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Malgré vous, j'irai à votre couronnement

Richelieu1
Le Cardinal se releva de sa stalle et se saisit du Livre des Vertus, s'approchant du nouveau monarque.
Il fit un signe à la garde pour que les officiers veillant sur les régalias s'écartent quelque peu et laissent les nobles désigner s'emparer des précieux objets.

Ledzeppelin remettrait l'épée à Hersende, puis Frim lui délivrerait le Sceptre.
A son tour Ludovi lui remettrait la main de Justice, précédant de peu Eavan qui porterait l'hermine majestueuse.
Enfin Diane apporterait la couronne qui clôturerait le sacre. Pendant que la noblesse prendrait les joyaux de la couronne, le Cardinal ferait prêter serment à la Marquise.

Il tendit alors les saintes écritures vers Hersende, l'invitant par la même à y poser sa main droite. Ainsi, Ludovi s'exprima d'une voix forte, résonnant dans toute Saint Maximin :


Majesté, êtes vous prêt à prêter serment sur le Livre des vertus et à manifester devant tous votre foy inébranlable en notre Créateur ?

Hersende ayant acquiescé, il reprit.

Ce jour sacré symbolise l'union, celle de l'union entre le Très Haut et le Marquisat. Sa Majesté ne sera plus le Souverain choisi par un peuple pour le gouverner, comme elle l'a été jusqu’à présent et depuis son élection, mais désormais Marquise de Provence par la grâce de notre créateur, par la volonté divine, car comme chacun le sait tout pouvoir provient du Très-Haut. Touché par la grâce divine, vous revêtez la charge de lieutenant de Dieu sur notre terre.

En cette qualité, vous voilà protectrice de la Foy Aristotélicienne et de son Église et devez tacher de conformer toute votre vie et votre règne aux idéaux aristotéliciens. Fort et Juste, Droit et Magnanime, vous êtes celle désignée par Dieu pour mener les Hommes.Vous aurez dans cette lourde tache le soutien du Très Saint Père, le Pape Innocent, et de la Très Sainte Église Aristotélicienne, dépositaires des enseignements divins.


Faisant silence quelques secondes, il reprit la parole avec une voix des plus solennelle.

Répétez après moi, Majesté, ces mots, devant Dieu et vos sujets.

"Nous, Hersende de Brotel, Marquise de Provence par la volonté du peuple, nous engageons à préserver l’ordre social voulu par le Très Haut et la paix aux gens de notre royaume.

Nous jurons de rendre la justice avec équité et clairvoyance et à défendre le peuple provençal contre tout ennemi.

En tant que fidèle, nous jurons d’observer les canons et doctrines de Notre Sainte Église Aristotélicienne et Romaine, et en tant que Lieutenant de Dieu, à ne nous entourer et à ne recevoir de serments que d’hommes et de femmes de la même foi que la nôtre afin de nous aider à combattre les ennemis de la Vraie Foi en pourchassant les hérésies par le verbe ou le glaive et en châtiant les obstinés. Nous engageons à conserver aux gens d’Église leurs libertés et immunités dans l'exercice de leur ministère.

Nous, Hersende de Brotel, Marquise de Provence par la volonté de la Nation, jurons devant le Ciel d’accorder à notre peuple paix, justice et miséricorde, de régler les lois et l’ordre social du Marquisat sur les commandements de Dieu et le droit naturel.

Par ce serment, je renouvelle l'Alliance de Dieu et du Marquisat, que je sois mille fois maudit et perde tout pouvoir et toute puissance si j'en venais à parjurer mon serment."

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Eavan
La vicomtesse balayait la cathédrale du regard. Régulièrement, elle croisait le regard des quelques gardes qui étaient dans son champ de vision et à chaque fois, il y avait comme un message tacite "rien à signaler" qui était échangé. Dire que la Gaelig était tendue eu été un euphémisme, mais elle parvenait plutôt bien à cacher ça sous un air sévère générique. Pourquoi était elle tendue ? Ce n'était pas la première fois qu'elle avait à assurer la sécurité d'un pareil évènement et côté défi, assurer l'ordre lors d'une présentation de relique en place d'Aristote à Rome était bien au dessus de celui là... Sérieusement : les foules il n'y a rien de pire. Mais pour dire vrai, c'était bien la première fois qu'elle devait assurer la sécurité d'un évènement en ne sachant absolument rien des mesures des autres... Oui, Eavan maudissait Hersende... Et ce que la capitaine redoutait était en train de se produire : la marquise avait décrété la remise en service de la garde marquisale et pouf, plus aucune communication.
Un page, celui qu'elle se souvenait avoir envoyé auprès de Son Eminence Richelieu, la tira de ses pensées grognons. Oh une bonne nouvelle! Alléluia! Au moins cela faciliterait il un peu le travail de protection. Un très léger et fugace sourire fut visible sur le visage de la vicomtesse. Parfois, être ex-Vidame était utile.


