IL VA NOUS BOUFFER !!! COURSSSS !!!!

    "Peut-être que tu retrouveras un peu tes c..." Non mais elle est drôle celle-là. Elle croit que c'est facile, peut-être, d'être toi ? En plus, c'était son idée. Alors tu râles, tu marmonnes dans ta barbe, tu oublies un instant ce qu'il se passe autour de toi, avant de t'apercevoir que ta soeur est occupée à lancer des oeufs sur votre assaillant. Ah. Bon. Très bien. Tu ne sais pas trop quoi en penser, mais l'odeur a l'air de distraire un peu l'animal, et, une fois de plus, tu obéis au cri pour te remettre à courir. C'est qu'avec tant de sport, tu vas perdre toutes tes calories si difficilement accumulées. Peu importe, ce n'est pas le moment de penser à satisfaire ta gourmandise. Quoique tu ne dirais pas non à un ou deux gâteaux. Vous finissez par tomber sur un escalier et toi, courageux, tu saisis la rousse par les épaules pour qu'elle monte la première. Ça lui permettra d'échapper au chien avant toi. Et puis, accessoirement, s'il y a un quelconque obstacle, c'est elle qui se le prendra en premier. Hé oui, c'est ça d'avoir des couilles.

    Arrivés en haut des marches, tu tentes de faire taire les voix dans ta tête pour te concentrer sur ce qui se passe plus bas. Apparemment, le chien ne vous a pas suivi dans cette escalade. Soulagé, un revers de manche vient essuyer ton front, avant que tu n'avises ta soeur pour voir si elle a survécu. Et là, jetant un regard autour de toi, tu réalises que vous vous trouvez dans le silence complet. Pas un bruit autour de vous, si ce n'est les sifflements du vent dans les étroits couloirs. Instinctivement, ton corps vient se coller contre celui de Gysèle. Entre l'adrénaline ressentie quelques secondes plus tôt et la crainte ressentie face à ces bruits, tu n'arrives plus à penser correctement, ça s'agite dans ta tête. Et tu restes là, muet, paralysé.

      Focalisée sur tes poumons qui sont en train de crever en direct, Gysèle, tu ne te remets pas de cette course. Oui, tu te moquais de ton frère plus tôt. Oui, tu te croyais plus endurante que lui, mais visiblement des deux, c'est toi qui met le plus de temps à te remettre. Les escaliers sont ton pire cauchemar ! Si tu crois au début que le sifflement vient de toi et que c'est vraiment très mauvais signe, tu réalises, quand ton frère se rapproche de toi, que c'est plutôt l'endroit où vous vous trouvez qui va vous mener droit au cimetière. Car le vent semble réveiller des voix, des cris ou des chuchotis qui vous glacent le sang. Tout ça se passe dans votre tête, mais finalement, vous préférez peut-être le chien à cet endroit et d'un commun accord, sans même prononcer un mot, vous rebroussez chemin pour vous arrêter plutôt à l'étage du dessous. Là, une porte, un grincement de gonds et un corridor qui s'ouvre à vous. Bien, le danger est derrière vous n'est-ce pas ? Alors, comme si elle allait tomber dans tes bras en scandant son nom, tu tentes de crier :

      - MADELEINE !!! YOUHOUUUUU PRINCESSE !!!! ON EST VENUS VOUS SAUVER !

      Dans votre duo, Gygy, on a beau dire, ce n'est peut-être pas Louis-Marie le plus crétin des deux. Le donjon finira peut-être par te faire réaliser ta connerie, si elle ne vous tue pas avant !

    _________________
    Tarentio_
    L'épisode du coq avait passablement énervée Shaadow, lui donnant un sérieux coup de fouet après le passage par les cuisines. Elle qui avait brièvement espéré une sieste digestive, il n'en était rien : ils avaient dû affronter une bête dressée pour le combat, et elle s'était retrouvée quelques instants cloîtrée dans une cage en bois sans aucune aide de la part de Tarentio, bien au contraire. Désormais, alors qu'elle marchait en tête après avoir décidé de prendre en main les opérations, elle grignotait des morceaux de viande séchée en maugréant d'incompréhensibles termes anglais. Le nouvel animal de compagnie de Tarentio commençait doucement à lui taper sur les nerfs depuis qu'il avait décider de glousser de manière aigüe et plaintive à répétition. Les caquètements n'étaient pourtant pas bruyants, mais ils étaient émis à intervalle si régulier que l'Anglaise parvenait presque à compter le nombre de secondes qui séparaient le précédent du suivant. Excédée, elle finit par se retourner vers Tarentio pour lui lancer :

    Make it stop* ! Fais taire cet animal. C'est insupportable.

