Eavan
Vingt-quatrième jour de voyage...
Comme d'accoutumée, la vicomtesse se réveilla tôt. Elle ne voulait rien manquer. Rien. Comment cette ville se réveillait elle ? Quel était son rythme ? Priaient ils comme les aristotéliciens en de nombreuses occasions tout le long du jour ? Des cloches résonnaient elles ? La Gaelig senivra de toutes ces découvertes...
Un peu plus à l'aise pour cheminer dans la ville, elle poursuivit seule son exploration. L'endroit n'était pas grand, mais lui semblait tout à la fois immense. Puis soudain l'esprit pratique frappa et comme investie d'une mission supérieure, Eavan se mit en quête d'une carte.
Bien sûr !
Il lui fallait une carte plus précise que ce qu'elle avait. Elle devait documenter chaque étape. Tout devait être noté. La Gaelig était certaine d'une chose : ses yeux et sa mémoire ne suffiraient pas à honorer toutes les nouveautés, les découvertes, la différence et l'intensité de ce qu'elle vivait là. Elle comprenait désormais cet amour que certains développaient pour le voyage, pour cet inconfort merveilleux que de ne plus avoir de repères...
Ce ne fut que dans la fin d'après midi que la vicomtesse revint de sa quête à l'auberge qui leur servait de "camp de base". Calée dans une besace, une carte de la région et de manière approximative : la localisation du Sanctuaire. Il semblait que c'était là une pâle copie de ce que les premiers aventuriers à fouler le sol alexandrin avaient pu trouver à la Grande Bibliothèque. Eavan, de fait, rayonnait. Une fatigue heureuse se posa sur elle et la Gaelig estima qu'il était venu le temps d'honorer quelques promesses.
C'est depuis la terrasse de l'établissement, à la vue magnifique, qu'armée de parchemin, d'encre, de plume et de ses souvenirs récents, Eavan se mit à rédiger plusieurs missives...
Comme d'accoutumée, la vicomtesse se réveilla tôt. Elle ne voulait rien manquer. Rien. Comment cette ville se réveillait elle ? Quel était son rythme ? Priaient ils comme les aristotéliciens en de nombreuses occasions tout le long du jour ? Des cloches résonnaient elles ? La Gaelig senivra de toutes ces découvertes...
Un peu plus à l'aise pour cheminer dans la ville, elle poursuivit seule son exploration. L'endroit n'était pas grand, mais lui semblait tout à la fois immense. Puis soudain l'esprit pratique frappa et comme investie d'une mission supérieure, Eavan se mit en quête d'une carte.
Bien sûr !
Il lui fallait une carte plus précise que ce qu'elle avait. Elle devait documenter chaque étape. Tout devait être noté. La Gaelig était certaine d'une chose : ses yeux et sa mémoire ne suffiraient pas à honorer toutes les nouveautés, les découvertes, la différence et l'intensité de ce qu'elle vivait là. Elle comprenait désormais cet amour que certains développaient pour le voyage, pour cet inconfort merveilleux que de ne plus avoir de repères...
Ce ne fut que dans la fin d'après midi que la vicomtesse revint de sa quête à l'auberge qui leur servait de "camp de base". Calée dans une besace, une carte de la région et de manière approximative : la localisation du Sanctuaire. Il semblait que c'était là une pâle copie de ce que les premiers aventuriers à fouler le sol alexandrin avaient pu trouver à la Grande Bibliothèque. Eavan, de fait, rayonnait. Une fatigue heureuse se posa sur elle et la Gaelig estima qu'il était venu le temps d'honorer quelques promesses.
C'est depuis la terrasse de l'établissement, à la vue magnifique, qu'armée de parchemin, d'encre, de plume et de ses souvenirs récents, Eavan se mit à rédiger plusieurs missives...
Eavan a écrit:
Candyce,
Nous y sommes.
Alexandrie.
Je crois que je ne réalise pas tout à fait. Et pourtant... C'est un vieux rêve que je réalise en découvrant ces ruelles, ces magnifiques édifices.. La coupole de la Grande Bibliothèque est grandiose. Je ne vais même pas commencer sur le Phare. Il domine la ville. Il est de nombreuses couleurs, de nombreux parfums... La musique est présente aussi. Le bruit. Mon dieu ce bruit. Le souk est si riche de vie. L'on dirait une ruche. Effervescente. Nos marchés semblent sages en comparaison. Ici existe un équilibre subtil entre ordre et chaos. De prime abord c'est le chaos, mais à mieux y regarder il y a un ordre, c'est certain.
L'on croise aussi d'autres voyageurs de loin. Mais je crois que nous sommes tous dans notre contemplation personnelle... C'est très étrange à décrire.
Nous avons fait halte pour la nuit dans une auberge. Les délices de leur cuisine sont bien différents des nôtres. Ici point de gibier mais la part belle est faite au miel. Le coucher de soleil... Du sable, des plantes comme on en voit pas dans notre pays. C'est si différent que l'on pourrait croire à un rêve. Il serait même tentant d'abandonner toute prudence. Heureusement mes compagnons et moi même avons quelques réflexes bien ancrés et nous veillons les uns sur les autres.
Ce soir, nous nous préparons pour une expédition à cheval le long de la côte pour rejoindre le sanctuaire. C'est à ce sanctuaire que se trouve une falaise. Nous verrons bien ce que nous ferons une fois là bas la concernant.
Nous y sommes.
