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[RP CULTE] Eglise Sainte-Epvres

Reki_de_grimaud
Il se mit face au lutrin y déposa le livre des Vertus et en lut une page qu'il avait choisi.
Citation:

Livre de la Création
Chapitre VI - « La question »




1 Ce fut la plus grande concentration de créatures qui ait jamais eu lieu.

2 Elles étaient plusieurs milliards à s’être réunies sur la même gigantesque plaine. Elles se côtoyaient sans la moindre animosité. Les loups attendaient auprès des moutons, les chiens auprès des chats, les aigles auprès des mulots et les lions auprès des gazelles. On y voyait même des végétaux. Ainsi, les chênes, sapins, peupliers, oliviers, pommiers, dattiers et autres arbres formaient la plus gigantesque forêt qui soit. Les fleurs, les légumes, les fruits, le blé et le maïs étaient aussi présents. La gigantesque plaine était un véritable sanctuaire pour toute la vie, car elles attendaient toutes patiemment que Dieu vienne à elles pour leur poser la question.

3 Alors gronda le tonnerre, les nuages s’écartèrent et une douce lumière se fit dans l’espace ainsi dégagé dans le ciel. Parmi les créatures, un grand silence se fit. De la lueur céleste, une voix grave, pénétrante, mais douce et sereine se fit entendre. Alors, la voix dit: "Ecoutez-Moi, vous que J’ai conçus, car Je suis votre Dieu. Sans Moi, vous n'existeriez pas, et à Moi, vous devez fidélité."

4 Dieu ajouta : "Nombre d’entre vous se disent Mes préférés, mais jamais Je n’ai jusqu’alors donné de préférence à quelque créature que ce soit. Alors, le temps est venu que Je change cela. Le temps est venu que Je fasse un choix parmi Mes créatures. Le temps est venu que Je nomme une espèce parmi vous "Mes enfants". Pour faire ce choix, Je vais vous poser une unique question."

5 Dieu leur demanda donc : "Vous vivez grâce à Moi, car Je suis votre créateur. Vous vous nourrissez, vous vous reproduisez, vous élevez votre progéniture. Mais vous ne savez pas pourquoi vous vivez. Selon vous, quel sens ai-Je donné à la vie ?"

6 La plupart des créatures ne surent que répondre. Elles se regardaient les unes les autres, espérant trouver chez leurs voisines la réponse à cette bien étrange question. On pouvait observer un poisson rester béat, ne sachant que dire, un cheval frottant le sol de ses sabots, un chêne se courbant, cherchant désespérément la réponse à ses racines, et même une colombe se grattant la tête en signe de réflexion.

7 Mais l’une d’entre elles s’avança. Elle semblait sûre d’elle et de sa réponse. Toutes les autres espèces lui ouvrirent le passage et, bientôt, un espace se dégagea autour d’elle. Elle leva les yeux vers Dieu, mais son regard était plein de suffisance. Elle répondit: "Tu as fait les créatures animées par le besoin de se nourrir. Tu as fait les forts capables de dévorer les faibles. Sans conteste, il s’agit donc d’assurer la domination du fort sur le faible !"

8 Elle ajouta: "J’en veux pour preuve que je suis le dernier représentant de mon espèce. Seul le plus fort a survécu parmi les miens ! Si Tu me nommes "Ton enfant", je saurai Te montrer qui, de toutes créatures, doit dominer le monde."

9 Elle attendit que Dieu la félicite pour sa réponse, mais en vain. Car Il ne lui répondit pas.


Spyosu


Il referma le livre des Vertus et s'adressa à ses amis

Mes enfants Dieu ne nous a pas mis sur terre pour que nous soyons les plus forts, ni pour que pour enviez vos voisins, encore moins de vous nourrir sans vous soucier du reste.
Ces périodes de fêtes qui approchent devraient nous donner l'occasion à tous de faire ce que Dieu nous réserve, c'est à dire l'amour du prochain, des voisins, enfants , famille, ennemi. Si vous oubliez que ce qui nous différencie des autres créatures c'est l'amour que nous pouvons prodiguer à foison, il serait temps d'y penser?