    Un brin énervée, l'Anglaise ? Allons, si peu... Mais cela amusa franchement Tarentio qui laissa échapper un rire léger, rapidement suivi d'un haussement d'épaule. Une main tranquille caressait les plumes du coq tandis que l'autre maintenait les ailes de la bête pour l'empêcher de se débattre trop vivement. Shaadow eut pourtant bien le temps de se calmer durant leur ascension vers le second étage. A chaque couloir traversé, à chaque croisement de corridors, ils découvraient de nouveaux trésors qui valaient peut-être la peine qu'il s'y attardent, après tout. Ici, sur une vieille armure montée sur pieds, était accroché une sorte de torque de belle taille qui rutilait. Là, négligemment posée sur une tablette, une coupe en or finement ciselée et sertie de pierres semi-précieuses semblait attendre qu'on d'aigne faire attention à elle. Partout où ils posaient le regard, c'était de nouvelles trouvailles qui allumaient de petites lumières de joie dans les yeux des deux voleurs. Noël avant l'heure, en somme. A tel point que Shaadow oubliait petit à petit la récompense finale pour prendre le temps d'observer les dizaines de petites récompenses immédiates délicatement placées sous leur nez. S'il y avait trop de monde qui convoitait le trésor pour prendre son temps, il y avait aussi trop à faire ici pour dédaigner leur chance. Shaadow finit donc par stopper net au milieu d'un couloir, bras en croix pour signifier à Tarentio que c'était l'heure de la pause. Conseil de guerre. Pourparlers. Brainstorming. Comité de pilotage. Qu'il appelle ça comme il voudrait, l'Anglaise s'était mis en tête d'établir un plan. Docilement, le blond s'arrêta. Après tout, c'est désormais Shaadow la cheffe !

    Bon...
    Car c'est effectivement par ces mots-là que commencent tous les plans. Tu as vu, toi aussi ? D'un geste, elle désignait ce qu'il ne pouvait pas avoir manqué - ou alors, c'était le pire des voleurs. On a peut-être... deux minutes... devant nous ?

    Pour toute réponse, Tarentio s'approcha d'un joli candelabre en argent, un sourire léger sur les lèvres. Après s'en être saisi il se tourna vers Shaadow et pencha la tête de côté, l'air curieux.

    Dis moi Shaadow... Depuis quand es-tu à la Guilde? Un mois? Un mois et demi? Il faudra fêter tes deux mois alors..

    Le candelabre dans une main, le coq dans l'autre, il s'approcha ensuite d'un petit vase posé sur une commode de l'autre coté du couloir. Shaadow fronça les sourcils, voyant difficilement où il voulait en venir... Il s'arrêta pour laisser passer un autre candidat, un peu trop pressé de poursuivre son chemin pour faire attention au manège des voleurs. Puis le blond tendit les doigts pour l'effleurer, avant de se tourner une fois de plus vers Shaadow. Il n'était pas inquiet du temps qui passait. Il devait très certainement rester de nombreux pièges avant d'atteindre le haut de la tour. Autant laisser les plus pressés se faire épingler par les chausses-trape puis passer une fois qu'ils sont déclenchés.

    Nous aurons besoin de décorations pour fêter ton anniversaire à la Guilde non? Et puis, ça ne manquera à personne ici... Nous allons gagner. Et si l'on gagne, le trésor est à nous. Alors disons que nous prenons un peu d'avance?
    Trouves-nous un sac en toile, ou quelque chose permettant de transporter notre dû. J'ai les mains prises, moi.


