Niallan
[Tu es partie et je dois rester défoncé
Tout le temps
Défoncé tout le temps
[ ]
Pour te garder hors de ma tête*]
Je farfouille maladroitement dans mes poches sous lil suspicieux du tavernier. Il exige que je paie avant quil ne me serve ce énième verre de « ce que vous avez de plus fort ». Jai des thunes, je suis sûr quil me reste des thunes. Jai couché avec une noble ya pas si longtemps, elle ma bien payé et je lui ai piqué des bijoux, il doit me rester Jai dû chercher avec un peu trop dentrain, plus que ce que mes jambes ne pouvaient supporter. Et je suis tombé. Jai même pas essayé de me rattraper et lorsque jai heurté le sol jai souri. Ce quil y a de bien avec lalcool cest quil atténue tellement la douleur que je ne sens pas les morceaux de chopes cassées qui senfoncent dans mon dos, je ne sens pas non plus les puissantes mains du tavernier me soulever du sol pour me plaquer contre le comptoir. Je souris.
Jcrois qutas eu ton compte alors tvas gentiment fout le camp vant que jménerve.
Attends, attends
Nullement impressionné par ce poing qui se rapproche dangereusement de mon tarin, je passe une main derrière ma nuque pour détacher une cordelette de cuir à laquelle est accrochée une bague. Mon alliance. Celle quAlicina aurait dû me passer au doigt hier, celle qui aurait fait de moi son époux. Ça aurait dû se passer dans le bocage normand en compagnie de mes amis et des siens. La nuit de noces aurait été fabuleuse et, quelques mois plus tard, elle aurait mis au monde notre enfant.
Le crochet envoyé par le tavernier me projette à nouveau au sol et, alors que ma tête cogne le sol, jesquisse un nouveau sourire. Ça ne sest pas passé comme ça, ça narrivera jamais. Elle est partie, je lai laissée partir. Au milieu du mois daoût Maryah lavait enlevée pour lui faire payer la mort de ma fille. Elle lavait enfermée avec des putois, secouée un peu et puis lavait relâchée. Mais pas avant de lui avoir dit qui jétais et comment je létais devenu. Ali pensait que je pouvais changer, devenir quelquun de bien avec elle. Pour elle. Elle se plantait. LEpicée est, au final, la seule qui me connaisse vraiment comme si elle mavait fait. Ah mais attendez : elle ma fait. Cest elle qui ma montré comment séduire, manipuler et détruire. Cest elle qui ma fait Champion. Aujourdhui, japplique avec un talent indéniable ses enseignements. Ne pas sattacher, ne pas rester
Tenez, ça paie largement une bonne bouteille, ça.
Lalliance change de propriétaire, le nouveau aide lancien à se relever et lassoit plus ou moins rudement sur une chaise avant de lui apporter la fameuse bouteille. Cette dernière est immédiatement débouchée et sa descente entamée. Jétais fou amoureux delle. Je laimais tellement que je lavais demandée en mariage, que javais commencé à économiser pour nous construire une jolie maison au bord dun lac. Jaurais pu pêcher dans ce lac et pendant ce temps, elle, elle aurait lu une histoire à la tripotée denfants quon aurait eu. Javais des projets plein la tête, des étoiles plein les yeux. Et il y avait eu lenlèvement. Les jours suivants javais compris. Javais compris que jamais je ne pourrai démarrer une nouvelle vie en foutant des coups de pompes à mon passé pour le faire dégager. Javais compris que, tôt ou tard, je finirai par merder et quelle, elle en souffrirait. Alors javais arrêté de venir la voir, de répondre à ses courriers. Je menfermais dans mon silence et elle dans une colère mêlée de tristesse.
Je bascule la tête en arrière histoire que lalcool brûle plus rapidement le fond de ma gorge. Un soir, elle était partie. Elle mavait laissé derrière elle. Cest ce que je voulais et pourtant à partir de ce jour-là jai pas arrêté de morfler. Chaque jour qui passe je me demande ce quelle fait, où elle est et avec qui. A la fin du mois daoût, javais eu une réponse à mes questions. Septembre. Le prénom, pas le mois. Elle disait retomber amoureuse de lui, ne plus savoir quoi faire, douter. Elle écrivait quelle avait besoin que je revienne pour que je chasse le fameux Septembre de son cur. Je ne lavais pas fait. Javais lentement déchiré la lettre et je lavais regardée brûler.
Ce mec-là, Septembre, je le sentais bien. Il allait lépouser, lui faire des enfants et surtout, il la rendrait heureuse parce que lui resterait. Les traits de mon visage commenceront bientôt à seffacer de sa mémoire et puis un jour elle se réveillera et ne pourra apposer sur mon prénom quune ombre aux contours indistincts et puis
Et puis lalcool remplit enfin son rôle. Joublie Ali et mes conneries.
Joublie mon prénom et mes surnoms.
Joublie de tenir la bouteille, elle sécrase au sol. Joublie de tenir sur la chaise, je mécrase au sol.
Mes yeux se ferment, je souris. Doucereux oubli
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Bannière réalisée par les grands soins de JD Calyce.
