[RP] Air de Famille ?

Et pour le coup, oui, ils sont en plein air. Un campement de fortune au milieu des bois. Une toile pour s'abriter, deux paillasses, mais surtout un feu.
4 grosses pierres en guise de siège, du pain, du fromage, et deux beaux lapins embrochés qui cuisent au dessus du feu.

La fuite de la Franche Comté ne lui permet pas trop de trainer en ville ou dans les auberges, dans ces cas là, l'épaisseur des bois et les secrets qu'ils recèlent sont bien plus sûrs ... en admettant que les soldats n'y trainent pas.

Maryah passe une chemise propre à Percy, et commence à le coiffer :

Ce soir, j'ai une surprise pour toi !
- OUaissssss ! C'est quoi ?
- Tu devrais dire, c'est qui ...
- Dolgar ? Il est revenu ?
Les yeux du petit bridé pétillent, ceux de Maryah s'assombrissent. Elle n'avait plus jamais eu aucune nouvelle, tsss les hommes ...
- Mais non ! Je t'ai déjà expliqué Percy ... Arrête avec ça. Elle ne se met plus en colère désormais, juste un profond sentiment de déception et de culpabilité par rapport à son fils. Tu vas rencontrer ton père, Niallan. Et ton père, a eu, avec une autre femme, une fille, jolie comme le soleil. Cela fait de toi son frère. Elle sourit doucement, compliqué pour un orphelin de retrouver soudainement sa mère, puis d'entendre parler d'un père, et d'une soeur à présent. Elle et toi, c'est un peu le jour et la nuit. Elle a les cheveux d'or, toi de cendres. Elle tient beaucoup de Niallan, tu tiens beaucoup de moi. N'oublie jamais que la différence est une richesse, pas quelque chose à chasser, d'accord ?
- Oui M'man ... mais ... si on coupe ses cheveux, on peut les vendre ?
- Pourquoi tu dis ça ?
- T'as dit qu'elle avait des cheveux d'or ! Tu pourrais les vendre et te payer le médecin ...
- Oh mon grand ! Juste la couleur, ça reste des cheveux ... comme les tiens qui brillent au reflet du soleil ou de la lune ...

Et Maryah serre son fils contre son coeur. 5 ans et le petit bonhomme est déjà son plus ferme protecteur. Vrai qu'il faudrait qu'elle aille chez le médecin, seule la bouillie de maïs semble lui réussir. Si ça se trouvait, c'était Justin qui lui avait refilé une cochonnerie. Pfff ... les hommes !

Elle s'appelle Lexianne, elle a dix ans. Il faudra être sage avec elle, et surtout n'écoute pas toutes les bêtises qu'elle a faites.
- Elle fait des bêtises ?, dit le petit, le regard soudain très intéressé.
- Plein, je crois. Sa maman lui manque ...
- T'as qu'à être sa maman toi, comme ça, ça fera un papa,une maman, et deux enfants, une grande fille et un petit garçon.
- Percy ... ça marche pas comme ça, elle a déjà une maman. Tu comprends ?
- Non ...
Tu crois qu'elle voudra quand même être ma soeur ?
Et mon père, il peut refuser d'être mon père ?
Et s'ils veulent me prendre et m'emmener loin de toi ?
- Et si tu arrêtais de poser plein de questions ?

Elle passe une main sur ses cheveux et va remuer la porée qui réchauffe près du feu. Un repas complet, pour une famille au complet ...
Seulement, elle n'oublie pas. Non, elle n'oublie pas que Niallan est celui qu'elle a choisi pour être le père de son enfant, qu'elle lui a menti sur la marque pour le convaincre ; elle n'oublie pas non plus tout ce que Fleur lui a dit sur Niallan, ni même ce que Lexianne a révélé de leur mode de vie.
Elle repense à ce petit bout de femme, dix ans à peine, et tout un tas de peines, ça c'est certain. Jeune fille qui lutte contre les tourments d'une vie, déjà bien cruelle pour elle. Le coeur de Maryah se serre, à bien des égards, Lexi la renvoie à son propre passé. Elle aimerait tant la protéger, lui apprendre à ne pas faire les mêmes erreurs qu'elle, histoire qu'elle ne finisse pas paria, obligée de fuir toujours un peu plus loin.

