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[RP] L'épopée désastreuse...

Skjald
... Ou comment se mettre les deux pieds dans de bien mauvais plats.



    Pour commencer cette aventure désastreuse, autant vous mettre dans de bonnes dispositions, une présentation de la jeune femme au destin combattant. Au premier regard, c’est une rousse, d’une taille plus grande que la moyenne, bien campée dans ses bottes. Un tempérament peu amène, nous pourrions même aller jusqu’à dire qu’elle est froide et intransigeante. Lorsqu’elle s’adresse à vous, son français se veut impeccable, mais rapidement, vous y entendrez un roulement des ‘’R’’ qui donne un certain exotisme à la flamboyante Scandinave.

    Son épopée française débuta il y a quelques années, alors qu’elle n’avait qu’une douzaine d’années. Originaire de Svarije, où dans quelques centaines d’années serait nommée la Suède, la jeune fille qu’elle était alors vivait avec sa famille, dans une ferme tout ce qu’il y a de plus banale. Ce qui l’était moins, c’était le caractère belliqueux et coriace des habitants de cette contrée nordique. La guerre avec le Danemark n’avait de trêve que lorsque l’un des roys de ses deux pays nordiques mourait. Bref, ce fut lors de l’une de ses guerres que tout bascula. Sans entrer dans les détails de cette guerre aussi puérile qu’inutile, il vous est évident qu’il y a eu un carnage. Des chaumières brûlées, des gens assassinés, massacrés, acculés. Des bains de sang, de la violence inouïe et toutes les horreurs que la guerre peut apporter et semer sur son chemin. Il y avait également une gamine, avec une soif de vivre aussi grande que les passions de la guerre de ses compatriotes. Se faufiler sur le navire ennemi alors que tout le monde guerroyait ne fût pas un événement bien difficile et lui semblait, à ce moment-ci de l’aventure, la meilleure option. C’est donc caché dans la cale du navire, qu’elle patienta.

    Évidemment, lorsque tout fut rasé, qu’il n’y avait, plus rien à piller, plus rien à détruire, les assaillants reprirent l’assaut des flots, mais une tempête, que nous nommerons ici, un mauvais karma, s’éleva et dériva la trajectoire du navire de guerre vers le sud, sans aucune voile et en comptant des dommages considérables , ils s'échouent finalement, sur les côtes flamandes. Un peu tiré par les cheveux pensez-vous, mais il ne faut jamais sous-estimé les colères de la nature et les dieux peuvent se montrer aussi cruels et intransigeants que leurs ouailles. Évidemment, ils trouvèrent la gamine, affaiblie et mal en point. Ils n’en avaient rien à faire que la jeune fille survive ou non. Ils l’ont abandonnée sur la plage où ils s’étaient échoués, plus préoccupés par la réparation du navire que par l’avenir d’une gamine ennemie.

    Elle passa donc quelques années dans les Flandres, où elle fût recueillie par une jeune famille de fermier. Et comme les années passent, elle grandit et devint une femme. Reconnaissante, par les bons soins de cette famille, elle ne tarda guère à prendre son envol. Elle vivait quelque temps dans les villages croisés, offrant son aide pour la défense, car, comme son sang belliqueux était bouillonnant dans ses veines, elle avait une facilité à manier les armes.



Tout ceci, pour vous mener, à aujourd’hui, alors qu’elle arrivait en Franche-Comté, à Dole, en début de soirée.


Épuisée, par la route, par le manque de sommeil de cette nuit que j’avais passée en pleine campagne, sans autres ressources, qu’un feu de camp et d’une tente de fortune, je m’étais installée à une auberge qui offrait des chambres pas trop dispendieuses. Après m’être débarbouillée et changée, je sortis visiter un peu les alentours et finalement, je me retrouvai dans une taverne. Quelques hanaps d’eau-de-vie plus tard, je commençais à être à mon aise, l’oeil alourdi, et la bouche moins sévère que de coutume. Je me retrouvai avec trois énergumènes de foire qui me déblatèrent des discours incohérents et complètement dégoûtants. Je vous passerai les détails du langage ordurier que j’ai dû essuyer lorsque je leur ai souligné mon refus de partager plus de temps avec eux de quelques jurons de mon cru. Mine de rien, j’étais fatiguée et maintenant irritée. Je me levai, passablement éméchée par l’eau-de-vie pour quitter l’établissement. Le désavantage des Capitales, c’est qu’elles sont grandes, et le désavantage d’être une étrangère, c’est qu’on s’égare aisément. Après quelques détours, de rues en ruelles, je ne me retrouvai vraiment pas au bon endroit. C’était à espace découvert, en bordure de forêt, enfin, c’est ce qu’il semblait puisque la nuit était complètement tombée à présent. J’allais rebrousser chemin quand j’entendis un bruit derrière moi.

