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[RP] Moi je bute des poules.

Niallan
[Si t'as rien trouvé pour squatter
Viens donc faire un tour à Lambé
...
Si t'en as marre de galérer
Viens donc faire un tour à Lambé *]


J'ai pas réussi à trouver ce foutu patelin alors j'ai fait avec les moyens du bord et me suis pointé à Mortemare. Faut dire qu'avec la bande d'énergumènes à mes trousses, j'allais pas faire le difficile et tout ça pour quelques bouteilles gentiment empruntées. Ma vessie les aurait rendues, bande d'ignares. En fait, si on reprend la chanson ci-avant, on aurait un chouette « Si t'en as marre des avares viens donc faire un tour à Mortemare ! ». Suivant ce joli intermède musical, je vous propose de revenir sur les divers événements qui m'ont conduit à squatter chez des inconnus pour arrêter de galérer (si ça ne vous intéresse pas ou que vous êtes pressés, rendez-vous au paragraphe d'après). Tout a commencé quand la femme que j'aime est morte. A partir de ce jour-là j'ai comme qui dirait perdu pied et suis devenu un enfoiré de poivrot, toujours à piter pour oublier que j'avais mal à en crever. Comment je me suis retrouvé en Normandie ? Je sais plus. Vous savez, quand on boit, on a tendance à zapper certaines choses. Bref, je me suis donc retrouvé à Dieppe et il y avait une jolie maison, en manque de boisson mais voyant l'heure, j'ai discrètement poussé la porte sans frapper pour ne pas tirer de leur sieste les éventuels habitants. Je me suis ensuite gentiment dirigé vers la cuisine, ai ouvert certains placards et me suis servi. Une bouteille, une seule, pas de quoi fouetter un chat (ou un zèbre, c'est selon). Mais vous ne croirez JAMAIS ce qui m'est arrivé ! Je m'en allais gaiement vers la sortie quand SOUDAIN sont entrés trois gus baraqués qui ne m'ont même pas salué. Ils m'ont insulté, là, directement, sans chercher à comprendre. Et lorsque j'ai commencé à boire devant eux pour leur montrer que je venais en paix, le plus costaud s'est emparé d'une sorte de gourdin et a entraîné ses grégaires amis à sa suite. Ils m'ont chargé ces cons ! Alors j'ai couru. Loin, vite. Avec ma bouteille. Je me suis éloigné du village et ai atterri à Mortemare.

Si vous faites partie de ceux qui n'ont pas lu, tant pi pour vous sinon, les autres, je vous offrirai un autocollant. Je venais donc de pénétrer dans le domaine de Mortemare, complètement essoufflé avec ma bouteille à la main et j'ai avisé une petite maison en pierre grise (une soue, vous dira-t-on). Je me suis dirigé vers cette demeure et suis entré à l'intérieur. Le seul problème c'est que les habitants ne m'ont pas franchement plu, j'ai, pour ma défense, toujours préféré les cochons dans mon assiette que près à me foncer dessus. J'ai donc rebroussé chemin et suis allé voir à côté. Et là qui m'a accueilli de façon tout aussi malpolie que les dieppois ? Je vous le donne en mile:une poule. Une saloperie de poule. Cette enflure m'a honteusement sauté dessus alors je lui ai mis une torgnole. Le problème c'est qu'elle ne s'est pas relevée et que je ne suis pas un assassin alors je l'ai prise tendrement dans mes bras et suis ressorti du poulailler. Un peu plus loin se trouvait une mare de laquelle je me suis approché. Je me suis agenouillé et ai tenté de faire repartir le cœur de cette volaille en l'aspergeant d'eau fraîche, volaille qui, bien que violente, doit avoir un bon fond. Il n'est pas reparti. J'ai eu un peu mal au cœur pour sa famille alors j'ai voulu faire un beau geste et lui offrir un beau cercueil. Et quoi de mieux qu'une mare, je vous le demande. J'y suis entré à la façon de je ne sais plus quel grand personnage biblique et l'ai déposé au centre, la bénissant avec un peu de whisky. Ensuite, je suis ressorti et je me suis rendu compte d'une chose.

