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[RP] Hameau de Champignolles

Lingelei


Le hameau Champignolles, quelques petites maisonnettes, est entouré de rangées d'arbres, encadré de bois, de futaies et de taillis.
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Lingelei
Ayant parcouru les 4 lieues qui séparait Les Conches en Ouches de Champignolles, Lin arriva en vue du hameau un peu avant midi.

A l’entrée du petit village, qui ne comportait qu’une dizaine de chaumières, elle descendit de cheval, passant le bras dans les rênes, Sémillante la suivait, tandis que Falkor, en éclaireur averti, ouvrait la marche d’un pas décidé et la tête haute.

Elle avait emprunté la rue que l’on pouvait appeler « principale », bien qu’il n’y en ait qu’une, les autres voies étant plutôt des sentiers.

Il n’y avait pas grand monde dans les rues, mais c’était l’heure du repas, ceci expliquant cela.

Elle croisa tout de même un vieillard assis devant sa petite maison qui la scrutait derrière un chapeau ancestral rabattu sur les yeux.

Elle s’arrêta à sa hauteur.

Bien le bonjour, Messire, vous profitez du soleil du printanier ?
Pourriez-vous m’indiquer s’il y a un lieu où je pourrai me restaurer ?


Avec une sorte de petit grognement en guise de salut, il lui indiqua du bout de sa canne une chaumière à quelque distance de là. Il n’était pas très causant songea-t-elle
.
De la fumée s’échappant de la cheminée indiquait une présence en ces lieux.


Merci Messire, à vous revoir.

Elle s’éloigna en direction de la chaumine indiquée.
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Lingelei
Lin arriva devant une charmante chaumière dont la porte ouverte, par cette belle journée de printemps, laissait entendre une joyeuse assemblée et sentir la promesse d’un bon repas.

Elle attacha sa jument au crochet dans la cour, et lui donna un seau d’eau tiré au puits.

Puis après avoir intimé l’ordre à Falkor d’attendre à l’extérieur, elle entra dans la petite auberge.

. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Lingelei
Il y avait là plusieurs personnes déjà attablées.

Un homme et une femme s’avancèrent vers Lin l’air engageant et souriant.

L’homme s’adressa à elle
B’jour , ma p’tite Dame, c’est-y qu’vous chercheriez quequ’chose ?

Lin s’approcha et souriante
Bonjour tavernier, est-ce possible de se restaurer dans votre établissement ?
Ben sûr !Ma femme va vous installer, et j’m’en va vous préparer ça.

La femme s’avança et fit signe à Lin de la suivre vers une petite table, où elle installa une écuelle, une cuillère et un gobelet.
Puis elle se dirigea vers un tonneau et remplit un cruchon de cidre qu’elle posa sur la table avec une petite miche de pain raflée au passage dans une grande corbeille à coté du tonnelet.

Lin sentait les regards, qui se voulaient discrets, la scruter de la tête aux pieds. Les étrangers, car c’est ce qu’elle était pour tout ce petit monde, ne devaient pas faire souvent halte dans le hameau qui n’était pas sur un axe très passager.
Elle leur adressa tour à tour un léger salut de la tête, auquel ils répondirent de même.

Puis, au bout d’un moment, l’homme revint, porteur d’un plat fumant qu’il déposa devant elle. Il y avait là une volaille dorée à point et une purée indéfinissable mais qui dégageait un fumet appétissant.

Le tavernier, armé d’un grand couteau découpa une cuisse du volatil qu’il déposa dans l’écuelle avec une grosse cuillérée de purée.

Après l’avoir remercié, Lin mangea d’un bel appétit ce qui s’avéra être du faisan et de la purée de panais
.
Lorsqu’elle eut terminé, elle laissa quelques écus sur la table, salua le couple et juste avant de sortir s’adressant aux hôtes.

Merci beaucoup, c’était succulent, et au revoir, car je pense que l’on se reverra rapidement.

Après un signe de la main, elle enfourcha Sémillante et, à la sortie du hameau, prit la direction du coteau.
Gabrien
Il se nomme "Normand". Baptisé ainsi en référence à la vigueur, la force et le courage qui sont l'apanage des Normands, il n'a pas usurpé son nom. Ce brave mulet tire une charrette qui déchire le brouillard sur la route de Champignolles. A son bord, Gabrien, bien emmitouflé dans son écharpe essaie de se repérer. Il se connaît bien le Gab, il sait que son sens de l'orientation vaut largement son sens de la maniaquerie... autant dire pas grand chose ! Apercevant un paysan revenant du marché, il s'arrête à sa hauteur et l'interpelle :

- Holà l'ami ! Le bonjour ! Je ne sais si je me suis perdu, je dois me rendre à Champignolles... connaissez-vous le domaine ?

