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La grande Ourse

Smeagol
Hier soir, quelques histoires furent contées autour du feu, en compagnie de Igor, Yama et Miyuna.
Smea décida alors de passer l'après-midi à recopier chaque histoire sur un parchemin, et des les placarder sur les murs de la gargote. Ainsi pourront les lire les visiteurs s'ennuyant un peu ou voulant s'occuper.

Smea conta une longue histoire se nommant "la gargote sans nom", mais que l'on appelle également "le secret de Yasmina". Elle s'amusa à improviser cette histoire qui fait, je vous le dit, froid dans le dos, surtout si tard. Âmes sensibles, veuillez passer à l'histoire suivante.







♣ La gargote sans nom ♣

Il s'agit de l'histoire de deux propriétaires d'une gargote, Y. et S.
Il avait lieu de mystérieux événements autour de tout ce qui concernait cette gargote, que l'on appelait la gargote sans nom. Malgré son apparence lugubre et repoussante, cette gargote attirait bon nombre de clients. Ceux-ci étaient également considérés comme étranges, car les autres habitants faisaient tout pour éviter de s'approcher de ce lieu mystérieux. Il se fit alors bon nombre de rumeurs dans le village, concernant la gargote sans nom. Certains y voyaient un lieu repoussant et sans intérêt particulier, mais d'autres voyaient dans la visite fréquente de ses clients un lieu où se déroulaient des réunions étranges dans le plus grand secret. Certains disaient même qu'il se tramait de sombres histoires de meurtre derrière tout ça. La rumeur la plus connue disait qu'il y tournait une malédiction. Selon cette légende, les clients osant s'y aventurer mouraient tous les uns après les autres. Pour les plus réalistes, il s'agirait de l'ouvre des mystérieux propriétaires, qui, par l'intermédiaire des repas et du sake vendus, mettraient les clients sous l'emprise de drogues qui les pousseraient à revenir régulièrement, ce qui les pousserait jusqu'à la folie et même jusqu'à la mort. Pour les plus simplistes, il s'agirait d'une série de meurtres organisés par les propriétaires, et pour les plus mystiques, ce serait une malédiction... Une malédiction qui emporterait les âmes des clients pour les obliger ensuite à errer à jamais dans ce lieu froid et lugubre. Ils disent même que les propriétaires eux-même seraient là depuis des siècles, des fantômes du passé. Ils auraient, lors d'un temps oublié, décidé de poursuivre le long travail de tenir cette gargote au-delà même de leur propre vie. Ils seraient alors devenus des fantômes, l'ombre d'eux-même, voués à une vie sans existence, destinée à entretenir cette malédiction pour l'éternité... Ce qui expliquerait aussi l'état de dégradation des lieux, qui faisait froid dans le dos. On avait cette impression étrange, quand on s'en approchait, cette impression si troublante, effroyable... Le temps semblait s'y être arrêté. Ainsi, des rumeurs plus étranges les unes que les autres venaient accentuer le mystère qui régnait en ces lieux. Certains parlaient même du fantôme d'une jeune fille, qui y errerait depuis des années. Certains racontent que ce serait une jeune fiancée qui fut la victime de la malédiction de la gargote sans nom. Son fiancé serait mort noyé, et elle aurait retrouvé son cadavre un matin où elle partit pêcher, flottant à la surface de l'eau, pâle et les yeux sans vie. Depuis ce jour, sa vie sombra dans une noire dépression. Elle eut alors une terrible aversion pour tout ce qui touchait de près ou de loin à l'eau, et ne mangeant plus, ne dormant plus, hantée à jamais par l'horrible image de son fiancé défunt, elle sombra peu à peu dans la démence. Un soir, elle vint dans la gargote sans nom, et c'est là que sa vie prit fin, ou plutôt qu'elle décida d'y mettre fin. Ne supportant plus de voir cette effroyable image se matérialiser dans son esprit et le mal que ça lui causait, elle s'arracha brutalement les yeux de ses propres mains, dans un hurlement à glacer le sang, la douleur envahissant son esprit où l'image, à l'inverse de ce qu'elle désirait, se fit plus visible encore. Alors qu'elle était couverte de sang et de liquide noir, toujours hurlante et ses yeux pendant encore de ses orbites par les nerfs, elle se jeta dans le feu. Brûlant vivante, elle hurla si fort qu'on entendit ses horribles cris dans les rues même du village, et on dit que ceux qui l'entendirent eurent si peur qu'il résonnait encore en leur mémoire à la fin de leur vie. Et ce cri cessa lorsque son visage, défiguré par la douleur et noircissant de plus en plus, ne fut plus qu'un tas de cendres. Mais depuis, le feu continuerait de brûler avec ses restes, et son âme serait restée, attachée au monde par tant de souffrance, à errer dans cette gargote sans nom, oubliée de tous et tourmentée par sa vie passée. D'autres racontaient une autre version de cette histoire, où elle serait la fille même des propriétaires, récemment fiancée et assassinée par eux car ils n'acceptaient pas cette union. Et je suis convaincue que vous préférez cette version de l'histoire, mais quoi qu'il en soit, il paraîtrait que si vous entrez dans la gargote sans nom, seul, en plein milieu de la nuit lorsque ni la lune ni les étoiles ne sont là pour vous rassurer, vous pourrez entendre la voix d'une jeune fille vous murmurer des mots étranges... Et même apercevoir son visage aux orbites vides et noires vous observer dans un froid silence, des larmes de sang coulant de ses yeux... En tout cas, vous pouvez toujours vous approcher du feu et écouter, si vous êtes attentifs, peut-être que vous entendrez l'horrible cri venu de sa douleur résonner du lointain et sombre passé de ces lieux... Mais je vous préviens, jamais plus vous ne pourrez l'oublier, car percevoir le fruit de tant de malheur a un prix fait de tourments dont vous ne pouvez imaginer l'ampleur...
Bien sûr, ce ne sont que des rumeurs, et si le cœur vous en dit, vous pouvez chercher à en savoir plus. Et si cette histoire hante à présent vos nuits, veuillez m'en excusez, mais si on vous pose la question, vous pourrez à présent affirmer que vous connaissez le secret de Yasmina...

