Afficher le menu
Information and comments (0)
<<   <   1, 2, 3   >   >>

[RP] La traque de juillet contre les Brigands en fuite

Maleus, incarné par Macricri


[ Quand l'unique oeil se ferme...]

Vestige de l'armée du serpent, une petite troupe de survivants qui fuit par la Franche-Comté, dans chaques caboches mercenaires une seule envie, vivre.
Bah ouais quoi..encore tant de choses à faire pour chacuns.
Pour le borgne plusieurs choses..rentrer en Anjou, continuer à faire grandir la compagnie et surtout, revoir sa flamme.

Des raisons pour faire gaffe, rester attentif aux moindres bruits et signes de vie.
Rien de très compliqué en fait.
Quoi que, vu la grande chasse à l'homme dont ils sont les proies, la difficulté est accrue.
Ils galopent le plus vite possible, s'arretent le moins possible et les rares fois où c'est le cas le borgne en profite pour discuter stratégie avec le géant.
Jamais le Mal' n'a autant regardé sa carte que ces temps-ci..tellement utilisée que plusieurs déchirures sont à noter sur le document sans parler des noms et dessins qui s'en effacent.

Le visage du d'Assay est impassible mais le stress est là..il est palpable.
Bordel dans quoi ils se sont fourrés encore, dans l'idée le dawa en Bourgogne aurait du etre parfait mais helas la théorie n'est jamais proche de la réalité ...
Quand on à la poisse, on n'a du mal à s'en separer.
C'est l'cas pour Eik et lui..et dieu sait qu'elle leur colle vraiment à la peau cette foutue malchance.

Il cavale donc avec le géant, la feline, blondie, le jeune Armand et sa compagne une jolie jeune fille qu'il ne connait absolument pas.
L'allure est rapide, rares sont les mots échangés, juste des regards rapides à gauche, à droite et derriere pour voir si ils suivent.
Mais voila, la fuite prend fin...

De nul part apparait un pavillon, une armée à' l'oriflamme couleur sang.
Le grincheux sort betement sa carte, d'où qu'ils sortent ceux la..c'etait absolument pas prévu et le borgne à horreur des surprises..vraiment horreur.
En face ils foncent épées et/ou autres armes à la main...il reconnait cette aura meurtriere et cela lui arrache un sourire alors qu'il envoit valdinguer sa carte et saute de sa monture.
Sont nombreux les bougres mais nafoute.
Les batailles c'est son dada quotidien au grognon..aussi nombreux qu'ils sont c'est pas ça qui va lui faire peur..c'prennent pour qui ces basins.

Il empoigne sa dague dans la main gauche et tient fermement son épée dans l'autre.
Regard porté sur ses camarades qui on fait de même, mouahahah, qu'ils viennent les tuer, crever comme ça c'est le pied !
L'géant a même pris sa lourde hache, avec de la chance, avant d'l'abattre les gueux d'en face perdront quelques membres.

Tout s'accelere.

Le mélancolique mercenaire se prend le premier coup... il en perd presque l'équilibre.
Pouaaah..la morsure du metal dans la chair, il connait que trop bien...
L'Mal' crache son sang en direction des gaillards qui lui font face...il regarde un instant son flanc gauche là où la premiere lame a frappée.
Le sang s'y deverse rapidement et le cyclope éclate de rire.
Ce rire malsain quand on sait que la fin est proche..ce rire de fou.

Un autre adversaire s'approche un peu trop près et mal' lui colle un coup au visage avec le plat de son épée, c'est helas son dernier coup.
Encerclé qu'il est, il soupire.

"Allez les gars ! Qu'on en finisse !"

Les adversaires on parfaitement compris et c'est sous six coups d'épée que le grincheux à l'oeil unique s'écroule silencieusement.
Il est dorénavant seul avec ses pensées.

Il pense à sa soeur, à sa suz'reyne, à sa flamme ainsi qu'à beaucoup d'autres, il se demande si ils lui pardonneront si il ne se releve pas.
Eh puis le noir...les pensées sont etteintes aussi..c'est l'heure de rejoindre l'enfer lunaire...

...ou pas.


______________________________________________________________


RP repris dans le topic [RP] La pilosité du bourguignon s'en doit aller toute verte en gargote bourguignonne
Adelinda, incarné par Macricri


[Sur les routes, à partir du 10 juillet]

Il lui semble loin le temps où elle a intégré la lance pour quitter l'enclave Bourguignonne. Et pourtant à peine très peu de temps s'est écoulé depuis ce jour-là. Entre vingt quatre et quarante huit heures. Pas plus en tout cas.

Un goût amer dans la bouche, Adye suit la petite troupe, menant sa monture vers la confédération helvétique.
Pas l'habitude de fuir la queue entre les jambes. Enfin... façon d'parler hein! Mais quel autre choix? Rester se faire massacrer entre la Bourgogne et la Champagne? Ce serait du suicide. Ils se ferait avoir à coup sûr, et si ce ne sont pas les armes qui leurs fera voir l'enfer lunaire, ce sera la potence.
Alors entre la peste et le choléra... Autant mettre son orgueil de côté et essayer de vivre le plus longtemps possible, de façon à avoir d'autres occasions telles que celle qu'ils viennent de connaître pour se faire un château, et un nom par la même occasion.

Le trajet se déroule donc sans encombre, la monotonie est même plutôt présente.
Durant les moments où elle se trouve face à elle-même, ne pensant qu'à mener Nuit sur le chemin de la liberté, elle ne peut empêcher les souvenirs ressurgir. Mira qui est partie se jeter dans la gueule du loup, le chemin à éviter les armées ennemies, sa mère qui a rendu l'âme... Beaucoup trop de choses...


[Entre Langres et Vesoul]

Enfin une halte. C'est que les voyages à cheval, un peu ça va, mais à la longue ça fait mal aux miches! Le temps que les chefs se mettent d'accord sur la route à suivre, la brunette s'éloigne en direction de la rivière qu'elle a vue un peu plus bas. Elle a bien le temps de se laver un peu pendant que le colosse et le borgne, qu'elle ne connaît pas soit dit en passant, se mettent d'accord avec leurs cartes. Il lui semble que ça fait des années qu'elle n'a pas pris de bain... Et même si l'eau de la rivière ne lui apportera pas la détente offerte par un bon baquet d'eau chaude, elle aura au moins le mérite d'ôter cette odeur de transpiration mêlée à la poussière accumulée durant ces journées de route.
Arrivée enfin à la hauteur du cours d'eau, la jeune fille se débarrasse vite fait de chemise et braies, qui rejoignent bottes et armes sur la rive, et se plonge dans l'eau, réprimant un frisson de contentement. Purée que ça fait du bien!
Rapidement elle se nettoie entièrement, n'oublie pas la lourde tignasse brune, puis ressort de l'eau aussi vite qu'elle est entrée. Pas le temps d'attendre de sécher, elle renfile ses vêtements à la hâte, grimace, ya quand même plus confortable que des vêtements sur une peau mouillée, reprend ses armes et tresse ses cheveux tout en reprenant la route du campement.
Eh bien, elle a eu raison de ne pas s'attarder, leurs haltes se comptent même plus en heures mais en minutes à présent. Remontant sur sa jument, Adye repense à l'autre groupe qui a voulu également fuir, et qui s'est fait rattrapé par les armées ennemies.
Il ne reste plus qu'eux... Les seuls survivants de deux armées lourdement armées...


[Dans la nuit du 11 au 12 juillet, ou le début de la fin]

Les chevaux continuent de parcourir le maximum de lieues, essayant de faire échapper leur cavaliers aux ennemis. Bientôt ils seront hors de portée. Bientôt ils pourront de nouveau vivre normalement, sans cette peur qui noue l'estomac.
Un petit coup d'œil est jeté à Armand qui chevauche non loin de la brune, et un petit sourire voit le jour sur son visage. Et dire qu'il lui avait demandé de ne pas les suivre. A voir ce qu'il s'est passé avec les autres, ça aurait été en les quittant qu'elle aurait plus risqué sa vie... Et puis... comment peut-on croire qu'elle fuirait devant le danger? Surtout si lui se trouvait devant celui-là même...
Mais comme pour contredire ses pensées, une atmosphère pesante vient arrêter les fuyards. Les montures ralentissent l'allure, les sens s'éveillent plus que jamais. Le silence entoure le groupe, un silence lourd de menace.
Et pour cause, à peine quelques instants après, l'oriflamme apparaît dans leur champs de vision, oriflamme à la couleur du sang qui va être versé cette nuit.
Adye saute de sa monture, prête à vendre chèrement sa peau. Épée dans la dextre, sa dague qui ne la quitte jamais dans la sénestre, elle est prête. La nuit va être longue, les secondes s'égrènent lentement, à mesure que l'astre lunaire se cache derrière l'épais manteau de brume.
Puis enfin la bataille commence, le colosse sort sa hache se défendant déjà contre ses adversaires, le borgne se voit rapidement assailli sous l'ennemi. Félina et Lucie se défendent chacune contre un soldat ennemi.
Voulant porter secours, Adye se rue vers ses compagnons d'infortune en même temps que son blond, quand son regard croise celui d'une femme. Armée d'un arc bandé, elle ne peut faire le pas qui la sauverait, la femme ne lui en laisse pas le temps. La flèche file dans les airs, pour venir se planter dans le flanc gauche de la jeune fille. Celle-ci s'arrête subitement, la douleur est quasi-insupportable. Sa main parée de la dague va se positionner à l'endroit où le carreau meurtrier s'est arrêté. Ramenant sa paume devant ses yeux, elle en voit le liquide carmin qui s'écoule doucement, comme s'il représentait la vie qui quittait peu à peu son corps.
Reportant ses azurs sur ses compagnons, elle ne peut que voir que finalement, tout a une fin. Même la vie...
Sa vue se brouille, ses jambes chancellent, va-t-elle mourir? Ici? Maintenant? Felina... Lucie... Armand...
Le corps tombe dans la poussière, tout devient noir. Les sons perdent d'intensité à mesure que les secondes s'égrènent, et la jeune fille tombe le néant.
Mais comme si une main amie avait guidée la flèche, celle-ci n'a pas touché de point vraiment vital. Un ange gardien? Peut-être bien... Peut-être une mère qui veut protéger son enfant, même si la mort l'aura arrachée à cette terre...
Peut-être...