Alexandrie.
Je crois que je ne réalise pas tout à fait. Et pourtant... C'est un vieux rêve que je réalise en découvrant ces ruelles, ces magnifiques édifices.. La coupole de la Grande Bibliothèque est grandiose. Je ne vais même pas commencer sur le Phare. Il domine la ville. Il est de nombreuses couleurs, de nombreux parfums... La musique est présente aussi. Le bruit. Mon dieu ce bruit. Le souk est si riche de vie. L'on dirait une ruche. Effervescente. Nos marchés semblent sages en comparaison. Ici existe un équilibre subtil entre ordre et chaos. De prime abord c'est le chaos, mais à mieux y regarder il y a un ordre, c'est certain.
L'on croise aussi d'autres voyageurs de loin. Mais je crois que nous sommes tous dans notre contemplation personnelle... C'est très étrange à décrire.
Nous avons fait halte pour la nuit dans une auberge. Les délices de leur cuisine sont bien différents des nôtres. Ici point de gibier mais la part belle est faite au miel. Le coucher de soleil... Du sable, des plantes comme on en voit pas dans notre pays. C'est si différent que l'on pourrait croire à un rêve. Il serait même tentant d'abandonner toute prudence. Heureusement mes compagnons et moi même avons quelques réflexes bien ancrés et nous veillons les uns sur les autres.
Ce soir, nous nous préparons pour une expédition à cheval le long de la côte pour rejoindre le sanctuaire. C'est à ce sanctuaire que se trouve une falaise. Nous verrons bien ce que nous ferons une fois là bas la concernant.
Eavan eut un petit sourire. Candyce semblait déjà au fait des rumeurs qui circulaient sur l'endroit à croire l'une de ses précédentes missives. La vicomtesse ferait elle le grand saut ? Qui sait...
Eavan a écrit:
Il nous faudra rentrer sur Alexandrie sans trop nous attarder et reprendre le bateau. Nous avons mis pas moins de 20 jours pour arriver jusque là. J'espère que le retour sera plus court. Heureusement, rien de fâcheux ne s'est produit. Nous n'aurons vu des navires que le long des côtes italiennes puis un navire tandis que nous allions entrer dans le port de la Cité du Désert. Pas de pirates donc. Pas de tempête non plus. Pourquoi c'est généralement la saison, il nous faudra être vigilants.
Je ne me serais pas ennuyée, malgré tout. C'est long certes mais pas ennuyant. Bon, je dois l'admettre, le fait que nous participions à la manoeuvre nous occupe beaucoup et nous emplit le corps d'une fatigue physique dont nous manquerions autrement. D'ailleurs mes blessures se remettent et je n'ai presque plus de traces du duel que j'ai mené avant d'embarquer.
Par ailleurs j'ai fais la connaissance d'un passager clandestin qui s'était réfugié dans ma cabine lors de notre escale génoise. Je pense qu'il espérait pouvoir se glisser dans ma couche et profiter de la chaleur de mon corps. Après des débuts difficiles, il aura finit par se laisser attraper et caresser. Il n'a certes pas que des qualités et a une tendance à mettre des poils partout mais au moins il sait se rendre utile et sait bien se servir de ses atouts. Il apprend encore à affiner ses talents mais le coup de patte est là. Seul problème, je n'ai toujours pas trouvé de nom adéquat pour ce chat.
Je ne me serais pas ennuyée, malgré tout. C'est long certes mais pas ennuyant. Bon, je dois l'admettre, le fait que nous participions à la manoeuvre nous occupe beaucoup et nous emplit le corps d'une fatigue physique dont nous manquerions autrement. D'ailleurs mes blessures se remettent et je n'ai presque plus de traces du duel que j'ai mené avant d'embarquer.
Par ailleurs j'ai fais la connaissance d'un passager clandestin qui s'était réfugié dans ma cabine lors de notre escale génoise. Je pense qu'il espérait pouvoir se glisser dans ma couche et profiter de la chaleur de mon corps. Après des débuts difficiles, il aura finit par se laisser attraper et caresser. Il n'a certes pas que des qualités et a une tendance à mettre des poils partout mais au moins il sait se rendre utile et sait bien se servir de ses atouts. Il apprend encore à affiner ses talents mais le coup de patte est là. Seul problème, je n'ai toujours pas trouvé de nom adéquat pour ce chat.
Léger sourire en écrivant ces lignes, volontairement un peu ambigüe. Que Candyce n'aille pas croire que la vicomtesse n'avait pas d'humour...
Le félin, d'ailleurs, la vicomtesse était retournée le chercher à bord dans la fin d'après midi. Lui ainsi qu'une copie de quelques notes que son cousin lui avait transmises après son retour d'Alexandrie, avant qu'il ne décède. Le chat était assez docile et semblait plus attaché à Eavan que curieux d'explorer cette ville bruyante. Tant mieux.
Mais cela ne réglait pas le problème de son nom.
La Gaelig était résolue : elle ne quitterait pas ce côté de la mer sans lui avoir donné de nom.
Eavan a écrit:
Concernant ce que votre missive m'apprend de nouveau...