    Ah, voilà où il voulait en venir. Shaadow éprouva alors un mélange de sentiments qui lui permirent d'expérimenter ce que l'on appelle couramment un ascenceur émotionnel. L'idée de fêter son anniversaire d'entrée à la Guilde faisait doucement son chemin dans sa tête, elle avait presque commencé à sourire comme une petite fille qui n'avait jamais eu d'anniversaire et qui allait fêter le premier... jusqu'à ce qu'un deuxième concurrent les double au pas de course, et que le sourire ne se transforme en air outragé. Ils étaient en train de se faire passer devant par toute la clique qu'ils avaient cru semer en trouvant l'entrée par les cuisines ! Et voilà que Tarentio recommençait à donner des ordres, au passage... Déchirée entre l'envie de se servir allègrement dans ce qu'il y avait à portée de main, et celle d'arriver la première - un brin compétitrice, la voleuse -, Shaadow hésitait, dansant d'un pied sur l'autre... ce qui ne leut faisait d'ailleurs pas gagner beaucoup plus de temps.

    D'accord ! Je trouve le sac... Tu rassembles les affaires... Mais j'ai dit deux minutes !

    Sa phrase était à peine finie qu'elle avait disparu à l'angle d'un couloir. Le sac ne fut pas long à trouver : accroché au dos d'une porte quelques mètres plus loin, rempli de grains, Shaadow n'eut qu'à en renverser le contenu par terre pour le récupérer. Et si au passage ce stupide coq pouvait flairer l'odeur (en supposant qu'un coq ait du flair...) et leur fausser compagnie pour se baffrer de graines, elle serait au comble du bonheur. Lorsqu'elle réapparut aux côtés de Tarentio deux minutes plus tard, celui-ci ramenait tranquillement les diverses babioles, une par une, sur une commode.. Il n'avait pas l'air pressé et il sifflotait même, en caressant parfois son animal de compagnie comme s'il s'était agi d'un chien. L'Anglaise se pinca l'arrête du nez entre le pouce et l'index, évitant de se remettre à crier comme pendant l'épisode du coq.

    J'avais dit deux minutes...

    La patience est une vertue que tu ne devrais pas négliger ma chère Shaadow.


    Les trésors furent déposés dans le sac, d'un coté par un Tarentio tout penaud qui ne s'activait guère, et de l'autre par une Shaadow pressée qui deversait tout ce qu'elle pouvait dans le sac en se disant qu'ils pourront trier leur butin plus tard, et que la priorité était donc d'amasser les objets pour repartir au plus vite. Et puisque le blond s'évertuait à garder son coq près de lui et à l'empêcher de s'enfuir à travers les couloirs, celui-ci désigna le contenant à Shaadow.

    C'est pour l'anniversaire de ton entrée à la guilde non? Alors je te laisse le porter. Tu le mérites !

    Le sourire au coin des lèvres, Tarentio s'engouffra dans le couloir sans attendre de réponse, reprenant sa route. De nouveau il passait devant, mais il ne doutait pas une seconde que Shaadow allait le suivre et emporter avec elle ce trésor qui venait de lui faire perdre du temps. Dans le fond, le voleur était satisfait. De ce qu'ils venaient de faire, et de l'attitude de Shaadow. Il commençait à apprécier son acolyte et le caractère dont elle faisait preuve. Et par dessus tout, il était content de n'être pas venu pour rien.

    Les deux voleurs ne repartiront pas les mains vides, au moins...



    *Arrête-le !
    RP toujours écrit à quatre mains et deux ailes.
    Shaadow
    Tarentio
    Coco le coq


    Citation:
    Tarentio/shaadow: 6: Vous aviez oublié que ce jour était l'anniversaire d'un proche, vous vous servez dans les couloirs, histoire de ne pas rentrer à vide si jamais vous ne parvenez pas à toucher le pactole.
    Maitre du jeu, incarné par L_aconit



    QUATRIEME TOUR
    Les participants sont dans l'enceinte du château
    Ils tentent d'accéder au troisième et dernier étage.

    [ Ici, Là, Partout - Voix Off ]




    Les concurrents en tête accèdent enfin au troisième et dernier étage, tandis que quelques retardataires un peu empêtrés dans les recoins mystérieux du castel font encore connaissance avec son hostilité... Les moins chanceux perdent une avance considérable qui risque bien de compromettre leur victoire. Le dernier palier est plutôt froid et impersonnel, on y entend le vent siffler plus fort, et une étrange musique, celle des prières des valeureux quêteurs, mais aussi des rires, des insultes, tous ces éclats de voix qui mêlés à la tempête se font écho dans un mugissement à glacer d'effroi tout les égarés. Une grande galerie de miroirs au tains émaillés reflète les silhouette des hommes et des femmes qui progressent torche à la main le long de ses murs. Dans les escaliers de la tour, des marches manquent.