_____________________________________________________________

Fille de Kabotine et Gmat
"Spernax Mortis, Sed Carpe Noctis." Adieu...

RP repris dans le topic [RP] La pilosité du bourguignon s'en doit aller toute verte en gargote bourguignonne
Armand., incarné par Macricri


[Parce que nos choix ont toujours des conséquences]


Chevaucher, entendre le crissement des sabots fouler le sol, sentir la fougue de l'étalon lancé à vive allure... Sourire de ce sentiment de liberté, douce illusion qui ne peut que prendre fin, assassinée brutalement par la couperet de la réalité. Mais pour l'heure, le jeune Armand n'en est pas là, il profite de cette nouvelle voie qui c'est offerte à lui.. Mercenaire. La chance n'a pas été au rendez-vous et les a contraint à fuir, beaucoup sont tombés, en faite il ne reste plus qu'eux.. vestiges ambulants d'un serpent qui se meurt... mais peu importe il sourit, de son sourire le plus éclatant qui pourrait concurrencer à lui seul l'éclat de la blafarde qui veille sur eux depuis qu'ils ont levé le camps quelques temps plus tôt. Adye est à ses côtés, les chefs de la zoko les précèdent... Étrange sentiment de sécurité alors qu'ils sont pourchassés de toute part tel du gibier lors d'une chasse à cours. Nouvelle illusion que ne demande qu'à disparaître dans l'océan de vérité vers lequel ils s'avancent, agneaux se dirigeant tout droit dans la gueule du loup.

Chevaucher, laisser ses pensées divaguer dans le labyrinthe de ses pensées. Peu de temps s'est écoulé depuis qu'ils ont quitté Saumur et pourtant tout cela semble tellement loin. Peu de combats, tout juste un groupuscule champenois à se mettre sous la dent, mais l'important n'est pas là. Réputation naissante pour le blondinet et sa compagne, mission presqu'accomplie, promesse tenue. Ne reste plus qu'à réussir à se sortir de ce guêpier, rejoindre des terres plus accueillantes, se laisser guider par le colosse et le borgne et ainsi garder cette part d'insouciance qui rend la vie si belle.

Chevaucher jusqu'à sentir l'équidé tressaillir... un bruit... un murmure... un colosse qui se redresse, dextre qui se lève... Le silence... Écouter. Observer. Sentir. Les mains se crispent sur les rennes, les montures s'arrêtent. Le souffle des compagnons se fait plus court, les battements de cœurs se calent à la mélodie mortelle qui s'avance vers eux. Le blond regarde aux alentours, regard furtif qui détaille ses partenaires, s'arrête un instant sur la brune. L'appréhension s'insinue dans ses veines alors qu'Eikroc met pieds à terre. Sensation différente des autres fois... "Ils sont bien plus nombreux"...
Ne plus faire le moindre geste, attendre, laisser le temps s'écouler, les secondes s'égrainer avec une infinie lenteur, temps qui semble s'être suspendue, calme avant la tempête annoncée par le vent qui d'un coup vient balayer la chevelure du jeune apprenti guerrier.

L'armée se rapproche, la pression monte d'un cran. Senestre qui se saisit du pommeau de son épée, nouveau coup d'oeil du côté de Mal' et du colosse guettant leur réaction et le combat qui s'amorce. Eik, hache à la main s'est éloigné et avant que le blond n'ai le temps de vraiment comprendre ce qui se passe voilà que l'ennemi arrive en masse. Le jeune homme reste un instant à contempler l'horreur qui se dessine...


Et quand faut y aller, faut y aller. Alors que les autres sont déjà aux prises avec les soldats de l'Ost, le jeune couple s'engage dans la bataille, chacun allant aider leurs compagnons d'infortune. La brune et le blond se séparent, lui se dirige vers Maleus en mauvaise posture... Six contre un... Armand resserre la mâchoire, ses articulations blanchissant autour du pommeau de l'épée alors qu'il court dans leur direction pour devenir le spectateur impuissant d'une mise à mort inutile... et voir le borgne tomber.


La rage au ventre, rage contre ce destin qu'il refuse... ils ont encore tant de choses à vivre, tout ne peut pas finir ainsi, comme ça, ce soir.. Alors sans réfléchir il se jette sur les Assaillants. Coups d'épées lancés dans le vent, esquive sur le côté parade. les azurs sont d'orage et le sourire toujours en place tel un défis qu'il lance à cette meute. Ils peuvent avoir son corps mais ils n'auront rien d'autre et ce corps ils ne l'ont pas encore... et puis se retourner inquiet.... Adye...

Simple seconde de déconcentration, oublie de l'instant. ne plus parer les coups assassins sentir alors le liquide chaud remonter dans sa george sans comprendre. regard incrédule qui se pose sur les armures des soldats de l'Ost. les genoux du blond vacillent, alors que les coups pleuvent. Il n'a pas pu aider maleus, pas plus que les autres, pas même Adye. La douleur irradie tout son être alors que la morsure des lames déchirent son corps. Il ne peut que serrer les dents pour ne pas leur faire le plaisir de l'entendre hurler. Il n'a même plus de quoi se défendre alors qu'il tombe face contre terre.

Tout devient floue, le sang venant de son front coule devant ses yeux... masque rouge qui peu à peu s'assombrit. Dernier regard à la blafarde qui a cessé de veiller sur eux. Ne même plus sentir la douleur alors que les soldats se sont éloignés. Dernière pensée pour la petite brune... "Epargne la".


*****
Hélas Armand, cette fois ci ton sourire ne put rien pour t'aider. Toi qui hier encore te targuais de n'avoir été blessé, vois ce qu'il en est à présent. Toi toujours si fier, te pensant invincible, affronte la défaite et savoure leur victoire. Repose toi maintenant, ferme les yeux, Oublie les cris qui déjà se font lointain et laisse ton corps sombrer dans le coton. Et garde espoir pour que demain un nouveau jour se lève....


____________________________________________________________


RP repris dans le topic [RP] La pilosité du bourguignon s'en doit aller toute verte en gargote bourguignonne
Maxc
La mission continue, Maxc aujourd'hui est en première ligne...
La fouille continue, chaque voyageur est arrêté, comparé aux portraits et en général relâché devant toute l'armée...

Mais soudain, au loin un nuage de pousière, une troupe de cavalier arrive, et ceux la à voir leurs armements et les cicatrices qui parcourt leurs corps ne sont pas de vulgaires marchands...

L'ordre est donné d'arrêter ses hommes, mais soudain alors que quelques nobles soldats se dirrigent pour interroger les nouveaux venu voila qu'ils mettent pieds à terre, dégainant épées et armes...

Ni une, ni deux Maxc charge sur ses forcenés à l'air menaçant...
Le combat va être terrible




je continuerai le RP plus tard, car il semblerait que je blesse Felina, et tue Maleus

_________________
Greenwarrior
[ Du côté de l'armée de Derdekan]

Fallait bien que ça tombe sur Green, rien toujours rien et il fallait rester sur les chemins. trépignant d'impatience sur Kanawa, il scrutait les fourrés, l'arbalette posée sur la pliure du bras gauche, prête à être armée au cas où mais rien et la lenteur du convoi...

Soudain, il sauta de cheval, de toute façon, entrainé comme l'était ce dernier, il suivrait les autres. Puis il se faufila dans les bosquets.


Ils se savent traqués et vous pensez quand même qu'ils se trouveront sur les chemins?

Il tomba sur un nid de perdrix qu'il laissa en place, sans le toucher pour que les parents le retrouvent sans ressentir de malaise avec l'odeur humaine qu'il aurait laissée en se montrant trop enjoué de les tripoter.

Il avançait baissé et se mit à attendre un peu plus loin l'arrive de Derdekan. Il bondit alors sur le chemin, retournant son arbalette et la posant sur l'épaule.

Laissez-moi deviner, vous n'avez rien vu, même pas le fait que je me trouvais dans ce fourré là.

Ne le laissant même pas répondre, il leva la main pour demander le silence tout en baissant sur le regard sur la piste. Des traces...
Il s'agenouilla, les observa longuement, la direction, la profondeur, ect. à quelques mètres, des crottes de canasson.

Il avança et passa la main à quelques millimètres du tas.