Va transmettre cette information au chef de la garde de Cassis, Claudius. Précise lui que puisqu'ils jouissent des privilèges de la gardes épiscopales, j'attends d'eux qu'ils soient serviables. Tant que cela ne les détourne pas de la sécurité de l'Illustre et de la Marquise, qu'ils n'hésitent pas à veiller à la tranquillité de la cérémonie dans son ensemble.

Et hop, le page s'éclipsa.
Parfois cela fait cet effet lorsque les pages se tournent. On pourrait croire qu'ils disparaissent en un sens.

Ce fut une Diane qui apparut en lieu et place du page. Eavan faillit ne pas saisir les mots de a Bassigny-Champlecy. Cela lui tira un petit sourire. Diane avait toujours le don de faire les choses avec une douceur et une certaine subtilité. Franchement venant d'un autre, la vicomtesse aurait suspecté la moquerie. Mais là non. Un léger mouvement de tête, un regard de pied en cape pour la comtesse d'Aubagne, un bref moment de plus sur son ventre et de lui rendre la pareille avec douceur.
Oui Eavan avait à son répertoire les aboiements d'ordres ET les compliments doux. Elle a plus d'un talent que voulez vous.

L'instant suivant, la marche marquisale retentissait. Bon là c'était sûr, les choses sérieuses commençaient. Eavan avait plutôt hâte que cela se termine. Vous savez, histoire de respirer normalement. Elle se sentait comme dans un harnois de joutes, pourtant elle était presque sûre d'avoir mis une robe avant de venir... Mais non, elle sentait malgré tout un poids peser sur ses épaules. Et tandis qu'une partie d'elle même voulait que cela se termine au plus vite, une autre ne pouvait que noter une absence. Et quelle absence. Arystote. L'Illustre.
Un soupir franchit les lèvres de la Gaelig. Etait ce voulu ou non ? Eavan ne préférait pas savoir bien qu'elle n'avait que peu d'illusions. Cela dit, encore une fois, aucun des deux ne faisaient le moindre effort. Ni Arystote pour être ponctuel, enfin, cela dit, il n'était pas le seul à être visiblement à la bourre. La noblesse de Provence était plus fournie dans les registres que sur les bancs. Ni Hersende qui définitivement se fichait aussi de savoir si tout le monde était là... Eut il été si difficile que de ne faire son entrée qu'une fois les personnes nécessaires au bon déroulement de la cérémonie arrivés ? Apparemment oui.
Nouveau soupir. La Provence était fatiguante. Bon, Eavan avait conscience que c'était bien plus que la Provence et que les autres prés, tout verts qu'ils soient, ne l'étaient sans doute pas plus que le pré provençal. Et la Gaelig avait conscience d'être parfois la troisième tête du triumvira et qu'elle aussi passait une part non négligeable de son énergie à sauter à la gorge de ses deux collègues. Même si elle sautait davantage à la gorge d'Hersende. La marquise la cherchait un peu quand même...

Donc l'entrée de la marquise, l'absence de l'Illustre. Des invités entrant après l'entrée de la marquise. Bref : le chaos et l'anarchie.

Richelieu se mit à parler et Eavan se remit à scruter les alentours en gardant la tête plutôt dirigée vers la marquise pour feindre la pleine attention. S'il y avait bien une autre qu'elle savait ne pas avoir à surveiller avec suspicion, c'était bien Hersende. Se poignarder soi-même en pleine cérémonie de couronnement n'était pas vraiment l'image qu'elle se faisait de la marquise. D'autres auraient pu. Des fous il y en a toujours... Mais la Brotel ? Nahh... Donc Eavan surveillait à peu près tout sauf la marquise.
La capitaine reconnu la voix de Mielle et n'écouta qu'à moitié. Les premiers mots du Credo s'élevèrent et la vicomtesse récita.


... crois en Dieu, le Très-Haut tout puissant,
Créateur du Ciel et de la Terre,
Des Enfers et du Paradis,
Juge de notre âme à l'heure de la mort.

