Lenu
J'ai posé mes yeux sous sa robe de gitane
A quoi me sert encore de prier Notre-Dame ?
Notre Dame de Paris.
La Brunette est adossée contre une botte de paille dans la grange, taverne de fortune, petit nid douillet à l'abri du vent glacial où tous pouvaient se rassembler depuis leur arrivée aux abords de Labrit. Pour seule compagnie le vent s'engouffrant de ce foutu trou dans le toit qu'Ishtara s'obstine à garder et que Lénù tout à sa solitude s'obstine à contempler en tirant sur la pipe maintenue à ses lèvres. L'esprit éthéré après le dernier combat qui a vu bien des compagnons d'armes tomber, qui a vu sa première victime sous sa lame.
Un léger sourire se dessine au coins des lèvres, les pensées se tournant vers Elle, celle qui d'un regard vous envoûte, celle qui vous lie les poignets de son parfum qui affleure à vos narines, celle qui vous porte des coups de poignards rien qu'avec quelques mots. Celle qui l'intrigue. Tout simplement. Celle avec qui elle doit former un tout. Les mots de Siméon résonnent dans l'esprit embrumé, puis ceux d'Axelle lui lisant la missive du Chevalier à voix haute, ici-même.
Les lèvres échappent les derniers volutes de fumées, viendra t-elle cette fois-ci ? Elle qui a osé la faire attendre toute une nuit, s'excusant d'avoir été une Belle endormie. Elle qui a éveillé une certaine colère au plus profond de la jeune apothicaire refusant de la pardonner. Elle qui n'a su que lui griffonner en réponse qu'un "Cruelle que tu es !".
Cruelle. Oh ça oui, elle a envie d'être cruelle avec elle, et ce depuis ce baiser sucré, empoisonné, que Lénù avait exigé. Doux suicide que celui de lui avoir offert ses veines en pâture, veines où afflue le poison, faiblesse envers un être qui devient trop cher pour le regarder tomber au combat. Et rager d'imaginer l'offense sur la peau ambrée de la Belle. D'un geste nonchalant elle dépose la pipe éteinte sur sa besace. La langue claque contre le palais, alors que les orbes sombres se posent sur la porte bancale de la grange. Ce soir l'Enfer s'ouvrira. Ou pas.
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A quoi me sert encore de prier Notre-Dame ?
Notre Dame de Paris.
La Brunette est adossée contre une botte de paille dans la grange, taverne de fortune, petit nid douillet à l'abri du vent glacial où tous pouvaient se rassembler depuis leur arrivée aux abords de Labrit. Pour seule compagnie le vent s'engouffrant de ce foutu trou dans le toit qu'Ishtara s'obstine à garder et que Lénù tout à sa solitude s'obstine à contempler en tirant sur la pipe maintenue à ses lèvres. L'esprit éthéré après le dernier combat qui a vu bien des compagnons d'armes tomber, qui a vu sa première victime sous sa lame.
Un léger sourire se dessine au coins des lèvres, les pensées se tournant vers Elle, celle qui d'un regard vous envoûte, celle qui vous lie les poignets de son parfum qui affleure à vos narines, celle qui vous porte des coups de poignards rien qu'avec quelques mots. Celle qui l'intrigue. Tout simplement. Celle avec qui elle doit former un tout. Les mots de Siméon résonnent dans l'esprit embrumé, puis ceux d'Axelle lui lisant la missive du Chevalier à voix haute, ici-même.
Les lèvres échappent les derniers volutes de fumées, viendra t-elle cette fois-ci ? Elle qui a osé la faire attendre toute une nuit, s'excusant d'avoir été une Belle endormie. Elle qui a éveillé une certaine colère au plus profond de la jeune apothicaire refusant de la pardonner. Elle qui n'a su que lui griffonner en réponse qu'un "Cruelle que tu es !".
Cruelle. Oh ça oui, elle a envie d'être cruelle avec elle, et ce depuis ce baiser sucré, empoisonné, que Lénù avait exigé. Doux suicide que celui de lui avoir offert ses veines en pâture, veines où afflue le poison, faiblesse envers un être qui devient trop cher pour le regarder tomber au combat. Et rager d'imaginer l'offense sur la peau ambrée de la Belle. D'un geste nonchalant elle dépose la pipe éteinte sur sa besace. La langue claque contre le palais, alors que les orbes sombres se posent sur la porte bancale de la grange. Ce soir l'Enfer s'ouvrira. Ou pas.
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