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[RP] Crève-coeur

--Percy_



Elle mange pas. Elle sourit pas. Mais qu’est-ce qu’elle boit.

Elle ne me prend plus dans ses bras. Le soir, elle pose ses lèvres sèches et froides sur mon front. Elle me regarde pas. Elle me touche pas. Presque pas.

Elle dit tout ce que je dois faire : manger, m’habiller, dessiner, boire, être poli, me coucher. Je fais tout ça. Mais elle sourit toujours pas.

En fait … elle est là, mais … elle est pas là.

Ce matin, elle dit : « on est arrivés ». Dolgar et maman, ils se parlent pas. Des fois, je la vois, elle remue ses papiers, et elle a les yeux qui brillent. Et le soir, elle boit encore.

Ma maman elle doit être différente, comme ses yeux, comme nos yeux. Elle dort pas, elle boit. Elle crie pas, elle boit. Elle joue pas, elle boit.

Ce matin, elle me prend par la main, elle dit : « j’vais pas te laisser comme ça ». Comme quand elle m’a repris aux gardes.
Elle a parlé avec un messire avec un gros nez, elle a donné des écus, plein d’écus, elle a signé un papier.
Elle a dit : « je la veux meublée, avec un champ, et un ouvrier pour récolter ». Elle faisait les gros yeux. Des fois, elle me fait peur. Le môssieu il a du avoir peur aussi. Il a dit oui. Elle a dit « Maintenant. » Et il nous a emmené voir la bicoque. C’est moche.
Lui il a dit : « ça ira ? », elle a dit oui. Et il est parti. Moi j’ai dit : « il vient quand Dolgar ? ». Elle a trébuché, c’était rigolo. Mais après, le pot il est tombé, et il s’est cassé. Elle s’est énervée. Elle a tapé dedans, et ça a tapé dans la table. Y avait des morceaux partout.
C’est là qu’elle a dit : « c’est notre nouveau chez nous ».
Moi j’ai répété : « il vient quand Dolgar ? ». Elle a dit « il est parti ».

J’étais pas content. J’ai fait les gros yeux, comme elle.

Elle s’est approchée, elle a pris ma main et a dit : « tu la trouves comment la maison ? », moi j’ai répondu « c’est moche. Et y a pas l’atelier de Dolgar. »

Elle a lâché ma main, et elle a commencé à visiter toute la maison. Moi je courais pour la suivre.

Elle est vraiment moche la maison. Elle a attrapé la besace et elle a commencé à ranger mon linge.

Moi je jouais avec les animaux en bois de Dolgar. Elle m’a regardé. Elle a fait les yeux tout noirs. Elle a attrapé d’un coup mes jouets et elle les a lancés par la fenêtre.

Elle est méchante.

Elle a menti, elle a dit : « Dolgar, il n’veut plus nous voir ». Alors j’ai cassé l’autre pot, j’ai tapé dans le lit, je lui ai dit : « t’es une menteuse. C’est toi qui lui as dit de partir. T’aimes pas Dolgar, tu m’aimes pas moi, t’aimes Personne de toute façon ! ».
Et comme j’étais très fâché, j’ai ajouté avant d’aller dans la cour jouer avec les lapins et les poules : « même mon père tu l’as pas aimé. Et c’est à cause de toi qu’il veut pas me voir ! » Et j’ai fait comme elle, j’ai claqué la porte.

Dehors j'ai pleuré. Moi je veux Dolgar. Je veux un papa. Je veux la bicoque Soufflevent et les copains. J'en ai marre de marcher. J'en ai marre qu'elle fasse la tête. J'en ai marre de toujours devoir changer de copains.

Elle est méchante ma maman. C’est pour ça qu’elle est toujours seule. Mais des fois j’l’aime bien, surtout quand elle me prend dans ses bras. Mais faut pas lui dire. Faut pas trop lui dire non plus que la maison est moche.
Maryah
« T’es une menteuse. C’est toi qui lui as dit de partir. T’aimes pas Dolgar, tu m’aimes pas moi, t’aimes Personne de toute façon ! Même mon père tu l’as pas aimé. Et c’est à cause de toi qu’il veut pas me voir ! »

Voilà exactement comment un enfant de 5 ans peut briser un adulte. Interdite, muette, Maryah reste debout un moment, encaissant le coup. Comment s’y prend elle pour que ceux qu’elle aime tant se mettent toujours à la détester ? C’est quoi ? c’est un gène ? un truc dans le sang ? dans le regard des bridés ? Elle voudrait casser toute cette maison, simulacre de foyer. Elle voudrait crier, taper, saigner, tuer ….

Elle est juste là, tremblante, émue, désespérée. Elle l’avait dit qu’elle n’était pas une mère ; elle avait mis au monde un bébé non viable. Le curé l’avait dit. Et pourtant, pendant 5 ans, il avait grandi loin d’elle. Ce fourbe de chevalier avait découvert le pot aux roses. Il avait retrouvé l’enfant, l’avait maintenu en captivité dans les mêmes conditions qu’un animal. Elle avait tout laissé derrière elle pour le sauver, elle s’était fâchée avec Enguerrand, avec Torvar, elle s’était battue aux côtés de Ragnfrid et Evil pour le soustraire à ses gêoliers. Elle avait risqué sa vie. Dolgar était venu leur porter secours à Lyon, et les avait ramené en toute sécurité en Franche Comté.

Cette idiote de Maryah avait cru en l’amour, en la construction d’un foyer, d’une famille. Pauvre cruche. Aujourd’hui brisée, comme celle qui s’éparpillait en petits morceaux dans la pièce à côté.
Les souvenirs continuaient d’affluer, des san-claudiens l’avaient trahi, la belle Enjoy avait répondu à l’appel. Elle avait été vengée. Sarah était arrivée tard et dans un triste état. Maryah avait du la laisser à son triste sort, et aux griffes de l’Ours, afin de mettre son fils en sécurité. Dolgar voulait l’épouser, la protéger elle et son fils, au sein de sa famille, dont une partie les attendait à Sarlat. Et puis, il avait fait marche arrière. Il avait suffi d’un différend, peut-être de cette triste affaire à Genève aussi, peut-être qu’il s’était rendu compte qu’elle n’était qu’une femme à problème, ou peut-être s’était-il servie d’elle comme d’une escorte gratuite … ou peut être quoi encore ?!

En tout cas, elle était seule dans cette ville inconnue, avec son fils qui lui crachait à la figure qu’elle n’aimait personne. Même pas digne d’amour. Il n’y avait qu’un ami qui commençait à ressentir tout ça, Justin. Mais, on ne disait pas à un proche ami : « tu sais, j’ai suffisamment mal vécu et mangé mes dents, j’ai pas la force de reconstruire, ni de rester en vie pour mon fils, alors j’compte mourir. ». Non, j’vous assure, ça s’dit pas.

Son esprit tentait de chercher quelques personnes ou événements auxquels se raccrocher … mais non …. Elle avait gâché ses amis, gâché sa vie à croire qu’elle pouvait être « normale », autre que ce que pour quoi elle avait toujours été faite. Son fils venait de lui asséner le dernier coup, fatal.
La brune tombe sur ses genoux, passe une main sur le dessus du lit, elle entrouvre les lèvres, elle a du mal à respirer. Elle regarde fixement le sol. Elle n’a plus la force de s’emporter sous le poids de la colère, ni celle de cogner, de casser …. Elle est juste brisée, morcelée, déchiquetée, vidée.
Il a tort, elle les a tous aimés. Son père et les quelques hommes qui ont traversé et disparu de sa vie. Ses amis, Leamance, Sarah, Justin, Enjoy, …. Ses proches, Tord-Fer, Fanchon, Fauve, Sal … Tous. Elle les a tous aimés.
Elle n’a pas du faire ce qui fallait, mais lui, son fils, sa chair et son sang, celui pour qui elle se bat jour après jour depuis leurs retrouvailles … il ne peut pas penser ça. Pas lui. Le masque est tombé, le miroir brisé … Et les larmes tombent.

Une éternité qu’elle n’avait pas pleuré, elle se l’était jurée car il ne pouvait pas exister de plus grandes peines que d’avoir assisté au massacre de sa famille. Aujourd’hui, désarmée, les résistances tombées, les larmes coulent encore et encore. C'est son fils qu'elle va perdre si elle ne se réveille pas de ce cauchemar, qui n'en finit plus !
Petites perles qui glissent et se succèdent inlassablement sur sa peau d’étrangère, loin du royaume de Majapahit.
Petites bulles qui coulent comme sa peine, comme une pluie qui balaie la tempête. Déos … on ne peut pas vivre tout ça en une seule vie. Déos, on ne peut pas connaitre tous ces gens et se retrouver seule au milieu de nulle part.

Elle lâche enfin. Elle n’est pas celle que rien n’atteint. Chaque départ a été vécu comme une déchirure de plus. Elle regarde les morceaux du pot brisé, ses poignets, les morceaux pointus du miroir, ses poignets … Mourir dans le sang pour une Sanguinaire, une ancienne adepte de Baphomet, si c'est pas Royal ça !
Y a des moments dans la vie où c’est trop. Faut basculer dans la Mort.

Sauf ... quand y a un p’tit bout de vie.

Sursaut de raison. Le petit Percy. Jamais sans mon fils … jusqu’à ce que la Mort nous sépare oui. Lui elle peut pas le laisser ; faut qu’elle retrouve son père, qu’elle lui confie. Ou sa marraine … Non, Sarah saura voir que ça ne va pas. Déjà qu’avec Justin, c’est passé tout juste. Faut pas tenter le diable, quand on veut justement le retrouver ! Elle a été injuste, Perceval n’est pour rien là dedans. C’est un pauvre enfant en quête d’amour, et elle fait son mal jour après jour. Ça suffit !

Elle se relève, saute par la fenêtre et ramasse les jouets en bois, essuie ses larmes, se passe de l’eau du puits sur le visage. Elle prend une grande inspiration et se dirige vers la cour. Il est là, petit bonhomme, déjà si fort. Son cœur se serre quand elle voit ses yeux mouillés. Elle voudrait parler, mais les mots se bloquent dans sa gorge. Elle se jette à genoux près de lui, et l’étreint, tentant de donner dans cet élan tout l’amour dont elle a fait réserve depuis un mois.