Je suis contente que vous ayez emménagé en Arles. Contente et surprise aussi. Je pensais que vous prendriez davantage votre temps. Comment avez vous fait pour vos affaires ? Les avez vous prises avec vous lors de votre départ ou bien avez vous tout perdu ? Vous savez, c'eut été un plaisir que de vous accompagner jusque là bas pour vous aider à récupérer vos biens... Enfin, si vous êtes satisfaite de votre moulin arlésien, tant mieux. Et ainsi vous serez plus près s'il vous fallait me remettre en place, moi ou mes idées. Avec ou sans épée. Pour tout dire, je m'attendais presque à ce que vous suggériez le fouet que vous mentionniez juste avant. Avez vous peur de me heurter ?
Ainsi, vous avez rencontré ma nièce. Je crois que je maintiens une certaine distance car je sais justement la souffrance que c'est que d'être dans mes proches... Et elle, plus que tout autre, aura dû supporter mes moments de désespoir et de vide. Je n'aurais pas dû lui infliger cela mais c'était bien la seule personne que je tolérais, finalement. Je me sais fort injuste avec elle. Je l'aime comme une soeur, c'est certain. Je pense qu'elle me perçoit sans doute plus comme une mère et ce n'est pas étonnant. Je suis heureuse que vous vous entendiez bien.
Par contre... Qu'est ce que c'est que cette histoire de duel ? Adrian est un idiot. Sa mauvaise foi est légendaire mais il devrait apprendre à savoir quand et avec qui il peut la laisser s'exprimer. Dire ça face à ma nièce. J'ai été fiancée à Adrian... pour être franche et faire dans la confidence, nous nous sommes aimé, sincèrement et chastement puisque nous attendions le mariage pour nous abandonner l'un à l'autre. Et pourtant, il m'a laissé, peu avant le mariage. Simplement. Contrairement à la croyance populaire, j'ai un coeur. Et tendre qui plus est sous l'armure. En somme, je ne l'ai pas bien vécu. J'étais en Croisade, je souffrais déjà d'un incident lors d'une croisade précédente qui m'avait laissé dans le doute vis à vis de mes compagnons d'armes, j'envisageais de démissionner mais par honneur j'attendais la fin des combats pour ce faire. Ce fut une année noire. Il m'a laissé. J'ai perdu foy en mon rôle de membre des Saintes Armées. J'ai appris le décès de ma petite soeur. Ma jeune cousine fut emportée par une maladie alors qu'elle commençait à peine à devenir une jeune femme. Et moi, tout simplement, je me suis fânée. J'ai dépérit. Et Walriara est celle qui m'aura vu me laisser mourrir, ne plus vivre que pas pur automatisme... C'est pour cela que je dis qu'Adrian est un idiot. A quoi s'attendait il ? A ce qu'elle rit de bon coeur ? Je ne sais même pas si le fait qu'il ait décliné me réjouisse. Certainement pas pour la raison qu'il invoque en tout cas. Encore à fuir. Toujours. Nous sommes complices désormais lui et moi. De cette complicité qui est la marque d'une intimité passée. Mais il ne doit pas croire un seul instant que cette complicité s'étend à Wal. L'imbécile.
Finalement, ce qui m'inquiéte le plus c'est que je n'en ai entendu parlé que par vous... Que cela cache-t-il ?
Pour revenir à vous, je salue votre résolution. J'imagine qu'il n'est pas aisé de se refuser les attraits de la chair une fois que l'on a gouté à ses excès. Mais vous avez raison de faire cet effort. Vous ne devez pas vous sentir sale. Si l'on se sent sale, c'est qu'au fond de soi, le regret existe et le regret ce sont les cicatrices de l'âme. Une fois qu'on se l'est infligé il reste. Faites tout ce que vous pourrez pour ne plus vous sentir moins ou de moindre qualité que ce que vous n'êtes.
Vous et moi avons beaucoup en commun dans nos visions du monde, des choses et des principes. Vous m'admirez mais sachez que tout cela, c'était en vous. Je n'ai rien inventé de votre droiture, de la valeur que vous mettez dans la noblesse et son rôle. Tout cela, c'est vous.
Je sais qui je suis oui.
Parfois il est bon de se remettre en question pour avancer dans la bonne direction.
Ce voyage c'est aussi cela pour moi.
Nos échanges me permettent de mieux savoir ce que j'ai bien fais, ce que j'ai mal fais. Ce que je dois écouter avec ouverture et ce que je devrais rejeter en bloc. Je ne sais dans quel domaine l'investirai mon énergie à mon retour mais je sais déjà que je le ferai. Je ne baisserai pas les bras.
Je lutte contre Leviathan chaque jour. Comme vous contre Asmodée.
J'ai le sentiment qu'ensembles, en marchant proche l'une de l'autre, nous pouvons chacune avancer un peu plus vers celles que nous souhaitons être, au fond de nous. Avez vous cette sensation vous aussi ?
Je sens également que nous pourrions parler religion des heures durant. Nos perceptions, nos avis, nos expériences. Il y a matière. Et je ne suis pas aussi fermé au dialogue que je peux le paraitre. Beaucoup croient que simplement parce que j'ai été Vidame, cela me place à peu près au même niveau de rigidité qu'un inquisiteur. Si j'étais inquisiteur, je ne ferais pas long feu.. quel humour j'ai... car je passerais sans doute plus de temps à chercher les mauvais bergers qu'à traquer les moutons noirs... J'ai la profonde conviction que si l'Eglise s'investissait réellement à diffuser la foy et à s'assurer de sa droiture dans cette entreprise, il y aurait moins de problèmes. Tout cela au delà des différences d'opinion concernant le Dogme, son application et son sens.
