Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   1, 2, 3, 4   >   >>

Info:
Unfortunately no additional information has been added for this RP.

[RP] à défaut du corps, il faut bien que l'oreille exulte...

L_aconit
Citation:
19/12/1465 06:56 : Vous vous enfermez dans le confessionnal, prêt à écouter les secrets et les errements les plus intimes de vos paroissiens.


Joie.


Alors à tous... Il tint tour à tour ce discours:



- Vous êtes venu confesser vos fautes. Expier vos péchés. Et vous êtes à l'heure... Merci.

Cela ferait ça de moins à effacer de la liste, c'est qu'on devient vite claustrophobe à patienter dans ce double cercueil vertical. Nicolas joignit ses mains sur ses genoux. Il avait confessé de nombreux villageois depuis qu'il était entré sous la houlette de l'évêque de Périgueux. Avait-il la foi? Absolument pas. Mais au fil des mois, confesser était devenu un sacerdoce auquel il se pliait par dévouement aux autres. Le fait d'alléger les gens de leurs secrets parfois trop lourds à porter devenait un exercice nécessaire à les rendre meilleurs, bien que le message n'atteigne sans doute pas le créateur... L'important était le sentiment du devoir accompli après tout, n'est-ce pas? Celui du pécheur qui se sentait de nouveau propre, et le sien. Car s'il était un fait bien incontestable, c'était que Nicolas de Montfort Toxandrie, dix huit ans et le bon dieu sans confession, faisait toujours et parfaitement ce que sa supériorité attendait de lui...

- Le fidèle qui a reconnu et confessé ses fautes, qui a réparé les torts causés, qui reconnaît qu’elles sont sources de mal et les abjure de toute son âme, celui là pourra recevoir l’absolution, et le Très Haut ne lui reprochera pas les actes absous justement.

Ce jour était un jour spécial. le jeune homme ordinné prêtre malgré lui, entendait confesser des villageois de passage un peu particuliers ... Les uns après les autres, ils allaient se succéder pour lui parler des choses les plus absurdes, aux plus déconcertantes, en passant bien sur par les plus indicibles et les plus inattendues. Et croyez que ses oreilles n'en demandaient pas tant. Il redressa le nez pour apercevoir le visage de son interlocuteur au travers d'une petite grille sombre. Il trouva utile d'apporter une précision à son phrasé.

- En revanche si le pécheur à triché avec lui-même pour obtenir le pardon il sera jugé doublement car il a blasphémé un sacrement...

Voilà qui s'adressait en spéciale dédicace à Cassenac, qui avait eu l'air bien peu jouasse à l'idée de foutre son âme à poil auprès de l'Aconit. Les doigts s'entremêlèrent les uns aux autres, laissant pendre de leurs délicates phalanges un rosaire de bois. Si certains pensaient lui raconter des salades pour abréger le moment solennel, il pourrait toujours les fouetter avec. Privilège de connaissance. Il murmura enfin, encourageant son futur pénitent à parler:

- ... Je suis tenu au secret et lié par le Très Haut à garder votre confession secrète jusque et après la mort... Je vous écoute. Et par pitié, ne m'appelez pas père.

Se tenir dans cette boite en tenue longue qui gratte était déjà assez difficile sous les yeux des gens qui l'avaient connus en jeune garçon libre.
_________________

Chapelain de l'Ostel Dieu à Paris, Evêque de Perigueux, apprenti exorciste
(En Bleu italique, les pensées Laconiques.) galerie d'avatar-Recueil
Archibald_ravier
Citation:
19/12/1465 10:02 : L_aconit vous a écouté en confession et lavé votre âme des deux péchés capitaux qui menaçaient le plus gravement votre salut éternel : Luxure et Envie.


L'oreille, l'oreille... ça exulte, une oreille ?



"Vous viendrez vous confesser demain à laudes", qu'il avait dit.
Et Archibald, il se voit moyen dire non à un homme d'église, quand bien même l'homme en question ne serait qu'un garçon plus jeune que lui. Quand bien même serait-il au courant que le garçon en question n'a pas la foi, la vraie foi.
Dieu, lui, il sait. Il saura. On ne refuse pas d'aller se confesser.
On choisit bien ses mots, juste.

Il se présenta donc à l'heure dite et entra dans le placard austère qui servait de confessionnal. Ce n'était ni le premier, ni le dernier qu'il visitait. Il se confessait plusieurs fois par semaine. Il évitait de le faire avec des gens qu'il connaissait, d'habitude. Il allait donc devoir être encore plus prudent.
Cette boite là n'était ni mieux ni pire que d'autres. Ça sentait bon la cire et le bois. C'en était presque rassurant.
Ou pas, parce que le curé-malgré-lui en faisait des caisses pour lui forcer la main et leur faire cracher tout ce qu'ils avaient à dire.
Le grand niais pris un inspiration, ou deux. Voire même trois, pour calmer la chamade dans sa poitrine.
Qu'est-ce qu'il allait bien pouvoir raconter ?
    Dieu, qu'est-ce que je dois dire à ton serviteur pas si dévoué ? Que je partage son vice ? Non, parce que moi je lutte contre. Un tout petit peu. Tu le vois, dis, Dieu ?


Bénissez moi mon... frère ? Parce que j'ai péché. Un peu en actes, beaucoup, beaucoup en pensée.

Vraiment beaucoup, même. Jusque dans ses rêves.
_________________
L_aconit
Sujet numéro 1: Archibald. " N'aies pas peur mon enf.. Ami."