Smea ♣
Smeagol
Puis, comme Smea trouvait qu'elle avait drôlement refroidi l'atmosphère, elle décida de leur conter l'histoire de Lili la chenille.
Avertissement : cette histoire est très niaise, si ça ne vous plaît pas, racontez-la à vos enfants, je suis sûre que ça leur plaira (par contre ne leur racontez surtout pas la première histoire, vous allez les traumatiser).





♠ Lili la chenille ♠

Il s'agit de l'histoire de Lili, une petite chenille qui était en quête de quelque-chose... Elle était à la recherche du plus bel arbre du monde. Alors, elle parcoura le monde, ou plutôt ce qui lui paraîssait être le monde mais n'en était en fait qu'une toute petite partie, en quête de l'abre de ses rêves. Mais après avoir tant et tant voyagé, elle ne trouva pas l'arbre désiré. Après un tel périple et de tes efforts, elle commencait à se dire que cet arbre n'existair pas, et se désespérait. Mais comme le hasard fait bien les choses, et que les évenements se révèlent parfois inattendus, elle trouva un jour un arbre un peu plus beau que les autres, et elle décida d'y grimper. elle trouva ses feuilles à son goût et fut satisfaite, bien que cela ne réalisait pas du tout son rêve. Et c'est là qu'elle rencontra une autre chenille. Et ce fut le coup de foudre, pour l'un comme pour l'autre. Et c'est ainsi qu'elle rencontra non pas l'arbre de sa vie, mais la chenille de sa vie. Ils décidèrent alors de vivre ensemble, parcourant le monde des arbres patte dans la patte. Et jamais, jusqu'à maintenant, lili ne fut plus heureuse dans sa vie. Ils s'aimaient plus fort que tout, et poursuivirent ce rêve qui leur paraissait impossible à réaliser (vu le temps pris pour aller d'un arbre à un autre...). Mais un jour, il se passa quelque-chose d'étrange. Poussés par leur instinc de chenille, ils se fabriquèrent un cocon, ils restèrent quelques jours dedans, inconscients, et ô miracle ! lorsqu'ils se réveillèrent un matin, ils en sortirent transformés en magnifiques papillons ! Alors ils s'envolèrent tous les deux, et parcoururent des dizaines et des dizaines de forêts, découvrant des arbres plus magnifiques les uns que les autres, plus beaux que tout ceux qu'ils avaient pu imaginer. Et mieux que tout, ils se découvrirent une nouvelle passion : les fleurs !

