Afficher le menu
Information and comments (0)

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

La cabane aux histoires

Smeagol
Smeagol
Smea fit construire une petite cabane, dans un petit coin reculé. Sur sa façade, était placardé :



La cabane aux histoires

Et à l'entrée, un petit écriteau :



Bienvenue, cher ami, dans la cabane aux histoires. Ici naissent des histoires en tous genres. Longues ou courtes, de toutes les époques et de tous les mondes, il y en aura pour tous les goûts. Vous pouvez y entrer pour, s'il y a du monde, en écouter, pour vous-même en raconter ou en écrire, ou pour simplement venir les lire, paisiblement, dans l'air calme de l'été. Pour vous évader, pour rêver, pour rire ou être étonné, et finalement, pour vous-même inventer. Chaque histoire est la bienvenue, laissez aller votre imagination et écrivez, car les mots sont faits pour être utilisés. Et cette cabane est destinée à les garder.

Chaque histoire est un univers, et chaque univers contient des histoires
Elles naissent au fil des mots, et les mots au fil de votre plume
mais avant de devenir éternelles, elles naissent de votre esprit
le temps fera le reste, suivez l'ordre des choses
et faites-les vivre

racontez-les, chantez-les, écrivez-les, mais surtout
laissez votre esprit s'évader, vagabonder, s'envoler
et créez


A l'intérieur, des couleurs douces, et surtout, des parchemins. Par-terre, sur les murs, en pile, certains noirs d'écritures, d'autres recouverts de seulement quelques mots, et beaucoup totalement vides, attendants les leurs. Et des plumes, aussi. La vue à l'exterieur est agréable, un léger vent souffle et tout est calme. Rien ne vient troubler cette atmosphère paisible. Le silence semble n'attendre qu'une chose : le son presque inaudible de la plume sur le parchemin.
Smeagol

Certains parchemins, couverts d'écritures, sont assez longs. Histoire de se plonger dans un autre monde le temps d'une lecture. Parmi elles, une histoire effrayante, une histoire amusante et une belle histoire.