Deux chevaux chargés, un boite, une dizaine de personnes à tout casser. Ils partent dans cette direction et ça fait au moins huit heures qu'ils ne sont plus dans le coin, le fumier est froid.

C'est alors qu'un bousier fit son apparition au niveau du tas.

Seize heures en fait.

Il en avait passé du temps à observer le comportement des insectes sur des bouts de viande, des crottes et tout un tas d'autres matériaux organiques. Marquant les délais d'apparition de telle ou telle espèces par rapport au climat, à l'orientation du soleil et bien d'autres faits réels.
_________________
Derdekan
[Armée Aequitas]

10 Juillet

Allez, allez, on s’organise !
Il me faut 8 tentes de plus ! On reçoit Chevreux et ses hommes, ils nous rejoignent.


Un homme arriva, tirant une charrette à bras bâchée qui semblait vraiment lourde.
A vrai dire, c’était deux gros bœufs qui tiraient, mais ceux-ci n’avaient pas tellement envie d’avancer, ce qui fait que l’homme tirait sur le harnais comme un possédé et il tirait à lui seul les bovins et le chariot.


Intrigué, Derdekan s’approcha de l’homme et le questionna sur sa venue et sur la raison de cette énorme charrette.

Mais qu’est ce que c’est que ce machin ? Un coup de main peut-être ?
Où allez-vous avec ce chargement ?


L’homme, essoufflé, répondit dans l’agréable patois qui caractérise Vesoul.

Oh ben, ch’est l’sacré sacrai qu’m’a d’mandé t’apporter ça m’sieur Derd.
C’pour t’n’armée et qu’tes soldats pissent minger.
Y a deuchent pains et huitaches. Ah et pis aussi d’l’or, pour qu’tes soldats pissent acater une rob ‘ à leur douche


Derdekan, incrédule, hocha la tête, remercia l’homme qui prit congé.
Il appela un soldat proche.


Peux-tu me donner un coup de main ?
On va au marché, je dois faire mes transactions.


Sans trop comprendre, le soldat accepta et mena avec Derdekan la charrette jusqu’au marché plutôt animé. Ils s’installèrent sur un étal vide, de facture très simple, un simple comptoir.

Ne bouge pas, j’en ai pour pas long.

Derdekan se placa du côté vendeur et pris 4 haches de la charrette. Il les déposa sur le comptoir et mit un petit panneau « 140 ».
Vite-vite, il se déplaca de l’autre côté du comptoir et sorti sa propre bourse.
Il déposa alors 560 écus sur le comptoir et attendit.


Mais … qu’est ce que vous faites, gouverneur ?

Derdekan leva les yeux au ciel en soupirant.
Je transactionne, ca ne se voit pas ? Dans dix minutes, je pourrais prendre les haches avec moi.

Le soldat se gratta la tête, incrédule.

4 haches, sur vous ? Mais c’est bien trop lourd !

Derdekan ne répondit rien, et sourit.
Tu verras ! pensa t-il

10 minutes plus tard, Derdekan pris les haches et les ceignit.
Il fit le tour du comptoir et déposa les 560 écus dans le coffre d’or déjà bien remplis de la charrette.
Il pris les haches qu’il avait à la ceinture et les déposa sur le comptoir, avec un écriteau marqué 240. Mais cette fois ci, il pris 960 écus du coffre de la charrette et les déposa du côté acheteur. Et il patienta à nouveau dix minutes.
Il empocha l’argent dans sa bourse et remis les haches dans la charrette.
Il recommença ce petit manège jusqu’à avoir 2800 écus en plus dans sa bourse, et un sac de deux cents pains sur les épaules.


Soldat, tu peux rapporter cette charrette où il ne reste que 8 haches à Sacrai !
Remercie-le de ma part !


Sans chercher à comprendre, il y avait parfois des choses si illogiques, dans nos pauvres royaumes, le soldat obéit sans rien ajouter.

De retour à son campement, Derdekan déposa le pain et les écus dans un chariot d’intendance et s’en retourna à ses soldats.
Rédigeant quelques courriers afin d’inviter les personnes à rejoindre le campement, il confia la mission au soldat s’occupant de la distribution des tentes de donner aux soldats qui se présenteront.


Revenant un peu plus tard, il sourit, satisfait que toutes les tentes aient été distribuées.
Bien, parfait ! Nous avons donc Nsaymar, Lily Rose et Davinah qui sont là, exact ?


Le soldat fronça les sourcils.
Pas du tout ! C’est le soldat Clou qui a pris la tente de Nsaymar.

Derdekan se passa la main sur le front.
Bon, ce n’est pas grave … je vais demander à Jerone de le contacter pour lui donner une tente !

Mais … gouverneur, pourquoi ne pas demander à Clou d’aller chez Jerone et de prendre Nsaymar ici ?

Le gouverneur haussa les épaules et rajusta sa cape.
Parce qu’on ne donne la tente qu’une fois par jour !
Quand elles sont données, elles sont données, c’est tout.
Même si on jetait Clou en dehors de l’armée.
Bon… tout le monde a eu sa tente, on peut se mettre en route…

Il leva la tête et observa le soleil qui commençait à se coucher.
Ouais non, laissez dormir les hommes pour la nuit, on partira demain matin à la petite heure, on devrait être à destination à la fin de la journée.

Sur ces mots, le gouverneur retourna chez lui, car il était vésulien, et croisa Annabelle, qu’il ne reconnut pas, pas encore d’liste.


11 juillet

Cocoricoteuhteuhreeuh, fait le coq malade au lever du soleil.
Derdekan sort tranquillement de chez lui, et se dirige vers le campement.
Comme prévu, tout est prêt. Un sourire flotte sur les lèvres du gouverneur.


Bien, bien, on va pouvoir y aller !
Le convoi se mit en branle et partir pour une folle équipée qui dura environ 5 minutes et 230 mètres.

Derdekan, remonta le convoi jusqu’à la tête, qui s’était arrêtée.
Je peux savoir ce qu’il se pa…. Qu’est ce que c’est que ça ?

Des bébés escargots, gouverneur ! Ils traversent la route, j’attends qu’ils soient passés.

Derdekan regarda les bestioles se mouvoir lentement et se tourna vers le soldat, furibard.
Mais on ne va pas passer toute la journée à attendre qu’ils soient passés !

Le soldat haussa le ton et rétorqua d’un ton courroucé.
Hors de question de les écraser, monstre !
Et je refuse qu’on les touche, leur maman ne les reconnaitrait plus, pauvres petites bêtes.


C’est ainsi que l’armée Aequitas mis une journée entière à sortir de Vesoul, temps mis à profit par le gouverneur afin d’écrire les listes d’ennemis pour ses soldats.

12 juillet.

Alors que le convoi cheminait à travers les chemins comtois, Greenwarrior, habitué à chasser son gibier favori, le brigand, s’adressa à Derdekan, qui marchait au pas, sur son cheval.

Non, je ne pense pas … avoir vu quelque chose.
Ni vous d’ailleurs.


Il soupira.

Ces brigands ne sont pas assez stupides pour venir nous dire bonjour directement en pleine face. Ils vont nous éviter, à tous les coups.


Il s’arrêta devant l’ordre de Greenwarrior et l’observa en train d’observer des crottes.

Il eut un petit sourire qu’il réprima devant l’air sérieux de l’homme.
Vous lisez vraiment tout ca dans des déjections de canassons ?
Bah, de toute façon, on s’arrête ici.
Vous pouvez établir le campement, on commencera les battues demain matin.
On est ici pour les empêcher de traverser la franche comté, pas pour les poursuivre sur les terres du voisin d’à côté.

_________________
Découvrez ma hallebarde sauvage !
http://img14.imageshack.us/img14/6766/derdekann.png
Epsonstylus
Dole le 12 Juillet - Campement de l’Armée Ad Gloriam Dei :


A l’aurore, l’Armée avait quitté le campement provisoire monté la veille aux pieds des remparts de Poligny, direction Dole. Les rangs s’étaient gonflés d’un nouveau groupe arrivé à la tombée de la nuit.

Le Gouverneur en armure était grimpée sur son destrier. Elle avait pris la tête de la colonne avec deux éclaireurs, les autres soldats les suivaient en silence, guettant le moindre mouvement dans les buissons.

Alors qu’ils traversaient un hameau, ils croisèrent une personne à l’allure étrange, mais rien à voir avec les personnes signalées. La route était encore longue jusqu’à Dole…

En début d’après-midi, l’Armée arriva sur le haut d’une colline surplombant la Loue.


Halte là !

Le Gouverneur fit signe à ses hommes de stopper leur marche et d’observer. Elle resta à cheval et lança :

Attention au groupe qui arrive en contrebas ils sont une petite dizaine. Nous allons y aller, mais ne sortez pas vos armes. N’allons pas les effrayer. Si vous voyez quelqu’un du suspect faîtes ceux qui ne l’ont pas vu et faîtes-moi signe discrètement. Nous nous en chargerons.

Un coup de talon à son étalon et la rouquine prit la tête du groupe. S’approchant ils virent un petit convoie de charrettes qui venait de Dole et avait traversé la forêt jusqu‘au pont. La jeune femme fit signe aux voyageurs de s’arrêter et ordonna :

Voyageurs vous êtes en terres comtoises, déclinez vos noms ! Soldats fouillez les charrettes !