Smea ♣
Smeagol
Voici maintenant l'histoire de Miyuna :




Il etait une fois une jeune fille qui entra dans une gargote et vit un homme. La jeune fille plonga ses yeux dans les siens, mais celui-ci ne la regarda même pas. Elle était comme invisible pour lui. Ils se parlaient tous les soirs. Un jour, une autre femme entra. Elle était très jolie et vêtue de mille feux. L'homme se jeta alors dans ses bras et l'embrassa longuement. La jeune fille repartit d'un air triste, car elle comprit qu'il avait retrouvé son épouse. Chaque soir, elle se rendait en gargote pour pleurer. Et un jour, un homme vêtu de haillons entré et la vit. Il l'écouta, et depuis vint chaque soir pour parler, s'amuser et se taquiner ensemble. Et elle tomba amoureuse de lui sans même s'en apercevoir. Et un soir, il lui prit doucement la main et la demanda en mariage. Ils se marièrent et eurent beaucoup d'enfants qui leur refaisaient leur décoration intérieure.
Miyuna
Smeagol
Et pour finir voici l'histoire de Yama "Le marin et la baleine", que Smea décida de recopier sous forme de récit, mais à force d'ajouter et d'ajouter encore des éléments, elle finit par transformer une histoire de 4 phrases et un long parchemin. L'histoire de Yama s'arrêtant à "et il vécu là et fit plusieurs fois le tour du monde", tout le reste de l'histoire est ajoutée par Smea qui a été inspirée par cette amusante histoire.
(Smea n'est donc pas responsable des nombreux éléments invraisemblables qui ponctuent cette histoire, s'en excuse et vous demande de bien vouloir accepter que ce n'est qu'une simple histoire et qu'elle n'a pas forcément besoin d'être réaliste )