Je termine en revenant sur mes préoccupations... Concernant mon amie, vous avez raison. C'est simplement que cela ne lui ressemblait pas. Et d'ailleurs elle m'a détrompée concernant ses intentions. Cela m'a rassuré. C'est une femme de médecine et non de jeux guerriers. Elle m'avait dit participer à une joute sur un coup de tête. Ce sport est vraiment dangereux pour qui ne s'entraine pas régulièrement... Et de la part de quelqu'un qui considère mes duels comme des caprices... Je ne voyais pas le sens.
Concernant l'autre. L'imbécile. Celui qui me demande de changer. Une précision : s'il fut un jour mon ami, il ne l'est plus et ce depuis plusieurs mois déjà. Bien avant ce courrier. Voilà c'était la seule précision que ces idioties méritaient. Il aura, je pense désormais, mon indifférence.
Prenez soin de vous.
Amitiés,
Eavan
Je suis contente que vous ayez emménagé en Arles. Contente et surprise aussi. Je pensais que vous prendriez davantage votre temps. Comment avez vous fait pour vos affaires ? Les avez vous prises avec vous lors de votre départ ou bien avez vous tout perdu ? Vous savez, c'eut été un plaisir que de vous accompagner jusque là bas pour vous aider à récupérer vos biens... Enfin, si vous êtes satisfaite de votre moulin arlésien, tant mieux. Et ainsi vous serez plus près s'il vous fallait me remettre en place, moi ou mes idées. Avec ou sans épée. Pour tout dire, je m'attendais presque à ce que vous suggériez le fouet que vous mentionniez juste avant. Avez vous peur de me heurter ?
Ainsi, vous avez rencontré ma nièce. Je crois que je maintiens une certaine distance car je sais justement la souffrance que c'est que d'être dans mes proches... Et elle, plus que tout autre, aura dû supporter mes moments de désespoir et de vide. Je n'aurais pas dû lui infliger cela mais c'était bien la seule personne que je tolérais, finalement. Je me sais fort injuste avec elle. Je l'aime comme une soeur, c'est certain. Je pense qu'elle me perçoit sans doute plus comme une mère et ce n'est pas étonnant. Je suis heureuse que vous vous entendiez bien.
Par contre... Qu'est ce que c'est que cette histoire de duel ? Adrian est un idiot. Sa mauvaise foi est légendaire mais il devrait apprendre à savoir quand et avec qui il peut la laisser s'exprimer. Dire ça face à ma nièce. J'ai été fiancée à Adrian... pour être franche et faire dans la confidence, nous nous sommes aimé, sincèrement et chastement puisque nous attendions le mariage pour nous abandonner l'un à l'autre. Et pourtant, il m'a laissé, peu avant le mariage. Simplement. Contrairement à la croyance populaire, j'ai un coeur. Et tendre qui plus est sous l'armure. En somme, je ne l'ai pas bien vécu. J'étais en Croisade, je souffrais déjà d'un incident lors d'une croisade précédente qui m'avait laissé dans le doute vis à vis de mes compagnons d'armes, j'envisageais de démissionner mais par honneur j'attendais la fin des combats pour ce faire. Ce fut une année noire. Il m'a laissé. J'ai perdu foy en mon rôle de membre des Saintes Armées. J'ai appris le décès de ma petite soeur. Ma jeune cousine fut emportée par une maladie alors qu'elle commençait à peine à devenir une jeune femme. Et moi, tout simplement, je me suis fânée. J'ai dépérit. Et Walriara est celle qui m'aura vu me laisser mourrir, ne plus vivre que pas pur automatisme... C'est pour cela que je dis qu'Adrian est un idiot. A quoi s'attendait il ? A ce qu'elle rit de bon coeur ? Je ne sais même pas si le fait qu'il ait décliné me réjouisse. Certainement pas pour la raison qu'il invoque en tout cas. Encore à fuir. Toujours. Nous sommes complices désormais lui et moi. De cette complicité qui est la marque d'une intimité passée. Mais il ne doit pas croire un seul instant que cette complicité s'étend à Wal. L'imbécile.
Finalement, ce qui m'inquiéte le plus c'est que je n'en ai entendu parlé que par vous... Que cela cache-t-il ?
Pour revenir à vous, je salue votre résolution. J'imagine qu'il n'est pas aisé de se refuser les attraits de la chair une fois que l'on a gouté à ses excès. Mais vous avez raison de faire cet effort. Vous ne devez pas vous sentir sale. Si l'on se sent sale, c'est qu'au fond de soi, le regret existe et le regret ce sont les cicatrices de l'âme. Une fois qu'on se l'est infligé il reste. Faites tout ce que vous pourrez pour ne plus vous sentir moins ou de moindre qualité que ce que vous n'êtes.
Vous et moi avons beaucoup en commun dans nos visions du monde, des choses et des principes. Vous m'admirez mais sachez que tout cela, c'était en vous. Je n'ai rien inventé de votre droiture, de la valeur que vous mettez dans la noblesse et son rôle. Tout cela, c'est vous.
Je sais qui je suis oui.
Parfois il est bon de se remettre en question pour avancer dans la bonne direction.
Ce voyage c'est aussi cela pour moi.
Nos échanges me permettent de mieux savoir ce que j'ai bien fais, ce que j'ai mal fais. Ce que je dois écouter avec ouverture et ce que je devrais rejeter en bloc. Je ne sais dans quel domaine l'investirai mon énergie à mon retour mais je sais déjà que je le ferai. Je ne baisserai pas les bras.
