Eavan
Soixante-quatorzième jour de voyage...
Ce qui était sûr, c'est qu'Eavan avait rarement eu une activité épistolaire aussi soutenue. Les courriers semblaient arriver et partir à flux tendu et c'était sans compter les rapports de ses intendants... La progression, elle, était toujours lente. Ou plutôt loin de la ligne droite. La navigation en mer de Thrace ressemblait à une épreuve d'esquive. De celles pratiquées parfois à cheval pour tester l'adresse et la dextérité des cavaliers devant contourner des obstacles le plus rapidement possible... A défaut de cheval, c'était avec un navire et en lieu d'obstacles artificiels, il fallait voir les îles grecques.
Leur nombre était impressionnant.
Comme chaque matin, la vicomtesse prit connaissance de ses courriers, commençant par celui de Candyce.
Ce qui était sûr, c'est qu'Eavan avait rarement eu une activité épistolaire aussi soutenue. Les courriers semblaient arriver et partir à flux tendu et c'était sans compter les rapports de ses intendants... La progression, elle, était toujours lente. Ou plutôt loin de la ligne droite. La navigation en mer de Thrace ressemblait à une épreuve d'esquive. De celles pratiquées parfois à cheval pour tester l'adresse et la dextérité des cavaliers devant contourner des obstacles le plus rapidement possible... A défaut de cheval, c'était avec un navire et en lieu d'obstacles artificiels, il fallait voir les îles grecques.
Leur nombre était impressionnant.
Comme chaque matin, la vicomtesse prit connaissance de ses courriers, commençant par celui de Candyce.
Candyce a écrit:
Eavan,
Rien à pardonner vous plaisantez ?
Je prends tous vos mots, je suis aussi là pour cela. J'aime pouvoir, si je le peux, vous aider à canaliser votre colère.
Je veille sur elle oui. Je vais l'accompagner à Aix à la fin de son mandat de maire, dans une dizaine de jours environ.
Vous pouvez tout me dire. Concernant Sabdel, je lui ai mentionné par courrier de ne plus laisser l'amour ou la passion altérer son jugement, sans dire le pourquoi du comment. Nous verrons si elle en parle. Depuis quelques jours, on ne fait que se louper en taverne.
Appelez-moi comme vous voulez, je vous le répète, et puis plusieurs personnes connues m'appellent toujours Candyce.
Concernant la Noblesse, je partage totalement votre vision. Mais je voulais dire me concernant que je ne me sentais pas digne d'une quelconque noblesse. Je n'ai encore rien fait qui soit digne de quelque reconnaissance que ce soit. Service dans mon cas, est un service dans l'ombre, un service sans rien en retour, sans récompense. Je ne mérite rien, rien du tout.
Votre soutien m'est précieux. Je ferai tout pour être digne de votre confiance et de votre amitié, ma chère presque sur. En ce qui concerne mon péché mignon de luxure, c'est grâce à vous que je ne m'y suis plus vautrée depuis ma dernière lettre, alors que j'aurai pu le faire plusieurs fois là.
Vous voyez, je me bats pour relever la tête même si parfois, je me laisse aller.
Mon nom est certes différent, mais je suis toujours la même personne que celle que vous avez connue et mes objectifs sont les mêmes. Mais comme vous dites, je désire me détacher de tout mon passé afin de renaître pour regagner tout ce que j'ai perdu au fur et à mesure. Pour redevenir moi-même... Celle que j'étais lorsque j'ai quitté mes parents, ma famille et vécu les plus belles années de ma vie qui s'est terminée trop tôt.
Me frayer un chemin parmi les couches des Italiens ? Je plaisante... Si Dieu vous permet de revenir en ce monde, je viendrai vous chercher où que vous soyez pour vous faire des câlins ainsi que la danse de la victoire. Et accessoirement, vous escorter chez vous ! Ouais, tel un chevalier. Mais je préférerais quand même que vous restiez en vie. Je n'ai pas du tout confiance en ce Dieu, comme vous le savez, car à moi, il m'enlève tout ce que j'aime. Alors évitez de mourir ! Sinon, je serai contrariée. Et si vous restez dans les eaux, je serai alors là effondrée. Alors arrêtons de parler de votre mort prochaine et faites plutôt bouger le cul à votre capitaine en bois.