♣ Le marin et la baleine ♣

C'est l'histoire d'un marin, qui comme tout bon navigateur, effectuait beaucoup, beaucoup de voyages en bâteau. Ceci impliquant cela, il fut un jour, comme vous vous en doutez, prit dans une tempête. A sa grande stupéfaction, il vit une immense vague foncer droit sur lui. Elle était plus grande que toutes celles qu'il avait vues au cours de sa vie, ou même qu'il avait pu imaginer. Elle percuta alors son navire et tout fut englouti, puis ce fut le trou noir. Lorsqu'il se reveilla (se posant de nombreuses questions, notamment s'il était encore en vie) tout était noir autour de lui. Il se trouvait (aussi incroyable que cela puisse paraître) dans le ventre d'une baleine. Bien qu'il ne le savait pas, il se débrouilla pour retrouver les débris de son bâteau, où il retrouva une bonne partie de ses affaires, et il put s'installer sur le plus gros morceau qui restait. Ignorant où il était, il se nourrit des provisions qui lui restaient, et réussit au bout de bon nombre d'éfforts à faire un feu. Il découvrit alors où il se trouvait, et voyant que toute issue (en restant en vie) était impossible, il décida de surivre tant bien que mal. Il reconstruisit, avec ce qui restait, quelque-chose parvenant à flotter. Il s'éclairait à l'aide de feu, et cuisait les poissons (avalés par la baleine) de la même manière. Et il vécu là, s'habituant à sa vie solitaire dans l'obscurité du ventre de la baleine. Plusieurs années passèrent ainsi, sans que rien ne se passe, mais ce fut un jour que l'improbable se produisit. Une femme, appelant à l'aide, se trouvait dans l'eau. Il l'aida alors à se hisser sur son "navire". Il découvrit alors avec stupéfaction qu'elle ne parlait pas la même langue que lui. Ils sut alors qu'il avait parcouru une immense distance. Ils vécurent alors ensemble, s'exercant chacun à parler la langue de l'autre. L'homme fut heureux de ne plus être seul, et plus le temps passa, mieux ils se comprenaient. Leurs journées étaient occupées par cet apprentissage, et lorsqu'ils purent parfaitement se comprendre, ils s'amusaient du mieux qu'ils purent pour combler ce vide autour d'eux. Ils inventaient toutes les histoires possibles à travers le monde, tant le temps leur en offrait le loisir. Au fur et à mesure des années, ils finirent par tomber amoureux. Le temps passa, et ils eurent de nombreux enfants, ainsi, ce fut la première famille à s'être formée dans le ventre d'une baleine. Les enfants, vivant ici depuis leur naissance, ne prirent jamais conscience de la tristesse et de l'invraisemblabilité du lieu où ils vivaient. Mais, comme tout enfant d'ailleurs, ils s'émerveillaient par les nombreuses histoires du monde extérieur racontées par leurs parents. Cela éveillait en eux une grande curiosité, et eux même inventèrent d'autres histoires plus palpitantes encore. Ils vécurent tous très heureux, et, au fil des décennies, puis des siècles, le nombre de personne dans le ventre de cette étrange baleine augmenta toujours plus et plus, jusqu'à ce qu'il atteigne celui d'une ville. Les habitants de la baleine (eh bien oui ^^) construisirent de nombreux navires qui leur servaient d'habitations sur l'eau, grâce à tous les navires ayant coulés et que la baleine avala par mégarde. Pour eux, ayant toujours vécu ici, le monde se résumait à l'estomac de la baleine, et aux histoires du monde extérieur qu'on leur contait, car celles-cis se sont perpétuées au fil du temps. Ils parlaient d'ailleurs deux langues, car celles ci aussi s'étaient perpétuées, et ils avaient donc deux langues maternelles. Ainsi, pendant tout ce temps, jamais personne ne sut ni n'eût la preuve ou même la moindre idée qu'il pouvait y avoir de la vie dans un tel lieu. Seuls le surent les quelques chanceux naufragés qui, croyant leur fin arrivée après s'être faits avalés par la baleine, furent ébahis de découvrir toute une ville à l'intérieur. Par les mots de ces rares naufragés furent à nouveaux contées les histoires du monde, car au fil du temps elles avaient été quelque peu modifiées, et par conséquent les habitants ne les crurent pas lorsqu'ils leur disaient par exemple que les dragons n'existaient pas, mais que les oiseaux, eux, existaient bien. Et le temps passa, plusieurs fois ils firent le tour du monde sans le savoir, et tandis que certains mouraient, d'autres naissaient, et la vie s'écoulait paisiblement sous l'océan. Mais ce fut autour d'une autre vie de s'achever, car oui, les baleines ne sont pas immortelles. Quand ils virent que plus aucun poisson ni eau n'apparaissait comme c'était le cas quotidiennement, les habitants de la baleine crurent que c'était la fin du monde. Ce fut la panique générale, mais quand ils virent qu'ils étaient toujours en vie, ils entreprirent leur premier voyage, qui consistait à remonter jusqu'à l'immense bouche de la baleine récemment décédée, à grand coup de rame. Après ce terrible effort, ils arrivèrent enfin, l'un après l'autre, à sortir de leur lieu de naissance. Alors, ils nagèrent tous ensemble jusqu'à la surface de l'océan et découvrirent le ciel, les oiseaux et le vent, et leur joie fut immense. Ils virent une île, non loin d'eux, et nagèrent longuement jusqu'à celle-ci (Peut-être était-ce la baleine qui fit son ultime acte de générosité). Ainsi découvrirent-ils le monde. Ils furent heureux de découvrir qu'il existaient d'autres populations, et des lieux tous plus merveilleux les uns que les autres. Ainsi furent-ils tous bien plus heureux que la moyenne, car heureux ils vécurent dans l'estomac de la baleine, et encore plus heureux furent-ils de parcourir un monde nouveau. Et cela seulement importe, car le temps fit son travail et on les oublia peu à peu, ils eurent bon nombre de descendants qui gardaient ces anciennes histoires, bien que personne ne les crût jamais. Et ainsi s'achève notre histoire, que je vous raconte avec joie, car presque plus personne aujourd'hui ne s'en souvient, et bien que vous non plus, je suppose, vous ne la croyiez pas, soyez heureux, chers amis, de ne pas vivre dans le ventre d'une baleine. (Et c'est sur cette morale quelque peu inattendue que je vais me coucher, et posez-vous la question, qui sait si vous n'êtes pas vous même un lointain descendant des baleiniens ? )
Smeagol
Smea placarda un petit parchemin à l'entrée de la gargote :