Cette soirée promet d'être intéressante. Avec un peu de chance, Niallan les rejoindra et la petite pourra dormir dans ces bras. Niallan ... mais que fait-il avec sa fille ? Et va t-elle vraiment avoir le coeur à lui confier son fils ... leur fils ? Par Déos ...
Elle attrape sa gourde, et boit une longue gorgée. La gnôle, remède à tous les maux.Elle croise le regard réprobateur de son fils, et referme celle-ci.

Déjà, du bruit se fait entendre. C'est le moment. Ils vont se rencontrer. Prions pour qu'ils n'apprennent pas à se détester ...
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[Tempêtes d’âme. *]

Vous savez ce que c’est, vous, des tempêtes d’âme ? Sans doute que non. Mais ne vous inquiétez pas, vous ne ratez rien. Avant moi non plus je ne savais pas ce que c’était. Faut dire que ma vie était tellement paisible, tellement comme je voulais… De l’alcool, des femmes, de l’opium. La tête qui tourne souvent, les idées qui s’embrouillent. Mais on s’en fout, on est bien. Posés qu’on dira bien plus tard. Et puis je me suis marié. Eh ouais, j’ai fait cette connerie-là. Même que dans le même temps je suis devenu Papa d’une petite blonde de dix ans. Et aujourd’hui, c’est carrément le bordel dans ma tête. Ça tiraille de partout. Je fais ça ou je fais ça ? Je vais où ? Je fais quoi ?
D’abord il y a eu cette engueulade monstrueuse avec Lexi suivie de mon départ. Là, je me suis retrouvé seul avec ma femme. On aurait pu s’attendre à être plus heureux, plus proches. Mon c…derrière ouais ! Une belle arnaque. Plus ça allait, moins ça allait justement. Toujours des disputes auxquelles succédaient de bancales réconciliations. Jusqu’au jour où j’ai été enlevé et torturé par une cinglée. Je vous passe les détails, ça pourrait provoquer une tempête d’âme. Ma femme a cru que je m’étais barré et donc, tout à fait logiquement, elle a décidé d’avorter pour me punir. Une logique implacable, vous dis-je. Au bout de deux semaines de calvaire, j’étais à nouveau libre. J’ai commencé par aller chercher ma gamine qui avait besoin de moi au moins autant que j’avais besoin d’elle. Ma môme avant ma femme. Cette dernière n’a pas apprécié. Mais on s’est quand même retrouvés. Il y a eu des promesses, des étreintes.

Bon, vous m’les prenez oui ou merde ?
Hein ? Euh … je. Ouais.

Un bel exemple de construction de phrase à ne surtout pas imiter. Le vendeur, loin de s’en formaliser se contente d’empocher les écus et de me refourguer deux petites figurines sculptées. Un garçon et une fille. Rooh, ça va, hein ! On m’a pas appris à être père, j’avais aucune idée de ce que je pouvais acheter. Ma fille n’aime pas les trucs de fille justement et mon fils … C’est encore une énigme pour moi. Ah mais je suis peut-être allé un peu trop vite, là. Je suis passé de mon explication sur les tempêtes d’âme à une transaction dans l’ennuyante ville de Bourg. Deux ou trois petits éclaircissements s’imposent donc.
Belley. Ma femme, ma fille. Tempêtes d’âme à répétition. Elle en a embrassé un autre, elle l’a séduit… J’ai déjà déconné de la même façon alors j’encaisse, je me fais maraver la tronche en lice par celui qu’elle a embrassé et on repart. Chambéry. Ma femme, sa famille, ma fille. De nouvelles tempêtes d’âme. On passe notre temps à se bouffer le nez, à s’envoyer des piques. Elle dit plusieurs fois qu’elle me quitte, à chaque fois je réponds non et je l’embrasse. Et ça suffit. Jusqu’au jour où je dis pas non, je dis même oui. Et là c’est elle qui dit non. Fuis-moi je te suis, suis-moi je te fuis, hein. Elle pleure, dit qu’elle va changer. Alors je change d’avis. On se promet de faire un autre enfant, de ne plus se déchirer. Attention, entrée en scène de la belle-famille ! Les Corleone, une belle bande de cons. Si je respectais les anciens du Clan, je méprise ouvertement les gamines qui en ont pris la tête. Elles insultent ma fille, m’insultent moi. Fleur ne bronche pas. Le soir-même, je suis parti. Sans un au-revoir, sans une explication. Le mariage c’est pas pour moi, pas plus que la vie en communauté. Maintenant, on peut revenir à la transaction.

