Niallan
[Angie.**]
Je ne connais pas d'Angie mais le type qui a écrit cette chanson devait être fou amoureux d'elle et regretter de l'avoir laissée partir. Au fond, lui et moi on se ressemble pas mal si on oublie le fait que je ne sais absolument pas chanter. J'aimais Ali comme un fou et je l'ai laissée partir, j'ai ignoré ses lettres et refusé de la retrouver. Et je regrette. Sauf que moi, jamais je ne pourrai la revoir, jamais je n'aurai d'autre chance de la rendre heureuse.
Il n'y aura pas de mariage et pas d'enfants tout simplement parce qu'elle est morte. Pour tout vous dire, ça fait un bon paquet de temps que je noie mes regrets dans l'alcool mais ils nagent foutrement bien ces cons. Quand je bois beaucoup ils sont un peu d'apnée mais ils finissent toujours pas remonter à la surface. Alors je bois encore plus et je m'effondre tous les soirs dans un bouge minable ou au fond d'une ruelle.
Étrangement ce soir j'ai eu envie d'autre chose. J'ai eu envie d'écrire. A une amie d'enfance, la seule que j'ai. Kachina. La dernière fois que je l'avais vue c'était en janvier pour mon mariage, presque un an si on fait bien le compte. Et pourtant, je savais que je pourrai me confier à elle, qu'à défaut de m'écouter elle me lirait et j'espérais sincèrement qu'elle trouverait les bons mots sinon j'étais bon pour finir la bouteille posée devant moi.
La plume est trempée, j'hésite un court instant, hausse les épaules et débute ma lettre comme je l'entends en faisant fi des habituels "De... A... Fait à ... le ...", elle devait s'en cogner tout autant que moi.
Je ne connais pas d'Angie mais le type qui a écrit cette chanson devait être fou amoureux d'elle et regretter de l'avoir laissée partir. Au fond, lui et moi on se ressemble pas mal si on oublie le fait que je ne sais absolument pas chanter. J'aimais Ali comme un fou et je l'ai laissée partir, j'ai ignoré ses lettres et refusé de la retrouver. Et je regrette. Sauf que moi, jamais je ne pourrai la revoir, jamais je n'aurai d'autre chance de la rendre heureuse.
Il n'y aura pas de mariage et pas d'enfants tout simplement parce qu'elle est morte. Pour tout vous dire, ça fait un bon paquet de temps que je noie mes regrets dans l'alcool mais ils nagent foutrement bien ces cons. Quand je bois beaucoup ils sont un peu d'apnée mais ils finissent toujours pas remonter à la surface. Alors je bois encore plus et je m'effondre tous les soirs dans un bouge minable ou au fond d'une ruelle.
Étrangement ce soir j'ai eu envie d'autre chose. J'ai eu envie d'écrire. A une amie d'enfance, la seule que j'ai. Kachina. La dernière fois que je l'avais vue c'était en janvier pour mon mariage, presque un an si on fait bien le compte. Et pourtant, je savais que je pourrai me confier à elle, qu'à défaut de m'écouter elle me lirait et j'espérais sincèrement qu'elle trouverait les bons mots sinon j'étais bon pour finir la bouteille posée devant moi.
La plume est trempée, j'hésite un court instant, hausse les épaules et débute ma lettre comme je l'entends en faisant fi des habituels "De... A... Fait à ... le ...", elle devait s'en cogner tout autant que moi.
Citation:
A l'amie,
Parce que je crois que c'est de ça que j'ai le plus besoin en ce moment: une amie. J'ai cru que les bouteilles et l'opium me suffiraient mais je me suis planté.
Je te préviens, cette lettre sera tout sauf gaie, je vais te balancer toutes les médiocrités de ma minable petite vie. Je te dirai bien de ne pas lire mais écrire pour rien c'est pas quelque chose que j'affectionne et je te sais de toute façon trop curieuse.
Alors, on s'en était arrêtés où ? Je crois que dans ma dernière lettre j'étais encore un plus ou moins heureux mari et un heureux papa.
J'ai divorcé, ma fille est morte, mon premier fils me croit mort et mon deuxième veut ma mort. Et c'est pas tout. On va reprendre étape par étape.
Mon divorce d'abord. Nos multiples disputes auront eu raison de notre mariage. Pourtant, au début j'aimais bien engueulades parce que l'après était délicieux, fort. Et puis les après ont mis du temps à venir jusqu'au jour où ils se sont arrêtés. Je me suis barré. Il y a peu elle a accouché d'un fils, Drago. Elle va lui apprendre à me haïr et je ne le verrai jamais, je ne le tiendrai jamais dans mes bras. Il appellera un autre que moi "Papa" et c'est cet enfoiré d'autre qui lui apprendra à marcher.
Ma fille ensuite. J'étais pas là quand c'est arrivé. Elle était à Bourg avec sa pseudo mère de ce que j'en savais. Moi j'étais parti à Maçon pour voir mon fils et sa mère, Maryah. On se disait qu'on pouvait y arriver à former cette famille recomposée après tout les gosses s'adoraient et moi j'avais eu des sentiments pour Maryah. Mais j'étais pas amoureux. Un soir j'ai reçu une lettre d'une rousse, Alicina. Une amie. Elle disait avoir été attaquée et se préparer à mourir. Ce soir-là je suis devenu fou, j'ai pris la route sans rien dire à Maryah et je suis allé rejoindre Ali. Des jours durant, je suis resté à son chevet. Elle a guéri. Je suis tombé amoureux d'elle et ça tombe bien parce qu'elle l'était de moi depuis longtemps. Tout allait bien, je pensais pouvoir rejoindre mes gosses. Sauf que Maryah n'a jamais pu me pardonner mon départ et que Lexi... Ils l'ont tué. Je ne sais pas exactement qui ni pourquoi, tout ce que je sais c'est qu'un jour j'ai reçu une lettre me disant que je venais de perdre ma gamine. Chienne de vie. T'imagines même pas à quel point ça m'a fait mal et continue de me faire mal.