Et en Aristote, son prophète,
le fils de Nicomaque et de Phaetis,
envoyé pour enseigner la sagesse
et les lois divines de l'Univers aux hommes égarés.

Je crois aussi en Christos,
Né de Maria et de Giosep.
Il a voué sa vie à nous montrer le chemin du Paradis.
C'est ainsi qu'après avoir souffert sous Ponce,
Il est mort dans le martyre pour nous sauver.
Il a rejoint le Soleil où l'attendait Aristote à la droite du Très-Haut.

Je crois en l'Action divine;
En la Sainte Église Aristotélicienne Romaine, Une et Indivisible;
En la communion des Saints;
En la rémission des péchés
En la Vie Éternelle.

AMEN


Eavan n'avait pas particulièrement d'effort à fournir pour réciter les paroles, elle aurait même pu vous le faire en latin, et elle aurait voulu y mettre plus de conviction mais pour l'instant, elle était en mission avant d'être à un couronnement.
Le regard revint sur Claudius, qui avait de l'allure dans sa mise aux couleurs de la Provence, puisqu'après tout, TOUT les gardes aux ordres de la Gaelig portaient les uniformes de la garde de Provence. L'homme semblait un peu contrarié mais fit pourtant signe à la capitaine que cela ne valait pas la peine de s'y attarder. Pourtant, presque aussitôt, Felipe fut aux côtés de la Gaelig.


Il semble que des gardes marquisaux aient prit sur eux d'assurer la sécurité des entrées et refusent de collaborer avec la garde de Provence. Ils laissent passer des gens sans les en aviser.

La Gaelig serra les dents et inspira profondément. Ce n'était pas franchement le moment de faire un scandale mais elle aurait quelques petites choses à redire sur les manières de faire de la garde marquisale.


Que la garde marquisale fasse ce qui lui chante. Si une issue est gardée par eux, laissez la leur, ainsi ils en auront la pleine responsabilité et l'on ne reprochera pas à la garde de Provence des décisions de la garde marquisale.

La Gaelig avait eu envie d'expédier une réponse plus sèche : premier arrivé premier servis. Si la garde marquisale voulait surveiller les entrées, c'était bien avant le début des hostilités qu'il fallait s'y coller et pas une fois la marquise arrivée. Un regard à Claudius lui confirma que ça devait être à peu près le même genre de désagrément qu'il devait avoir à gérer.
L'objectif secondaire de la quête était désormais de ne tuer aucun garde marquisale d'ici la fin de la cérémonie... Pas si simple.

L'attention revint à la cérémonie : Sabdel finissait sa lecture. Mais de quoi donc cela avait il causé ? Aucune idée vous aurait répondu la Gaelig. Et à cet instant, Eavan se promit de ne plus jamais avoir à faire semblant de suivre une cérémonie alors qu'elle devait en assurer la sécurité. La prochaine fois ? Armure, tabard et c'est tout.

Oh non! Eavan avait oublié, c'était le vieux qui lisait le second texte. Avec un peu de chance cela irait jusqu'à endormir les assassins en devenir qui pouvaient être présents ? On peut toujours rêver. La vicomtesse de son coté préféra jeter les coups d'oeils furtifs en haut, en bas, à gauche, à droite. Ehh Mararena!
Le fait est qu'il manquait quelque chose.
Quelqu'un.
Un Comte Illustre nom de diou!
Je vais étrangler ce petit Com se promettait la Gaelig intérieurement tandis que Hull parlait de l'Amitié. Quelques mots parvinrent à atteindre les tympans de l'arlésienne et elle dû bien vite admettre que ses pensées de colère étaient déplacées. Elle allait étrangler le petit Com, mais en toute Amitié. Car les amis sont aussi là pour vous rappeler quand vraiment, vous vous écartez du droit chemin. Or, le seul chemin droit qu'Arystote aurait dû déjà suivre était celui qui menait de la porte d'entrée de la cathédrale à sa place sur les bancs réservés à la noblesse. Ni plus ni moins... Et le Champlecy était il sur le banc ? Non. Donc Eavan allait l'étrangler.