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Reki_de_grimaud
Après une courte réflexion,

Veuillez approcher du baptistère Auriane et Victoria.
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Victoriabella
Victoria écouta la lecture attentivement, puis les quelque mots de l' Archidiacre. Une petite moue s'en suivit et baisse la tête pour prier un instant. Elle relève la tête lorsqu'on lui demande d'aller vers le baptistère avec sa future filleule .
La jeune femme se lève et accompagne Auriane. Le grand moment n'était plu très loin.

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Auriane..
La lecture fût courte mais offrit quelques moments de réflexions. L'amour de son prochain. Elle sourit à cette pensée. Elle qui n'avait voulu risquer d'ouvrir son cœur, s'était retrouvée prise au piége de ce sentiment. Elle avait pour l'habitude d'en dispenser à foison de l'amour, aidant ses voisins ou autre, ce qui l'avait amené à Nancy par ailleurs, puis à ce jour, elle en donnait surtout à une seule personne, devenue chère.

A l'invite de Reki, Auriane accompagnée de sa marraine s'approcha, le coeur lègèrement plus rapide.
Reki_de_grimaud
Victoria et Auriane côte à côte. Les serments allaient être échangés

Victoria acceptes tu d'être la marraine d' Auriane. En ce jour, acceptes tu de la soutenir et de la guider dans sa foi, dans le chemin de la vraie foi pour l'aider à avoir une vie vertueuse. Pour les joies et les peines que la vie lui réserve?

As-tu fait librement le choix de devenir sa marraine ? Consents-tu, librement et en toute connaissance de cause, à devenir la marraine d'Auriane et à accomplir ton devoir envers ta filleulle, pour son bien et le salut de son âme ?

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Victoriabella
Elle écoute ce que dis l' Archidiacre, les questions et quelles questions.


Oui, j' accepte d'être la marraine d' Auriane.
J' accepte de la soutenir et de la guider dans sa foi, dans le chemin de la vraie foi pour l'aider à avoir une vie vertueuse. Pour les joies et les peines que la vie lui réserve.

J'ai fait librement le choix de devenir sa marraine. je consent, librement et en toute connaissance de cause, à devenir la marraine d'Auriane et d' accomplir mon devoir envers ma filleule, pour son bien et le salut de son âme.


Elle savait ce qu'une marraine ou parrain devait faire, car elle, son parrain était toujours là quand elle en avait besoin, à l'écoute même si elle ne suivait pas toujours le droit chemin, son parrain savait la remettre dans le droit chemin .... enfin... il essayait pas toujours concluant, c'est qu'elle avait du caractère Bella.

Elle regarda son parrain en souriant et le tour de Auriane arriva de prononcer les vœux de baptisé.
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Reki_de_grimaud
Victoria avait promis d'aider sa filleulle dans sa foi.
Reki donna à Vic la serviette qui servirait à sécher sa filleulle.[/i]

Après l'immersion Vic, tu aideras Aurianne à se sécher et ensuite tu lui donneras le cierge allumé signe de lumière.

Il s'approcha d'Auriane et la pencha en avant. Il allait prononcer les paroles pour effectuer le rituel solennel du baptême, l'aspergeant d'eau le long de la bénédiction.

Par Immersion, Dieu détruit l'être existant par hasard pour faire naitre, engendrée d'en Haut, la personne née par dessein. Lors de cette Humanisation, tu rejoins la communauté de Dieu, qui demande à ton âme de chercher la Vertu, à ton esprit de connaitre la Raison. Car en vérité, Aristote commande que l'homme s'immortalise pour faire vivre la partie la plus noble qui est en lui. Petite par sa masse mais qui par sa puissance et sa valeur dépasse tout.

Je te baptise Auriane au nom de l'église Aristotélicienne et au nom du Très Haut. Pour l'amitié de tous les Saints et pour l'amour du Père de l'humanité. Soit Béni !