Trop tard.

Lorsque j’ouvris les yeux, la tête me faisait souffrir, je sentais un liquide poisseux me couler sur le front, et glissait, le long de l’arrête de mon nez. Le plus horrible, fût de sentir leurs mains rêches et dégoûtantes me tripoter, tirailler sur mes vêtements jusqu’à les déchirer, dévoilant des parties de mon corps que je préférais garder secrètement cachées. Je me débattais comme une furie à présent, hurlant, grognant, griffant, battant des jambes comme une poule pas de tête. Lorsque l’un d’eux se coucha sur moi avec violence pour commettre l’irréparable, je lui plantai ma dague dans le cou. Ne cherchez pas comment elle est apparue dans ma main, moi même je n’arrive pas à comprendre comment la pensée même, de mettre la main dans ma botte pour l’en extraire, m’avait effleurée. L’homme était raide mort, fort heureusement, mais le cauchemar n’était pas terminé. Les deux autres voulaient avoir leur butin et le butin c’était moi.

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Orazio.
J’avais fais mon retour depuis peu à Dole, une ville qui ne me passionnait pas vraiment mais qui faisait l’affaire pour l’heure. Je n’étais pas certain de vouloir y rester pour l’éternité, à vraie dire je doutais que cela allait arriver. Je devais dire, il était amusant de voir Dole non plus du côté de l’assaillant, comme se fut le cas lorsque j’étais dans la Memento. On cassait du comtois joyeusement avant de changer de cible pour aller casser du savoyard.

Je devais admettre, les bonnes guerres me manquaient et lorsque certaines se déclaraient, je n’étais que rarement disponible. À croire que la vie aimait m’emmerder et de rendre ce foutu monde juste animé quand je n’étais pas là. J’étais au courant de la guerre en Gascogne, mais la province était trop loin et je n’avais guère envie de servir les royalistes car les soutenir reviendraient à soutenir un idiot de duc et ça… Je ne le pouvais. J’avais des principes quand même !

Je me contentais donc de ce que je pouvais trouver dans les environs comme un clochard qui cherche des miettes de pains au sol dans l’espoir de s’en faire un repas quatre étoiles. Une triste vie ennuyeuse, entouré, le bien souvent , d’idiots. Il fallait juste espérer que les troubles en Italie nous offrent une bonne guerre question de nourrir un peu le sol des plaines et forêts du sang des ennemis. La nature devait aimer ça, se nourrir du sang de braves guerriers, peut-être moins d’idiots.. cela expliquerait certainement pourquoi le sud est couvert de sable. Le sang pourri de ces gens a transformé cette contrée en vaste désert.

Malheureusement on ne trouvait pas grand-chose. Il m’arrivait de me balader dans les environs, d’une part pour apprendre à mieux connaître l’endroit… Bien que Dole n’était pas un endroit totalement inconnu et d’autre part j’espérais trouver ou… rencontrer des idiots à tuer. Par idiot, je parlais de tous et de rien, du simple criminel qui se prenait pour le champion de dieu jusqu’au soulard qui cherchait la bagarre. On essayait de se divertir comme on le pouvait sans finir dans la plus profonde dépression.Comme quoi, la vie d’un amoureux de la guerre n’était jamais simple. Je savais que la mort elle-même commençait à en avoir marre de moi, elle me voulait, je le savais, mais elle devait patienter et la guerre allait la forcer à devoir patienter plus. Ce n’est que lorsque nous nous massacrons joyeusement et souvent pour des raisons stupides, que la mort pointe de nouveau son nez en essayant de m’attirer vers elle. Je la sens alors près de moi, je ressens son désir de m’emporter dans son palais pour l’éternité, mais à chaque fois, je ne viens pas. Je suis un enfoiré qui rejette constamment la femme qui me désir le plus car je ne la désire pas encore.

Mais finissons tous ce blabla juste bon à faire chier tous le monde. Aujourd’hui, je me baladais dans les environs de Dole. Je m’étais écarté de cette ville qui m’agaçait déjà, du moins certaines personnes qui y vivaient m’agaçait et je ne désirais même pas y rester. Je pensais que c’était encore une balade inutile, celle où vous vous dégourdissez les jambes sans plus.

Néanmoins on m’offrit un cadeau, comme un don de dieu lui-même, enfin… D’une certaine façon. Les cris d’une furie qui se battait avec acharnement résonnait en cette fin de journée. Je pouvais clairement distinguer la direction de ce doux chant de la libération ! Je me hâtais en cette direction car qui disait ces cris, disait des vilains ! Et quand on parlait de vilains, on parlait d’enfoirés à tuer… N’était-ce pas une bonne chose ? Je trouvais que si. Il ne fallait pas se leurrer, ça n’allait pas valoir une bonne bataille en situation d’infériorité numérique où la défaite était certaine mais on se battait quand même avec toute notre rage… Nos narines enfermés dans mélange de sueur, de sang, d’excréments… C’était bien l’odeur de la peur et de la défaite.

