Niallan
[On irait faire un tour à Londres
Ou juste faire le tour du monde,
C'est qu'tes yeux me rendent un peu bête
T'as emménagé dans ma tête.
On pourrait partir n'importe où ...
Pourvu que tu viennes*]
Et tes venue. Daccord, on est pas à Londres et on a pas fait le tour du monde. Mais tes venue alors le reste, je men tape le coquillard. Oui, toi, tes venue. Toi, Alicina La Canéda de Lantwyck (jai passé dix bonnes minutes à apprendre le nom par cur pour le prononcer correctement au moment fatidique). Avec moi, Niallan Ozéra (oui, cest plus court). A Trocyle. Et là, vous vous dites mais cest quoi ce bled ? Je me suis dit la même chose la première fois. Cest sûr que ça na pas la renommée de Londres ni la classe dun tour du monde mais cest ici que jai décidé de me jeter à leau. Hier soir, je lui avais dit que je voulais lui donner une preuve de mon amour et je vais le faire. Il faut juste quon fasse un petit détour
Ali, arrête-toi.
Je retiens difficilement un éclat de rire devant la tronche quelle fait. Toujours cet air à la fois émerveillé et paumé. Je suis prêt à parier que si je navais pas mis mon bras devant pour larrêter, elle aurait trouvé lunique caillou du chemin pour trébucher dessus. Je naime pas sa maladresse. En fait, dun point de vue strictement réfléchi, Ali est tout ce que je naime pas. Elle est rousse et depuis toujours jexècre les porteurs de cette couleur de tifs. Elle est maigre et jaime les femmes qui ont des formes. Elle est naïve et les gens naïfs magacent. Elle na pas confiance en elle et jaime les femmes qui sont sûres delles. Elle et a un instinct de survie proche de celui de lagneau qui tape la causette au loup dans les fables de ce cher Jean et ça ça minsupporte. Cest fatiguant. Par conséquent, dun point de vue strictement réfléchi, je ne devrai même pas poser les yeux sur elle ou alors lespace dun instant seulement. Sauf que jai jamais été du genre réfléchi. Sans y prendre garde, jai commencé à trouver que ses cheveux roux saccordaient parfaitement à ses grands yeux bleus, que son corps presque frêle était en accord parfait avec le mien, que sa naïveté mémerveillait plus que le coucher de soleil sur locéan, que jaimais être celui qui laidait à avoir confiance en elle et que jadorais mon rôle de Protecteur. Et puis surtout, je me suis rendu compte que je laimais dune force qui dépasse tout entendement. Et aujourdhui, jallais le lui prouver.
Ecoute-moi bien, terreur des chemins, jai juste un truc à aller chercher alors tu mattends là. Quelques minutes sans risquer ta vie, ça te semble envisageable ?
Sourire au coin des lèvres, je lembrasse avec une tendresse quelle seule peut faire apparaître. Et puis je mécarte pour rejoindre la petite boutique. Je sais exactement ce que je veux, aussi cest dun pas décidé que je me dirige vers le fond de la petite boutique. Cette fois, je vais faire les choses bien. Jattrape la bague aux reflets bleutés et lapporte au ventru qui me regarde dun air suspicieux.
Zavez assez pour la payer ? La maison fait pas dprêt
Oui, jai assez.
Et pour une fois, cest vrai. Jai trimé pour pouvoir lacheter cette bague, tellement trimé quil marrive de ne plus réussir à regarder la femme que jaime en face parce que mon boulot cest pas joli-joli. Courtisan. Un vulgaire prostitué avec le terme légèrement enjolivé qui va bien. Si javais pu, jaurais évité ça. Je me serais contenté de la mine ou des champs mais ça payait pas assez pour ce que Maryah me demandait. Un cheval pour mon fils, rien que ça. Et cétait juste le premier point dune longue, très longue liste. Alors jai mis ma fierté de côté et jai vendu mon corps pour éviter quil ne soit percé par lépée dun mercenaire envoyé par une Maryah vengeresse. Ne me regardez pas comme ça, il faut faire des choix et jai fait le mien. Un choix qui me permet en ce jour de juillet de demander la main de la femme que jaime dans les règles.
Ma bourse alourdie décus change de main et le boutiquier rassuré se permet un sourire et une tape amicale sur lépaule.
Zinquiétez pas, ça va bien spasser ! Moi avec ma Madleine cétait pas gagné et puis finalement
Je nai pas entendu la suite, jétais bien trop occupé à lisser les plis de la chemise blanche achetée pour loccasion, à mettre de lordre dans ma tignasse et à regarder plus ou moins discrètement que je navais rien de coincé entre les dents.
alors, vlà, aujourdhui on a
Et je nai pas entendu la fin non plus puisque je me suis rendu compte que ma peut-être future fiancée ne mattendait plus devant. Jai pesté, maugréé et je suis sorti en trombe.
Ali !
Pas de réponse. Evidemment, ce serait trop simple. Je soupire, range la bague dans ma poche et me lance à la recherche dindices.
