Svaltard, incarné par Yunette
RP pour raconter le massacre du 9 au 10 juillet. Le début est le topic "Et vive la liberté".
[A l'aube du 10 juillet - dans la campagne]
Le trio rattrapait doucement les derniers membres de la DTC, qui n'était plus que l'ombre de ce qu'elle était. Eux avaient déjà monté leur campement tandis qu'Ardath, lui et Tybalt arrivaient. Ils ne se mélangeraient pas pour autant à eux. Ils n'étaient plus avec eux, Grom avait été clair dans sa lettre : il abandonnait. D'ailleurs, on se demandait pourquoi d'autres le suivaient encore.
Ils allaient peut être passé devant ces hors-la-loi avec qui ils se sont battus, quoi que "avec" est peut être faux. Ils ont partagé le champ de bataille, c'est tout. Après, c'était chacun pour soit. D'ailleurs, Svaltard s'apprêtait à murmurer à l'oreille de sa compagne de route "On passe devant eux en les ignorant", quand un cri qui ne peut pas être ignoré troubla le silence de l'aube.
MONTJOIE SAINCT BYNARR ! QUI M'AIME ME SUIVE !
Un cheval, monter par un cavalier, fit son apparition dans le campement, chargeant ceux-ci sous les yeux ébahis du brigand qui avait pris le réflexe de porter sa main à son épée. Il ne connaissait ni Montjoie, ni Saint Bynarr, mais il avait deviné par lui même que ce n'était pas un brigand. Un chevalier qui a décidé de jouer les héros, et va tomber de haut quand son cheval va se faire transpercer de tous les côtés ? Apparemment non, puisqu'un autre crie s'éleva avec les rayons du soleil :
TOCOS Y SE GAUSOS
Et encore un autre :
BOURGOOOOGNE !
C'était une embuscade. Des hommes armés à pied et des cavaliers sur leurs chevaux bondirent de la forêt environnante pour donner la charge aux mercenaires, républicains, réformés et brigands. Svaltard restait là, à contempler la scène, en simple spectateur. Inconsciemment, ses doigts frôlèrent la main d'Ardath, comme pour s'assurer qu'elle était bien là, que ce massacre dont ils allaient sûrement être les prochaines victimes n'était pas un mauvais rêve.
Quand tout fût fini, quand les derniers gémissements s'éteignirent, que les cris de victoire et devises furent prononcer, l'Enseigne lui confia que ce spectacle lui était agréable. Sortant de son état de spectateur pour devenir acteur, il acquiesça d'un mouvement de la tête, pas mécontent non plus qu'ils soient tous morts. Avec de la chance, Sylste faisait parti de ce groupe, et elle était morte en agonisant assez longtemps pour sentir doucement les longs doigts de la mort l'emporter.
Trop occupé à essayer d'identifier les corps allongés, d'après leurs formes et à travers le nuage de poussière, il fut surpris quand Ardath lui tendit les rênes d'Infortune et de l'âne blanc de Tybalt.
Mais...
Trop tard. Elle est déjà entrain de demander au petit d'être sage.
Comme ci...
Trop tard, encore. Elle a déjà avancé en direction du champ de bataille, du massacre. Il avait envie de crier "Reviens là !", non pas pour prouver son autorité, parce qu'il savait qu'Ardath ne se laissait pas ordonner par un homme qu'elle ne connait que depuis 2 semaines, mais parce qu'à ses yeux, c'est une mission de reconnaissance suicidaire. Si ils la capturent, ou pire, qu'est ce qu'il fait, lui ? Il lâche les rênes pour se faire empaler par une lance ? Non, ils avaient déjà parlé de ça. Si il lui arrivait quelque chose, il devait fuir et emmener Tybalt à Labrit pour le confier à... A qui déjà ? Rha il ne s'en souvenait plus ! Lui qui voulait protéger Ardath, c'était raté, avec sa force de méduse. Qu'aurait fait le vrai Chaos dans ce cas là ? Il aurait foncé dans le tas pardi. Quelques cicatrices en plus, ça aurait rien changé. Oui, il aurait monté Infortune, tiré son épée et gueuler aussi fort qu'il pouvait pour attirer l'attention et enmener l'armée loin d'Ardath, sans se préoccuper de son propre sort. Mais il n'était pas Chaos. Il n'en avait que le masque et usurpé le nom. Son héros est mort dans cette forge, et il ne reviendra pas. Son corps était enterré.
Il s'était résigné à ne pas jouer le brigand solitaire qui ne craint pas la mort ni les blessures. Il se tourna vers Tybalt, qui le regardait lui aussi, et marmonna :
Viens bonhomme, faut se cacher.
Il tira sur les rênes et les deux montures le suivirent vers le bord du chemin pendant qu'il regardait Ardath espionner. Pourvu qu'il ne lui arrive rien...