Fleur_des_pois
And I will make sure to keep my distance
Les rayons du soleil transperçaient les carreaux de la fenêtre de la chambre, comme autant d'épées immatérielles. La pièce ainsi éclaboussée d'or révélait une table couverte de plantes en vrac, de sachets en grosse toile, et de fioles colorées. Les braises de la cheminée achevaient de se consumer. Le chaudron suspendu au-dessus était empli à moitié d'eau claire. Aux pieds du lit, où s'achevait la course de l'astre du jour, deux chiens étaient étalés de tout leur long, semblant somnoler. Derrière quatre planches, une oie cancanait à intervalles réguliers.
A côté d'un Niallan profondément endormi, Gaia, les bras croisés sous sa poitrine, fixait furieusement le mur en face d'elle. Si elle partageait son lit avec son époux, elle lui avait cependant interdit formellement de la toucher. Cependant, lorsqu'elle s'était réveillée ce matin-là, la Fée avait été agacée de constater qu'elle avait durant la nuit posé un bras sur le torse de son époux. Le pire avait peut-être été de rester lovée contre lui quelques secondes, un sourire aux lèvres, avant de réaliser ce qu'il en était. La Fée s'était alors rejetée vivement en arrière, tant et si bien qu'elle était tombée du lit, les quatre fers en l'air. Pestant à voix basse, se maudissant de prendre encore la précaution de ne pas vouloir l'éveiller, le Lutin avait regagné la couche qui n'avait de matrimoniale que le nom.
Depuis, Fleur n'avait pas bougé. Elle réfléchissait. Que faire ? Le ciel semblait mitigé, affichant tout la fois un ciel bleu azur et d'épais nuages noirs. Le temps, tout comme l'Ortie, semblait hésiter à dispenser le calme ou la tempête.
Après la prise de Poligny, Gaia avait décidé de passer deux jours à Paris, entre époux. Et maintenant qu'ils étaient là, la Fée se demandait si elle avait eu raison. Si elle restait enfermée ici, dans la même pièce que Niallan, durant deux jours, il était plus que probable qu'elle fasse n'importe quoi. Et que lui-même ne se débatte pas trop à l'idée de consommer enfin ses noces.
Soupirant profondément, le Lutin quitta le lit, laissant retomber au milieu de ses cuisses la chemise blanche qui lui servait de sous-vêtement. Faisant quelques pas dans la pièce tout en passant une main dans son opulente chevelure brune, Gaia distribua une poignée de graines à Terrine l'Oie Blanche, et posa devant ses chiens les reliefs de leur diner de la veille. Puis une idée lui vint, aussi inattendue que bienvenue. S'approchant à petits pas de Niallan, Fleur lui secoua l'épaule, d'abord doucement, puis plus énergiquement.
Niallan ! Niallan ! Réveille-toi ! Allez, debout ! On va faire un tour. J'veux que tu me trouves un p'tit cheval en bois. Dépêche-toi !
Le secouant une dernière fois, Gaia s'éloigna à grandes enjambées. Elle se planta devant la fenêtre, tournant le dos au blond, inconsciente du fait que le soleil rendait presque transparent le tissu de sa chemise, et dévoilait les courbes féminines de son corps. Si elle avait pu se douter qu'en restant plantée là, Niallan pouvait aisément se repaître de sa silhouette, elle aurait probablement bondi en arrière. Mais prise au cur de ses réflexions, Fleur était à cents lieux d'imaginer qu'elle était ainsi dévoilée aux yeux de son époux.
Fleur laissa ses pensées dériver. Les courses du jour n'allaient pas s'arrêter à une modeste figurine de cheval. Elle avait envie d'une nouvelle robe, et ses pantoufles commençaient à s'user. Et pourquoi pas d'autres gants ?
Les achats à venir s'éclipsèrent brutalement, cédant la place aux souvenirs. Cette soirée-là, à Poligny. Elle était ivre, tellement ivre qu'elle l'avait embrassé. Il était tombé, et elle s'était effondrée à sa suite lorsqu'il l'avait tiré à lui. Ne l'avait-elle pas embrassé jusqu'à ne plus pouvoir respirer ? N'en avait-il pas fait autant ? Ne s'était-elle pas blottie contre lui ? Ne l'avait-il pas serré dans ses bras ? A quel monde appartenait cette soirée-là ? La Fée s'était sentie à deux doigts de lui dire une sottise. On ne pouvait pas apprécier quelqu'un qui vous détestait comme il le faisait. L'alcool avait relâché les tensions, mais la raison l'avait forcé à reconstruire les murailles. Ne pas le supporter, le haïr même, était devenu absolument primordial. De quoi aurait-elle l'air, si elle s'abandonnait aux sentiments avec lui ? D'une idiote.
S'extirpant du flot spongieux de ses sentiments, Gaia s'écarta de la fenêtre pour venir prendre place à côté de lui. Se penchant pour récupérer sa robe de mariée à laquelle elle avait ôté de nombreux jupons pour la rendre quotidiennement portable, le Lutin tourna les yeux vers lui. Plongeant son regard brun dans celui, céruléen, de son époux, un léger sourire se peignit sur ses lèvres.
Faut t'lever maintenant. On va manger en ville, y'a un boulanger qui fait des pains fourrés aux raisins, un délice. Dépêche-toi. J'ai faim.
La Fée se releva pour passer sa robe, lissant le bustier brodé d'or, avant de rassoir.
Tu me laces, dans le dos ?