Percy … excuse-moi … j’ai été injuste. Je me perds, je te perds … Mais je t’aime … et je t’aimerai toujours …
Tu peux tout dire ... même les gros mots !
Mais pas ça ... je t'aime mon Grand !

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Bannière réalisée par LJD Pépin_lavergne
--Percy_
Moi je croyais que les grands ça pleurait pas. Mais Dolgar il avait dit que c'était de la fou-taise ... en fait, ça voulait dire que les grands ça pleurait, comme les petits.

Et m'man, aujourd'hui, elle pleure. J'aime pas ça. Je pleure encore plus fort.

Elle me prend enfin dans ses bras. Et plus je pleure et plus elle me serre. Alors je pleure encore et encore. Pour rester dans ses bras.

Mais plus je pleure, plus elle pleure. Et j'aime pas ça. Alors j'arrête.

Je reste dans ses bras. Elle me berce, elle fredonne à mon oreille. J'aime ça.

Elle sent bon ma maman. Pas comme celle d'avant. Celle que le chevalier il a égorgé.

J'aime bien coller ma tête contre elle, ça fait boum boum boum. Je pourrais m'endormir comme ça, tellement je suis bien. Je frotte mon visage contre elle, comme si j'allais entrer dedans. Elle caresse mes cheveux. Même qu'elle y pose un bisou. Est ce que ça veut dire qu'elle m'aime ?

Moi j'ai bien vu qu'elle était perdue. C'est pas Saint Claude ici, et la forêt c'est pas la même. Mais c'est bien, je peux dire des gros mots, elle a dit. J'aime bien aussi quand elle m'appelle mon grand. Et quand elle demande ce que je veux, je lui dis que je veux pas qu'elle parte comme Dolgar, et que je veux pas rester ici.

Elle a dit oui. Elle m'aime. Et on a refait les sacs de voyage.
Maryah
Et ils étaient partis, main dans la main, besace sur l'épaule, allégés de plus de 400 écus investis dans une bicoque qu'ils quittaient déjà et d'un joli champ de maïs sur lequel s'affairait déjà un paysan. Maryah s'obligeait a un peu plus de contacts, un peu plus de partage, avec ce petit bout d'elle, qui semblait comprendre plus de choses sur la vie que n'importe qui. Il s'inquiétait pour sa mère, elle le voyait. Aussi, avait-elle cherché à remplacer son regard vide par de petits sourires à son fils. La nuit venue, il s'endormait contre elle.
Au fil des routes, au fil des villages, ils avaient pris leurs petites habitudes. Maryah n'avait plus la force d'être méfiante, alors elle le laissait jouer avec les gamins des villages rencontrés, tandis qu'elle s'adonnait à sa passion : boire.
Parfois, Déos mettait sur sa route des gens quelques peu intéressants, parfois ... non. Elle ne ressemblait plus à grand chose depuis qu'elle n'avait plus ni sommeil, ni appétit. Elle marchait, elle jouait avec son fils, elle buvait. Et il en allait ainsi, jour après jour. En fait, son corps était là mais elle n'y était pas. Elle rêvait, elle vivait dans un passé qui n'existait pas.

Lui. Il n'y avait que lui. Dolgar. Celui qu'elle avait appris à aimer, celui dont elle s'était amourachée, avant de se ramasser en beauté. Elle repensait à cette fameuse nuit, quelques semaines plus tôt à peine, où elle avait avoué l'aimer. Etait-ce cela qui gâchait toujours les belles histoires ? Fleur avait raison donc, il ne fallait Jamais y mettre de sentiment ; la condition sinequanone pour tout perdre ! Déos qu'elle l'avait aimé ! Elle y avait cru aux épousailles par Leamance, à l'installation à Sarlat, à l'illusion d'une famille. N'avait-il été engagé que pour la faire chuter ? déprimer ? La briser ? L'avait-il seulement aimé un jour pour la laisser choir ainsi ? Elle en doutait à présent. Qu'il crie, qu'il dise ce qu'il lui reprochait, qu'il s'explique, comme un Homme ! Mais cette absence de nouvelles laissait tout imaginer. Et quand elle refaisait le chemin dans sa tête, elle se demandait si certaines personnes de son entourage n'avait pas raison, s'il ne travaillait pas tout simplement pour les ennemis de Maryah, et si tout cela n'était pas écrit depuis toujours, dans le seul et unique but de la briser.

Pourtant, les souvenirs affluaient, et Maryah avait du mal à y croire. Alors comment expliquer qu'il accepte de répondre à la petite Aleks et pas à elle ? Comment expliquer que du jour au lendemain il avait même tiré un trait sur Perceval ? Que faisait-il en cet instant ? Avait-il trouvé une maitresse ? ou l'avait-il depuis longtemps ? Maryah n'avait-elle servi que de garde personnel pour déménager de Saint Claude à Sarlat ?
Par Déos, comment un tel vide était-il possible ?

L'Epicée se rappelait encore avoir demandé : "quand ça n'ira plus entre nous, tu me le diras franch'ment d'accord ?". Ce à quoi il avait répondu : " bien entendu je sais que tu en feras de même, on est plutot directs l'un comme l'autre". Ils s'étaient aimés encore et encore, il lui avait promis le plus beau mariage d'Empire et d'en faire un Reine. Peut être que là ça aurait du éveiller ses soupçons. Il avait dit ce que les hommes disent pour faire craquer les femmes ; il avait même rajouter qu'il n'en aimerai jamais une autre autant qu'elle. Foutaise et refoutaise.
La vérité, c'est que quoi qu'il est manigancé, il n'avait jamais pensé rien de tout cela. Et il l'avait tout bonnement effacé de sa vie, du jour au lendemain, comme si rien de tout ça n'avait existé. Comme si elle n'était rien. Comme s'il n'était pas lui. La dispute sur l'escorte justifiait-elle un tel comportement ? Non. De toute évidence, il y avait autre chose. Peut-être avait-il eu honte d'elle ? ou peut être trouvait il Percy trop demandeur ? ou peut être avait-il mal vécu le fait qu'elle soit incapable de donner la vie à son héritier ?
L'espace de "peut être" était infini. Bien plus que le liquide ambré dans le tonnelet.

L'état d'ébriété l'aidait à reconnecter ses souvenirs. Elle se voyait sur sa peau, elle pouvait presque sentir son odeur, ou ressentir ses dents sur son cou. Elle le sentait tout autour d'elle, et c'était si bon ... qu'elle aurait voulu s'y abandonner toujours. A jamais. Son soutien, sa force, son mauvais caractère, ses puissants coups de rein, son instinct sauvage dégringolant sur elle, ... à jamais disparu, envolé. Remplacé par le rejet, l'abandon, la froide indifférence. Peut être que la bête avait fini par prendre le pas sur l'homme ?
Idiote jusqu'au bout des ongles, elle s'était même assurée qu'il irait bien. Les femmes de sa famille étaient des battantes, elles le reléveraient ... si tant est qu'il soit un peu diminué. Alek n'en avait pas dit assez. Pourquoi ne lui écrivait-il pas à elle qu'il avait des soucis ? qu'il avait été attaqué ? Parc'qu'elle était moins manipulable qu'une jeune fille de 12 printemps ? parce que c'était juste une excuse pour éloigner l'épicée ? ou peut être parce que cette attaque était destinée à la bridée ?

Etait-il le pire des hommes ? ou le meilleur ?
Et c'est cette question qui au fil des choppes, penchait tantôt d'un côté, tantôt de l'autre ...

C'était le moment de récupérer son fils, et d'aller dormir, avant la prochaine marche, le prochain village, la prochaine beuverie.
Et il en allait toujours ainsi ...

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Bannière réalisée par LJD Pépin_lavergne
--Percy_
Mmmhhhhhhhh ...

Trop bon. C'est le matin, je me réveille, je m'étire. On est maman et moi dans le grand lit. Elle est là, rien que pour moi. J'adore ça. Elle est belle ma maman, avec ses grands yeux noirs sur moi. Je crois qu'elle est folle de moi. Je lui souris. On se fait un gros câlin.

Et toc ! On est trop bien à Mâcon. Faut pas dire con, mais Macon on a droit. C'est grâce au vieil ami de maman qu'on est là. Je crois que Niallan, il fatigait trop maman. Alors on est venus ici. Et j'ai ma maman que pour moi.

C'était bien aussi avec mon père et Lexianne, mais j'aimais pas quand on dormait tous ensemble. Lexianne, elle faisait un gros câlin à son papa, et j'aime pas ça. Parc'que Lexianne elle est trop jolie, elle est pour moi. Comme maman. Et maman, elle m'embrassait et me donnait la main. Mais quand je dormais, elle retirait sa main, et elle la donnait à Niallan. Et le matin, c'est lui qu'elle regardait, pas moi. Et ça j'aime pas.

Lexianne elle dit que c'est normal qu'un papa et une maman, ils se fassent des câlins et qu'ils s'embrassent. Bah si je vois que Niallan il embrasse maman, je le tape très fort. Je peux pas le tuer parce que c'est aussi le papa de Lexianne et elle l'aime bien. Ouais, il a pas intérêt à faire ça. C'est peut être mon père, mais c'est ma Maman à moi !

ça m'embêterait mais je le ferai. Pis maintenant, y a Torvar et Vorobei pour m'aider. Après j'aime bien quand Niallan y m'emmène en forêt ; ça fait comme avec Dolgar. Non ... c'était mieux avec Dolgar. Mais il m'apprenait pas à pêcher ou à faire des ricochets, Niallan oui. Même qu'il m'a attrapé un gros lapin. Mais il avait peur le lapin. Alors je l'ai laissé partir. Niallan il a dit " on aurait pu le manger". N'importe quoi. Quand je serai plus grand, c'est moi qui va le manger ! Non mais.