    Qui arrivera le premier à la chambre de la princesse?

    L'histoire nous le contera bientôt...
    Magdelon
    Il semblerait que le poids de vos péché menacent gravement le salut de votre âme... Vous devriez aller vous confesser. Y-a-t-il un curé dans la salle? Ho une petite prière ne vous ralentira pas de trop, au pire.


    La moitié de sa chevelure est partie en fumée, elle a faim, peur et commence à en avoir ras le bol de cette quête à deux écus. Son ventre grouille, rêvant d'une oie rôtie, de pâtés en tous genres, de gâteaux au miel et à la cannelle. Oh oui, elle en a envie, terriblement envie. La brunette n'est pas du genre gourmande en temps normal, mais toutes ces aventures lui torturent le cerveau et le ventre. La Berrichonne a pourtant repris sa marche à travers les couloirs humides et sombres, sentant les larmes lui monter à la gorge. Un coup de pied rageur vient même taper contre un truc qui traîne au sol, sans même savoir ce que c'est. La colère la prend de s'être laissée avoir par l’appât de l'argent. Oui, elle est à la dèche, mais est-ce une raison pour se coller dans des traquenards pareils ? L'objet envoyé valser ne couine pas, ne semble pas être vivant, mais ça rebondit le long du sol en pierre et contre les parois avec un bruit étrange. Un frisson parcourt son échine rien que d'imaginer ce que ça peut être. Son esprit vagabonde, l'image d'un crâne se dessine devant ses yeux et là, pour le coup, de vraies larmes commencent à couler.

    Magdelon pourrait crier maman si elle en avait eu une et avait su ce que ça pouvait faire, des bras réconfortants et chauds, des caresses sur les cheveux, des bisous dans le cou, une voix douce susurrant des mots rassurants. Elle ne risque pas non plus de pleurer tonton. Son oncle n'a pas été trop pourri avec elle, certes, mais son enfance n'a pas non plus été toute rose à ses côtés. Et puis de toute façon, il est hors de question qu'elle se laisse aller à invoquer qui ce soit pour aller mieux, non mais ! La Berrichonne n'a toujours compté que sur elle-même, et c'est son orgueil qui la fait tenir à ce moment là et qui la décide à continuer son périple.

    Ce qui est sûr, c'est que si elle réussit à choper le magot, elle le gardera pour elle, et rien que pour elle. Olivier, elle l'aime bien, mais il n'aura rien. Johanara, c'est pareil, mais la duchesse est déjà blindée, y a pas de raison qu'elle touche une partie du pactole. Et Falco, n'en parlons pas. Un gars qui ose balancer que mille deux cent écus c'est une paille ne mérite pas qu'on lui file un écu. Peut-être que la Berrichonne fait preuve à ce moment là d'avarice, mais il est hors de question qu'elle leur file quoi que ce soit. L'idée de cet or brillant et coulant entre ses doigts la régénère, et son pas se fait plus vif. Son moral remonte rien qu'à cette pensée, limite un sourire pourrait lui venir aux lèvres, oubliant tout ce qui l'entoure. Les bruits étranges, les cris, les pas un peu partout qui résonnent autour d'elle, les odeurs d'eau croupie, de fientes, les ombres qui se meuvent sans savoir leur provenance, tout ça est laissé de côté à la faveur du bonheur qui l'attend d'enfin être riche. Oui, riche !

    Au fur et à mesure de son avancée, Magdelon y voit un peu clair. Parfois, à la lueur d'une lune pleine, les murs se dessinent un peu plus clairement. Son œil accroche alors une tenture disposée là, à l'intérieur d'une pièce dont la porte a été arrachée et dont il ne reste que quelques bouts de bois coupant sur les gonds. Sans réfléchir, elle s'avance, son regard distinguant les dessins tissés, les couleurs vives, les formes de... courges ! La vache, c'est dégueu, la tenture en est remplie ! L'ombre de la nuit dansant sur le tissu, les hommes et les femmes représentés en diables et diablesses l'angoissent encore plus. Tous les couples sont en train de forniquer, grimaces aux lèvres et la courge des hommes dressée, tissée de couleur rouge, ne fait que confirmer à Magdelon sa très forte envie de rester pucelle toute sa vie parce qu'elle n'a aucune envie de douiller lors d'un accouplement avec un homme. Sa pureté, elle s'en tape, par contre, elle ne veut pas souffrir, et cette tenture lui montre bien que l'acte sexuel n'est que souffrance pour la femme. Elle en tremble et malgré la trouille qui naît en elle à ce moment là, la jeune fille ne peut s'empêcher d'avoir des pensées obscènes et se fiche une claque pour faire taire ce péché de luxure qui monte en elle. Foutu château, foutue quête crade et dégueu !