En fait les femmes c'est comme les poules. Les poules vous apportent des œufs et ça vous rend heureux, les femmes des emmerdes et vous n'êtes pas malheureux. Et puis un jour pfuiiiit plus de femme, plus de poule. Il ne reste ni emmerdes ni œufs mais juste une putain de bouteille et des donzelles qui vont plus vite à écarter les cuisses que leurs maris à me cogner.

Ce constat m'a rendu triste, heureusement que j'étais déjà bien aviné (même si dans ma tête je ne l'étais absolument pas) parce que sinon je me serais sûrement mis à chialer en suppliant Ali, mon Ali de revenir. Objectivement, j'ai l'air d'un con avec ma bouteille à la main, complètement trempé en train de regarder une poule flotter dans une mare. Mais je vous assure que si vous pouviez adopter un point de vue interne, vous comprendriez pourquoi je fais tout ça, pourquoi je me comporte comme le plus grand des attardés. Quand je bois, j'ai moins mal et je suis tout sauf maso alors je bois. Et j'enterre des poules.

Embrasse-la de ma part...

J'ai eu du mal à prononcer cette simple phrase et pour faire passer le goût amer qu'elle m'a laissé en bouche j'ai siphonné un quart de la bouteille. Et, comme ça ne suffisait pas pour chasser ses yeux bleus, je me suis attaqué au deuxième quart. Je me suis ensuite rendu compte que j'avais faim alors je me suis dirigé de manière plus ou moins rectiligne vers la chaumière. Je suis entré. Il y avait une table, deux bancs, deux portes et un escalier. J'ai ouvert une première porte, il y avait du linge. Je me suis souvenu que j'étais mouillé alors j'ai enlevé mes frusques et en ai passé de nouvelles, féminines mais je ne le remarquais même pas. Cet effort a été récompensé par quelques grosses gorgées et je suis allé ouvrir la deuxième porte. J'ai souri. Il y avait à manger, beaucoup à manger. Je me suis emparé de morceaux de lard, de pommes de terre et de pain et je suis allé m'attabler.

Tu vois, Ali, si tu m'avais pas abandonné, j'aurais pu te construire une maison comme ça. Et nos poules auraient été bien élevées. En plus on aurait eu des vaches pour avoir du lait, des grosses vaches comme ma sœur.

J'ai ri. J'ai bu. Et ensuite je crois que je me suis levé et que j'ai grimpé l'escalier. Je crois que je me suis arrêté plusieurs fois afin de finir la bouteille mais à vrai dire je m'en fous pas mal là où je suis. Dans un lit, confortable. Avec Ali que j'enlace et qui ressemble étrangement à un coussin.


*Matmatah - Lambé An Dro

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Bannière réalisée par les grands soins de JD Calyce.
Odile.elisabeth
    « Mais qu'est c'que c'est qu'ce mec
    Qui vient user mon comptoir ?
    L'a qu'à r'tourner chez les Grecs
    Se faire voir »

    Emmanuelle Seigner - La bande à Renaud - Marche à l'ombre


Il faisait beau en ce jour d'Octobre. Odile-Elisabeth n'avait pas pu résister à l'attraction de ce temps splendide. Exactement ce qu'elle aimait. Il faisait frais, mais ensoleillé, avec un fond de nuages blancs dans le lointain. Un vent léger agitait les feuilles dorées des arbres, les faisant chuter des branches. C'était beau. Ça invitait à la promenade. Et Odile-Elisabeth n'était pas du genre à résister à l'appel de la Nature.
La jeune fille avait donc envoyé valdinguer sa fourche. Après avoir ôté son tablier, quitté ses sabots et enfilé sa paire de solide bottines plates en cuir épais, ainsi qu'une pèlerine brune, elle avait sifflé son chien et s'était mise en route.

Ah, les délices de la forêt à l'Automne ! Tout cela avait enchanté l'âme de la promeneuse. Les feuilles mortes qui croustillaient sous ses pas à mesure qu'elle marchait, son panier qui se remplissait de champignons, de châtaignes et de glands, sa besace des quelques dernières herbes de la saison qui lui serait utile pour soigner les maux d'Hiver... et divers. L'air frais faisait voleter ses cheveux bruns dans son dos, et la brise colorait ses joues d'un rose délicat, qui embellissait assurément son teint de pêche. Elle s'amusait, de temps en temps, à jeter un bâton à Victor le chien, qui courait alors le ramasser, jappant de plaisir. Tout était parfait. Une fabuleuse journée, que rien au monde ne pourrait venir entacher.