Les secondes commencèrent à passer et avant que cela ne devienne un silence gêné, la chorale reprit. Ce serait donc un moment de chant gênant plutôt qu'un silence. Il y eut même un chant déclamé par une personne de la foule. C'était dire.
Et puis un mouvement en haut de l'allée centrale attira le regard de la Gaelig et elle s'évertua à administrer un regard si acéré à Cassis qu'il ne pourrait l'ignorer.
En retard.
Et..
Et....
Mais qui était cette fille à son bras ?!

Richelieu se raccrochait aux branches. Tentant de relancer la cérémonie après cet intermède musical. La "mi-temps" du couronnement. Sans doute réussirait on à vendre cela comme une spécificité provençale. Les provençaux sont si fantasques.

Le regard retourna à Arystote. Les yeux de la Gaelig n'avaient rien perdu en sévérité et il était certain que... Qu'est ce que... Pourquoi... Ce sourcil n'annonçait rien qui vaille. Pourvu que le comte ne fasse pas de conn...
Trop tard.
C'était bien envoyé. Y'avait pas à chipoter mais... Le problème n'était pas tant que "quoi" que le "où" ou encore le "quand". Et cette fois, la vicomtesse porta la main à son visage, massant doucement ses tempes du bout de ses doigts. Arystote avait il décidé de l'achever ? Allait elle devoir le protéger contre un invité ? Je suis trop vieille pour ces conneries s'entendit elle penser.

Enfin...
ENFIN...
Le comte alla préter sa fichue allégeance. Peut être après saurait il rester assis et ne provoquer la haine de personne d'autre ?

Eavan était... bah... Dire qu'elle était surprise de l'attitude d'Arystote eut été mensonge. Dire qu'elle était en colère eut été vrai mais incomplet. Déçue ? Peut être un peu. Lasse ? Sans aucun doute.
C'était à son tour de se lever et d'aller rejoindre d'autres nobles pour aller remettre les régalias. Frim, Led, Richelieu, Diane : youhou. Quine! Deux sur quatre qu'elle avait désormais du mal à supporter.
Alors que la vicomtesse se levait, elle sentit Felipe se rapprocher. Alors qu'elle serait occupée avec le manteau d'hermine qui pesait le poids d'un âne mort soit dit en passant, c'était le salonais qui jouerait le rôle de bodyguard du comte illustre. Mais...mais... la Gaelig ne s'éloigna pas sans avoir eu un regard franchement désapprobateurs pour le gamin Champlecy. Serait ce pour le retard ? Pour la compagnie féminine qui n'était pas sa fiancée ? Pour la remarque au breton ? A lui de choisir.
Hersende prêtait serment et Eavan prenait en charge l'hermine, priant pour que cette cérémonie se termine au plus vite.

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Antonnagisa
Le troubadour, regardait le voyage des regalias....II avait compris enfin le sens des déplacements de corps, et toujours aussi attentif il écoutait d'une oreille le crédo, en s'interrogeant sur ses points d'accord et de désaccord. Tenir lieu du très- haut il n'en était absolument pas convaincu, d'autant qu'il croyait en la souverraineté du peuple provencal. Mais, il était encore plus homme de parole et d'honneur, et il se cantonerait donc à sa tâche, ayant prêté serment en son temps.

Il s'interrogeait, aussi , tout à ses pensées vagabondes, sur l'histoire du titre, car celui ci évoquait une frontière et une administration plus large, et non l'autonomie compléte d'un Etat. Mais, il demanderait donc à l'une ou l'autre amie de le renseigner sur ce fait. Car il songeait qu'il serait plus juste de parler de principauté ou de grand- duché... Une donnée lui échappait sans doute, qui justifiait l'appellation, de marche de son joli pays. Peut être une donnée d'ordre militaire.

Il espérait enfin qu'un chant choisi ponctue la cérémonie, lui qui les aimait tant. toute ouïe la voix du cardinal réverbérait sur les murs et les voûtes, rebondissant sur la structure complexe du lieu, pour atteindre l'auditoire attentif. Les tapisseries étouffaient un peu la réverbération et lui donnait une tonalité plus mate qui devait permettre un joli chant sans cacophonie. Après, il subsistait de nombreuses questions dans sa caboche en ce moment...Mais il ne pouvait s'en ouvrir à personne.


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Antonagisa de Sabran et Roccabruna señor de Monhargues y llorona del Lo Mas d'Asilh y Las Encantadas
petit fils d'Elzear de Sabran

Troubadour à la Confrérie_ Officier_de_la C.P.

Hersende
Décidée à oublier les frasques de son petit-cousin, Hersende se concentra à nouveau sur la cérémonie. D'ailleurs le Cardinal l'invitait à prêter serment.