    Dans un coin, Magdelon dégobille tout ce qu'elle peut, c'est à dire pas grand chose. Son ventre est vide, elle n'a rien bouffé depuis des heures. Son errance risque encore de durer longtemps et personne n'est là pour l'aider, personne. Peut-être que ça lui tombe sur la tronche parce qu'elle se tapait éperdument du livre des vertus que lui faisait lire le curé pour lui apprendre la lecture dans son petit bled Berrichon ? Peut-être qu'il lui fallait se questionner un peu sur cette religion que les royalos semblaient apprécier si fort ? Peut-être qu'elle allait mourir là, le ventre vide, sous cette tenture dégueu et lubrique ? Prier pour le salut de son âme à ce moment là lui ferait peut-être du bien, mais ces prières lui provoquent un vrai dégoût. Elle se rappelle toutes les bigotes à l'église, toutes les mémés allant baver devant le curé, les chapelets pendouillant aux ceintures des nobliaux venus prier. Oui, tout ça la dégoûte, et même si l'on pourrait qualifier son comportement d'acédie, elle s'en tape comme de sa première dent de lait.

    Il n'empêche, à genoux maintenant, son visage se lève vers la lune, immuable, blanche, pleine, avec son petit sourire énigmatique qui la regarde. Alors Magdelon coule un regard vers celle qui la contemple et ses lèvres se meuvent en une prière silencieuse, espérant sortir vivante de ce périple, une bourse bien remplie à la ceinture.
    Meabh
    Une fiole. Une toute petite fiole. C’est tout ce qu’elle avait pu sauver du contenu de son sac.
    Son cœur battait à tout rompre et plus jamais, elle n’irait caresser un chiot de sa vie !
    Ce sont des bêtes féroces dressées à lui croquer son adorable fessier voire pire !

    Après de longues minutes à écouter les grognements à la porte, les coups de pattes pour tenter d’entrer afin de la dévorer toute crue, les chiens s’étaient lassés. Sa petite fiole contre son cœur, son cœur au bord des lèvres, les lèvres tremblantes de peur, la peur quittait doucement son corps fragile.


    Ah elle est belle l’aventurière …

    Dépitée, elle tenta de voir quelle était la couleur de sa fiole. Elle ne se souvenait plus ce qu’elle avait emmené, ce qu’elle avait déjà bu, la frayeur qu’elle venait de vivre n’aidant en rien ses pauvres neurones à repartir normalement.

    Oh pis tant pis !

    Elle but une longue gorgée d’un nectar sucré délicieux. Elle ne le savait pas encore mais ce vin qu’on lui avait recommandé car apparemment donnait du courage était traître. Il se buvait comme du petit lait et montait rapidement à la tête.

    Et après plusieurs minutes à siroter, ce qui devait arriver arriva.

    Pompette, un immense sourire à ses lèvres, elle sortit de la pièce sombre sans même craindre pour ses fesses. Elle tenta tant bien que mal de trouver les escaliers pour monter au dernier étage. Les murs semblaient bouger. Non un vin ne pouvait faire cet effet-là si rapidement ! Si ? Pourtant, elle était habituée à boire des alcools forts mais là … Et il était si bon, si fruité, un vrai jus de poire onctueux qui coulait dans sa gorge. Pour la peine, elle fit une petite halte dans les escaliers. Et en rebut un peu. Pour la forme !

    Une fois en haut, elle regarda autour d’elle.
    Des miroirs partout !


    Oooooh !

    Elle s’affala contre l’un d’eux et la fiole à la bouche, elle aperçut son reflet tout déformé.

    Oh tu n’as pas bonne mine ma petite Irlandaise.

    Scrutant son reflet avec bienveillance, elle caressa la joue de son double déformé en ricanant.

