Ennia
Elle n'était guère âgée ni guère vêtue la "bastarde", pour être perdue ainsi dans les rues de la Cour des Miracles.
Son grand père et ses oncles lui avaient maintes et maintes fois dit que c'est là qu'elle aurait dû être abandonnée à sa naissance, que c'est là, la place de la mauvaise graine. La mauvaise graine, elle avait fini par le comprendre avec le temps , c'était celle de son géniteur.
Elle était née, il y a une dizaine d'année, dans une petite baronnie sans gloire ni honneur de la belle Aliénor, fille du Maistre des lieux.
L'unique fille du Baron Thibaut dict le Borgne, avait commis la grave et impardonnable erreur de partager au moins une nuit avec "la mauvaise graine". Bien évidemment, ils ne s'étaient pas mariés et bien évidemment la "Graine" avait pris la poudre d'escampette une fois qu'il eut besogné correctement la jeune pucelle. La dite pucelle était alors fiancée avec un baron voisin qui avait accepté Aliénor sans dot . Tout projet de mariage fût alors réduit en cendres lorsque l'on vit le ventre de la fille qui s'arrondissait porteuse d'un fruit qui ne faisait que son bonheur à elle seule. Elle l'avait aimé, elle lui avait offert sa virginité ... il était parti mais c'était libre qu'elle l'aimait. Elle savait qu'une nuit ou deux à ses cotés c'est tout ce qu'il lui offrirait. "Rien de plus". Rien de plus mais il lui avait offert aussi une partie de lui qu'elle garderait à ses côtés et qu'elle pourrait aimer à loisir. Cette partie là lui appartenait et n'appartiendrait qu'à elle seule.
On enferma et cacha aux yeux de tous la jeune débauchée, "la catin" comme on l'appelait dorénavant. C'est seule dans une des chambres de l'antique bâtisse qu'elle donna le jour à une petite fille qu'elle prénomma Lexiane.
Plus la petite grandissait, plus elle ressemblait à la "mauvaise graine" celui qui n'avait pas de nom dans la demeure familiale. Même, elle n'en n'avait pas... Elle c'était la "Bastarde". Elle grandissait entre la chambre maternelle ou somme toute elle passait le plus clair de son temps à apprendre à lire, écrire... Sa mère lui enseigna également l'angloys et le latin. Elle lui enseigna l'art de jouer du luth et du chant.
Il vous faudra un jour venu que vous vous débrouilliez seule ma fille. Tout cela pourra un jour vous être des plus utiles.
Mais également à éviter les coups qui pleuvaient très rapidement de ses oncles lorsqu'elle se trouvait dans la pièce commune.
La petite ne mangeait guère à sa faim et ne voyait jamais le soleil, cloitrée qu'elle était entre ses murs.
L'hiver où la "bastarde" venait d'avoir ses dix ans , sa mère fut prise d'une fort mauvaise toux. On la laissa crever sans le moindre intérêt des uns ou des autres. Elle fit remettre à la petite juste avant de passer à trépas une missive.
Ma fille, il est temps pour vous de quitter cette maison. Vous remettrez à votre père cette missive, c'est très important pour moi. Votre père s'appelle Niallan. Je ne sais pas vraiment où il réside, mais je pense qu'on doit bien le connaitre à "la Cour des Miracles". Il vous faut le trouver , c'est très important. Vous ne pouvez vivre seule ni ici. Il pourra prendre soin de vous, ou encore trouver où vous placer. Promettez
Le discours maternel était entrecoupé de quintes de toux et de crachats de sang mais la petite avait promis et retenu...
Niallan il s'appelle Niallan... J'ai un père et il s'appelle Niallan.
A quoi ressemble t'il? Qui est t'il? Tenait elle de lui sa blondeur de cheveux et ses yeux verts? Un père elle avait un père un vrai... Un qui viendrait surement les venger elle et sa mère quand il saurait comment on les traitait... Son père devait avoir une grande épée et un beau cheval... Niallan... Niallan ... Mon père
Deux jours plus tard, on la réveilla sans ménagement.
Ta mère a trépassé fillote... Je va t'emmener là ou que ta mère l'a demandé. Prends tes affaires va! faut partir avant que la maisonnée soit d'bout.
A moitié endormie elle suivit la servante qui confia elle , la lettre, quelques provisions et une petite bourse à un jeune gueux boiteux qui avait pour charge de la conduire à la fameuse "Cours des Miracles".
A peine arrivés, il la "perdit " dans une foule chamarrée et haute en couleur. Un monde où se mélangeait des jeunes, des vieux, des riches, des pauvres, des beaux et des laids... Un univers qui effrayait la petiote qui n'était quasi jamais sortie, et qui la fascinait aussi... Au bout de quelques heures à errer elle se demanda où et comment elle allait retrouver ce Niallan. Elle n'avait ni provision, ni le moindre écu, ni même la missive de sa mère... Le gueux avait disparu avec tout ce qu'elle possédait.
