Élections marquisale - Chapitre I

Il tenait dans ses mains le parchemin contenant son programme écrit et n'allait plus tarder à l'afficher.
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Et le programme d'être enfin affiché.


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Bonjour Arystote.

Tu parles de reconnaître les provinces indépendantes. Desquelles s'agit-il?

Si ce sont des provinces impériales, cela signifie-t-il que tu envisages de briser le traité qui nous lie avec l'Empire?
Et si ce sont des provinces françaises, de renoncer à la reconnaissance de la France, ce qui serait donc incompatible avec la reconnaissance de notre noblesse qui est un autre point de ton programme.

Sachant que le Marquis et le Conseil marquisal définissent la ligne diplomatique de la Provence, il est important de préciser ces éléments qui peuvent décider de nos relations avec nos grands voisins et d'éventuels conflits avec eux.
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Hersende de Brotel, Marquise de Provence, Comtesse de Valréas, de Mazan et de Narni, Baronne d'Istres, Dame de Céreste

Messire Amédée s'était rendu sur la place publique pour entendre les divers candidats à la succession de Richelieu défendre leurs visions respectives du marquisat. Silencieux pour l'heure, le Montjoye attendit les réponses aux premières questions des Provençaux. Lui aussi s'intéressait à la diplomatie, et celle de Provence lui apparaissait comme un défi intéressant. Il en connaissait l'histoire, ses hauts faits comme ses erreurs, qu'avaient en son temps scruté son paternel pour le compte de sa majesté Long John Silver. En son for intérieure , certaines paroles de la comtesse Hersende résonnaient en conséquence non sans quelques questionnements.

Le natif de Savoie se demandait comment une province avait pu prendre son indépendance du joug impérial pour finalement se placer d'elle-même dans un étau encore plus contraignant, sa diplomatie coincée désormais par les jougs non seulement impérial mais aussi français et romain. Pour Amédée, l'histoire de la politique souverainiste de Provence avait connu un échec qui ne se pallierait qu'avec de l'audace.

Les réflexions de la comtesse à propos de la défense des indépendants mettaient en relief cette incohérence. Néanmoins Amédée se disait que si ledit Arystote parlait de provinces indépendantes, celles-ci ne devaient ni être françaises ni impériales...
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Le Pelamourgue qui trouvait ces élections marquisales proche d'une mascarade, n'avait pu résister à se présenter avec une question à la bouche suite aux dernières nouvelles.

- " Lou Bonjorn Comte, j'aurais pour ma part juste une seule question qui tient à nos échange diplomatiques il y a quelques jours.
Vous devez avoir appris, que le Berry vient de déclarer la guerre à la couronne de France. Comme je sais que vous provenez de cette contrée et que vous m'avez dit vouloir vous rapprochez d'eux, est-ce que vous escomptez que la Provence intervienne d'une manière ou d'une autre dans ce conflit ? "

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Arystote savait que la ligne diplomatique serait dans son programme le sujet le plus polémique aussi répondit-il sans ombrage.

Bonjour,

Chaque province a son histoire. La diplomatie doit servir la paix et non la guerre cependant, cela ne peut-être au prix d'incohérences et pour moi il y a en a plus d'une dans notre histoire.

Je n'aimerai pas être un Marquis qui amène la Provence à entrer en guerre soyez-en certains.

Se tournant vers Hersende.

En toute honnêteté, Votre Grandeur, je ne puis répondre à votre question aussi clairement que vous l'espérez simplement parce que, comme je viens de le dire, chaque province a son histoire.

Certes le Traité avec l'Empire nous empêche de soutenir les provinces anciennement impériales qui réclament l'indépendance et aller contre cela serait prendre le risque d'entrer en guerre.
Certes des provinces comme le Berry et autre anciens du Ponant se mettent régulièrement en guerre avec des voisins plus royalistes et les soutenir est prendre un risque.

Pourtant, la Provence était fut une époque symbole de l'Indépendance et aujourd'hui elle ne me semble n'être plus que l'ombre d'elle-même. A vouloir jouer au Roi et à l'Empereur elle ressemble maintenant à la Grenouille qui se veut aussi grosse que le boeuf !

La Provence est une province indépendante mais n'est pas un Royaume ni un Empire ne serait-ce que parce qu'elle n'est qu'une province et non plusieurs. Si les traités passés n'ont qu'un but être certain que le Royaume de France et l'Empire nous laisse en paix alors nous n'avançons que par la peur.

Et notre Histoire ? Notre Histoire est alors balayée d'un revers de main. La Provence c'est cette province du sud qui a gagné une guerre contre des armées françaises et impériales réunies. La Provence c'est un peuple qui se soulève lorsqu'on la menace, lorsque des rois ou empereurs la menacent. Enfin... c'était... ce n'est plus.

S'arrête un instant.

Quand je parle de se rapprocher des provinces indépendantes, je ne parle pas d'entrer en guerre. Si nous avons réussi à faire reconnaître notre indépendance à l'empire ; si nous arrivons à la faire reconnaître au Royaume de France alors, nous pouvons être médiateur et aider ceux qui se veulent indépendant et qui par leur histoire montrent qu'ils le sont, en tendant à faire en sorte que ceux qui se réclament leur suzerain comprennent qu'il y a plus à gagner à la paix qu'à la guerre.

Sourire en coin

N'êtes-vous pas la preuve vivante que l'Empire a gagné bien plus d'avantage de la Provence après votre traité qu'avant ?

Puis se tournant vers Basile

Je sais que vous exécrez le Berry pourtant lorsque vous dites que le Berry a déclaré la guerre au Royaume de France vous en faites deux entités distinctes.Vous auriez pu dire la Berry a déclaré la guerre à son suzerain pourtant pensez-vous réellement que les berrichons sont des sujets du Royaume de France ou les mettez-vous à part ?

Puis se tournant vers Antonino

Une extension du Marquisat n'est point de mon ressort mais de celui des provençaux. Si une Province en faisait la demande je transmettrai celle-ci aux provençaux afin qu'ils décident s'il souhaitent ou non en faire des frères. Pour ma part je n'ai jamais oublié que nous avons eu des frères génois... que nous avons lamentablement abandonnés d'ailleurs.

Quoiqu'il en soit je suis contre une politique d'extension si celle-ci est militaire, je suis pour si elle est telle que je viens de la décrire, soit si les provençaux la désirent.
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Le Pelamourgue retint son rire ou son ire. On le prenait pour un haricot à essayer de lui faire rebondir un légume sur la tête. C'était le prendre pour un âne, et c'était bien une chose qu'il détestait.

- " En fait, a essayer d'éviter la réponse, vous avez tendance à ne pas faire montre d'intelligence, mais plutôt à démontrer que vous assumez pas vos idées pour noyer le poisson.
Donc je réitère ma question, dans cette guerre entre le Berry et la France, qu'ils soient considérés comme une entité ou deux, comptez vous prendre position d'une manière ou d'une autre ? "

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