- Je vous bénis au nom de la Sainte église de Rome. N'ayez craintes. Nous sommes tous des enfants de dieu.

Enfin lui était enfant du Marquis de Dol; l'ancien, le Lemerco. Ce qui revenait un peu au même.

- Nous péchons tous.

Et pas que de beaux poissons... Nicolas péchait à chaque fois qu'il s'habillait le matin de sa robe blanche, faisait glisser ses mains sur son torse couvert pour ajuster son étole. Chaque fois qu'il enfilait ce costume d'ecclésiastique. Chaque fois qu'il confessait. Et à chaque pensée de son âge...

Oh oui. Ils péchaient tous. D'une multitude de manières. Il eut un soupir désespéré et resta silencieux attendant l'aveu de l'Archimalbarré, triturant un peu l'ourlet de sa manche.
_________________

Chapelain de l'Ostel Dieu à Paris, Evêque de Perigueux, apprenti exorciste
(En Bleu italique, les pensées Laconiques.) galerie d'avatar-Recueil
Archibald_ravier
La vie et le mensonge sont synonymes,
Et c'est Fiodor Dostoïevski qui l'dit !


J'en doute pas.

Tous, oui. Le curé plus que tout le village réuni, à tous les coups.

Bon. Hum. Euh...

P'tain, mais par où commencer ? Ça allait bien de raconter ses petits tracas à un parfait inconnu, mais là, à Nicolas... Il n'allait pas raconter ça, si ?

Voilà. Euh... Je suis amoureux d'une personne.

Deux, menteur.

Et euh... J'y pense tout l'temps ? J'en rêve même.

Rien que là, d'en parler, il en frissonnait. Ou alors, c'était parce qu'il faisait froid dans l'église. Ou alors, c'était la main de Dieu qui le secouait un peu pour qu'il cesse de mentir dans sa maison.
Pour une fois qu'il avait une oreille qui pourrait comprendre réellement son problème, pourquoi ne pas en profiter ?
Il ferma un instant les yeux, inspirant pour trouver du courage. Implorant Dieu de lui donner la force. La force de ne jamais toucher le blond qui hantait son esprit à côté d'Isaure ? Celle d'en parler à Nicolas ? La force de reléguer Mayeul au rang de ami ?
Ou juste de reprendre la parole.

Il faut que j'vous donne tous les détails ? Parce que ça risque d'être long. Elle... On a péché, deux fois. La seconde, elle s'est flagellée, et elle a stupid'ment laissé sa chemise coller aux plaies. C'est vot'soeur qui lui avait donné c'te charmante idée d'ailleurs, et c'est elle aussi qui l'a soignée, 'vec moi. Depuis... Depuis j'suis tombé amoureux d'elle et j'arrive pas à la sortir de mes pensées. J'vais l'épouser, hein. Dans six mois, enfin, cinq maintenant, si j'réponds à tous ses critères. Elle a mis la barre haut pour moi, mais j'la comprends, même quand je s'rais seigneur ça restera un mariage sous sa condition. Bref. J'pense à elle tout l'temps. Et pas d'manière chaste hein. Elle m'obsède. Du coup j'suis obligé de... euh...

Il regarda ses mains, désabusé.

Vous croyez qu'on peut s'étouffer dans ses propres humeurs si on l'fait pas ? J'sais qu'c'est pas ben tout ça hein, mais à la fois si Dieu nous a donné l'idée d'le faire, c'est ben pour quelqu'chose non ? Enfin c'est pas ben, mais c'est un moindre mal, ça m'évite d'lui sauter d'ssus avant l'mariage. Parce que j'veux plus jamais r'voir son dos ensanglanté comme ça ni entendre l'cri qu'elle a poussé quand on a versé l'eau salée sur ses plaies pour décoller sa ch'mise. Jamais. C'était...
J'ai envie d'la protéger d'tout, tout l'temps. Même d'elle même, pis d'moi aussi. C'pas simple.
Vous... vous voyez c'que j'veux dire ?
_________________
L_aconit
Sujet numéro 1: Archibald. " y'a pas mort d'homme dans l'sirop d'corps d'homme."



Nicolas se pencha pour regarder aussi les mains d'Archibald.

- Oh.

Échappa-t-il se ses lèvres fines. C'était donc ça. De la luxure. De la luxure avec une amie de sa soeur. Sa soeur n'avait pas d'amies. Hormis Isaure. Isaure... Isaure? Ses doutes se confirmèrent donc. Il avait perçu les signes d'un "il ne savait quoi" entre Ravier et Isaure. Alors donc... Isaure était une femme, comme il était un homme presque comme les autres? Il surenchérit, le temps que l'information fasse son nid d'un:

- Oooh...

Foutre. Confesser avait cela de satisfaisant. Le croustillant du dessous des choses. Qui aurait cru qu'Archibald s'éprendrait de la frigide Isaure? Enfin. Frigide n'avait qu'un oeil, Isaure deux, visiblement. Il inspira et se pencha, tentant de chasser de son esprit ces images qui se contrariaient elles-même. Les mains saisirent avec le rosaire, un épais ouvrage qui servait de marchepied tant son épaisseur était grande. Il le posa lourdement sur ses genoux et l'ouvrit, feuilletant ses pages.