Reki laissa le temps à Vic de donner la serviette à sa filleulle.
Puis il lui donna le cierge et lui dit de le tendre vers la baptisée et prononça à voix haute et forte pour l'assemblée

Auriane, reçois ce cierge, symbole de lumière, lumière qui guidera ta vie, ta foi, lumière qui se portera sur toi et que tu transmettras à ta famille, tes amis à toutes les personnes de la communauté et les égarés.

Cette flamme, saches qu'elle s'entretient, et si les engagements jurés en ce jour sont trahis, elle finit par mourir et ce ne sera plus qu'obscurité autour.




Il prit ensuite la médaille Aristotélicienne et la lui donna.

Reçois aussi cette médaille preuve de ton statut de fidèle, qui rappelle ton engagement et ton appartenance à la famille Aristotélicienne, famille qui dans tout les moments de ta vie, sera toujours là pour toi, ne l'oublies jamais.



Si Victoria veut dire quelques mots le temps que je prépare le certificat.
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Reki_de_grimaud
Citation:
Aux Notables, Prélats, Clercs,

Nous, Reki_de_grimaud, Archidiacre de Toul et chargé de la Doctrine, ce 12 décembre 1463, désirons porter à votre connaissance les faits suivants :

Par notre autorité nous avons procédé au baptème d'Auriane.., en l'Eglise Sainte-Epvres de Nancy en présence de Victoriabella sa marraine.

Ce présent certificat vaut de preuve d'entrée au sein de la fraternité aristotélicienne.

Pour que la reconnaissance de la présente en soit accrue, nous avons décidé de la confirmer par notre main et par le sceau de l'église.

Scellé à Nancy,
Frère Reki_de_grimaud


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Victoriabella
Vic prit la serviette entre ses mains, écoute les quelque mots de Reki et aide sa filleule a essuyer un peu son front avec un doux sourire. Puis vint le cierge le guide pour rester dans la lumière tout le long de notre foi, Vic le prend lorsque Reki lui donne et elle le transmet à Auriane, la regardant droit dans les yeux, pour lui donner toute la foy du moment.

La cérémonie terminée, Reki dit à Vic que si elle le désirait elle pouvait dire quelque mots. Une légère grimace, elle qui n'aimait pas plus que ca parler, préférant être dans son coin. Mais elle allait faire un effort pour sa filleule.


Ma chère filleule, félicitations, te voilà dans la grande famille Aristotélicienne.
Je te promets de toujours être là, à ton écoute quand tu en aura besoin.


Voici un cadeau pour ce jour de ton baptême.

Elle tend le petit un petit paquet , puis elle lui tend un livre.



Elle la bise fort et reprend sa place à ces cotés le temps que le certificat arrive.
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Auriane..
Auriane écouta les voeux de Victoria avec un sourire. Elle avait une belle marraine, et elle était certaine de la garder comme fidéle amie à ses côtés. La suite se déroula comme un rituel bien ficelé. Penchée en avant, la jeune femme fut mouiller à plusieurs reprises, le long des mots prononcés par Reki, elle frissonna. C'était froid.

Rapidement, elle prit la serviette que Vic lui tendit pour se frotter un peu avant de recevoir le cierge avec sérieux. Elle reçut également la petite médaille qu'elle serra dans sa main avec force.


« Merci Reki »

Elle se tourna ensuite avec sa marraine. Cette dernière lui offrit alors deux cadeaux. La jeuen femme, lui adressa un sourire ravi avant de l'embrasser sur la joue avec douceur.

« Merci d'être là et d'avoir acceptée d'être ma marraine, sans toi, je n'aurai pas accompli cette étape importante pour moi »


Elle découvre le premier présent avec un sourire attendri avant de lui demander de lui mettre, tout en regardant le livre des vertus, beau et neuf. C'était un magnifique présent. Une fois le collier attaché, elle alla saluer Adalbert d'une bise sur la joue.
Ava_lafiole
Ava LaFiole trainait ses savates vers les endroits où elle pensait bien trouver quelques sous et un coin sec pour pioncer un coup. Oui, la gosse, vendeuse de fioles de grands chemins et épisodiquement cantinière dans l'armée, voyait d'un mauvais oeil la lune monter au-dessus des toits de Nancy : trop de voyous (comme elle) avec de gros bras (pas comme elle) pour lui casser sa petite gueule de fille des rues. Et puis, il faisait trop froid pour piquer ronflette dans la cime d'un arbre comme un corbeau.