Passons les détails. J’aperçus cette jeune fille, attaquée par trois… à non juste deux individus car l’autre était déjà mort… Ou dans le processus de mourir bien que ce n’était qu’un détail à ce stade. Il était assez clair de ce qui était en train de se passer et de ce qui était prévu au programme, on voulait jouer au lapin et à la lapine mais vous savez, moi les lapins ils finissent à la casserole. Bon, je n’allais pas les bouffer car soyons honnête, ils ne devaient pas être très bon et au pire j’allais en mourir tellement ils seraient dégueulasses.

L’obscurité qui commençait de plus en plus à envelopper le lieu me donnait un avantage certain. J’affichais un large sourire, prenant ma petite hache en main, elle était utile et pouvait même être lancée sur un ennemi au besoin. Je me rapprochais d’abord de celui qui me tournait le dos et qui essayait de s’amusait à écarter les pattes du corbeau, je vous jure, niveau respect j’avais vue mieux. Je l’attrapais par le col de sa chemise, le tirant un peu vers moi avant de donner un coup de hache bien placé dans son genou gauche. La jambe n’était pas totalement coupée mais en bonne partie, elle ne tenait plus à grand-chose, mais était-ce important ? Pas vraiment non.

L’homme hurlait comme un cochon dans un abattoir, c’est ce qu’il était après tout. Je retirais ma hache avant de jeter l’homme vers l’arrière. Je laissais pour quelques secondes là, de toute façon il n’allait pas courir… à moins de prendre sa jambe en main. Il fallait m’occuper de l’autre qui souffrait aussi, bien sûr qu’il n’allait pas échapper au courroux.

Je lui donnais, dans un premier temps, un bon coup avec ma hache, je ne frappais pas avec la lame car le but n’était pas de le tuer, enfin, pas tout de suite. Je l’assommais avec l’autre partie qui allait faire office de marteau. Il tombe au sol, j’en profitais alors pour lui casser les genoux, tant qu’à faire hein !

Maintenant que les deux n’étaient plus en état de déranger, je me rapprochais du premier qui tentait de fuir en rampant au sol comme un misérable. Je riais à ce joli spectacle.


Où vas-tu petit cochon ?


Large sourire sur les lèvres, j’attrapais la jambe blessée pour l’attirer vers moi. Il hurlait de douleur, mais c’était normal. Il devait avoir l’impression que je lui arrachais la jambe.

Reviens ici petit cochon.

Je dégainais avec mon autre main la dague que je portais à l’arrière.

Aujourd’hui, tu subiras ce que tu aimes faire subir aux autres…

Bon, j’admets que ce n’était pas totalement vrai, ça allait prendre une forme plus extrême, du moins je le pensais ainsi. Tout se fait-il que la dague allait partir à l’exploration de la sombre grotte, tourner dans tous les sens… Bref, j’allais vous épargner les détails car on s’en foutait un peu. On pouvait dire que le cochon criait comme tel et il se faisait malmener comme une vulgaire catin dans une ruelle sombre. Finalement, l’homme allait doucement mais sûrement mourir comme une sous-merde et les animaux allaient venir se nourrir de sa carcasse.

L’autre reprenait doucement ses esprits, bien qu’il allait se réveiller avec des douleurs, de grosses douleurs. Il avait toujours les braies baissées, j’hésitais à ce que j’allais pouvoir faire. J’étais conscient que je n’allais pas pouvoir y passer la soirée à lui faire mal, on allait finir par le remarquer. Un cochon qui hurle constamment fini toujours par déranger alors il fallait faire vite.

Finalement j’avais eu une idée, celle que j’avais déjà fais il a quelques années avec un autre homme. On allait lui offrir une saucisse et deux œufs pour le souper ! C’était une grandiose idée, il allait pouvoir se régaler car après tout, c’était quelque chose qu’il aimait faire goûter aux autres.


Ainsi donc, la chose fut mise à l’oeuvre et sa bouche remplie de la saucisse et des œufs. Je ne le vous le cache pas, c’était difficile à tous faire rentrer dans sa bouche, il n’avait pas l’habitude de se la faire remplir, mais ne dit-on pas que c’est en forgeant que l’on devient forgeron ?


