Cistude
- Fermez les yeux.. aucune trace d'homme à l'horizon. Seulement une subtile trace d'humanité qui rampe sous les comptoirs, entre les débris et les saloperies accumulées sur le sol poisseux. Ici, seulement des salopards, ces coquillards qu'on voit traîner dans la rue la journée, mendier et ripailler pour dépenser leur maigre pécule dans une binouze chaude à la fin de leur journée. On les voit ainsi jusque tard dans la nuit, le visage aviné et la lippe pendante, affalés contre un comptoir décharné, tandis que d'autres condisciple profitent de leur faiblesse pour leur subtiliser un bien piètre butin. Les voleurs volent les voleurs, plus de code, d'honneur et de morale, car ici encore, si l'envie vous prenez de danser sur les tables enroulé dans du jambon en jouant des claquettes, faites. Si l'Archipoète vous siphonne les oreilles avec sa poésie à la con, étranglez le avec une corde de son houb. Laissez vous aller, venez pieds nus, l'cul à l'air, une couronne sur la tronche, ou à reculons.. la tavernière s'fera une joie d'vous accueillir convenablement dans son traîne-misère. Pas de rififi avec les Canards, on s'embrasse avec nos becs de pestiférés et on cogne son voisin d'table pour sympathiser. C'est ça, l'esprit d'la Mare.
Un jour qui se couche et une nuit fétide qui s'pointe sur la Mare des Amarres. On entend les rats déguerpirent dans leur trou et les cafards ramper sur le bar, entre bouteilles de vin brisées et vieux quignons de pain rance. Du comptoir, ne dépasse qu'une jambe poilue, le reste du corps caché sous un monticule de détritus... on ne sait pas qui c'est, ou ce que c'est, mais ça ronfle fort. La Taverne dort, elle attend les premières agitations de la nuit, prête à essuyer une énième fois le courroux de ses clients.
ouvert à tout public, faites y ce que vous voulez mais faites juste en sorte qu'elle tienne debout encore un bon bout de temps ! ^^
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