Niallan
Jai mal partout et je peux vous assurer que chaque pas que je fais est franchement douloureux. Jai été enlevé puis torturé pendant deux semaines. Quinze jours exactement. Et maintenant je vadrouille pour retrouver ma femme qui, selon ses propres dires a fait une « bêtise vraiment très grosse ». Si vous saviez comme ça ménerve, si vous saviez à quel point jen ai marre ! Bien sûr, pour amplifier ma colère, il faut que je croise une tribu de rouquines sur le chemin. Dents serrées, je leur jette un regard mauvais et trace ma route, persuadé que ces saloperies à la chevelure rousse vont me jouer un sale tour.
Jaime pas les rousses. Jai jamais pu les blairer. Le pire cest quil ny a aucune raison à ça. On pourrait croire que ma mère qui ma lâchement abandonné était rousse et que mon rejet vient de là mais pour tout vous dire je ne me souviens même pas de sa tronche. On pourrait aussi croire que je me suis fait éconduire par une rousse et que jen ai souffert mais là aussi se serait se planter. La seule femme dont le rejet ma blessé est brune. Brune aux yeux verts si vous voulez tout savoir. Je naime pas les rousses, je ne sais pas pourquoi et je men porte très bien. Quoique pour être tout à fait honnête, je dois reconnaitre quil y a quatre rousses que je tolère. Que je fais même plus que tolérer. Erilys, mon (ancienne ?) amante, manipulatrice et garce au possible mais tellement captivante. Helena, ma saleté de demie-fille. Alicina, linsouciante voyeuse que jai sauvée, maudite et finalement appréciée réellement. Et puis Yzy Un léger sourire étire mes lèvres quand je prends conscience de lendroit où je me trouve. Non, je vais quand même pas faire ça. Si ?
Allez
Un léger détour est effectué, des grommellements lâchés lorsque je mappuie sur mes jambes blessées. Et puis finalement jarrive. Du haut de mon surplomb rocheux je le vois ce couvent, celui dans lequel je lai rencontrée il y a plus de dix ans. Yzy. Je souris et les souvenirs se pointent.
~
Jai faaaaaim. Et puis jai froid !
Bien sûr, personne ne mentend. Ou si jamais quelquun mentend, il se garde bien de me le dire. De toute façon, jai bien intégré le fait que je ne pouvais compter que sur moi, quil fallait que je me démerde pour trouver de quoi bouffer. Au début, quand ma mère venait juste de mabandonner, les gens ont été très gentils. Ils me donnaient à manger, me racontaient des histoires, me laissaient dormir chez eux. Au bout dun mois, ils sont devenus moins gentils mais javais encore à manger. Et puis un jour ils sont devenus carrément méchants. Les « dégage » et les « sale bâtard » ont fusé. Jai compris quil fallait que je parte. Et que je me débrouille, comme un grand.
Mais grand je le suis pas ou jai pas envie de lêtre. Alors je peux pas travailler et quand on peut pas travailler, on peut pas gagner dargent. Donc, on ne peut pas se nourrir et donc on a faim. Le froid cest parce que cest la mauvaise saison. Alors je vole, je dors dans des granges quand jen trouve et je survis. Sauf que là, jai du mal. Jai été chassé du dernier village et ça fait un bon moment que je ne croise aucune maison. Jai faim, froid. Et en plus de ça, jai le nez qui coule.
Je veux Kachi !
Jaurais pu dire « je veux maman » mais ça fait un bon moment que jai compris quelle ne reviendrait pas. Kachi cest mon amie, celle qui ma sauvé. On a grandi ensemble dans le sud même si je volais toujours. Et puis jai fini par partir parce que jétais amoureux et pas elle. Et ça, cest très frustrant. Et humiliant. Aujourdhui jai treize ans, toutes mes dents (encore heureux !) mais je suis à bout.
Je me relève, exténué et reprends ma marche. Il me suffit de quelques pas pour le voir du haut de mon surplomb rocheux. Un grand bâtiment, des jardins à lintérieur. Grand bâtiment égal bouffe à foison. Du coup, je renifle un bon coup, sèche les larmes qui menaçaient de couler et mélance vers la bâtisse. Je passe par la grande entrée et cest là que je comprends quun truc cloche. Il ny a que des femmes habillées bizarrement et toutes pareilles. On ne voit pas leurs cheveux et elles ont lair de tirer franchement la gueule. Ah mais tiens, en voilà une qui viens. Je lui adresse un immeeeense sourire et me fends dune courbette.
Bonjour ma Dame.
Elle ne me répond pas, balance des noms et dautres femmes accourent. Jentends des commentaires peu élogieux me concernant dont « vermine » mais ne me départis pas de mon sourire. Jusquà ce que des bras ne se glissent sous les miens pour me rejeter à lextérieur. Les portes se ferment et je ferme les yeux. Si je reste une nuit de plus dehors Eh bah non ! Quelles aillent se faire voir ces mégères encapuchonnées. Maudissant les religieux dans leur ensemble, jescalade lenceinte, me laisse glisser sur un toit, rejoins une fenêtre et me glisse à lintérieur. Et cest là que je la vois, une rousse. Beurk. Cest dailleurs ce que je dis. Et puis, mavançant vers elle, je décide de lui exposer mon point de vue :
Cest moche les rousses ! Et puis cest bête et méchant. En fait les rousses, cest un mélange de brun et de blond alors ça donne un truc raté qui ressemble à rien. En plus, je suis sûr que tu pues !