Non c'est bien Macon. Mais Lexi elle me manque. Lexi c'est ma soeur et c'est la plus jolie. Mais elle est bizarre aussi. Quand on est venue la voir, elle avait mal au ventre et elle a dit qu'elle avait un fil dans la tête. C'est pour ça qu'elle doit être bizarre. En plus, elle savait même plus qu'elle m'avait donné un lance pierre, et elle était toute timide avec moi. Alors je lui ai sauté dessus, une attaque de chatouille et elle était à moi. Je lui ai fait un gros câlin et elle m'a reconnu.
Mais elle est trop marrante. Elle trouve toujours plein de jeux. La dernière fois, c'était trop rigolo. Elle a ramené un bébé, il était dans un linge. Elle le balançait et il se taisait. Après elle le faisait tourner, il tombait même pas, et il pleurait. Alors elle le balançait et il se taisait. Pis elle le faisait tourner et il criait. On a trop rigolé ! Mais après elle a du rendre le bébé. C'est nul les grands, ça râle toujours.
Une autre fois, elle m'a montré que si on arrachait la queue d'un lézard, bah il vivait quand même. Il courait vite en plus. C'était rigolo. Elle a dit que les lézards c'était pas comme le maire de Belley. Je sais pas ce que ça veut dire, mais j'ai ri quand même. Je ris toujours avec Lexi. Elle a dit qu'avec la queue du lézard, elle me ferait un collier. Je l'adore. Elle me fait toujours plein de cadeaux. Elle est trop gentille.Et trop jolie. ça sera bien quand on sera mariés.
Elle m'a raconté aussi que quand on coupe la tête d'une poule, bah elle continue à courir. Trop marrant ! Mais on n'a pas trouvé de poules pour essayer.

Pis maintenant je suis parti, elle me manque. Mais j'ai trouvé un nouvel ami. Il est très beau lui aussi. Il s'appelle Vorobei, il est tout blanc. Pas comme moi. Il adore les pommes. Il est fort. Et il court plus vite que tout le monde. C'est le plus rapide. Torvar il dit qu'on dit pas courir, mais galoper. Il court quand même plus vite que tout le monde.
Vorobei en fait c'est le cheval du vieil ami de maman. On dit qu'il est vieil parce qu'il a les cheveux qui brillent ... euh non ... il a les cheveux argentés. Ils me le disent pas, mais moi je sais. Je sais très bien que c'est un chevalier. Il a les cheveux de la même couleur que ses lames. Il a plein d'armes et il a un cheval et il a sauvé maman qui était trop fatiguée. Il l'a porté sur le lit, il lui a retiré tout doucement les bottes, sa ceinture et défait le lacet de sa chemise. Il a passé de l'eau fraîche sur son visage, il l'a couché dans le lit, et il m'a dit de veiller sur elle.

Quand je serai grand, je crois que je serai chevalier comme lui. Il m'apprend à monter à cheval, et c'est trop bien. J'ai le vent sur le visage et dans les cheveux, et je crois que Vorobei il me parle. Torvar il dit qu'il hennit, mais moi je sais bien ce qu'il me dit Vorobei. Il est content comme moi quand on est ensemble. Je lui caresse les cheveux comme maman elle me fait, et il aime bien, il sourit. Torvar il dit qu'on dit crinière, mais on dit pas patte, on dit jambe. Il sait tout sur les chevaux Torvar. Je crois qu'il est très fort. Si c'est vrai, même que maman elle avait dit qu'y avait que lui qui pouvait me défendre contre les chiens du nain. Je les avais écouté en taverne, chut faut pas le dire. Elle dit des trucs bizarre maman aussi. Pourquoi elle voudrait que les chiens d'un nain m'attaquent ? Moi j'aime bien tous les animaux. Mais surtout les chevaux et les lézards. Peut être parce que Dolgar s'appelait aussi le Serpent.

Des fois, je me demande où il est Dolgar. Ce qu'il fait. S'il pense encore à moi. Moi je l'oublie pas. Et du coup je sais pas si je veux devenir médecin comme la maman de Dolgar, ou si je serai Chevalier comme Torvar. Ou alors un médecin pour les chevaux. Vorobei il me traduira, et moi je soignerai. Ouais ça sera trop bien !


Maman ? J'ai faim ...
- Oui moi aussi, mon grand. Habille-toi, je vais demander à Torvar d'aller nous chercher de quoi manger ; j'vais l'faire payer celui là ...


Elle dit ça entre ses dents. Je crois que maman elle est jalouse de Torvar parce qu'il est un chevalier. Il est fort, il a un cheval, et il doit être riche. C'est pour ça qu'elle doit vouloir le faire payer. Moi je trouve qu'il en a beaucoup fait, faudrait qu'elle soit un peu gentille.

- Tu lui demanderas une pomme pour Vorobei ! Faut pas l'oublier !
- J'oublie pas ... oh non ça je risque pas d'oublier ...


Elle pense à tout ma maman. C'est trop bien ça. Encore une belle journée. J'espère que Lexi a reçu mon dessin et que le vieil ami de maman m’emmènera faire un tour sur Vorobei. Un jour, c'est moi qui emmènerait Lexi faire un tour sur le dos de Vorobei. C'est chouette tout ça.
Ennia
Mon père est allé rejoindre mon petit frère à Macon... Mon petit soleil, mon Perçy, le seul que je comprends et qui me comprend... Avec lui il n'y pas de cris, pas de questions. Il prend ce qui vient comme ça vient.
Ce que je préfère avec lui c'est les parties de chatouilles, et quand on s'endort tout les deux le soir. Il est tout calé entre mes bras et moi je lui caresse les cheveux ce que fait papa, quand il dort avec moi.
Il m'a demandé si on se allait se marier tout les deux quand il sera grand et sans hésiter j'ai répondu oui!!!

En ce moment tout est compliqué pour moi et très très très embrouillé. D'abord je ne connais personne. Ca a commencé par un Messire blond très beau qui est arrivé en taverne et qui m'a di
t" LUCIOOOOOOOOOLE! Ma fille !!!" huuuuuuuuuu doucement !!! On se connait nous? En fait je suis sensé le "connaitre " très bien, c'est mon père...
Le lendemain ce fut le tour d'une très jolie brune, Maryah s'appelle t'elle... Très gentille, la mère de... mon frère... Bah oui j'ai un frère! Aussi...

Et ma mère à moi c'est qui? Parait qu'elle est morte...

Ca c'est jusqu'à ce qu'une femme défigurée n'arrive en taverne avec Maryah, papa et moi... faut dire que j'avais pris son tout petit bébé pour jouer avec... Maryah était furieuse et sa mère aussi. C'est là que j'ai appris que Phélya est ma mère à moi aussi et pas que du bébé moche! Sauf que j'ai pas compris grand chose, tout le monde s'est mis à hurler, je me suis cachée en me bouchant les oreilles. Et puis ma mère m'a dit
ADIEU je te laisse à ton père.
J'ai quand même compris, enfin compris que dalle ouais, j'ai juste entendu deux ou trois choses:

Vous avez fait de ma fille une mercenaire et une droguée!


Votre fille est droguée et c'est votre faute, vous l'avez abandonnée...C'est votre femme qui lui a filé ses merdes là... Vous embarquez ma fille et vous ne trouvez pas mieux de la retrouver en procès en moins d'un mois? Vous ne la surveillez pas

Mais de qui il parle tout les deux? Enfin pour qui et pourquoi ils hurlent comme ça?

Bref la dame au bébé est partie... Et moi j'ai filé avec mon frère Perçy. Il n'y a vraiment que lui qui ne pose pas de question, et qui me prend comme je suis... Même si il me dit:

T'es plus rigolote qu'avant Lexi!

J'ai juste tout le temps mal au crâne et une grande blessure à la hanche...


On m'a expliqué que je m'étais faite embrochée par deux abrutis et que ma tête avait cogné contre une pierre... Moi j'm'en fouts je sais plus rien et je trouve que c'est très bien comme ça maintenant...

J'ai un papa, un frère, une Maryah ... Sauf que Maryah ne peut pas rester là où je suis et que j'ai pas très bien compris pourquoi... Mais j'évite de trop poser de questions ça donne mal au crâne les explications...

Mon frère est avec sa mère et mon père les a rejoint quelques jours...

Je suis donc seule! yaouhhhhhhhhhhh

J'ai chaud d'abord et j'ai envie de voir personne! je veux que mon frère et il est pas là mon frère...Je vais à la rivière... Parait que je sais nager... Mouais pas gagné ça! Je coule plus qu'autre chose... Parait que je sais pêcher aussi et que papa a laissé un bâton pour pêcher dans la chambre... Alors pêche! J'attrape un poisson, mais je ne sais pas le sortir... Pas de souci je plonge le récupérer... J'suis trop maline moi en fait! Y a pas de problème, y a que des solutions...
Et une nouvelle question se pose! On en fait quoi de ce truc maintenant?

Bah, je l'embarque avec moi on verra bien! Je sais pas bien si j'ai le droit d'être dehors la nuit... Je rentre donc avec ce truc collant...

En chemin , je croise mon "tonton".... Je sais pas ce que c'est mais il parait qu'il l'est, je vais pas me filer un énième mal de crâne, c'est Tonton point! je suis toute trempée... Bah quel est le souci? Hooooooooop on retire les trucs mouillés... On est vachement mieux comme ça en plus! Il veut me filer un truc mais je veux pas. Il sait pêcher aussi mais pas les poissons, les femmes... Franchement, je sais pas ce qu'on fait de ça? Ca passe son temps qu'à hurler... Je vois pas l'utilité! Les poissons ça se mange au moins...

Ouais mais ça se mange comment? baaaaaaaaah comme ça peut être! Pouaaaaaaaaaaah c'est horrible ce truc! Fini je mange et je pêche plus de ça moi... Atroce!

Y a des lettres qui m'attendent dans la chambre... Des histoires de contrat, de je viens te chercher....

Holaaaaaaa on va écrire à papa... Il va savoir lui!

C'est génial un papa en fait! c'est comme ça qu'on apprend qu'un poisson ça se vide et ça se cuit... Parait que je suis maline et que je devrais le savoir... C'est comme ça qu'on apprend qu'on ne se balade pas en culotte en publique mais qu'on doit se couvrir un peu... Et qu'on ne signe pas de contrats parce que contrat ça veut dire bêtise!

Pleine de ses précieux renseignements , je vais allez regarder les étoiles pour penser à mon frère, mon petit soleil avant de m'endormir...


--Percy_
La vie c'est trop injuste.
Pourtant ça avait bien commencé.

Mon père Niallan y venait. Je voulais trop lui présenter Vorobei. Je devais dormir mais je l'ai entendu entrer. Tout seul. Sans maman. Bizarre.

J'avais un cadeau de ma soeur, le soleil Lexianne. Elle est trop gentille. Elle pense toujours à moi. Niallan y m'a dit qu'elle avait mon dessin toujours avec elle. Et comme j'aime les chevaux, hé ben elle m'a fait un cheval en bois. J'adore. Je joue avec pendant des heures. Quand j'ai fini, je vais voir le vrai, Vorobei.
Torvar il me laisse le brosser et même le promener maintenant. On s'entend trop bien avec Vorobei.