Je vous annonce que je ne serais pas là mercredi et Jeudi (à mon grand regret encore ), je reviendrais jeudi soir, en attendant je vous laisse plein de sake et un yama qui sera ravi de tenir la gargote en attendant mon retour

Bonne journée, soirée ou nuit à vous, on se revoit très bientôt
Smeagol
Ce soir, de nombreux histoires et Haïkus ont été inventés, et les participants furent nombreux. Le thème de cette soirée a été "les saisons", et les idées arrivèrent vite. Smea était contente de cette belle soirée qui, elle espère, ne sera pas oubliée Demain, elle réécrira tout.
Smeagol
Le lendemain, Smea ressortit ses nombreux parchemins.

Bon allez, ça va être long, mais ça va m'occuper. Et puis ils seront contents, de voir leurs textes affichés dans la gargote...

Et elle se lança dans l'écriture des histoires racontées la veille, essayant de se remémorer de ce qui a été dit, tout en leur donnant la forme de récit.
Smeagol
Pendant la soirée, sur le thème des saisons pour rappel, elle avait prit un dé et tiré au sort celui qui raconterait en premier. Le hasard se porta sur Igor, (enfin presque...) et elle tenta de se souvenir de son récit. Puis elle fit de même avec les histoires qui suivirent pour finir par sa propre histoire, plus facile à se souvenir, bien sûr. Et ainsi de longues heures durant, elle écrivit, assise dans son coin préféré à la Grande Ourse.





Une histoire de Igor

Il était une fois un homme qui arpentait les routes du pays. C'était un samourai sans le sou. Il allait de ville en ville afin de parfaire son art du sabre. Un jour, il entra dans une gargote où on racontait de belles histoires, et il s'assit pour écouter les conteurs. La première histoire fut celle du printemps. Le printemps, la saison où les plantes endormies se réveillent. Au début, un simple bourgeon apparait, puis la feuille perce et s'étend. C'est une courageuse petite feuille car elle doit prier fort pour éviter les chenilles. C'est ce que l'on appel l'acrotonie. Puis vient la tige, toujours attirée vers le haut. La jeune feuille après n'est plus seule, mais a plein de soeurs jumelles. A partir de là, elle doit prier pour éviter les champignons, et les hautes herbes qui lui piquent sa nourriture. Puis, vers la fin du printemps, si elle a réussi à échapper à tous ces dangers, elle se transforme en fleur.

La suite la prochaine fois...

Smeagol


Le dégel

Une histoire d'Aichiro

C'est un petit garçon qui un jour demande à son père : "Papa, comment tu as fait toi simple berger pour épouser la fille d'un seigneur ?" Alors le Vieil homme a pris une inspiration , a réflechi et a répondu : " C'est simple, mon fils, j'ai attendu le dégel. " Le fils a regardé son père; complètement eberlué. "Comment ça, attendu le dégel?" - " He bien... ton honorable mère était très courtisée, parce que d'une grande beauté, d'une grande sagesse, d'un esprit pur, et d'une famille aisée." Le jeune garçon l'écoute, l'air grave tandis que le père poursuit : " La jeune fille ne savait qui choisir, et avait lancé un défi à ses prétendants : descendre de la grande montagne en moins d'une matinée " " Nombreux sont ceux qui ont tenté leur chance, mais aucun n'y parvenait." " Moi, j'avais vu la jeune fille et en étais tombé immediatement fou d'amour ... mais tu sais , mon garçon, j'ai un atout considerable .. je connaissais la montagne mieux que personne " "je savais que le défi était impossible à relever ... avant le printemps " Le jeune garçon demande, les yeux tout étonnés : "Pourquoi le printemps?" Le père sourit et répond, pas peu fier : "Parce qu'il y a le dégel, et que le torrent est gros, et ... rapide." " j'ai donc pris une embarquation solide, que j'ai hissée jusqu'au sommet de la montagne ... je n'ai eu qu'à bien la diriger, le courant a fait le reste." Le jeune garçon a grandi, et a lui aussi cherché l'amour. Ne le trouvant pas, il a parcouru des chemins et des chemins, jusqu'au grand nord. Il est tombé amoureux, mais il attend toujours le dégel.
Smeagol


