Eavan
Eavan sourit sincèrement à l'attitude de Lavande. Elle aimait le naturel dont la chevalier faisait preuve. Ainsi donc la maréchale d'armes de l'OSG cherchait son Commandeur. Heureusement que la place n'était pas encore tout à fait noire de monde, autrement, la tâche eut pu être plus ardue encore.
De retenir un soupir à la remarque de Lavande. Oui pour avoir du travail, elle avait du travail. La Gaelig préféra un bref signe de tête éloquent plutôt que de commencer à formuler quelque explication que ce soit. Elle risquait trop d'en venir au fait qu'elle ne supportait pas la manière dont la sécurité de l'évènement avait été organisée. Par bonheur, l'arrivée de l'attendu fit une parfaite diversion.
De retenir un soupir à la remarque de Lavande. Oui pour avoir du travail, elle avait du travail. La Gaelig préféra un bref signe de tête éloquent plutôt que de commencer à formuler quelque explication que ce soit. Elle risquait trop d'en venir au fait qu'elle ne supportait pas la manière dont la sécurité de l'évènement avait été organisée. Par bonheur, l'arrivée de l'attendu fit une parfaite diversion.
Lavande a écrit:
Vous le connaissez notre Commandeur ? Vous voulez que je vous présente ?
Nous avons échangés par courrier mais jamais de vive voix. Ce serait un plaisir.
La capitaine était curieuse de rencontrer le personnage. Il lui semblait bien avoir entendu quelques histoires à son propos mais il semblait à la provençale qu'il y avait tant de DiCésarini qu'elle avait peur de s'y perdre.
Les salutations se firent avec une Eavan qui se plaça un peu en retrait. La forme des salutations ? Oh vous savez, la Gaelig ne s'étonnait plus de grand chose. Cela transpirait la camaraderie et la fraternité et c'était cela qui lui semblait le plus important. Les atours et les apparats comptaient peu à cet instant et Eavan trouvait que l'arrivée et l'installation de l'OSG en Provence était non seulement un brin ironique au vue de l'histoire provençale mais surtout un apport frais. Cela faisait du bien.
Lavande a écrit:
Eavan, je vous présente le chevalier Commandeur, Leg Dicesarini, Duc de Bresse et de Suse, vicomte de Grand Corrent, compagnon darme et avant tout, notre cher ami.
Lavande faisait les choses bien. Un léger signe de tête de la maitre d'armes à sa poursuivante souligna le fait qu'elle avait bien relevé le soin mis dans les derniers mots. Ceux là avaient un poids tout particulier.
Leg a écrit:
Mes respects Capitaine , enchanté de vous voir icelieu ...
Eavan rendit son salut au chevalier par une inclinaison polie, marquée, mais pas trop poussive non plus. Quelque chose de rigoureusement martial qui jurait sans doute un peu de sa tenue mais illustrait très bien les fonctions de la Gaelig.
"C'est un honneur de faire votre connaissance Commandeur. Quant à ma présence icelieu, j'espère que vous saurez me pardonner de me dérober si vite mais j'ai à faire avant que la cérémonie en elle même ne commence. "
Le ton était sincèrement désolé. Que n'aurait elle pas donné pour plutôt proposer de prolonger ces présentations en bonnes et dûes formes par une discussion plus poussée. Et au lieu de ça ? Assurer la sécurité d'une cérémonie... et plus particulièrement de deux personnalités... L'Illustre, qui avait le chic pour toujours faire les choses les moins sûres du monde. La Marquise qui l'avait totalement exclue de sa protection rapprochée mais qui jubilerait sans aucun doute à l'idée de pouvoir lui reprocher la moindre anicroche... La Gaelig rageait un peu au fond de la mauvaise foi d'Hersende à ce propos. Alors certes, elles n'étaient pas sur les chemins entre Brignoles et Toulon, lieu maudit où par deux fois, elles s'étaient croisées fortuitement et par deux fois, Eavan avait dû tirer l'épée pour assurer la protection de l'actuelle marquise. Franchement, ce lieu... La Gaelig n'y allait plus que lorsqu'elle avait l'absolue certitude que Hersende était ailleurs. C'est dire à quel point la coïncidence l'avait frappé. Mais même si elles n'étaient pas dans ce Triangle des Bermudes provençale, Eavan n'hésiterait jamais à faire son possible pour assurer la sécurité d'Hersende.
Leur relation était certes houleuse. Mais elle était toujours là. Amies ? Pas vraiment. Ennemies ? Jamais franchement. D'accord ? Exceptionnellement. En désaccord ? Quotidiennement. Restait que le manque de confiance de la Brotel avait blessé la grognon de capitaine.