Les soldats fouillèrent les malles et le foin. Rien à signaler, ce n’était que des savoyards en voyage commercial. L’Armée laissa filer le petit groupe, tandis qu‘un groupe arriva derrière eux.

Ne bougez passusurra le Chevalier. Elle fixa les arrivants qui les avait rejoint.

Hum… il lui semblait reconnaître la voiture de Monseigneur Ecaterina.

Le jeune femme mit pied à terre et posa un genou à terre, faisant signe à ses hommes de faire de même. Elle se releva et contrôla tout de même les passants. De nouveau il n’y avait rien à signaler.

L’Armée se remit en route.

Ils continuèrent leur chemin toute la journée jusqu’aux portes de Dole, devançant de peu l’escorte du prélat, cherchant dans les fourrés et les bosquets si personne ne s’y cachait.

Montez le camp ! Lâcha Epson d’un ton sec.

Elle était déçue de n’avoir toujours pas mis la main sur une fripouille, tandis que Macricri semblait, elle réussir à merveille sa chasse.

Tant pis se dit-elle, elle chasserait le cerf, si ils n’arrivaient pas à chasser l’homme. Elle soupira, dépitée, la jambe droite endolorie.


Sa tente dressée elle rédigea ses premiers parchemins de la journée lorsque deux coursier arrivèrent, l’un venant des Saintes Armées et l’autre venant de Besançon.

Bonnes nouvelles ? Demanda-t-elle. Les deux se regardèrent et ne répondirent que par un simple haussement d’épaules. La jeune femme s’assit et s’empara du premier parchemin. En le lisant, elle se mordit la lèvre, visiblement ennuyée.

Bien, bien, dîtes au Chevalier Jackdaniel_s qu’il se fasse soigner et que j’irai le rejoindre à la collégiale de Dole avant de repartir sur les routes.

Deuxième parchemin, les nouvelles n’étaient là non plus pas très brillantes. Elle rageait, bouillonnait, s’agaçait… deux blessés graves, tombés par hasard sous les coups d’armées régulières et deux personnes perdus dans la nature. La tête de mule comme certains l’appelaient lorsqu’elle donnait des ordres, grimaçait et ne savait pas quoi répondre au coursier. La jeune femme fronça les sourcils et s’exclama :

Je vais leur envoyer mes amitiés et mon soutien.

Les deux garçons sortirent alors qu’un douanier venait de faire son apparition.

C’est pourquoi ?

Elle crut rêver lorsqu’elle apprit qu’un jeune homme recherché par la Bourgogne et la Champagne, avait quitté Dole en fin de matinée et avait rejoint Poligny sans encombres.

Epson lui fit signe de sortir rapidement. Elle serrait des poings, quand bien même ils avaient pas pour mission de tuer, il n’en restait pas moins que manquer un fugitif était scandaleux. Elle jura :

Et défection ! Quelle poisse !

La jeune femme sortit de la tente afin de rejoindre la collégiale, où devait l’attendre son ancien frère d’armes de l’Ordre des Chevaliers Francs.

Je reviens plus tard, continuez votre surveillance. Au fait on a notre trésorie et notre intendance.
Luciedeclairvaux, incarné par Macricri


[Le 11 : l'aube des survivants dans la campagne helvète]

Le Colosse avait reçu des nouvelles des autres lances, et au bleu métallisé qu'avait pris la teinte de son regard, Lucie avait deviné. Deviné que tous étaient blessés, morts peut-être. Nul besoin de parler. La petiote, vive comme le vent, avait sauté en selle et fait demi-tour, avec pour seul projet : retrouver sa brune, l'autre flamande, la soigner, la sauver, adoucir sa douleur ou pire encore ... l'enterrer. Non, ce ne pouvait être !
Noooon !
Le grand cheval brun des écuries de Gennes, volait presque sous le soleil matinal, sa cavalière penchée sur l'encolure, dans un galop effréné. Retournant vers le nord, affolé.

Quand une masse la fit décoller de selle et s'étaler sur l'herbe grasse, stoppant la course soudainement !

Lucie se débattit violemment, hurlant qu'on la laisse s'y rendre, mordant, griffant, pestant. Furie au désespoir, à laquelle ne fit face qu'un doux accent nordique :


Pas possible revenir en arrière, Blondie.

C'était Arnülf. Lucie, plaquée au sol, leva ses yeux clairs vers le ciel sans nuages. Les éléments sont indifférents au sort des hommes. Il aurait dû pleuvoir, grêler, gronder. Le magma aurait dû sortir des enfers, éclater la croûte terrestre et l'ensevelir toute.
Mais non, il faisait beau.
Bêtement beau.
Une clarté estivale magnifique, amplifiée par les loupes que constituèrent les grosses larmes qui s'en allèrent mourir dans son cou et baignèrent la chemise du géant. Attentionné, il la prit sous son aile. Suivis par leurs penaudes montures, ils rentrèrent au camp de fortune que déjà les autres levaient.
Le Colosse, le Borgne, la Panthère, Blondin, sa Douce, Arnülf, la Lionne : les survivants.

Il fallait repartir, vers un long périple. Contourner la Bourgogne par le Sud et retrouver l'Anjou où d'autres aventures les attendaient. L'Anjou, sa terre désormais. Ils s'y voyaient déjà, comptaient les étapes, prévoyaient les approvisionnements dans les villes étrangères les moins risquées. C'était sans compter sur l’Armée Pourpre ...


[Nuit du 11 au 12 : "Bienv'nue dans l'Royaume des Ombres"*]

Sa monture frémit et Lucie leva le nez au moment où le Diablo mettait pied à terre dans un tintement de métal. Les pulsations de son cœur la sortirent trop vite des songes éveillés qui l'avaient accompagnée depuis le matin. Dans la pénombre, elle chercha ce qui les avaient alertés et, simultanément, d'une main assurée, elle resserra la bride du casque qu'elle avait piqué à un soldat Bourguignon, puis sortit sa lame. Musique particulière de l'acier qui file sur le bord du fourreau ... pas le temps de savourer les prémices de la lutte, déjà un premier assaillant fondait sur elle.

Un soldat de forte prestance, tout vêtu de blanc. Les anges déjà ? Non, la garde Suisse ! La petiote para l'attaque avec aisance, cognant fermement, du haut de son destrier gigantesque. Les lames s'entrechoquèrent avec fracas, épargnant pourtant les combattants. Des yeux, déjà, elle cherchait le chef de cette armée imprévue. Quitte à cogner comme une bourrique, autant que ce soit sur la bonne personne. Une femme couronnée, au port altier et aux habits pourpres ... Pourpres comme l’oriflamme. Ce devait être elle. La Lionne précipita son cheval sur la Comtesse, faisant fi de l'attaque d'une blonde qui lui avait fait lâcher son arme au passage. Son bras saignait abondamment. Ce bras même que la Féline avait ouvert il y avait peu.
Qu'importe, il lui fallait la peau de la meneuse.

Les mercenaires de la Zoko s’étaient déployés, forçant les soldats suisses à se séparer. Lucie, du coin de l’œil, repéra le Borgne, assailli de toutes parts, derrière lequel Arm et Adye n’étaient pas en meilleure posture. Elle perçut les grognements du Colosse de l’autre côté. La pénombre l’empêchait de distinguer les autres.

A coups de bottes, elle se fraya un passage et dégaina ses dagues, bien décidée à atteindre une faille dans la cuirasse du chef. La première dague frôla l’objectif et partit se perdre dans l’encre de la nuit.
La seconde ne partit pas.
Lucie transpercée dans le dos par la traitresse épée d'une soldate blonde s’accrocha dans un ultime effort à la noire encolure. Sa monture, transpercée de carreaux ennemis, chut au sol, écrasant la jambe gauche de sa cavalière.

Autour, le silence se fit. Les sabots des destriers dansaient avec grâce et évitaient par miracle la lionne, étendue sur la mousse fraîche qui s'imbibait de son sang, lentement, comme une grosse éponge avide. Non loin, Eikorc semblait dormir. Tout était paisible. Un ange blanc apparut. Même ses bottes étaient immaculées. C'est la dernière chose que Lucie put voir ... Il récupéra sans douceur l'arme fichée dans son dos, fichée dans un poumon peut-être car un peu d'air sortit de sa bouche. Ses lèvres pâles murmurèrent en vain ... Fin' ... tandis qu’il la faisait taire d’un trait d’épée en plein visage, coupant par là-même le cordon de cuir qui retenait à son cou la fine étoile d’argent. Sa bonne étoile …

Puis plus rien.

Sa menotte s'ouvrit pour libérer la dague qui n'atteindrait jamais sa cible.



*Dixit le Bir'
____________________________________________________________

Vassilissa
Ihsahn ricana.

Le son familier, si loin et si proche à la fois, la fit sourire en elle-même, et elle ouvrit les yeux.
Le ciel était bleu, le soleil aveuglant.
Un nuage rougi par les premiers rayons passait au dessus d'elle, rendu flou par la brise, et par les larmes qui coulaient de ses yeux, sans qu'elle sache bien pourquoi.

Cela faisait trois jours qu'elle était à Vesoul.
Avant, elle était en Bourgogne. Avec Ping, et Dran, et Vaga. Rob était là aussi, ou du moins il lui semble. Et Nénu, et les autres. Tous les autres.
Quinze jours de pure folie, mais Dieu qu'elle était douce… Quinze jours entourée d'amis, à vivre au jour le jour et l'épée à la main. Quinze jours à rêver que tout était possible.