Les rayons du soleil transperçaient les carreaux de la fenêtre de la chambre, comme autant d'épées immatérielles. La pièce ainsi éclaboussée d'or révélait une table couverte de plantes en vrac, de sachets en grosse toile, et de fioles colorées. Les braises de la cheminée achevaient de se consumer. Le chaudron suspendu au-dessus était empli à moitié d'eau claire. Aux pieds du lit, où s'achevait la course de l'astre du jour, deux chiens étaient étalés de tout leur long, semblant somnoler. Derrière quatre planches, une oie cancanait à intervalles réguliers.
A côté d'un Niallan profondément endormi, Gaia, les bras croisés sous sa poitrine, fixait furieusement le mur en face d'elle. Si elle partageait son lit avec son époux, elle lui avait cependant interdit formellement de la toucher. Cependant, lorsqu'elle s'était réveillée ce matin-là, la Fée avait été agacée de constater qu'elle avait durant la nuit posé un bras sur le torse de son époux. Le pire avait peut-être été de rester lovée contre lui quelques secondes, un sourire aux lèvres, avant de réaliser ce qu'il en était. La Fée s'était alors rejetée vivement en arrière, tant et si bien qu'elle était tombée du lit, les quatre fers en l'air. Pestant à voix basse, se maudissant de prendre encore la précaution de ne pas vouloir l'éveiller, le Lutin avait regagné la couche qui n'avait de matrimoniale que le nom.
Depuis, Fleur n'avait pas bougé. Elle réfléchissait. Que faire ? Le ciel semblait mitigé, affichant tout la fois un ciel bleu azur et d'épais nuages noirs. Le temps, tout comme l'Ortie, semblait hésiter à dispenser le calme ou la tempête.
Après la prise de Poligny, Gaia avait décidé de passer deux jours à Paris, entre époux. Et maintenant qu'ils étaient là, la Fée se demandait si elle avait eu raison. Si elle restait enfermée ici, dans la même pièce que Niallan, durant deux jours, il était plus que probable qu'elle fasse n'importe quoi. Et que lui-même ne se débatte pas trop à l'idée de consommer enfin ses noces.
Soupirant profondément, le Lutin quitta le lit, laissant retomber au milieu de ses cuisses la chemise blanche qui lui servait de sous-vêtement. Faisant quelques pas dans la pièce tout en passant une main dans son opulente chevelure brune, Gaia distribua une poignée de graines à Terrine l'Oie Blanche, et posa devant ses chiens les reliefs de leur diner de la veille. Puis une idée lui vint, aussi inattendue que bienvenue. S'approchant à petits pas de Niallan, Fleur lui secoua l'épaule, d'abord doucement, puis plus énergiquement.
Niallan ! Niallan ! Réveille-toi ! Allez, debout ! On va faire un tour. J'veux que tu me trouves un p'tit cheval en bois. Dépêche-toi !
Le secouant une dernière fois, Gaia s'éloigna à grandes enjambées. Elle se planta devant la fenêtre, tournant le dos au blond, inconsciente du fait que le soleil rendait presque transparent le tissu de sa chemise, et dévoilait les courbes féminines de son corps. Si elle avait pu se douter qu'en restant plantée là, Niallan pouvait aisément se repaître de sa silhouette, elle aurait probablement bondi en arrière. Mais prise au cur de ses réflexions, Fleur était à cents lieux d'imaginer qu'elle était ainsi dévoilée aux yeux de son époux.
Fleur laissa ses pensées dériver. Les courses du jour n'allaient pas s'arrêter à une modeste figurine de cheval. Elle avait envie d'une nouvelle robe, et ses pantoufles commençaient à s'user. Et pourquoi pas d'autres gants ?
Les achats à venir s'éclipsèrent brutalement, cédant la place aux souvenirs. Cette soirée-là, à Poligny. Elle était ivre, tellement ivre qu'elle l'avait embrassé. Il était tombé, et elle s'était effondrée à sa suite lorsqu'il l'avait tiré à lui. Ne l'avait-elle pas embrassé jusqu'à ne plus pouvoir respirer ? N'en avait-il pas fait autant ? Ne s'était-elle pas blottie contre lui ? Ne l'avait-il pas serré dans ses bras ? A quel monde appartenait cette soirée-là ? La Fée s'était sentie à deux doigts de lui dire une sottise. On ne pouvait pas apprécier quelqu'un qui vous détestait comme il le faisait. L'alcool avait relâché les tensions, mais la raison l'avait forcé à reconstruire les murailles. Ne pas le supporter, le haïr même, était devenu absolument primordial. De quoi aurait-elle l'air, si elle s'abandonnait aux sentiments avec lui ? D'une idiote.
S'extirpant du flot spongieux de ses sentiments, Gaia s'écarta de la fenêtre pour venir prendre place à côté de lui. Se penchant pour récupérer sa robe de mariée à laquelle elle avait ôté de nombreux jupons pour la rendre quotidiennement portable, le Lutin tourna les yeux vers lui. Plongeant son regard brun dans celui, céruléen, de son époux, un léger sourire se peignit sur ses lèvres.
Faut t'lever maintenant. On va manger en ville, y'a un boulanger qui fait des pains fourrés aux raisins, un délice. Dépêche-toi. J'ai faim.
La Fée se releva pour passer sa robe, lissant le bustier brodé d'or, avant de rassoir.
Tu me laces, dans le dos ?
Titre RP : Bye bye - BB Brunes
Distance - Christina Perry
Et je ferais en sorte de garder mes distances
Edit pour correction
Distance - Christina Perry
Et je ferais en sorte de garder mes distances
Edit pour correction