La Thrace ! Un mois ! Deux mois ! Mille million de mille coccinelles en rut ! Mais où va-t-on ! Reviendrez-vous un jour ?? Vous allez vraiment mourir de faim en fait ! Ah non, pas de mort. Mangez le capitaine ! J'ai vu à l'université que vous étiez un doyen de la navigation, prenez donc la barre ! D'ailleurs pour parler de cela, EmmuzZzZzZzZz a fait un beau portrait de vous. Et des autres.
Dans quelques jours, j'entrerai moi-même à l'université en tant qu'étudiante de la voie de l'armée. Je suis vos traces ! Et puis, cela a toujours été ma voie. C'est bien non ?
Sardines en vue ! Jetez vos filets mignons ! Nous on a des morues. C'est pas mieux.
La Rouquine... Oui. Profitable, sans doute. Tant qu'elle ne m'empêche pas de vivre ma nouvelle vie comme je l'entends, tant que je peux vous voir, vous, ou Sabdel, sans qu'elle me fasse une crise de jalousie. Surtout vous en fait, vu que je vous suis de plus en plus proche et il n'est pas question que je me retienne. Cela elle devra l'accepter. Et ma vie aussi, sur le fait que possiblement, je désirerai m'investir avec vous dans quelque chose de concret, ou le comté, ou la cité, enfin voyez.
Rien à pardonner vous plaisantez ?
Je prends tous vos mots, je suis aussi là pour cela. J'aime pouvoir, si je le peux, vous aider à canaliser votre colère.
Je veille sur elle oui. Je vais l'accompagner à Aix à la fin de son mandat de maire, dans une dizaine de jours environ.
Vous pouvez tout me dire. Concernant Sabdel, je lui ai mentionné par courrier de ne plus laisser l'amour ou la passion altérer son jugement, sans dire le pourquoi du comment. Nous verrons si elle en parle. Depuis quelques jours, on ne fait que se louper en taverne.
Appelez-moi comme vous voulez, je vous le répète, et puis plusieurs personnes connues m'appellent toujours Candyce.
Concernant la Noblesse, je partage totalement votre vision. Mais je voulais dire me concernant que je ne me sentais pas digne d'une quelconque noblesse. Je n'ai encore rien fait qui soit digne de quelque reconnaissance que ce soit. Service dans mon cas, est un service dans l'ombre, un service sans rien en retour, sans récompense. Je ne mérite rien, rien du tout.
Votre soutien m'est précieux. Je ferai tout pour être digne de votre confiance et de votre amitié, ma chère presque sur. En ce qui concerne mon péché mignon de luxure, c'est grâce à vous que je ne m'y suis plus vautrée depuis ma dernière lettre, alors que j'aurai pu le faire plusieurs fois là.
Vous voyez, je me bats pour relever la tête même si parfois, je me laisse aller.
Mon nom est certes différent, mais je suis toujours la même personne que celle que vous avez connue et mes objectifs sont les mêmes. Mais comme vous dites, je désire me détacher de tout mon passé afin de renaître pour regagner tout ce que j'ai perdu au fur et à mesure. Pour redevenir moi-même... Celle que j'étais lorsque j'ai quitté mes parents, ma famille et vécu les plus belles années de ma vie qui s'est terminée trop tôt.
Me frayer un chemin parmi les couches des Italiens ? Je plaisante... Si Dieu vous permet de revenir en ce monde, je viendrai vous chercher où que vous soyez pour vous faire des câlins ainsi que la danse de la victoire. Et accessoirement, vous escorter chez vous ! Ouais, tel un chevalier. Mais je préférerais quand même que vous restiez en vie. Je n'ai pas du tout confiance en ce Dieu, comme vous le savez, car à moi, il m'enlève tout ce que j'aime. Alors évitez de mourir ! Sinon, je serai contrariée. Et si vous restez dans les eaux, je serai alors là effondrée. Alors arrêtons de parler de votre mort prochaine et faites plutôt bouger le cul à votre capitaine en bois.
La Thrace ! Un mois ! Deux mois ! Mille million de mille coccinelles en rut ! Mais où va-t-on ! Reviendrez-vous un jour ?? Vous allez vraiment mourir de faim en fait ! Ah non, pas de mort. Mangez le capitaine ! J'ai vu à l'université que vous étiez un doyen de la navigation, prenez donc la barre ! D'ailleurs pour parler de cela, EmmuzZzZzZzZz a fait un beau portrait de vous. Et des autres.
Dans quelques jours, j'entrerai moi-même à l'université en tant qu'étudiante de la voie de l'armée. Je suis vos traces ! Et puis, cela a toujours été ma voie. C'est bien non ?
Sardines en vue ! Jetez vos filets mignons ! Nous on a des morues. C'est pas mieux.