Le premier à faire demi tour, ça avait été Dran. Dijon, quelques échauffourées… et il l'avait laissée partir.
Dix jours, qu'ils avaient tenus. Dix jours à errer de ville en ville, de campement en campement… Dix jours à manger du vieux pain, un peu de viande séchée.

Et puis…
Et puis, ils s'étaient lassés. Dix jours à compter et à ramasser les morts au petit matin. Dix jours à nettoyer le sang qui rougissait leur lame. Et pour quelles idées ?
Ils avaient disparu en quelques jours, leurs idéaux, annihilés par l'écrasante avancée de l'armée. Elle avait perduré quelques heures, leur grande idée de République… Le temps d'une défaite ou deux, le temps d'une longue course à la gloire qui ne leur disait que trop rien.

Et comme une volée de moineaux, ils avaient repris leur envol, comme ils étaient venus, libres et heureux de l'être.
Dijon, Vesoul, bientôt Genève…

Elle les avait perdus, elle voulait les rejoindre.

C'était ce pigeon de malheur qui n'avait pas voulu… En place de liberté, le procès ou la mort. La mort en héroïne, là, en bas des remparts… Celle qu'elle avait voulu. Seule contre une armée, mis l'épée à la main et les cheveux au vent.

Elle avait toujours détesté être seule.
Et ici, à Vesoul, c'était tellement pire encore.
Ils n'étaient pas si loin, à quelques lieues, peut-être…
Et puis elle avait toujours voulu finir comme ça.

Alors, elle avait tiré de son fourreau l'épée qu'elle venait de gagner à la sueur de son front. Elle avait ressorti de sous le lit le bouclier qu'elle y avait glissé.
Et au petit jour, seule, elle s'était approchée de la porte, elle s'était approchée de l'armée.
C'était allé si vite…

Le ciel était bleu, un corbeau passa au dessus de sa tête.

Et Ihsahn ricana.

C'est alors que Vass sut vraiment qu'elle était morte.
Hellvyra


La jeune soignante de l'Ordre Teutonique chevauchait au côté de son fiancé, le Séneschall Hobb. Ils étaient heureux il est vrai car la date du mariage arrivait à grand pas mais tout de même conscient du danger qui les guettait. Celà faisait des mois déjà que la jeune femme avait été séparé de celui qu'elle aimait. Elle demeurait toujours à Luxeuil, son cher village mais lui avait dû la quitter pour aller élire domicile à Chaux de fond, en Suisse. Les deux promis savaient tout de meme que ce sacrifice ne serait que de courte durée. Leur mariage officialisé, la jeune femme ira le rejoindre.

Ralentissant la cadence de leur monture, écoutant le moindre son suspecte, les deux Teutoniques avançaient prudemment. Les charognards commençaient déjà leur danse lugubre dans le ciel pourtant si bleu. Ils virent des corps sans vie, des mares de sang absorbées en partie par une terre vierge de toute végétation. Le vent jouant dans les cheveux presque noirs de la jeune fiancée, apportait avec lui l'odeur de la mort et le son des épées s'entrechoquant. Un dernier regard vers Hobb, la jeune femme en silence lui fit signe qu'elle était prête. Prête à débarrasser cette terre de ces vermines, prête à défendre son Église trop souvent bafouée par ces hérétiques qui ne respectaient rien, prête à venger les siens tombés au combat.

Rabaissant la visière de son armure étincellante, elle sortit son épée de son fourreau et en lançant un cri de guerre, élança sa monture vers ceux qui combattaient, allant prêter main forte aux siens. Quand il était question d'hérétiques ou de réformés, les yeux d'émeraude, habituellement lumineux de la Reiterin arboraient maintenant la couleur des marais, trouble et sombre.

Un petit groupe composé d'hommes et de femmes croisaient le fer avec les siens. Elle sauta en bas de son cheval et en position de combat, l'épée pointant vers l'ennemi à la hauteur de son épaule, communément appelé la position de la fenestre dextre avança sans crainte. Un seul dans le groupe ne combattait encore. Jeune homme à la chevelure dorée. Il vit Hellvyra et le combat commença.

Elle était loin la jeune fille de Luxeuil, qui s'occupait de son potager. Fidèle Aristotélicienne, elle s'était engagée dans l'Ordre Teutonique pour pouvoir servir son Église tout en étant Soignante. À la veille d'être médicastre, Hellvyra avait aussi appris le maniement des armes. Conseil de son futur mari qui avait insisté pour qu'elle sache se défendre contre tous ces malfrats qui circulaient sur les routes. Au début, la jeune soignante n'y tenait pas trop, elle qui avait la vocation de soigner les blessés. Elle ne pouvait concevoir de blesser elle-même quelqu'un. Mais elle avait fini par donner raison à Hobb. Les brigands ne l'auraient pas épargné, elle. Très disciplinée, la jeune femme s'était entrainée avec ses Frères de la Commanderie, se blessant souvent au début pour finalement devenir une bonne combattante. Elle connaissait ses forces et surtout ses faiblesses.

Leur fer s'entrechoquant, la femme pointant de nouveau sa lame vers les yeux du blondinet, tourna ses poignets pour pointer sa lame vers le bas, protégeant ainsi son corps contre toute attaque utilisant la technique de La Garde de la Barrière. Sans plus attendre elle refit un moulinet faisant tourner son épée au-dessus de sa tête pour venir trancher la tête de son adversaire, employant ainsi tout son élan. L'homme avait été surpris, s'apercevant avec stupeur qu'il venait d'être touché mortellement. Un regard rapide autour d'elle pour découvrir qu'ils avaient couché l'adversaire. Le danger écarté, elle releva sa visière et s'approcha de son adversaire. Mon dieu, il était si jeune...Elle maudissait alors le Sans-Nom d'avoir réussi à corrompre des âmes qui autrefois devait être purs. Elle lui ferma les yeux et remonta sur son cheval, le coeur lourd.

_________________

By chryssy
Macricri
[Nuit du 11 au 12 : Combat de l’armée Pourpre au Sud de Vesoul]

Vite vite, rejoindre les autres avant qu’il ne soit trop tard.
Pourquoi bon sang les avoir envoyer devant ! N’avaient-ils pas tout leur temps ?
Qu’était-ce 20 minutes à attendre pour quelques échanges de racontards.
Tous se reposer avant de reprendre cette chasse à l’homme, hérétique, républicains, mercenaires, peu importe, leur trait commun était d’être les méchants brigands de la liste qu’il fallait traquer.

Les pensées de Macricri se bousculaient tandis qu’elle galopait vers le lieu de la bataille. Qui avaient-ils rencontrés ?

Gromukus et sa clique du Lion de Juda ? Ah non, lui, il n’avait plus sa tête déjà, mais il en restait encore...
Des républicains ? Enfin ceux qui restaient, les principaux avaient réussi à fuir, à son grand dam.
Les mercenaires français ? Eikorc le Zoko, Fablitos le Libertad et leurs hommes respectifs, plus d’autres, bien plus dangereux que les helvètes d’ailleurs.

Un virage et les combats furent en vue. Le Gouverneur les chercha dans la mêlée, un, deux, trois... six. Ils étaient six à priori, trois hommes et trois femmes. La moitié était déjà à terre, l’autre défendait âprement leur vie, l’un d’eux attirait particulièrement l’attention par sa taille hors du commun.
Une femme tomba, atteinte par une flèche. Leur groupe rejoignit les combattants mais la bataille arrivait à sa fin. Comment pouvait-il en être autrement avec une armée d’une vingtaine d’hommes. Un autre brigand tomba, ne restait que le colosse qui s’écroula à son tour.
Le Gouverneur évalua les dégâts, personne de tomber dans les rangs de l’armée. Un poids jusque là inconscient s’enleva de ses épaules.
Les circonstances de la rencontre furent contées : tout avait été si vite, l’attitude des voyageurs avaient tout de suite été belliqueuses en voyant l’oriflamme de l’armée. Pas le temps d’interpeler, de questionner, il avait fallu se défendre.
Macricri donna l’ordre de camper pour une partie de la journée. Pendant que certains racontaient les évènements aux absents, la Comtesse demanda à ce qu’on déplace les blessés. Les fuyards furent ramassés et alignés sur le bas coté. Il fallut quatre personnes pour le colossal Eikorc, si sa carrure était impressionnante à voir, à porter, elle le devenait davantage. Un soldat lâcha l’une des femmes sans ménagement, lui arrachant un gémissement. Macricri frissonna, qu’elle détestait cette traque. . . Elle réagit vivement :
Attention ! Elle vit encore !

Ce n’est qu’une sale brigande, une hérétique, qu’elle crève.

Brigande ou pas c’est un être humain ! Je veux qu’on les traite comme telle. On ignore qui c’est, pas de conclusion hâtive s’il te plait.