Je lutte contre Leviathan chaque jour. Comme vous contre Asmodée.
J'ai le sentiment qu'ensembles, en marchant proche l'une de l'autre, nous pouvons chacune avancer un peu plus vers celles que nous souhaitons être, au fond de nous. Avez vous cette sensation vous aussi ?
Je sens également que nous pourrions parler religion des heures durant. Nos perceptions, nos avis, nos expériences. Il y a matière. Et je ne suis pas aussi fermé au dialogue que je peux le paraitre. Beaucoup croient que simplement parce que j'ai été Vidame, cela me place à peu près au même niveau de rigidité qu'un inquisiteur. Si j'étais inquisiteur, je ne ferais pas long feu.. quel humour j'ai... car je passerais sans doute plus de temps à chercher les mauvais bergers qu'à traquer les moutons noirs... J'ai la profonde conviction que si l'Eglise s'investissait réellement à diffuser la foy et à s'assurer de sa droiture dans cette entreprise, il y aurait moins de problèmes. Tout cela au delà des différences d'opinion concernant le Dogme, son application et son sens.
Je termine en revenant sur mes préoccupations... Concernant mon amie, vous avez raison. C'est simplement que cela ne lui ressemblait pas. Et d'ailleurs elle m'a détrompée concernant ses intentions. Cela m'a rassuré. C'est une femme de médecine et non de jeux guerriers. Elle m'avait dit participer à une joute sur un coup de tête. Ce sport est vraiment dangereux pour qui ne s'entraine pas régulièrement... Et de la part de quelqu'un qui considère mes duels comme des caprices... Je ne voyais pas le sens.
Concernant l'autre. L'imbécile. Celui qui me demande de changer. Une précision : s'il fut un jour mon ami, il ne l'est plus et ce depuis plusieurs mois déjà. Bien avant ce courrier. Voilà c'était la seule précision que ces idioties méritaient. Il aura, je pense désormais, mon indifférence.
Prenez soin de vous.
Amitiés,
Eavan
Suivant...
Eavan a écrit:
Gwen,
Me pardonnerez vous si je vous avoue que je n'aurais su formellement me décider entre compatir et rire en vous lisant ? Sachez finalement que c'est le deux. C'est tout de même rocambolesque ce qui vous arrive.
D'abord je suis rassurée de savoir que vous n'avez pas à ce point le coeur brisé qu'il n'aura cessé de battre. Vous êtes plus solide que moi en la matière. Sous l'armure j'ai le coeur tendre. Voilà l'un de mes nombreux défauts.
Ensuite j'espère que vous êtes remise de votre maladie. Avez vous pu voir un médecin finalement ? Avez vous eu un remède ? Les crises peuvent revenir et il serait dommage que vous souffriez à nouveau 10 jours de plus.
Enfin, Genève donc ? S'il y fait trop froid, redescendez au sud. Ne vous refroidissez pas totalement. Vos ardeurs font parti de vos charmes. Au moins les paysages sont ils beau pas là bas. Cela fut toujours un réconfort lors de mes divers voyages non de plaisance chez les genevois.
De mon côté, nous y sommes. Enfin.
J'ai l'impression de marcher dans un rêve. Les sons, les couleurs, les parfums, les odeurs sont autant de merveilles que je découvre avec des yeux d'enfant. Tout est à la fois comme on me l'avait décrit et cent fois plus vivant, plus riche. Cette cité du désert comme l'appellent certains, est une ruche bourdonnant de vie. Ici, j'ai le sentiment d'être plus spectatrice qu'actrice. C'est une sensation étrange.
J'ai acheté la fameuse tenue que portent les femmes ici. C'est... Disons le ainsi : cela n'encombre pas énormément mes bagages. Ou encore : ce n'est pas à Genève en plein hiver que je vous conseillerai de l'essayer. Mais comme promis, je vous la ramène.
Les soucis provençaux m'ont poursuivis jusque sur les flots mais ils se sont évanouis lorsque nous croisions le phare d'Alexandrie. Ils sauront bien me retrouver à mon retour et devront patienter.
Prenez soin de vous Gwen.
A bientôt,
Eavan
Gwen,
Me pardonnerez vous si je vous avoue que je n'aurais su formellement me décider entre compatir et rire en vous lisant ? Sachez finalement que c'est le deux. C'est tout de même rocambolesque ce qui vous arrive.
D'abord je suis rassurée de savoir que vous n'avez pas à ce point le coeur brisé qu'il n'aura cessé de battre. Vous êtes plus solide que moi en la matière. Sous l'armure j'ai le coeur tendre. Voilà l'un de mes nombreux défauts.
Ensuite j'espère que vous êtes remise de votre maladie. Avez vous pu voir un médecin finalement ? Avez vous eu un remède ? Les crises peuvent revenir et il serait dommage que vous souffriez à nouveau 10 jours de plus.
Enfin, Genève donc ? S'il y fait trop froid, redescendez au sud. Ne vous refroidissez pas totalement. Vos ardeurs font parti de vos charmes. Au moins les paysages sont ils beau pas là bas. Cela fut toujours un réconfort lors de mes divers voyages non de plaisance chez les genevois.
De mon côté, nous y sommes. Enfin.