Debout à ses côtés, la main droite sur le livre des Vertus, elle se pénétrait des paroles : fort et juste, droit et magnanime... Saurait-elle être tout ça? Elle n'aurait pas trop de l'aide du Très haut et de toute son Eglise! Par exemple, quelle était sa capacité de magnanimité vis à vis du jeune Comte ou du moins de l'individu qui se faisait passer pour tel quand il en avait le temps et l'envie?
Elle se morigéna. Une telle colère était indigne du lieu et de l'instant. Elle allait avoir fort à faire pour se parer des vertus que Richelieu semblait estimer nécessaires au souverain. Elle ouvrit son âme, espérant que le souffle divin viendrait la soutenir dans sa tâche qui tout à coup lui semblait hors de sa portée...

Quand le Cardinal énonça les termes du serment qu'elle devait prêter en répétant les phrases après lui, elle se pénétra du sens des mots qu'elle prononçait d'une voix qu'elle voulait haute et ferme :


Nous, Hersende de Brotel, Marquise de Provence par la volonté du peuple, nous engageons à préserver l'ordre social voulu par le Très Haut et la paix aux gens de notre royaume..

Pas de souci, elle n'était pas une révolutionnaire dans l'âme et ne souhaitait que voir son peuple prospérer en paix.

En tant que fidèle, nous jurons d'observer les canons et doctrines de Notre Sainte Eglise Aristotélicienne et Romaine, et en tant que Lieutenant de Dieu, à ne nous entourer et à ne recevoir de serments que d'hommes de la même foi que la nôtre afin de nous aider à combattre les ennemis de la Vraie Foi en pourchassant les hérésies par le glaive et en châtiant les obstinés. Nous engageons à conserver aux gens d'Eglise leurs libertés et immunités dans l'exercice de leur ministère.

Sur le plan personnel, il faudrait qu'elle soit plus assidue aux offices : plus question de trouver des excuses de travail... Une Marquise devait montrer l'exemple!
Elle ne recevait de serments que de ses vassaux, tous nobles, donc tous baptisés selon les règles de la noblesse. Par contre cela supposait que l'obligation que le Comte fût baptisé soit bien respectée. Mais si la question se posait pour les membres des listes comtales, personne n'avait jamais remis en cause cette exigence figurant dans le Concordat, heureusement!
En ce qui concernait la lutte contre l'hérésie, Hersende l'avait longuement pratiquée, mais elle préférait le faire autrement que par le glaive quand il y avait moyen. Quand aux obstinés, mieux valait à son avis procéder par persuasion que par châtiment. Mais elle maintiendrait la Vraie Foi dans le Marquisat sans faillir!


Nous, Hersende de Brotel, Marquise de Provence par la volonté de la Nation, jurons devant le Ciel d’accorder à notre peuple paix, justice et miséricorde, de régler les lois et l’ordre social du Marquisat sur les commandements de Dieu et le droit naturel.

Par ce serment, je renouvelle l'Alliance de Dieu et du Marquisat, que je sois mille fois maudite et perde tout pouvoir et toute puissance si j'en venais à parjurer mon serment!


Elle prononça les mots avec conviction. Le Marquisat était terre qu'elle espérait par sa ferveur sous la protection du Très Haut et ce n'était certainement pas elle qui briserait cette alliance.

Le serment lui avait paru plus facile à prononcer que les valeurs exigées à pratiquer...

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Richelieu1
Le serment étant prononcé, le Cardinal sourit à Ledzeppelin, l'invitant de la main à emmener l’épée.
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Ledzeppelin
L’Épée

Qu'est-ce tranchant de fer souple, affilé, pointu ?
Ce ne sont pas les flancs de la terre qu'il fouille,
Ni les pierres qu'il fend, ni les bois qu'il dépouille.
Quel art a-t-il servi, quel fléau combattu ?

Est-ce un outil ? Non pas ! car l'homme de vertu
L'abhorre : ce n'est pas la sueur qui le mouille,
Et ce qu'on aime en lui, c'est la plus longue rouille.
« Lame aux éclairs d'azur et de pourpre, qu'es-tu ?

- Je suis l'épée, outil des faiseurs d'ossuaires,
Et, comme l'ébauchoir aux mains des statuaires,
Je cours au poing des rois, taillant l'homme à leur gré.