La Rouquine... Oui. Profitable, sans doute. Tant qu'elle ne m'empêche pas de vivre ma nouvelle vie comme je l'entends, tant que je peux vous voir, vous, ou Sabdel, sans qu'elle me fasse une crise de jalousie. Surtout vous en fait, vu que je vous suis de plus en plus proche et il n'est pas question que je me retienne. Cela elle devra l'accepter. Et ma vie aussi, sur le fait que possiblement, je désirerai m'investir avec vous dans quelque chose de concret, ou le comté, ou la cité, enfin voyez.
Ooh...
De la jalousie ?
Eavan ne s'y attendait guère.
Il n'y avait après tout rien de que de l'amitié, profonde et sincère, certes, mais de l'amitié entre elle et Candyce. Rien qui ne puisse faire concurrence à sa relation d'avec Ilya. D'autant plus qu'Eavan ne se permettrait jamais de restreindre les fréquentations de l'Hollandaise. Qu'elle les apprécie ou non, qu'elle les comprenne ou non.
Candyce a écrit:
Donc nous verrons bien tout cela une fois qu'elle sera là. Rien n'est fait, rien n'est gagné et je ne suis pas trop du genre conciliante pour certaines choses. Mais je ferai de mon mieux. Parce que je l'aime cette femme. Même si je l'aime mal et que je ne peux pas lui donner tout ce qu'elle recherche, qu'il y a des parties de moi inaccessibles pour quiconque et que je ne peux plus me donner totalement à quelqu'un. Et en plus, je suis assez difficile à vivre, au vu de mes changements soudain, mes humeurs, tout cela... mis ensemble.
Ce qui est bien aujourd'hui, c'est que comme je vous l'ai dit, je pense avoir trouvé ma voie et ma place. Donc déjà, ce sera mieux de ce point de vue, il ne devrait plus y avoir d'envie de changements de vie. Ce sera plus stable de ce point de vue.
J'essayerai de faire des efforts pour cet amour que je chéris à ma manière maladroite.
Pour ce qui est du fléau, je m'entraîne sans armure pour le moment... Alors je ne serais pas assommée si je fais une erreur, mais je me ferais éclater la tête, tout simplement ! Ou alors avec un peu de chance, la boule restera juste plantée dans mon crâne... Ce qui reviendrait évidemment au même résultat. Amusant n'est-ce pas ? Mais je fais attention, j'y vais doucement en essayant de trouver les meilleures façons de faire. Je m'entraîne toujours ou le plus souvent seule au début. Je cherche et met en uvre des coups dans un deuxième temps, lorsque je suis à l'aise avec l'arme en question, en prenant un partenaire. J'ai quasiment toujours appris seule. Mon propre style créé par moi-même. Et je me fiche qu'il soit moins efficace que les autres. Il évolue au fil du temps.
Votre vision de la religion est finalement identique à ce que j'en dis sur le plan de la morale et d'un cadre de vie que l'Église pense sain. Mais le problème... C'est qu'elle n'applique pas elle-même ses préceptes dans la majorité des cas. Il a bon dos le dogme. La morale de l'Église fait loi par la force. Elle cherche et a toujours cherché à forcer les gens à croire en elle, à vivre selon ses préceptes. Tu le fais pas, t'es une merde. T'es aristotélicien ou t'es rien. C'est un reproche que je fais.
Mais pour avoir une morale, nulle besoin d'elle.
Et je crois en Dieu. Mais pas dans le fait qu'il régisse le monde. Il n'est pas ici, il ne fait rien pour nous. Rien de concret. Il se contente d'observer son monde. Il observe, il se fiche de ce qu'il s'y passe.
Quant à avoir la foy, je ne l'ai aucunement en cette Église qui se sert de la croyance pour assouvir ses desseins de contrôle et de domination.
J'attends avec hâte ma rencontre avec Dieu. Je suis impatiente de le rencontrer... et de lui confesser mes péchés en personne !
Nous croyons tous. Vous ne me décevez point, allons. Même si vous croyez en l'Église. Vous n'êtes pas stupide non plus. J'ai employé ce mot pour l'Église et le fait qu'elle pousse sa morale à un point qui ne laisse aucune place au plaisir de vivre. Tout simplement. C'est cela qui est stupide. Mais je me pose quand même la question du fait que vous croyez au dogme sans vous poser de questions sur certains passages... rocambolesques.