Alors, en fait, la nuit tombée, papa il est venu. Tout seul. Il parlait de Lexi et moi je parlais de Vorobei. On était bien entre hommes. Pis la dame de la taverne, elle a toqué. Elle a donné un mot. Niallan il a dit qu'il devait partir. Il a pas dit pourquoi. Moi j'étais pas content. J'ai pris mon lance pierre et mon cheval de bois, et je parlais pas. Mon père il est parti, et c'est maman qui est venue.

Elle était encore triste. C'est nul les grands. C'est jamais content. Mais là c'est moi qui était pas content. J'avais même pas pu raconter à mon père que j'allais au lac avec Torvar, et que j'apprenais à nager. Même pas le temps ... c'est nul les parents.

Maman elle a vu que j'étais fâché. Elle a dit que c'était sa faute. Qu'elle s'était fâchée avec papa. Je me doute. Elle faisait déjà ça avec Dolgar. Elle disait qu'il fallait pas que je l'embête. Plus tard, c'était mon père qu'elle voulait pas que je vois. Et là, elle l'a fait partir.

Ma maman elle est jolie, mais elle fait partir tous les hommes. Et là, moi je dis non. Un jour, je serai un homme et elle me fera partir aussi. Et pis Torvar, le chevalier, c'est un homme aussi. Alors elle va aussi le faire partir. Et moi je verrai plus jamais Vorobei. Et ça c'est pas possible.

J'aurai voulu la taper ma maman. J'en ai marre qu'elle fasse partir tout le monde. J'en ai marre qu'elle me veuille que pour elle. Alors j'ai rien dit, j'ai pas dormi, et j'ai prié Déos pour retrouver ma soeur. Le lendemain soir, j'ai fait comme si je dormais. Elle est descendue boire un verre dans la taverne. Je me suis préparé et je suis sorti doucement. Personne y m'a vu. Je suis allé voir Vorobei et j'ai dit :


Ami, faut que tu m'emmènes voir Lexi, ma sœur, mon p'tit rayon de soleil.

Et il a dit oui. Torvar il aurait dit qu'il hennit, moi je sais qu'il m'a dit oui. J'ai fait comme il a dit Torvar, j'ai fait UN. Pas de selle. Le petit minim'homme. ça tombe bien je suis un minime. Et on a couru sur les routes, euh galopé, c'était trop trop bien.

Mais après c'était pas bien. Maman et Torvar, ils sont arrivés sur un autre cheval, tout noir. C'est pour ça on l'a pas vu arriver. Moi je parlais à Vorobei, mais il m'entendait plus. Je crois qu'il voulait voir Torvar.
Moi pour la deuxième fois j'ai vu ma maman qui pleurait.

On est allés dans une nouvelle ville. Mais y avait pas Lexianne, et pas mon père. Elle abuse ma mère. Mais je lui en veux pas. Torvar il a dit qu'elle avait mal au coeur. C'est bien fait. Elle avait qu'à pas se disputer avec Dolgar et avec Niallan.

Je voudrais savoir écrire. Comme ça j'écrirai à Lexianne que j'ai voulu la retrouver, mais que j'ai raté. La prochaine fois, j'y arriverai. Parce que Vorobei c'est le plus fort. C'est le plus rapide.

Maintenant faut que j'y aille. Faut que je console maman, sinon elle va encore boire ! Et ça sent pas bon.
Maryah
- Maman ?, le petit garçon se réveille et s'étire, avant de se coller contre Maryah.
- Oui mon grand ? bien dormi ?
- C'était bien l'histoire des coquillages. J'ai rêvé de Lexi. On pourra lui envoyer le livre ?
Percy ... tu vas déjà lui envoyer ton collier de coquillages. ça coûte cher les livres tu sais ; je peux pas en acheter un nouveau tous les deux jours ...
Un enfant ... un gouffre financier ! Surtout quand on l'assume seul. La nourriture, les vêtements à changer souvent car il grandissait vite, les cours de lettres, et sa lubie du cheval ... Par Déos, il allait vraiment la mettre sur la paille. Et voilà que le livre de contes, difficilement trouvé, arrivé par bateau, coûtant plus de dix écus ... quelle honte, la moitié d'un salaire d'artisan, ce livre ... il voulait encore l'offrir à Lexi. Et bien sûr, il faudrait en acheter un autre pour l'histoire du soir. Une ruine ! Et encore faudrait-il payer le messager, et lui verser un pot de vin pour que la lettre arrive avec les cadeaux de l'enfant.
Soupir.
Comment économiser alors que l'enfant avait de nouveaux besoins chaque jour ?! Qu'allait-elle pouvoir vendre à force ? Il ne lui resterait rien. Il fallait qu'elle refuse !

- Mais tu as dit toi même que c'était malheureux qu'elle soit toute seule, que c'était pas bien, que les grenouilles ne pouvaient pas prendre soin d'elle. M'man . C'est ma soeur quand même !

Voilà exactement l'art et la manière d'énerver sa mère au petit jour. Pourtant la nuit avait été bonne, et Maryah n'avait pas envie de se chamailler de bon matin. Elle se leva, et prépara sur la table de la chambre d'auberge, de quoi boire et manger.
- Je ne sais pas Percy, tu le voulais ce livre ? Tu l'aimes bien, non ?
- Oui mais je veux que Lexi elle sache que si je lui envoie tout ça c'est pour qu'elle soit ma Reyne, et la cheffe de l'île.
- Y a pas d'île icy Percy.
- Mais elle oui ! Elle a son lac et ses grenouilles, moi j'ai la mer et Vorobei. Quand elle viendra icy, hé ben on se mariera et elle deviendra la femme du chef, avec tous ses coquillages ! Toi, quand t'avais ton collier de fer autour du cou, t'aurais pas voulu qu'un garçon il t'offre un collier de coquillage ?


Touché Coulé ! Elle regarde la petite bouille qui vient s'installer à table et croque déjà dans un fruit gorgé de soleil. Elle râle quand même, par principe, parce que si en plus de s'occuper seul de son fils, elle doit s'occuper de la gamine du blond, ça va être TRÈS compliqué. Mais c'est certainement ce que se disait les villageois, quand enfant, elle crevait de faim sur les routes. Et puis, elle était si fière de ce petit bonhomme qui bonifiait tout ceux qu'il côtoyait, même Torvar, c'est pour dire !

- ça va, ça va ! On va lui envoyer le livre, avec le collier de coquillages.
- Ouais !!! Trop bien ! J't'aime fort m'man ! Et et ... tu lui diras que je l'aime tout fort, et que faut qu'elle vienne que c'est trop bien ici !
- Je lui dirai tout, t'en fais pas. On relira la lettre ensemble, je suis sûre que tu peux reconnaitre plein de mots maintenant, grâce aux cours de Jaume.
- Mais il m'ennuie lui ... C'est pas comme les cours avec Torvar et Vorobei !
- Oui Jaume n'a pas de cheval, lui. Il t'apprend à lire et écrire.
- Il a pas de cheval, il est même pas chevalier, et même pas qu'il a une grande cicatrice comme Torvar pour avoir tué les monstres !
- Mais Torvar n'a pas tué de monstres ! D'ailleurs les monstres, ça n'existe pas.
- Et si, et Lexi elle le sait. Mais t'inquiète pas Maman, je te protégerai. Torvar il va m'apprendre à tuer les monstres.
- Je NE veux PAS que tu te battes, Percy. C'est mal. Compris ?
- Mais mamannn ...
- Y a pas de "mamannnn" qui compte. On a décidé avec ton père que tu ne te battrais pas. Tu vaux mieux que ça.
- Et il est où mon père ?
- Hé bien justement ! Je vais lui écrire ! De ce pas ...


Et c'est ainsi que très énervée de bon matin, elle attrapa tour à tour les vélins, et donna des nouvelles à la "famille" :

Citation:
Niallan,

Oui je sais, c'est pas le moment, tu viens de perdre ton amie et tout ça ! Mais comme ça ne sera jamais le moment, autant que je le prenne ce temps.
Faut que je te parle, et de quelque chose d'extrêmement important : TA FILLE !

Que tu nous laisses Percy et moi au détour d'un chemin pour aller voir une condamnée ou une morte, soit. J'suis assez grande pour assumer mon fils, et subvenir à ses besoins. Mais que tu laisses de côté ta fille depuis des jours et des jours, j'peux pas laisser faire. J'peux pas fermer les yeux. Alors peut être vas tu me maudire ou je ne sais quoi d'autre, mais de toute façon, je n'ai pas grand chose à perdre dans l'état actuel des choses.

Au cas où ça t'intéresse, ton fils porte ton médaillon autour du cou, même en dormant. Il se demande où tu es, et ce qui peut te garder loin de lui aussi longtemps. Tu t'en expliqueras avec lui.

Venons en à Lexi. Tu sais mieux que moi ce qui lui est arrivé. Elle a perdu la mémoire, elle est fragile. Dans son avant dernier courrier, elle n'avait toujours pas souvenir de qui elle était, et elle avait reçu des courriers de personnes qui disaient vouloir venir la chercher pour exécuter des contrats ! Je lui ai dit de t'en parler, et je lui ai dit de ne pas les suivre. Toi tu m'assurais qu'il y avait des gens autour d'elle, dont sa mère.

Je viens de recevoir un courrier d'elle, des plus alarmants. Elle s'est faite virée de l'auberge, sa mère ne s'occupe plus d'elle, tient regarde ce qu'elle écrit : "Alors moi je suis partie vivre à la rivière là avec mes grenouilles toutes moches. La dame de l'auberge voulait les jeter dehors en disant que c'est des crapauds. C'est pas vrai! Papa m'a dit dans un courrier que c'est des grenouilles! Elles sont pas très jolies mais j'ai qu'elles! J'ai pas revu la dame et son bébé."

Elle a bu un truc qu'y avait dans son sac, elle a vomi pendant des jours et des jours. Ta petite s'empoisonne, mon cher, alors ton amie qui est morte, excuse moi, mais je m'en tape cordialement ! Ta fille a 10 ans, elle est seule, livrée à elle même ! Elle vit près d'une rivière avec des grenouilles, ne se lave même plus, et si j'ai bien compris se balade à moitié nue ! Elle dit qu'elle se cache et qu'elle espère que tu reviendras un jour !