Elle se tourna vers les corps ensanglantés, une nausée monta qu’elle réprima, elle déglutit avec difficulté et tenta de faire bonne figure.
Traquer pour capturer, se battre pour sauver sa vie ou pour eux, rester libre, soit. . .
Mais traquer une personne comme on le ferait d’un gibier lors d’une chasse, cela Macricri ne le concevait pas. Elle jeta un regard peu amène au soldat et alla vers les corps allongés au sol.
Elle les examina un à un, tous semblaient être entre la vie et la mort, gravement atteint par de multiples blessures. Vérifiant sa liste par la même occasion, elle compara les descriptions aux personnes là devant elle.
Eikorc ! C’était lui cet homme à la carrure impressionnante et un certain Maleus. . . le troisième homme lui restait inconnu. Même chose pour l’une des femmes d’ailleurs, aucune description ne leur correspondait. Les deux dernières femmes semblaient être une certaine Felina et Luciedeclairvaux.

Macricri se releva et s’adressa aux soldats de l’armée qui l’attendaient.


Félicitations ! Vous avez arrêté le chef de l’armée Zoko ad Eternam, Eikorc de Nerra.
Il s’agit du plus grand là, pour lui aucun doute.
Avec lui, il y aurait son comparse Maleus, et deux des femmes seraient Felina et Luciedeclairvaux. Par contre, les deux plus jeunes sont inconnus, deux malheureux qui voyageaient avec eux, ou deux brigands absents de la liste, je l’ignore. La Bourgogne verra cela. Ce sont des mercenaires français, rien à voir avec les helvètes, les hérétiques Lions de Juda ou les Républicains.


Macricri regarda le soleil qui se levait, réfléchit un instant.

Nous allons camper pour la matinée, monter deux tentes, l’une pour les soins nécessaire, vous reposer, l’autre où on mettra les blessés et qu’une infirmière leur prodigue les premiers soins.

Quelques murmures de protestations se firent entendre, désapprouvant qu’on les soigne.
Les yeux du Gouverneur se plissèrent, d’une voix froide, elle y coupa cours :


Jusqu’à preuve du contraire, brigands ou pas, ce sont des hommes et des femmes comme vous et moi. Je ne veux pas me rabaisser à leur niveau de violence gratuite, ou pire aux vils instincts bestiaux de certains comme toutes les horreurs qui courent sur ces Lions de Juda.
Aussi, on les soigne, en particulier les deux jeunes et on les livre à la Bourgogne où justice sera faite. Et encore, s’ils arrivent vivants jusque là… En attendant, il faut trouver de quoi les transporter jusqu’à Vesoul, qu’on cherche une ferme dans les environs et qu’on leur emprunte leur chariot. Qu’on se dépêche, il y a de la route à faire jusqu’à Vesoul !


S’éloignant sans plus attendre, Macricri rejoignit Yde et la prit à part : Comme tu doit aller sur Vesoul, pourrais-tu veiller au trajet ? Quatre hommes iront avec toi, ils devront faire l’aller retour, et nous rejoindre avant la levée du camp à midi. Je vais te remettre quelques lettres dont une pour le Capitaine Pendarric qui organisera leur convoi jusqu’en Bourgogne.

Elles discutèrent de quelques détails avant que Macricri ne récupère une de ses sacoches. Les chevaux étaient regroupés près d’un bosquet, les tentes prenaient formes et les deux infirmières s’occupaient des blessés. Le logisticien Sire Binou en profitait pour distribuer les vivres tandis que Yde se chargeait des paies du jour. La Comtesse s’isola pour rédiger ses courriers.

Le premier fut un rapport pour le Franc Comte, le suivant fut pour le Duc Asdrubaelvect l‘informant de la prise faite plus tôt et du transport des blessés jusqu’à Langres. Qu’il prenne le relais ensuite pour récupérer. Elle sourit, il lui avait semblé qu’il doutait de leur efficacité, preuve était faite que c’était à tord.
Le dernier fut pour Pendarric pour lui demander de se charger de l’organisation du convoi jusqu’à Langres.

Une heure après le prévôt Yde quittait le campement, une charette plutôt vétuste transportait les six mercenaires qui étaient plutôt à l’étroit mais dans leur état, ils ne pouvaient se plaindre. Ca penchait dangereusement d'un côté, si elle tenait le trajet, ça tiendrait du miracle. La discussion avait été rude avec le paysan dont on réquisitionnait le bien, seule une bourse bien garnie pour ce pauvre hère le convainquit de leur céder son bien, charge à le lui ramener. Le grincement des essieux ne présageait rien de bon. Comme décider par le gouverneur, suivait quatre militaires qui tiraient les trois chevaux des fuyards trouvés, les ayant pris la clé des champs.



[Dimanche 12 juillet : Au campement de l’armée Pourpre entre Vesoul et Besançon ]

La matinée s’étirait comme un chat qui se prélassait avant sa sieste. Le soleil estival dardait ses rayons sur la route, écrasant les militaires de l’armée Pourpre sous sa chaleur. Les tentes venaient d’être rangées, et les hommes se détendaient une dernière fois avant le départ.
C’est au dernier son de la cloche d’une église voisine qui sonnait la onze heures que les quatre hommes provenant de Vesoul rejoignirent le camp, sans la charette.... rien de surprenant de toute façon, tant pis, le paysan avait la bourse avec une somme confortable.
Fatigués par l’aller-retour matinal, ils pouvaient profiter d’une heure de repos avant le départ à midi comme prévu par le Gouverneur.
L’un d’eux remis à Macricri un ensemble de missives, courrier et rapports divers dont elle s’enquit du contenu à l’écart des hommes.
Assise sur une souche, avec pour seule compagnie le chant de quelques criquets et les piaillements d’oiseaux, Macricri parcourait la liste dont les noms des brigands tombés avaient été barrés.

Si Gromukus avait perdu la vie le 10 juillet dernier, avec quelques Lions connus comme Serrallonga, la veille la liste des lions tombés s’était allongée avec Ivori, Lingus et Accrosenseo. Sanctus et Aileron restaient sur Langres.
Le Lion serait il mort ? Les jours prochains le diront.
Quand aux républicains, un groupe avait eu la sage décision de partir très vite après la débandade : Humbert, Galovert et surtout SieurFernand étaient sains et saufs en Helvétie. SieurFernand… lui elle aurait bien voulu l’avoir en face d’elle pour lui faire payer l’enlèvement de Lothilde, mais cela se fera, à un autre temps.
Deux républicains avaient été moins chanceux, coincées à Vesoul, Mahaud et Vassillissa y étaient prisonnières, prises en tenaille grâce aux deux armées qui filtraient toutes arrivées et départs. Macricri leur avait proposé la traque ou le procès. Pas de réponse de Mahaud qui était partie en retraite dans l’un des monastères du coin, mais Vassilissa venait de lui répondre…. Va pour la traque….

Rejoignant le groupe, Macricri leur communiqua les dernières nouvelles et la liste allégée. Il ne restait plus grand monde, et il aurait été folie de tenter de s’enfuir maintenant, le reste de la traque allait être bien monotone…


Allez en selle ! On retourne à Besançon !
_________________
Macricri Adams de Mélincour - Comtesse de Nozeroy
Saramarinettee
Sara avait assisté au combat, tout en y prenant part parfois. Lorsque tout s'arrêta et que Macricri vint au milieu de tous pour savoir qui étaient les blessés, la jeune femme souffla un bon coup et les regarda. Ils n'étaient pas bien beaux, surtout très amochés mais encore vivants. Peut-être plus pour longtemps...Son coeur tambourinait plus fort, elle n'aimait pas prendre des vies jugeant que cela était le travail du seigneur. La jeune femme se tordit nerveusement les doigts assistant en silence à l'inspection et écoutant les directives

Citation:
Nous allons camper pour la matinée, monter deux tentes, l’une pour les soins nécessaire, vous reposer, l’autre où on mettra les blessés et qu’une infirmière leur prodigue les premiers soins.


Elle suivit donc les autres, aida les quelques personnes à monter les tentes et à transporter les blessés. Cassandre était la seule infirmière du camp que Sara connaissait, aussi lui proposa t'elle son aide pour les soins aux blessés mais l'infirmière était efficace et n'eut pas besoin d'elle. Le sergent s'occupa alors de chercher du petit bois ou des brindilles pour le feu de camp que les hommes allumeraient le soir même. Il fallait qu'elle s'occupe l'esprit pour éviter de penser à la boucherie dont elle était responsable comme les autres. Même si la traque avait porté ses fruits, même si elle se sentait fière d'avoir eu des brigands recherchés, elle ne se sentait pas moins mal à l'aise de les avoir vu gisant sur le lit de camp, saignant de leurs multiples plaies.

Le soir même, après avoir passé la soirée en compagnie de tous ses compagnons d'armes, mangeant autour du feu de camp, elle s'était sentie à sa place, pensant que finalement l'armée était peut-être toujours une grande famille. Puis la nuit étant avancée, elle se dirigea sous la tente, jeta par terre son bouclier et son fourreau et s'allongea sur son lit de tente où elle s'endormit rapidement.

Dimanche 12 Juillet, Campement de l'armée pourpre

Sara se leva, enfila ses bottes et remit son fourreau à sa ceinture. Elle sortit ensuite de la tente et plissa les yeux face au soleil. Le jour était déjà levé et le temps était beau. Au moins, ils n'étaient pas obligés de marcher dans la boue et sous une pluie torrentielle, l'été avait ses avantages. Elle ouvrit cependant les boutons du haut de sa chemise pour verser un peu d'eau dans le creux de son cou. Bien vite, les autres soldats se levèrent et ils remballèrent le campement dans les charrettes ne laissant aucune trace de leur passage si ce n'est l'herbe foulée par les objets posés. La gouverneur les rejoignit rapidement, leur donnant les noms des dernières personnes à traquer, il ne restait plus grand monde et la jeune femme gardait espoir de rentrer bien vite chez elle.
Sur les derniers mots de Macricri, ils reprirent la route.