Son grand père et ses oncles lui avaient maintes et maintes fois dit que c'est là qu'elle aurait dû être abandonnée à sa naissance, que c'est là, la place de la mauvaise graine. La mauvaise graine, elle avait fini par le comprendre avec le temps , c'était celle de son géniteur.
Elle était née, il y a une dizaine d'année, dans une petite baronnie sans gloire ni honneur de la belle Aliénor, fille du Maistre des lieux.
L'unique fille du Baron Thibaut dict le Borgne, avait commis la grave et impardonnable erreur de partager au moins une nuit avec "la mauvaise graine". Bien évidemment, ils ne s'étaient pas mariés et bien évidemment la "Graine" avait pris la poudre d'escampette une fois qu'il eut besogné correctement la jeune pucelle. La dite pucelle était alors fiancée avec un baron voisin qui avait accepté Aliénor sans dot . Tout projet de mariage fût alors réduit en cendres lorsque l'on vit le ventre de la fille qui s'arrondissait porteuse d'un fruit qui ne faisait que son bonheur à elle seule. Elle l'avait aimé, elle lui avait offert sa virginité ... il était parti mais c'était libre qu'elle l'aimait. Elle savait qu'une nuit ou deux à ses cotés c'est tout ce qu'il lui offrirait. "Rien de plus". Rien de plus mais il lui avait offert aussi une partie de lui qu'elle garderait à ses côtés et qu'elle pourrait aimer à loisir. Cette partie là lui appartenait et n'appartiendrait qu'à elle seule.
On enferma et cacha aux yeux de tous la jeune débauchée, "la catin" comme on l'appelait dorénavant. C'est seule dans une des chambres de l'antique bâtisse qu'elle donna le jour à une petite fille qu'elle prénomma Lexiane.
Plus la petite grandissait, plus elle ressemblait à la "mauvaise graine" celui qui n'avait pas de nom dans la demeure familiale. Même, elle n'en n'avait pas... Elle c'était la "Bastarde". Elle grandissait entre la chambre maternelle ou somme toute elle passait le plus clair de son temps à apprendre à lire, écrire... Sa mère lui enseigna également l'angloys et le latin. Elle lui enseigna l'art de jouer du luth et du chant.
Il vous faudra un jour venu que vous vous débrouilliez seule ma fille. Tout cela pourra un jour vous être des plus utiles.
Mais également à éviter les coups qui pleuvaient très rapidement de ses oncles lorsqu'elle se trouvait dans la pièce commune.
La petite ne mangeait guère à sa faim et ne voyait jamais le soleil, cloitrée qu'elle était entre ses murs.
L'hiver où la "bastarde" venait d'avoir ses dix ans , sa mère fut prise d'une fort mauvaise toux. On la laissa crever sans le moindre intérêt des uns ou des autres. Elle fit remettre à la petite juste avant de passer à trépas une missive.
Ma fille, il est temps pour vous de quitter cette maison. Vous remettrez à votre père cette missive, c'est très important pour moi. Votre père s'appelle Niallan. Je ne sais pas vraiment où il réside, mais je pense qu'on doit bien le connaitre à "la Cour des Miracles". Il vous faut le trouver , c'est très important. Vous ne pouvez vivre seule ni ici. Il pourra prendre soin de vous, ou encore trouver où vous placer. Promettez
Le discours maternel était entrecoupé de quintes de toux et de crachats de sang mais la petite avait promis et retenu...
Niallan il s'appelle Niallan... J'ai un père et il s'appelle Niallan.
A quoi ressemble t'il? Qui est t'il? Tenait elle de lui sa blondeur de cheveux et ses yeux verts? Un père elle avait un père un vrai... Un qui viendrait surement les venger elle et sa mère quand il saurait comment on les traitait... Son père devait avoir une grande épée et un beau cheval... Niallan... Niallan ... Mon père
Deux jours plus tard, on la réveilla sans ménagement.
Ta mère a trépassé fillote... Je va t'emmener là ou que ta mère l'a demandé. Prends tes affaires va! faut partir avant que la maisonnée soit d'bout.
A moitié endormie elle suivit la servante qui confia elle , la lettre, quelques provisions et une petite bourse à un jeune gueux boiteux qui avait pour charge de la conduire à la fameuse "Cours des Miracles".
A peine arrivés, il la "perdit " dans une foule chamarrée et haute en couleur. Un monde où se mélangeait des jeunes, des vieux, des riches, des pauvres, des beaux et des laids... Un univers qui effrayait la petiote qui n'était quasi jamais sortie, et qui la fascinait aussi... Au bout de quelques heures à errer elle se demanda où et comment elle allait retrouver ce Niallan. Elle n'avait ni provision, ni le moindre écu, ni même la missive de sa mère... Le gueux avait disparu avec tout ce qu'elle possédait.