- Selon mon pénitenciel, pour avoir frayé deux fois avec une femme en dehors du mariage, une femme qui ne soit pas catin j'entends, car les catins fournissent un travail de santé publique, vous devez vous abstenir jusqu'au mariage et prier sainte Dominitouche à chaque pensée impure d'ici là. Vous savez, la prière qui fait cet air là:
Domi nique nique nique... tilalam...

Le pénitenciel . Quel fabuleux bouquin. On y trouvait tous les péchés et toutes les pénitences appropriées. Autant vous dire que vu le poids de la chose, on ne s'ennuyait pas chez le commun des mortels. Et à voix basse, sans refermer le livre - qui sait ce qu'allait ajouter le brun - il conclut:

- Du reste, les mains sont faites pour s'en servir. Dieu a été clément à notre nature, et nous a permis de ne pas avoir à les utiliser et les maintenir occupées par des tâches domestiques... Il y a bien une raison.

Un léger sourire se dessina sur le visage de Nicolas. Ce n'est pas comme s'il était lui-même très coutumier des tâches ménagères de ses mains ...

- Allez en paix Archibald. Autre chose?
_________________

Chapelain de l'Ostel Dieu à Paris, Evêque de Perigueux, apprenti exorciste
(En Bleu italique, les pensées Laconiques.) galerie d'avatar-Recueil
Archibald_ravier
Oui nous sommes en vie, comme tous ceux de nos âges


Oui. Non. Oui. Bon sang, Nicolas, comment tu fais ?

Allez en paix, mon cul. Il n'était jamais en paix, il ne serait jamais en paix, plus jamais, pas une seule seconde de sa vie. Et le pire, c'est qu'il aimait ça.
Aimer Isaure était un soulagement. Elle attirait à elle la plupart de ses idées luxurieuses. Pas toutes.
Vraiment pas toutes.
Il s'interrogeait, parfois. Une fois mariés, plus rien ne justifierait qu'il aille se lover dans le dos de son "frère" la nuit pour dormir. Même les supposées craintes de ce dernier ne sauraient s'aplanir dans un château bien gardé. Il ne savait plus dormir sans lui. Les nuits sur les chemins étaient un calvaire. Imaginer devoir dormir sans lui, c'était imaginer un monde où il ne savait pas respirer.

Alors vraiment, la question était sincère. Comment fait-on ? Comment faisait-il, non seulement privé d'oxygène, mais en plus englué dans le carcan d'une église tout sauf bienveillante ?

Comment tu fais pour... pour survivre ? Sans lui ?

Oh, bien sur, il jugeait, un peu. Pour le peu qu'il avait deviné, le duc de Trun et le curé fraîchement émoulu avaient péché par la chair. Est-ce qu'ils avaient lutté ? Est-ce qu'ils avaient accepté ? Est-ce que les dieux de Nicolas toléraient ça ? Découvrez la suite dans notre nouvel épisode d'Amour, gloire et curé !
Mais Archibald est Archiamoureux et il voudrait bien que ça ne s'arrête jamais. Et surtout, ça le rend archiniais. Il voudrait bien que le monde entier s'aime et que les guerres s'arrêtent, la fin de la faim dans le monde, la tolérance, et l'amour entre les Hommes. Et entre les hommes, aussi. Archibald ? Miss France X Mariage pour tous.

A son tour, il se redressa. Regarda les trais fins, polaires, du blond. La carnation était pâle. Il lui trouvait l'air triste. Depuis la veille, il s'interrogeait. Rentrer dans les ordres, c'était une bonne idée dans le fond. Il pouvait devenir chapelain de son duc et le confesser aussi souvent que nécessaire, à leur manière. La couverture était assez parfaite. Alors pourquoi était-il resté là ? Depuis des semaines, à s'étioler dans sa soutane ?

Le regard noir cherchait, derrière le treillis de bois, derrière la peau pâle, derrière les yeux clairs. Où es-tu, Nicolas ?
_________________
Don.
Sujet numéro 2 : Dôn, la frangine nymphomane.









La nature a fait de lui son frère, et son cœur l'estime autant qu'un ami.
Le beau Nicolas, qui d'aussi loin qu'elle se souvienne n'existait pas, proposait à présent d'être là. L'amour aussi, et ce dernier avait tous les droits. Qu'il soit pathétique, qu'il ne le soit pas, Dôna buvait à présent chacune des paroles sortant des lippes jumelles. Gémeau adopté, sa voix était à louer.

L'assise juxtaposée est envahie, Kerdraon installée. La chair et le bois se lient, phalanges se croisent et les regards aussi. Alliage glacial au travers des persiennes.
Où était passé le temps des confessions journalières auprès d'un Veneny amusé ? Il y a bien des mois, à présent, qu'aucun aveu Dônien ne fut sincère. Celui-ci le serait-il ?

Bénissez moi mon frère, parce que j'ai péché.
Je confesse au très-haut, et je dois le reconnaître devant vous, j'ai péché en parole, souvent. Par action hum.. Non pas vraiment. Par omission, aussi et par la pensée, sans arrêt.

La voix s'étrangle. Virulence dans le ton, n'est peut-être pas de bon... Goût. Et parlons-en du goût. Pourquoi, lorsqu'elle s'apprêtait à parler, le plomb venait-il épouser son palais ? L'isoloir devrait pourtant l'apaiser. Il n'en est rien, mais il était désormais trop tard pour reculer. Mais avant de commencer, déjà la bavarde demandait des éclaircissements.

La luxure, mon frère. Une fois épousée, en combien de nuances peut-elle se décomposer ?

