Judicael.
- 𝔅𝔯𝔦𝔰𝔲𝔯𝔢𝔰 -
𝔇𝔢́𝔠𝔢𝔪𝔟𝔯𝔢 𝟷𝟺𝟼𝟻, 𝔄𝔫𝔧𝔬𝔲.
𝔇𝔢́𝔠𝔢𝔪𝔟𝔯𝔢 𝟷𝟺𝟼𝟻, 𝔄𝔫𝔧𝔬𝔲.
[ Ils s'étaient retrouvés, chaque soir jusqu'à l'aube. Inlassablement, chaque soir que la nuit faisait, les deux corps s'enlaçaient et se donnaient, se souffraient, dans une frénésie que seule la nature pouvait reconnaitre comme son enfant. Et inlassablement, chaque soir, lorsqu'elle s'endormait, il quittait la petite piaule qui leur servait de garçonnière pour rejoindre comme son autre, le lit fraternel.
Ainsi était. Chacun avait son exutoire, chacun de son coté, sans partage autre que celui des petits matins où, comme dans la panse qui les avait abrités neuf mois, il revenaient se chercher, accolés, et s'endormir embaumés des parfums des filles qu'ils avaient longuement aimé.
Ainsi aurait pu être scellé le sort des jeunes amants. A corps et à cris, le jour comme la nuit, jusqu'à ce que lassitude s'en mêle et démêle les désirs chevillés. De vives histoires mouvantes, où les matins ne servaient qu'au repos permettant de recommencer, aux secrets des tavernes.
Pour autant, le tableau avait souffert de quelques inconnues. Cael s'était entiché, de longue date, d'une Hel aux accents froids et aux regards polaires. Une Hel qu'il avait, avant même de la posséder, bafouée par le crime des chiens. Roman de renard laissait sa fable s'immoler en tragédie grecque, à l'insu de son plein gré. Car ce que l'histoire n'avait pas encore conté ne blessait pas le bât, tant que restait secret de tous:
Goupils avaient fauté par le tranchant, dans l'inattendue filiation. Les frères avaient violé le lien sororal, vandales. Et lorsque Neijin, soeur de Hel, victime de leurs crimes avait apparu dans une taverne angevine, elle se fit le théâtre de la cassure. Inexorable. Inattendue. Inexcusable. Les pauvres remous ne reviennent qu'aux amours passables. Aux autres, le sang et les poings, lopprobre des haines éternelles. ]
𝔍𝔲𝔡𝔦𝔠𝔞𝔢𝔩 & 𝔖𝔞𝔪𝔞𝔢𝔩
- 𝔖𝔬𝔦𝔯 𝔣𝔞𝔱𝔦𝔡𝔦𝔮𝔲𝔢 -
- 𝔖𝔬𝔦𝔯 𝔣𝔞𝔱𝔦𝔡𝔦𝔮𝔲𝔢 -
Avait-il frémit? Plus que de raison. Et il savait bien pourquoi. Parce qu'au fond, il savait qu'il vivait la minute où tout bascule. Vous savez, ce précieux moment pendant lequel vous savez que vous dites adieu, arraché à quelque chose, pour embrasser les conséquences. Ce moment où tout est foutu. Où il ne reste plus qu'à subir.
Mael avait bien tenté de l'alerter plus tôt. La lavandière. La lavandière... Avait-il dit. Judicael n'avait pas daigné y réfléchir de trop. Une ressemblance avec une fille qu'ils avaient agressée? Samael était trop angoissé. Et lui, trop occupé à vivre. Sans retourner dans le passé. Ce passé qui d'ailleurs appartenait à Ailleurs et à Oubli.
Pourtant lorsqu'il avait serré la main de Hel en taverne, se tenant raide sur sa chaise, face à l'agitation qu'avait provoqué leur entrée... Il avait posé ses yeux sur elle. La fille de la honte. Celle qu'il se souvenait geste pour geste, souffle pour souffle, avoir souillé de son animalité. Et il l'avait reconnue.
Le fou n'avait pas eu si tort de s'angoisser. Gentil n'avait qu'un oeil. Mael en avait deux. Et deux qui voyaient très bien.
Il avait violé cette fille... Il avait violé cette fille. Il l'avait démolie pour l'assouvissement primaire. Et elle se trouvait là. Absurdement là. Entre Théodrik Roykkness et un inconnu, qui le dardaient de leurs yeux furibonds.
Les hommes savent, sans même avoir à parler, ce qui appelle les hommes quand l'esprit déraille jusqu'aux gestes. Malheureux.
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Judicael regarde samael, regarde la fille.
Theodrik : T'connais mon aînée, rouquin ?
Hel retombe finalement sur sa soeur et les échanges. Diego corellio fixe les jumeaux. Cael montre la fille de l'index.
- Judicael. : Ton ainée.
- Theodrik : Mon aînée.
- Samael : Ton aînée.
- Rouquin se masse la nuque nerveusement
- Hel : La mienne aussi.
- Theodrik : Répétez et j'm'agace.
Son poul s'accélère
- Theodrik : Maint'nant, quelqu'un parle.
- Diego corellio revient à Neijin inquiet de son silence. Cael met la main sur la bouche de samael.
- Judicael : Elle ressemble à Hel. Je ne la connais pas.
Il ne ment pas, au fond. Il l'a violée. Oui. Et il ne la connait pas. Et désirerait ne jamais l'avoir rencontrée.
- Neijin : Mensonge.
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Viens jouer...