Arystote
Trente septième jour de voyage
Arystote avait ouvert les yeux depuis près d'une heure quand il se leva enfin. Il était resté couché mais éveillé sans pouvoir sortir de son couchage l'esprit déjà trop occupé, dès les premières seconde, à réfléchir sur les évènements de la veille. Il était convaincu d'être mort sans toutefois s'en souvenir. On ne sort pas indemne d'une chute de plusieurs pieds... Pour autant il ne pouvait nier être en vie. Enfin il lui semblait... Était-il vivant ou mort ? La mort expliquerait qu'il se sente si apaisé. Peut-on être soucieux dans la mort ? Pourtant il sentait aussi une douleur lancinante se propageait dans chacun de ses muscles. Peut-on souffrir dans la mort ? Il lui semblait que non. Il en conclue donc qu'il était en vie.
- Je souffre donc je suis !, se dit-il avant d'être de nouveau assailli d'un doute.
S'il était en vie alors d'où venait cette apaisement ? Car Arystote se sentait heureux. Il connaissait la réponse bien entendu et elle avait un doux visage. Son premier sourire de la journée s'imposa avec le souvenir d'Eavan contre lui. Et son coeur se mit à battre un peu plus vite dans sa poitrine tel un jeune tambour avant la bataille.
Il finit par se lever lorsque ses pensées furent chasser par les gémissements de Platon qui n'aspirait qu'à sortir de la tente. Aussi, le Comte vint détacher les noeuds de l'entrée et, accompagnant son chien, il vint profiter de l'air chaud qui les entourait. Sa promenade matinale fut accompagner de plusieurs grimaces de douleurs, il avait vraiment mal dans tout son corps.
Il mangea peu et dormit beaucoup ce jour-là. Il avait évalué qu'il leur faudrait encore une journée pour se remettre et repartir mais en croisant Guilhem qui visiblement avait choisi ce jour pour sauter du promontoire, il comprit qu'il leur en faudrait trois. Il partit se coucher assez tôt ce soir-là ne croisant Eavan que peu Eavan qui semblait décider à reprendre ses échanges épistolaire. Il faudrait qu'il écrive lui aussi. Depuis qu'il avait quitté Provence seul Michel et le Maître d'Armes avaient reçu une missive de lui et seulement parce que ça lui permettait de s'éloigner encore plus des affaires de la Provence.
Trente huitième jour de voyage
Dès qu'il s'était levé, il avait senti que les mouvements de son corps étaient moins douloureux. Il ressentait la douleur de celui qui a fait trop d'efforts physique mais rien qui ne ressemblait aux douleurs que l'on doit éprouver lorsqu'on a échappé à la mort. Contrairement à Eavan, il n'y vit pas la grâce du Très Haut mais une résistance de lui-même. Son voyage lui avait permis de s'éloigner du péché de colère mais il lui restait encore des efforts à faire du côté de l'orgueil.
Il vint rejoindre Guilhem dans sa tente une partie de la journée. Celui devait être dans le même état que lui la veille et Arystote lui proposa une partie d'échec pour faire passer le temps. Il gagna une partie, Guilhem deux. Le Comte de Cassis demanda à prendre sa revanche plus tard durant leur voyage.
Le soir venu, il retrouva Eavan au feu de camp. Ils discutèrent longuement tous les deux ce qui permit de rassurer le Champlecy qui avait craint que le changement dans la nature de leur relation n'impacte ce qu'il avait le plus chérit dans leur amitié : cette façon qu'ils avaient de pouvoir discuter pendant des heures de tout et de rien sans jamais s'ennuyer.
Il apprit en passant que son chien n'était pas fou contrairement à ce qu'il commençait à croire. Ainsi donc Platon en avait après un chat tout juste nommé Guizè.
Trente neuvième jour de voyage
Ils semblaient tous rétablis de leurs sauts respectifs et Arystote informa le guide de leur départ imminent. Il en profita aussi pour écrire au capitaine du Tamerlan resté à quai pour lui indiquer leur date approximative dembarquement.