Je nettoyais mes armes tant bien que mal, profitant de regarder la jeune fille. Je ne pouvais pas le nier, elle était sacrément belle, je n’y pouvais rien… J’aimais les femmes tous simplement. Ceci dit, je ne comptais pas lui passer dessus comme si elle n’était rien de plus qu’une catin que l’on prenait dans une ruelle sombre pour, au mieux, quelques piécettes.

Comment vous sentez-vous ?


Bon, c’était plus pour la forme qu’autre chose car entre nous, elle ne devait certainement pas se sentir à merveille. Tout se fait-il qu’avec ces vêtements déchirés, je ne pouvais pas la laisser ainsi, on allait encore la prendre pour une catin et non pas une femme respectable. Le temps n’allait pas arranger la chose et au pire allait même la rendre malade. Ainsi donc, je retirais la peau d’ours qui se trouvait sur mon épaule pour la lui donner.

Tenez, prenez ceci pour vous couvrir.

j’allais pouvoir me débrouiller moi, parfois un homme devait savoir s’occuper d’une femme… Et parfois, il devait savoir la dominer et la dompter comme un animal sauvage. Même si je n’allais pas dire non pour l’avoir dans ma couche, dans une telle situation c’était bien une chose que je trouvais déplacé de tenter. Même moi je savais parfois faire preuve de respect ! Je lui souris.

Je suis Orazio, chevalier de Brème et vous ?


Il fallait quand même se présenter, question de bonne éducation paraît-il. Peut-être que le fait que je sois un chevalier allait la rassurer, bien que je ne venais pas de me comporter ainsi mais davantage comme un fou sadique qui prenait plaisir à faire du mal aux cochons… Je la fixais, dans les yeux hein !


Vous avez besoin d’aide ? Je pourrais vous raccompagner chez vous si vous le désirez.

Je pourrais même la porter au besoin, je ne savais pas exactement tout ce qu’on lui avait fait subir lorsque je n’étais pas là.
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Skjald
Plus de peur que de mal.
C’est toujours ce que l’on dit lorsque l’on passe si près du désastre.
Bien que je ne savais pas encore à ce moment précis, que quelqu’un interviendrait pour m’apporter son aide. J’étais à des années-lumière de m’imaginer que tout ça, aurait une fin heureuse et non désastreuse. Rembobinons un peu l’événement.

J’en étais toujours à me débattre comme une furie, une vraie folle et pour cause, je ne voulais pas vivre ça. Il était hors de question que je vive ça. Ce n’était pas tracé dans mon destin. J’avais tellement hurlé, que ma voix n’était plus qu’un filet rauque que je ne reconnaîtrais pas dans une autre situation. Coups de pied, griffure, tout y était pour tenter de me débarrasser de ses deux énergumènes. Un élément extérieur attira mon attention dans mon champ de vision, dans le dos de l’un de mes agresseurs, mais j’imagine que l’un d’eux en eu marre de tenter désespérément de me contrôler, car un uppercut me plongea momentanément dans les limbes. Lorsque je revins à moi, un peu sonnée et l’esprit encore aux confins de l’irréalité, je m’aperçus que celui qui se trouvait sur moi n’y était plus, l’autre s’était éloigné, encore trop abasourdi pour comprendre ce qui arrivait autour de lui. Moi même je ne comprenais pas tout ce qui se passait. Ce n’était plus mes hurlements que j’entendais, mais ceux de quelqu’un d’autre. Je rassemblais quelques peu mes idées lorsque je me levai, plutôt péniblement. Je ne me sentais pas encore bien solide sur mes deux jambes.

L’un des assaillants ne nuirait plus maintenant, mais l’autre, je le voyais trembler de tous ses membres, comme une feuille, comme une petite fille, comme moi un instant plus tôt, les yeux exorbités…
Ce qu’il ignore.
Ce que tous ignorent.
C’est que je ne suis pas une petite fille.
Je ne suis pas une victime.
Je ne l’ai jamais été, et ne le serez jamais. Je n’ai pas ce tempérament en moi, j’ai dans le sang des générations et des générations de rixes, de pillages et de bastons. Ce n’était pas dit que mon épopée se terminerait sur le ton détestable de la victimisation.
Mon regard, mauvais au demeurant, couleur d’un vieux whisky, se posa sur cet incongru, celui qui serait victime à son tour et sa vie, s'achèverait ainsi, en disgrâce devant les dieux et gagnerait non pas son ciel, mais son enfer. Je pris mon élan et lui balançai mon pied dans le visage lui éclatant le nez au passage, mais je n’en avais pas fini avec lui. Ce qu’il m’avait fait méritait une punition particulière et cette offense méritait la peine de mort.

