Isaure.beaumont
Ame pécheresse en dérive. Quoi de mieux que les marais pour apaiser sa peine ? Cétait là, dans cette vase infâme que se trouvait la réponse à son chagrin. Lasse, elle posa son séant sur une pierre, délaça ses chausses, quelle ôta doucement avant de les déposer à côté de son siège improvisé, regardant la vague étendue deau dormante. Bientôt, il ferait nuit noire. Elle navait plus beaucoup de temps pour mettre son plan à exécution. Elle retira ses bas, frissonnant sous la morsure de froid. Ce nétait plus vraiment la saison des bains en plein air, mais son chagrin était suffisamment important pour quelle se décide à braver air et eaux glacés.
Il voulait quelle leur facilite la vie. Il voulait que leurs routes se séparent pour faciliter la sienne, la leur! Quil se rassure, quils se rassurent, même ! Elle leur faciliterait tout ce quils voudraient. Ne sapprêtait-elle pas à les libérer de leur pacte, là, les pieds nus, les jupons relevés ? Elle savançait vers leau, hésitante, apeurée, doutant soudainement de sa décision, de son idée libératrice.
Ne plus hésiter. Elle plongea les deux pieds dans leau glacée, senfonçant dans la vase gluante et puante. Elle gémit de dégoût, frissonnante de froid et de peur. Ce ne serait pas douloureux. Le froid anesthésierait sa peau, elle ne sentirait rien, nest-ce pas ? Ce serait rapide et indolore ? Et comme pour se donner du courage, elle récita le crédo, pensant inévitablement à Archibald. Alors elle récita la prière du pardon, bien plus à propos. Et elle senfonça plus avant dans le marais, transie, de leau jusquà mi-cuisse. Elle allait lentement, remuant la vase de ses pieds délicats. Combien de temps encore faudrait-il ? Devait-elle simmerger entièrement pour espérer réussir ? Elle ignorait alors quen cette saison, elles étaient plus rares.
Des longues minutes sétaient écoulées quand enfin elle sentit leurs morsures, comme si lon venait frotter dorties sa peau, comme si des coups daiguilles lui étaient infligés. Elle poussa un cri, non pas que cela fut si douloureux, mais parce que limage soudaine de ses affreuses bestioles suceuses de sangs sur sa peau blanche la paniqua.
- Assez, assez, vous êtes suffisamment nombreuses ! Hiiiiiiii !!!!! Ca me répugne, ca me répugne !
Elle secoua les jambes sans succès avant de rebrousser chemin aussi vite que la vase-ventouse le lui permettait. Les jupes prenaient leau, ses jambes étaient gelées et parsemées de quelques suceuses de sang. La nuit sannonçait déjà et promettait dêtre sans étoiles. Elle haleta de dégoût et vint sasseoir, attendant que les vampires aquatiques fassent leur uvre. Angoissante présence sur sa peau, elle essayait de se raisonner. Cétait ce quelle voulait, elle devait les laisser faire. Combien de temps faudrait-il pour démêler leurs sangs ? Combien de temps faudrait-il pour quelles lâchent enfin prises ? Si les plus petites se laissèrent rapidement tomber, les plus grandes prirent leur temps de profiter de leur festin. Et ce sang qui sécoulaient des suçons vampirisés ! Liquide, si liquide ! Etait-ce celui de Theodrik ? Celui de Cassian ? Ou encore celui de Dana ? Le sien, peut-être ?
- Sucez, sucez mon sang !! Aspirez tout ! Délivrez-les donc de ce pacte qui leur pèse ! Vous me dégoûtez, vous me dégoûtez ! Ignobles immondices ! Allez-vous tomber ! Tombez-vous dis-je ! Tombez ! Cen est assez je vous dis !