Après un bref salut aux OSGiens, la Gaelig reprit la direction de la cathédrale. Non loin de l'entrée, elle rejoignit Esteban, Gregori et Claudius qui, à leurs têtes, l'attendaient depuis quelques minutes. Aussi entama-t-elle la discussion par de brêves excuses avant d'écouter les rapports de chacun.
Et chacun signalait une présence massive de gardes marquisaux. La Gaelig se sentit se tendre un peu plus. Par bonheur, ces trois chefs de corps étaient suffisamment diplomates pour s'être effacés lorsque c'était nécessaire, afin de ne pas se mettre la garde marquisale, et par extension, la marquise à dos.
Sérieusement... Comme si on avait que ça à faire aujourd'hui... Veiller à ne pas froisser les egos, songea-t-elle.
La capitaine ne put retenir un léger soupir avant de dicter quelques compléments de consignes et de transmettre les informations obtenues auprès de Salomon. Le remue ménage à l'entrée de la place et quelques clameurs lui indiquèrent que la marquise arrivait. Bien. Il fallait donc laisser la place aux gardes marquisaux.
"Claudius, vous serez vigilant lors de l'arrivée du Comte Illustre."
Ne pas dire qu'elle ignorait quand il viendrait. Au fond, elle se demandait s'il ne ferait pas exprès d'arriver en retard pour marquer le coup de ses désaccords avec Hersende. C'était dans ce genre de moment là qu'Eavan se souvenait qu'il était encore jeune le bougre. Plus elle y pensait et plus la Gaelig se disait qu'en vérité, les chances pour qu'Arystote soit là à temps étaient extrêmement fines.
Et il n'a aucune idée du fait que je me ronge les sangs pour sa sécurité..., pensait elle.
Cette journée serait longue. Très longue.
Il lui fallait désormais rejoindre sa place sur les bancs de la noblesse, avant que la marquise ne fasse son entrée. Passant la porte, elle eut un regard circulaire sur les divers gardes postés de ci de là et apprécia le sérieux des gens d'armes qu'on lui avait confié. La Gaelig progressa de quelques pas et reconnu sa vassale et son époux sur les bancs du fond, fronçant légèrement les sourcils un bref instant. Ne savaient ils pas que leur rang leur donnait droit à des places plus avancées ?... Bien sur, c'était avant qu'elle ne distingue la canne et la vicomtesse ravala sa remarque pour sourire et s'approcher d'eux. Il était vrai que les dernières joutes avaient été un peu brutale. La maitre d'armes songeait à réserver ces règles là pour des évènements particuliers et à appliquer les anciennes règles du décompte des lances à l'avenir. Les joutes étaient un sport dangereux, inutile d'en faire un sport sanglant.
"Bonjorn Dona, Senhor."
Léger sourire à Kylah et d'abandonner le ton protocolaire rapidement. Elle n'eut pas de geste affectueux, étant donné que les circonstances étaient très officielles mais le ton le fut.
"Kylah, Calanthe, je suis contente de vous voir. Mon amie, j'espère que tu te remet bien."
Regard un peu insistant, sérieux. Elle connaissait le caractère de sa vassale. Kylah n'était pas surnommée l'Ourse par pur hasard.
"Si tu as besoin de quoi que ce soit n'hésite surtout pas. Mon médicastre est quelqu'un de très expérimenté... J'ai une incroyable tendance à la maladresse, si tu vois ce que je veux dire."
Léger sourire. Maladresse ici signifiant davantage "propension à prendre part à des combats", "aller en Croisade", "faire des choses stupides nuisant à l'intégrité physique". La vicomtesse voulait être sûre que sa vassale, et avant ça, son amie, tout simplement, ait accès aux meilleurs soins. Et coté blessure de guerre, celui de la Gaelig n'était plus manchot depuis quelques années.
La Gaelig resta à leur hauteur quelques instants avant que les clameurs de l'extérieur ne lui intiment d'aller rejoindre son banc pour de bon cette fois ci et la capitaine s'excusa pour remonter la cathédrale et trouver son banc. En tant que Maitre d'Armes de l'Assemblée des Hérauts de Provence, noble marquisale et participante à la cérémonie, la Gaelig se retrouvait sur l'un des premiers bancs. Parfait. Cela lui donnerait davantage de possibilité d'agir en cas de problème. Elle avait même insisté pour être en bout de banc coté allée centrale et proche de l'Illustre afin de pouvoir prévenir également tout tentative contre sa personne.
Plus que quelques heures et la vicomtesse pourrait de nouveau respirer normalement.
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