J’allais m’occuper de son cas lorsque l’étranger se dirigea vers lui pour lui préparer un petit déjeuner bien spécial. Je l'observai, il était en train de me voler ma justice, mon coup de grâce, la condamnation du gros porc vers une mort certaine, mais je n’allais pas lui reprocher ce fait, c’était déjà, selon moi, un coup de chance béni par les dieux que cet inconnu ait passé par ici.
Voilà, mon moment. L’étranger me laissait l’énergumène.

Je l’avoue, je n’avais plus rien de cohérent et cette montée de violence, provenant du plus profond de mes tripes, allait connaître son point culminant, son apogée, sa pleine puissance alors que de mes bottes je broyait littéralement le visage du porc avec son festin en bouche. Je n’arrêtai que lorsque son visage fût une infâme bouilli.
Je me laissai tomber au sol. D’un oeil externe, je devais avoir l’air complètement tarée. L’oeil hagard, ensanglantée, des ecchymoses qui bleuissait mon épiderme au visage et ailleurs. En état de choc. Je crois que l’expression convient en ce moment, le cauchemar avait prit fin et ce en beauté, en un carnage fulgurant.

C’est à ce moment que j’entendis sa voix.
C’est à ce moment là aussi que je pris conscience de ma nudité partielle.


    Comment croyez-vous que je me sens?


Je n’avais pas reconnue ma voix. Elle n’était plus qu’un filet rauque qui n’avait pratiquement plus rien de féminin, mais mon accent s’entendait malgré tout, le ‘’R’’ du verbe avait roulé sur ma langue comme il l’avait toujours fait.
Je me redressai pour finalement me lever debout.
Orgueilleuse.
Trop fière pour me montrer faible et lorsqu’il me tendit la peau d’ours, j’en couvrit mes épaules.


    Merci.


Je l’observai finalement un court instant, laissant fleurir un sourire discret, mais reconnaissant avant de me présenter, comme il l’avait lui même fait.

    Skjald Nordqvist


Je lui avais donné mon nom complet, comme si c’était la chose la plus naturelle à faire en ce monde alors que jamais je ne donnais ce deuxième nom. De toute manière, il était d’une complexité qu’il ne retiendrait forcément pas complètement. Déjà, mon seul prénom parvenait à faire sourciller par l’assemblage des consonnes. Ainsi donc, il était chevalier. La barbarie avec laquelle il avait géré la situation m’aurait plutôt fait pensé à celle de l’un de mes oncles, ou même de mon père. J’eus presque envie de faire avec mes doigts, ce symbole païen qui éloignait le mauvais œil lorsque l’on parle des morts.

Sa question me laissa perplexe.
En temps normal, je l’aurais remercié et j’aurais décliné son aide, mais rappelez vous, je n’ai aucune idée d’où je suis. Je ne connais pas la Capitale, je ne me souviens même plus très bien le nom de l’auberge où j’étais descendue.

    Je ne sais plus où se trouve l’auberge où je suis installée. Je viens d’arriver.


Pathétique n’est-ce pas? Une pareil mésaventure alors que je viens à peine d’arriver. Tout cela n’était pas pour me faire aimer la ville.

    J’accepte que vous me raccompagniez.
    La fourchette ça vous parle? C’est tout ce que je me souviens du nom de l’auberge.


Pauvre petite femme fragile.
J’imaginais déjà ses pensées et ça m’horripilait.
Moi faible.
Moi une victime.
Laissez-moi rire.

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Orazio.
La femme avait du caractère et ça me plaisait, même si elle était une position de soumise et de victime. Rapidement elle fait comprendre au monde qu’il ne fallait pas se fier aux apparences trompeuses et on pouvait un peu la comparer à un crocodile qui restait calme et qui laissait l’humain jouer avec lui comme s’il lui était totalement soumis pour, le moment venu, frapper de toute sa brutalité.

Je devais admettre, j’aimais ce côté et j’aimais surtout les femmes fortes, presque autant que les femmes guerrières bien que ces dernières étaient ce que j’appréciais le plus. Celle-ci fit comprendre à l’homme, dont la bouche était déjà pleine de nourriture, que ce qu’il avait et voulait encore lui faire n’allait pas passer sans une sanction digne de ce nom. À vraie dire elle réduisit sa tête de cochon en compote de pomme, bien que dans son cas les pommes devaient être pourries.

J’observais la scène en silence, affichant un sourire presque satisfait. Je devais me douter qu’elle n’était pas de ce genre, après tout sur les trois hommes présents, un avait déjà une lame plantée dans sa gorge. Une simple femme qui se contentait de devenir, pour un temps, la catin de quelques hommes, ne se serait même pas prise la peine de tuer. Parfois il fallait se demander : Veut-on être le prédateur ou la proie ? Je ne doutais pas qu’elle voulait plutôt être le prédateur.