Bonne journée !
M’rci.

Normalement on dit « vous aussi » mais bon, j’ai pas trop la tête à pinailler. Aujourd’hui je vais rencontrer mon fils. Depuis le temps que j’attends ce moment, on pourrait penser que je suis prêt. Mais pas du tout ! Je ne sais pas quelle posture adopter, quelles paroles lancer. Et s’il ne m’aime pas ? S’il demande à Maryah de lui trouver un autre père ? Cette pensée me fait grimacer, aussi j’accélère l’allure en tenant bien fermement les petites figurines.

Eh, salut fiston !
Non, trop direct. Trop tôt.
Coucou Percy.
Trop niais.
Salut bonhomme !
Vaguement débile.
Bonjour Perceval.
Beaucoup trop protocolaire.
Sal…

Merde. On y est. La campement, la toile. Allez, Niallan, tu peux le faire. J’inspire un grand coup, me plaque les cheveux sur le crâne avant de les ébouriffer. J’entre.
L’impensable se produit. Là, devant moi. Ma fille et mon fils enlacés sous le regard protecteur de Maryah. Est-ce que c’est possible, ça ? Est-ce qu’on peut la former finalement cette famille ? Le souffle court, je cherche à capter le regard de la brune. Sans succès. C’est celui de mon fils que je croise en premier. Il a les yeux de sa mère et, inconsciemment, je me prends à chercher certains de mes traits. Peut-être qu’il a mon sourire ou alors mon nez. Ou…
Mes mains se crispent autour des figurines, ils attendent tous que je parle. Je m’empourpre, cherche mes mots, abandonne, recommence…

Euh…salut.

Pas fameux. On réessaie.

C’est moi, Niallan. Ton Papa.



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Des bêtises moi? beeeeeeh maintenant que t'es là , je crois que j'en ferais beaucoup moins.. Papa va nous apprendre plein de choses... Je suis pas aussi forte que lui, mais il pêche, il fait des ricochets... Je pense qu'il sait faire des cabanes dans les bois... Et toi tu vas m'apprendre quoi?
Montre moi comme tu es grand et fort! Mais t'es bientôt un homme dis moi!

Il est tellement beau mon frère avec ses cheveux noirs aux reflets presque bleutés, sa peau matte et ses yeux comme deux amandes... Il est tout petit fragile...je suis en plein contemplation de ses petites mains toutes potelées quand je me rends compte qu'il est là devant nous, notre père à nous deux... tout bizarre avec son air presque pareil que quand il m'avait vu moi.

Je regarde mon frère en lui souriant et en lui faisant un clin d'oeil, je lui murmure au creux de l'oreille

Vas y petit homme , c'est Papa... tu vas voir il est tout doux et il sent bon... Il adore les câlins. Il va craquer si tu lui fais le même qu' à moi!

Je me relève et file plus loin... J'ai vu mon frère... Papa est là c'est son fils.. Ils doivent faire connaissance tout les deux . Je n'ai pas ma place ici ce soir en tout cas... Ils ont des choses à se dire que je n'ai pas entendre... j'ai dû prendre cette habitude depuis un bout de temps! Et c'est leur moment à eux trois...

Doucement sans faire de bruit, je m'éclipse en souriant à mon père au passage. Il sait bien que me retenir c'est une connerie quand j'ai décidé de partir me retenir c'est la dernière chose à faire maintenant. Depuis qu'on s'est retrouvés on est bizarrement plus proches mais aussi plus respectueux l'un de l'autre et donc paradoxalement plus distants. Au passage je lui fais un bisous dans le cou en me hissant sur la pointe des pieds et lui balance

T'as de quoi être fier Papa*... Félicitations t'as le plus beau garçon du monde!

Je dois aller faire des courriers de toutes façons... J'ai deux choix qui s'offrent à moi... Je fais la méga ânerie de ma vie ou pas? Je choisi Perçy ou pas?La famille ou pas? Sur qui je peux compter là maintenant? Je baisse les armes, je me grille ou pas?