Ayant cherché Eavan sans la trouver il vint s'asseoir près du Comte de Lantosque et tous deux évoquèrent le baptême à venir de Camille, la fille de Franciszek. Arystote devant devenir son parrain ils souhaitaient profiter de la cérémonie pour signer un traité d'alliance entre le Comté de Lantosque et celui de Cassis. Arystote ne souhaitait pas signer pour Carpentras car il avait toujours la ferme intention de se débarrasser de son vicomté qu'il n'arrivait pas à gérer.
Certes sa suzeraine ayant qualifié sa demande d'échange de "convenance personnelle" et ayant exigé qu'il soumette sa demande à l'ADN il lui fallait trouver autre chose. Il était hors de question qu'il se soumette à des conditions que ses pairs n'avaient pas eu lors de leurs propres demandes. Cela serait jouer le jeu de l'iniquité de la Marquise de Provence et il ne pouvait soutenir cette injustice.
Il avait bien une idée mais... qu'exigerait Hersende qui semblait le traiter différemment et bien plus injustement que ses autres vassaux ? Il avait bien le temps d'y réfléchir encore.
L'heure du départ arrivait et tous se réunissaient. Eavan était visiblement retournée au sommet du Sanctuaire voir le paysage une dernière fois. Il regretta de ne pas en avoir fait autant mais bénissait le ciel de ne pas avoir su qu'elle était là-haut. Sans quoi il aurait été persuadé qu'elle avait voulu sauter de nouveau et se serait précipité vers elle. Il sourit en s'imaginant arriver face à elle, pour rien, essoufflé et paniqué ; avant de se concentrer sur le dromadaire sur lequel il devait se hisser.
La tentative se solda par une réussite et, fier de lui, il toisa son cousin qui semblait avoir plus de peine et maugréait entre ses dents. Ce n'est qu'après que tous soient sur leurs montures et que les moqueries cessèrent qu'ils reprirent la route vers Alexandrie.
Le Champlecy regarda derrière lui une dernière fois. C'est ici que toute sa vie avait changé, il en était convaincu. Il ressenti un pincement dans son cur. Certes il allait mieux, il allait même bien et pourtant il ne se sentait toujours pas près à retourner en Provence. C'était le premier jour de leur voyage retour et au fond de lui, il priait pour que celui-ci s'éternise.
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Arystote avait ouvert les yeux depuis près d'une heure quand il se leva enfin. Il était resté couché mais éveillé sans pouvoir sortir de son couchage l'esprit déjà trop occupé, dès les premières seconde, à réfléchir sur les évènements de la veille. Il était convaincu d'être mort sans toutefois s'en souvenir. On ne sort pas indemne d'une chute de plusieurs pieds... Pour autant il ne pouvait nier être en vie. Enfin il lui semblait... Était-il vivant ou mort ? La mort expliquerait qu'il se sente si apaisé. Peut-on être soucieux dans la mort ? Pourtant il sentait aussi une douleur lancinante se propageait dans chacun de ses muscles. Peut-on souffrir dans la mort ? Il lui semblait que non. Il en conclue donc qu'il était en vie.
- Je souffre donc je suis !, se dit-il avant d'être de nouveau assailli d'un doute.
S'il était en vie alors d'où venait cette apaisement ? Car Arystote se sentait heureux. Il connaissait la réponse bien entendu et elle avait un doux visage. Son premier sourire de la journée s'imposa avec le souvenir d'Eavan contre lui. Et son coeur se mit à battre un peu plus vite dans sa poitrine tel un jeune tambour avant la bataille.
Il finit par se lever lorsque ses pensées furent chasser par les gémissements de Platon qui n'aspirait qu'à sortir de la tente. Aussi, le Comte vint détacher les noeuds de l'entrée et, accompagnant son chien, il vint profiter de l'air chaud qui les entourait. Sa promenade matinale fut accompagner de plusieurs grimaces de douleurs, il avait vraiment mal dans tout son corps.
Il mangea peu et dormit beaucoup ce jour-là. Il avait évalué qu'il leur faudrait encore une journée pour se remettre et repartir mais en croisant Guilhem qui visiblement avait choisi ce jour pour sauter du promontoire, il comprit qu'il leur en faudrait trois. Il partit se coucher assez tôt ce soir-là ne croisant Eavan que peu Eavan qui semblait décider à reprendre ses échanges épistolaire. Il faudrait qu'il écrive lui aussi. Depuis qu'il avait quitté Provence seul Michel et le Maître d'Armes avaient reçu une missive de lui et seulement parce que ça lui permettait de s'éloigner encore plus des affaires de la Provence.
