N0ellie Ils étaient restés silencieux une grande partie du voyage. Isolé, submergé par ses émotions et seul avec sa souffrance, il serrait sa main à lui broyer les os et elle ne savait que faire, ni que dire pour lui venir en aide.
Sa peine elle la ressentait jusqu'au creux de son ventre et elle aurait fait n'importe quoi pour la lui prendre, le soulager juste un moment, le temps d'un éclat de rire, d'un sourire sur sa bouche adorée, pour l'heure figée sur un rictus de douleur.
Black... Il l'aimait tant et sa perte était terrifiante. Rien ne serait plus jamais comme avant, il le savait et il allait falloir continuer, sans lui.
Dans sa lettre, Ali l'avait mise en garde : reste vigilante.
Pour sûr qu'elle l'avait à lil son brun, à l'esprit, dans les tripes, à chaque instant, minute ou seconde. Après toutes ces années à le chercher, elle l'avait enfin trouvé et il était hors de question de le perdre, quelque soit la cause, une femme ou cette salope de mort, si des fois il avait eu l'idée d'aller rejoindre Nico ou Black dans le néant.
Black... Elle le connaissait depuis peu, elle était sa greluche préférée et lui son gros connard. Des noms d'oiseau grossiers et provocateurs mais au final bien plus affectueux qu'aucun autre. Leur première rencontre avait été pour le moins désagréable mais Sub les avait réunis un soir et petit à petit ils avaient appris à se connaître et surtout à s'apprécier. Et ils aimaient à se retrouver au roncier ; avec Nikki ils faisaient partie de leur monde, leur séparation avait été comme un choc pour Noëllie alors l'annonce de la mort du beau barbu...
Même loin on parlait d'eux, à Genève, Black était connu de tous et personne n'avait eu une mauvaise parole à son égard, au contraire, c'était un type bien et ça elle en était convaincue. Elle perdait un ami, Sub un frère...
Elle suivait donc son brun vers Ventadour, du moins essayait de garder le cap car Sub avait une propension à l'égarement...
Pénétrer dans les lieux avaient été une épreuve... Et demain en serait une autre.
Ce deuil lui en rappelle un autre... remet à vif une cicatrice encore cuisante, sa rage explose soudain. Des éclats de verre jonchent le sol, la prune dégouline sur le mur, comme les larmes sur les joues de Noëllie.
Elle se précipite pour prendre son homme dans ses bras et le serre fort à l'étouffer. étouffer son mal, l'engloutir dans sa chaleur, lui insuffler force et courage.
Elle le berce contre son cur, une main sur sa tête qu'elle caresse doucement, elle pose un tendre baiser sur son front.
Et tout bas :
Les morts ne sont pas morts,
Leurs tombes n'enferment que des corps
Ne te lamente pas, ne pleure pas sur eux
Ils sont dans la lumière, ils sont heureux
et dans cet ailleurs si proche,
ils ne nous oublient pas, je sais quils nous attendent
Les morts ne sont pas morts, ils sont près de nous
Dans nos mémoires et dans nos curs
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Un sourire, un p'tit baiser et la vie est tellement plus belle !