Finalement, elle me répondit avec sa voix qui n’était pas, il fallait l’admettre, quelque chose de mélodieux. J’imaginais que le fait de hurler jusqu’à en cracher les poumons n’a certainement pas contribué à transformer sa voix en celle d’un ange au point d’offrir à vos oreilles un orgasme. J’espérais que ce n’était pas sa voix naturelle sinon j’allais finir par penser qu’elle serait un homme.


Eh bien… J’imagine que vous vous sentez mieux maintenant.


Ben quoi ? Après tout, elle venait de littéralement défoncer la tronche d’un cochon alors on ne pouvait que bien se sentir… Du moins c’était mon cas, je ne savais pas pour elle, mais j’étais presque certain que c’était également son cas. Je remarquais quelque chose de particulier dans sa façon de parler, elle roulait sacrément bien les R, je trouvais ça plutôt charmant et même très plaisant. Enfin, il fallait dire que je n’étais pas l’homme le plus saint d’esprit. Cette situation me rappelait la fois où j’avais, avec une femme, tué deux innocents… enfin, tué suppose que cela était rapide et sans douleur… Nous dirons plutôt la fois où nous avions massacrés deux hommes avant de faire sauvagement une partie de jambes en l’air, ivre et couvert de sang. Une chose plutôt charmante qui me manquait presque, mais l’heure n’était pas à penser aux choses perverses.

De rien.


Je me contentais de ça, après tout nul besoin de dire davantage. Elle se présentait également et comme sa façon de parler pouvait le laisser supposer : Elle était une étrangère. Vous me direz, je l’étais moi-même alors on était bien. J’aimais son prénom et pour son nom, ma foi, il n’était pas simple à prononcer.


Vous avez un joli nom en tout cas.


Non, je ne comptais pas labourer sauvagement le champ avant de le semer, dans une telle situation c’était bien la chose à laquelle je ne pensais pas. Je savais me tenir parfois, bien que je ne pouvais nier qu’elle tait plutôt belle, une voix plus douce et le fait qu’elle soit ou veut devenir une guerrière et je pourrais dire qu’elle est parfaite ! Enfin, c’est un autre débat.


Hmm.. La fourchette… ça me dit quelque chose. Elle ne devrait pas être difficile à trouver, bien qu’il a beaucoup d’établissements vides ici. Je pense qu’ils servent à offrir des boissons aux fantômes.


J’affichais un petit sourire, autant essayer de détendre la situation, bien qu’une bonne baston allait certainement mieux aider. Enfin, l’heure était à aider cette femme qui ne savait pas où se trouvait l’auberge où elle dormait.

Vous comptez rester ici ou bien vous avez l’intention de continuer votre voyage ?

Puisqu’elle venait d’arriver à Dole, j’étais curieux de savoir si elle était ici de passage ou non. J’espérais que non, après tout cela me donnerait l’occasion de revoir cette mystérieuse femme qui était aussi belle et dangereuse que le feu. Je ne pouvais pas lui en vouloir, après tout était-ce une façon d’accueillir les gens ? Enfin, peut-être que c’était une façon d’accueillir les femmes et dans un tel coin, il allait falloir nettoyer la ville.

L’heure était venu pour marcher dans Dole, cette triste ville qui n’avait pas grand-chose pour plaire. Moi-même je ne connaissais pas encore totalement cette ville, j’avais d’autres priorités que de connaître l’emplacement de chaque établissement d’alcool par coeur. Finalement, au bout d’un moment de balade, nous avions trouvé la fameuse fourchette où elle devait dormir.


Je pense que c’est votre auberge. Si vous avez besoin de quelque chose, n’hésitez pas à prendre contact avec moi, je vis ici.

En y pensant, je pouvais mal récupérer la peau d’ours maintenant, je veux dire… je ne pouvais pas la laisser entrer dans l’établissement à moitié nue, c’est certain que les prochains lapins vont passer à l’assaut.

Hmm… vous pouvez garder la peau pour ce soir, vous pourriez me la rendre demain quand vous aurez changée vos vêtements, d’accord ?

Sauf si elle voulait m’inviter dans sa chambre pour me la rendre, ne savait-on jamais. Sinon, cette situation allait me convenir aussi, enfin, c’était son choix de toute façon.
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Skjald
J'étais à ce moment-ci, hébétée, sonnée, froide, sans aucun sentiment qui parvenait à franchir la surface de mon être. À croire que mon âme s'était retirée du corps, se blottissant dans les ténèbres bien loin de la violence qu'elle venait de faire face. Bien que je sois une femme forte, solide, de par mes origines, de par ma mentalité particulière et belliqueuse, je n'en demeurais pas moins une jeune femme, qui n'avait pas encore vingt ans et qui venait de passer, soyons franc, un sale quart d'heure. De quoi bouleverser jusque dans la moindre parcelle de ma personne. Alors cette indifférence que j'affiche, n'est qu'une façade et ce n'est qu'une fois que j'aurai, si l'on peut dire, repris mes esprits, seule et face à moi même, que j'expulserai ses émotions néfastes.