♣ La gargote sans nom ♣

Il s'agit de l'histoire de deux propriétaires d'une gargote, Y. et S.
Il avait lieu de mystérieux événements autour de tout ce qui concernait cette gargote, que l'on appelait la gargote sans nom. Malgré son apparence lugubre et repoussante, cette gargote attirait bon nombre de clients. Ceux-ci étaient également considérés comme étranges, car les autres habitants faisaient tout pour éviter de s'approcher de ce lieu mystérieux. Il se fit alors bon nombre de rumeurs dans le village, concernant la gargote sans nom. Certains y voyaient un lieu repoussant et sans intérêt particulier, mais d'autres voyaient dans la visite fréquente de ses clients un lieu où se déroulaient des réunions étranges dans le plus grand secret. Certains disaient même qu'il se tramait de sombres histoires de meurtre derrière tout ça. La rumeur la plus connue disait qu'il y tournait une malédiction. Selon cette légende, les clients osant s'y aventurer mouraient tous les uns après les autres. Pour les plus réalistes, il s'agirait de l'ouvre des mystérieux propriétaires, qui, par l'intermédiaire des repas et du sake vendus, mettraient les clients sous l'emprise de drogues qui les pousseraient à revenir régulièrement, ce qui les pousserait jusqu'à la folie et même jusqu'à la mort. Pour les plus simplistes, il s'agirait d'une série de meurtres organisés par les propriétaires, et pour les plus mystiques, ce serait une malédiction... Une malédiction qui emporterait les âmes des clients pour les obliger ensuite à errer à jamais dans ce lieu froid et lugubre. Ils disent même que les propriétaires eux-même seraient là depuis des siècles, des fantômes du passé. Ils auraient, lors d'un temps oublié, décidé de poursuivre le long travail de tenir cette gargote au-delà même de leur propre vie. Ils seraient alors devenus des fantômes, l'ombre d'eux-même, voués à une vie sans existence, destinée à entretenir cette malédiction pour l'éternité... Ce qui expliquerait aussi l'état de dégradation des lieux, qui faisait froid dans le dos. On avait cette impression étrange, quand on s'en approchait, cette impression si troublante, effroyable... Le temps semblait s'y être arrêté. Ainsi, des rumeurs plus étranges les unes que les autres venaient accentuer le mystère qui régnait en ces lieux. Certains parlaient même du fantôme d'une jeune fille, qui y errerait depuis des années. Certains racontent que ce serait une jeune fiancée qui fut la victime de la malédiction de la gargote sans nom. Son fiancé serait mort noyé, et elle aurait retrouvé son cadavre un matin où elle partit pêcher, flottant à la surface de l'eau, pâle et les yeux sans vie. Depuis ce jour, sa vie sombra dans une noire dépression. Elle eut alors une terrible aversion pour tout ce qui touchait de près ou de loin à l'eau, et ne mangeant plus, ne dormant plus, hantée à jamais par l'horrible image de son fiancé défunt, elle sombra peu à peu dans la démence. Un soir, elle vint dans la gargote sans nom, et c'est là que sa vie prit fin, ou plutôt qu'elle décida d'y mettre fin. Ne supportant plus de voir cette effroyable image se matérialiser dans son esprit et le mal que ça lui causait, elle s'arracha brutalement les yeux de ses propres mains, dans un hurlement à glacer le sang, la douleur envahissant son esprit où l'image, à l'inverse de ce qu'elle désirait, se fit plus visible encore. Alors qu'elle était couverte de sang et de liquide noir, toujours hurlante et ses yeux pendant encore de ses orbites par les nerfs, elle se jeta dans le feu. Brûlant vivante, elle hurla si fort qu'on entendit ses horribles cris dans les rues même du village, et on dit que ceux qui l'entendirent eurent si peur qu'il résonnait encore en leur mémoire à la fin de leur vie. Et ce cri cessa lorsque son visage, défiguré par la douleur et noircissant de plus en plus, ne fut plus qu'un tas de cendres. Mais depuis, le feu continuerait de brûler avec ses restes, et son âme serait restée, attachée au monde par tant de souffrance, à errer dans cette gargote sans nom, oubliée de tous et tourmentée par sa vie passée. D'autres racontaient une autre version de cette histoire, où elle serait la fille même des propriétaires, récemment fiancée et assassinée par eux car ils n'acceptaient pas cette union. Et je suis convaincue que vous préférez cette version de l'histoire, mais quoi qu'il en soit, il paraîtrait que si vous entrez dans la gargote sans nom, seul, en plein milieu de la nuit lorsque ni la lune ni les étoiles ne sont là pour vous rassurer, vous pourrez entendre la voix d'une jeune fille vous murmurer des mots étranges... Et même apercevoir son visage aux orbites vides et noires vous observer dans un froid silence, des larmes de sang coulant de ses yeux... En tout cas, vous pouvez toujours vous approcher du feu et écouter, si vous êtes attentifs, peut-être que vous entendrez l'horrible cri venu de sa douleur résonner du lointain et sombre passé de ces lieux... Mais je vous préviens, jamais plus vous ne pourrez l'oublier, car percevoir le fruit de tant de malheur a un prix fait de tourments dont vous ne pouvez imaginer l'ampleur...
Bien sûr, ce ne sont que des rumeurs, et si le cœur vous en dit, vous pouvez chercher à en savoir plus. Et si cette histoire hante à présent vos nuits, veuillez m'en excusez, mais si on vous pose la question, vous pourrez à présent affirmer que vous connaissez le secret de Yasmina...

