Y avait-il eut un signe discret ? Un ordre imperceptible qui, comme par enchantement animait toute une troupe de musicien et domestique,dans un ballet bien orchestré.
Il n'a pas le temps d'admirer la mise en scène, ce genre de mise en scène que Maewenn maitrise si bien. Elle s'approche, il hésite, mais ne détourne pas le regard.
Quelle sera sa réaction ? Combien de temps avait-il fuit ? Des jours, des semaines... non , des mois.
Tant qu'il ignorait combien. Tant de temps passé en retraite. Tout ce temps passé a oublier,à panser la plaie béante qu'elle lui causait.
Sa main finit par sa poser avec autorité sur son bras, et elle l'entraine. Dans l'assistance, subjugué et distraite par les frivolités de l'estomac et de l'ouïe, personne ne semble les remarquer.
Il n'a pas le temps de s'attarder sur ce genre de détails.
Il se sent en vie, il est en vie. Du moins pour le moment. Quel sort la BAMie lui réserve ? Lui même ne sait plus pourquoi il est ici. Quel est son but ?
Il se sent stupide, et se laisse entrainer.
Le salon est petit, coquet, tout de tentures et de fauteuil agencé pour qu'on s'y sente à l'aise. Si et là, quelques armoiries qu'il ne reconnait pas, une peinture d'une femme qu'il ne connait pas.
Elle balbutie quelques mots, qu'il comprends à peine, et le tire a peine de la torpeur qui l'a envahit.
La gifle elle le réveillé, vraiment.
Comme lorsque l'on se jettes d'un pont dans une rivière lors d'une chaude journée d'été.
Cette sensation d'être gelé, le souffle coupé, hagard et abrutis, mais tellement vivant.
Il ne recule pas, il l'a amplement mérité, et s'il n'avait pas ses sentiments, il la lui rendrait. Apres tout elle le méritait, amplement, mille fois plus encore. A cet instant il la haïssait. De l'avoir abandonné alors qu'il fuyait. De ne pas avoir insisté, d'avoir laissé ce sentiment d'abandon, et surtout de trahison s'installer.
De ne pas l'avoir pourchassé, de l'avoir laissé voir d'autre femme. Il la haïssait qu'elle ne l'ai pas enchainé a elle, a un arbre, ou enfermé dans un donjon. Il la haïssait et se haïssait lui même de tout ce temps perdu.
Un Kermabon jamais ne meurt
Et le torrent, aussi gelé qu'il puisse être vous rejette toujours à la surface, sur la berge, vers ce chaud soleil d'été, qui après vous avoir brulé et causé milles maux, vous caresse tendrement la peau, réchauffant une âme en peine, un corps affaiblit.
Ce soleil si chaud, chaud comme ces lèvres. Ses lèvres qui tendrement viennent trouver les siennes. Il y réponds, presque chastement.
Chastement, et rassuré. Rassuré que le temps ai épargné l'envie. L'envie de ses lèvres, l'envie de sa peau, l'envie d'Elle. Rassuré d'être toujours en vie.
Il ne la retient pas, savourant ce présent inespéré et surprenant. Son regard grisâtre capté par l'azur des siens, un azur qui redonnerait presque un peu de couleur à son âme.
Elle s'écarte bien vite brisant le lien, éclatant la bulle.
Le torrent parfois vous happe à nouveau, vous entrainant encore plus loin dans ses entrailles. Brisant vos cotes contre les roches, volant le moindre souffle de cet air si vital.
Il avait ignoré jusqu'à cet instant le spectacle qu'ils donnaient. Quelques suivantes, qu'il n'avait jamais vu, et a raison observaient la scène avec prudence et pudeur. Et c'est un nouveau ballet qui se déroule sous ses yeux. Et de celui là, il n'en perds rien.
L'aveugle qu'il avait pu être appréciait de ressentir la femme sous ses doigts, il la connaissait pour ainsi dire sur le bouts des doigts, chaque détails, chaque imperfections sublimes, il les avaient effleurées, parcourues et dessinées.
Le regard offrait une autre dimension. Et il ne s'en priverait pas sur l'instant.Au cas ou.
Un dernier regard.
Ne pars pas avant la fin de la cérémonie. Faut qu'on parle !
Avant de s'éclipser sans plus de procès.
Visiblement, son heure viendra.
Il suit un peu plus tard, plus par curiosité pour la prochaine vassale qu'il ne connaissait ni d'Ève ni d'Adam, que pour l'ordre qu'elle venait de lui voler.
Il attrape au passage un verre. Et, adossé non loin de la porte de sortie ingurgite ce courage liquide.
Sans doute en aurait-il besoin.
Son temps est passé, il n'avait rien dit .Le spectacle doit continuer.