J'ai l'impression de marcher dans un rêve. Les sons, les couleurs, les parfums, les odeurs sont autant de merveilles que je découvre avec des yeux d'enfant. Tout est à la fois comme on me l'avait décrit et cent fois plus vivant, plus riche. Cette cité du désert comme l'appellent certains, est une ruche bourdonnant de vie. Ici, j'ai le sentiment d'être plus spectatrice qu'actrice. C'est une sensation étrange.
J'ai acheté la fameuse tenue que portent les femmes ici. C'est... Disons le ainsi : cela n'encombre pas énormément mes bagages. Ou encore : ce n'est pas à Genève en plein hiver que je vous conseillerai de l'essayer. Mais comme promis, je vous la ramène.
Les soucis provençaux m'ont poursuivis jusque sur les flots mais ils se sont évanouis lorsque nous croisions le phare d'Alexandrie. Ils sauront bien me retrouver à mon retour et devront patienter.
Prenez soin de vous Gwen.
A bientôt,
Eavan
Un regard vers l'étoffe colorée avec un sourire amusé.
Gwen avait gardé le contact elle aussi. Une femme de caractère, ça, c'était certain. Elle espérait que son voyage s'apaise un peu. La surprise dans la vie avait ses bons côtés mais trop d'imprévus pouvaient devenir lassants.
Nouveau parchemin.
Nouveau destinataire.
Même auteur.
Eavan a écrit:
Bonjorn Selena,
Ou comme on dit ici : Salem aleikoum.
Ca y est. Nous y sommes. Après 20 jours de mer : Alexandrie.
C'est un véritable plaisir pour les sens. Tous. Et pour le coeur une sasieté. Et pour l'âme un apaisement.
Que dire de plus ?
Sachez que j'ai admiré, et j'admire toujours, la dignité dont vous avez fait preuve lors de cette discussion au sein de l'OCP, et en public aussi, bien évidemment. Je pense que vous et moi partageons au moins le fait que l'honneur est une valeur respectable et que la loyauté est sacrée. Je crois que nous partageons plus, bien sur, mais de ces deux points je suis certaine. Aussi, sachez que je sais de première main à quel point les provocations des Villaréal peuvent être blessantes, venimeuses... Ce que je voulais surtout vous dire, avec tout cela, c'est que j'admire votre retenue et perçoit sa difficulté.
Qu'en est il de votre voyage ? Enfin partie ? Pas encore ?
Je ne me rappelle plus ce que vous m'aviez dit de votre trajet mais sur terre ou en mer, soyez prudente. Je sais que vous et les vôtres savez vous défendre mais tout de même. Gageons que vous n'ayez pas à trop le démontrer.
Sincèrement,
Eavan Gaelig
Bonjorn Selena,
Ou comme on dit ici : Salem aleikoum.
Ca y est. Nous y sommes. Après 20 jours de mer : Alexandrie.
C'est un véritable plaisir pour les sens. Tous. Et pour le coeur une sasieté. Et pour l'âme un apaisement.
Que dire de plus ?
Sachez que j'ai admiré, et j'admire toujours, la dignité dont vous avez fait preuve lors de cette discussion au sein de l'OCP, et en public aussi, bien évidemment. Je pense que vous et moi partageons au moins le fait que l'honneur est une valeur respectable et que la loyauté est sacrée. Je crois que nous partageons plus, bien sur, mais de ces deux points je suis certaine. Aussi, sachez que je sais de première main à quel point les provocations des Villaréal peuvent être blessantes, venimeuses... Ce que je voulais surtout vous dire, avec tout cela, c'est que j'admire votre retenue et perçoit sa difficulté.
Qu'en est il de votre voyage ? Enfin partie ? Pas encore ?
Je ne me rappelle plus ce que vous m'aviez dit de votre trajet mais sur terre ou en mer, soyez prudente. Je sais que vous et les vôtres savez vous défendre mais tout de même. Gageons que vous n'ayez pas à trop le démontrer.
Sincèrement,
Eavan Gaelig
La vicomtesse eut une petite grimace. Elle était sure et certaine d'avoir écorché les salutations d'usage en arabe. Non pas qu'on les lui ai jamais écrites... D'ailleurs elle eut été bien incapable de le lire... Bref... L'idée et l'intention étaient là. La réalisation laissait sans doute à désirer.
Le message suivant serait bref et efficace. Concis.
Eavan a écrit:
Suzanne,
La patience aura payé !
Vingt jours.
Mais ce matin nous avons enfin croisé le phare. Le fameux phare.
Tout de même cette cité est magnifique. Tout est si différent. C'est vraiment dépaysant. Je regrette seulement de n'avoir pas terminé l'apprentissage de l'arabe avant d'entamer ce voyage. J'aurais pris plaisir à échanger avec les locaux sur leurs us et coutumes.
Voilà donc au moins notre voyage aller se sera fait sans pirates ni grosse frayeur.
Cette missive sera brève. Je voulais juste vous donner quelques nouvelles.
J'espère que vous allez bien.
Prenez soin de vous.
Eavan
La patience aura payé !
Vingt jours.
Mais ce matin nous avons enfin croisé le phare. Le fameux phare.
Tout de même cette cité est magnifique. Tout est si différent. C'est vraiment dépaysant. Je regrette seulement de n'avoir pas terminé l'apprentissage de l'arabe avant d'entamer ce voyage. J'aurais pris plaisir à échanger avec les locaux sur leurs us et coutumes.
Voilà donc au moins notre voyage aller se sera fait sans pirates ni grosse frayeur.