Autrement exprimé : "Dis-moi ce à quoi j'ai le droit de penser".
_________________
L_aconit
Sujet numéro 1: Archibald. " Chacun son sirop et les poneys seront bien gardés."


Krr Krr Krr Krr Krr...


Passé la surprise, les ongles grattèrent pensivement le bois de la paroi qui les séparait pour toute réponse à la première question d'Archibad. Moment lourd, d'une confidence à l'autre. Archibald savait. Où avait-il fauté? Où avait-il mal dissimulé? Nicolas n'en avait jamais parlé à personne. Même à sa soeur. Jamais. Personne. Son secret bien gardé, il ne l'aurait jamais offert à personne. Par peur, et par pudeur. Par totale conscience du poids des actes. Par immensité du poids du coeur.

Krr Krr Krr.

Non vraiment. Comment savait-il? Comment fallait-il réagir? Nier? S'outrer ? Avouer ses faiblesses et ses péchés, c'était bon pour ceux qui venaient le voir derrière cette grille. Lui, là, devait rester en position de force. D'oreille. Pas de bouche. Et ce Archi. Qu'y comprendrait-il? Il le jugerait. Il le dénoncerait. Il ne le connaissait pas tant. D'ailleurs, jaloux de la proximité d'Archibald et de sa soeur Dana, il n'avait pas été tendre avec lui à leur rencontre...

- On survit à tout. Archibald. Quoi que tu penses savoir.

Car il ne savait pas, lui, la vie de dévouement qu'avait toujours mené l'Aconit. Lorsqu'Ansoald l'avait emporté, éveillé au monde, il n'était qu'un chien peureux de se voir ôter sa laisse. Rétif à vivre par lui même et pour lui même. Et lorsqu'il avait servi le duc, il n'avait jamais eu nulle autre idée que de mettre entre ses mains son sens du sacrifice. Un sens certes pas inné, mais dans lequel on l'avait patiemment façonné. Passer pour quelqu'un d'autre était l'histoire de sa vie. Né Montfort, élevé parmi les Montfort comme un simple garçon de rien, un écuyer, au sobriquet lourd d'histoire, à qui l'on a jamais voulu la conter. De par sa naissance, Nicolas n'a toujours été qu'enfant du secret.

- Le duc a fait une erreur qui lui aurait couté sa tête au bout d'une lance épiscopale, si je n'avais pas demandé de rentrer dans les ordres en échange de sa liberté. Je n'ai pas envie d'en reparler. Tu ne comprendrais pas. Et puis... C'est toi, qui est venu me parler. Alors parle... Et va-t-en!


Le ton s'était enroué, durci peut-être, dans le réflexe d'auto défense. Sensible avait été touché. Il referma le livre poussiéreux. Mine de rien, le jeune Archibald venait de jeter un pavé énorme dans la marre. S'il savait, Isaure savait. Dana savait. Theodrik savait. Il se sentit soudain vidé de la tournure de cette confession, et le coeur terriblement lourd d'avoir à remuer une plaie à peine suturée. Persuadé que de l'autre coté de la paroi, il y avait un autre monde. Un monde auquel il n'appartenait pas, de par sa bizarre préférence et sa servitude gravée au corps.

Krr Krr Krr...
_________________

Chapelain de l'Ostel Dieu à Paris, Evêque de Perigueux, apprenti exorciste
(En Bleu italique, les pensées Laconiques.) galerie d'avatar-Recueil
Archibald_ravier
Krr Krr Krr Krr Krr...


Il a senti la tension monter d'un cran, de l'autre côté. Ah.
Il était pourtant certain d'avoir déjà survolé ce secret avec le blond, juste avant son entrée dans les ordres.
Merde.

C'est lui qui m'a parlé, l'dernière fois qu'on s'est vus ici. Il avait trop bu, et il était malheureux. J'pensais t'l'avoir dit. J'en ai parlé à personne.

Comment on rebondit après ça ? Hein ?
Il se dresse sur les genoux, encore, pour essayer de capter un regard. Pour vérifier qu'il a su assourdir les angoisses qu'il avait si bien réveillées. Balourd.
Rien. On ne voit rien dans ces boites de malheur.
Merde.

J'suis dans la merde, Nicolas.

Il se laisse choir au fond de son coin de boite, genoux remontés, les bras posés dessus, la tête renversée vers l'arrière. Tellement dans la merde. Pas un ami avec qui partager un secret aussi lourd, aussi dangereux. Même un ami ne saurait comprendre. Personne ne peut comprendre. Personne... Sauf peut être toi, Nicolas, pas si curé que ça...

J'ai un lui, aussi.

L'aveu lui échappe, il n'a même pas le temps de plaquer une main sur sa bouche pour le retenir. Nicolas est tenu par le secret de la confession, mais il ne croit pas. Trop tard pour rétropédaler, de toutes façons, et le poids est si immense que le brun s'affaisse encore, contre le bois ciré.

Foutre.

C'est le cas de le dire.
Une main lasse vient frotter les joues velues, et les paupières restent closes. Encore un peu. Pour ne pas affronter la réalité de ce qu'il vient de dire. Alors que le reste lui échappe déjà.

