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[RP] Surprenez-moi… Captivez-moi…

Lucas.


Dehors l’hiver étendait ses ailes depuis plusieurs semaines déjà. les chauds rayons du soleil d’un été finissant n’étaient plus qu’un lointain souvenir et avait fait place aux flocons de neige. Les toits de Paris étaient recouvert d’un blanc manteau et la boue infâme des rues parisiennes avait cédé pour quelque temps sa place à un paysage plus bucolique. Assis devant une table recouverte de dorure qui lui servait de bureau, les pensées de Lucas Dentraigues s’accrochaient aux récifs d’un passé qui n’était pourtant pas si lointain et pour une fois, celles-ci n’étaient pas occupées par une jolie femme. Il se voyait une sacoche de cuir vieilli sous la main arpentant les couloirs du palais de justice, saluant son client et lui faire signe qu’il n’avait rien à craindre, que le dossier qu’il avait constitué lui voudrait à lui accusé un acquittement et à l’avocat qu’il était une somme rondelette. Souvent, il avait raison. Souvent…pas toujours. A l’Aphrodite, il avait tourné la page d’un passé désormais révolu. Les portes des palais de justice lui étaient désormais fermés et l’Aphrodite avait ouvert les siennes. C’est là qu’il avait trouvé un refuge, un endroit pour se faire oublier de ceux qu’il avait battu en cour et qui lui en voulaient pour cela. Avec les yeux d’Hadès juste à côté, Flav lui avait promis une vie à l’abri de ceux qui le haïssaient et qui l’auraient bien vu six pieds sous terre. Car c’est ainsi que Flav tenait son monde à l’Aphrodite. Pour chaque employé, chaque galant, le gérant avait un dossier. Lucas ne les avait jamais vu mais il imaginait bien le discret directeur consigner patiemment chaque petit écart de conduite, menacer de représailles celui qui ne voulait marcher droit, augmenter la dette de ceux ou celles qui en avaient jusque sous les fesses. Lucas Dentraigues n’avait pas de problèmes pécuniaires. C’est ainsi qu’il avait pu s’offrir le luxe de disposer d’autant de parfums faits à sa mesure. C’est ainsi qu’il avait rencontré Ambre de Monmouth.


- Justine? Pourriez-vous faire mander Rose? J’aurais besoin de m’entretenir avec elle? …Votre pardon? Oui, ici, dans ma chambre. Cela vous choque t-il?

Comme à chaque jour, la petite servante rousse avait fait irruption dans la chambre du Maître au petit matin. Sans poser de question, elle avait ramassé le linge épars sur le sol, avait amené au galant de quoi de restaurer après une nuit sans sommeil. Lucas avait adopté la frêle fille rousse. Pour une fois, la beauté n’avait rien à voir dans son choix de femme. Justine était discrète, travaillante et autonome. Trois qualités qu’il appréciait déjà quand il avait le loisir d’avoir des serviteurs. Trois qualités qu’il aimait retrouver chez le personnel de l’Aphrodite.

La plume glissait avec aisance sur le vélin ocre qui se noircissait de pattes de mouches. L’homme aimait ce petit bruit de grattement, fidèle à celui de la patte d’un faucon sur une branche. Il avait l’impression que chaque courbe des lettres qu’il dessinait se gravait à même la missive. Car oui, c’est une lettre qu’il rédigeait à l’encre noire, une lettre destinée à une personne à qui il était redevable et qui lui avait demandé : Surprenez-moi!


- Oh! Et puis non, dites-lui de que je passerai dans sa chambre dès que j’aurais terminé cette lettre. Et justine?

Sur le coin du bureau, un parchemin finissait de sécher. L’encre s’y était récemment deposée, un ruban rose patientait avant de pouvoir refermer le tout. Lucas l’enroula, le noua et le tendit à la petite servante.

- Que Rose en prenne connaissance avant que je la rejoigne s’il vous plait.

Il ne tourna pas le regard en direction de Justine. Le bras tendu vers l’arrière, il relisait sa prose en attendant que la petite s’exécute. Au pied du lit, sur une petite malle s’étalait une robe de soirée faite de mousseline et taffetas noir dont la la servante comprit aisément qu’elle devait découvrir les épaules et mettre en valeur aux yeux des hommes la poitrine d’un décolleté audacieux. A côté de celle-ci, elle put découvrir une paire de chaussures dont le talons devait indéniablement rehausser la beauté d’une cheville féminine, de longs gants de velours noirs et un loup, lui aussi en velours noir mais rehaussé d’un liseret rouge vif. Elle ne le savait pas encore, mais à vous qui lisez je vais vous le dire: sachez que d’autres pièces de vêtements délicats se trouvaient sous la robe.

« Surprenez-moi! »…Voilà le défi qu’elle lui avait lancé. Sans nul doute, la parfumeuse avait mandé une soirée à l’Aphrodite au Dentraigues. Le menu restait vague. Volontairement. Ambre de Monmouth avait déjà rencontré le Maître dans le passé. Elle avait ainsi pu découvrir son besoin de diriger, de contrôler la situation, d’amener ses interlocuteurs là où lui le désirait et elle venait de lui laisser les rênes. A lui de proposer. A lui de faire étalage de son imagination. A lui le travail, à elle le plaisir. Après tout n’était-ce pas ce qu’un membre de l’Aphrodite pouvait espérer d’un galant de l’établissement? Quoi de plus logique n’est-ce pas? Surprendre une femme, Lucas Dentraigues en avait l’habitude oui et le premier geste dans cette direction, il s’apprêtait à le poser. Mettant un poil final à la lettre qu’il rédigeait pendant que Justine s’affairait, il posa la plume dans l’encrier. Il prit son bâton de cire, un sceau de l’Aphrodite qu’il avait omis de rendre à Flav. De grosses gouttes rouges et chaudes s’étalèrent sur le vélin avant que celles-ci ne subissent les effets du métal froid. Avant de nouer le tout avec un deuxième ruban rose, il déposa au bas du vélin trois gouttes d’un parfum qu’il prit dans l’une des fioles située devant lui. Le galant n’avait aucun doute quand au fait que la créatrice pourrait identifier ces fragrances, fruits de sa propre imagination créative. Entre le vélin et le ruban, prisonnier de ce dernier, une rose aux épines acérées complétait le message.


- Faites remettre également ceci à Rose je vous prie. Dites-lui simplement que cette lettre est destinée à Ambre de Monmouth et demandez-lui si elle accepte de la porter en personne à la Lyre d’Eurydice. Je vais passer la voir pour plus d’explications une fois que je me serais vêtu comme il se doit.

Quand au troisième et dernier rouleau qui gisait sur sa table, il le porterait en mains propres à l’épineuse et peut-être, oui peut-être, devrait-elle payer un petit supplément pour l’obtenir. Vous dites? Lucas demande un service à Rose et c’est elle qui en plus devrait payer un « supplément ». Oui. Et alors? Il y a un problème?


_________________
.elle


    ~Chambre de "Elle"~

    Fin de matinée ? Début d'après-midi ? Oui quelque chose dans ce goût là... la vie de galante n'était pas forcément en décalé, mais ces derniers temps il était rare de voir la rose émergée de ses draps soyeux avant la fin de matinée.
    Onze heures... Midi... Dans ces eaux-là, fonction du temps que le Dentraigues retenait la petite Justine qui passait d'abord via sa chambre avant de venir porter son déjeuner à "Elle".
    Traitement de faveur possiblement, son accointance avec la direction aussi peut-être, à moins que la jeune rousse en pince pour le galant blond, l'idée illumina le regard de chat.
    Enveloppée d'un peignoir d'étoffe "d'ailleurs", "Elle" ,alanguie dans le fauteuil tourné face à la cheminée, se laissait hypnotiser, les iris claires laissant se refléter la danse chaude des flammes du feu qui la réchauffait quand au dehors la froidure de l'hiver avait commencé à mordre de son blanc manteau depuis quelques semaines.
    Quelques parchemins vieillis éparses à ses cotés avaient subi une énième lecture quand Justine toqua la porte avant de rentrer dans la chambre, pensant probablement la brune encore endormie, mais certains jours... le sommeil la fuyait.
      Bonjour Justine

    L'arrêt du grincement de porte démontra la surprise de la servante, ce n'était pourtant pas la première fois que le lit se trouvait vide de sa présence, mais prestation de la veille achevée, la rouquine avait vu passer la rose par l'office à l'heure où elle prenait son service, sans doute son étonnement proviendrait-il de là.
      Bonjour Dame... Vous êtes matinale...
      Matinale ? Je doute l'être Justine, mais oui je suis levée plus tôt qu'à l'habitude je te l'accorde
      Maitre Dentraigues a mandé que je vous transmette ceci Dame

    Mains se posant à plat des accoudoirs, lentement le corps sylphide s'extirpa du fauteuil pour rejoindre la petite main et prendre les rouleaux scellés de rose qu'elle lui tendait.
      Traverser un couloir devait lui être un effort incommensurable surement
      Oh non Dame il ne faut pas dire ça, il a dit que je vous prévienne qu'il voulait s'entretenir avec vous et qu'il viendrait donc vous voir.
      Le courrier sans le cachet de cire est pour vous et il faut que vous en preniez connaissance avant qu'il ne vienne.
      Il faut ?!?!?