« Or, je dois tous les ans couper la fleur des races,
Jusqu'à l'heure où la chair se fera des cuirasses,
Plus fortes que le fer, avec le droit sacré. »

Sully Prudhomme


Et comme toujours les éternelles singeries des mêmes que c'en était tout bonnement fa-ti-gant. Elle n'était pas étonnée non plus.. Elle aimait bien Arystote mais il faut bien dire que le voir ridiculiser la Provence dans une cérémonie publique ainsi était bien dommage. Celle que Led appelait en privé le taureau de l'élevage de Salon de Provence et de Rians était dans tous ses états malgré son emprise sur elle-même, cela se voyait à certains gestes. Elle ne chercha même pas de savoir pourquoi c''était certainement pour une futilité ou personne n'y voyait malice sauf elle-même.

Bref ... il y avait aussi la jolie Diane toute ronde pour l'heure, ainsi que le "futur pape" Ludovi et sa Frimounette.

Hersende lui avait fait un cadeau qui l'avait émue : la choisir pour l'épée.

Elle s'approcha de l'endroit et après une génuflexion prit l'épée entre ses mains et se dirigea vers l'officiant, souriante et se baissant lui remit la lame servant à toutes les grandes cérémonies de Provence. Ludovi se tenait à côté d'Hersende et c'est donc devant les deux qu'elle se trouvait

Elle hésita un peu car elle avait envie de dire quelque chose mais cela ne se faisait pas mais passant par dessus les usages ..... elle ajouta mais sans aucune emphase et avec des mots sortant du coeur :


Te souviens-tu Marquise ?
Et toi aussi cher Cardinal
Quand cette épée préserva la Provence
D'un retour à la tyrannie impériale.
Mais aussi la préserva des brigands
Et gardera si Dieu veut, notre Liberté.

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Hersende
Hersende s'empara de l'épée et la brandit en disant :

Cette épée de sacre symbolise la force armée dont le souverain ne doit disposer qu'avec discernement.
La Provence étant terre pacifique, l'épée ne frappera, comme elle l'a déjà fait, qu'au service de la protection de la Provence, de son peuple et de l'Eglise aristotélicienne si ceux-ci sont menacés. Elle ne servira pas une cause injuste, ni la recherche d'une quelconque gloire personnelle.

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Antonnagisa
L'homme acquiesça en son for intérieur, il était tout à fait en accord avec cette dernière proposition. La cérémonie devenait plus palpitante. Il y avait du mouvement, des épées, et du drame. Il espérait écoutant ces propos que l'été soit néanmoins tranquille car il avait l'intention de se promener et d'écrire au calme dans l'arrière pays, sans fourbir ses armes. Une lettre lui avait proposé de voyager, il hésitait. Ne sachant quoi répondre en l'instant. Pour l'heur il désirait être tout à la cérémonie.


Le troubadour contemplait la robe de la marquise et égarait son oeil sur ses atours, sa compagne le rappelant à l'ordre , il rit intérieurement et haussa les épaules. Se moquant Gentiment, de lui même et de la moue de son effrontée préférée.

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Antonagisa de Sabran et Roccabruna señor de Monhargues y llorona del Lo Mas d'Asilh y Las Encantadas
petit fils d'Elzear de Sabran

Troubadour à la Confrérie_ Officier_de_la C.P.

Aymeric...
Aymeric aviat pris le temps de la réflexion pour savoir s'il devait assister au couronnement ou pas.
Bon certe il était un personnage public, donc il devait y aller, mais il savait aussi que certains iraient bien médire sur son dos en disant qu'il y était pour sa campagne électorale.
Qu'il en plaise à qui veut, il aimait les cérémonies en tout genre, donc c'est naturellement qu'il s'y présenta en tenue pour l'occasion.
Beaucoup de monde était présent, il slua les personnes qu'il connaissait par des petits signes de t^te.

Enfin il trouva une place ni trop loin mais pas non plus des plus près pour assister à l'office.
Sekuar
Sekuar n'était pas à l'aise dans les cérémonies mais il avait longtemps travaillé comme marchand ambulant pour Hersende. Il voulait voir son couronnement.