Smea ♣
Smeagol


♣ Le marin et la baleine ♣

C'est l'histoire d'un marin, qui comme tout bon navigateur, effectuait beaucoup, beaucoup de voyages en bâteau. Ceci impliquant cela, il fut un jour, comme vous vous en doutez, prit dans une tempête. A sa grande stupéfaction, il vit une immense vague foncer droit sur lui. Elle était plus grande que toutes celles qu'il avait vues au cours de sa vie, ou même qu'il avait pu imaginer. Elle percuta alors son navire et tout fut englouti, puis ce fut le trou noir. Lorsqu'il se reveilla (se posant de nombreuses questions, notamment s'il était encore en vie) tout était noir autour de lui. Il se trouvait (aussi incroyable que cela puisse paraître) dans le ventre d'une baleine. Bien qu'il ne le savait pas, il se débrouilla pour retrouver les débris de son bâteau, où il retrouva une bonne partie de ses affaires, et il put s'installer sur le plus gros morceau qui restait. Ignorant où il était, il se nourrit des provisions qui lui restaient, et réussit au bout de bon nombre d'éfforts à faire un feu. Il découvrit alors où il se trouvait, et voyant que toute issue (en restant en vie) était impossible, il décida de surivre tant bien que mal. Il reconstruisit, avec ce qui restait, quelque-chose parvenant à flotter. Il s'éclairait à l'aide de feu, et cuisait les poissons (avalés par la baleine) de la même manière. Et il vécu là, s'habituant à sa vie solitaire dans l'obscurité du ventre de la baleine. Plusieurs années passèrent ainsi, sans que rien ne se passe, mais ce fut un jour que l'improbable se produisit. Une femme, appelant à l'aide, se trouvait dans l'eau. Il l'aida alors à se hisser sur son "navire". Il découvrit alors avec stupéfaction qu'elle ne parlait pas la même langue que lui. Ils sut alors qu'il avait parcouru une immense distance. Ils vécurent alors ensemble, s'exercant chacun à parler la langue de l'autre. L'homme fut heureux de ne plus être seul, et plus le temps passa, mieux ils se comprenaient. Leurs journées étaient occupées par cet apprentissage, et lorsqu'ils purent parfaitement se comprendre, ils s'amusaient du mieux qu'ils purent pour combler ce vide autour d'eux. Ils inventaient toutes les histoires possibles à travers le monde, tant le temps leur en offrait le loisir. Au fur et à mesure des années, ils finirent par tomber amoureux. Le temps passa, et ils eurent de nombreux enfants, ainsi, ce fut la première famille à s'être formée dans le ventre d'une baleine. Les enfants, vivant ici depuis leur naissance, ne prirent jamais conscience de la tristesse et de l'invraisemblabilité du lieu où ils vivaient. Mais, comme tout enfant d'ailleurs, ils s'émerveillaient par les nombreuses histoires du monde extérieur racontées par leurs parents. Cela éveillait en eux une grande curiosité, et eux même inventèrent d'autres histoires plus palpitantes encore. Ils vécurent tous très heureux, et, au fil des décennies, puis des siècles, le nombre de personne dans le ventre de cette étrange baleine augmenta toujours plus et plus, jusqu'à ce qu'il atteigne celui d'une ville. Les habitants de la baleine (eh bien oui ^^) construisirent de nombreux navires qui leur servaient d'habitations sur l'eau, grâce à tous les navires ayant coulés et que la baleine avala par mégarde. Pour eux, ayant toujours vécu ici, le monde se résumait à l'estomac de la baleine, et aux histoires du monde extérieur qu'on leur contait, car celles-cis se sont perpétuées au fil du temps. Ils parlaient d'ailleurs deux langues, car celles ci aussi s'étaient perpétuées, et ils avaient donc deux langues maternelles. Ainsi, pendant tout ce temps, jamais personne ne sut ni n'eût la preuve ou même la moindre idée qu'il pouvait y avoir de la vie dans un tel lieu. Seuls le surent les quelques chanceux naufragés qui, croyant leur fin arrivée après s'être faits avalés par la baleine, furent ébahis de découvrir toute une ville à l'intérieur. Par les mots de ces rares naufragés furent à nouveaux contées les histoires du monde, car au fil du temps elles avaient été quelque peu modifiées, et par conséquent les habitants ne les crurent pas lorsqu'ils leur disaient par exemple que les dragons n'existaient pas, mais que les oiseaux, eux, existaient bien. Et le temps passa, plusieurs fois ils firent le tour du monde sans le savoir, et tandis que certains mouraient, d'autres naissaient, et la vie s'écoulait paisiblement sous l'océan. Mais ce fut autour d'une autre vie de s'achever, car oui, les baleines ne sont pas immortelles. Quand ils virent que plus aucun poisson ni eau n'apparaissait comme c'était le cas quotidiennement, les habitants de la baleine crurent que c'était la fin du monde. Ce fut la panique générale, mais quand ils virent qu'ils étaient toujours en vie, ils entreprirent leur premier voyage, qui consistait à remonter jusqu'à l'immense bouche de la baleine récemment décédée, à grand coup de rame. Après ce terrible effort, ils arrivèrent enfin, l'un après l'autre, à sortir de leur lieu de naissance. Alors, ils nagèrent tous ensemble jusqu'à la surface de l'océan et découvrirent le ciel, les oiseaux et le vent, et leur joie fut immense. Ils virent une île, non loin d'eux, et nagèrent longuement jusqu'à celle-ci (Peut-être était-ce la baleine qui fit son ultime acte de générosité). Ainsi découvrirent-ils le monde. Ils furent heureux de découvrir qu'il existaient d'autres populations, et des lieux tous plus merveilleux les uns que les autres. Ainsi furent-ils tous bien plus heureux que la moyenne, car heureux ils vécurent dans l'estomac de la baleine, et encore plus heureux furent-ils de parcourir un monde nouveau. Et cela seulement importe, car le temps fit son travail et on les oublia peu à peu, ils eurent bon nombre de descendants qui gardaient ces anciennes histoires, bien que personne ne les crût jamais. Et ainsi s'achève notre histoire, que je vous raconte avec joie, car presque plus personne aujourd'hui ne s'en souvient, et bien que vous non plus, je suppose, vous ne la croyiez pas, soyez heureux, chers amis, de ne pas vivre dans le ventre d'une baleine. (Et c'est sur cette morale quelque peu inattendue que je vais me coucher, et posez-vous la question, qui sait si vous n'êtes pas vous même un lointain descendant des baleiniens ? )
Smeagol