Et pour parler d'autre chose... Bien joué GaGa ! Sabdel a l'air d'avoir retrouvé le sourire grâce à vous et votre courrier. Imaginez-vous, elle m'a dit que derrière votre carapace austère, vous étiez une femme géniale !
Ne changez jamais chère presque sur. Sinon, je vous botte le cul.
Amitiés,
Ys
PS : GaGa pour GaGaelig ! J'espère que vous ne m'en voudrez point !
Ce qui est bien aujourd'hui, c'est que comme je vous l'ai dit, je pense avoir trouvé ma voie et ma place. Donc déjà, ce sera mieux de ce point de vue, il ne devrait plus y avoir d'envie de changements de vie. Ce sera plus stable de ce point de vue.
J'essayerai de faire des efforts pour cet amour que je chéris à ma manière maladroite.
Pour ce qui est du fléau, je m'entraîne sans armure pour le moment... Alors je ne serais pas assommée si je fais une erreur, mais je me ferais éclater la tête, tout simplement ! Ou alors avec un peu de chance, la boule restera juste plantée dans mon crâne... Ce qui reviendrait évidemment au même résultat. Amusant n'est-ce pas ? Mais je fais attention, j'y vais doucement en essayant de trouver les meilleures façons de faire. Je m'entraîne toujours ou le plus souvent seule au début. Je cherche et met en uvre des coups dans un deuxième temps, lorsque je suis à l'aise avec l'arme en question, en prenant un partenaire. J'ai quasiment toujours appris seule. Mon propre style créé par moi-même. Et je me fiche qu'il soit moins efficace que les autres. Il évolue au fil du temps.
Votre vision de la religion est finalement identique à ce que j'en dis sur le plan de la morale et d'un cadre de vie que l'Église pense sain. Mais le problème... C'est qu'elle n'applique pas elle-même ses préceptes dans la majorité des cas. Il a bon dos le dogme. La morale de l'Église fait loi par la force. Elle cherche et a toujours cherché à forcer les gens à croire en elle, à vivre selon ses préceptes. Tu le fais pas, t'es une merde. T'es aristotélicien ou t'es rien. C'est un reproche que je fais.
Mais pour avoir une morale, nulle besoin d'elle.
Et je crois en Dieu. Mais pas dans le fait qu'il régisse le monde. Il n'est pas ici, il ne fait rien pour nous. Rien de concret. Il se contente d'observer son monde. Il observe, il se fiche de ce qu'il s'y passe.
Quant à avoir la foy, je ne l'ai aucunement en cette Église qui se sert de la croyance pour assouvir ses desseins de contrôle et de domination.
J'attends avec hâte ma rencontre avec Dieu. Je suis impatiente de le rencontrer... et de lui confesser mes péchés en personne !
Nous croyons tous. Vous ne me décevez point, allons. Même si vous croyez en l'Église. Vous n'êtes pas stupide non plus. J'ai employé ce mot pour l'Église et le fait qu'elle pousse sa morale à un point qui ne laisse aucune place au plaisir de vivre. Tout simplement. C'est cela qui est stupide. Mais je me pose quand même la question du fait que vous croyez au dogme sans vous poser de questions sur certains passages... rocambolesques.
Et pour parler d'autre chose... Bien joué GaGa ! Sabdel a l'air d'avoir retrouvé le sourire grâce à vous et votre courrier. Imaginez-vous, elle m'a dit que derrière votre carapace austère, vous étiez une femme géniale !
Ne changez jamais chère presque sur. Sinon, je vous botte le cul.
Amitiés,
Ys
PS : GaGa pour GaGaelig ! J'espère que vous ne m'en voudrez point !
Gaga donc.
C'était nouveau. Mais c'était aussi associé à l'idée que Sabdel allait mieux alors bon, elle n'allait pas faire la fine bouche et commencer à discuter des détails.
En parlant du loup d'ailleurs, elle en voyait la queue, sous la forme d'un coin du pli suivant. Pli qu'elle entreprit de déplier, par esprit de contradiction sans doute. Puis vint le temps de la lecture...
Sabdel a écrit:
Marraine,
désolée, c'est encore moi et .... ça ne va pas.
Il est tard, je devrais me mettre au lit mais là, j'ai juste envie de me pendre là.
L'infâme individu a envoyé un messager ce soir pour faire afficher des bans laconiques.
Je n'ai, comme vous l'imaginez, aucune envie de participer à cette mascarade de mariage prévu pour le 06 janvier prochain.
Ai-je une alternative ou maintenant qu'il a publié des bans, je suis obligée de m'y contraindre?