Alors écoute-moi bien, parce que je ne te le redirai pas deux fois ! Et je vais te parler comme au bon vieux temps ! T'as pris du temps pour toi, c'est chouette, mais c'est fini. T'es père maintenant, t'as des responsabilités. Tu vas te magner le cul à aller chercher ta fille, vite et bien, et j'm'en tape de tes copines, copains, maîtresses et j'en passe. Parce que sinon, j'vais engager un limier, et je vais l'enlever ta fille. Et moi je m'en occuperai comme il se doit, et tu pourras continuer à boire, fumer, coucher, danser jusqu'au petit jour !
Tu veux qu'on reparle de ton enfance ? de la mienne ? On n'a pas été assez bringuebalés et abusés ?! Tu veux que ta fille connaisse la même vie ? les mêmes souffrances ?
J'te promets Niallan, c'est pas une menace, juste ce qui te pend au nez. Et si je la récupère dans l'état pitoyable dans lequel elle doit être, faudra pas venir réclamer le droit de la prendre dans tes bras ou de lui faire un câlin quand t'auras eu un coup dur.

Tu sais pourquoi je ne supporterai jamais l'idée qu'on fasse du mal à une enfant, et j'ai beau t'aimer Niallan, je défendrai toujours les enfants avant le reste.
Alors si tu veux voir ta fille, t'as intérêt à te grouiller.

L’Épicée


Par Déos ! Elle avait le cœur qui tambourinait la chamade, et une boule s'était formée dans sa gorge. Depuis combien de temps n'avait elle pas menacé quelqu'un ? Et menacer Niallan ?
Tant pis. Elle était trop inquiète pour la petite Lexi, et elle savait que Percy avait besoin de stabilité. Elle ne pouvait pas encore tout quitter pour aller voir la petite. Mais elle pouvait toujours employer quelqu'un qui pourrait le faire pour elle ...

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Maryah
ça c'était fait. Puisque Sal quittait la FC pour rejoindre le Royaume de Grenade, il pourrait la prendre au passage et la redescendre à Arles. Maryah n'avait pas de richesses, mais disons quelques contacts précieux, et quand elle voulait vraiment quelque chose, elle savait les secouer plus que plus !
Avoir grandi et survécu à la cour des miracles, ne pouvait pas être qu'un fardeau !

Premier pli prêt. Le second, la petite Lexi. Maryah se souvenait qu'elle devait avoir à peine plus que son âge quand elle était arrivée dans les rues malsaines de Paris, avec des gens malsains. Elle voyait tout à fait le genre de vie qui attendait Lexianne, si Niallan ne se secouait pas les puces. Et une fois de plus, ça lui était douloureux. Trop difficile d'imaginer. Elle commencerait guetteuse, puis voleuse, peut être empoisonneuse ou catin ; elle finirait par tomber enceinte d'un "client", et l'histoire de Percy se reproduirait. Mouarf ! Pas à dire, fallait qu'elle s'en mêle !

Elle prit tour à tour le livre de contes , et le collier de coquillages , et les emballa délicatement, pour qu'ils arrivent entier, où qu'elle soit. Et pendant que Percy finissait son déjeuner et passait ses vêtements pour aller voir Vorobei le cheval, elle se mit à écrire :


Citation:
Ma toute belle,

Je ne te cacherai pas que ta situation m'inquiète. Je ne comprends pas que ton père ne soit pas de retour, ni que tu n'entendes plus parler de la dame et de son bébé. Ils sont censés veiller sur toi, comme je le fais avec Percy. Parfois, j'aimerai remonter le temps et changer tout ça. Mais on n' peut pas.

Quand j'étais petite, j'ai vécu un moment comme toi, avant que des gens me repèrent, m'emmènent sur les routes, et me fassent faire des choses pas très aristotéliciennes. Je n'aime pas l'idée de te savoir seule, encore moins malade, encore moins sale ou à moitié nue.
Je sais pas trop bien comment dire Lexi, mais j'aimerai que tu nous rejoignes. Et Percy à très envie de connaitre tes grenouilles. Je suis loin d'être une bonne femme, mais Percy me rend meilleure de jour en jour, et plus forte. Avant ton accident, on avait eu une discussion sérieuse toi et moi, et on avait parlé de nos découragements, de nos fatigues.
Aujourd'hui, je suis sur pied. J'ai de la force pour dix. Le reste j'en fais mon affaire. * Quand je pense à toi, je pense à moi. Je te promets pas le grand soir, mais juste à manger et à boire, un peu de pain et de chaleur dans les bosses et les creux de nos cœurs, à Percy et à moi. J'ai pas de solution pour te changer la vie, mais si je peux t'aider quelques heures, allons-y. Y a bien d'autres misères, trop pour un inventaire, mais TOI ça se passe ici, ici et aujourd'hui*.
Tu sais, avant ton accident, on devait partir sur les routes Niallan, toi, Percy et moi. On l'a rêvé cette vie de famille, ce noyau qui rien n'aurait brisé. J'ai pas oublié. J'oublie jamais. Alors, je t'invite à venir nous rejoindre en Provence, à Arles, entre ciel et mer. Et bien sûr tu rendrais fou de joie Percy, qui ne cesse de parler de toi, et de demander quand tu viendras avec vot'père.

Tu veux un aperçu ?
Percy vient de se réveiller. Il fait beau, le ciel est bleu, et le clapotis de la mer contre la coque des bateaux se fait déjà entendre. L'agitation au port aussi. L'aubergiste nous a monté de quoi boire et manger copieusement.
Percy a rêvé de toi cette nuit, avec tout un tas de coquillages. Voilà pourquoi il t'envoie ce livre, il dit que si tu lis bien les histoires, tu pourras la lire à tes grenouilles. Et si tu viens avec, il est prêt à adopter tes grenouilles. Il dit que vous n'aurez qu'à dire que ce sont vos enfants ! Il me fait rire.
Après une brève toilette, il se lève et file voir son meilleur ami ; Vorobei le cheval. Il va lui raconter les rêves de la nuit, et le nourrir. Il sait en prendre soin désormais, à peu près.
Ensuite, nous irons à son cours de lettres, chez Jaume. En passant, nous regarderons les nouvelles arrivées au port, les denrées rares, exotiques, précieuses ... Nous papoterons avec les marins, et nous moquerons des nobliaux qui se prennent les talons dans les planches de bois. Chez Jaume, il s’entraîne dur pour pouvoir t'écrire, et lire des histoires de monstres et de dragons.
Après nous irons nous baigner à la mer, et jouer dans les vagues.
Quand le soleil sera haut dans le ciel, nous irons manger et nous reposer ; Percy fait la sieste, et les gens d'Arles aussi. Quand il se réveillera, nous irons nous rafraîchir à la rivière, et prendre des leçons d'équitation.
En rentrant, nous irons faire un tour au marché, acheter ce dont nous avons besoin.
Et la journée touchera tranquillement à sa fin. Nous nous retrouverons avec des amis, Torvar, Joannice, Peyrac et d'autres pour raconter nos journées, boire et rire. Et la nuit n'en sera que meilleure.

Alors ça ne te tente pas ?

Et puis, si tu viens, nous ferons des choses pour toi aussi. Tu dis que tu ne veux pas prendre de bain, je te comprends, cette tradition m'est toujours paru un peu étrangère. Mijoter dans sa crasse. Mais icy, comme en Alexandrie, il y a des bains faits de fumées, de vapeurs aux senteurs boisées, épicées, c'est un régal ! Je t'y amènerai, c'est sûr.

Et puis, je ne te le cache pas. Au milieu de tout ce programme, il me faut bien travailler, et ce n'est pas toujours simple avec Percy et sa vie de "prince". J'aimerai bien avoir une personne de confiance près de nous, prête à partager ses jeux et ses fantaisies. Et oui, j'aimerai que ça soit toi. La Princesse aux grenouilles. Lis le livre qu'il t'offre, et donne moi ta réponse.

Bien sûr, si tu acceptais, je t'enverrais un homme te chercher. Il te semblerait un peu bizarre, Percy l'appelle l'enturbanné, mais c'est un homme sage et qui saura prendre soin de toi.

As-tu encore besoin de soins ma jolie ? ou peux tu enfin reprendre la route ?

Je t'embrasse tendrement,
et Percy te fait plein de poutous,

On t'attend,


Maryah


Plume posée. L'esprit de Maryah s'emballe. C'est bizarre, cette petite Lexi s'est fait une place dans son cœur, sans qu'elle s'en rende vraiment compte. mais imaginer qu'on puisse lui faire du mal, l'embringuer dans une compagnie mercenaire ou pire, lui comprimait les entrailles.
Non, elle aurait sa revanche sur la vie. Et s'il fallait aider tous les enfants des royaumes, elle le ferait !

Enfin, surtout Lexi. Elle entendait encore les mots de Percy résonner dans sa tête : "c'est ma sœur quand même ! "



*La chanson des restos, revue et corrigée pour les besoins du RP*

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Ennia
[BOURG]

DEGAGE DE LA TOI!

Combien de coups de pieds , de poings et de gifles j'ai pris cette nuit? J'ai même plus envie de les compter... J'ai mal partout, tellement de sang plein la bouche que j'ai envie de vomir...

On va reprendre au début.

Bon j'ai trouvé plein de bestioles noires qui nageaient dans la rivière. Je les ai trouvées rigolotes et j'ai décidé de les ramener avec moi. Faut dire que mon père m'avait dit qu'il partait quelques jours voir mon frère et qu'il ferait des allers retours entre Mâcon où il y a Percy et Bourg où je suis... Et puis zou il a disparu!
Une dame mourante à sauver... Et moi j'ai trouvé que c'était trop bien! Pas de bain, pas d'heure pour aller se coucher, personne pour me dire quoi faire et où aller, où dormir... J'avais chaud, j'ai retiré toutes mes fringues et hoppp toute nue parce que c'est vraiment bien comme ça.
Un courrier par jour et puis plus rien.... Et je me suis retrouvée malade. En fouinant dans un sac, j'ai bien trouvé une potion mais alors... Ca ne devait pas être une potion ce truc, parce que mazeeeeeeeeeeeeette il s'en est passé des choses dans ma tête pendant plus de deux jours.
Et là, quand ça a commencé à aller mieux, l'aubergiste s'est mise en tête de me faire manger des légumes et de vouloir me faire prendre un bain et de m'obliger à m'habiller... C'est ce que Maryah m'a dit de faire aussi... Mais pas de Maryah pas de papa , personne! Je fais ce que je VEUX...Le pire c'est qu'elle a trouvé mes grenouilles qu'elle a traité de crapauds et a décidé de les flanquer à la porte.