Quand enfin elle jugea que cétait décidément trop long, que la nuit était largement tombée, et que cette étrange ivresse semblait semparer delle, elle tenta den arracher une, mais ses doigts glissaient le long de la sanguinaire et trop écurée, elle estima quil était temps de rejoindre le campement où elle trouverait sans doute de quoi les brûler pour les faire tomber.
Chausses en main, jupes trempées relâchées, elle se mit à la recherche du campement, complètement paniquée par les vertiges qui la prenaient parfois et par cette obscurité croissante.
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Il voulait quelle leur facilite la vie. Il voulait que leurs routes se séparent pour faciliter la sienne, la leur! Quil se rassure, quils se rassurent, même ! Elle leur faciliterait tout ce quils voudraient. Ne sapprêtait-elle pas à les libérer de leur pacte, là, les pieds nus, les jupons relevés ? Elle savançait vers leau, hésitante, apeurée, doutant soudainement de sa décision, de son idée libératrice.
Ne plus hésiter. Elle plongea les deux pieds dans leau glacée, senfonçant dans la vase gluante et puante. Elle gémit de dégoût, frissonnante de froid et de peur. Ce ne serait pas douloureux. Le froid anesthésierait sa peau, elle ne sentirait rien, nest-ce pas ? Ce serait rapide et indolore ? Et comme pour se donner du courage, elle récita le crédo, pensant inévitablement à Archibald. Alors elle récita la prière du pardon, bien plus à propos. Et elle senfonça plus avant dans le marais, transie, de leau jusquà mi-cuisse. Elle allait lentement, remuant la vase de ses pieds délicats. Combien de temps encore faudrait-il ? Devait-elle simmerger entièrement pour espérer réussir ? Elle ignorait alors quen cette saison, elles étaient plus rares.
Des longues minutes sétaient écoulées quand enfin elle sentit leurs morsures, comme si lon venait frotter dorties sa peau, comme si des coups daiguilles lui étaient infligés. Elle poussa un cri, non pas que cela fut si douloureux, mais parce que limage soudaine de ses affreuses bestioles suceuses de sangs sur sa peau blanche la paniqua.
- Assez, assez, vous êtes suffisamment nombreuses ! Hiiiiiiii !!!!! Ca me répugne, ca me répugne !
Elle secoua les jambes sans succès avant de rebrousser chemin aussi vite que la vase-ventouse le lui permettait. Les jupes prenaient leau, ses jambes étaient gelées et parsemées de quelques suceuses de sang. La nuit sannonçait déjà et promettait dêtre sans étoiles. Elle haleta de dégoût et vint sasseoir, attendant que les vampires aquatiques fassent leur uvre. Angoissante présence sur sa peau, elle essayait de se raisonner. Cétait ce quelle voulait, elle devait les laisser faire. Combien de temps faudrait-il pour démêler leurs sangs ? Combien de temps faudrait-il pour quelles lâchent enfin prises ? Si les plus petites se laissèrent rapidement tomber, les plus grandes prirent leur temps de profiter de leur festin. Et ce sang qui sécoulaient des suçons vampirisés ! Liquide, si liquide ! Etait-ce celui de Theodrik ? Celui de Cassian ? Ou encore celui de Dana ? Le sien, peut-être ?
- Sucez, sucez mon sang !! Aspirez tout ! Délivrez-les donc de ce pacte qui leur pèse ! Vous me dégoûtez, vous me dégoûtez ! Ignobles immondices ! Allez-vous tomber ! Tombez-vous dis-je ! Tombez ! Cen est assez je vous dis !
Quand enfin elle jugea que cétait décidément trop long, que la nuit était largement tombée, et que cette étrange ivresse semblait semparer delle, elle tenta den arracher une, mais ses doigts glissaient le long de la sanguinaire et trop écurée, elle estima quil était temps de rejoindre le campement où elle trouverait sans doute de quoi les brûler pour les faire tomber.
Chausses en main, jupes trempées relâchées, elle se mit à la recherche du campement, complètement paniquée par les vertiges qui la prenaient parfois et par cette obscurité croissante.
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