    La mine déconfite et les joues rougissantes de Justine firent redescendre rapidement "Elle", la laissant poursuivre en relançant la discussion.
      Passons... et la seconde missive ?
      Elle est pour Ambre de Monmouth et il fallait que je vous demande si vous acceptiez de la porter vous même à la Lyre d'Eudice et qu'il vous expliquerait.
      La Lyre d'Eurydice Justine... "Eurydice" pas Eudice... Intéressant... Et bien je lui donnerais la réponse moi même quand il se présentera ici.

      Bien Dame.
      Pose mon déjeuner sur la petite table, et prend pour toi ce qui te fais envie avant de partir, je n'ai pas besoin de toi ce matin.
      Bien Dame, merci Dame.

    Déposant les rouleaux sur la dite table, "Elle" ramassa avec précaution les parchemins étalés, les repliant un à un avant de les déposer dans un coffre de bois finement ouvragé, le scellant de deux tours de clé, petit sésame qui alla rejoindre sa cache habituelle au milieu des pétales de roses séchés d'un grand bocal de verre.
    Justine remerciée et plateau repas délesté des envies de la jeune fille, la rose attrapa fruit de saison croquant dedans à pleine dents, savourant la chair et le sucré se distillant sur ses papilles en reprenant place dans le fauteuil.
    Regard félin se dirigea vers le duo de parchemins façon Dentraigues, avec délicatesse celui lui étant destiné se vit déshabillé de son morceau d'étoffe rose et déroulé, les iris herbacées découvrant alors une bien étrange missive.
    S'enfonçant dans le moelleux du siège, la rose se saisit du breuvage chaud porté plus tôt par la petite rousse, murmurant pour elle-même, en le portant à ses lèvres, les pupilles continuant de parcourir le courrier de Lucas.
      Assurément il va falloir m'expliquer Lucas...

    --Lucas. a écrit:


        Mes explications en personne ma chère, à condition que vous vous fendiez d’un baiser.


      Si j'étais une caresse

      Si j'étais une sensation

      Si j'étais un mot

      Si j'étais un démon

      Si j'étais un instant

      Si j’étais une gourmandise,

      Si j'étais une partie du corps

      Si j'étais un chiffre

      Si j'étais un fantasme

      Si j'étais un adverbe

      Si j’étais un petit plaisir

      Si j'étais un moment du jour

      Si j'étais un lieu

      Si j'étais tes lèvres

      Si j'étais une phrase

      Si j'étais un frisson

      Si j’étais un grand plaisir

      Si j'étais tes mains,

      Si j'étais une position

      Si j'étais toi,






_________________

Merci JDMonty
Lucas.


Il était resté quelque temps encore à son bureau après de départ de Justine. Refermer la fiole d’encre, laisser les dernières traces sécher sur le plume, ranger le scel, la cire, le bruleur, tout cela n’était en réalité qu’une excuse pour étirer le temps. Lucas Dentraigues soupçonnait la petite Justine de regarder par le trou de serrure en certaines occasions. Un soir, alors que son invitée d’un soir requérait qu’il lui bandât les poignets pour les attacher près de la longue poutre qui traversait sa chambre de part de part, il eut l’impression d’être observé. Justine? Par le trou de la serrure? A sa connaissance, aucun passage secret ne permettait de satisfaire un penchant voyeur. Aucun excepté le plus évident d’entre tous. Et si Lucas avait suspecté ce soir-là la petite servante, c’est parce qu’il l’avait déjà surpris involontairement derrière la porte. Espionnait-elle pour le compte de Flav ou avait-elle simplement envie de mirer un corps masculin? Un couple en plein ébat? Un effeuillage féminin? Un matin, alors qu’il se sentait épié, il s’était volontairement changé. Il avait ôté tout vêtement, s’était tourné de tout bord tout côté à la recherche de ci, de ça. Il s’attendait à un indice sonore quelconque trahissant la présence de Justine derrière la porte mais rien. Depuis cependant, il était resté suspicieux. N’y voyez-là aucune pudeur excessive de la part du galant mais simplement la volonté de choisir quand il se donnait à la vue d’autrui, de toujours garder le contrôle sur ce qu’il offrait.

En cette fin de matinée, il avait revêtu un pourpoint sable à liserets terre de sienne au dessus de sa chemise blanche à manche ample. Le col était orné d’une jabot en dentelle de Cluny. Quand au bas, il l’avait affublé de chaussures noires à large boucle d’argent, de bas de soie blanche et d’un pantalon ocre descendant sous les genoux. Il se leva et alla ouvrir la porte comme s’il allait rejoindre Rose comme prévu. Le seuil était vide. Justine avait bien disparu. Il fit marche arrière, referma l’huis noua son mouchoir sur la poignée afin de masquer le trou de serrure. Il se dirigea alors vers le lit, ouvrir le tiroir de la table de chevet et en sortit une petite bague sur laquelle était enchassé une émeraude brillant de milles reflets à la lumière du soleil. A la place, dans la tiroir, vinrent se loger bandeau de soie noire et jarretière à l’accent floral. La bague quand à elle, finit son chemin dans le petite poche extérieure de son pourpoint.

Ce fut sans frapper, comme à l’accoutumé qu’il entra dans la chambre de Rose. Celle-ci se tenait debout devant l’âtre de la cheminée, une tasse entre les mains, tentant sans doute de deviner le futur en lisant dans le langage mystérieux des flammes. Futur…ou passé? Le galant se glissa subrepticement jusqu’à « Elle », ses bras ceinturant immédiatement la taille féminine, les doigts s’écartant et diffusant un bien-être caressant sur l’abdomen féminin. La base de la nuque épineuse reçut également la visite de lippes masculines. Leur empressement marquait visiblement une trop longue attente depuis la dernière fois où ils s’étaient rencontrés, la façon dont il l’étreignit également. Le baiser s’accompagna de quelques syllabes déclamés avec une sensualité toute masculine. Lucas n’essaya même pas de masquer la faim qui le tenaillait.


- Comment s’est passé ta nuit? Plaisante j’espère? As-tu fait de belles découvertes?

Tutoiement? Oui. Pour ceux qui suivent les aventures d’Elle et de Lucas, cela peut paraître pour le moins surprenant. Certes, ce n’était pas la première fois que Lucas Dentraigues tutoyait Rose mais depuis que la catin de Julot était devenue la galante de l’Aphrodite, le parisien lui avait montré son respect par le même vouvoiement que la noblesse française utilisait abondamment. Alors pourquoi la tutoyait-il ce matin-là? Eh bien…dites-vous simplement qu’il se peut fort bien que vous ayez manqué un chapitre du livre d’Aphrodite.

- La mienne fut intéressante je dois le dire mais le plaisir fut…solitaire.

Paroles ambiguës du Maître? Prompt à créer de savoureux quiproquos. Je vous l’accorde. Nul doute que l’homme aimait à abuser de cet art afin de rendre intrigant un fait qui en soi n’était rien d’autre que d’une banalité affligeante. Lucas détourna brièvement la tête vers le petite guéridon sur lequel il aperçu un rouleau gainé de son anneau rose et de sa fleur. L’homme esquissa un sourire alors que son souffle fit voler une mèche rebelle près de l’oreille de la galante. Curieux comme toujours, il tourna la tête vers le fauteuil où il savait que l’épineuse aimait à se mettre à l’aise de temps à autre. C’est là qu’il vit l’autre parchemin déroulé, ce qui le fit sourire.

- Il me semble que je te dois quelques explications n’est-ce pas?

L’avait-il lâché? Pourquoi faire? Froisser une étoffe faisait partie de ses passe-temps préférés. Dans le creux de l’oreille, il lui expliqua les quelques lettres échangées avec Ambre, son désir de répondre aux demandes voilées de la blonde. Il lui signifia son intention de préparer en l’honneur de la créatrice une soirée intimiste. Il avait déjà quelques idées sur le sujet mais avait besoin de les raffiner. Par ailleurs, Ambre ayant demandé à ce que Lucas lui envoie une rose aux épines acérées en guise d’invitation, qui d’autre que « Elle » pouvait remplir cette tâche?

- Ce que je voudrais, c’est que tu lui portes mon invitation. Si elle l’accepte, alors tu lui donneras ceci.

Il détacha sa dextre de la hanche féminine, pour extirper de l’intérieur de sa chemise un pli sans ruban cette fois, un pli cacheté par le scel de l’Aphrodite. Il lui tendit devant ses mains.

- Je te donnerai également une tenue complète pour Ambre: chaussures, bas, robes, loup, gants et…hum…quelques petites mises en bouche si tu vois ce que je veux dire. Passe dans ma chambre quand tu auras une petite heure de disponible, je te donnerai le tout.

Son visage contourna sa tête et ses lèvres inondèrent l’arrière de son oreille de baisers soufflés. Rose avait en main les deux parchemins, elle savait où trouver les vêtements à porter à la créatrice. Il ne restait plus que quelques points de détails à régler et des lèvres à abreuver. A moins que l’arrondi d’une épaule ne soit jaloux ou que le décolleté de la galante ne fasse perdre au parisien tout contrôle sur la présente situation.

- Je m’attends à ce qu’elle te revienne avec une date et une réponse écrite. Laquelle?

Ses lippes bougèrent à peine, lorsqu’au creux de son oreille, il déversa le contenu de son impertinence. Lucas n’avait aucun doute que « Elle » avait compris de quoi il s’agissait. Il n’était pas nécessaire d’en dire plus. C’est aussi pour cette raison qu’il appréciait travailler avec elle.