Et j'les aime tous les deux. Je les veux tous les deux. Ça me rend dingue. Je sais que c'est mal. Je sais que je devrais juste lui trouver une bonne place chez un maitre qui le traitera bien et le laisser là pour ne m'occuper que d'Isaure. Ou même juste le larguer là peu importe où et ne m'occuper que d'Isaure. J'peux pas. Je sais plus dormir sans lui. J'ai l'impression d'plus savoir respirer sans lui. Et d'me noyer sans elle.
Et Dieu peut rien pour moi. Et je sais que je pourrais passer ma vie à prier, j'suis déjà condamné à la Lune.
Putain.

Il exhala un soupir, se redressa un peu pour mieux s'affaisser, la tête entre les genoux.

J'suis dans la merde, hein ?

Alors, elle exulte, ton oreille, Nicolas ?

_________________
L_aconit
Sujet numéro 2: Dana. " 'Azy doucement, pour mes tympans."

Citation:

19/12/1465 14:05 : Vous recevez Don. en confession. faites pas l'innocent, vous l'avez bien cherché.



Le courrier du coeur, vous connaissez? Nicolas lui, se sentait comme un opérateur du courrier du corps. Le confessionnal était l'endroit le plus discret pour recevoir les indiscrétions les plus folles. Ainsi, après l'épisode dichotomique d'Archibald sur les passions interdites, il s'apprêtait à affronter courageusement et malgré tout avec beaucoup de curiosité les confidences de sa soeur.

- Je vous bénis au nom de la Sainte église de Rome, ma soeur. La luxure, vous dites?

Ah... Elle aussi? Finalement, il se sentait moins seul dans ses petites tensions corporelles quotidiennes et ses pensées sales lors de la corvée de changement de cierges. Bien évidemment, venant de sa soeur, l'aventure était tout de même un peu craintive. C'est qu'il s'imaginait sa vie conjugale si morne, en remettant en imagination l'air austère et quiet de son Noergévien d'époux... Les doigts vinrent gratter le menton glabre.

- Vaste sujet...

Demande à Archibald.

Il ouvrit immédiatement le pénitenciel au chapitre " Amour, foutre et péchés" afin de gagner du temps. Après ce que son dernier confessé lui avait confié, ses oreilles étaient chauffées pour une longue journée d'écoute active.

- Ne dit-on pas que le Sans Nom a mille pattes? Cela vous donne une idée...

Il posa une main tendre sur la grille qui séparait leurs visages et préservait une certaine intimité distante, et souffla doucement, comme seuls les frères aux bras rassurants et aux mots pansement savent le faire .

- Dites moi ce qui ne va pas, Dana. Mon oreille sera votre sanctuaire.

Pourvu qu'elle n'y fasse pas trop mourir d'illusions.
_________________

Chapelain de l'Ostel Dieu à Paris, Evêque de Perigueux, apprenti exorciste
(En Bleu italique, les pensées Laconiques.) galerie d'avatar-Recueil
L_aconit
Sujet numéro 1: Archibald. " Le plus doux des sirops ne vaut pas la vérité."


C'est lui qui.. Sainte Mère d'épieu. Le duc s'était épanché dans l'oreille d'Archibald. Le duc avait tout raconté... Tout? Derrière sa grille, Nicolas avait pâlit de deux tons. Etait-ce l'idée que le jeune gaillard sache tout de son penchant pernicieux, ou celle d'un duc malheureux? Il porta sa main à sa joue, pour l'apaiser du feu qui l'avait rougie. Pour faire passer aussi l'émotion soudaine qui lui donnait le vertige. N'est pas plus démunie qu'une noix extraite de sa coquille...

Il tritura nerveusement le rosaire, dont une perle sauta au sol lorsqu'Archibald continua et révéla l'existence d'un "Lui" mystérieux, brisant l'ouvrage délicat. Le jeune prêtre malgré lui, qui se trouvait baissé pour ramasser la perle au moment précis de sa révélation, se cogna vivement à la petite étagère de bois qui maintenait les ouvrages d'antisèche qui lui servaient à lire les prières d'absolution, faisant s'écrouler tout le barda religieux sur son dos et sa tête.

- Foutre.
- Merde.

Quel délicat échange. Sonné, Nicolas se redressa vivement et colla son nez à la grille, halluciné. Ces mains viriles et caleuses...? Cette barbe piquante de trois jours...? Cet air bourru et solitaire? La menotte délicate frictionna vivement les cheveux blonds pour tenter de faire rentrer la bosse naissante d'où elle venait.

- Archibald , bon dieu! Vous auriez pu en garder un peu pour un autre jour!


Les pensées s'embrouillèrent, fusant de toute part dans un chaos indicible, et Nicolas commençait à avoir des petits carreaux grillagés en surimpression sur le nez. S'agissait-il d'un homme ou d'un chien? Il reformula pour mettre de l'ordre dans le bordel de ces inédites révélations.

- Vous.. Tu... Rha! C'est qui?!

Oui. Là, il sortait un peu de son devoir de réserve... Mais passé la barrière du vous et les révélations de bigamie émotionnelles bisexuées... Les deux protagonistes n'étaient plus à cela près. Et puis le bon dieu n'avait qu'à faire en sorte qu'ils ne se connaissent pas avant de les coller dans sa boite à parlotte.
_________________

Chapelain de l'Ostel Dieu à Paris, Evêque de Perigueux, apprenti exorciste
(En Bleu italique, les pensées Laconiques.) galerie d'avatar-Recueil
Don.
Sujet numéro 2, Dôn : Avec la crasse ou le sacre, Tympan s'accouplera.