Le paysan, la face rubiconde, se racle la gorge dans un bruit gras et sourd, cracha par terre puis, après avoir reniflé bruyamment et essuyé son imposant tarin du revers de sa manche lui lance :

- Champignolles ? Ho ben ! J'pense ben que j'connais ! Même qu'ici tout le monde le connaît. Même que la mère, elle a travaillé à Champignolles... 20 ans ! Ou ptet 23 ? ouep, 23... puisque j'éto 'cor enfançon quand...

- Ahem... et votre mère, empruntait-elle ce chemin quand elle travaillait à Champignolles ?

- Ah ben oui ! Mais parfois, elle prenait la "route du Cailloux-qui-bique" parce que c'éto plus court quand elle amenait les courses du marché. Quatre toises de moins la route du Cailloux-qui-bique, pensez ben qu'c'éto quéqu'chose quatre toises quand on r'vient du marché avec dix livres de viande su'l'dos ! Pasqu'on a beau dire, c'est ptet pas lourd dix livres quand on parle de...


- Et comment que c'est lourd ! Mais la route du Cailloux qui bique, ça serait plutôt par ici ? Par là ?

Ne voulant pas heurter une nouvelle fois son vis-à-vis, Gabrien adresse le sourire le plus angélique dont il est capable et croise les doigts discrètement pour qu'enfin, le rustaud réponde à sa question. Bon sang ! elle était simple cette question ! Il ne peut pas simplement lever le doigt dans une direction ou une autre ? Gab continue de le fixer, avec une mine semblant dire "mais non mon brave, je ne t'ai pas interrompu ! Et là, tu vas me répondre hein ? Parce qu'il fait froid et que tu n'as qu'une seule envie : rentrer chez toi !"

A son grand soulagement, il voit une main se lever accompagnée d'un son qui lui semble si mélodieux à cet instant :


- Ben c'est par là !

Gabrien le salue et pour la peine, lui offre une gorgée de calva qui le réchauffe. Il a l'air content le bougre, reconnaissant même. Ca lui fait oublier qu'il s'est fait couper la parole par deux fois quand il avait tant envie de raconter les pérégrinations de sa mère briquant les tables de cuisine du domaine de Champignolles !

A côté de Gabrien, des paniers sont entassés : jambons, gigots, rôts, saucissons, rillettes, andouillettes se serrent entre les tresses d'osier, juste en-dessous des torchons de carreaux rouges et blancs. Et bien sûr, du calva... des dizaines de bouteilles de calva s'empilent et manquent par moment de tomber. Cependant, il ne peut les placer ailleurs : l'arrière de la charrette est encombré par un chargement autrement plus précieux !

Il encourage Normand de la voix et reprend sereinement sa route vers le domaine. Bientôt, ils seront au chaud, réchauffés, qui par la paille fraîche de l'écurie, qui par le feu de bois et l'amitié...

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Clemence_
grrrrr impossible de dormir dans cette chariotte, ça bougeait de partout, à croire que Gab le faisait exprès pour ne pas qu'elle dorme. Bien emmitouflée sous de grosses couvertures elle n'avait pas froid et pourtant, ça caillait !!!! Elle s'était redressée et se maintenait au divers fûts et paniers que Gab avait entreposé.... Puis la chariotte s'arrêta.... Elle entendit des voix, enfin surtout celle de son fillot, puis le pas saccadé du mulet se fit entendre à nouveau. Elle se leva, tant bien que mal et tapota doucement sur l'épaule de Gab...

Telle une enfant elle lui posa la question que tout le monde adorait entendre...

Dis.... On arrive bientôt ????
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Agnes.prunier
Agnès s'étira, toute reposée et se redressa pour s'assoir sur la paillasse où le sommeil l'avait trouvée avant le départ pour les Champignolles.

Ce nom l'inspirait... champignons... campagnols... des souris dans les champignons ?


Hum, pas encore bien éveillée, elle en profita pour regarder alentour et se tourna vers sa voisine qui hélait Gabrien.
Celui-ci avait réussi à poser son séant entre des paniers et caisses de... de calva bien sûr !