    Faut te recoiffer dis donc ! Tu es toute dépeignée !
    On dirait une souillon …


    Fiole entre les dents, liquide sirupeux qui continue d’alimenter son ivresse en coulant dans sa gorge, tête en arrière, elle tentait de se faire une queue de cheval avec ses rubans. Elle parvint difficilement à faire un nœud et le tout retomba avec dépit sur ses épaules.


    Ma qué tou es belliiiiiissima !

    Un vieux relent d’italien apprit une semaine plus tôt pour aider son ami Bobby lui revenait à l’esprit et elle embrassait à pleine bouche son propre reflet dans le miroir.
    Avant de s’écrouler complètement ivre (et un peu droguée sûrement !) sur le sol.



    5: Vous souscrivez tout à fait à l'idée que l'outre de vin est toute-puissante. Assoiffé, vous vous êtes enivré, vu que vous n'aviez pas vérifié le contenu de votre flasque en partant de chez vous.
    Shaadow
      Depuis que Tarentio était repassé en tête du groupe, Shaadow avait cessé de râler, se concentrant plus intensément sur les couloirs qu'ils traversaient. Le sac contenant ses divers cadeaux d'anniversaire d'entrée à la Guilde avait beau peser lourd, elle ne faisait plus vraiment attention au poids depuis qu'ils avaient atteint le troisième étage. Au contraire du précédent où ils avaient fait moisson d'objets divers et d'argenterie, ils ne découvraient que des murs nus, suintant parfois d'une mauvaise humidité, leurs pas résonnants dans l'opressant silence. De temps à autre, l'écho d'un concurrent se faisait entendre, à moins que ce ne fut celui d'un esprit, sifflant à leurs oreilles mille malédictions dans le froid glacial. Le vent se mêlait à tout cela, rajoutant à l'ensemble du tableau une touche lugubre que Shaadow appréciait de moins en moins. Ce qu'elle avait initialement pris pour une promenade de santé à travers un château abandonné se révêlait bien plus compliqué que prévu. La voleuse ne s'effrayait pourtant pas facilement : progresser dans le noir était comme une seconde nature chez elle, et tant qu'elle n'était pas enfermée comme dans l'épisode du coq, elle estimait avoir toujours une solution de repli suffisante. Mais les choses commençaient à se corser, et elle se demanda un instant si Tarentio, ouvrant vaillamment la marche, pensait comme elle.

      Mais celui-ci évoluait sans trop penser à tout ce qui l'entourait. Seul le trésor futur occupe désormais son esprit. On lui a promis une montagne d'or, mais à quel point la récompense sera-t-elle imposante? Et même.... Devra-t-il se débarasser de Shaadow pour garder toutes les richesses pour lui ? Tarentio n'a pas pour habitude de travailler en équipe, et il faut bien dire que l'idée est tentante. Néanmoins, et même s'il ne l'avouera jamais, il s'attachait de plus en plus à l'Anglaise qui partageait son aventure. Il apprenait à la connaitre, il la découvrait, et au fur et à mesure qu'ils progressaient ensemble dans ce donjon, il se surprenait à apprécier l'étrangère... Un léger soupire s'échappa alors de ses lèvres face à ce constat. Devient-il trop vieux, pour être aussi sentimentaliste? Il a juste besoin de lui jeter Coco - le coq - au visage pour glaner suffisament de temps pour la doubler...


      - Comment tu vas l'appeler ?, lui demanda-t-elle en désignant le coq d'un index presque accusateur.

      La voix de son acolyte coupa Tarentio dans le fil de sa reflexion. Il se tourna donc vers elle.


      - Coco. Et tu ne devrais pas pointer un doigt en sa direction, il a le coup de bec facile, répondit alors Tarentio tout en tendant dangereusement le coq en direction du doigt tendu.