Paume sororale vient s'allier à celle déjà posée contre le rempart, simple cloison qui pourtant ne cède jamais contre les assauts répétés du triple C.
Cervelles, Corps et Cœurs débordés.
Juxtaposé à cette main imprégnée d'une chaleur qu'elle connaît bien, sa bouche. La grille se voit embrassée du souffle obscurci par la voix révélatrice d'un secret pourtant léger, pour les mœurs concernées.

Je ne pense qu'à ça.

La pulpe de ses doigts semble vouloir traverser le rideau boisé dans le but de lier ses phalanges aux siennes. Toucher, presser, quand l'effleurement n'est plus suffisant. Il lui faut pourtant supporter la distance imposée, et confesser.

C'est une sorte de tension qui s'immisce en moi et elle me prend dès lors qu'il est là. Que je le vois. Et... Et même lorsqu'il est absent.
Le froissement des draps, me met en émoi.
Le frémissement des feuilles, me fait frissonner.
Accueillir le vent contre ma peau. Qu'il soit froid, ou chaud, tout s'embrase en moi.

Senestre vient frapper la séparation quadrillée, dissimulant avec grande peine la colère qui l'imprègne.
Les azurites disparaissent sous le poids des paupières éreintées par tous les excès auxquels Dana cède souvent. Mais les lippes ne se font pas muettes pour autant.

Même ce foutu isoloir déclenche mille fourmillements.
Est-ce normal, Nic.. Mon frère ? Est-ce sain ? Je m'impose la frustration.
Dès qu'il me touche, que ce soit d'un bras, d'une main, d'un doigt...

A l'évocation des larges paluches, poitrail se gonfle et lutte difficilement contre l'unique sujet de sa confesse.

... d''un souffle, un regard. Il me faut conserver contenance.
Le faut-il ?

Les bleus revivent et vrillent vers la tête blonde, toujours présente. Toujours constante ?

Ou dois-je obéir à mes pulsions ? Je risque de perdre son intérêt. De le tuer à petit feu. De m'achever à trop y penser, et y céder.
Mais est-ce raisonnable de me contenir et faire connaître de ma personne tout ce qui n'est pas moi ?

Nicolas ! Je ne pense qu'à ça ! Du soir au matin, mais du matin au soir aussi.
Qu'il me soulage de ce mal perpétuel.

L'anneau permet, mais mon corps souffre d'un "pas assez"
Aidez-moi.

Elle ne peut tout de même pas imposer à Norvège, ses cuisses, à longueur de journée. Leurs nuits étant déjà fortement occupées.
_________________
Isaure.beaumont
Sujet 3 : la vertueuse pécheresse ou la pécheresse vertueuse


- Comment dois-je vous appeler alors ? Frère Nicolas ? Oui, oui cela conviendrait parfaitement, car vous l’êtes presque après tout. Puisque vous êtes celui de Dana. Frère Nicolas, donc. Frère Nicolas. Frère Nicolas. Frère Nicolas.

Raide sur son banc, derrière ce grillage qui la protégeait pourtant en partie du regard du jeune homme, Isaure appréhendait la suite. Elle voulait masquer son trouble, mais elle faisait pourtant pire que mieux en débitant les paroles, sans prendre le temps de respirer et de réfléchir. Elle répéta encore quelques instants « frère Nicolas », comme pour se donner le courage de passer à la suite.

- Bénissez-moi mon frère, mon frère Nicolas, parce que j’ai péché. Je confesse au Très-Haut avoir péché. Terriblement péché.

Elle déglutit, parce qu’elle savait que le moment était venu. Ses mains allaient et venaient nerveusement sur ses cuisses, dans une bruit d’étoffe malmenées et baissant le ton, elle débuta ses aveux.

- J’ai péché, mon frère, en actes parfois, mais en pensées surtout. Pas plus tard que cette nuit : alors que je dormais paisiblement, mon esprit s’est égaré, et ce n’était pas la première fois.

Elle prit une inspiration avant de poursuivre, fermant les yeux et revivant en même temps son rêve.

- C’était le matin, tôt. Le jour se levait lentement et la neige était tombée toute la nuit. Je goûtais au plaisir de cette marche matinale, grisée par ce sentiment que procure une neige fraîche que l’on est la première à fouler. Vous savez, quand elle crisse sous vos pieds, encore vierge de toute trace. C’était si paisible, mon frère. J’avançais péniblement, mes bottes s’enfonçant dans la poudreuse. Je n’avais pas froid, j’étais bien.

Elle aurait pu passer directement à la partie pécheresse, mais elle retardait ce moment autant qu’elle le pouvait, se repassant le film de sa nuit.

- Il y avait sur une branche basse un petit oiseau, qui chantait une délicieuse ballade, et alors que je m’approchais, je fus percutée en plein visage par quelques chose de terriblement froid : une boule de neige ! Je pensais être seule, mais de toute évidence, je ne l’étais pas. Encore sonnée, je n’eus pas le temps de repérer mon assaillant que déjà une pluie de boules s’abattit de nouveau sur moi. Je reculai et finis inévitablement par tomber en arrière, le séant dans la neige. C’est alors que son rire fusa et que je le vis, si grand, si puissant, dans ce paysage hivernal, surgi de nulle part !

Elle fit une nouvelle pause.

