Skjald
... Ou comment se mettre les deux pieds dans de bien mauvais plats.
Tout ceci, pour vous mener, à aujourdhui, alors quelle arrivait en Franche-Comté, à Dole, en début de soirée.
Épuisée, par la route, par le manque de sommeil de cette nuit que javais passée en pleine campagne, sans autres ressources, quun feu de camp et dune tente de fortune, je métais installée à une auberge qui offrait des chambres pas trop dispendieuses. Après mêtre débarbouillée et changée, je sortis visiter un peu les alentours et finalement, je me retrouvai dans une taverne. Quelques hanaps deau-de-vie plus tard, je commençais à être à mon aise, loeil alourdi, et la bouche moins sévère que de coutume. Je me retrouvai avec trois énergumènes de foire qui me déblatèrent des discours incohérents et complètement dégoûtants. Je vous passerai les détails du langage ordurier que jai dû essuyer lorsque je leur ai souligné mon refus de partager plus de temps avec eux de quelques jurons de mon cru. Mine de rien, jétais fatiguée et maintenant irritée. Je me levai, passablement éméchée par leau-de-vie pour quitter létablissement. Le désavantage des Capitales, cest quelles sont grandes, et le désavantage dêtre une étrangère, cest quon ségare aisément. Après quelques détours, de rues en ruelles, je ne me retrouvai vraiment pas au bon endroit. Cétait à espace découvert, en bordure de forêt, enfin, cest ce quil semblait puisque la nuit était complètement tombée à présent. Jallais rebrousser chemin quand jentendis un bruit derrière moi.
Trop tard.
Lorsque jouvris les yeux, la tête me faisait souffrir, je sentais un liquide poisseux me couler sur le front, et glissait, le long de larrête de mon nez. Le plus horrible, fût de sentir leurs mains rêches et dégoûtantes me tripoter, tirailler sur mes vêtements jusquà les déchirer, dévoilant des parties de mon corps que je préférais garder secrètement cachées. Je me débattais comme une furie à présent, hurlant, grognant, griffant, battant des jambes comme une poule pas de tête. Lorsque lun deux se coucha sur moi avec violence pour commettre lirréparable, je lui plantai ma dague dans le cou. Ne cherchez pas comment elle est apparue dans ma main, moi même je narrive pas à comprendre comment la pensée même, de mettre la main dans ma botte pour len extraire, mavait effleurée. Lhomme était raide mort, fort heureusement, mais le cauchemar nétait pas terminé. Les deux autres voulaient avoir leur butin et le butin cétait moi.
_________________
- Pour commencer cette aventure désastreuse, autant vous mettre dans de bonnes dispositions, une présentation de la jeune femme au destin combattant. Au premier regard, cest une rousse, dune taille plus grande que la moyenne, bien campée dans ses bottes. Un tempérament peu amène, nous pourrions même aller jusquà dire quelle est froide et intransigeante. Lorsquelle sadresse à vous, son français se veut impeccable, mais rapidement, vous y entendrez un roulement des R qui donne un certain exotisme à la flamboyante Scandinave.
Son épopée française débuta il y a quelques années, alors quelle navait quune douzaine dannées. Originaire de Svarije, où dans quelques centaines dannées serait nommée la Suède, la jeune fille quelle était alors vivait avec sa famille, dans une ferme tout ce quil y a de plus banale. Ce qui létait moins, cétait le caractère belliqueux et coriace des habitants de cette contrée nordique. La guerre avec le Danemark navait de trêve que lorsque lun des roys de ses deux pays nordiques mourait. Bref, ce fut lors de lune de ses guerres que tout bascula. Sans entrer dans les détails de cette guerre aussi puérile quinutile, il vous est évident quil y a eu un carnage. Des chaumières brûlées, des gens assassinés, massacrés, acculés. Des bains de sang, de la violence inouïe et toutes les horreurs que la guerre peut apporter et semer sur son chemin. Il y avait également une gamine, avec une soif de vivre aussi grande que les passions de la guerre de ses compatriotes. Se faufiler sur le navire ennemi alors que tout le monde guerroyait ne fût pas un événement bien difficile et lui semblait, à ce moment-ci de laventure, la meilleure option. Cest donc caché dans la cale du navire, quelle patienta.