♣ Le murmure des saisons ♣





C'est l'histoire de L'Hiver, le Printemps, l'Eté et l'Automne. Tous les quatre étaient les saisons, celles qui seules existent en notre monde, et ce depuis la nuit des temps. Chacune avait son propre rôle, et chacune le remplissait, mais pas toujours de la même manière partout dans le monde ni très regulièrement. Ainsi parfois, le printemps tardait car il avait du mal à reprendre sa place à l'hiver, qui avait tendance à persister, tandis que l'été flannaît parfois trop longtemps, sans vraiment se préoccuper de l'automne. Ainsi ces saisons se retrouvaient-elles à supporter les débordements de ces saisons fortes qu'étaient l'Hiver et l'Eté. Pourquoi parlait-on toujours plus d'elles, pourquoi étaient-ils si imposants ? Néanmoins, le Printemps attirait une attention toute particulière, car il faisait renaître la vie que l'hiver avait éteint, car il rendait l'air parfumé, doux, et retentissant du grésillement des insectes et du chant des oiseaux. Oui, le printemps, sa voix douce et pleine de vie, que tant chérissaient et qui faisait naître, en même temps que la vie, tant de mots que les poètes faisaient fleurir au gré de leur plume... Avec son air fleuri et revigorant, le printemps faisait chavirer les coeurs des plus sensibles... Et pourtant, il ne s'agira pas là de lui, mais de quelque-chose de bien plus improbable : L'Eté tomba amoureux de l'Hiver. Lorsque l'été en parla au printemps, son ami le plus proche, celui-ci protesta : "Comment peux-tu tomber amoureux de l'Hiver, lui qui est ton parfait opposé !", et l'Eté lui répondit "Pas besoin d'être identiques pour s'aimer. C'est peut-être sa différence qui m'attire tant.". Le printemps répliqua, interloqué : "Pourtant, absolument tout vous oppose ! Tes jours sont longs et paisibles tandis que les siens sont si courts que tout être dépérit de si peu voir le soleil, et parlons-en du soleil, toi qui le fait scintiller inlassablement, réchauffant la terre tant et si bien que même lorsqu'il se couche, la nuit garde en elle le parfum et la chaleur du jour. Alors que Lui, l'Hiver, le soleil a beau briller du mieux qu'il peut, tout reste plus froid que jamais. Et que peux-tu bien lui trouver ? regardes-le, avec son vent glacé, ses nuits insoutenables autant qu'interminables, son souffle qui gèle tout jusqu'à la pierre, ce souffle qui fait disparaître toute forme de vie, tuant les insectes, pétrifiant les arbres, poussant chaque mamifère à hiberner ou à se cloitrer chez lui, n'osant pointer le nez dehors de peur de souffrir de l'implacable froid qu'il amène, sans plus pouvoir voir ni ciel ni paysages. Cet Hiver réduisant à un froid silence le chant des oiseaux et faisant disparaître les fruits, les fleurs et toutes les couleurs que porte le monde, pour ne laisser plus paraître qu'une morne solitude grisâtre. L'hiver glace les coeurs, et persiste, persiste tant que le quotidien se fait froid et ennuyeux, réduisant la moindre éteincelle de vie à disparaître. Tandis que moi, je dois inlassablement rallumer cette éteincelle, pour faire revivre le monde, eveiller la nature endormie que l'hiver avait laissée de marbre. L'hiver paraît alors interminable, alors que toi tu es fugitif, tu es ce que tous attendent, si agréable et vivant. Vraiment, je ne peux comprendre ce que tu aimes chez lui, car tous le redoutent autant que la mort." Et l'Eté, après avoir écouté son monologue, lui répondit calmement et avec une touche de passion dans la voix : "Oui, ses jours sont d'une courte durée, mais ses nuits sont longues, froides et magnifiques. Elles sont resplendissantes, elles sont d'un noir profond et