Un sourire crispé étira mes lèvres.
L'homme était bavard et mon esprit pas encore en état de réfléchir de la meilleure façon possible.

    Oui, mieux. Si on veut.


Un rire étrange, un peu fou, inopportun surgit comme ça, comme si j'avais fait la meilleure blague au possible. Je regardais le carnage autour de moi et vraiment, un brin de folie traversait mes iris couleur whisky. Puis, tout aussi soudainement que ce fou rire avait surgit, je repris mon calme.
Cherchant du regard quelque chose.
Ma dague.
Je la retirai du cou du porc et l'essuyai sur sa propre chemise avant de la glisser dans ma botte.
Mon sac.
Que je trouvai, le contenu à moitié renverser au sol. Je m'emparai de la petite gourde d'eau-de-vie, qui ne servait pas qu'à s'enivrer mais aussi à brûler les blessures. Rien de tel pour empêcher des infections saugrenues. J'en bu une longue rasade. J'avais la gorge aussi sèche que si j'avais passé un millénaire sous une dune de sable.

Je ne réagis même pas au compliment.
Qu'en avais-je à faire sincèrement qu'il aime mon nom ou pas?
Plus rien ne pouvait m'atteindre.
Je m'efforçais de paraître le plus calme, le plus normal possible mais rien ne l'était.
J'avais toujours, j'imagine, ce regard étrange de celle qui n'est pas encore dans la réalité et entre nous, mieux valait qu'il en soit le cas. Comment savoir la réaction que j'aurais? Vomissement? Tremblement? Folie passagère? J'avais eu peur et ça, ce n'est pas un sentiment que je connais vraiment. J'ai déjà eu peur oui, voilà longtemps. Très longtemps il me semble. Lorsque l'on m'avait découvert, cachée dans la cale du navire Danois.

Je tendis la petite gourde à l'italien et la remis dans mon sac machinalement lorsqu'il eut terminé de s'abreuver.
Je ne comprenais pas l'humour français. Je ne les comprenais pas vraiment eux même, des coutumes étranges, des manières étranges. Soit les femmes semblaient trop fragiles et naïves, soit elles étaient vulgaire. Que dire des hommes... Eux, soit ils semblaient tous pédéraste ou soit ils étaient tous des porcs sans vergogne. Après tout, les hommes ne sont que des enfants à qui l'on devait constamment dire de rester droit et de tenir sa cuillère proprement. Bon, ceci n'est que son opinion toute personnelle et les raisons pour lesquels j'y crois, sont une autre histoire. Bref, ainsi, ma réaction à sa plaisanterie ne fût certainement pas celle escomptée, ne laissant fleurir qu'un demi rire stérile et sans joie, qui ne ressemblait finalement à pas grand chose.

La question suivante me laissa perplexe.
J'ai dû me secouer un peu cette fois pour parvenir à y répondre de façon normal.
Ou presque.
Ma voix avait repris un timbre normal. La longue rasade d'eau-de-vie avait réanimé mes cordes vocales. C'est donc de ma voix, celle que je reconnais, en comparaison avec l'étrange filet rauque de plus tôt, que je m'adressai à lui. Mon accent roulant d'avantage puisque rien n'était tenu dans l'anormalité.

    Je n'en sais rien.
    J'avais prévu quelques semaines, ou mois.
    Mais avec ça...


Je laissai la phrase en suspends.
Pour l'instant, je n'avais aucune envie d'être ici.
Mon esprit brumeux ne concevait même pas l'idée même de rester ici.
Si je m'étais écoutée à cet instant, j'aurais plié bagage et dégager dans l'immédiat.
L'état de choc m'accablait l'esprit et j'étais bien loin de l'apogée qui surviendrait un peu plus tard. Patientez encore un peu, vous verrez bien par vous même l'étendu des dégâts que ses trois énergumènes de foire avaient fait. Aussi violente que la scène a pu être, je n'étais que l'ombre de moi même en se moment. Une ombre désastreuse, dangereuse et complètement amorphe aux sentiments.

Nous étions à présent, l'italien et moi, devant l'auberge. Je la reconnaissais à présent bien que je n'avais absolument pas remarquer le chemin que nous avions emprunté. je retenais d'une main ferme, la peau d'ours que je tenais fermée devant moi. Mon poing serrant la fourrure avec suffisamment de force pour en faire blanchir mes jointures, un peu comme si tout se maintenait à cette peau et que si on me l'arrachait, ce serait une catastrophe à l'échelle monstrueuse.
J'acquiesçai.