Évidemment, lorsque tout fut rasé, quil ny avait, plus rien à piller, plus rien à détruire, les assaillants reprirent lassaut des flots, mais une tempête, que nous nommerons ici, un mauvais karma, séleva et dériva la trajectoire du navire de guerre vers le sud, sans aucune voile et en comptant des dommages considérables , ils s'échouent finalement, sur les côtes flamandes. Un peu tiré par les cheveux pensez-vous, mais il ne faut jamais sous-estimé les colères de la nature et les dieux peuvent se montrer aussi cruels et intransigeants que leurs ouailles. Évidemment, ils trouvèrent la gamine, affaiblie et mal en point. Ils nen avaient rien à faire que la jeune fille survive ou non. Ils lont abandonnée sur la plage où ils sétaient échoués, plus préoccupés par la réparation du navire que par lavenir dune gamine ennemie.
Elle passa donc quelques années dans les Flandres, où elle fût recueillie par une jeune famille de fermier. Et comme les années passent, elle grandit et devint une femme. Reconnaissante, par les bons soins de cette famille, elle ne tarda guère à prendre son envol. Elle vivait quelque temps dans les villages croisés, offrant son aide pour la défense, car, comme son sang belliqueux était bouillonnant dans ses veines, elle avait une facilité à manier les armes.
Tout ceci, pour vous mener, à aujourdhui, alors quelle arrivait en Franche-Comté, à Dole, en début de soirée.
Épuisée, par la route, par le manque de sommeil de cette nuit que javais passée en pleine campagne, sans autres ressources, quun feu de camp et dune tente de fortune, je métais installée à une auberge qui offrait des chambres pas trop dispendieuses. Après mêtre débarbouillée et changée, je sortis visiter un peu les alentours et finalement, je me retrouvai dans une taverne. Quelques hanaps deau-de-vie plus tard, je commençais à être à mon aise, loeil alourdi, et la bouche moins sévère que de coutume. Je me retrouvai avec trois énergumènes de foire qui me déblatèrent des discours incohérents et complètement dégoûtants. Je vous passerai les détails du langage ordurier que jai dû essuyer lorsque je leur ai souligné mon refus de partager plus de temps avec eux de quelques jurons de mon cru. Mine de rien, jétais fatiguée et maintenant irritée. Je me levai, passablement éméchée par leau-de-vie pour quitter létablissement. Le désavantage des Capitales, cest quelles sont grandes, et le désavantage dêtre une étrangère, cest quon ségare aisément. Après quelques détours, de rues en ruelles, je ne me retrouvai vraiment pas au bon endroit. Cétait à espace découvert, en bordure de forêt, enfin, cest ce quil semblait puisque la nuit était complètement tombée à présent. Jallais rebrousser chemin quand jentendis un bruit derrière moi.
Trop tard.
Lorsque jouvris les yeux, la tête me faisait souffrir, je sentais un liquide poisseux me couler sur le front, et glissait, le long de larrête de mon nez. Le plus horrible, fût de sentir leurs mains rêches et dégoûtantes me tripoter, tirailler sur mes vêtements jusquà les déchirer, dévoilant des parties de mon corps que je préférais garder secrètement cachées. Je me débattais comme une furie à présent, hurlant, grognant, griffant, battant des jambes comme une poule pas de tête. Lorsque lun deux se coucha sur moi avec violence pour commettre lirréparable, je lui plantai ma dague dans le cou. Ne cherchez pas comment elle est apparue dans ma main, moi même je narrive pas à comprendre comment la pensée même, de mettre la main dans ma botte pour len extraire, mavait effleurée. Lhomme était raide mort, fort heureusement, mais le cauchemar nétait pas terminé. Les deux autres voulaient avoir leur butin et le butin cétait moi.
_________________