Mariealice
..... Et soudain le temps s'accélère.
L'impatience, mêlée à une bonne dose d'angoisse, ne cessait de monter en Marie. Partant du creux de son estomac, elles avaient fini par atteindre la gorge qui se serrait régulièrement au fil des jours qui semblaient ne plus vouloir finir ni même passer. Les quatre murs de la chambre, les rues et ruelles de Langres, les visages croisés et devenus familiers, tout cela commençaient à l'étouffer lentement mais sûrement. Et si finalement ils ne venaient pas? Et si sa fille ne l'aimait pas? Et si Walan ne souhaitait qu'une chose, qu'elle reparte d'où elle venait? Et si.... Et si... Et si..... Infernale litanie qui tempêtait sous les cheveux bruns.
Une fois de plus, assise devant l'âtre dans sa chambre, les yeux perdus dans les flammes, elle attendait. Pourquoi mettaient-ils autant de temps? Parce que les routes étaient sans doute mauvaises, après tout on était en hiver et la pluie ne cessait de s'abattre depuis des jours, à part depuis quelques minutes mais, la tête ailleurs, elle ne l'avait même pas relevé.
Des pas, des voix sur le palier la tirèrent de sa contemplation et, sans qu'elle sut dire pourquoi, Marie se leva, tendue comme un arc. Etait-ce encore une fausse joie? Quelques coups à la porte et une brune figée qui n'arrivait pas à bouger, un étau enserrant sa poitrine tandis que son coeur se mettait à galoper comme un cheval emballé. Allons il fallait réagir, après tout n'avait-elle pas quitté les murs du monastère dans cet unique but?
Du courage bon sang!
Les pieds se mirent en branle, la main se posa sur la poignée, une profonde inspiration tandis que la porte s'ouvrait pour découvrir un Jehan quelque peu humide et crotté mais souriant jusqu'aux oreilles. Jehan.... Seul mais volubile comme jamais et faisant le tour de sa maitresse, lui donnant presque le tournis, elle qui n'était plus habituée à ce genre de manifestation. Pour un peu on aurait pu croire qu'il allait la prendre dans ses bras et la serrer comme une poupée de chiffons.
Bonjour Jehan.
Avalanche de questions que Marie tenta de garder en tête tandis qu'elle reculait de quelques pas pour laisser entrer le serviteur fidèle de Walan et souriait autant que possible.
Bien sûr que je me souviens de vous.
Non mais elle n'avait tout de même pas perdu la mémoire non plus.
Je vais....
Bien? C'était pour l'heure difficile à dire tant qu'elle n'en savait pas plus.
Oui, j'ai été bien traitée même si soumise au silence.
Et après tout c'était ce qu'elle avait cherché, le silence, l'oubli, la paix. Illusoires....
Nullement importunée.
Raconter l'histoire de Tobias? Sans doute pas une bonne idée et puis ce serait sans doute à Walan qu'il lui faudrait raconter cette mésaventure. Des fois qu'un mot échappe à l'aubergiste et que son époux, jaloux s'il l'était encore, ne se méprenne. Pas besoin de cela, les retrouvailles seraient certainement assez compliquées ainsi.
Mais entrez et installez-vous près du feu, vous avez l'air frigorifié. Je vais nous commander de quoi vous réchauffer.
Et prendre sans doute un instant du coup pour se calmer des nerfs à fleur de peau. Hélant une servante, du vin chaud et quelques victuailles furent mandées tandis que la porte restait ouverte et qu'elle restait plantée là et que Jehan ne semblait pas vouloir cesser son inspection alors que deux questions lui brûlaient les lèvres: où étaient époux et fille. De nouveaux pas, un bruissement de tissu et les yeux de Marie se détournèrent pour tomber sur Sancie et Aëlys.
Bonjour Sancy.
Le coeur de repartir de plus belle, la tête de s'incliner pour saluer celle qui devait avoir veillé sur la chair de leur chair puis les noisettes de dévorer la dite chair. Mon dieu qu'elle avait grandi, qu'elle avait changé et qu'elle semblait perdue.
A quoi t'attendais-tu? Qu'elle te fonce dans les bras après une si longue absence? Alors qu'elle aussi tu l'as abandonnée? Des fois je me demande pourquoi tu es devenue mère aussi souvent vu ta propension à ne pas être là quand il faut.
Et paf! Petite voix intérieure se moquant d'elle, retournant le couteau dans la plaie. Des fois que.... Alors, pour l'étouffer, la brune se concentra sur sa fille, sur ses traits, son allure. Elle était belle, forcément c'était la leur, de longs cheveux noirs, la forme de ses yeux, un peu pâle mais pourtant on devenait un teint mât et vêtue d'une robe simple et brune mais dont la coupe et le tissu révélaient qu'elle était fille de nobles.
Lentement, comme au ralentie, Marie s'avança avant que de s'agenouiller devant sa fille pour tenter de capter son regard et leva une main, qu'elle voulait assurée et qui ne l'était pas, pour dégager une mèche de cheveux du visage fin mais grave.
Bonjour Aëlys. Je suis heureuse de te voir.
Et désolée de t'avoir laissée si longtemps.....
Un regard à Sancie, un signe de tête, plus tard des mots pour la remercier mais pour l'heure, tout ce qui lui importait c'était de pouvoir prendre la petite brune devant elle dans ses bras et de la serrer très fort. Sauf qu'elle ne voulait pas la brusquer. Il allait falloir renouer les liens, réapprendre à se connaitre et, sans doute, laisser le temps à Aëlys de faire confiance à une mère absente bien trop longtemps.
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Retour d'une longue retraite, blason pas à jour etc.... Ca va viendre.