- Tu vas me demander pourquoi ce formulaire? Pourquoi toutes ces questions n’est-ce pas? Parce que je suis curieux, que j’ai envie de découvrir ce que tu me caches, ce que l’avenir peut me réserver. Et aussi parce que…

Cette fois, toujours dans le dos de la galante, il lui tourna la tête lentement vers la dextre, vers son visage. Ses lèvres s’approchèrent de celle de Rose. Elles s’effleurèrent, se touchèrent. Il l’embrassa sans retenue cédant à l’envie qui était sienne depuis qu’il avait franchi le seuil de sa chambre. Une deuxième confidence lui fut offerte sur un plateau du désir, transportant un peu pot de volupté à étaler et une miche d’indécence croustillante à souhait.

- Et maintenant que je t’ai donné mes explications, tu n’as plus le choix, il faut que tu te fendes d’un baiser.


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.elle


    Léger sourire aux mains glissées sur sa taille, tasse de tisane chaude venant l'éteindre d'une gorgée avant de le déposer sur le bois haut de l'âtre, le corps sylphide se coulant dans l'étreinte du maître-galant dont la visite lui avait été annoncé.
      Vous vous êtes fait attendre Messire Dentraigues.
      Justine vous a annoncé il y a un moment déjà

    Piquer alors que son regard de chat se fermait sous les lèvres masculines s'apposant à sa nuque frêle, épiderme répondant d'un frisson délectable en écoutant la voix de Lucas.
      La nuit fut plaisante... enrichissante surtout

    Un léger rictus vite effacé anima les traits fins de la rose à l'évocation de plaisir solitaire, et oui la vie d'un galant pouvait être durement esseulé parfois, le questionnement sur sa nuit à elle prenant alors un tout autre sens, qui retint l'épineuse de sortir ses aiguillons.
    De son coté, prolifique fut le manque de sommeil, et si la brune n'avait que peu de défaut au regard des autres, son coté vénale n'avait rien de secret non plus, l'argent lui brulait les doigts.
    Mais pour l'heure ce qui l'échauffait, c'était plutôt ces mains qui caressaient son ventre, et cette bouche gourmande qui tissait son piège séducteur sur le satin de sa gorge.
      Ca pourrait s'avérer utile oui si je dois porter un message à Ambre

    Emeraudes portées sur le feu dans la cheminée, "Elle" écouta attentivement l'échange de la créatrice et du galant un léger sourire en coin, ainsi le charme avait opéré et la jolie blonde en demandait davantage.
    Une question tarauda l'esprit de la rose dont elle ne ferait pas part à Lucas : provocation ou réelle envie de gouter le galant ?
    Deuxième missive avec des "si elle accepte" glissé entre ses mains, tête légèrement secouée au rythme d'une interrogation fusant dans son esprit.
      Elle t'écrit pour te rappeler ou répondre je n'ai pas bien saisi, à la proposition que tu lui as faite.
      Crois-tu sincèrement qu'elle refusera ?

    La réponse était d'une évidence absolue, sans compter qu'il y mettait de l'ardeur le maitre avec tenue, et tout ce qu'il fallait pour aiguiser la curiosité de la dame de Monmouth, qui d'un temps soit peu joueur refuserait ?
    Beaucoup plus qu'on ne le pensait en vérité.

    Tout était clairement posé pour ce qui relevait de l'invitation, et les murmures chuchottés l'amusèrent comme ci quelqu'un pouvait les entendre, et en même temps icit allez savoir, peut-être bien en fait, l'Aphrodite et ses mystères.
    Restait tout de même ce mystérieux questionnaire, étrange et amusant en même temps à lire les interrogations déposées sur le parchemin mais vint aussi l'explication ponctuée encore d'un murmure, mais surtout d'un baiser.
    Galant et galante à l'oeuvre, dans un baiser effleurant-affleurant pour se faire sensuel et voluptueux, labiales se rassasiant les unes des autres, pour au moins un temps.
    Le partenariat entendu avec le Dentraigues était sans doute le plus judicieux et plaisant qu'elle n'ait jamais consenti, plaisir et travail allaient de paire ici, c'était une chose admise, mais Lucas et Rose portaient ce précepte à son apogée dans leur entente "commerciale", et chacun y trouvait plus que son compte.
      Messire Dentraigues ne viens tu pas de le prendre ce baiser pour rétribution explicative ?

    Léger sourire aux carmines, la rose pivota sur elle-même pour faire face au grand blond, le découvrant dans son apparat clair, dextre se portant sur une mèche de la chevelure d'or pour en lisser le soyeux.
    Iris verdoyantes s'animant d'une lueur différente en croisant les brumes de Lucas.
      Et tu te présentes chez moi les cheveux détachés... N'as tu pas honte ?

    Sourire taquin rivé aux lippes, la mêche fut lissée jusqu'à son extrémité avant d'offrir à son complice un baiser soufflé, tout juste effleuré sur le charnu des lippes du galant, déposant une saveur digne d'un... pétale de rose se désolidarisant de la tête de sa fleur.
      Pourquoi ne pas porter toi même cette invitation ?
      Tu veux te faire désirer ou aiguiser sa curiosité ?


_________________

Merci JDMonty
Lucas.
Il y avait quelque chose de naturellement sensuel chez la galante. Lucas l’avait perçu dès les premiers instants et cette impression ne se démentait pas jour après jour. « Elle » était l’incarnation de la sensualité, peut être même la Sensualité elle-même. Tout dans sa posture, dans ses mouvements fluides, dans son regard appelait au plaisir. Le galant s’était déjà demandé si ce don en elle était inné ou acquis. Il n’avait su répondre à cette simple question. Un joyau, une perle, la quintessence de la séduction, cette arme fatale qui met à vos pieds n’importe quel mâle, y compris Lucas Dentraigues. Le parisien avait conscience de l’influence qu’exerçait Rose à son encontre et pourtant il n’avait rien fait pour s’en soustraire. Il se laissait porter par ses désirs au risque de le payer cher à l’avenir. Il avait néanmoins l’outrecuidance de prétendre qu’il saurait s’extraire des épines si celles-ci l’enfonçait dans un fossé fangeux.

- Je ne lui ai fait aucune proposition mais si j’en crois nos brefs échanges épistolaires, notre parfumeuse ne doit guère être du genre à faire le premier pas. Elle préfère qu’on lui indique la route à prendre même si ses yeux se tournent vers le chemin qu’elle souhaite que l’on lui lasse prendre.

Excès de timidité? Envie de se faire servir comme son rang le justifiait? Quel rang d’ailleurs? Un titre de noblesse caché? La charge de parfumeuse royale? Voici là quelques informations qui manquaient au galant. Lucas avait déjà fait quelques recherches sur la Monmouth mais celles-ci étaient encore insuffisantes manifestement pour définir dans le détail la soirée qui permettrait de la surprendre.

- Si elle peut refuser cette invitation? Je le crois oui. D’ailleurs, ce n’est pas moi qui l’attire mais ce que je représente: mon audace, le gout pour l’initiative, une certaine représentation de la liberté, un plaisir raffiné qui peut se conjuguer autant avec le mot volupté qu’avec la plus intense des étreintes et où le mot limite perd bon nombre de ses sens. Oui, Indubitablement, c’est la touche « Dentraigues » qu’elle désire. Elle veut être surprise? Il se pourrait qu’elle le soit…Peut-être même plus que ce qu’elle imagine. Et cela dépendra essentiellement de sa réaction face au deuxième parchemin que tu lui remettras.

Ceux qui n’avaient pas eu le bonheur d’étreindre l’épineuse ne pouvaient comprendre pourquoi un homme comme Lucas Dentraigues ne pouvait se passer de poser ses lèvres sur le grain de sa peau, de l’enserrer à l’étouffer presque lorsque ses mains prenaient possession de sa taille. Il y avait en elle un je-ne-sais-quoi d’addictif qui provoquait chez le Maître ce besoin de proximité, de chercher la profondeur de son regard, de provoquer la réplique qui le ferait sourire ou encore de lui clore les lippes d’un baiser qui ne souffrait d’aucune contestation.

Il avait fait appel à la Fleur lorsqu’il était allé visiter la Lyre d’Eurydice une première fois. Il fit encore appel à elle le soir de l’ouverture, lorsqu’il joua de ce ruban dénoué et laissé à l’entrée de la Décadente. Il vint la chercher dans sa chambre la même nuit pour partager sa couche. Sagement. C’est encore elle qu’il choisit pour aller porter son invitation à la dame de Monmouth. Indispensable partenaire vous avez dit?

- Ambre m’a demandé de lui porter une rose en guise d’invitation. Les fragrances des Damascenas sont bien fades comparées à celles que je propose de lui servir, ne trouves-tu pas? Pourquoi offrir l’ivraie quand on a accès au bon grain? Qui d’autre que toi pour aiguiser la curiosité d’une dame telle que elle?