      Bref mouvement de recul de l'Anglaise devant l'animal démoniaque (si si). Il ne manquerait plus que la bestiole l'allège d'un doigt, alors que ses mains constituaient son principal outil de travail. Elle commençait en plus à penser que le coq allait les suivre jusqu'à la Guilde, devenir peut-être la nouvelle mascotte, et qu'il faudrait alors qu'elle l'apprivoise elle aussi. Lui donner un petit nom, c'était accepter qu'il puisse être autre chose qu'un stupide gallinacée féroce et méchant. Et l'Anglaise cherchait désespérément un moyen d'occuper son esprit pour éviter de frissonner sous les assauts du vent et de l'inquiétude qui commençait à la gagner. Après tout, quelqu'un avait-il vérifié qu'il y avait effectivement une femme enfermée là-haut ? Ou n'était-ce qu'une vaste blague destinée à rassembler en un même lieu suffisamment de victimes pour faire un carnage ? Un frisson parcourut l'échine de Shaadow, qui accéléra son pas pour se rapprocher de son compagnon d'infortune.


      - Je déteste cet endroit, finit-elle par avouer, imaginant déjà l'air moqueur que Tarentio ne manquerait pas de lui adresser.

      Ce qui ne manqua pas d'arriver. Mais il accueillit l'Anglaise à ses côtés dans un simple sourire amusé. Dans un éclair de bienveillance, il changea même le coq de côté, pour le tenir loin de Shaadow. L'endroit était bel et bien lugubre, Tarentio partageait ce point de vue avec son acolyte, mais lui avait une totale confiance en sa capacité de.... Fuite. Son héroïsme et son affection pour la brune s'arrêtaient là où commençaient son désir de survie. Il possède une Shaadow et un Coco à sacrifier - dans cet ordre - et il compte bien s'en servir si jamais le besoin s'en fait sentir ! Aussi, il n'est pas effrayé outre mesure, et un bras s'ouvre pour se refermer dans le dos de sa voisine, sa main rejoignant sobrement le creux des reins de l'Anglaise, dans un geste "rassurant"... Et pour la pousser plus facilement en direction du danger s'il doit fuir.

      - Tu l'aimeras, quand on sortira avec tout le butin.

      Moue dubitative sur les lèvres, elle acquiesça cependant, acceptant sans rechigner le geste de Tarentio. Pourtant, elle n'était pas au bout de ses surprises... et si elle avait su qu'il préférerait la sacrifier elle plutôt que Coco, elle se serait sans doute enfui avec son sac rempli pour le laisser se débrouiller tout seul. En attendant, une enfilade de portes les menèrent rapidement jusqu'à un long couloir étroit, dont le plafond paraissait plus bas qu'ailleurs, et sur les murs duquel s'alignaient des torches depuis longtemps éteintes. Autour d'elles, allant d'un mur à l'autre, de longs fils argentés s'entrecroisaient, laissant apparaître un réseau de toiles où, parfois, de vilaines silhouettes à huit pattes se déplaçaient furtivement. Shaadow stoppa net, découvrant avec horreur la population d'araignées qui avait élu domicile dans ce long corridor.

      - Stop ! Je... Je ne passe pas... là. Je déteste ces bêtes. Tarentio, je ne... plaisante pas.

      Elle faisait moins la fière, l'Anglaise, c'était une évidence. Les yeux roulant dans leurs orbites de droite à gauche et de gauche à droite, elle tentait d'analyser la situation sans paniquer, de surveiller chaque mouvement arachnéen sans chercher à s'enfuir à toutes jambes. Il y a des peurs phobiques qui ne s'expliquent pas... Tarentio venait de découvrir celle de Shaadow. Et celui-ci étira un large sourire moqueur en retour. Tout le monde a peur de quelque chose bien sur, mais il est toujours difficile de comprendre celle des autres. Alors, dans un haussement d'épaules, il tenta de la forcer, l'attirrant avec lui vers le milieu du couloir, le bras dans le dos de Shaadow aidant en ce sens. Pour lui, ce n'était rien d'autre qu'un vieux couloir abandonné aux mains du Temps. Des arachnéens avaient un jour élu domicile ici, mais pour Tarentio il ne faisait aucun doute que la plupart étaient déjà reparties en quête d'un nid plus douillet, et surtout dans un endroit avec davantage de nourriture.

      - Ne fait pas l'enfant Shaadow. Je suis certain qu'il n'y en a plus, de toute façon, elles sont parties depuis longtemps. Et puis regarde toi ! C'est elles qui devraient avoir peur de toi, et non l'inverse !

