Nagisa, laissa son cheval à lécurie du castel. Il salua le palefreinier chaleureusement, profitant de la relative chaleur dégagée par les litières et les animaux. Le trajet, sous le soleil qui darde timidement ses rayons de printemps, sétait passé sans heurts. Il avait talonné sa monture dès quil pu gagner larrière pays, et avait croisé moulte paysans affairés, les saluant comme à laccoutumée, leur adressant un mot sur la récolte à venir, soucieux des affaires de la terre. Son père lui avait appris que le métier des armes nétait rien si on ne pouvait se nourrir, et il vouait un énorme respect aux gens de pays qui assuraient la provende, se rappelant des pactes anciens entre les chasseurs ceuilleurs et les sédentaires.. Bref, cétait tout à ces réflexions que le cadet de famille avait ruminées, emballé dans une épaisse cape de lin qui sétandait jusque sur la croupe de son alezan, pour garder sa chaleur interne et isoler du froid mordant encore aux petites heures des matines. Il songeait à tout cela, car il était naturellement flatté par lhonneur qui lui était fait, mais ne savait pas si sa vêture était correcte, nayant plus sa famille pour laider en guise de protocole. Etant cadet, il avait du trouver cheminement seul son avenir n'étant pas tracé. Son frère aîné, lui, se moquait du protocole comme dune première braie, mais il avait disparu depuis tant dannées, aujourdhui. Il l'aurait bien rassuré dans de telles circonstances car Nagisa était tout sauf un courtisan et il était flatté par l'honneur qu'on lui faisait et en même temps il ne savait pas comment se comporter. Son frère semblait toujours adéquat dans n'importe quelle circonstance , il faut dire que la devise de son frangin était de s'imposer aux événements et non l'inverse, toujours tenir la draguée haute, c'était aussi pour cette raison qu'il avait eu tant d'amis mais aussi tant d'ennemis. Nagisa était différent, volontaire mais réfléchi, et parfois cette satanée réflexion était un frein à l'action, mais parfois elle lui avait sauvé la vie. Sans doute que Nagisa avait adopté le métier des armes en hommage au colosse quil ne pouvait guère concurencer qune souplesse, mais son esprit fuyait souvent dans les récits épiques car il s'était voué également au métier des trobadors. Il avait lu la lettre du comte, et nignorait pas que la marquise serait sans doute présente, elle quil navait plus vu depuis quil nétait plus dans la garde marquisale. Le comte l'avait fait mander, et il ne l'avait aperçu que de loin, pourtant il se rappelait de lui. Il avait souvenance de sa jeunesse comme page à la cours d'Alénor et puis de Guilaume dit le troubadour qui lui avait donné le goût des lettres, et tentait de se souvenir des attitudes à avoir en de telles circonstances.Il savait aussi que dans l'action il avait toujours eu des bonnes relations avec ces hauts personnages, relation meme cordiales lorsqu'ils menaient mission commune. Il vérifia ses habits et confia quelques effets à un personnage de la maisonnée qui le précédaitlui indiquant le chemin. Bon certes il remit ses idées en place et para à ce qu'il devait faire. Comment narrer une geste de tout cela? Cetait ces pensées quil ruminait, mais il savait qu'il remettrait ces songes à plus tard. Il était encore tout aux brumes du matin, lorsque le contact avec le concret le rappela à lordre.Le castel de pierre aux hauts murs se dressait devant lui, comme un géant à la gueule ouverte. Il devait rentrer dans cette bouche. Il franchit le pont, se présenta sous la herse, on le conduit vers lécurie et le voici à bavarder amicalement avec le palefrenier, lui demandant de bien traiter son cheval, et de lui donner bon foin et mélange approprié, pas trop davoine pour éviter davoir à retenir lanimal au retour. Il se demandait aussi quel protocole devrait il suivre pour éviter de faire une quelconque bévue, tout à ces élucubrations, il hésitait à rentrer dans le corps de logis près du donjon, des gardes en faction se tenaient à lentrée.Il quittait donc lécuyer et se dirigea de lautre côté de la cour dun pas qui se voulait décidé. Ne laissant rien paraître de ses questions.
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Antonagisa de Sabran et Roccabruna señor de Monhargues y llorona del Lo Mas d'Asilh y Las Encantadas
petit fils d'Elzear de Sabran ; artiste peintre et troubadour