On est donc parties mes copines et moi vivre à côté de la rivière.

Parait que je suis repoussante de crasse , que je pue... de nouveaux je saigne du nez... J'ai bien essayé de faire du feu, mais je n'y suis pas arrivée, alors je mange pas... mais c'est pas grave, papa va revenir, il me l'a dit! Il a dit qu'il va pêcher, qu'il va m'apprendre à nager la brasse papillon (parce que le nom est rigolo) et qu'on va garder les grenouilles...

Moi j'ai un plan tout prêt, on ira chercher Perçy et Maryah, on va construire une cabane( parce que papa l'a dit, il sait tout faire!) on et on vivra bien ici tout les quatre...

Ouais maaaaais .... non!

Ils sont arrivés en pleine nuit et ils ont mis la ville a feu et à sang... J'ai eu peur et j'ai couru vers la ville comme une folle quand j'ai entendu les cloches sonner à la volée...

Et c'est là que je me suis retrouvée au milieu d'un véritable carnage pendant que certains pillaient la mairie, les autres pillaient les maisons, brulaient, tuaient....

Des images me revenaient en tête... J'avais connu ça avant... Avant ... Avant... Mais quoi? Où? Comment?

J'avais tellement mal au crâne que j'ai fini par m'écrouler au milieu d'une rue. Et c'est là que les coups ont commencé à pleuvoir
Il fallait que je retourne auprès de mes grenouilles... Fuir me mettre à l'abri, les protéger elles...

Mais c'est chez moi, chez nous qu'ils avaient décidé de dresser leur campement...

Et là... débutait la fin d'une nuit de cauchemar. Je l'ai appelé, appelé... Il devait venir, il l'avait promis qu'il serait là quand j'aurais besoin.

Maintenant, c'est fini, c'est le matin... j'ai plus qu'à mourir, je veux plus vivre... Il avait promis qu'il serait toujours là, qu'il me protègerait... Ils étaient dix au moins, j'étais toute seule... Les grenouilles sont mortes et moi tout comme...
Niallan
[Tu fais des erreurs parce que tu connais des choses
Tu as une nouvelle chance de les changer
Je vois la vérité dans la lumière du soleil*]


Sauf que moi, là, la lumière du soleil je ne la voyais plus du tout. J’avais les yeux fermés et je me moquais bien de la caresse des derniers rayons du soleil. Pour ce qui est des erreurs et de la nouvelle chance en revanche, j’y croyais. Un peu. Faut dire que la quantité d’alcool ingurgitée n’aidait pas à mener une réflexion poussée. Je sais ce que vous allez dire : il ne fait même pas encore nuit que je suis déjà complètement torché. Mais j’en avais besoin, il me restait quoi, cinq heures avant le départ. Juste de quoi décuver assez pour ne pas partir en sens inverse. Marcher c’était simple, il suffisait de mettre un pied devant l’autre. C’était avancer dans la vie qui était foutrement compliquait ; c’est là qu’on revient aux fameuses erreurs.

On ne s’occupera que des erreurs récentes et les plus grosses sinon dans cinq heures je serais encore vautré dans l’herbe à ressasser le passé. Donc, tout récemment, il y avait eu mon départ pour Thiers. A la base, c’était pas une erreur. Alicina (amie que je n’avais JAMAIS touchée) agonisait à Thiers et me demandait plus ou moins gentiment de ramener mon derche là-bas pour pouvoir lui dire adieu. J’ai donc laissé derrière moi ma fille blessée à Bourg et puis mon fils et sa mère à Macon. Là, c’était une erreur parce que tous m’en ont voulu. J’ai débarqué à Thiers, fait tout moins possible pour sauver la rouquine jusqu’à ce que celle-ci me dise vouloir se suicider. J’ai essayé de la convaincre, je suis resté de longues heures en taverne à l’attendre et puis j’ai fini par me barrer rejoindre Vector. Seconde erreur. Le lendemain (ou surlendemain, vous excuserez ma mémoire défaillante) elle m’écrivait une lettre pour m’engueuler de l’avoir abandonnée parce que, finalement, elle voulait vivre. Vec et moi on l’a attendue à…dans un bled. Je sais plus le nom et honnêtement je m’en moque, c’est ce qui s’est passé après qui a de l’importance. Elle m’a avoué m’aimer, m’aimer vraiment. Et je lui ai dit que moi aussi, je l’aimais. Et c’était vrai même si complètement stupide. Troisième erreur : retomber amoureux alors que j’étais censé passer le restant de mes jours à baiser sans sentiments. Après on était repartis, Vector, Helena, elle et moi. Direction Millau puis La Teste pour récupérer les économies de Vec et moi. Je m’éloignais de ma fille, quatrième erreur.

Allez, viens là toi.

Non, je ne parle pas tout seul. Je parle à ma bouteille de scotch. Et si vous dites qu’il n’y a aucune différence eh bien je vous crotte, pour rester poli. J’en prends cinq six gorgées avant de la reboucher. J’arrivais au final de mes erreurs, point culminant, apogée…ce que vous voulez mais c’est clairement pas glorieux alors j’ai bien besoin d’un petit remontant. J’avais reçu deux lettres ces jours derniers (bon en vrai j’en avais reçu bien plus mais seulement deux sont comptabilisées dans les « erreurs »), l’une de ma gamine, l’autre de Maryah. La première me disait qu’elle était blessée, qu’elle avait été attaquée. J’ai paniqué, promis que j’arrivais, ordonnais de ne pas mourir. Mais je n’avais pas fait demi-tour, parce qu’on touchait au but : récupérer mon fric. Et si je voulais soigner Lexi et la couvrir de cadeau, il me le fallait, ce fric. Cinquième erreur. La seconde lettre me reprochait mes absences, mes départs (ce qui, au final, revenait au même) et de ne pas être un bon père. J’avais pas répondu, sixième erreur. Et depuis, plus de nouvelles, que ce soit de l’une ou de l’autre. J’avais carrément merdé. Mais ma septième erreur serait de faire des promesses que je ne serai pas capable de tenir. Il n’y aura pas de « septième », c’est un chiffre trop sacré pour moi ça.

Putain…

Eh oui, putain. T’as compris ce que tu devais faire, mon petit gars et ça te fout un coup. Mais va falloir te secouer si tu veux qu’ils aient une chance de s’en sortir et ils n’y arriveront pas avec un minable dans ton genre. C’était la minute schizophrénie.
Avec lenteur je me redresse et m’appuie contre le tronc d’un arbre, nauséeux. Bordel, et dire que j’y avais cru, à ces espoirs de famille, ces rêves de bonheur… Quatre autres gorgées sont bues avant que je n’attaque la rédaction de la lettre qui va enrayer le processus des erreurs.

Plus de promesses…

Citation:
Maryah,

Oublie-moi. Oubliez-moi, tous autant que vous êtes. Je suis un cas désespéré et totalement désespérant. J’aime pas vous rendre triste, vous décevoir. J’aime pas ces sourires que tu me fais, ceux qui disent « je sais que tu vas merder mais j’ai l’habitude alors je te souris quand même », j’aime pas lire « c’est pas grave papa, on a l’habitude » dans les yeux des gosses. J’en ai assez de ne plus savoir quoi répondre à « Pourquoi t’étais pas là, Papa ? ». Parce que j’aurai jamais de réponse, j’arriverai jamais à rester. C’est comme ça, je suis comme ça.

J’ai essayé, je te jure. J’ai essayé d’avoir une putain de famille ! Deux fois. Et deux fois, ça a foiré. La dernière fois c’était nous quatre, toi et Percy êtes à Arles, Lexi … j’en sais foutre rien ! Et moi je suis au pied d’un arbre à la con dont les racines me rentrent dans le lard. J’ai plus envie de construire pour voir tout se détruire seulement quelques temps après, c’est trop dur. C’est peut-être pour ça que ma daronne m’a abandonné, peut-être qu’elle, elle savait que j’étais pas fait pour avoir une famille. Seul, je ne blesse que moi et je m’en sors toujours pas trop mal. En famille…ma môme se fait violer, cogner, mon fils fugue et toi… t’es malheureuse, tu m’en veux. Et tu couches avec ce troufion de Torvar ! Et puis tu bois. Comme moi. Il est pas dégueulasse ce scotch, je pense que tu l’aurai aimé.

J’arrêterai jamais de vous aimer tous les trois, de penser à vous. Je me souviendrai toujours avec délice de nos étreintes, celles où tu m’apprenais à devenir un homme. De vos odeurs à tous les trois. J’oublierai rien, même avec toutes les drogues et tous les alcools que tu veux. J’oublie pas, c’est promis. Et c’est la seule promesse que je sois sûr de tenir.

Je t’aime,
Embrasse notre fils pour moi.

Ton Champion.


Et voilà. Sitôt écrite, sitôt expédiée. Et moi…j’ai une bouteille à finir.


*Traduction Lucia - Me over you

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Bannière réalisée par les grands soins de JD Calyce.
Maryah
[Tu as contracté une dette ... ]

La colère est mauvaise conseillère !
On pouvait bien lui faire autant d'mal qu'on voulait, elle s'en débrouillait. Mais rejeter son fils, son p'tit bonhomme, son grand comme elle l'appelait ! ça devait être passible de mort, et l’Épicée n'avait pas dit son dernier mot.
Être gentille ne servait à rien. Il avait juste oublié qui elle était, qui elle avait été surtout.

Les réflexes et le langage de la cour des miracles, lui revenaient, comme si la rencontre avec Niallan ne pouvait que se vivre dans ce contexte. Et si elle y était pour quelque chose, dans ce qu'il était devenu ?!
La vengeance est un plat qui se mange froid ... assurément.


Citation:
Mon champi..., mon Monstre !

Tu crois qu'j'vais pleurer sur ton pauvre petit sort d'homme alcoolique, fumeur, et baiseur ? Tu crois que MOI je vais faire ça ? Tu crois vraiment que j'vais croire que tu nous aimes et qu'tu nous oubliera pas ? Tu crois que j'vais croire ça, MOI ? Genre j'te connais pas !