- Me redressant, j’ôtai mes gants avec agacement et entrepris de former de jolies petites sphères pour lui rendre la pareille. Oh, inutile de vous dire que ma visée était bien moins bonne que la sienne. J’eus beau le poursuivre, jamais je ne parvins à la rattraper suffisamment pour l’atteindre précisément ! S’ensuivit une étonnante bataille de boules de neige. Saviez-vous que je n’en avais jamais fait ? De bataille de boules de neige. Je crois que je me suis amusée, vraiment amusée. Nous riions en chœur et avant que je puisse réaliser ce qu’il se passait, il me rejoignait en deux grandes enjambées pour me serrer contre lui, et alors qu’il se mettait à neiger à gros flocons, nos bouches se scellèrent.

Le souffle court, elle poursuivit, la voix légèrement tremblante, tant elle revivait la scène, les yeux toujours clos.

- Ce n’était pas un baiser chaste, Nicolas… Il n’y avait rien de chaste dans ce baiser là… C’était un baiser… un baiser… qui n’avait rien, mais alors rien d’édifiant ! C’était de ces baisers qui vous précipitent dans le vice, Nic… Frère Nicolas… Je sentais son corps contre le mien, chaud et puissant. Si puissant…. Oh, je n’avais vraiment, vraiment… mais alors vraiment pas froid. Il neigeait, et je brûlais. Je brûlais de désir, mon frère, d’un désir ardent, comme jamais. Alors nous nous sommes agenouillés dans la neige, sans jamais séparer nos bouches avides. Il resserra alors son étreinte avant de m’allonger fermement dans la neige. Nous étions si … si… Nous nous désirions tant ! La neige aurait pu fondre autour de nous tant nous étions enflammés.

Et voilà qu’elle avait chaud, terriblement chaud tandis qu’elle visualisait de nouveau la scène, se gardant de ne pas la revivre.

- Ses mains étaient chaudes d’ailleurs, chaudes et douces à la fois. Et si assurées ! On voyait que c’était un homme d’expérience. Il savait ce qu’il faisait et il le faisait bien. Je frissonnais. Je frissonnais de ses baisers dans le cou, de ses mains sur mon corps, plus que de la neige contre ma peau nue. Car oui, j’étais soudainement…

Raclement de gorge, car c’était tout de même gênant.

- J’étais dans le plus simple appareil… dans la neige. Nous avons roulé dans la poudreuse. Il grognait son désir contre ma bouche, mon corps pressés contre le sien. Et alors il me… enfin il… J'ai.... nous..... Vous savez.. Enfin non… non j’imagine que vous ne savez pas…. Comment pourriez-vous le savoir… Vous êtes jeune.. Jeune et religieux. Pur, si pur. Tellement pur. Comme je vous envie Nicolas, voyez, je pèche, je vous envie. C’est si mal d’envier. J’aimerais retrouver ma pureté d’antan, je me suis perdue. Totalement perdue.

Elle se signa.

- Je fais des rêves compromettant avec un homme dont je ne connais rien, ou presque. Je ne connais de lui seulement ce qu’il a bien voulu m’écrire. Si peu. Et pourtant… pourtant, mes péchés revêtent son visage. Du moins mes rêves pécheurs. Car il vient souvent me rendre visite, mais jusque-là… jamais je n’avais rêvé plus qu’un baiser ! Cette fois-ci c’était tellement… Si…. Grand dieu, c’était divin, Nicolas ! Je me suis réveillée, pantelante et coupable ! Mon esprit a façonné ce rêve, et mon corps y a répondu, sans que je n’y puisse rien. IL s’est affranchi de la morale pour vibrer au secret de la nuit, malgré moi !

Le nom fut soufflé.

- Eddard... pourquoi faut-il que je fasse de tels rêves avec lui ?

Elle rouvrit les yeux pour chasser les images pécheresses. Même éveillée, ce rêve ne la laissait pas insensible et la condamnait plus encore. Car si elle n’avait pas mis de mots sur ce que leurs projections nocturnes avaient fait, les images dans sa tête l’avaient bien matérialisé.

- L’on ne peut plus rien pour moi, n’est-ce pas ? Que dois-je faire, mon frère, pour me racheter ? Jeûner un mois durant ? Aller pied nu toute l’année ? Me flageller encore ?


Sauvez-moi Nicolas, sauvez mon âme !
_________________
L_aconit
Sujet numéro 2: Dana. " Enfer et Dana- tion."


Gêné. Il était gêné. Le pourpre avait envahi l'albâtre, aux confins des joues tendres. Et les yeux s'étaient évadés vers ... Ailleurs. Partout, loin du vis à vis de Dana. Le silence s'était fait maître de l'autre côté de la boite.

Elle avait envie. Partout. Tout le temps.

Le pénitenciel fur ouvert derechef. Les pages tournèrent, tournèrent, frénétiquement. Bordel de dieu de sans nom de queue. Il y avait bien quelque chose là dedans pour les soeurs qui sont envahies par les tensions du corps du matin au soir...

Les filles, les soeurs, elles aussi, avaient parfois , souvent, ce manque obsessionnel ? Combien de fois avait-il eu envie au détour d'un couloir, de relever la robe d'un jeune diacre, penché, occupé à allumer les cierges? Savait-il seulement qu'ainsi, sans rien faire, il n'allumait pas que les cierges mais aussi l'esprit fécond et infiniment primaire d'un jeune prêtre de dix huit ans...? Combien de fois, à défaut de trouver la chaleur de quelqu'un, avait-il apaisé son mal seul dans sa cellule? Car Nicolas autant que Don, était un charnel né. Là, sous les couches protectrices. Sous le couvert de la cuisse. Derrière la sagesse incarnée...