Lorsqu'ils étaient partis, il faisait encore sombre et Agnès n'avait guère vu grand chose du chargement, ni de sa voisine.
Elle savait par Gabrien qu'elle portait le doux nom de Clémence, mais n'avait malheureusement pu se faire une idée de son visage dans l'obscurité.


- Bonjour dame Clémence et messire Gabrien ! C'est joli par ci-lieu dites-moi... Chez qui allons-nous exactement messire ? Qui sont ces personnes qui nous ont invités ?
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Gabrien
Clem a écrit:
Dis.... On arrive bientôt ????


Agnes a écrit:
- Bonjour dame Clémence et messire Gabrien ! C'est joli par ci-lieu dites-moi... Chez qui allons-nous exactement messire ? Qui sont ces personnes qui nous ont invités ?


Gab leva les yeux au ciel... lui qui était certain de ne jamais vouloir d'enfants, se rappelait maintenant un peu plus pourquoi. Pas de chance, il fallait qu'il se trimbale deux jeunes femmes, certes ravissantes et d'agréable commerce mais parfois plus écervelées que des mioches ! Sans tourner la tête, il lança à son petit commis qui était le seul à s'être tenu coi :


Et toi Nicol, pas de demande particulière ? Pas de pause-pipi ? Pas de récrimination quant à la température extérieure ou au manque de place ? Pas de besoin urgent de connaître le nombre de convives ou la couleur des draps dans lesquels nous allons coucher ?

Sachant très bien que ces questions n'attendaient nulle réponse, Nicol se contenta de sourire. Un brin moqueur, il jeta un bref coup d'oeil à ses deux voisines puis fit mine de se concentrer sur le paysage qui défilait lentement afin de ne pas croiser leurs regards noirs.

Sinon, selon toute vraisemblance, nous sommes sur la route du "Caillou-qui-bique" qui devrait nous mener tout droit sur Champignolles. D'ailleurs, vous voyez l'espèce de tour poindre là-bas ?

Son index tendu désignait une construction de pierres claires assez élevée qui se découpait au bas du vallon. La brume matinale n'était pas encore totalement dissipée et faisait apparaître la demeure cossue comme dans un rêve, floutant les contour des murs. Le lac en contre-bas prenait lui-aussi des allures de féeries oniriques : on n'eut pas été surpris outre mesure de voir la chevelure d'une nymphe ou le bonnet d'un lutin jaillir du nuage de brume qui le surplombait.

Je pense qu'il s'agit de notre destination. Nous devrions y être dans une demi-heure...

Il prit une large inspiration avant de répondre à Agnès. Agnès ! Il lui avait déjà expliqué deux ou trois fois qui étaient leurs hôtes et quelle était leur destination ; mais la jeune femme, si dégourdie pour les choses de la vie quotidienne qui échappaient totalement au Goupil, se montrait tellement tête-en-l'air quand il s'agissait de retenir un nom ou une adresse. Elle lui faisait penser à quelqu'un de sa connaissance... ah ben tiens : lui ! Elle l'amusait beaucoup, le courant passait très bien entre eux et ça, il l'avait senti dès leur première rencontre. Ils allaient former un duo un peu fantasque, amusant, mais certainement complice et efficace. La paire Prunier-Goupil, c'était un peu le mariage de la carpe et du lapin, mais en plus original !

Alors, concentrez-vous Agnès : Clémence... euh, c'est la dame à côté de vous qui se trouve aussi être ma marraine... au cas où ! Donc, Clémence et moi, disais-je, sommes les parrains de Flamand, dit "Flam", diacre de Lisieux. Sa douce et tendre blonde Lingelei, dite "Lin" est la maîtresse du domaine de Champignolles où nous nous rendons à présent. Je ne sais pas exactement qui d'autre est invité mais je suis certain que nous y verrons en tout cas Floralise, dite "Flo", vous rappelez-vous Flo ? Une rousse flamboyante qui adore se promener en halle, elle aussi lexovienne. Il ne serait pas surprenant d'ailleurs que nous croisions la moitié de Lisieux. Votre lanterne est-elle éclairée ?

Un demi-sourire s'imprima sur ses lèvres moqueuses quand il ajouta :

Et pour votre information, le gamin à côté de vous est Nicol, mon commis et fils adoptif, en-dessous du chignon c'est toujours Clémence, quant à moi, je suis toujours Gabrien... vous me reconnaîtrez dans la foule ?

Il se mit à rire doucement en lançant Normand au grand trot, satisfait d'arriver bientôt à bon port.

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