Tu veux savoir pourquoi tu me demandes de faire en sorte que Percy t'oublie ? Parce que tu ne veux pas être rongé par la culpabilité et le chagrin, que tu sèmes toi même chez les autres. Et tu crois que MOI je vais t'épargner ça ?

J'suis pas triste pour moi, j'sais bien que tu sais pas aimer comme les gens normaux, c'est moi qui t'ai enseigné.
J'pensais juste que la chaleur de ta queue s'rait un jour un tant soi peu moins importante que celle du cœur de ton fils ! T'es qu'un fichu bâtard ! Tu cherches même pas à changer ce dont TOI t'as souffert.

Mais tu sais quoi, je vais pas te plaindre ; t'es juste en train d'briser l' cœur de ton enfant, et t'as même pas les couilles d'lui dire en face. Par contre j'imagine bien qu'tu les as pour aut'chose.
Tu crois qu'j'ai pas compris ? Tu passes une heure avec ton fils et tu t'casses pour aller voir une soi disant amie qui va mourir ... Pis tu r'viens jamais et t'oses pas me parler d'elle. Tu m'prends pour une fille de bonne famille ? tu crois pas qu'j'ai compris qu'elle a fini dans ta couche ? Tu supportes pas qu'une fille ne passe pas par ta case possession ; d'un côté c't'une fierté pour moi, j'aurai au moins réussi à t'apprendre ça. J'suis pas jalouse, et j'm'en tape qu'tu te fasses toute une nuée de filles. Tu s'ras toujours comme ça, t'as ça dans les veines, j'l'ai su l'premier jour où t'as passé ma chambrée à la Rose Pourpre. Pas pour rien que La Succube m'a mis dans tes pattes !

Mais ton fils ! Bordel ! T'as pas idée d'lui dire les choses en face, d'lui faire un courrier pour lui dire qu'il ne t'attende pas, de m'demander comment il va, s'il a besoin de quoique ce soit, si moi j'ai b'soin d'thunes pour subvenir à ses besoins ?
Tu pouvais dire d'Enguerrand et faire semblant de t'mettre en colère, t'es pire que lui. Au moins, le Duc, dès l'début il m'a fait comprendre qu'il n'en avait rien à faire. Il m'a pas fait mille promesses pour les briser une à une. Il n'était pas sadique au point de demander à rencontrer Percy pour le laisser tomber comme une vieille chaussette !
P'tain, brises le cœur des femmes si ça peut t'faire jouir, mais laisses celui de Mon gamin tranquille !

Et non j'vais pas te laisser tranquille, tu vas payer pour ton fils si tu veux pas t'occuper d'lui ! Tu sais voler ? tu sais entraîner une noble dans ta couche et faire disparaître ses bijoux ? ses parfums les plus précieux, les dentelles les plus rares ? Alors reprends du service, j'tarderai pas à atterrir sur ton ch'min et à t'réclamer un premier versement de mille écus. Not'fils, mon fils, veut un cheval ! J'ai pas l'coeur à lui refuser ... et j'me doute que toi non plus, si tu veux pas qu'il arrive quoiqu'ce soit à ton "amie". C'est toujours terrible la mort de ceux qu'on aime, surtout dans les débuts ... c'est si passionné, si intense, on en devient dépendant. Alors songez que la mort puisse te r'tirer ta douce du moment, c'est tout simplement horrible. Non, 1000 écus, c'est pas cher payé quand on y pense. Et puis, t'as toujours aimé bavasser avec tes créanciers ! En voilà une occasion rêvée.

Tu vas payer ton égoïsme et ta liberté. Tu t'rappelles ? "Leçon 10 : la liberté a toujours un prix ; la réalisation de ses désirs aussi ...". J'te démets d'tes fonctions d'père et j'trouverai un truc crédible et charmant pour Percy, mais va falloir payer ... encore et encore ... mon champion ...
Si j'dois jouer la nounou de service,
Si j'dois veiller sur notre petit,
Si j'dois oublier ma vie de débauche,
Si j'dois oublier l'espionne et la guerrière que j'étais ...
Moui, va falloir que tu paies, encore et encore ...

Après tout, ce n'est que le pâle reflet de nous,
Toi tu t'amuses et tu paies,
Moi je guide et je compte les sous.

L'Epicée


PS : Je n'ai jamais oublié la leçon numéro 1, " Ne jamais y mettre de sentiments ..."

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Maryah
Et elle n'avait rien dit. Elle regardait chaque jour son fils grandir, apprendre, évoluer, rire ... un vrai p'tit homme. Pleutre ! C'était une pleutre, une lâche, incapable d'annoncer à son fils que son père ne souhaitait plus entendre parler de lui. Depuis quelques temps, elle faisait ce même cauchemar : elle se revoyait petite, son père la protégeant pendant qu'un Haschischin attrapait son père par les cheveux et l'égorgeait. Elle se revoyait tomber à genou, appuyer partout où il y avait du sang, et crier :
Paaaappppaaaaa ! Papa ... mon papa ... nonnnn .... papaaaaaa

Ils en avaient fauché tant et tant du haut de leurs étalons pur sang arabe, aussi noirs que la mort. L'image lui revenait en boucle, et celle sur le bateau où elle avait compris qu'elle n'avait plus de parents. A Dieu Papa, à dieu Maman ... L'émotion, la douleur, étaient toujours là, tapies au fin fond de ses entrailles. Et il faudrait que elle, annonce à son fils, que son père faisait un caprice et préférait ne l'avoir jamais connu ?! Non ! C'était juste impossible.

Elle avait préféré ne rien dire, et l'enfant absorbé par les mille découvertes faites à Arles, occupé par Joannice et les nombreux enseignements du Cosaque, n'avait plus pensé à demander. Il portait toujours autour du cou ce petit collier que son père lui avait offert, mais il n'en parlait pas. Peut être à Vorobei, le cheval, son confident et son frère comme il disait.

Et puis les Cosaques étaient arrivés et il avait fallu leur trouver des distractions à eux aussi. Alors ils avaient repris les routes. Maryah avait entraperçu le petit cheval destiné à Percy, un cheval magnifique, élégant, racé, et puissant. Heureusement qu'il était encore jeune et qu'ils allaient pouvoir l'éduquer.
Jouant les parfaites épouses, elle n'avait pas réussi à saisir les questions d'argent. Le petit cheval allait coûter une fortune ...

Une fortune qu'elle n'avait pas. Et Niallan avait laissé les trois lettres précédentes mortes. Aucune réponse. Elle n'avait plus le temps d'attendre. Il fallait qu'elle trouve une combine pour trouver de l'argent, encore fallait il savoir combien coûtait le cheval.

Alors ce soir était une triste soirée. Elle entendait les cosaques raconter des histoires qui faisaient peur à Percy, elle entendait la voix rassurante de Torvar se mêler à celle de Matvei mais ne comprenait pas un traitre mot de leur langue maternelle. Sauf ... Gorsalka ... leur boisson favorite.

Elle était là sur une plage de Montpellier, et elle était lasse. Pourquoi fallait-il qu'elle galère autant pour que Percy ait un père ? Pourquoi une fois dans sa vie, ça ne pouvait pas se passer simplement ? Pourquoi Niallan n'avait il pas répondu en envoyant un peu d'argent ? Comment pouvait on être aussi insensible, aussi détaché, désintéressé de son fils ? Et elle, comment avait elle pu y croire ? Cette soirée magique dans les tavernes parisiennes à annoncer leur enfant, à tous les deux. Etait-elle aveugle à ce point ? Jouait il ? Avait il menti ? Elle n'avait même pas fini dans sa couche ce soir là, alors à quoi bon ? Et ces nuits passées avec lui, Percy et Lexi ? Du flan ça aussi ?

Elle ne put retenir un gros soupir, pliant ses genoux sous son menton, et regardant les vagues venir et repartir. Sa vie était une énorme vague en fait, on lui donnait ,et on lui reprenait. Le petit cheval était là, elle voulait l'offrir à son fils, et elle risquait de le perdre parce qu'elle n'avait pas de quoi payer. Et les Cosaques risquaient de lui faire payer le fait de se déplacer pour rien. Grâce à Torvar, elle échapperait aux châtiments les plus douloureux, mais certainement pas à l'humiliation.


P'tain Niallan ! Tu déconn' ! T'veux vraiment qu'ton fils finissent sans père ni mère ?! Foutu toi ! J'te hais !!!

Bon bon .... pas la peine de perdre du temps sur ce qu'elle ne pouvait pas changer. Il paierait en temps et en heure, d'icy là il fallait qu'elle trouve une solution.
Les minutes passèrent, et au bout d'un certain temps, elle fut consciente qu'elle n'avait que deux choix :
- Mettre son orgueil de côté et demander à Torvar de lui avancer le prix ou de s'arranger avec ceux de son clan, au risque de le perdre à tout jamais,
- Mettre son orgueil et ses bonnes décisions de côté, et demander à Santiagoriccardo de l'intégrer à son groupe, pour aller prélever l'impôt léonin sur les routes. Y aurait du sang, des dangers, mais de l'argent ...

Perdre Torvar ou se perdre elle ...


Plouf, plouf, ça sera Toi ... mais comm' le Roy et la Reyne ne le veulent pas, ça ne sera pas toi mais toi ...
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Niallan
[Espoir.*]

C’est chouette l’espoir, ça met une petite lueur brillante dans le regard et ça fait battre ton petit cœur plus vite. Le problème c’est que quand t’as plus d’espoir, t’es pas beau à voir. Je suis pas beau à voir. Je sors du travail avec une chemise impeccable, des braies proprettes, des bottes exemptes de terre et pourtant je me sens plus sale qu’après une journée de taf à la mine. Je serre les dents et détourne les yeux de ma bourse alourdie par les écus d’une richissime donzelle que son époux ne satisfait visiblement pas assez. Se prostituer, c’est tromper ? J’aurais mieux fait de continuer à regarder le fruit de mon labeur parce que là j’en vois les conséquences. Je couche avec un tas d’autres femmes et en rentrant j’ai du mal à regarder la mienne dans les yeux. Enfin, la mienne, c’est vite dit. On est juste au stade « fiançailles » pour l’instant. Elle a l’air heureuse alors je fais en sorte de donner le change. Dans sept ans, peut-être huit, Percy sera presque un homme. Il s’assumera tout seul, il n’aura plus besoin de mon argent et sa mère ne me le réclamera plus. Je pourrai cesser « tout ça » et être un paysan moyen ou un mineur comme un autre. Mais pour l’instant…

Fait chier.