froid, où le silence reigne avec le firmament étoilé, qui font s'émerveiller les yeux qui s'y posent. Son air calme et froid semble porter ces joyaux que sont les astres de la nuit d'hiver, qui resplendissent de mille feux. Et son plus précieux joyau est la lune, toujours fascinante, sublime, toujours changeante au fil des nuits, elle éclaire le monde calme et froid de l'hiver. Cette fascination tient eveillé tout être vivant, et rend sa froideur bien peu cher payée pour contempler de telles merveilles. Moi, mes nuits sont formées d'un voile, mais je suis convaincu qu'il pourrait être séduit par leur air doux et parfumé. Et le jour, le soleil ravit du peu de chaleur qu'il procure, et il est alors agréable, tandis que moi, je le rend cuisant, jusqu'à rendre l'atmosphère irrespirable. Oui, son souffle est glacial, mais il ravive l'esprit tandis que moi, j'engourdis les vivants, je fait s'évaporer l'eau qui les fait vivre. L'hiver, lui, présente le monde tel qu'il est, le dévoile de ses secrets comme il dévoile le ciel nocturne, et remet les idées au clair. Son souffle porte un calme sur le monde, un silence semblable à la mort, oui, car lui-même emporte bien souvent la vie. Il achève les souffrances qu'il a lui-même créées, en emportant ce qui vit dans une froide éternité, si vide qu'elle est terriblement redoutée au cours de sa vie, et pourtant si paisible et agréable. Comme la mort, il semble figer le temps de la même manière qu'il fige les rivières et ainsi en stoppe le cours. Il offre cette aspect éternel que je n'ai pas, un aspect d'éternité qui fascine tout être. Cet infini dont il est doté, dans son ciel immense et étoilé, ou bien ses plaines enneigées qui emportent notre esprit lorsque nous y posons les yeux. Des plaines infinies et immaculées, qui transforment le monde à elles seules. Et lorsque tombe la neige, les souvenirs reviennent, et il donne au monde cette beauté silencieuse qui nous laisse sans voix. Moi qui est si fugitif, je me plaît à contempler son regard froid comme la mort, mais aussi si beau." Et l'automne, bien que ne partagant pas les mêmes sentiments que l'Eté, fut impressionné par cet amour sincère qu'il portait à l'Hiver. "Je suis sûr que tu peux le faire fondre...". Mais jamais l'été ne parvint à faire fondre l'Hiver, car il restait froid et impassible, dans sa beauté à glacer le coeur. Il restera loin de son coeur à jamais. Mais ce fut principalement en raison de leur éloignement. L'Eté ne parviendrait jamais à toucher l'hiver, ne serait-ce qu'à l'effleurer, car le printemps précède l'Eté tandis que l'Automne le suit, et dans leur inlassable cycle où chacun suit l'autre, jamais l'Eté ou l'Hiver ne se suivront, d'ailleurs qui saurait dire qui suit l'autre au cours du temps ? Ainsi l'Eté, entouré de ses deux autres saisons, restera à contempler l'Hiver pour toujours, Hiver qui, de par son opposition totale à lui, semblait encore plus lointain. En tout cas, jamais l'Hiver et l'Eté ne se réuniront. Peut-être est-ce la raison de leur attardement sur les autres saisons, un attardement qui les rapproche, mais jamais ne les rejoindra. On peux néanmoins dire que chacun d'eux mêle un peu de lui-même dans le printemps et l'Automne, tels des mots murmurés dans le temps, des mots inaudibles, juste ressentis... De là peut-être viennent les souvenirs, les sentiments et les inspirations qui nous viennent la nuit, tout juste perçus dans le calme et l'obscurité où l'on erre avec nous-même. Certains appellent cela le murmure des saisons...
{Shepabo}
Verrou pour archivage.
See the RP information
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)