Eh ouais. Je la zieute, lair mauvais, prêt à me défendre parce quelle va forcément mattaquer (elle est rousse, ne loublions pas). Sauf quun bruit de voix se fait entendre, la même voix qui a appelé les femmes qui mont jeté dehors. Déglutissant avec difficulté, je me prépare à prendre une raclée, plus du tout inquiet par la rousse vu les ennemies qui arrivent.
_________________
Bannière réalisée par les grands soins de JD Calyce.
Jaime pas les rousses. Jai jamais pu les blairer. Le pire cest quil ny a aucune raison à ça. On pourrait croire que ma mère qui ma lâchement abandonné était rousse et que mon rejet vient de là mais pour tout vous dire je ne me souviens même pas de sa tronche. On pourrait aussi croire que je me suis fait éconduire par une rousse et que jen ai souffert mais là aussi se serait se planter. La seule femme dont le rejet ma blessé est brune. Brune aux yeux verts si vous voulez tout savoir. Je naime pas les rousses, je ne sais pas pourquoi et je men porte très bien. Quoique pour être tout à fait honnête, je dois reconnaitre quil y a quatre rousses que je tolère. Que je fais même plus que tolérer. Erilys, mon (ancienne ?) amante, manipulatrice et garce au possible mais tellement captivante. Helena, ma saleté de demie-fille. Alicina, linsouciante voyeuse que jai sauvée, maudite et finalement appréciée réellement. Et puis Yzy Un léger sourire étire mes lèvres quand je prends conscience de lendroit où je me trouve. Non, je vais quand même pas faire ça. Si ?
Allez
Un léger détour est effectué, des grommellements lâchés lorsque je mappuie sur mes jambes blessées. Et puis finalement jarrive. Du haut de mon surplomb rocheux je le vois ce couvent, celui dans lequel je lai rencontrée il y a plus de dix ans. Yzy. Je souris et les souvenirs se pointent.
~
Jai faaaaaim. Et puis jai froid !
Bien sûr, personne ne mentend. Ou si jamais quelquun mentend, il se garde bien de me le dire. De toute façon, jai bien intégré le fait que je ne pouvais compter que sur moi, quil fallait que je me démerde pour trouver de quoi bouffer. Au début, quand ma mère venait juste de mabandonner, les gens ont été très gentils. Ils me donnaient à manger, me racontaient des histoires, me laissaient dormir chez eux. Au bout dun mois, ils sont devenus moins gentils mais javais encore à manger. Et puis un jour ils sont devenus carrément méchants. Les « dégage » et les « sale bâtard » ont fusé. Jai compris quil fallait que je parte. Et que je me débrouille, comme un grand.
Mais grand je le suis pas ou jai pas envie de lêtre. Alors je peux pas travailler et quand on peut pas travailler, on peut pas gagner dargent. Donc, on ne peut pas se nourrir et donc on a faim. Le froid cest parce que cest la mauvaise saison. Alors je vole, je dors dans des granges quand jen trouve et je survis. Sauf que là, jai du mal. Jai été chassé du dernier village et ça fait un bon moment que je ne croise aucune maison. Jai faim, froid. Et en plus de ça, jai le nez qui coule.
Je veux Kachi !
Jaurais pu dire « je veux maman » mais ça fait un bon moment que jai compris quelle ne reviendrait pas. Kachi cest mon amie, celle qui ma sauvé. On a grandi ensemble dans le sud même si je volais toujours. Et puis jai fini par partir parce que jétais amoureux et pas elle. Et ça, cest très frustrant. Et humiliant. Aujourdhui jai treize ans, toutes mes dents (encore heureux !) mais je suis à bout.
Je me relève, exténué et reprends ma marche. Il me suffit de quelques pas pour le voir du haut de mon surplomb rocheux. Un grand bâtiment, des jardins à lintérieur. Grand bâtiment égal bouffe à foison. Du coup, je renifle un bon coup, sèche les larmes qui menaçaient de couler et mélance vers la bâtisse. Je passe par la grande entrée et cest là que je comprends quun truc cloche. Il ny a que des femmes habillées bizarrement et toutes pareilles. On ne voit pas leurs cheveux et elles ont lair de tirer franchement la gueule. Ah mais tiens, en voilà une qui viens. Je lui adresse un immeeeense sourire et me fends dune courbette.
Bonjour ma Dame.
Elle ne me répond pas, balance des noms et dautres femmes accourent. Jentends des commentaires peu élogieux me concernant dont « vermine » mais ne me départis pas de mon sourire. Jusquà ce que des bras ne se glissent sous les miens pour me rejeter à lextérieur. Les portes se ferment et je ferme les yeux. Si je reste une nuit de plus dehors Eh bah non ! Quelles aillent se faire voir ces mégères encapuchonnées. Maudissant les religieux dans leur ensemble, jescalade lenceinte, me laisse glisser sur un toit, rejoins une fenêtre et me glisse à lintérieur. Et cest là que je la vois, une rousse. Beurk. Cest dailleurs ce que je dis. Et puis, mavançant vers elle, je décide de lui exposer mon point de vue :
Cest moche les rousses ! Et puis cest bête et méchant. En fait les rousses, cest un mélange de brun et de blond alors ça donne un truc raté qui ressemble à rien. En plus, je suis sûr que tu pues !
Eh ouais. Je la zieute, lair mauvais, prêt à me défendre parce quelle va forcément mattaquer (elle est rousse, ne loublions pas). Sauf quun bruit de voix se fait entendre, la même voix qui a appelé les femmes qui mont jeté dehors. Déglutissant avec difficulté, je me prépare à prendre une raclée, plus du tout inquiet par la rousse vu les ennemies qui arrivent.
*Adaptation très personnelle de Mon coeur mon amour d'Anaïs
_________________
Bannière réalisée par les grands soins de JD Calyce.