La porte de l'église grinça alors qu'elle faisait jouer le lourd loquet. Personne à première vue.


Ch'te jure, bon dieu, t'as d'la veine d'avoir des tas d'maisons. Et c'même pas toi qui fait l'ménage..
. siffla t'elle devant un vitrail d'une splendeur singulière. Ava n'avait reçu aucune instruction. Fille de gitan et d'une vendeuse de fiole, elle ne connaissait que la rudesse de l'apprentissage sur le terrain. Aussi, l'éclat des images qui miroitait sur les dalles de l'église avait toujours suscité une profonde émotion : comme un enseignement intangible qui s'insinuait en elle. C'était peut-être ça, ce que les sages appelaient "Dieu".

Trêve de rêverie. Son ventre gargouillait et ses pieds gelaient à travers le tissu troué de ses chausses.


L'Bon Dieu, il a oublié d'être nigaud : Il a pas d'corps donc Il a pas d'petons, Il a pas froid, Il a pas froid.

Avec un peu de chance, le curé aura oublié un peu de vin de messe et quelques osties, et la gamine de quatorze ans en viderait jusqu'à la dernière goulée.

Une tenture au rouge velouté recouvrait l'autel. Elle s'en saisit sans ménagement et s'arrangea une cape du plus bel effet et à la chaleur réconfortante. Pas de gueuleton à l'horizon. Elle s'allongea sur un banc. Juste au-dessus de sa tête, une statue d'un saint quelconque semblait la regarder rigolard.


T'as une trogne qui sent l'soiffard qu'a bu tout l'vin d'messe. Mon gars, t'aurais pu garder une goulée pour LaFiole. C'té passée où ta charité, Aristote?
! lui lâcha t'elle en guise de prière du soir.
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La.resquille
La Resquille trainait son ennui depuis quelques jours. La ville semblait s'être endormie depuis le départ des réformés qui avaient fait chou blanc à prendre la ville et celui des chevaliers. Même le vieux duc barbot avait disparu.
Alors disons-le, le mouflet s'emmerdaillait.
Assis sur le parvis de l'église, il s'amusait à compter les trous de ses braies quand son regard fut attiré par une donzelle qui n'était pas des plus reluisante. Celle-là, il l'avait jamais vue, de ça, il était sûr. C'est qu'à force de tourner, il en connaissait du monde à Nancy, on peut même dire qu'il connaissait tout le monde, gueux et nobliaux, donzelles et damoiseaux.
Il la suivit discrètement des yeux, pas question qu'elle se croit qu'elle l'intéressait, il en avait que fiche des filles comme de son premier biberon. Il la vit disparaitre dans l'église.

Par les saincts couillus du Pape ! Elle avait pas la trogne d'une bigote celle-là. A tous les coups elle allait barboter les troncs de Saint-Ceci ou de Saint-Cela et comme une fille c'est pas franc du collier et ça sait jouer les innocentes la larme à l’œil et le cil papillonnant, on risquait encore de lui coller le méfait sur le râble !
Il sauta du muret et après lui avoir laissé un peu de temps qu'elle aurait surement mis à profit pour faire disparaitre quelques deniers, il poussa à son tour la lourde porte de l'église et la chercha de ses mirettes sombres.

Bernique ! Que couic ! Elle avait disparu !

Ah ben ça alors ! Que les morpions me viennent au c.. ! Elle est passée où ?!! pensa le minot.

Pas cinquante solutions. La sacristie à piquer le vin de messe, voilà où elle était !

D'un pas gaillard, il avançait dans la nef, ne lâchant pas des yeux la porte située dans le mur du fond lorsqu'il la vit, enveloppée dans la nappe de l'autel, couchée sur un banc.
Cette vision le laissa sans voix et ça, c'était rarissime.
Il se reprit et cacha sa surprise derrière un ton agressif.