Cela faisait une heure qu'elle était partie. Il était grand temps de revenir. Les poules allaient faire une crise si elle n'allait pas leur donner le grain, et les cochons seraient de mauvaise humeur s'ils n'avaient pas l'occasion de se dégourdir les pattes. Faisant demi-tour, Odile-Elisabeth revint sur ses pas en chantonnant un petit air gai qui lui fit même esquisser quelques pas de danse.
Et alors qu'elle dépassait, en ressentant depuis près de quinze ans l'espèce de même fierté orgueilleuse, le panneau de bois planté de travers qui portait l'inscription « Mortemare », Odile-Elisabeth sentit que quelque chose d'inhabituel s'était passé chez elle. Les paupières plissées, le nez froncé, elle examina attentivement les empreintes de pas qui émaillaient la boue du chemin. Ce n'était pas ses empreintes. Ni celles de Maurice, le voisin. Et encore moins celles de son chien. Une seule conclusion : quelqu'un s'était introduit chez elle.

« Sacrebleu ! Manquerait plus qu'on m'ait volé mes cochons ! »

Elle s'avança à grand pas, poings serrés, sentant la fureur l'envahir, lorsqu'une tache blanche flottant dans la mare la fit stopper net. A pas circonspects, elle se rapprocha... observa... et poussa un juron. Une poule ! Une de ses poules ! Dans sa mare ! Qui flottait ! Morte, visiblement. Les poules n'allaient jamais piquer une tête. Elle n'était pas venue là toute seule. Odile-Elisabeth avait donc affaire à un sinistre tueur de poules.

« Bon sang de bois ! »

Un regard vers sa chaumière suffit à lui faire voir que l'intrus avait pénétré dans sa demeure. Et comme aucune série d'empreintes ne partait de la maison, force lui était de conclure que le bonhomme était toujours à l'intérieur. Lentement, sur la pointe des pieds, elle entra à son tour à l'intérieur. La colère monta d'un cran. L'énergumène avait vidé ses réserves ! Il n'avait même pas eu la décence de nettoyer les miettes ! La porte de la lingerie était ouverte. Un tas de vêtements masculins gisait par terre. Instant de surprise. Un voleur qui se déshabillait ? Etrange. Ridicule aussi, et un peu effrayant. Un mauvais sourire se dessina brièvement sur son visage. S'il était tout nu, il aurait bientôt l'occasion de constater qu'il lui manquait quelque chose d'utile. Les joues rouges de fureur cette fois, le regard brillant de colère, la jeune fille s'empara d'une louche, et monta à l'étage.

La vision de ce qui l'attendait dans sa chambre faillit lui arracher un éclat de rire. Faillit. Parce qu'Odile-Elisabeth n'était pas encore décidée à trouver la situation comique. Cet imbécile lui avait tout de même voler ses réserves. Et tuer une poule.
Un homme, aux cheveux blonds trempés, était en train de marmonner quelque chose en enlaçant un oreiller. Ça encore, ça aurait pu aller. Mais le pire... c'était qu'il portait une robe ayant appartenu à sa grand-mère. Et ça, ça avait de quoi surprendre. Mais la sainte et juste colère resurgit à la vue d'une pomme-de-terre - crue en plus, cet idiot n'avait même pas pris la peine de la faire cuire - qui avait roulé jusque devant les marches. La demoiselle s'avança, brandissant bien haut son arme improvisée, remarquant qu'il avait gardé ses bottes et sali le couvre-lit - rien qui n'améliore son humeur, en somme - et inspira un grand coup. Avant d'abattre en hurlant le bombé de la louche sur chaque parcelle du corps qui lui était accessible. BAM !

« Qu'est-ce que tu fiches là, toi, sac à puces ? » beugla-t-elle - BAM. « Lève-toi d'là, vieux furet ! » BAM. « Lève... » BAM « toi... » BAM « de là ! » BAM. « Debout le comique ! » BAM.