Que puis-je faire tout en me protégeant?
Peut-on le laisser librement faire afficher des bans et partir en promenade avec sa dulcinée?
Dois-je aller jusqu'à dire oui à ces épousailles et attendre ensuite, après la naissance de l'enfant j'imagine, qu'il fasse annuler ledit mariage?
Si oui, aucune sanction à son encontre?
Ensuite, s'il part au lendemain de la naissance rejoindre sa dulcinée, puis-je faire constater un abandon? est-ce prévu par nos lois héraldiques? et en ce cas, subira-t-il une sanction autre que celle d'interdiction de remariage pendant x mois?
Navrée de vous imposer un interrogatoire mais je suis anéantie et vous êtes la plus à même de me répondre de manière correcte.
J'ai appris par votre amie Ys ce soir que vous étiez encore bien loin du retour.
Cette journée n'a donc été qu'une succession de mauvaises nouvelles et je commence à en avoir plus qu'assez de ces journées merdiques.
Je suis une boule de nerfs sur pattes, je vais retourner faire un tour du village histoire de décompresser.
Que le Très-Haut vous ramène rapidement.
Affectueusement,
Sabdel
désolée, c'est encore moi et .... ça ne va pas.
Il est tard, je devrais me mettre au lit mais là, j'ai juste envie de me pendre là.
L'infâme individu a envoyé un messager ce soir pour faire afficher des bans laconiques.
Je n'ai, comme vous l'imaginez, aucune envie de participer à cette mascarade de mariage prévu pour le 06 janvier prochain.
Ai-je une alternative ou maintenant qu'il a publié des bans, je suis obligée de m'y contraindre?
Que puis-je faire tout en me protégeant?
Peut-on le laisser librement faire afficher des bans et partir en promenade avec sa dulcinée?
Dois-je aller jusqu'à dire oui à ces épousailles et attendre ensuite, après la naissance de l'enfant j'imagine, qu'il fasse annuler ledit mariage?
Si oui, aucune sanction à son encontre?
Ensuite, s'il part au lendemain de la naissance rejoindre sa dulcinée, puis-je faire constater un abandon? est-ce prévu par nos lois héraldiques? et en ce cas, subira-t-il une sanction autre que celle d'interdiction de remariage pendant x mois?
Navrée de vous imposer un interrogatoire mais je suis anéantie et vous êtes la plus à même de me répondre de manière correcte.
J'ai appris par votre amie Ys ce soir que vous étiez encore bien loin du retour.
Cette journée n'a donc été qu'une succession de mauvaises nouvelles et je commence à en avoir plus qu'assez de ces journées merdiques.
Je suis une boule de nerfs sur pattes, je vais retourner faire un tour du village histoire de décompresser.
Que le Très-Haut vous ramène rapidement.
Affectueusement,
Sabdel
La Gaelig ferma les yeux. Pris une bonne inspiration et tacha de rester calme.
Il y avait de nombreuses questions dans ce courrier.
Il y avait aussi de nombreuses choses qui posaient problème et Eavan allait devoir s'appliquer dans sa réponse pour tenter de clarifier tout ça.
Finalement le plus frustrant était que Sabdel se retrouvait de nouveau au plus bas.
Un grognement et la décision d'Eavan fut prise.
Ce n'était pas à sa filleule qu'elle adressait sa prochaine lettre.
Eavan a écrit:
Votre Majesté,
Je vais vous adresser à très peu près les mots que j'ai couché sur parchemin à l'intention de la Vicomtesse des Arcs sur Argens.
Je pense que vous savez à la fois pour l'état de la Vicomtesse d'Orange, qui se trouve être ma filleule, et pour l'union supposément prévue de celle ci d'avec Adrian, votre vassal.
J'ignore si vous savez qu'il l'a abandonné au profit de son ancienne fiancée, la plaçant de ce fait dans une situation tout à fait inacceptable. En somme il lui fait croire à un projet commun de famille, un enfant est conçu, une promesse de mariage effectuée, des bans déposés puis le lâche voyant une ancienne conquête revenir, délaisse tout à fait la désormais enceinte Vicomtesse.
Vous me connaissez un peu, je crois.
Vous devez bien imaginer que je n'ai pas vraiment apprécié ce nouveau trait d'esprit de sa part. Peut être cette fois ci y verrez vous autre chose que son absolue "droiture" ? Mais enfin, le sujet c'est votre vassal. Vos vassaux même. Mais particulièrement celui des deux qui se moque tout à fait du rang qu'il porte.