A l'entrée de la cathédrale, la Garde Marquisale vérifia qu'il n'avait pas d'armes et le laissa passer.
Il arrivait en retard. Il entra au moment où la Marquise levait son épée en faisant une promesse.
Frim
Il fallait supposer que c'était à son tour. Pour l'officiant, elle se demandait si il devait intervenir ou non après la remise de l'épée. Dans le doute et qu'elle se voyait mal lui demander, elle prit l'initiative. Le sceptre était posé sous ses yeux, et cela lui faisait un drôle d'effet de le voir, alors le remettre .... Elle finit par le prendre en main, y reconnaissant la valeur d'un pouvoir, qui, au fil des années, se transmettait, d'une personne à une autre. Et puis, à choisir la personne, il n'y avait qu'Hersende à plaindre après tout.

Elle s'avança devant la Marquise de Provence, inclina légèrement la tête et lui présenta le sceptre reposant sur ses paumes ouvertes.

Votre Majesté, voici le sceptre du Marquisat, symbole de votre pouvoir, mais surtout celui de votre devoir. Celui de garder et guider le Marquisat et l'ensemble des provençaux...

Elle laissa Hersende le prendre puis s'effaça.
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Hersende
Après qu'on lui ait accroché l'épée du sacre au côté, Hersende vit s'approcher Frim.

Quelle situation étrange! Un an plus tôt, c'est elle-même qui lui passait sur les épaules l'hermine du sacre.
Geste symbolique de la transmission du pouvoir, la remise du sceptre par l'ancienne Marquise à la nouvelle montrait la continuité du Marquisat.

Hersende espérait que ce n'était pas trop pénible pour Frim, après la cabale dont elle avait été la victime et les semaines de combat qu'elle avait menées pour passer outre. Hersende ne savait pas si la plaie était refermée... le visage que son amie gardait volontairement inexpressif semblait montrer le contraire. Hersende s'en voulut de lui avoir imposé cette épreuve et la regarda avec un petit sourire, espérant que son regard laisserait transparaître la chaleur de son amitié.


Je reçois de vos mains le symbole du pouvoir de commander le Marquisat pour son rayonnement, sa préservation et le bonheur de son peuple.

Elle saisit le sceptre qui était fort lourd, comme la charge dont elle était investie à ce moment.

Merci Frim, murmura-t-elle. Et pardon.

Son amie comprendrait ce qu'elle voulait dire, du moins elle l'espérait. L'amitié entre elles ne signifiait hélas pas forcément la compréhension! Deux caractères très différents, deux manières d'aborder les choses, de réagir, mais un lien fort... quoique houleux.
Elle ne sut pas ce qu'il en était : Frim s'était déjà effacée.

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Richelieu1
C'est alors que le Cardinal s'avançait - en temps que président de la Cour d'Appel - pour remettre la main de justice à sa souveraine. Il prononça alors ces mots :

Votre Majesté, le glaive de la justice n'a pas de fourreau* je vous remets donc la main que l'on dit de justice. Puissiez vous faire en sorte que celle ci soit rendue de la même façon, selon que vos sujets seront puissants ou misérables.




* Joseph de Maistre

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Tuatha
Oui elle était toujours là , malgré la longueur de la cérémonie , mais toutes les cérémonies de couronnement étaient identiques , il fallait juste prévoir de quoi s'occuper , une fiole d'alcool , quelques friandises et une légère aptitude à somnoler , c'était le tiercé gagnant .

Abreuvée , repue et reposée ,elle pouvait donc à nouveau émerger et admirer la Marquise avec le symbole du pouvoir Provençal , un beau sceptre , puis vint le tour du glaive .

Détournant son regard de la cérémonie , ses émeraudes firent le tour de l'assistance et vinrent se poser sur les retardataires qui essaient en vain de passer inaperçus , oui c'était raté car la rousse avait des yeux partout parfois .

Un léger sourire amusé , en regardant les deux hommes s'installer , avant de reprendre place dos contre le pilier , il fallait bien un point d'appui pour se reposer .

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Hersende
Hersende reçut la main de justice. Elle commençait à crouler sous le poids des attributs du pouvoir, d'or et d'ivoire massifs.

Ainsi c'était cela, l'objectif de cette cérémonie interminable... Lui faire comprendre ce qui pesait désormais comme responsabilité sur elle, les lui faire sentir physiquement autant que moralement.
Voir si elle tenait le choc peut-être? Une sorte d'épreuve? Le Marquis qui s'écroulait avant la fin de la cérémonie était disqualifié et passait son tour?
Elle gémit intérieurement en pensant à la couronne massive et à l'énorme manteau de sacre...

Je reçois de vos mains le symbole de mon devoir de garantir à chacun l'équité de la justice dans le Marquisat.
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