Pour sûr, ce type allait lui rembourser les frais. Et aller chercher sa poule. Et dégager vite fait. Il n'aurait jamais, jamais dû venir troubler la quiétude formidable de cette journée qui avait si bien commencée. Vandale !

    « Avant qu'il ait pu dire un mot
    J'ai chopé l'mec par l'pal'tot...
    Et j'ui dit toi tu m'fous les glandes
    Et t'as rien à foutre dans mon monde,
    Arrache-toi d'là t'es pas d'ma bande,
    Casse-toi tu pues... et marche à l'ombre. »

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Niallan
[Apporte-moi mes cachets
Serre bien ma camisole
Accélère encore le son de ta voix *]


J'entends gueuler mais ça ne m'atteint pas, je ne vois qu'elle et le sourire qu'elle m'adresse. Je la sens, là, tout contre moi. Elle m'avait tellement manqué que je l'embrasse à perdre haleine (en vérité je suis juste en train de m'étouffer dans un coussin). Il y a tellement de choses que j'aimerai lui dire mais ma bouche est toute pâteuse, allez savoir pourquoi. Il y a juste un petit quelque chose qui me dérange : j'ai l'impression qu'une bestiole me pique, sentant comme des picotements sur diverses parties de mon corps. Je grogne et me tourne de l'autre côté du lit pour chasser le nuisible. Et on change de décor. Quand je tâtonne derrière moi à la recherche d'Ali, elle n'y est plus. Je panique, suffoque et finis par cracher sur le matelas une drôle de bile alcoolisée. C'est après ce léger rejet que je l'aperçois, mon Ali avec une louche à la main. Je ris.

Finalement t'as décidé que me frapper avec autre chose qu'un livre ? Allez, viens là...

Le truc c'est qu'elle n'a pas l'air décidée à bouger. Aussi, en fiancé dévoué, je me traîne hors du lit et m'approche d'elle. Ce qui aurait dû me faire tilter immédiatement c'est qu'à part le bleuté de ses yeux, je ne distinguais rien d'autre que de flous contours. Sauf que, sur le moment, je n'ai pensé qu'à la serrer dans mes bras. Ce que j'ai fait. Ensuite, j'ai ri et puis je l'ai embrassée. Ça, même complètement torché, je savais encore le faire. Ma main droite sur sa hanche gauche, ma main gauche derrière ses cheveux. Au fur et à mesure du baiser, non content de sentir une certaine résistance, je me suis aperçu que ses lèvres avaient un goût différent, ses hanches pas la même forme et ses cheveux pas la même douceur et donc, petit à petit, je me suis demandé qui est-ce que j'étais en train d'embrasser. Je me suis reculé et c'est là que j'ai réalisé que non content de ne pas embrasser ma rousse, j'étais comme qui dirait en robe.J'ai crié.
Et puis j'ai essayé de m'enfuir parce que dans ma tête se mettaient en place les pièces de ce puzzle étrange. Cette nana m'avait drogué puis habillé en femme afin de satisfaire ses fantasmes les plus abjects. J'avais échappé de peu au viol, c'est pour dire ! Dans ma précipitation, je me suis étalé au sol non loin d'elle alors, terrorisé (et encore bien trop alcoolisé), je me suis tourné vers elle et lui ai montré qui étais le patron.

Reste où tu es, vile créature libidineuse. Je vais me marier alors il est hors de question que je couche avec toi.

Non mais, je vous jure, ces femmes, aucun respect pour le caractère sacré du mariage.
Comme elle restait à me regarder, j'ai cru lire dans ses yeux un éclair salace et dans toute ma sobriété, je l'ai vue passer sa langue sur ses lèvres. C'était flippant. En conséquence, je me suis armé d'une pomme de terre crue qui me faisait de l’œil un peu plus loin et ai visé sa caboche.

Barre-toi de chez moi !