Cette missive sera brève. Je voulais juste vous donner quelques nouvelles.
J'espère que vous allez bien.
Prenez soin de vous.
Eavan
Elle espérait que la capitaine à l'oeil noir et bras cassé se rétablissait au mieux, sans trop chercher à faire de folies. De ce qu'elle avait sentit à son contact, c'était une femme indépendante. Forte. Déterminée. Elle espérait donc qu'elle soit plus déterminée à laisser son bras guérir qu'à vouloir repartir...
Mais les marins, par définition, ne restent jamais longtemps dans les ports...
Eavan a écrit:
Chère Kyra,
J'espère que ma lettre vous trouvera en pleine forme.
Avez vous reçu mon présent pour votre seizième anniversaire ? Je ne pouvais être là mais espérais atténuer la déception de mon absence. Et m'assurer aussi que vous ne prendriez pas froid cet hiver.
De mon coté, je vous écris depuis un petit débit de boisson, à Alexandrie. L'ombre du gigantesque phare domine la cité. Le souk est comme une fourmillière. Les étals sont les uns sur les autres, de toutes les couleurs. Il est des caravanes de voyageurs venus du désert. Ce sont des marchands qui viennent d'ailleurs pour vendre ici des produits divers et variés. Ils se déplacent sur des dromadaires. Ces animaux sont bien plus grands que nos chevaux, plus élancés. La tête est plus ramassée, les yeux énormes. Et sur leur dos, une bosse. De bien étranges créatures mais semblent ils tout à fait adaptées au sable et aux rigueurs du désert.
La Grande Bibliothèque est un autre édifice merveilleux. Sa coupole brillent de mille feux sous le soleil. Je n'ose croire qu'elle soit recouverte d'or mais tout de même... ce ne serait pas impossible.
Les paysages... Comment décrire tout cela. La mer azur, la terre jaune, orange et parsemée de verdure. A l'est c'est un peu plus vert. Il semble qu'il y ait un fleuve qui irrigue toute cette zone. Cela explique sa richesse. Sa beauté. Son abondance. Je crois en tout cas n'avoir pas assez de mots pour décrire les nuances d'orange et de jaune de ces sables et rocs...
Je suis pareille à une enfant.
Je vous souhaite d'un jour pouvoir contempler ces splendeurs ni différentes des nôtres.
Donnez moi de vos nouvelles.
Prenez soin de vous.
Sincèrement,
Eavan Gaelig
J'espère que ma lettre vous trouvera en pleine forme.
Avez vous reçu mon présent pour votre seizième anniversaire ? Je ne pouvais être là mais espérais atténuer la déception de mon absence. Et m'assurer aussi que vous ne prendriez pas froid cet hiver.
De mon coté, je vous écris depuis un petit débit de boisson, à Alexandrie. L'ombre du gigantesque phare domine la cité. Le souk est comme une fourmillière. Les étals sont les uns sur les autres, de toutes les couleurs. Il est des caravanes de voyageurs venus du désert. Ce sont des marchands qui viennent d'ailleurs pour vendre ici des produits divers et variés. Ils se déplacent sur des dromadaires. Ces animaux sont bien plus grands que nos chevaux, plus élancés. La tête est plus ramassée, les yeux énormes. Et sur leur dos, une bosse. De bien étranges créatures mais semblent ils tout à fait adaptées au sable et aux rigueurs du désert.
La Grande Bibliothèque est un autre édifice merveilleux. Sa coupole brillent de mille feux sous le soleil. Je n'ose croire qu'elle soit recouverte d'or mais tout de même... ce ne serait pas impossible.
Les paysages... Comment décrire tout cela. La mer azur, la terre jaune, orange et parsemée de verdure. A l'est c'est un peu plus vert. Il semble qu'il y ait un fleuve qui irrigue toute cette zone. Cela explique sa richesse. Sa beauté. Son abondance. Je crois en tout cas n'avoir pas assez de mots pour décrire les nuances d'orange et de jaune de ces sables et rocs...
Je suis pareille à une enfant.
Je vous souhaite d'un jour pouvoir contempler ces splendeurs ni différentes des nôtres.
Donnez moi de vos nouvelles.
Prenez soin de vous.
Sincèrement,
Eavan Gaelig
Cette missive là... C'était un peu la douceur dans ce monde brute, de brutes. Kyra était une jeune fille fraîche. Si elle avait été plus égoiste, la vicomtesse aurait insisté pour l'emmener avec eux. La prendre sous son aile... Mais la Gaelig tendait à respecter la liberté de chacun et se contentait donc de penser à tout ce qu'elles auraient à se raconter lors de leurs retrouvailles, en plus des leçons d'épée qu'elle avait promis.
Eavan a écrit:
Arwel,
J'espère que cette missive ne vous trouvera pas à Montbrisson. Vous y auriez prit racine autrement.
Je tiens à vous rassurer tout à fait concernant mon état physique. J'ai tout à fait récupéré. Si vous êtes d'humeur pour une revanche à mon retour, alors ce sera avec plaisir. Qui suis je pour refuser ?
Concernant ce que vous raconte Adrian, vous le connaissez je crois, ne croyez pas tout ce qu'il vous racontera. J'apprends de surcroit qu'il n'est pas toujours très flatteur en la matière. Ainsi donc, prudence. Nous aurons bien l'occasion de faire connaissance de nous mêmes lorsque je reviendrai.