- Ben tu t'crois à l'auberge toi ? J'te préviens, si l'curé t'voit, t'es bonne pour gratter la cire des cierges jusqu'à tes premiers poils blancs. J'te dis que tu f'rai mieux de mettre les bouts ma grande ! D'abord t'es qui ? Pis tu fais quoi à Nancy ?

Et comme il n'était pas à ça près malgré son ton de donneur de leçon, il alluma sa pipe en attendant qu'elle se décide à lui répondre.
Ava_lafiole
La petite LaFiole n’avait pas eu le temps de compter jusqu’à vingt, trente, quarante moutons ? Heu, en fait, LaFiole ne savait pas compter alors elle répétait sans comprendre des nombres entendus ça et là dans les marchés : Deux saucisses, onze cageots de poireaux, cinq perdrix, huit cochons bien gras, trente écus le fut de bière… Marchande elle-même, la gosse avait pris l’habitude de formuler un prix unique : six écus, ce qui lui permettait d’acheter au moins un pain pas trop sec par jour.

Bref, LaFiole n’avait pas eu le temps de compter bien longtemps car un petit malin venait lui sucrer quelques minutes précieuses de sommeil.


L’curé ? Même pas peur ! J’cours plus vite qu’un gus en robe.

Vivement elle se redresse sur le banc et rejette à terre le tissu rouge bien trop encombrant pour une fuite rapide. Sur le qui-vive, elle le toise l’air un peu sceptique. Pas l’air d’un cureton ou d’un bedeau. Peut-être un enfant de cœur.

J'suis moi et t’es don’ qui, toi, l’morveux ? Tu causes trop. Tu dois t’rendre le gosier sec, va-t’en donc t’enfiler l’eau bénite et du large !

Pas sociable pour un sous, la gosse prend une posture défensive. Encore heureux qu’il l’avait pas chopée en train de piocher dans le trou des pauvres. Et encore, ça n’aurait été que justice. Elle était pauvre, elle y avait le droit !

Le voyant pas bouger d’un iota, elle plonge sa main dans sa miteuse escarcelle et en sort un caillou qu’elle fait mine de lui lancer dans les jambes.


T’en, pour chasser les chats chapardeurs et les cabots ! Un pas de plus, et t’iras faire tes besoins comme une fillette, foi de LaFiole !

Ava avait mal choisi son endroit de sieste. Pas de porte à gauche, pas d’échappée possible à droite. L’inconnu bouchait la seule issue. Elle imagina un moment escalader les bancs et sautiller comme un lapereau de banc en banc. Trop casse trogne. Elle tenait à garder une mine pas trop déformée. Les Quasimodo, ça n’inspire pas trop confiance pour vendre la camelote.

Ah, j’y suis : t’es le marmot caché du cureton et de la bonne du curé, j’parie ! Ton pater t’a pas appris la charité ? Faut m’donner toute ta bourse pa’ce que j’suis ben miséreuse…

Elle montre ses chausses trouées et ses dents bien jaunies. Elle ne crevait pas la dalle, la petiote, mais s’en donnait les airs, ça appelait le bon cœur des manants.
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La.resquille
Il exhala un nuage de fumée, soucieux de faire un rond parfait qui esbaudirait peut-être la donzelle. Donzelle ? Sale gosse oui ! Il jugea bon de planter ses jalons.

- Chui La Resquille et j'suis d'ici MOI et ici on aim'pas trop les étrangers qui viennent rapiner par chez nous hein morveuse toi même !

Le minot toise la tiote un air ironique sur la trogne quand il la voit sortir une pierre de sa poche, même s'il recule d'un pas prudent.

- Tu t'crois quoi avec ton gravillon pour chasser les poules ? J'vais pas trouiller d'vant une fatrouillarde com'toi quand même. Huhuhuhu..


Il force le rire, la surveillant du coin de l’œil. Prudence est mère de sureté, qu'on dit.

- Le cur'ton s'rait content d'savoir que tu l'accuses d'enceinter ses ouailles ! T'as d'la chance qu'j'soye pas un bavasseur toi.