Tout le temps
Défoncé tout le temps
[ ]
Pour te garder hors de ma tête*]
Je farfouille maladroitement dans mes poches sous lil suspicieux du tavernier. Il exige que je paie avant quil ne me serve ce énième verre de « ce que vous avez de plus fort ». Jai des thunes, je suis sûr quil me reste des thunes. Jai couché avec une noble ya pas si longtemps, elle ma bien payé et je lui ai piqué des bijoux, il doit me rester Jai dû chercher avec un peu trop dentrain, plus que ce que mes jambes ne pouvaient supporter. Et je suis tombé. Jai même pas essayé de me rattraper et lorsque jai heurté le sol jai souri. Ce quil y a de bien avec lalcool cest quil atténue tellement la douleur que je ne sens pas les morceaux de chopes cassées qui senfoncent dans mon dos, je ne sens pas non plus les puissantes mains du tavernier me soulever du sol pour me plaquer contre le comptoir. Je souris.
Jcrois qutas eu ton compte alors tvas gentiment fout le camp vant que jménerve.
Attends, attends
Nullement impressionné par ce poing qui se rapproche dangereusement de mon tarin, je passe une main derrière ma nuque pour détacher une cordelette de cuir à laquelle est accrochée une bague. Mon alliance. Celle quAlicina aurait dû me passer au doigt hier, celle qui aurait fait de moi son époux. Ça aurait dû se passer dans le bocage normand en compagnie de mes amis et des siens. La nuit de noces aurait été fabuleuse et, quelques mois plus tard, elle aurait mis au monde notre enfant.
Le crochet envoyé par le tavernier me projette à nouveau au sol et, alors que ma tête cogne le sol, jesquisse un nouveau sourire. Ça ne sest pas passé comme ça, ça narrivera jamais. Elle est partie, je lai laissée partir. Au milieu du mois daoût Maryah lavait enlevée pour lui faire payer la mort de ma fille. Elle lavait enfermée avec des putois, secouée un peu et puis lavait relâchée. Mais pas avant de lui avoir dit qui jétais et comment je létais devenu. Ali pensait que je pouvais changer, devenir quelquun de bien avec elle. Pour elle. Elle se plantait. LEpicée est, au final, la seule qui me connaisse vraiment comme si elle mavait fait. Ah mais attendez : elle ma fait. Cest elle qui ma montré comment séduire, manipuler et détruire. Cest elle qui ma fait Champion. Aujourdhui, japplique avec un talent indéniable ses enseignements. Ne pas sattacher, ne pas rester
Tenez, ça paie largement une bonne bouteille, ça.
Lalliance change de propriétaire, le nouveau aide lancien à se relever et lassoit plus ou moins rudement sur une chaise avant de lui apporter la fameuse bouteille. Cette dernière est immédiatement débouchée et sa descente entamée. Jétais fou amoureux delle. Je laimais tellement que je lavais demandée en mariage, que javais commencé à économiser pour nous construire une jolie maison au bord dun lac. Jaurais pu pêcher dans ce lac et pendant ce temps, elle, elle aurait lu une histoire à la tripotée denfants quon aurait eu. Javais des projets plein la tête, des étoiles plein les yeux. Et il y avait eu lenlèvement. Les jours suivants javais compris. Javais compris que jamais je ne pourrai démarrer une nouvelle vie en foutant des coups de pompes à mon passé pour le faire dégager. Javais compris que, tôt ou tard, je finirai par merder et quelle, elle en souffrirait. Alors javais arrêté de venir la voir, de répondre à ses courriers. Je menfermais dans mon silence et elle dans une colère mêlée de tristesse.
Je bascule la tête en arrière histoire que lalcool brûle plus rapidement le fond de ma gorge. Un soir, elle était partie. Elle mavait laissé derrière elle. Cest ce que je voulais et pourtant à partir de ce jour-là jai pas arrêté de morfler. Chaque jour qui passe je me demande ce quelle fait, où elle est et avec qui. A la fin du mois daoût, javais eu une réponse à mes questions. Septembre. Le prénom, pas le mois. Elle disait retomber amoureuse de lui, ne plus savoir quoi faire, douter. Elle écrivait quelle avait besoin que je revienne pour que je chasse le fameux Septembre de son cur. Je ne lavais pas fait. Javais lentement déchiré la lettre et je lavais regardée brûler.
Ce mec-là, Septembre, je le sentais bien. Il allait lépouser, lui faire des enfants et surtout, il la rendrait heureuse parce que lui resterait. Les traits de mon visage commenceront bientôt à seffacer de sa mémoire et puis un jour elle se réveillera et ne pourra apposer sur mon prénom quune ombre aux contours indistincts et puis
Et puis lalcool remplit enfin son rôle. Joublie Ali et mes conneries.
Joublie mon prénom et mes surnoms.
Joublie de tenir la bouteille, elle sécrase au sol. Joublie de tenir sur la chaise, je mécrase au sol.
Mes yeux se ferment, je souris. Doucereux oubli
*Traduction paroles Tove Lo - Stay High (Habits Remix) ft. Hippie Sabotage
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Bannière réalisée par les grands soins de JD Calyce.