*Tryo - Apocalypticodramatic

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Odile.elisabeth

    « Moi quand on m’en fait trop j’correctionne plus, j’dynamite... J’disperse... Et j’ventile... »
    Les Tontons flingueurs


Qu'est-ce qu'il faisait, le drôle ? Il vomissait sur son lit ? Fallait pas se gêner, surtout. Odile-Elisabeth, voyant qu'il se tournait de son côté, leva plus haut sa louche, prête à frapper. Sauf qu'au lieu de lui bondir dessus en hurlant, il se mit à parler. Et il semblait bien la connaître, quand elle-même n'avait jamais vu sa trogne, de toute sa vie. Une tête comme celle-là, elle n'aurait pas pu l'oublier. Il avait l'air d'un cadavre fraichement déterré, et à Mortemare, on ne voyait pas souvent de cadavres fraichement déterrés manger des patates en robe du dimanche. Ça ne faisait pas partie du folklore.
Il se levait ! Odile-Elisabeth brandit sa louche, se préparant à cogner encore et encore, sauf qu'il ne lui en laissa pas le temps. Il la prit dans ses bras - Dieu qu'il sentait mauvais - et l'embrassa - quelle horrible haleine de bière rance ! La jeune fille se débattit, les yeux grands ouverts, choquée au possible. Il allait la violer. Sa grand-mère avait raison. Les hommes étaient tous des porcs. Et puis, il se recula, et se mit à crier, visiblement terrifié.

De surprise, Odile-Elisabeth poussa un cri à son tour. Elle le regarda courir, et tomber - non sans une certaine satisfaction - et lui hurler de drôles de choses à la figure. Créature libidineuse ? Mais qu'est-ce que c'était que ça ? Sans doute pas un compliment. Odile fronça les sourcils. Elle réfléchissait intensément. D'abord, les faits : 1) un homme portant la robe de sa grand-mère lui hurlait de sortir de sa propre maison. 2) ledit homme était visiblement ivre. 3) il la menaçait d'une pomme de terre. 4) elle allait devoir boire une infusion de menthe pour se désinfecter du contact des lèvres de l'inconnu sur les siennes. Ensuite, les solutions : 1) sortir de chez elle et laisser Mortemare aux mains de cet huluberlu. 2) faire semblant de coopérer, aller chercher sa fourche et la lui planter dans le ventre, avant de le faire disparaitre dans sa mare - et le domaine porterait d'autant mieux son nom. 3) le raisonner. 4) l'assomer, le faire décuver, et le fiche dehors une fois qu'il serait sobre. Décision finale ?

« Oui, bien sûr. Pardon. Je ne vais pas vous déranger plus longtemps. Autant pour moi. »

Odile-Elisabeth leva les mains en signe d'apaisement, et descendit les marches lentement. Très lentement. Puis, sans plus attendre, elle délaissa la louche au profit d'une poêle en fonte, ôta ses bottines, et remonta en silence. Enfin, levant bien haut sa poêle, elle l'abattit sur le crâne de l'envahisseur en hurlant.

« Ça s'est pour Belencuisse ! C'était ma poule préférée ! »

Nouveau coup, et elle eut la satisfaction de le voir s'effondrer au sol, sonné et évanoui. Enchantée du résultat, elle le bourra de quelques coups de pieds dans le ventre, avant de se diriger vers le lit. Arrachant les draps, elle descendit le linge souillé dans la lingerie, se munit d'une nouvelle parure, et refit le couchage. Et maintenant ? Soupirant contre sa trop grande générosité, elle ôta les bottes de l'inconscient - à double titre - et le traina jusqu'au lit, où, après un certain effort de sa part - ce type pesait un cochon mort, elle avait plus où moins l'habitude - elle le hissa de nouveau sur le matelas.

« Sainte Odile, priez pour moi. » ronchonna-t-elle en s'essuyant le front.

Dernières étapes : emplir une bassine d'eau froide, le soigner du mieux possible, et faire rôtir Belencuisse. Ce qui fut fait en moins d'une demi-heure. En tailleur sur le lit, à côté de l'estourbi, la jeune fille entreprit de passer son torchon sur le front du blond, tandis que dehors rôtissait la malheureuse cocotte.
Il y aurait donc de la poule au dîner, songea-t-elle avec tristesse. Pauvre Belencuisse !
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