Pour ma part, je vous écris de notre destination. Ca y est. Nous pouvons abreuver nos sens de ces terres si différentes, de ces us et coutumes si distincts des nôtres. C'est dépaysant et tout àla fois merveilleux. J'attendais depuis tant d'années cela.
Le voyage aura valut la peine et pas de demi tour de dernière minute cette fois ci.
Que le Très Haut veille sur vous,
Eavan Gaelig
Arwel,
J'espère que cette missive ne vous trouvera pas à Montbrisson. Vous y auriez prit racine autrement.
Je tiens à vous rassurer tout à fait concernant mon état physique. J'ai tout à fait récupéré. Si vous êtes d'humeur pour une revanche à mon retour, alors ce sera avec plaisir. Qui suis je pour refuser ?
Concernant ce que vous raconte Adrian, vous le connaissez je crois, ne croyez pas tout ce qu'il vous racontera. J'apprends de surcroit qu'il n'est pas toujours très flatteur en la matière. Ainsi donc, prudence. Nous aurons bien l'occasion de faire connaissance de nous mêmes lorsque je reviendrai.
Pour ma part, je vous écris de notre destination. Ca y est. Nous pouvons abreuver nos sens de ces terres si différentes, de ces us et coutumes si distincts des nôtres. C'est dépaysant et tout àla fois merveilleux. J'attendais depuis tant d'années cela.
Le voyage aura valut la peine et pas de demi tour de dernière minute cette fois ci.
Que le Très Haut veille sur vous,
Eavan Gaelig
L'espace d'un instant, la Gaelig suspendit sa plume. Devait elle interroger Arwel à propos de cette histoire de duel d'avec sa nièce ? Pour sûr, la Bienveillante saurait ce qui se trame en Arles... Eavan secoua la tête et repoussa l'idée. Si elle devait en entendre parler c'était par les deux intéressés... Et gare à eux si elle n'avait pas de précision d'ici son retour en Arles.
Enfin il resta une personne à qui elle devait une réponse un peu plus digne que la dernière qu'elle avait faite.
Diane a écrit:
A toi, Diane,
Des couleurs qui m'étaient jusque là inconnues
Emplissent mes yeux de nuances orangées
Que pas même dans mes rêves je ne m'étais figurées
Ainsi le sable doré semble dire "bienvenue".
Les flots aujourd'hui ne sont que vague rumeur
La vie qui dans les rues foisonne, bruyante
Animaux, Hommes et musiques entrainantes
Tout se mêle ici en cacophonie majeure.
Les senteurs épicées et musquées abondent
La narine océane redécouvre la terre
Inspire à pleins poumons les délicieux éthers
Senivre sans fin des parfums qui vagabondent
Que serait tout cela sans les riches saveurs !
Les dattes luisantes fondent sans pareille
Aux papilles avides comme autant d'abeilles
Le miel d'ici a un bouquet d'ailleurs.
Les tissus variés glissent entre mes doigts
Comme ces grains qui forment des montagnes
Des textures loin de nos rudes campagnes
Sous les yeux des locaux amusés mais courtois.
Mon coeur s'est rangé au rythme de la cité
Bien plus serein que ce qu'il ne fut au départ
Et je sens là que ce n'était pas dû au hasard
Bercée par cette ville et son intensité.
En passant près du grand phare je l'ai sentit
Leviathan, mon péché, ma Colère, m'a quitté
Comme une pénitence qui serait acquittée
Je vais l'âme en paix grâce à Alexandrie
Eavan
Des couleurs qui m'étaient jusque là inconnues
Emplissent mes yeux de nuances orangées
Que pas même dans mes rêves je ne m'étais figurées
Ainsi le sable doré semble dire "bienvenue".
Les flots aujourd'hui ne sont que vague rumeur
La vie qui dans les rues foisonne, bruyante
Animaux, Hommes et musiques entrainantes
Tout se mêle ici en cacophonie majeure.
Les senteurs épicées et musquées abondent
La narine océane redécouvre la terre
Inspire à pleins poumons les délicieux éthers
Senivre sans fin des parfums qui vagabondent
Que serait tout cela sans les riches saveurs !
Les dattes luisantes fondent sans pareille
Aux papilles avides comme autant d'abeilles
Le miel d'ici a un bouquet d'ailleurs.
Les tissus variés glissent entre mes doigts
Comme ces grains qui forment des montagnes
Des textures loin de nos rudes campagnes
Sous les yeux des locaux amusés mais courtois.
Mon coeur s'est rangé au rythme de la cité
Bien plus serein que ce qu'il ne fut au départ
Et je sens là que ce n'était pas dû au hasard
Bercée par cette ville et son intensité.
En passant près du grand phare je l'ai sentit
Leviathan, mon péché, ma Colère, m'a quitté
Comme une pénitence qui serait acquittée
Je vais l'âme en paix grâce à Alexandrie
Eavan
C'était là la dernière production de la journée. Eavan se sentait vidée. Nul doute que Diane saurait apprécier l'effort. La Gaelig eut un petit sourire satisfait. Tout fut scellé puis confié à un coursier.
De retour dans sa chambre d'auberge, étouffant baillement sur baillement, la Gaelig se plongea dans la relecture de ses notes, sa carte fraichement acquise sous les yeux et une boule de poils couchée sur elle comme bouillotte.
Autant dire qu'elle ne vit même pas arriver le sommeil...
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