J’avais dit « pas de marques visibles par la suite » mais une gourdasse a cru intelligent de laisser la marque de ses ongles dans ma chair. Elle a dû penser que ça lui donnait un petit côté félin inoubliable… J’ai juste eu envie de l’étouffer avec son oreiller quand elle a fait ça. Sauf que j’avais pas mon mot à dire, j’avais juste à continuer mon affaire en essayant de la faire crier le plus vite possible pour me barrer avant qu’Ali ne trouve ça trop suspect. Et maintenant, j’allais justifier ça comment moi ? « Ça ? Oh, ne t’en fais pas, je me suis fait attaquer par Pantoufle ! » ? ou « Qu’est-ce que tu vas t’imaginer, enfin ! J’ai juste fait un câlin à un arbre. ». Bordel. C’est tellement pas crédible que ça me donne envie de gerber. Et puis avec Ali, on a parlé de faire un bébé. Un à nous. Je sais pas pourquoi je pense à ça maintenant mais à chaque fois que j’envisage de concrétiser ce projet, je pense à ma gamine et quelques fois, par extension, à la pitoyable lettre que j’avais envoyé à Maryah pour lui annoncer sa mort.

Citation:
Maryah,

Lexi est morte. Ma gamine, ma fille est morte. J’étais pas là quand ça s’est passé, pas là pour la protéger. Même pas là pour l’enterrer. Et tu voudrais que je continue à être là pour notre fils ? T’y tiens donc si peu que ça ? Je détruis tout ce que je touche. Je sais pas si c’est ton enseignement qui m’a rendu comme ça ou si je suis défectueux de naissance mais je suis sûr d’une chose : ça changera pas.

Léan est morte.
Lexi est morte.
Fleur compte rester enfermée dans un couvent.

Alors Percy et toi… Restez en dehors de ma vie bien pourrie. Et pour l’argent, tu sais très bien que j’aurai jamais assez. Mais je ne m’en fais pas, il te reste le gentil Torvar qui adorait me montrer à quel point je suis minable comme père et à quel point lui et sa gueule de vieux con aigri s’en sortent bien.

Prenez soin de vous deux,

Niallan.


Cette lettre est pire que minable, vous avez raison. Et puis elle n’est plus d’actualité. Parce que, d’accord, les deux premières ne sont pas revenues à la vie par miracle et la troisième est toujours chez les nonnes mais côté argent, ça a changé. J’ai décidé que le seul gamin qui me reste mérite une vie agréable, une vie dans laquelle il aurait des cadeaux et toujours de quoi bouffer. Une vie où il n’aurait jamais le ventre vide, une vie où il ne regarderait pas les autres enfants avec envie en se demandant pourquoi pour jouer, lui, il n’a qu’un morceau de ficelle et des cailloux. Mon fils veut un cheval ? Il aura un cheval. Peu importe le nombre de nanas que je vais devoir trousser avant de pouvoir rembourser le canasson dans son intégralité.

Fais attention en le transportant, à l’intérieur il y a des flacons très fragiles. Trente écus maintenant, cinquante écus quand tu seras revenu. A Montpellier, une femme qui se prénomme Maryah. Une étrangère, magnifique. Avec un gamin d’environ cinq ans toujours avec elle, tu la reconnaitras.

En fait, les cinquante écus, il ne les aura pas. Mais ça, il le sait pas. Il ne sait pas non plus que les flacons n’en sont pas et qu’il transporte la coquette somme de cinq-cents écus ainsi qu’une lettre. Cette lettre :

Citation:
Maryah,

Je ne suis pas débile, je sais compter. Il n’y a que la moitié de la somme. Tu auras l’autre moitié au milieu du mois d’août, c’est promis.
Comment va-t-il ? Est-ce que le cheval lui plait ?
Et est-ce que toi, tu vas bien ?

Je ne vous embrasse pas, je n’en ai plus le droit.

Niallan.



*Traduction du titre Hope de Kid Wise

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Maryah
Seul le premier message lui est parvenu. En effet, quand on évite de prévenir les gens qu'on bouge, les p'tits oiseaux ne savent plus trop comment vous trouvez, quel chemin prendre et tout ça. Et puis, Arles / Toulouse, ça fait une trotte, et ça a le temps de tourner les pigeons.

Bref, depuis quelques jours Maryah a pris connaissance du message. Elle est tantôt triste, tantôt en colère. 10 ans ! P'tain cette gamine avait la vie devant elle. Elle s'appelait Lexianne, elle n'avait pas onze ans ... Elle n'était pas tout à fait née comme Maryah, mais le nombre de points communs de leur enfance était hallucinant. La Mort de Lexi avait chamboulé les certitudes de Maryah, et arraché un bout de son cœur ... et un autre bout de ce rêve utopique d'une famille unie.
Niallan n'avait même pas précisé les circonstances de sa mort. Maladie ? Infection de ses blessures ? Attaque ? Noyade ? Humpf ... L'Epicée tournait comme une Lionne en cage, l'envie de frapper lui revenait, l'envie de se venger, de faire payer ! Mais quel était le prix qu'on réclamait pour la mort d'une enfant ?! Il lui fallait un coupable, des coupables, elle allait leur fait payer la mort de la petite ... abandonnée à son triste sort, loin de la communauté, délirante, vivant nue avec ses grenouilles.
Elle avait le mobile, elle avait le responsable. Ne lui manquait plus que les moyens d'actions. Ses "vieux amis" , un peu la seule famille de la déracinée du Royaume de Majapahit (Indonésie), eux, ne lui faisaient jamais défaut. Infréquentables certes, mais pour elle, toujours fiables. Suffisait de voir comment les Corleone et Hydreux s'étaient jetés sur les San Claudien !

Aujourd'hui, elle comptait sur quelques espions, Sal l'enturbanné au premier rang, mais en déplacement. Celui qu'elle attendait aujourd'hui se faisait appeler Petit_Bras. Un fier voleur de la Cour des Miracles, qui savait se faufiler partout. L'attend en râlant et buvant plus que de raisons, au fond d'une taverne miteuse, comme toujours dans ces moments là, elle le vit enfin arriver :


Ahhhh bah enfin ! T'as pris l'temps d'aller boire la tisane avec ta grand mère ou quoi ?! Des plombes que j't'attends ! Heureus'ment qu't'es pas éclaireur, la troupe aurait eu l'temps de monter l'campement avant même que t'arrives et trouves le lieu de rendez-vous.
- Wowwwww tout doux ma belle ! Tu vas commencer par te calmer, et moi par me rincer l'gosier. Après on cause, j'ai tes informations.
- Y a pas de "après on cause". J't'ai suffisamment attendu, tu fais chier !
- Je te renvoie le compliment ... Ahhhh ça fait du bien de se désaltérer ! Bon tu veux savoir quoi ? Tu vas encore t'attirer des ennuis ...
- T'es pas ma mère ... et vu tes conseils merd*ques, j's'rai toi je me la fermerai !


Vrai qu'il avait une sacrée dette envers elle Petit Bras. Le fourbe l'avait envoyé à la Fosse où tout avait dégénéré. On peut pas être chapardeur et intelligent, rapide et efficace, et tout ça. Faut en laisser pour tout le monde. Du coup, par cette simple faute, manque d'informations qui avait failli coûter la vie à Maryah, il lui devait désormais un sacré paquets d'infos.

Alors tu lâches le morceau ? Il est où ? Il fait quoi ?!
- Il est à l'Eglise.
- A l'Egliseeeee ????!!!!
- Ouep, un enterrement. Sa cousine. Draganya j'crois. Y a tous les Romanov, et il a même fait un serm...
- Maissssssss pas Lui ! Pas le Brun, le Blond !
- Pfiou t'es chiante Apeau' tu sais ! Je traque ton serpent depuis des mois, je le trouve pas, là je te le retrouve, je te le sers sur un plateau et toi ... toi ... t'es jamais contente ! Voilà pourquoi j'aime pas travailler avec toi. T'es trop tatillonne !
- J'vais te tarter quelque chose, faudra pas v'nir pleurer. Laissons le Serpent un moment, tu veux. C'est du blond dont j'te parle.
- Oui bah tranquille, Sal' assure la filature. Ton Blond, il est avec une rousse, une étourdie de première catégorie. Y a deux trois personnes qui trainent autour d'eux, mais ils sont bizarres ces gens. Y a même un gars qui s'est pris un coup de pelle. Te fout pas dans les emmerdes Apeau' ... je te le redis ça sent pas bon. En plus, le blond et la rousse, à ce qui se dit, ils vont se marier.
- Tu m'appelles pas Apeau' ! On n'est plus à la Horde ! Et ... et ... quoi ? A peine sa fille enterrée, il se marie ? Il sortait d'mon plumard encore chaud pour s'jeter dans c'lui d'une rousse, il laisse crever sa gamine comm'un chien, et ... et ... il se marie. Foie de Maryah, il ne le fera pas !
Elle est comment la Rousse ?
- Pas mal du tout, un joli petit lot qui demande qu'à être culb....
- Ta gueule ! Elle a l'air dangereuse ?
- Ah non ! Enfin pas volontairement ... Elle est malhabile, maladroite, maigrichonne et tête en l'air. Elle m'a mêm'pas repéré ...
- Bah encore heureux qu'elle ne t'ai pas repéré ! Triple bouse, c'est le but hein !
- Voilà tu recommences, tu te contrôles pas. Calme toi bon sang !
- Oh oui, qu'il sera bon son sang ... Je te vengerai Lexianne, ton nom sera lavé crois-moi !



Les anciens de la Horde étaient restés boire et parler un bon moment. Maryah échafaudait son plan, minute après minute, sévices après sévices, souffrances après souffrances. Elle voulait qu'Il souffre de l'absence, elle voulait qu'Elle sache ce que son joli petit minois avait provoqué. Elle n'irait pas mieux tant qu'elle ne les aurait pas fait payer le prix d'une vie, celle là même que l'Enchanteresse lui avait annoncé, sans que l'Epicée veuille y croire.
Le plan ficelé, chacun rentra chez soi. La route serait longue, la vengeance aussi ... et plus c'est long, plus c'est bon ...

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