      Bon, d'accord, peut-être qu'il en restait quelques unes... Absorbée dans sa surveillance méticuleuse des lieux, trop occupée à paniquer pour résister à la marche en avant de son acolyte, Shaadow en oublia l'essentiel. Se retourner. Vérifier derrière soi. Au-dessus de son épaule. Près de ses cheveux. Dans son angle mort. Lorsqu'elle sentit quelque chose lui frôler la nuque, elle se figea, une lueur de détresse dans les yeux. Pas un son ne sortit de sa bouche - l'Anglaise n'était pas du genre à crier... sauf lorsqu'elle était en colère -, pas un mouvement ne trahit sa panique. A l'intérieur de sa tête pourtant, c'était l'apocalypse.

      - Tarentio... Dis-moi que ce n'est pas une araignée... Please* ?

      Et le blond s'arrêta de nouveau dans un soupir.

      - Quoi encore? Si l'on s'arrête tous les trois pas, on ne parviendra jamais au bout..

      Contournant l'Anglaise pour se glisser dans son dos, supposant que le mal venait d'ici en la voyant rentrer la tête dans les épaules, le blond constata finalement qu'elle n'avait peut-être pas tort, sur ses sensations... Coco lui même s'agitait joyeusement en découvrant une bestiole plus petite que lui - et heureusement ! -, qui se déplaçait tranquillement sur la nuque de Shaadow. Il donnait des coups de bec dans le vide, prêt à jouer avec une nouvelle proie. L'arachnide, elle, ne semblait pas très encline à se faire becqueter, et le coq l'effrayant, celle-ci partit se cacher en courant entre la peau et les vêtements de l'Anglaise... "Oups!" pensa Tarentio..

      Trop rapide pour lui, Tarentio n'eut pas le temps de rattraper l'ennemie à huit pattes avant de la voir s'engouffrer au chaud. Dans une grimace, il espéra que Shaadow n'avait rien senti, et Tarentio glissa simplement un doigt sur la nuque de l'Anglaise pour donner l'illusion qu'il s'occupait de l'adversaire.


      - Il n'y a absolument rien Shaadow.... Rien du tout... On reprend la route ?, demanda le blond d'un air innocent.

      Elle lui adressa un sourire reconnaissant et faillit acquiescer. Faillit. Jusqu'à ce que l'impression de sentir quelque chose entre ses omoplates la paralyse à nouveau. Le sourire de Tarentio était trop angélique. Et la sensation que quelque chose courait sur sa peau trop vive. D'un mouvement où la terreur se mêlait à la rage, elle sauta hors de portée du voleur, lâcha le sac qu'elle tenait encore et passa vivement sa main sous sa chemise en se contorsionnant. Le contact avec l'arachnide fut fulgurant : Shaadow lança un cri de dégoût, la bête contracta ses huit pattes sous l'effet de la surprise, et l'Anglaise retira sa main au bout de laquelle pendait lamentablement l'araignée, agitée de quelques soubresauts. Observant l'araignée entre les doigts de l'Anglaise, Tarentio souriait davantage, plus amusé que jamais. Voir Shaadow se dandiner de gauche à droite pour arracher la bestiole au confort et à la chaleur de ses vêtements était un spectacle fort plaisant pour le blond. Plissant finalement les yeux de dégoût, Shaadow la rejeta plus loin, avant de dévisager le voleur d'un air courroucé, poings sur les hanches.


      - "Il n'y a absolument rien" ? "Rien du tout" ? You're drivin' me crazy**...

      Excédée, elle soupira, sans pour autant lui hurler dessus - ce qui n'aurait été que justice. Mais être en colère contre Tarentio devenait fatiguant, et elle ne pouvait s'empêcher de penser qu'elle aurait fait pareil si les rôles avaient été inversés. Qui aime bien châtie bien. Et sous son insupportable air fier et moqueur, Tarentio avait un caractère qu'elle appréciait. Il était même probable qu'il ait des qualités... si on creusait vraiment bien. Et longtemps. Haussant les épaules et soupirant légèrement, elle reprit la route en tentant de se focaliser sur la récompense ultime qui devait les attendre.

      Et après tout ce qu'ils avaient enduré, il y avait intérêt à ce que ce soit satisfaisant...!

    __________
    Citation:
    Duo Tarentio / Shaadow
    7 - Une énorme araignée descend en rappel jusque dans votre cou

    * S'il te plaît ?
    ** Tu me rends dingue...


    RP toujours écrit à quatre mains et deux ailes + beaucoup de pattes velues (beurk)

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