Peut être même, me connaissant, êtes vous soulagée que je sois en mer et non en terre provençale. Il est certain que je ne réagis pas "bien".
Ainsi donc, comme à Atchepttas d'Ysgarde, je fais ce rappel : le suzerain est responsable de son vassal en actes comme en paroles.
Je précise également la même information : si votre vassal me croise, je doute qu'il en sorte indemne.
Je vous rappelle par ailleurs qu'au delà de la bienséance, il est question du mariage. Un sacrement de notre Très Sainte Eglise Aristotélicienne. Je vous rappelle que les nobles sont censés être tous des fidèles aristotéliciens et de ce fait, doivent respecter le dogme et les préceptes que nous transmet notre Très Sainte Eglise. Il est donc du plus mauvais effet de voir un noble renier à ce point la sacralité du mariage et de la famille.
La Vicomtesse des Arcs sur Argens me demande si vous avez prit des mesures, si vous envisagez d'agir. Je l'enjoindrai à vous envoyer ses questions directement. Je ne suis, par bonheur, pas suzeraine de cet énergumène.
Je suis simplement une marraine inquiète pour sa filleule et son enfant.
Je suis simplement une noble qui aimerait ne pas avoir honte de ses titres provençaux. Après tout, je préfèrerai de loin ne pas avoir à partager le même statut qu'un individu comme Adrian.
J'en conclus par un sobre "bon courage".
Dans l'espoir d'avoir quelques nouvelles à ce sujet.
Au large de Saint Georges, Grèce,
Eavan Gaelig
Votre Majesté,
Je vais vous adresser à très peu près les mots que j'ai couché sur parchemin à l'intention de la Vicomtesse des Arcs sur Argens.
Je pense que vous savez à la fois pour l'état de la Vicomtesse d'Orange, qui se trouve être ma filleule, et pour l'union supposément prévue de celle ci d'avec Adrian, votre vassal.
J'ignore si vous savez qu'il l'a abandonné au profit de son ancienne fiancée, la plaçant de ce fait dans une situation tout à fait inacceptable. En somme il lui fait croire à un projet commun de famille, un enfant est conçu, une promesse de mariage effectuée, des bans déposés puis le lâche voyant une ancienne conquête revenir, délaisse tout à fait la désormais enceinte Vicomtesse.
Vous me connaissez un peu, je crois.
Vous devez bien imaginer que je n'ai pas vraiment apprécié ce nouveau trait d'esprit de sa part. Peut être cette fois ci y verrez vous autre chose que son absolue "droiture" ? Mais enfin, le sujet c'est votre vassal. Vos vassaux même. Mais particulièrement celui des deux qui se moque tout à fait du rang qu'il porte.
Peut être même, me connaissant, êtes vous soulagée que je sois en mer et non en terre provençale. Il est certain que je ne réagis pas "bien".
Ainsi donc, comme à Atchepttas d'Ysgarde, je fais ce rappel : le suzerain est responsable de son vassal en actes comme en paroles.
Je précise également la même information : si votre vassal me croise, je doute qu'il en sorte indemne.
Je vous rappelle par ailleurs qu'au delà de la bienséance, il est question du mariage. Un sacrement de notre Très Sainte Eglise Aristotélicienne. Je vous rappelle que les nobles sont censés être tous des fidèles aristotéliciens et de ce fait, doivent respecter le dogme et les préceptes que nous transmet notre Très Sainte Eglise. Il est donc du plus mauvais effet de voir un noble renier à ce point la sacralité du mariage et de la famille.
La Vicomtesse des Arcs sur Argens me demande si vous avez prit des mesures, si vous envisagez d'agir. Je l'enjoindrai à vous envoyer ses questions directement. Je ne suis, par bonheur, pas suzeraine de cet énergumène.
Je suis simplement une marraine inquiète pour sa filleule et son enfant.
Je suis simplement une noble qui aimerait ne pas avoir honte de ses titres provençaux. Après tout, je préfèrerai de loin ne pas avoir à partager le même statut qu'un individu comme Adrian.
J'en conclus par un sobre "bon courage".
Dans l'espoir d'avoir quelques nouvelles à ce sujet.
Au large de Saint Georges, Grèce,
Eavan Gaelig
Il fallut de nombreuses heures de manoeuvres, de travail au gréement pour que la Gaelig se sente capable d'aller s'allonger dans son hamac sans ressasser davantage ce qui était hors de sa portée. La frustration de l'éloignement devenait chaque jour plus pénible...
_________________