Ne vous trompez point. Dans l’esprit du parisien, la galante n’était pas une marchandise. Elle était un atout-maître qu’il gardait en permanence dans sa manche, parfois dans ses draps ou ceux de la florale, un atout dont il prenait soin, une complice, une alliée aussi dans ce microcosme qu’était l’Aphrodite et notre ex-avocat n’était pas dupe. Il savait que derrière ces voiles où les plaisirs sont facturés à des prix indécents, se tramait un jeu de pouvoir et d’intrigues. Le changement d’orientation de l’Aphrodite? Un simple repositionnement d’affaires pour attirer une clientèle plus huppée? Pourquoi? L’homme avait trop longtemps frayé avec ce genre de clientèle pour oublier quel profit l’on pouvait tirer d’une telle clientèle captive. Flav n’était pas allée chercher l’addictive Rose pour rien. Une envie dont on ne pouvait se passer devenait vite une faiblesse sur laquelle d’autres pouvaient jouer. Extorsion? De fonds? De renseignements? De services? Sans doute un peu de chaque saveur de cette palette. N’était-il pas lui aussi un habitué de ce genre de méthode? Et Monty? Sous ses airs de beau gosse insouciant, que cachait-il?

Lucas n’en doutait même pas: Flav surveillait tout le monde, tout le temps. Les passages secrets, les mouchards dans les parois étaient-ils juste là pour jouer du côté voyeur de certains membres de l’Aphrodite? Il fallait être fol pour le croire. Justine? Une jeune fille qui fantasmait sur l’idée de se faire déflorer par un homme comme lui ou maître-espionne au service d’Axelle et de sa bande?

La dextre du galant quitta temporairement le corps de la sylphide pour extirper de son pourpoint l’émeraude qu’il avait récupéré dans sa table de chevet. Reportant ses baisers au creux des oreilles de la belle, joignant ainsi l’utile et l’agréable, il murmura à l’attention de Rose, élevant le caillou à la hauteur de ses mirettes


- Elle t’irait à ravir, exactement la même teinte que tes prunelles, teinte dont je ne me lasse pas. Malheureusement je ne puis te l’offrir. Pas pour l’instant. Elle a une valeur qui dépasse largement sa valeur monétaire. Peux-tu la garder en lieu sur pour moi?

Sans doute ne mesurait-elle pas en cet instant la confiance qu’il devait avoir en elle pour poser un tel geste mais cela importait peu. « Elle » le découvrirait bien assez tôt. La main libérée regagna alors le dorsal de l’épineuse. Le corps masculin vint rechercher les courbes féminines pour s’y lover.

- Quand aux épis de blé, pour toi ils sont toujours déliés. Doutes-tu de mes envies présentes et pressantes? Je n’ose croire que cette posture ne me trahisse point.

Les lèvres du galant s’embrasèrent, laissant derrière eux des étincelles à la source d’une gorge déployée. Si le feu dévastait cette contrée, c’est que d’autres n’auraient pas fait ce qu’il fallait pour l’éteindre. Lucas Dentraigues ne refrénait jamais ses envies sauf lorsqu’il avait le désir de les voir monter d’un cran supplémentaire.

- Remplis ce questionnaire quand tu auras un peu de temps, tu veux? Il me sera autant utile pour la soirée que je prépare pour Ambre que…

Un sourire mutin qu’elle ne pouvait percevoir naquit à la commissure de ses lèvres qui repoussaient consciemment l’étoffe recouvrant une épaule féminine

… pour satisfaire mes désirs les plus personnels.
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.elle


    Explication teintée d'un érotisme matinal qui aurait pu en perturber la compréhension si la femme sous les délicatesses du galant n'avait pas été "Elle", profiter d'une dose de sensualité tout en restant attentive au moindre détail.
      Qui d'autre que...

    Un léger rire passa la barrière labiale
      Lucas !
      Je ne sais si elle en a après tes fesses ou ce que tu représentes, mais tu embobinerais n'importe qui avec ta langue perfide et ton verbe ajusté

    Un léger sourire naquit alors au rivage de ses lippes en fixant les brumeux jusqu'à ce qu'un astre brillant soit placé en orbite devant son regard attirant là toute son attention, pétales labiales s'entrouvrant devant la beauté du bijou dont elle prit précautionneusement possession entre ses longs doigts fins.
      une pure merveille...

    L'enfilant sur son annulaire droit, la bague semblait un peu grande pour elle, et elle ne lui était de toute façon pas destinée, comme il venait de le lui expliquer, et pourtant le regard félin se posant sur l'émeraude enchassée n'était plus que désir de la voir sienne un jour.
      Tu peux compter sur moi, je la garderais oui.

    Revenant aux propos du maître lui dévorant délicieusement le derme de baisers, les iris se détachèrent du caillou scintillant ornant sa main pour venir la poser à la joue barbue et inciter le visage ami à se relever.
    Pupilles argentés et lèvres arrachées à leur gourmandise fleurie, la rose riva ses émeraudes sur Lucas, caressant de la pulpe de ses doigts, le satiné et le dru de cette joue emprisonnée.
      Dis moi... Tu demandes beaucoup très cher ?
      Tu sais que tout s'achète et se vend ici, se négocie au moins et même si nous sommes associés dans... le vice et ses délices.

    Lueur aux iris herbacés, la rose se pencha vers l'oreille de son galant -associé, un murmure du bout des lippes fut glissé à son attention,.
      Que m'offres-tu pour que j'assouvisse tes... envies... cher complice...

    Une pointe de langue taquine, coquine, mutine et surtout vipérine vint ponctuer le suave chuchotis de sa piqure sur le lobe offert à sa merci, le visage de la galante se reculant pour affronter en face à face celui de son vis à vis.
    Juger de sa réaction et s'imprégner de cette expression qui allait étirer ses traits.
      Pour ce qui est de ta curiosité via questionnaire impersonnel, j'y répondrais...
      Ca peut être... distrayant

    Dextre à la joue masculine se déplaçant pour dessiner la cassure d'une machoire et laisser digitales vagabonder dans la barbe habilement taillée.

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Merci JDMonty
Lucas.
Fut-elle soubrette, employée aux fonctions indéterminées, boulangère, brigande, duchesse ou galante, une femme s’émouvait toujours devant une telle splendeur. Lucas n’était pas homme à porter de gros cailloux au doigt. Pourtant lui aussi appréciait y plonger ses brumeux et s’y perdre l’espace d’un instant. Parmi les pierres précieuses, les émeraudes avaient sa préférence. Celle qui lui fit ce cadeau ne pouvait le savoir et pourtant elle avait visé juste.

- Pure merveille oui. Il n’a aucun défaut. Je l’ai fait examiner par un joailler réputé de Paris.

Son regard allait d’un vert à un autre, d’une pierre précieuse à deux autres. Ses mains étiraient sur sa hanche une exploration matinale qui prenait des airs de fin de soirée occupée. Il n’aurait pas fallu grand chose en cet instant pour que la conversation bascule vers des rives plus sensuelles encore, vers un lieu connu que d’eux seuls, une place où le soleil n’aurait pas été le seul à s’étirer sur le derme de la galante. « Elle » l’attirait. « Elle » le fascinait. « Elle » alimentait ses talents de séducteur tout autant que ses désirs de la chair.

- Mets-le à l’abri oui, à portée de mains mais pas dans ta chambre. Quelque part dans l’Aphrodite dans un lieu facile d’accès et où personne ne le trouvera.

Une caverne d’Ali Baba quoi! Pardon? Oui…Enfin, vous voyez ce que Lucas veut dire n’est-ce pas? Pourquoi tant de précautions? Parce que Lucas était un homme prudent, parce qu’il aimait autant frayer dans les intrigues que d’amener celle qui partageait sa nuit à l’extase. Ce caillou avait son histoire. Celle qui le lui avait offert était de ce genre de femme qui confond amant et amoureux, plaisir et sentiment. Elle avait été sa première cliente épistolaire et visiblement ses mots avaient fait mouche. Elle lui avait répondu, plusieurs fois. Chacune de ses lettres était suivi d’une bourse qu’un inconnu déposait à l’Aphrodite pour lui. Ce n’était pas toujours le même homme qui se présentait d’ailleurs. L’inconnue était aussi prudente que passionnée dans les mots qu’elle déliait sur le vélin. Et puis un jour, la lettre avait été enroulée dans cette bague. Le contenu de celle-ci n’était plus simplement enflammé, il était torride et sauvage. Le bijou? Un cadeau qu’elle avait envie de lui faire en plus de ses émoluments. Oui, un cadeau offert par son époux et qu’elle transmettait à un amant qu’elle n’avait même jamais eu dans ses bras. Vu? Peut-être. Un présent dont Lucas Dentraigues savait qu’il pouvait être porteur de beaucoup d’ennuis tant à celle qui l’avait offert qu’à celui qui l’avait accepté.

La contact de la main de la galante sur la barbe du Maître firent voler en éclat ses interrogations quand à ce présent. Ses bras se resserrèrent sur la taille de de l’épineuse, les courbes des corps se cherchèrent un instant avant de jouer en harmonie, danse lascive qui ouvrait la porte à une suite plus intime, surtout que l’épaisseur de l’étoffe portée par la florale aurait inspiré même le plus prude des moines de Tastevin. que disait-elle déjà? Qu’il demandait…


- Beaucoup? Pourtant, il me semble à moi que mes demandes actuelles sont bien modestes comparées à celles en attente dans un coin de mon esprit.