Mais j'avais Ali, mon Alicina. Il y avait Vector et Léna avec nous. On était bien, on était heureux. Les deux meilleurs potes fiancés à deux jumelles. J'y croyais cette fois, je voulais lui faire un enfant et lui construire une maison. Ça s'est pas fait.
Maryah l'a enlevée, torturée et elle lui a dit quel genre de connard j'étais. De ceux qui manipulent, de ceux qui trahissent, de ceux qui jamais ne restent. Ali a refusé d'y croire mais je lui ai tout dit. Elle m'a pardonné alors même que moi je ne me pardonnais pas. Je venais de moins en moins souvent la voir, je ne la touchais plus. Elle est partie. Chaque jour elle m'écrivait, chaque jour je l'ignorais en pensant qu'elle finirait par être heureuse sans moi. Et puis un jour c'est sa frangine qui m'a écrit pour m'annoncer sa mort. Je suis allé à l'enterrement. Et j'ai pleuré, mon Dieu ce que j'ai chialé.
Et maintenant j'ai plus rien du tout. Juste des bouteilles et des cuisses à écarter. J'en peux plus, Kach.
Voilà, fin des jérémiades.
Mais parle-moi un peu de toi, de ton fils, s'il te plait...
Je t'embrasse,
Niallan.
Parce que je crois que c'est de ça que j'ai le plus besoin en ce moment: une amie. J'ai cru que les bouteilles et l'opium me suffiraient mais je me suis planté.
Je te préviens, cette lettre sera tout sauf gaie, je vais te balancer toutes les médiocrités de ma minable petite vie. Je te dirai bien de ne pas lire mais écrire pour rien c'est pas quelque chose que j'affectionne et je te sais de toute façon trop curieuse.
Alors, on s'en était arrêtés où ? Je crois que dans ma dernière lettre j'étais encore un plus ou moins heureux mari et un heureux papa.
J'ai divorcé, ma fille est morte, mon premier fils me croit mort et mon deuxième veut ma mort. Et c'est pas tout. On va reprendre étape par étape.
Mon divorce d'abord. Nos multiples disputes auront eu raison de notre mariage. Pourtant, au début j'aimais bien engueulades parce que l'après était délicieux, fort. Et puis les après ont mis du temps à venir jusqu'au jour où ils se sont arrêtés. Je me suis barré. Il y a peu elle a accouché d'un fils, Drago. Elle va lui apprendre à me haïr et je ne le verrai jamais, je ne le tiendrai jamais dans mes bras. Il appellera un autre que moi "Papa" et c'est cet enfoiré d'autre qui lui apprendra à marcher.
Ma fille ensuite. J'étais pas là quand c'est arrivé. Elle était à Bourg avec sa pseudo mère de ce que j'en savais. Moi j'étais parti à Maçon pour voir mon fils et sa mère, Maryah. On se disait qu'on pouvait y arriver à former cette famille recomposée après tout les gosses s'adoraient et moi j'avais eu des sentiments pour Maryah. Mais j'étais pas amoureux. Un soir j'ai reçu une lettre d'une rousse, Alicina. Une amie. Elle disait avoir été attaquée et se préparer à mourir. Ce soir-là je suis devenu fou, j'ai pris la route sans rien dire à Maryah et je suis allé rejoindre Ali. Des jours durant, je suis resté à son chevet. Elle a guéri. Je suis tombé amoureux d'elle et ça tombe bien parce qu'elle l'était de moi depuis longtemps. Tout allait bien, je pensais pouvoir rejoindre mes gosses. Sauf que Maryah n'a jamais pu me pardonner mon départ et que Lexi... Ils l'ont tué. Je ne sais pas exactement qui ni pourquoi, tout ce que je sais c'est qu'un jour j'ai reçu une lettre me disant que je venais de perdre ma gamine. Chienne de vie. T'imagines même pas à quel point ça m'a fait mal et continue de me faire mal.
Mais j'avais Ali, mon Alicina. Il y avait Vector et Léna avec nous. On était bien, on était heureux. Les deux meilleurs potes fiancés à deux jumelles. J'y croyais cette fois, je voulais lui faire un enfant et lui construire une maison. Ça s'est pas fait.
Maryah l'a enlevée, torturée et elle lui a dit quel genre de connard j'étais. De ceux qui manipulent, de ceux qui trahissent, de ceux qui jamais ne restent. Ali a refusé d'y croire mais je lui ai tout dit. Elle m'a pardonné alors même que moi je ne me pardonnais pas. Je venais de moins en moins souvent la voir, je ne la touchais plus. Elle est partie. Chaque jour elle m'écrivait, chaque jour je l'ignorais en pensant qu'elle finirait par être heureuse sans moi. Et puis un jour c'est sa frangine qui m'a écrit pour m'annoncer sa mort. Je suis allé à l'enterrement. Et j'ai pleuré, mon Dieu ce que j'ai chialé.
Et maintenant j'ai plus rien du tout. Juste des bouteilles et des cuisses à écarter. J'en peux plus, Kach.
Voilà, fin des jérémiades.
Mais parle-moi un peu de toi, de ton fils, s'il te plait...
Je t'embrasse,
Niallan.
*L'amitié - Françoise Hardy
**Rolling stones
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