Trente huitième jour de voyage
Dès qu'il s'était levé, il avait senti que les mouvements de son corps étaient moins douloureux. Il ressentait la douleur de celui qui a fait trop d'efforts physique mais rien qui ne ressemblait aux douleurs que l'on doit éprouver lorsqu'on a échappé à la mort. Contrairement à Eavan, il n'y vit pas la grâce du Très Haut mais une résistance de lui-même. Son voyage lui avait permis de s'éloigner du péché de colère mais il lui restait encore des efforts à faire du côté de l'orgueil.
Il vint rejoindre Guilhem dans sa tente une partie de la journée. Celui devait être dans le même état que lui la veille et Arystote lui proposa une partie d'échec pour faire passer le temps. Il gagna une partie, Guilhem deux. Le Comte de Cassis demanda à prendre sa revanche plus tard durant leur voyage.
Le soir venu, il retrouva Eavan au feu de camp. Ils discutèrent longuement tous les deux ce qui permit de rassurer le Champlecy qui avait craint que le changement dans la nature de leur relation n'impacte ce qu'il avait le plus chérit dans leur amitié : cette façon qu'ils avaient de pouvoir discuter pendant des heures de tout et de rien sans jamais s'ennuyer.
Il apprit en passant que son chien n'était pas fou contrairement à ce qu'il commençait à croire. Ainsi donc Platon en avait après un chat tout juste nommé Guizè.
Trente neuvième jour de voyage
Ils semblaient tous rétablis de leurs sauts respectifs et Arystote informa le guide de leur départ imminent. Il en profita aussi pour écrire au capitaine du Tamerlan resté à quai pour lui indiquer leur date approximative dembarquement.
Ayant cherché Eavan sans la trouver il vint s'asseoir près du Comte de Lantosque et tous deux évoquèrent le baptême à venir de Camille, la fille de Franciszek. Arystote devant devenir son parrain ils souhaitaient profiter de la cérémonie pour signer un traité d'alliance entre le Comté de Lantosque et celui de Cassis. Arystote ne souhaitait pas signer pour Carpentras car il avait toujours la ferme intention de se débarrasser de son vicomté qu'il n'arrivait pas à gérer.
Certes sa suzeraine ayant qualifié sa demande d'échange de "convenance personnelle" et ayant exigé qu'il soumette sa demande à l'ADN il lui fallait trouver autre chose. Il était hors de question qu'il se soumette à des conditions que ses pairs n'avaient pas eu lors de leurs propres demandes. Cela serait jouer le jeu de l'iniquité de la Marquise de Provence et il ne pouvait soutenir cette injustice.
Il avait bien une idée mais... qu'exigerait Hersende qui semblait le traiter différemment et bien plus injustement que ses autres vassaux ? Il avait bien le temps d'y réfléchir encore.
L'heure du départ arrivait et tous se réunissaient. Eavan était visiblement retournée au sommet du Sanctuaire voir le paysage une dernière fois. Il regretta de ne pas en avoir fait autant mais bénissait le ciel de ne pas avoir su qu'elle était là-haut. Sans quoi il aurait été persuadé qu'elle avait voulu sauter de nouveau et se serait précipité vers elle. Il sourit en s'imaginant arriver face à elle, pour rien, essoufflé et paniqué ; avant de se concentrer sur le dromadaire sur lequel il devait se hisser.
La tentative se solda par une réussite et, fier de lui, il toisa son cousin qui semblait avoir plus de peine et maugréait entre ses dents. Ce n'est qu'après que tous soient sur leurs montures et que les moqueries cessèrent qu'ils reprirent la route vers Alexandrie.
Le Champlecy regarda derrière lui une dernière fois. C'est ici que toute sa vie avait changé, il en était convaincu. Il ressenti un pincement dans son cur. Certes il allait mieux, il allait même bien et pourtant il ne se sentait toujours pas près à retourner en Provence. C'était le premier jour de leur voyage retour et au fond de lui, il priait pour que celui-ci s'éternise.
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