Lucas Dentraigues se targuait d’être un orateur hors pair et l’égo surdimensionné dont il était affublé ne l’incitait guère à la discrétion. L’homme aimait les tournures de phrase habiles et le « Associé dans le vice et ses délices » fut accueilli d’un pétillement du regard qui en disait long sur son évaluation de l’expression. Assurément le genre de phrase qu’il souhaitait conserver dans un coin de son esprit. Alors que la séductrice voulait se jouer du séducteur, alors qu’elle multipliait les étincelles en lui demandant ce qu’il lui offrirait pour qu’elle assouvisse ses désirs, il répondit simplement:

- Ma foi, si tu te poses une telle question chère associée, c’est que mes talents de galant ou…d’amant… ne sont pas à la hauteur de ce que j’imaginais. Il me semblait que mon corporel et mon verbal étaient pourtant assez éloquents. Faut-il vraiment te dire ce que je t’offrirais pour cela?

Ego surdimensionné? Hum? Il avait volontairement évité de parler du regard et pourtant, par les brumeux du Dentraigues passaient souvent un éventail de sentiments allant du simple intérêt au désir Impétueux et incontrôlable. Avant. Pendant. Après.

- Oh? Tu parlais de tes émoluments pour porter cette lettre à la dame de Monmouth? Ton prix sera le mien Rose. Si tu abuses, je te ferais…fouetter…pour ton impudence.

Les entrevues avec Rose étaient toujours inestimables. Comprenez par là que le galant les appréciait grandement, peut-être même plus que de raison. Comprenez aussi que s’il lui était aisé d’entrer dans sa chambre en sa présence, il était toujours difficile d’estimer le temps qu’il prendrait avant de pouvoir en sortir. Dans les pétales de la Rose, le scorpion aimait à oublier qu’il avait un dard et que c’était dans sa nature de piquer. Ce fut elle qui annonça l’heure du départ en relâchant l’étreinte labiale. Le niveau de la voix baissa d’un ton et ce n’était pas, cette fois, pour se protéger des oreilles indiscrètes de Justine.

- Apporte-moi en personne ta réponse à ce questionnaire impersonnel, dans la chambre que tu choisiras. Je ne doute pas un instant que tu sauras trouvent la façon de le rendre personnel. Quand à Ambre, je te laisse user de tous tes…charmes… pour qu’elle accepte cette invitation.
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.elle


    Rire, il aurait presque réussi à la faire franchement rire, pas comme à l'habitude, pas en retenu, mais sincèrement, avec son arrogante certitude de mâle dominant, de maitre, de Lucas Dentraigues tout simplement, un poil vaniteux à moins que ce ne soit beaucoup, mais entendre le rire de la florale était une chose bien plus complexe qu'on ne pouvait le croire, malgré son apparente bienveillance pour les autres.
      Lucas, je te parles affaire pas plaisir ne va pas tout mélanger

    Recadrer, s'il était une chose que ce métier apprenait c'était bien de séparer travail et plaisir, et là l'avocat se perdait dans des méandres qui pouvaient s'avérer bien plus dangereux qu'il n'y paraissait, mais si les pétales de la rose avaient été vendus depuis longtemps, le ruban du Dentraignes ne se monnayait que depuis peu.
    Son égo surboosté en serait sans doute piqué au vif mais sur ce terrain, et contrairement à ce qu'il pensait, il avait sans doute encore beaucoup à apprendre.
      Je te ferais connaître ma rétribution quand j'aurais fait ta livraison.
      Tout dépendra de ce que je devrais mettre en oeuvre pour la ramener dans tes... draps

    Etait-ce vraiment draps qui lui avait traversé l'esprit ? Aucunement
    S'apprêtait-elle à dire griffes ? Probable
    Ou était-ce filet ? Peut-être

    Les choses étaient posées et la requête supplémentaire chuchotée semblait vouloir clôturer l'entrevue, regard rivé au sien, "Elle" répondit sur le même ton avec un sourire équivoque.
      Je le rendrais personnel...
      Peut-être, ce qui sera couché sur ce papier me concernera oui.
      Quand à la chambre, je dois venir chercher ce fameux "colis" que tu destines à notre chère parfumeuse dans la tienne.
      Dois-je te le rappeller ?
      Tes pensées semblent perturbées quand tu es ici, je me demande bien pourquoi.

    L''étirement labial qui s'en suivit ne put passer inaperçu pour le galant, pulpes des carmines venant rejoindre avec subtilité et douceur la chaleur de celle de son blond associé.
    "Elle" lui concèderait-elle que sa présence avait aussi un effet du domaine du troublant depuis que la relation d'associées avait vu naître une complicité scellée de manière beaucoup plus intimiste et charnelle ?
    Probablement pas, certains propos sont inutiles et dérisoires face aux évidences.
    Une pointe de nez féminine sinuant sur une arête nasale masculine, un murmure brisa l'échange sensuel des lèvres enchevêtrées.
      Mon cher...
      Il va me falloir te congédier si tu souhaites réponses à tes questions...
      Et me parer pour répondre à cette tâche de messager que tu me confies.




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Merci JDMonty
Lucas.
Quelques semaines plus tard…

L’affaire avait donc été entendu et ficelé, bien ficelé. Rose serait, cette fois encore, sa complice afin de relever le défi lancé par la blonde parfumeuse. Ce « Surprenez-moi » de la part d’Ambre de Monmouth ne pouvait avoir été prononcé qu’avec une moue sensuel, qu’avec ce désir qui transpire dans la moindre des syllabes formées par des lèvres n’attendant que d’être closes de la plus belle des manières. Ficelé oui: c’était le mot car ce fut porte close qu’Aphrodite découvrit en se rendant à la Lyre d’Eurydice porter invitation. La belle créatrice avait disparu, la Lyre résonnait seule désormais lorsqu’elle était traversée par le vent de Paris. Le défi lancé resterait donc en suspend et les idées du Dentraigues rangées soigneusement dans un coin de son esprit, côté galant. L’affaire aurait pu en rester là.

Un soir pourtant, alors que sa maitresse tarifante étirait sa silhouette cambrée vers le haut, le « Surprenez-moi » de Ambre revint à l’esprit de Lucas. Non, ces mots ne furent pas prononcées par celle qui se mirait devant la psyché, se demandant si son corps était suffisamment mis en valeur par ce linge de corps d’un blanc immaculé et agrémenté de dentelle d’Alençon. Notre ex-avocat s’était fait assez convainquant pour que la belle allonge quelques dizaines d’écus supplémentaires et ne le quitte qu’au petit matin après une courte, très courte nuit de sommeil. Plume et parchemin furent donc demandés à Lucas pour justifier de son absence dans le lit conjugal ce soir-là. Si la dame, dont nous tairons ici le nom pour des raisons évidentes, était fille d’Aphrodite, son époux n’avait jamais passé le pas de la porte de l’établissement. Il y a, dans un couple, certains secrets qui ravissent Lucas Dentraigues, qui font partie de ses petits plaisirs surtout quand ils étaient prononcés au creux de son oreille alors que le corps du délit se trouve à moitié dénudé entre ses bras, que ceux-ci s’activent à finir le… « travail ». C’était un de ces moment où le fait de prendre le « bien » d’autrui, ne serait-ce que pour un soir, décuplait le plaisir du Dentraigues. L’homme, généreux, en redistribuait un certain pourcentage à sa partenaire d’un soir sous la forme qu’elle désirait.

Ce fut lorsque Lucas ouvrit la petit console près de son lit à la recherche de l’attirail d’écriture qu’il tomba sur un parchemin plié en quatre. Pendant que la libertine rédigeait sa dispense vespérale et expliquait à son époux qu’elle était retenue chez une amie ayant besoin de réconfort après une rupture sentimentale, Lucas déplia sa trouvaille. Que contenait donc ce document qui attirait son attention? Les remerciements d’une maitresse de passage? Une lettre qui faisait partie des services épistolaires qu’il délivrait à certaines belles trop timides pour franchir le pas d’Aphrodite? Une invitation? Ses lèvres s’étirèrent lorsque le joyau se découvrit à lui: le questionnaire. C’était le questionnaire qu’il avait envoyé à Rose pour qu’elle en remplisse un exemplaire et qu’elle le transmette à Ambre afin que la jolie blonde en fasse de même.

Les déliés étalés sur ce morceau de parchemin lui restèrent en tête toute la nuit, jusqu’au petit matin où l’ingénue frivole quitta sa chambre pour regagner le logis familial, promettant au galant de revenir le visiter sous peu. Allongé dans son lit dans le plus simple des accoutrements, Lucas Dentraigues réfléchissait. Les réponses évasives de la florale n’étaient pas ce à quoi il s’attendait. L’épineuse s’était jouée de lui comme une chatte avec une balle de laine. Explications devaient être demandées et obtenues. Entrer dans la chambre de Rose et lui demander des comptes? Non. Trop facile. Les pensées de l’ex-avocat s’égarèrent un instant vers le bureau de la direction, celui-là même dans lequel il avait été convoqué par le couple ducal suite à la disparition de Flav. Manifestement, s’il en croyait sa propre intuition, l’endroit avait une autre fonction que celle de diriger l’Aphrodite. Les gestes de la duchesse et le regard indécent du duc envers son épouse trahissaient un engouement plus grand que pour celui de la paperasse administrative. Depuis, Lucas s’était promis d’y emmener une de ses maitresses d’un soir, une privilégiée qui aurait la chance de satisfaire en même temps l’un des fantasmes récents du Dentraigues.

