Gabrien *Votre Grâce ? Mon frère ? Mondor ?... Vous ? Tu ?*
Gabrien n'avait cessé de retourner ces questions depuis le départ de chez lui. Pas facile de concilier les sentiments amicaux avec le protocole. Venait s'ajouter à cela ses convictions selon lesquelles le spirituel primait sur le temporel. "Mon frère" semblait donc tout indiqué mes il ne fallait perdre de vue l'objet de sa visite : il venait rendre hommage à un chef de clan, lui prêter allégeance et le féliciter pour sa nomination à la plus haute fonction du conseil comtal.
*Bon, ben ça sera "votre Grâce" et "vous"... voilà qui est réglé*
Citation:Ah gabrien, bienvenue au domaine Caelus. Mais tu as les bras chargés, pose donc tout ça sur la table que l'on puisse trinquer.
Gabrien pose docilement les paquets sur la table et serre la main tendue. Un pas en arrière et le voici droit comme la justice. Fixant Mondor dans les yeux, il se frappe la poitrine du poing en récitant :
Votre Grâce, mes sentiments les plus chaleureux accompagnent votre nomination : que votre règne soit paisible et guidé par la sagesse du Tout-Puissant.
Que ma présence icelieu soit gage de ma fidélité au clan que je viens désormais de rejoindre et qu'il me tarde de servir. Aristote bénisse et renforce les liens qui unissent ses membres.
En outre, je vous présente mes félicitations pour vos épousailles récentes : puisse votre union être féconde et heureuse. Afin de sceller cette allégeance et célébrer votre mariage, faites-moi l'honneur d'accepter ces modestes présents. Dieu vous ait en Sa Sainte Garde.
En terminant sa tirade, il dénoua la touaille qui empaquetait deux chandeliers d'argent qu'il rapprocha de Mondor. Il tendit ensuite une cassette de bois sculpté contenant des oublies aux épices les plus raffinées qu'il eut pu trouver et des pâtes de fruit.
Soulagé de n'avoir buté sur aucun mot, de ne pas avoir fait de contrepèteries involontaires cocasses ou grossières, de ne pas avoir trébuché, bref, de n'avoir à aucun moment fait montre de sa maladresse légendaire, le visage de Gabrien se détendit jusqu'à laisser apparaître un sourire franc et amical.
*J'espère qu'à présent il va réitérer sa proposition de rafraîchissement... c'est qu'il fait soif d'un coup !*
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