Un Haïku de Yakina

fleurs de sakura
annonciatrices du printemps
voltigeant au vent frais
Smeagol


Un Haïku de Yamahiko

Appuyée contre l'arbre nu
aux rares feuilles
une nuit d'étoiles
Smeagol



Un Haïku de Smea

Le silence règne
Sur la plaine enneigée
son d'éternité
Smeagol


L'oiseau migrateur

Une histoire de Smea


C'est l'histoire d'un oiseau migrateur qui, comme chacun de ses congénères, n'avait jamais vu l'hiver. Quand celui-ci arrivait, muni de son froid acéré qui empêche de s'épanouir toute forme de vie, les oiseaux prenaient leur envol en direction de pays plus chauds, où pour eux la nourriture ne manque pas. Mais notre petit oiseau, tout curieux et aventureux qu'il était, et ce depuis sa jeunesse, ne pouvait s'empêcher d'imaginer à quoi pouvait bien ressembler ce fameux hiver. Il en avait même très souvent rêvé, et en particulier lorsqu'il était enfant, où il rêvait de toutes les saisons de tous les mondes qu'il pût imaginer. Mais des saisons existantes, il y en avait pourtant bien une qu'il n'avait jamais pu voir, quoique le mot vivre aurait été plus exact que voir. Ordinairement, son entourage n'en parle pas, ils disent simplement vouloir rejoindre les saisons chaudes avant qu'elles ne s'en aillent. Mais ce fut son grand-père qui, alors que l'oiseau était très jeune, lui parla de l'hiver. Celui-ci, adorant les histoires, lui en redemandait inlassablement, et surtout ses contes d'hiver, avec lesquels il s'endormait pour ensuite faire des rêves peuplés de neige et de glace. Pour lui, ces histoires restaient des histoires, il les pensait inventées, et ne prenait pas conscience de l'aspect redoutable qu'avait l'hiver. Ainsi il rêva longtemps de cette saison inconnue, et en grandissant, il finit par se dire que ce n'était peut-être pas qu'un rêve... Et ainsi il vécut, chaque année effectuant les longs voyages vers de lointains pays. Des voyages qu'il appréciait beaucoup, car son coeur palpitait chaque fois, à l'idée de faire une si grande traversée, et il aimait par dessus tout contempler les vastes plaines, les régions de montagnes, les immenses étendues d'eau et tous ces nombreux paysages qui s'offraient à lui lorsque, les ailes au vent, il parcourait le monde avec une impression de liberté, en compagnie de ses frères et soeurs, comme ils s'appelaient entre eux. Seulement, une nuit, il fut pris du désir de s'aventurer dans le monde des contes de son enfance, car lorsque son grand-père lui racontait l'hiver, le monde lui semblait changer. Ainsi fut-il prit d'une grande impatience à la vue du départ qui approchait, car cette fois il ne comptait pas partir, mais voir l'hiver, le vrai, de ses propres yeux. Voir ce monde qu'il trouve si fascinant, transformé. Il y médita longuement, se disant que la séparation avec ses frères serait difficile. Ne serait-ce qu'un an. Il ne les avait de sa vie jamais quittés. Ainsi, tout comme son impatience, son angoisse arrivait également et amplifiait. Jamais il ne s'était retrouvé seul, sans protection, livré à lui-même. Mais il était résolument déterminé. Sans rien en dire à personne, il appréhenda ce moment qu'il jugeait inévitable depuis toujours. C'était le destin, ou bien c'était lui, qui était comme ça, inexorablement. Peut-être même était-il le premier de son espèce à se lancer dans un tel périple. Mais sa curiosité était plus forte que tout, et celle-ci plus encore que les autres, et ce depuis les débuts de sa vie. Et il attendit, profitant de ses derniers jours en compagnie de ses frères, tandis que se rapprochait de plus en plus le jour fatidique, celui qu'il avait durant toute sa vie attendu.