Et pourquoi pas faire d’une pierre deux coups? Obtenir les précisions qu’il désirait sur les réponses de Rose à ce formulaire tout en lui murmurant à l’oreille ce qu’il imaginait des activités ducales dans le lieu où ils seraient? L’idée retint d’abord son attention pour finir par être approuvée. Alors que le jour déclinait, message fut rédigé et glissé sous la porte de la Florale en se rendant au bureau de la direction. A cette heure du jour, Lucas avait parié que l’endroit serait vide. Trois coups furent frappés à la porte sans qu’aucune réponse ou aucun bruit suspect ne fut détecté. La poignée fut tournée. La porte grinça sur ses gonds révélant une obscurité due aux rideaux fermés. L’homme apprécia l’instant à sa juste valeur, tournant son regard vers le fameux bureau où quelques jours auparavant le duc et la duchesse l’avaient accueilli. Le galant esquissa un sourire en imaginant comment la soirée avait du se terminer pour eux et il était quasi sur que son intuition ne le trompait. Désormais, tout était prêt. Il n’y avait plus qu’à attendre la Florale et…

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.elle


    Un refus, enfin en quelque sorte avait été fait à la rose lorsqu'elle avait voulu remplir la mission donnée par Lucas... Comment vouliez-vous convier quelqu'un à un entretien privé de vive voix quand la dite cible était aux abonnés absents pour ne pas dire disparue de la circulation.
    Cela dit "Elle" avait effectué la tâche qui lui avait été confié et avait même répondu à ce questionnaire que Lucas lui avait donné.
    Oh sans doute pas comme il l'aurait espéré mais était-il quelque chose de plus délicieux que de n'en dévoiler que peu pour donner l'envie de plus, et c'était là un des arts qu'une galante se devait de maitriser, aiguiser le désir, faire naître l'envie.
    En attendant le présent dévolu à Ambre deviendrait sien, n'en déplaise au maître Dentraigues, tout travail méritait salaire, ces quelques passementeries seraient le sien pour cette fois, et le sourire qu'arborait le visage de la florale en détaillant la finesse des broderies en disait long sur sa satisfaction
      Lucas, tu as décidément très bon goût, ça aurait été à ravir à la belle parfumeuse, peut-être autant qu'à moi.

~~Plus tard...~~
    L'hiver avait délaissé son manteau blanc pour faire place au printemps puis aux chaleurs estivales, les membres se succédaient, l'un d'eux se faisant plus insistant à chacun de ses passages sur une exclusivité de la rose à son service.
    La brusquerie et l'ardeur de sa dernière demande à ce sujet lui ayant laissé quelques marques sur les poignets, "être celle que l'autre voulait" avait aussi ses inconvénients, mais rien que quelques bracelets ne sauraient dissimulés au besoin, ou une coquetterie de ruban ornant un poignet, une broderie dentelée.
    Avertissement donné à son client quand à son attitude, écourtant la séance en y mettant fin avant son terme, "Elle" avait quitté La Décadente courroucée, il était entendu que rien ne devait venir marquer son corps sans que cela n'ai été négocié et chèrement monnayé.
      Je refuse de vous voir jusqu'à ce que ces marques ne soient plus, vous vous privez de ma personne par vos propres actes votre grâce.
      Je ne vous raccompagne pas vous trouverez seul.

    Etait-ce vraiment judicieux de rabrouer un client ? Pas forcément
    S'apprêtait-elle à s'excuser de sa réaction ? Surement pas
    Aurait-elle des regrets ? Aucunement
    Perdrait-elle un habitué ? Peut-être
    S'en inquiétait-elle ? Nullement

    L'escalier fut pris pour rejoindre sa chambre, étoffe soyeuse rouge sang caressant les marches à son passage ainsi que le couloir des quartiers du personnel de l'Aphrodite pour arriver devant sa porte et la pousser, butant sur un papier au sol.
      ...
      Quoi encore...

    Dextre vint alors ramasser le mot délaissé sous sa porte, s'enfermant chez elle, le déposant sur sa coiffeuse tandis que les iris herbacées observaient son cou pour s'assurer qu'aucune stigmate n'y avait pris place contrairement à ses poignets.
    "Elle" poussa un soupir de soulagement n'y trouvant rien de visible, massant ses poignets après s'être assise devant le meuble, la rose s'observa un moment, inspirant et expirant lourdement.
      Tu as fait preuve d'imprudence...

    Mouvement latéral du regard et les émeraudes se posèrent sur la missive trouvée à son retour, doigts fins s'en emparant pour en découvrir les arabesques écritoires.


      Tu es attendue dans le bureau de la direction

      Le bureau de la direction ?
      Encore ? Pourquoi ?

    Pourquoi l'écriture était-elle celle de Lucas qui plus est, encore une entrevue pour le recrutement ou un tout autre sujet ?
    Iris aurait-elle commis une boulette, sans doute aurait-elle eu dejà un retour... un seul moyen de savoir se rendre à l'endroit où elle était somme toute vraisemblance attendue.
    Réajuster sa tenue, sa coiffure, se rendre présentable après avoir été bousculée et changer de tenue passant du rouge sang à un pourpre carmin, taille engoncée dans un corsage cintrée réhaussant la simplicité d'une jupe lissée sans froufrous.
    Tirant sur un tiroir, passementerie assortie furent enroulées et nouées aux poignets droit et gauche, dissimuler subtilement ce qu'il était disgracieux de montrer.
    Prête et parfumée d'une pointe d'essence de rose, la florale glissa dans les dédales de l'étage pour rejoindre le bureau de la direction, s'apprêtant à toquer contre le bois de la porte ouvragée, la brune aux reflets flamboyants constata l'entrebaillement de celle-ci.
    Etant mandée, dextre poussa la porte pour s'introduire de deux pas dans l'endroit, grincement se faisant entendre dans l'obscurité de l'endroit, alors que le corps sylphide passait le seuil, dubitative quand à la pénombre lorsqu'une ombre se dessina dans le peu de clarté de l'endroit.
      Le bon jour
      Vous m'avez fait mandé.

    A qui s'adressait-elle restait une partie de mystère que le mot imprécis de Lucas n'avait pas éclairé, alors dans le doute autant jouer la sécurité.
      Votre grâce.



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Merci JDMonty
Lucas.

Votre Grâce? Comment ça « Votre Grâce » ? N’avait-elle pas reconnu son écriture? Ou…avait-elle l’habitude de se rendre dans les bureaux de la direction? La réplique de l’Épineuse en entrant dans le bureau avait déstabilisé le galant. L’ego surdimensionné de Lucas Dentraigues ne concevait tout simplement pas que Elle puisse recevoir un billet écrit de sa main et se présenter dans les bureaux de direction de l’Aphrodite en pensant que c’était le duc en personne qui la faisait mander. Enfin…Sitôt la surprise passé, l’esprit curieux du de l’ex-avocat, celui-là même qui fouillait partout à la recherche du moindre indice, vint à échafauder une théorie qui tenait la route et à laquelle il n’avait pas pensé jusque là. Et pourtant… Pourtant, oui, il n’y avait rien d’improbable là-dedans….sauf qu’Elle lui en aurait certainement parlé. Ou alors elle préparait quelque chose? S’il y avait bien une personne en qui Lucas avait confiance à l’Aphrodite, c’était bien en Elle. Le trahir? Lui? Ça aussi, il n’y pensait pas. Mais alors? Alors….pourquoi ne lui aurait-elle pas dit que le duc faisait appel à ses services? Après tout, il était lui aussi noble, membre de l’Aphrodite et il était riche. C’était un homme qui n’était pas encore assez âgé pour apprécier une jolie femme de son seul regard et Elle attirait. Pourtant allez savoir pourquoi, dans l’esprit du parisien, imaginer que le duc d’Aunou prenait la florale sur le même bureau que celui où il signait toutes les commandes de l’Aphrodite avait quelque chose de surprenant. Perturbant. Déroutant.

Une idée saugrenue effleura l’esprit du Dentraigues: jouer le jeu. Faire croire à l’épineuse que c’était bien le duc qui l’avait fait mandé. Ici, dans l’obscurité, la confusion aurait pu perdurer. Cependant non seulement Lucas Dentraigues n’avait pas de talents d’imitateur mais en plus il concevait mal de jouer à ce jeu avec Rose…Même si son esprit était depuis quelques minutes rongé par la curiosité, par le besoin maladif de savoir, tout savoir dans le moindre détail.

Le galant resta un instant, assis sur le fauteuil du Duc. Sa silhouette devait à peine s’ébaucher dans l’obscurité ambiante. Elle devait à peine apercevoir quelques traits, l’esquisse d’une épaule, le bout d’un menton, le mouvement des doigts tapotant avec légèreté sur le bureau. En revanche, dans l’embrasure de la porte, le corps de la galante s’illuminait d’une aura orangée, des lueurs des flammes dansant sur ses hanches, autour de ses épaules, s’enroulant le long d’une mèche rebelle qui avait décidé de se faire la malle d’une coiffure simple et raffinée à la fois. Elle était Elle, celle qu’il voulait, attirante, aguichante, inspirante. Pour Lucas, Elle était l’incarnation même de la séduction, celle à laquelle il cédait volontiers quand il en avait envie.