_________________
Epsonstylus
Dimanche 12 Juillet - Campement de l’Armée Ad Gloriam Dei (Suite) :


Le Gouverneur-Chevalier se rendit à la collégiale où l’attendait le blessé de l’Ordre des Chevaliers Francs. Rien de bien méchant, une épaule démise, douleur intense, mais gravité minime. Elle lui donna son ordre de démobilisation et lui promis de prendre de ses nouvelles dès qu’il serait en la citadelle franche pour la fin de ses soins.

La jeune femme passa un moment dans la capitale espionnant les tavernes, pressant le pas dans es faubourgs malfamés de la capitale, où les catins et leur formes affriolantes côtoyaient les pauvrettes affamés, les enfants faméliques et les vilains à l’odeur nauséabonde.

Arrivée au camp elle donna de nouveaux ses consigne pour la journée. Aujourd’hui la mission serait de contrôler le pont sur la Doubs, point de passage obligé pour tous ceux qui auraient passer la frontière bourguignonne quasiment voisine.

Et ils en ont vu défilé du voyageur, toutes les heures, des convois, de voyageurs… à croire que personne ne prenait pas en compte la fermeture des frontières. Mais ce jour là encore une fois il n’y avait aucune personne correspondant au signalement. Aucun réformé pour prêcher dans les tavernes, personne… C’était particulièrement troublant et à la fois si logique.

Macricri devait s’amuser de son côté, perdue dans la nature avec ses petits soldats à massacrer des criminels… avec son mari. Amusant non, ? A cette pensée, les poings de la rouquine se fermèrent et son regard se teinta d’une pointe de jalousie. AVEC SON MARI !!!!! Par chance sa belle-fille devait constamment épier son père adoré, ce qui aussi calma le soupçon de jalousie du farouche gouverneur.

Epson fit positionner deux groupes de trois soldats à l’entrée et à la sortie du pont, des tréteaux disposés de chaque côté afin de limiter le passage de voyageurs.

En position sur un des bâtiments adossé au rempart deux archers prêts à faire feu. Sur le haut de la colline à la sortie de la forêt la jeune femme avait aussi fait installés quatre soldats, dont un arbalète à la main était grimpé dans un arbre à scruter le chemin. Personne ne passerait. D’autant plus lorsqu’on savait que le contrôle de la ville était aussi aux mains de la maréchaussée.

Le reste de ses troupes se reposerait de sa nuit de garde et le gouverneur prendrait le contrôle du pont avec sa sœur templière Haeven.

La journée prit fin sous une grosse pluie d’orage qui contraint les militaires à se réfugier sous des tentures de fortune, mais ordre du chef de l’armée : pas question de lâcher le contrôle du pont.

A la nuit tombée, il ne restait plus que la moitié des hommes en poste, gouverneur en tête, quasi infatigable, lumière en main. La nuit promettait d’être très longue.
Epsonstylus
Lundi 13 Juillet - Campement de l’Armée Ad Gloriam Dei :


Le gouverneur n’avait pas dormi de la nuit, voilà le constat et devinez quoi ? Elle avait la même humeur qu‘un étalon piqué par un taon.

Aux rayons naissants du soleil, la jeune femme qui s’ennuyait dans le camp encore endormi avait écrit une lettre à son fils adoptif pour lui demander comme chaque mois de ses nouvelles. Elle n’avait pas la fibre maternelle, cependant elle aimait ses petits bouts de gamins. Même si celui-ci en l’occurrence n’était pas le sien, c’était un grand bonhomme d’une quinzaine d’années, fier et déterminé, qu’elle avait confié à l’éducation d’un curé de Savoie.

Pour ses jumeaux, on taira leur histoire, par décence puisque madame le gouverneur, les avait refilé à une nourrice et avait éclaté en sanglots comme une petite fille déçue lorsque le premier enfant, en l’occurrence une fille avait pointé son nez sous ses jupons ; elle craignait que le deuxième soit aussi une morveuse, au lieu d’un héritier.

Au final, il y en avait bien deux, mais de sexes opposés, l’honneur avait été sauvé et c’était deux petits anges aux cheveux d‘or et joufflus.

Donc, ce matin elle était en pleine rédaction, la langue entre les dents, appliquée, le geste souple et la réflexion très intense.


Citation:
Dole, le 13 Juillet de l'An de Grâce 1457.



Mon cher Fils Alexander (Lynxx),

J'espère que vous allez bien dans votre Confédération Helvétique natale. De notre côté tout va pour le mieux.

Les petits Cjara-Angélique et Lilian ont beaucoup grandi.

Mon beau-fils Arthur est devenu seigneur et son frère Louis1er époux de ma cousine Melisende ont eu un garçon. Je vous laisse imaginer la tête de votre père lorsqu'il a appris qu'il était grand-père la trentaine à peine entamée. J'ai retenu un petit sourire...

Tout se passe bien.

Votre demi-soeur Eléanor va bientôt devenir mon écuyère, elle vient juste d'être nommée au poste de prévôt de l'Ordre de Santiago. C'est une bonne chose. Nous attendons la fin de la mobilisation actuelle afin que toute la famille soit disponible pour l'événement.

Pour ce qui est de nos cousins, certains songent à aller vivre en Lorraine, d'autres vont rester en Savoie, la cousine Asphodelle va partir loin de nous vivre dans sa vidamie. Certains disent qu'il y aurait des mariages dans l'air... à suivre. Puissiez-vous vous joindre à nous pour ces moments festifs.

Nous avons vécu des moments difficiles avec la disparition notre Vénérable cousin Leg l'Ancien, les acharnements de certains ont failli mettre en péril notre famille jusque là si soudée, mais désormais tout semble être rentré dans l'ordre et le soleil est revenu au domaine de la Dombes.

Votre père et moi, espérons agrandir encore la famille, même si la venue d'un nouvel enfant serait une vraie joie pour tous, je dois avouer je n'ai pas particulièrement envie de me retrouver à nouveau enceinte, avec un ventre énorme impossible à trimballer qui sera une contrainte pénible à gérer et qui me forcera à devoir cesser une bonne partie de mes activités. Mais enfin, comme dirait certains la volonté divine on y peut rien, même si suis fatiguée ces temps-ci.

Comme tu l'as sans doute appris, les temps sont terriblement troublés dans les duchés voisins de la Franche-Comté, c'est pourquoi ton père, Eléanor et moi traquons du vilain brigand et du Lion de Juda sur les routes de Franche Comté, les uns dans l'armée de la Comtesse Macricri et les autres avec moi ou encore avec le Gouverneur Derdekan.

C'est absolument jouissif, dommage que ma lame n'est pas encore servie une seule fois. Dieu a-t-il sans doute voulu que ça ne soit pas moi qui répande le sang, mais continue de veiller sur les actes des autres.

Pour cette mobilisation, j'ai endossé bénévolement le rôle de chevalier coordinateur des Saintes Armées. Nous sommes désormais une centaine, membres des Saintes Armées et civils proches, dispersés sur trois duchés à faire veiller à la Foy aristotélicienne, au respect de la justice et à la protection des faibles.

Mais revenons-en à vous, mon fils, qui êtes loin et me manquez. J'ai de bonne nouvelles pour vous, outre la confiance qu'on vous accorde, alors que vous êtes si loin, en terres que nous jugions quelques peu hostiles.

Sabotin ayant fait acte d'adoption à ma suite, nous avons refait l'arbre généalogique de la Famille Di Cesarini, afin que y trouviez votre place. Nous avons aussi refait le blasonnement de la Maison, n'hésitez pas à me le demander.

En attendant, sachez que nous nous préparons mes compagnons et moi aux comtales prochaines avec la ferme intention de réussir notre pari. Quant à ton oncle Decnop, il est toujours en Champagne, il se repose chez les moines. J'espère qu'il reviendra vite, il me manque terriblement et nous l'attendons de pied ferme.

Pour conclure, j'espère que vous aurez la même force de vaincre et la même volonté politique que toute la Famille, ici chez vous en Confédération Helvétique.

Je sais que vous pouvez faire de grandes choses et que vous êtes doté d'un grand talent et d'un bon caractère.

Lorsque vous choisirez d'entrer dans la Communauté Aristotélicienne, si vous en faîtes le choix, comme je l'aimerai tant, sachez que je serai à vos côtés ce jour là avec votre père.

En attendant, continuez de vivre insouciant, comme un jeune homme de votre âge, jouant de votre Verbe et de votre pouvoir de séduction.

Je vous donnerai prochainement de nos nouvelles. Je ne vous oublie pas... jamais. Ni moi, ni votre père.


Dieu veille sur vous.

Je t'aime.


Votre mère.

PS : Faîtes bien attention à vous.


Le soleil était déjà plus haut dans le ciel de Dole, lorsque le Chevalier termina son parchemin. Exaspérée par la lenteur à laquelle mettait ses hommes à se lever, Epson se mit à claironner dans sa corne de brume comme au beau milieu d’une chasse à court. Trépignant, l‘air renfrogné à l’image d’un chien pékinois à qui on donne un coup de pied dans le derrière.