L'impatience, mêlée à une bonne dose d'angoisse, ne cessait de monter en Marie. Partant du creux de son estomac, elles avaient fini par atteindre la gorge qui se serrait régulièrement au fil des jours qui semblaient ne plus vouloir finir ni même passer. Les quatre murs de la chambre, les rues et ruelles de Langres, les visages croisés et devenus familiers, tout cela commençaient à l'étouffer lentement mais sûrement. Et si finalement ils ne venaient pas? Et si sa fille ne l'aimait pas? Et si Walan ne souhaitait qu'une chose, qu'elle reparte d'où elle venait? Et si.... Et si... Et si..... Infernale litanie qui tempêtait sous les cheveux bruns.
Une fois de plus, assise devant l'âtre dans sa chambre, les yeux perdus dans les flammes, elle attendait. Pourquoi mettaient-ils autant de temps? Parce que les routes étaient sans doute mauvaises, après tout on était en hiver et la pluie ne cessait de s'abattre depuis des jours, à part depuis quelques minutes mais, la tête ailleurs, elle ne l'avait même pas relevé.
Des pas, des voix sur le palier la tirèrent de sa contemplation et, sans qu'elle sut dire pourquoi, Marie se leva, tendue comme un arc. Etait-ce encore une fausse joie? Quelques coups à la porte et une brune figée qui n'arrivait pas à bouger, un étau enserrant sa poitrine tandis que son coeur se mettait à galoper comme un cheval emballé. Allons il fallait réagir, après tout n'avait-elle pas quitté les murs du monastère dans cet unique but?
Du courage bon sang!
Les pieds se mirent en branle, la main se posa sur la poignée, une profonde inspiration tandis que la porte s'ouvrait pour découvrir un Jehan quelque peu humide et crotté mais souriant jusqu'aux oreilles. Jehan.... Seul mais volubile comme jamais et faisant le tour de sa maitresse, lui donnant presque le tournis, elle qui n'était plus habituée à ce genre de manifestation. Pour un peu on aurait pu croire qu'il allait la prendre dans ses bras et la serrer comme une poupée de chiffons.
Bonjour Jehan.
Avalanche de questions que Marie tenta de garder en tête tandis qu'elle reculait de quelques pas pour laisser entrer le serviteur fidèle de Walan et souriait autant que possible.
Bien sûr que je me souviens de vous.
Non mais elle n'avait tout de même pas perdu la mémoire non plus.
Je vais....
Bien? C'était pour l'heure difficile à dire tant qu'elle n'en savait pas plus.
Oui, j'ai été bien traitée même si soumise au silence.
Et après tout c'était ce qu'elle avait cherché, le silence, l'oubli, la paix. Illusoires....
Nullement importunée.
Raconter l'histoire de Tobias? Sans doute pas une bonne idée et puis ce serait sans doute à Walan qu'il lui faudrait raconter cette mésaventure. Des fois qu'un mot échappe à l'aubergiste et que son époux, jaloux s'il l'était encore, ne se méprenne. Pas besoin de cela, les retrouvailles seraient certainement assez compliquées ainsi.
Mais entrez et installez-vous près du feu, vous avez l'air frigorifié. Je vais nous commander de quoi vous réchauffer.
Et prendre sans doute un instant du coup pour se calmer des nerfs à fleur de peau. Hélant une servante, du vin chaud et quelques victuailles furent mandées tandis que la porte restait ouverte et qu'elle restait plantée là et que Jehan ne semblait pas vouloir cesser son inspection alors que deux questions lui brûlaient les lèvres: où étaient époux et fille. De nouveaux pas, un bruissement de tissu et les yeux de Marie se détournèrent pour tomber sur Sancie et Aëlys.
Bonjour Sancy.
Le coeur de repartir de plus belle, la tête de s'incliner pour saluer celle qui devait avoir veillé sur la chair de leur chair puis les noisettes de dévorer la dite chair. Mon dieu qu'elle avait grandi, qu'elle avait changé et qu'elle semblait perdue.
A quoi t'attendais-tu? Qu'elle te fonce dans les bras après une si longue absence? Alors qu'elle aussi tu l'as abandonnée? Des fois je me demande pourquoi tu es devenue mère aussi souvent vu ta propension à ne pas être là quand il faut.
Et paf! Petite voix intérieure se moquant d'elle, retournant le couteau dans la plaie. Des fois que.... Alors, pour l'étouffer, la brune se concentra sur sa fille, sur ses traits, son allure. Elle était belle, forcément c'était la leur, de longs cheveux noirs, la forme de ses yeux, un peu pâle mais pourtant on devenait un teint mât et vêtue d'une robe simple et brune mais dont la coupe et le tissu révélaient qu'elle était fille de nobles.
Lentement, comme au ralentie, Marie s'avança avant que de s'agenouiller devant sa fille pour tenter de capter son regard et leva une main, qu'elle voulait assurée et qui ne l'était pas, pour dégager une mèche de cheveux du visage fin mais grave.
Bonjour Aëlys. Je suis heureuse de te voir.
Et désolée de t'avoir laissée si longtemps.....
Un regard à Sancie, un signe de tête, plus tard des mots pour la remercier mais pour l'heure, tout ce qui lui importait c'était de pouvoir prendre la petite brune devant elle dans ses bras et de la serrer très fort. Sauf qu'elle ne voulait pas la brusquer. Il allait falloir renouer les liens, réapprendre à se connaitre et, sans doute, laisser le temps à Aëlys de faire confiance à une mère absente bien trop longtemps.
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Retour d'une longue retraite, blason pas à jour etc.... Ca va viendre.