Tentation. Envie. Désir. D’Elle. De ce corps. De son jardin secret. De sa relation avec le Duc…ou pas. Il l’avait amené ici suite à l’entrevue qu’il avait un jour eu avec la direction de l’Aphrodite, cette fois-là où la provocation s’était faite réciproque, où son duel visuel avec la Duchesse avait sans doute scellée à jamais leur relation. Ils s’étaient jugés, défiés, classés de part et d’autre d’une barrière. Lucas se rappelait encore la main possessive de la gitane sur son époux. A cet instant-là, il avait alors décidé qu’il emmènerait Rose dans ce lieux parce que telle était sa volonté. La florale était cependant pleine de ressources…et de surprises et le moment envisagé par Lucas prenait un tour tout autre. Surprendre encore et toujours: n’est-ce pas là le dogme des plus grands séducteurs que Paris ait connu? Il en était, Elle aussi.


- Entre. Ne reste pas dans l’embrasure de la porte.

Votre grâce. Dans quelques semaines, il aurait lui aussi droit à ce titre. Les services rendus à la comtesse de Remscheid lui vaudraient le droit d’être appelé ainsi alors était-ce usurper le titre que d’y prétendre un peu à l’avance? Lucas ne s’était jamais embarrassé de tels détails et il n’allait pas commencer aujourd’hui.

- Sais-tu pourquoi je t’ai fait mander?

Ces paroles avaient été prononcées sur un ton bas, confidentiel. C’était une manière de l’attirer à lui, d’établir le lien de complicité qui les unissait. L’obscurité et l’aura de séduction qu’il souhaitait voir planer sur ces lieux étaient propices à cela.

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    Il était à des lieues de la rose de penser que quelqu'un d'autre que le Duc ou la Duchesse ait pu la convoquer en ce bureau, sachant Lucas dans les petits papiers de la direction, au moins en théorie, après dans la pratique, que ce soit lui qui se fit messager ne l'avait donc pas plus interpellé que ça.
    Qu'il glisse le parchemin sans venir la saluer en revanche...
    C'est donc sans chercher plus loin, encore perturbée de sa dernière séance surement, que la florale accéda à la requête, faisant glisser le pourpre de son jupon à l'intérieur de la pièce, la familiarité toute nouvelle du faucon à la tutoyer la faisant tout de même tiquer à minima.
    Quelle mouche piquait donc le proprio pour se mettre à passer du vous au tu ?

    L'absence de la duchesse ? Peut-être
    L'ambiance feutrée de la pièce ? Possible
    Un reproche à formuler ? Pourvu que non

    Avançant de quelques pas, dextre de la florale se posa sur le dossier du siège haut, empreintes caressant le velours du coussin pointé par le tapissier sur le fauteuil.
      J'avoue n'en avoir pas la moindre idée
      Votre message n'a pas été très loquace dans sa convocation à venir ici.
      Je reste à votre écoute et votre service, votre grâce.

    Pour peu elle aurait maudit Lucas de ne pas s'être épanché sur le sujet, lui qui d'ordinaire s'étalait plus qu'il ne faisait dans le condensé, mais peut-être ne savait-il pas.
    Et si cela venait du membre qu'elle venait de rabrouer plus tôt, aurait-il eu l'audace de venir se plaindre avant de partir la queue entre les jambes de l'Aphrodite ? Dernier sursaut de sa virilité bafouée...

    Un soupir contenu fut alors étouffé dans une longue respiration, poitrine engoncée dans son corsage s'écrasant contre l'étoffe et les baleines, pigeonnant plus que nécessaire l'espace d'un instant.
      J'ose croire que vous n'avez pas à vous plaindre de mes services...

    Ô combien...
    Et pulpes caressant le velours du siège se faisant griffes crispées, le ton n'était pas agressif de la part d'Aunou, même étrangement confidentiel alors que jamais il n'avait usé des services offerts par la galante, à moins que ce ne soit là le but de cette entrevue et la raison du "tu".

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Merci JDMonty
Lucas.

 « Vous ». Ce fut ce mot qui le premier surpris le parisien malgré la propension de la situation au quiproquo, malgré le fait que l’idée avait effleuré son esprit. Pour Lucas, il ne pouvait y avoir de doute… ou plutôt si: un seul. Si le vouvoiement avait été de rigueur entre les deux galants à un moment, celui-ci avait disparu dans des circonstances bien particulières, plusieurs semaines après la signature d’un accord qui faisait d’eux des associés. Il n’y avait donc pas de raison que le « vous » revienne entre eux sauf si la Florale avait l’esprit au jeu, à celui de la séduction, de la provocation, de la tentation, de l’exacerbation des sens. Or, il fallait bien l’avouer: cet état d’esprit était une seconde nature chez la galante, un comportement naturel qu’elle exhalait par tous les traits de son visage, toutes les ondulations de son corps lorsqu’elle se déplaçait et ce même si elle n’en n’avait conscience.

Alors que ses doigts graciles fleuretant avec le velours rehaussaient d’un cran l’indice de sensualité de l’instant présent, ses paroles confirmèrent l’impression du Dentraigues. Pensées réelles ou feintes, Rose l’invitait à entrer dans le corps d’Aunou pour un moment, une scène, un acte. Cette idée, née dans l’esprit de Lucas lorsqu’il avait pris place dans le siège du duc, plut au galant. Que ce soit un fantasme de la part de l’épineuse ou le résultat d’une incompréhension provoquée entre eux deux, couver et faire éclore cette idée était plaisant, rafraichissant pour une imagination en perpétuelle ébullition. Qu’en ressortirait-il? Nul ne pouvait le prédire. N’était-ce pas là l’intérêt du jeu?

La voix du Dentraigues poursuivit donc sur le même ton. Ne pas en dire pour trop qu’elle ne puisse reconnaître sa voix, ne pas se taire indûment pour ne pas éveiller ses soupçons et laisser poursuivre le plaisir aussi loin qu’il pouvait aller, tel était le jeu d’équilibriste auquel Lucas s’adonna.


- Des plaintes? Non…

Le blond laissa volontairement sa phrase en suspend. L’essentiel avait été dit pour que la Florale puisse se décontracter. Le regard de l’ex-avocat perça les ténèbres de la pièce et se posa sur l’attrait que constituaient ses phalanges sur le velours. Comment Aunou se serait-il comporté devant une telle scène? L’aurait-il ignoré, son âme et son corps était-il dévolu à une seule femme? Aurait-il plissé les paupières, l’appréciant d’un clignement d’oeil, la caressant de ce geste à peine perceptible? Ou aurait-il étendu la main vers celle qui se faisait démone tentatrice? Si elle avait été plus proche de lui, la galante eut indéniablement perçu cette poitrine masculine qui se levait et se baissait dans une amplitude accrue.

Lucas se leva, un rayon de lumière éphémère passa sur son visage. L’avait-il trahi? Le regard du galant s’accrocha à une épaule, se perdit un instant sur le décolleté pigeonnant de la galante et effleura les exploratrices sur le velours du fauteuil. Les paumes de sa dextre entrèrent alors en contact avec les éclaireurs, l’instant d’une escarmouche. Halte-là: on ne passe pas. Un frisson parcourut l’échine du galant. L’étrange sensation qui s’était emparé de lui l’avait fait frissonner oui. Ses doigts aux contacts des siens…Ses doigts ou ceux du duc? Avait-elle ressenti le même frémissement? Aunou aurait-il était capable de l’éveiller au plaisir d’un simple contact de ses phalanges sur les siennes? De part son physique? L’aura de séduction qui émanait de sa personne? De part l’attrait que pouvait exercer sur chacun une relation hiérarchique?

Il était là, près d’elle, protégé par la noirceur de la nuit, par l’absence de la lumière d’une chandelle, d’une lampe, dans le bureau où d’habitude se prennent plus volontiers les décisions que le charme des galants. Déphasage de personne, d’endroit. Ce n’était ni le moment, ni le lieu, ni même la personne pour délivrer caresses sur son corps de galante. Et si justement c’était ça qu’elle désirait de tout son âme? Voilà donc un bien cruel dilemme pour un galant aimant tout maîtriser de A à Z. Éveiller son envie ici, en se faisant passer pour autrui? Reconnaître que le duc pouvait nourrir ses fantasmes? Ou la laisser de marbre par un toucher qui se voulait érotique? (Oui, érotique: nul besoin de corps nus sauvagement entrelacés pour entrer dans ce monde délicieux.) Y avait-il vraiment une réponse meilleure l’une que l’autre? Ne s’était-il pas pris lui-même dans sa propre toile?

La senestre se leva. Le rouleau de vélin qu’il tenait vint effleurer l’épaule de la Florale. Une onde de plaisir parcourut le chemin qui la séparait de son cou, hésita un instant à la base de son cou, prit alors la direction de son décolleté. Le regard du Dentraigues suivit ce périple sans desceller ses lèvres. C’est à peine si un frémissement de sourcil trahit l’émoi que ce trajet provoquait en lui. Le tracé s’éleva, serpenta en lacets sur les flancs d’une colline joliment mise en valeur, passant d’un vallon à un autre en survolant les sommets.


- En revanche ça… me laisse…. perplexe.

Il leva alors le vélin à hauteur de ses yeux, ses prunelles suivant le mouvement pour venir s’ancrer dans ceux de la Florale.

- J’aimerais savoir ce que vous feriez si vous n’étiez pas…celle que je veux.

 Si vous étiez une caresse, ce bureau aurait-il accueilli nos corps? Si voue étiez une fleur, m’auriez-vous permis d’être une abeille? Si vous étiez un vêtement, aurais-je pu vous délacer?