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Bannière réalisée par les grands soins de JD Calyce.
Ou juste faire le tour du monde,
C'est qu'tes yeux me rendent un peu bête
T'as emménagé dans ma tête.
On pourrait partir n'importe où ...
Pourvu que tu viennes*]
Et tes venue. Daccord, on est pas à Londres et on a pas fait le tour du monde. Mais tes venue alors le reste, je men tape le coquillard. Oui, toi, tes venue. Toi, Alicina La Canéda de Lantwyck (jai passé dix bonnes minutes à apprendre le nom par cur pour le prononcer correctement au moment fatidique). Avec moi, Niallan Ozéra (oui, cest plus court). A Trocyle. Et là, vous vous dites mais cest quoi ce bled ? Je me suis dit la même chose la première fois. Cest sûr que ça na pas la renommée de Londres ni la classe dun tour du monde mais cest ici que jai décidé de me jeter à leau. Hier soir, je lui avais dit que je voulais lui donner une preuve de mon amour et je vais le faire. Il faut juste quon fasse un petit détour
Ali, arrête-toi.
Je retiens difficilement un éclat de rire devant la tronche quelle fait. Toujours cet air à la fois émerveillé et paumé. Je suis prêt à parier que si je navais pas mis mon bras devant pour larrêter, elle aurait trouvé lunique caillou du chemin pour trébucher dessus. Je naime pas sa maladresse. En fait, dun point de vue strictement réfléchi, Ali est tout ce que je naime pas. Elle est rousse et depuis toujours jexècre les porteurs de cette couleur de tifs. Elle est maigre et jaime les femmes qui ont des formes. Elle est naïve et les gens naïfs magacent. Elle na pas confiance en elle et jaime les femmes qui sont sûres delles. Elle et a un instinct de survie proche de celui de lagneau qui tape la causette au loup dans les fables de ce cher Jean et ça ça minsupporte. Cest fatiguant. Par conséquent, dun point de vue strictement réfléchi, je ne devrai même pas poser les yeux sur elle ou alors lespace dun instant seulement. Sauf que jai jamais été du genre réfléchi. Sans y prendre garde, jai commencé à trouver que ses cheveux roux saccordaient parfaitement à ses grands yeux bleus, que son corps presque frêle était en accord parfait avec le mien, que sa naïveté mémerveillait plus que le coucher de soleil sur locéan, que jaimais être celui qui laidait à avoir confiance en elle et que jadorais mon rôle de Protecteur. Et puis surtout, je me suis rendu compte que je laimais dune force qui dépasse tout entendement. Et aujourdhui, jallais le lui prouver.
Ecoute-moi bien, terreur des chemins, jai juste un truc à aller chercher alors tu mattends là. Quelques minutes sans risquer ta vie, ça te semble envisageable ?
Sourire au coin des lèvres, je lembrasse avec une tendresse quelle seule peut faire apparaître. Et puis je mécarte pour rejoindre la petite boutique. Je sais exactement ce que je veux, aussi cest dun pas décidé que je me dirige vers le fond de la petite boutique. Cette fois, je vais faire les choses bien. Jattrape la bague aux reflets bleutés et lapporte au ventru qui me regarde dun air suspicieux.
Zavez assez pour la payer ? La maison fait pas dprêt
Oui, jai assez.
Et pour une fois, cest vrai. Jai trimé pour pouvoir lacheter cette bague, tellement trimé quil marrive de ne plus réussir à regarder la femme que jaime en face parce que mon boulot cest pas joli-joli. Courtisan. Un vulgaire prostitué avec le terme légèrement enjolivé qui va bien. Si javais pu, jaurais évité ça. Je me serais contenté de la mine ou des champs mais ça payait pas assez pour ce que Maryah me demandait. Un cheval pour mon fils, rien que ça. Et cétait juste le premier point dune longue, très longue liste. Alors jai mis ma fierté de côté et jai vendu mon corps pour éviter quil ne soit percé par lépée dun mercenaire envoyé par une Maryah vengeresse. Ne me regardez pas comme ça, il faut faire des choix et jai fait le mien. Un choix qui me permet en ce jour de juillet de demander la main de la femme que jaime dans les règles.
Ma bourse alourdie décus change de main et le boutiquier rassuré se permet un sourire et une tape amicale sur lépaule.
Zinquiétez pas, ça va bien spasser ! Moi avec ma Madleine cétait pas gagné et puis finalement
Je nai pas entendu la suite, jétais bien trop occupé à lisser les plis de la chemise blanche achetée pour loccasion, à mettre de lordre dans ma tignasse et à regarder plus ou moins discrètement que je navais rien de coincé entre les dents.
alors, vlà, aujourdhui on a
Et je nai pas entendu la fin non plus puisque je me suis rendu compte que ma peut-être future fiancée ne mattendait plus devant. Jai pesté, maugréé et je suis sorti en trombe.
Ali !
Pas de réponse. Evidemment, ce serait trop simple. Je soupire, range la bague dans ma poche et me lance à la recherche dindices.
*Ycare - Pourvu que tu viennes
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