Et lui, ne faisait-il pas semblant d'être quelqu'un d'autre, là dans cette boite à secrets? Aconit n'avait-il pas chaque jour jusqu'ici, porté le fardeau bienséant des apparences?

Le pénitenciel fut refermé sec. Peine perdue. Il fixa ses mains, attendant que sa soeur ait fini de s'épancher, et continua de s'embraser au bûcher de l'embarras. C'est qu'on ne discute pas de cela avec une jeune femme, bien moins lorsqu'elle est la fille la plus proche de soi, et sa soeur de surcroît.

Ha, tu l'avais voulu Nicolas. Tu l'avais cherché, ton exaltation des confidences. Et maintenant, tu te recroquevillais dans ta soutane. Incapable d'imaginer la brune entre les mains de son époux. Que diable, un peu de tenue! Lorsqu'elle eut terminé, il redressa un peu l'échine, reprenant contenance. Avec beaucoup d'imagination, il pourrait peut être lui trouver une pénitence placebo... Car s'il était certain d'une chose, c'est que leurs envies étaient un mal incurable, et qui sait, une sorte de malédiction de famille?

- Jouer le jeu des apparences n'est pas pécher. Tant que c'est pour le bien. Regardez-moi. Je ne suis pas plus fervent que vous n'êtes douée pour les carottes croutées.

Oui, Dana était une piètre cuisinière. Au moins à cela, Theodrik n'avait pas gagné au change. Sororale confidente connaissait bien ses secrets.

- Je vous suggère de prier seule. Autant de fois qu'il le faudrait... Et si cela ne suffit pas à exorciser le mal, battez-le, fort et vigoureusement, jusqu'à ce qu'il se taise. Avec ce que vous aurez à portée...

Si le message n'est pas clair, là, l'Aconit n'est plus blanc. Comment dit-on à sa soeur qu'elle doit faire avec ce que la nature lui a donné?
_________________

Chapelain de l'Ostel Dieu à Paris, Evêque de Perigueux, apprenti exorciste
(En Bleu italique, les pensées Laconiques.) galerie d'avatar-Recueil
L_aconit
Sujet numéro 3 : Isaure " Le dramatique c'est mathématique " .


Face à Isaure tout se déroulait bien comme prévu. Qu'avait à confesser une dame telle qu'elle? Quelques roulades avec Archibald? Apres les deux confesses qu'il venait de vivre avec ce dernier et Dana, de quoi pouvait-il avoir peur? Il savait déjà tout. Et elle, ne savait rien. Rien de sa foi chevrotante, des raisons de son enfermement. Rien de son penchant pour les hommes. Rien que la douceur et la tendresse qu'ils se portaient mutuellement, depuis son entrée dans les ordres. Depuis qu'elle pensait prendre le voile.

L'écoute passive commença. Interminable . Douce, berçante. Des histoires fades et mièvres de rêves, de boules de neige et de baisers... Brèves de jeune femme...

Nicolas en avait entendu d'autres. Pas de quoi décoller. Il se mit à renfiler la perle sur son rosaire, celui que Archi lui avait fait casser. Tandis qu'Isaure se confiait, Il observa le système d'enfilage particulier propre au chapelet. Une perle, un noeud. Une perle, un noeud. Une perle, un noeud. Une perle, un noeud. Un Archi, un noeud. Les doigts délicats réparèrent l'ouvrage.

Il redressa un peu l'oreille au chapitre des amants enfiévrés, nus dans la neige. Tseuh. Nus dans la neige, même un gaillard comme Archibald débanderait aussi sec. Isaure était d'une naiveté si perceptible! Il leva les yeux au ciel de son coté du confessionnal, dissimulé des yeux de la confessée. Jusqu'à... Jusqu'au passage risible, qui donnait à peu près cela: " Bla bla bla Comment pourriez-vous le savoir… Blabla Vous êtes jeune et pur, si pur.... Blablabla ... Comme je vous envie Nicolas..."

Ha oui. Nicolas était si pur. Si pur ! Il eut un pauvre hoquet. Penchant un peu la tête de coté, jusqu'à l'appuyer contre la paroi de bois, le jeune homme un un soubresaut de mélancolie. Qu'y avait-il d'enviable à sa condition?

Au moins Isaure pouvait encore se laisser aller à des choix. Elle était veuve, elle était jeune, et se tenait au seuil de portes qu'elle n'avait qu'à pousser. Le schéma se dessinait de confessions en confessions. Archibald était amoureux d'isaure et d'un homme, mais Isaure ne le savait pas, elle même éprise d'un presque inconnu malgré cela ayant péché par deux fois avec Archibald, et Dana elle, oh Dana. Ne revenons pas dessus. Comme une évidence solutionnant toute l'équation, il murmura simplement, pétri de compassion:

- Hé bien... Ne prenez pas le voile, Isaure. Vous n'êtes pas faite pour cela... Ecoutez-moi Isaure. Epousez Archibald.

Le rosaire retrouva le tour de sa main, qui avait finit par se recroqueviller contre son ventre. Et l'âme toute entière de Nicolas aussi, s'était recroquevillée dans sa mélancolie. Il réalisait bien tard qu'il était bien le seul à avoir cessé de vivre.
_________________

Chapelain de l'Ostel Dieu à Paris, Evêque de Perigueux, apprenti exorciste
(En Bleu italique, les pensées Laconiques.) galerie d'avatar-Recueil
See the RP information <<   1, 2, 3, 4   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)