    Où serez vous demain?
    Je vous rapporterai la peau.


C'est là qu'il m'expliqua qu'il s'entraînait près d'une rivière, Le Doubs, et il m'expliqua par la même occasion comment m'y rendre le lendemain et à quel moment du jour il s'y trouverait.
Pour rien au monde je l'aurais invité à entrer.
Jamais, je ne lui aurais laissé place à espérer quoi que ce soit. Combien même cet événement n'aurait pas eu lieu.
Je n'étais pas ce genre de femme, plutôt froide aux sentiments amoureux dans mon genre. Je n'avais pas de temps à perdre avec ses histoires de petites filles et de bonnes femmes.

Je le remerciai.
Froidement sans aucun doute.
Ce n'était pas voulu, ce n'était pas prémédité, seulement une réaction conforme à ma détresse psychologique.
Probablement qu'au lendemain, les choses seraient autrement. Ou pas.
Je lui promis, machinalement, d'aller le rejoindre au lendemain pour lui rendre la peau d'ours et j'entrai dans l'auberge pour aller m'enfermer dans la chambre que j'avais loué.
Quel horreur que de se retrouver seule après avoir vécu pareil ignominie. Même si la catastrophe avait été évitée en grande partie, la peur et le sentiment d'impuissance avait rongé mon âme et ma raison profondément.
C'est à ce moment que, figée au beau milieu de la pièce, je me mis à trembler et à pleurer toutes les larmes de mon corps. Seule, sans témoin, sans jugement. Que les dieux à qui je pouvais maudire la race humaine et ce, sans épargner les hommes. Je restai blottie dans la peau d'ours, comme si cette peau pouvait me donner la chaleur qui me manquais, car, même après avoir alimenté les flammes du petit âtre qui se trouvait dans la chambre, je n'arrivais pas à arrêter de trembler. Je me roulai en boule sur la paillasse, enveloppée dans la peau pour une nuit de cauchemars où dans quelques un, la situation était pareille et dans d'autres, la pire qui soit, se terminant dans une mort sanglante... Pour moi.

Je m'éveillai au matin, complètement défaites, épuisée, les traits tirés comme si j'avais passé la nuit sur une corde à linge et pour cause, j'avais terriblement mal dormi. Je mangeai, me lavai, enfin, tout le rituel matinal y était passé. Lorsque j'entendis les cloches de l'église qui sonnait la sexte, je sus qu'il était beaucoup plus tard que je ne pensais.

Je me dépêchai pour me rendre à la rivière.
Quelle idée d'avoir accepté de le revoir. Que pourrais-je lui dire?
Le remercier convenablement, déjà, et lui rendre la peau. C'était ce qu'il y avait à faire.
J'arrivai sur les lieux, la peau pliée sur mon avant bras. Je m'étais changée, laver, brosser les cheveux que j'avais à demi cacher sous un tricorne. Une large jupe et une chemise aux manches plutôt bouffante avec un corset qui affinait ma taille sans la compressée, car ma tenue de voyage était foutue, il ne me restait que cette tenue. Tenue que je considérais comme parfaite pour passer inaperçue en ville à travers les autres femmes mais ce n'était pas ce que j'aurais choisis de prime à bord pour aller rencontrer un étranger au bord d'une rivière, en un lieu isolé qui plus est.
Mais ne me demandez pas pourquoi.
J'avais confiance en lui.
Pourquoi m'aurait-il sauver la mise? S'il avait eu l'intention de me faire la même chose qu'eux? Il aurait tout aussi bien pu profiter que j'étais maîtrisée la veille.

Je le regardai d'un peu plus loin, il s'exerçait avec une arme.
Les quelques figures qu'il pratiquait à l'épée était fluide. Beaucoup plus que mes propres figures.
Je m'avançai finalement, me doutant bien qu'il me verrait arriver et pour cause, il cessa alors que j'avais encore quelques pieds à franchir avant d'arriver à sa hauteur.


    Bonjour.
    Comme promis, je vous ramène la peau.
    Et je tenais à vous remercier convenablement, mieux qu'hier.
    Vous m'avez évité le pire.


J'enlevai mon chapeau, libérant ainsi ma tignasse rousse, le posai sur mon cœur pour m'incliner courtoisement.
Je me redressai, revissant mon tricorne sur la tête après avoir repoussé mes cheveux, d'une main négligente vers l'arrière.
Un sourire.
Un réel cette fois.
J'avais repris mes esprits.
J'étais redevenue moi même.
Toute cette nuit à purger ce mal a suffit à me rendre ''normal''.


    C'était de belles figures que vous employiez.
    Vous m'apprendriez si vous le demandais?


Je lui tendis sa peau d'ours.
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