Comtesse_de_remscheid
Paris, Mi Novembre 1465,
- Noir cavalier aux portes du temple dévoyé
Cheval rhénan n'en venant pas pourtant
Pli remis par messager pour secret gardé
Paris, le quatorzième jour de novembre de l'an 1465
De nous, Comtesse de Remscheid,
A vous, Direction de l'Aphrodite,
Il a été porté à mon attention qu'une personne que je recherche, répondant au nom de Maître Lucas Dentraigues, se pouvait être en vos murs. J'eusse apprécié que vous puissiez me confirmer ou m'infirmer cette information.
Il se trouve que Vater(*) Dentraigues représentait certains intérêts de mon défunt époux, le comte de Remscheid, et que depuis sa disparition il m'a été impossible de trouver celui qui fût son homme de loi pour le royaume de France. Je vous sais gré de me faire parvenir retour par messager à mon hôtel particulier parisien où je me trouve actuellement si il y a eu méprise.
Dans le cas contraire, merci à vous d'informer Master(*) Dentraigues que je suis à sa recherche et souhaiterait m'entretenir avec lui où bon lui semblera.
Que le Très-haut vous apporte prospérité.
Vater > Sire
Master > Maitre
Master > Maitre
Paris, Mi Janvier 1466,
- Deux mois sans retour d'aucune sorte de la part de l'établissement, sa missive avait-elle été réceptionné, de son cavalier elle n'avait pas de doute sur la fidélité. La patience n'était pas des grandes qualités de la comtesse mais quelques affaires parisiennes et rhénanes ayant nécessité toute son attention, la recherche du serviteur de son défunt époux sur le territoire français était passée au second plan.
Temps lui étant rendu, un de ses employés fut envoyé en surveillance de l'établissement pour avoir réponse à ses interrogations, rapport enfin clair indiquant que l'homme de loi Dentraigues était bien résident à l'Aphrodite, cercle privé d'un genre nouveau où l'on ne rentrait pas sans montrer patte blanche, qu'il en soit ainsi, elle n'y entrerait donc pas.
Fiacre mandé, la noble rhénane laissa l'étoffe d'une robe sombre glisser sur le marche pied, si Dentraigues ne venait pas à elle, la comtesse irait jusqu'à lui, mais de cet affront assurément il devrait s'expliquer, l'ébène n'était pas connu pour sa mansuétude et ne pas donner réponse à sa missive était un manque de respect total à son égard.
Il lui avait pourtant semblé que cet homme avait le sens des convenances lors de ses rares visites au comte pour traiter de leurs affaires, où bien entendu, elle n'avait lieu de citer à moins de devoir jouer les interprètes lorsque les deux hommes peinaient à se comprendre.
Parloir du cocher tiré, la voix de la rhénane indiqua alors son intention et l'endroit où il devait se rendre.
- L'aphrodite schnell (*)
Chaos des pavés parisiens passant d'un endroit à l'autre, des appartements parisiens de la comtesse de Remscheid à la cour Jussienne, cette fois, elle s'assurerait que l'avocat reçoive le courrier en main propre, sans passer par la direction. Possibilité d'une non transmission lui effleura l'esprit, pourquoi restait un mystère, mais sans connaître l'établissement comment en juger.
Rendu devant le cercle privé, carrosse stoppa en face de la porte introductive de l'édifice, pli fut remis au cocher, il était impensable d'aller porter le message elle-même mais assurément le celui-ci saurait retenir l'attention de l'homme de loi, chacun avait ses travers, ses points faibles et il en était un sur lequel elle pouvait sans doute jouer.
- Veuillez remettre cette missive à Vater(*) Lucas Dentraigues, pas au portier, ni à la direction du lieu, uniquement à cet homme, en main propre, vous en avez eu une description par ma seconde.
Faites donc, j'attends ici.
D'un geste de la main, le cocher fut remercié et invité à faire ce qu'il lui était demandé, la rhénane s'installant dans le moelleux du siège, décalant légèrement le rideau pour tenter d'apercevoir discrètement ce qui se déroulait de l'autre coté de la rue.
Vater > Sire
Schnell > Vite
Schnell > Vite
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