Les bras croisés passablement agacée, elle regarda ses hommes sortirent un à un de leurs tentes, les yeux rouges injectés de sang à l’image des hiboux qui vous lâche des poissons dans vos rêves d‘alcooliques. Même les deux gardes chargés de surveiller le camp roupillaient comme deux vieux marseillais à l‘heure de la sieste. Les voyant tous dans cet état pitoyable, mais ne disant rien, la rouquine se disait qu’avec une armée pareil, c’était comme avoir une paire de bras cassés. Seules les femmes du campement étaient déjà levées, l’habitude sans doute, de préparer le repas du matin pour tous les morveux qu’elles allaitaient et élevaient et leurs maris.

Soupirant elle hurla :

Retournez dormir ! Nous partirons plus tard ! Pfff… vous mesdames avec moi on va marquer nos positions sur la carte et on va trier les portraits des personnes recherchées.

Vers midi, alors qu’elles eurent terminées la tâche qu’elles s’étaient confiées et que deux soldats étaient retournés surveiller le pont sur le Doubs, les autres les rejoignirent.

Bien démontez-moi ces tentes, on bouge ! Et voilà vos miches !

Epson sourit, cette histoire de miches lui rappelait quelque chose.

Pas les miennes ahuris celles dans le panier sous vos yeux, si vous comptez sur les miennes vous risquez d’avoir faim longtemps. Allez on se presse, on a pas toute la journée. Dans deux heures on doit rejoindre notre positions sur la Loue.

Le gouverneur fit claquer sa cravache sur ses bottes de cuir et la fit tourner entre ses doigts le temps que tous se dépêchent. Et ils filaient les gentils soldats, dociles et disciplinés sans autre choix que d’obéir ou se prendre une branlée mémorable de la part d’un petit bout de femme tout maigrichon, victime de syncopes régulières au caractère bien trempée et à la main de fer. Namého il ne faut pas se fier aux apparences la louloute des Saintes Armées savaient taper là où il fallait pour blesser la condescendance des hommes en armes.

Plus vite !

Elle fronça les sourcils, ils avaient déjà perdu trop de temps, elle lança un regard noir sur tout le monde et monta à cheval brutalement, ce qui provoqua la ruade du destrier… mais aucune chute. La perfection incarnée ne tombe jamais. Tout le monde le sait. Elle lança à la manière de César du haut de son belvédère romain :

Monseigneur Haeven avec moi et Jalyia si vous le voulez bien. Arbalétriers devant les fantassins prêts à tirer et derrière pour fermer la marche ! Lanciers fouillez les fourrés avec vos pointes ! Cavaliers avec moi au devant des troupes prêts à dégainer vos épées et à assurez notre protection !

Un coup de talons dans les flancs de son cheval et elle prit la tête du cortège avec le maître templier et quatre vigoureux cavaliers reposés de leur longue journée de la veille.

J’espère qu’on va trancher du bonhomme aujourd’hui. C’est pas qu’on s’ennuie mais presque.

Ses soldats s’ennuyaient fermes et cela se lisaient sur leur visage. Le groupe arriva en milieu d’après-midi sur les berges de la Loue.

On hisse les tentes et on contrôle tout ce qui passe, surtout montrez-vous méchant. Il faut faire peur à l’étranger pour montrer que nous en avons dans les braies ! Si on attrape rien ce soir se sera chasse aux lièvres pour tout le monde, ça vous changera des miches.

Elle sourit.

Brieuc ne me regarde pas comme ça, lorsque je parle de ça, pareil Folinus !

La rouquine haussa les épaules et descendit de sa monture et se posa sur un muret infesté de lézards, pour écrire à Rome et tout rapporter dans les moindres détails à Son Éminence Ingeburge. Le Chef suprême du Clan Armé de Rome, qui lui avait confié la coordination des SA sur cette opération. C’était bien la première fois, que la rouquine eut pu sauter en l’air et courir partout en criant : « Je l’ai fait, j’ai l’ai fait ! » Une centaine de personnes mobilisées sur le théâtre d’un conflit, de quoi se croire tout-puissant invincible, prêts à tout détruire et à massacrer jusqu’au nourrisson réformé. Mais non voyons la jeune femme restait humble, en cas de pépin elle allait devoir encaisser les reproches des uns et les critiques des autres.

Epsonstylus marmonnait entre ses dents le poème d’un chevalier qui ramenait ses tripes à sa mère, mais bientôt elle du laisser son matériel d’écriture pour aller contrôler des bourguignons dont le patois était incompréhensible et qu’aucun des comtois qui l’accompagnaient n’étaient capables de parler. Le gouverneur tenta :

Good Afternoon ? Hallo ! Obrigado... euh... o negro gato é lindoooo ? Dobrý vecer ? Et tu quanto por tu amor ? Sakura ? Non qui ?

Les bourguignons la regardaient étrangement sans la comprendre. La rouquine soupira, elle avait tout tenté avec ces trois mots d’étrangers attrapés au vol à la chancellerie. Les soldats avaient vérifier les charrettes rien à signaler. Le gouverneur les laissa passer, en secouant la tête.

Plus tard, ce fut un germain perdu dans les bois qu’ils rencontrèrent. Le Gouverneur ne put s’empêcher d’ordonner :


Halt ! Armee von Franche-Comté ! Wir kontrollieren diesen Weg ! Keine brutale Bewegungen !*

Claquant des doigts, elle signifia la fouille obligatoire pour le voyageur. Pour adoucir la fouille elle sourit amicalement, déjà un pas, la barrière de la langue n’existait pas entre eux cette fois... Pas comme avec ces bourguignons étranges.

De nouveau, rien, le vide, le néant. La mort… non bien sûr que non, le type partit avec ses grosses moustaches blondes encore sous le nez. Saleté de germain, pourquoi ne pouvait-il pas être coupable ?

C’est que gardait des routes c’est bien gentil… mais aux frais du comté sans rien attraper, la mouise totale la honte même. La rouquine pesta, tapant du pied.


Bon allez la journée est finie, vous contrôlez mais avec moins d’assiduité ! Je vais dormir un peu. Si vous avez des soucis avec des étrangers, autres qu’anglois, germains ou tchèques, ne me dérangez pas, je cause pas espingo, ni portuguese, ni même italiano. Et sus aux bourguignons tiens !

Sa tente dressée surplombant les autres comme pour tout chef qui se respecte, elle partit roupiller un moment.

Pfiou entre des lorrains au nord-est qui poutraient tout ce qui passait parce qu’incapables de suivre une liste de brigands donnée par des bourguignons à l’est pas foutus de parler le comtois, comme tout le monde. Des bourguignons voisins de champenois belliqueux… encore plus au nord… qui ne pensaient qu’à faire mordre la poussière à l’Artois.

Ah qu’elle était belle la Franche-Comté en ce beau jour de juillet !

Mais certainement pas aider par tous ces voisins aux bourses atrophiées et pour qui il fallait chasser.

Dans son sommeil et ses rêves tourmentés elle en avait oublié la vieille Savoie, trop loin de tout ça.



*(Arretez-vous ! Armée de Franche-Comté! Nous contrôlons cette voie! Pas de mouvements brusques !)
Yde
[Dimanche 12 juillet : Au campement de l’armée Pourpre entre Vesoul et Besançon ]

L’herbe encore mouillée rendait le campement glissant. Plus d’une fois, Yde, les bras chargés du lourd coffre contenant les écus avait failli perdre l’équilibre avant d’atteindre la table d’où elle distribuerait les paies.
Elle terminait d’aligner les chiffres et les noms quand Macricri s’approcha d’elle,l’air sérieux.
Elle lui tendit la clef du coffre.


Tiens, que je ne l’emporte pas ….Je passe chercher mon pain, et je me mets en route. Une grande galopade pour…

Elle ne put finir la phrase que son amie levait la main, un sourire qui en disait long .Sourire qu’elle ne connaissait que trop bien..Sourire qui lui fit bien vite perdre le sien..

Vas-y…Je t’écoute.

Le gouverneur lui expliqua qu’elle devait ramener les blessés a Vesoul.Lui expliquà qui aller trouver et a qui remettre les parchemins…Yde soupira…

Mais t’as vu les mouches qu’il y a !! Et ça commence a sentir pas mal aussi…T’as pas quelqu’un d’autres ?

Elle osa espérer un instant que son argumentation toucherait cible, mais comme de prévu , il n’en fut rien..Elle se dirigea vers le lieu où se trouvaient les blessés et se retourna vers Macricri, tout en marchant.

Et dépêche toi pour tes courriers…Si le soleil monte…ça va être pire encore !

Elle fit installer les blessés sur la charrette vermoulue par les gardes qui l’accompagneraient .Retourna chercher les parchemins , et revint stupéfaite de ce qu’elle trouva.

Mais enfin, fallait mettre le grand costaud au milieu ! Regardez comme la charrette penche maintenant !!
Tant pis on part comme ça…
_________________
See the RP information <<   <   1, 2, 3   >   >>
Copyright © JDWorks, Corbeaunoir & Elissa Ka | Update notes | Support us | 2008 - 2024
Special thanks to our amazing translators : Dunpeal (EN, PT), Eriti (IT), Azureus (FI)