La suite la prochaine fois...

Yamahiko
Yamahiko trouvait que tous ces textes embellissaient les murs de la gargote. Il se mit à tout lire en attendant sa femme et ses amis.

Tu as dû passer énormément de temps Smea à tout recopier. C'est très joli.
Smeagol
Ce soir, Smea raconta cette histoire qu'elle avait écrit vendredi soir, lors de la soirée sur le thème des saisons. Elle profita du fait qu'il y ait du monde pour enfin la raconter. Elle fut heureuse de voir qu'elle leur plut beaucoup. Puis, elle la fixa au mur, en compagnie des autres qui commençaient à se faire nombreuses.



Le murmure des saisons

C'est l'histoire de L'Hiver, le Printemps, l'Eté et l'Automne. Tous les quatre étaient les saisons, celles qui seules existent en notre monde, et ce depuis la nuit des temps. Chacune avait son propre rôle, et chacune le remplissait, mais pas toujours de la même manière partout dans le monde ni très regulièrement. Ainsi parfois, le printemps tardait car il avait du mal à reprendre sa place à l'hiver, qui avait tendance à persister, tandis que l'été flannaît parfois trop longtemps, sans vraiment se préoccuper de l'automne. Ainsi ces saisons se retrouvaient-elles à supporter les débordements de ces saisons fortes qu'étaient l'Hiver et l'Eté. Pourquoi parlait-on toujours plus d'elles, pourquoi étaient-ils si imposants ? Néanmoins, le Printemps attirait une attention toute particulière, car il faisait renaître la vie que l'hiver avait éteint, car il rendait l'air parfumé, doux, et retentissant du grésillement des insectes et du chant des oiseaux. Oui, le printemps, sa voix douce et pleine de vie, que tant chérissaient et qui faisait naître, en même temps que la vie, tant de mots que les poètes faisaient fleurir au gré de leur plume... Avec son air fleuri et revigorant, le printemps faisait chavirer les coeurs des plus sensibles... Et pourtant, il ne s'agira pas là de lui, mais de quelque-chose de bien plus improbable : L'Eté tomba amoureux de l'Hiver. Lorsque l'été en parla au printemps, son ami le plus proche, celui-ci protesta : "Comment peux-tu tomber amoureux de l'Hiver, lui qui est ton parfait opposé !", et l'Eté lui répondit "Pas besoin d'être identiques pour s'aimer. C'est peut-être sa différence qui m'attire tant.". Le printemps répliqua, interloqué : "Pourtant, absolument tout vous oppose ! Tes jours sont longs et paisibles tandis que les siens sont si courts que tout être dépérit de si peu voir le soleil, et parlons-en du soleil, toi qui le fait scintiller inlassablement, réchauffant la terre tant et si bien que même lorsqu'il se couche, la nuit garde en elle le parfum et la chaleur du jour. Alors que Lui, l'Hiver, le soleil a beau briller du mieux qu'il peut, tout reste plus froid que jamais. Et que peux-tu bien lui trouver ? regardes-le, avec son vent glacé, ses nuits insoutenables autant qu'interminables, son souffle qui gèle tout jusqu'à la pierre, ce souffle qui fait disparaître toute forme de vie, tuant les insectes, pétrifiant les arbres, poussant chaque mamifère à hiberner ou à se cloitrer chez lui, n'osant pointer le nez dehors de peur de souffrir de l'implacable froid qu'il amène, sans plus pouvoir voir ni ciel ni paysages. Cet Hiver réduisant à un froid silence le chant des oiseaux et faisant disparaître les fruits, les fleurs et toutes les couleurs que porte le monde, pour ne laisser plus paraître qu'une morne solitude grisâtre. L'hiver glace les coeurs, et persiste, persiste tant que le quotidien se fait froid et ennuyeux, réduisant la moindre éteincelle de vie à disparaître. Tandis que moi, je dois inlassablement rallumer cette éteincelle, pour faire revivre le monde, eveiller la nature endormie que l'hiver avait laissée de marbre. L'hiver paraît alors interminable, alors que toi tu es fugitif, tu es ce que tous attendent, si agréable et vivant. Vraiment, je ne peux comprendre ce que tu aimes