Elle commence à l'énerver. D'abord parce qu'il sent n'avoir aucune prise un peu comme quand il a voulu chopé une anguille et qu'elle lui a filé entre les doigts. Il se demande d'où elle sort et ce qu'elle vient faire ici mais elle semble bien décidée à n'en rien dire.

-Dis donc toi, sois polie ! J'ai l'air d'un nobliau ?


Lui non plus ne dort pas sur un matelas de deniers, y'a qu'à voir l'état de ses nippes ! Chausses trouées, braies lui arrivant aux mollets, chemise à la couleur incertaine et un mauvais gilet bien trop grand pour compléter le tout et avec ça, maigre comme un dindon convalescent. Oui mais voilà : La Resquille a bon cœur et ça le perdra.
Et lorsque la gamine prétend être miséreuse, il sort un guignon de pain de sa poche.

- T'en veux ? L'est un peu dur gaffe à tes ratiches. Pi l'eau du bénitier trop peu pour moi ! Tout'les bigotes s'y lavent les pognes ! Mais l'cur'ton camoufle son vin d'messe et chai où.... Rapplique.

Et sans attendre ni vérifier qu'elle le suit, il se dirige vers la sacristie.
Ava_lafiole
Le mioche n’avait pas un copeck. Elle aurait dû s’en douter, la môme si elle avait été un peu plus attentive à la guenille qui le recouvrait. Y créchaient certainement mites, poux et puces. A eux deux, ils pourraient faire tout un élevage de ces bestioles qui grattaient, piquaient … Ava aimaient bien la présence de ces parasites : n’est-ce pas réconfortant de penser que des créatures vivent grâce à vous lorsqu’on peine à se trouver une utilité en ce bas monde?

Ajustant se frusques la brunette lui emboita le pas prenant bien soin de se tenir à distance d’un coup de pieds. Fallait pas non plus la prendre pour une sotte : le trouillard voulait sûrement la prendre par surprise, la tabasser, lui voler ses quelques écus et surtout garder le vin de messe rien que pour sa trogne !


Hep, le ‘tiot Resquille tu crois qu’tu vas m’donner des ordres, t’être ? LaFIole, elle est polie avec qui qu’elle veut. J’suis de l’armée, moi, je demande à un soldat et ziou t’as un coup sur le pif. Va t’en pas te frotter à ma cabosse trop.

Elle rouspétait entre ses dents, ne voulant pas non plus braquer le gamin. Oui, Ava LaFiole n’aimait pas beaucoup qu’on lui dicte sa conduite, mais la perspective de gouter à du vin gratis lui fit un peu ravaler sa gouaille. Son ventre aussi commençait à donner la réplique à grands grondements de tripes.

Dis la Resquille, …

La sacristie puait le propre et l’argent facilement gagné par la crédulité des gens. Sur une table, gisaient des corbeilles vidées des deniers que les aristoliciens avaient déposés pieusement lors de la dernière messe. Dans un coin d’une table restait une écuelle recueillant des os de volaille et des miettes de pain éparpillées, vestige d’un gueuleton qui avait dû faire rebondir le ventre du cureton et tirailler sa bure.

Fermant rapidement la porte derrière elle, elle jaugeait la Resquille. Pourquoi partager avec elle ce qui lui manquait vraisemblablement. Les Lorrains n’avaient pas la réputation d’être bien généreux. En ces temps disette, la générosité semblait reléguée aux seuls nantis. Les pauvres, eux, devaient se résoudre à la politique du plus fort l’emportant sur le plus faible. Un peu plus tôt dans la semaine, la marchande de fioles en avait fait les frais : un colosse avait « négocié » avec elle sa maigre bourse contre l’assurance qu’il ne lui demanderait pas de relever sa jupe.


… un trouillard de ton genre, ça aime pas trainer seul ses chausses. Elle est où ta clique de gredins ?

La brunette passait sa main dans sa chevelure crasseuse et pleine de nœud tentant de la discipliner avant de les rassembler par un morceau de cordelette effilée. Sa tête n’avait pas connu l’eau d’un baquet depuis une dizaine de lunes. Et son haleine aurait pu faire tomber les mouches. Quant à ses ongles, presque inexistants, rassemblaient toute la crasse des chemins.
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