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.elle



    Point de plaintes à son égard, c'était là bien l'essentiel, et au final ce qui avait réellement son intérêt, il suffisait qu'un seul membre soit mécontent ou mal embouché pour remettre tout en question, et le dernier qu'elle avait envoyé se faire voir ailleurs n'avait pas dût apprécier, mais être celle qu'on voulait n'impliquait pas de céder à tout caprice non monnayé comme il se devait.
    Si on voulait quelque chose de la rose il fallait être précis et ne pas se lourder sans quoi... la sanction était immédiate, faveurs refusées, séance écourtée, rideau tiré, client suivant.... mais ici point de tout ceci selon les dires du Duc.
    La main rivée au tissu luxueux de l'assise se détendit donc de sa crainte, se demandant pourquoi ce jeu de dupe et cette lumière tamise, cette ombre planante, interrogation trouvant sa réponse dans un ray furtif mais traitre au possible pour celui qui l'avait convoqué un léger sourire entre amusement et mutinerie passant rapidement es lippes en animant ses traits fins.

    Et si...
    La silhouette se mouvant dans la pièce se fit tactile, empreintes effleurant derme de la main posée au fauteuil, un petit souffle contenu exhortant des pétales labiaux de la florale.
    Volontaire trahison d'un ressenti plaisant ? Qui sait
    Expression d'un frisson réel ? Pas incompatible
    Jeu du chat ou de la souris ? Bien sur
    Souris ? uhm...
    Chat ? Miaou...

    Il avait l'art et la manière de jouer d'un simple objet, finesse des gestes, sensualité transpirant de chaque effleurement d'un simple morceau de parchemin, du dessin d'un galbe, à la caresse tout juste ébauchée sous couvert d'étoffe d'une pointe en exergue et la ronde des amusements c'était stoppée d'un vélin relevé sous son regard herbacé.
    Fin étirement de carmines, la rose détacha sa main du fauteuil pour venir se saisir du parchemin sachant parfaitement ce qu'il renfermait, et comptant bien en user en guise de réponse.
      Votre grâce vous me voyez navrée de provoquer chez vous tel sentiment...
      Je n'ai pour seul but que de vous être agréable comme lors de nos précédents entretiens

    Jeu dangereux ? Oh que oui
    Enivrant ? Sans aucun doute
    Distrayant ? A voir
      Et pourquoi ne voulez vous pas que je sois celle que vous voulez votre grâce ?

    Main enveloppant celle détentrice du "sésame ouvre toi" de papier orchestra descente vers sa hanche fne pour y déposer la main masculine.
      Mais si réponse vous souhaitez...
      Je savourerais la puissance de l'instant présent...
      Je ferais fît de ma condition...
      Me hasarderait à vous dire ce que vous m'inspirez
      Combien la prestance qui se dégage de vous est attirante

    Sourire étiré un peu plus et faire glisser la main ouverte de son hôte sur le corsage, d'une hanche à l'arrondi d'un sein impatient de se voir envelopper.
    Rose séductrice ouvrant ses pétales.
      Je céderais à la tentation que m'inspire vos lèvres
      Je dessinerais votre mâchoire de vos baisers
      Je vous direz combien j'ai espéré un moment calme avec vous
      Et à quel point j'aime votre...

    Sylphide se jouant de la pénombre pour se rapprocher du corps masculin et venir sussurer à son oreille après avoir effleurer labiales supposément ducales et le tranchant d'une mâchoire de sa bouche.
      ...blondeur...

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Merci JDMonty
Lucas.
Provocation ou confidence? Dans le bureau de l’Aphrodite, ici même, par le passé, la Rose plut-elle au propriétaire des lieux? Par envie? Pour faire avancer sa carrière dans cet établissement? Se jouait-elle de lui comme lui attisait son désir? Une chatte sur un toit brulant? Ou plutôt une épineuse sur un coussin de soie? Quand bien même Rose aurait voulu être agréable à Aunou dans ce bureau, lui aurait-il cédé ou se serait-elle fait tancé? L’homme n’était pas connu pour ses éclats d’humeur mais qui sait ce qui pouvait se cacher derrière une façade? Après tout, il était bien le propriétaire de l’Aphrodite. Lorsque l’on acquiert un tel bien, quelle qu’en soit la façon, il faut tout de même avoir l’esprit ouvert et faire preuve d’un certain côté libertin. Aunou était-il homme à céder devant la tentation? Ou à puiser dans son fond de commerce pour ses satisfactions personnelles? Avec ou sans Axelle? Rose avait le don pour démarrer la machine à penser du Dentraigues.

Un sourira naquit sur les lèvres du galant qui se prenait pour le propriétaire lorsque sa main fut faite prisonnière pour être amenée sur les lieux d’un sacrifice plus que plaisant: l’arrondi d’une hanche. Prestance? Attirante? An…Han. Dans la pénombre, ce genre de son prenait une saveur tout autre chez le Dentraigues. La machine à penser et à créer des images puisait son inspiration dans les assonances provocatrices de la florale. Deux paumes appuyées de tout leur long sur le bois veiné du bureau, un corps arc-bouté, dans unvéritable tout de force mettant en valeur dans une même ondulation tant le côté pile que le côté face de la galante, lèvres n’ayant pas la force de rester soudées, voilà la vision qui s’offrit alors à l’imaginaire de Lucas. La raison de cette posture? Une présence ducale dans son dos, mains ancrées sur ses hanches, ceux là même que la main de Lucas avait investi. De petits mouvements secs, un duc profitant des avantages du proprio, une galante ne pouvant réprimant le son qui se forme dans sa gorge, ses doigts glissant sur la surface boisée du bureau à chaque poussée. Han! Haaan! Prestaance. Attiraante. Pensées éphémères, plaisir, désir.

Lucas cligna, l’image s’envola laissant dans son esprit des réminiscences délicieuses comme les vagues lorsqu’elles se retirent après avoir léché en toute sensualité la lisière d’une plage sablonneuse. De la mer à la montagne, il n’y avait là que le temps de passer d’une hanche à une poitrine vallonnée. Ni trop, ni trop peu. Les monts furent alors effleurés par une couverture légale, une protection judiciaire appelée de ses voeux féminins et acceptée par le barreau et son représentant masculin dans la pièce. « Promettez-vous de dire la vérité, rien que la vérité, toute la vérité Rose? » …ou aspirait-elle à laisser Lucas l’imaginer? Entre ces deux possibilités, laquelle serait-elle la plus intense? La plus puissante? La plus érotique?

Au sulfureux des gestes s’ajouta l’indécence des mots. Rose était en pleine prestation, en total contrôle de son art. Elle attisait sans laisser le temps à sa victime de reprendre son souffle. Lucas se laissa porter par ce récital, observant et profitant de ses initiatives jusqu’à sentir son souffle rouler le long de sa nuque lorsqu’elle vint lui murmurer sa luxure jusqu’au creux de son oreille. Ce fut un sourire qui, malgré la surprise, irradia son visage lorsque « blondeur » sortit d’entre ses lèvres. Blondeur….Ainsi donc elle s’était jouée de lui comme lui de elle. Depuis quand? Depuis combien de temps avait-elle deviné que d’Aunou n’était pas derrière le bureau? A l’instant? En entrant? Avant ou après ses soit-disant confessions? Qu’y avait-il de vrai dans les suppositions de Lucas? Les images que son esprit retors avait forgé? La sensation de coitus interruptus qu’il avait alors ressenti s’estompa rapidement. Manifestement, le jeu du chat et de la souris, enfin…de la florale et de l’avocat…ne faisait que commencer et si le coitus avait été interruptus rien ne laisser présager un caractère définitif à l’affaire.


- Avoue donc qu’il éveille la curiosité en toi, que son côté réservé te plait, et que le fait qu’il soit le patron contribue à son charme.

Il était désormais inutile pour le Dentraigues de masquer sa voix. Il était découvert et il lui admettait ainsi qu’elle avait gagné. Pour autant, la main de l’Ex-avocat ne lâcha pas prise. L’écrin du sein offert fut visité, les inséparables index et majeur s’insinuant entre la chair et le tissu pour tâter…. de la qualité de l’étoffe.

- Mais dommage, le duc est en vadrouille à la cour, dans un pavillon de chasse ou derrière un bosquet.

La dextre du galant grimpa alors le long de son décolleté, glissa sur la pente de son épaule, dévala son échine, vint trouver refuge dans le creux de ses reins. Du tic au tac, le Dentraigues venait de donner sa réponse aux effleurements labiaux de la florale.

- Et puisque c’est à un blond galant que tu as à faire ce soir, il me semble que tu lui dois certaines explications concernant un certain questionnaire, n’est-ce pas?

Lucas se leva alors, pupilles brillantes dans la pénombre accrochées à des prunelles suggérant plus encore que ce que ses lèvres avaient susurré jusque là. Les mains galantes prirent position sur des hanches épineuses, la soulevèrent du parquet pour poser son séant sur le bureau, à l’endroit même où le duc devait se pencher lorsqu’il rédigeait ses missives. Ses digitales étalées sur ses cuisses par dessus la robe, une barbe râpeuse qui fit sentir sa présence dans le cou de la galante, Lucas ramena la conversation sur le chemin initial, à l’endroit même où il l’avait convié.

- Et puisque notre parfumeuse ne me donne pas le plaisir de lire ses réponses. pour chaque question, je désire ta réponse… mais aussi une que tu imagines pour elle. Fais-toi inspirée et je te ferais oublier les attraits du duc, sois-en certaine.
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