chez lui, car tous le redoutent autant que la mort." Et l'Eté, après avoir écouté son monologue, lui répondit calmement et avec une touche de passion dans la voix : "Oui, ses jours sont d'une courte durée, mais ses nuits sont longues, froides et magnifiques. Elles sont resplendissantes, elles sont d'un noir profond et froid, où le silence reigne avec le firmament étoilé, qui font s'émerveiller les yeux qui s'y posent. Son air calme et froid semble porter ces joyaux que sont les astres de la nuit d'hiver, qui resplendissent de mille feux. Et son plus précieux joyau est la lune, toujours fascinante, sublime, toujours changeante au fil des nuits, elle éclaire le monde calme et froid de l'hiver. Cette fascination tient eveillé tout être vivant, et rend sa froideur bien peu cher payée pour contempler de telles merveilles. Moi, mes nuits sont formées d'un voile, mais je suis convaincu qu'il pourrait être séduit par leur air doux et parfumé. Et le jour, le soleil ravit du peu de chaleur qu'il procure, et il est alors agréable, tandis que moi, je le rend cuisant, jusqu'à rendre l'atmosphère irrespirable. Oui, son souffle est glacial, mais il ravive l'esprit tandis que moi, j'engourdis les vivants, je fait s'évaporer l'eau qui les fait vivre. L'hiver, lui, présente le monde tel qu'il est, le dévoile de ses secrets comme il dévoile le ciel nocturne, et remet les idées au clair. Son souffle porte un calme sur le monde, un silence semblable à la mort, oui, car lui-même emporte bien souvent la vie. Il achève les souffrances qu'il a lui-même créées, en emportant ce qui vit dans une froide éternité, si vide qu'elle est terriblement redoutée au cours de sa vie, et pourtant si paisible et agréable. Comme la mort, il semble figer le temps de la même manière qu'il fige les rivières et ainsi en stoppe le cours. Il offre cette aspect éternel que je n'ai pas, un aspect d'éternité qui fascine tout être. Cet infini dont il est doté, dans son ciel immense et étoilé, ou bien ses plaines enneigées qui emportent notre esprit lorsque nous y posons les yeux. Des plaines infinies et immaculées, qui transforment le monde à elles seules. Et lorsque tombe la neige, les souvenirs reviennent, et il donne au monde cette beauté silencieuse qui nous laisse sans voix. Moi qui est si fugitif, je me plaît à contempler son regard froid comme la mort, mais aussi si beau." Et l'automne, bien que ne partagant pas les mêmes sentiments que l'Eté, fut impressionné par cet amour sincère qu'il portait à l'Hiver. "Je suis sûr que tu peux le faire fondre...". Mais jamais l'été ne parvint à faire fondre l'Hiver, car il restait froid et impassible, dans sa beauté à glacer le coeur. Il restera loin de son coeur à jamais. Mais ce fut principalement en raison de leur éloignement. L'Eté ne parviendrait jamais à toucher l'hiver, ne serait-ce qu'à l'effleurer, car le printemps précède l'Eté tandis que l'Automne le suit, et dans leur inlassable cycle où chacun suit l'autre, jamais l'Eté ou l'Hiver ne se suivront, d'ailleurs qui saurait dire qui suit l'autre au cours du temps ? Ainsi l'Eté, entouré de ses deux autres saisons, restera à contempler l'Hiver pour toujours, Hiver qui, de par son opposition totale à lui, semblait encore plus lointain. En tout cas, jamais l'Hiver et l'Eté ne se réuniront. Peut-être est-ce la raison de leur attardement sur les autres saisons, un attardement qui les rapproche, mais jamais ne les rejoindra. On peux néanmoins dire que chacun d'eux mêle un peu de lui-même dans le printemps et l'Automne, tels des mots murmurés dans le temps, des mots inaudibles, juste ressentis... De là peut-être viennent les souvenirs, les sentiments et les inspirations qui nous viennent la nuit, tout juste perçus dans le calme et l'obscurité où l'on erre avec nous-même. Certains appellent cela le murmure des saisons...
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