Judithe
La veille javais vue Diego. La veille je pouvais encore sentir les frémissements de lenfant dans mon ventre. La veille je maccrochais encore à la vie.
Mais hier était un autre jour qui me semblait désormais bien trop loin dun aujourdhui si différent.
Et pourtant, la réalité, aussi cruelle soit elle est là.
Si je faisais le bilan de mon existence, je navais jamais été réellement heureuse ; javais eu des moments de joie, mais le bonheur en lui-même navait jamais été accessible, et quand je pensais pouvoir leffleurer du bout des doigts en fait il ne faisait que fuir plus loin encore.
En un an ma vie cétait écroulée, puisque javais perdu mes deux piliers : dabord Manu, lÉcossais, lami le vrai comme on en rencontre un seul dans une vie et puis coup fatal du destin, ma jumelle qui avait décidé de le suivre dans la mort. Javais lutté en vain.
Diego lavait dit hier. Il mavait dit de maccrocher et de tout recommencer, de profiter de ma jeunesse pour tirer un trait sur mon passé, sur ce qui avait constitué jusque-là ma vie.
Il avait raison, passer son temps à onduler sensuellement dans des ballets de chairs interminables ne pouvait être sain et comme il lavait fait remarquer ma beauté ne serait pas éternelle, un jour je me fanerai pour ne plus être quune vulgaire femme sans personne.
Mais tout recommencer ? Peut-être que par le passé jaurai réussi. Mais aujourdhui je navais plus personne pour me pousser en avant, et surtout je navais plus cette volonté.
Tout ce que javais réussi à accomplir, cétait gâcher ma vie et celle des autre avec.
Alors dans un jour comme celui-ci, dans ce jour si froid, dans ce jour ou le sang qui fait la vie sécoule dentre mes cuisses, ou les larmes ruissèlent sur mon visage et ou les bras de la mort me berçant sont mon seul réconfort, alors dans des jours comme celui-ci on pense que trop fortement que la vie est un échec et quil est temps de refermer son propre livre des destinés pour grimper vers ceux qui ont quitté ce monde avant nous. De les rejoindre. De les retrouver.
Diego est parti vivre sa vie avec ses femmes et nos enfants.
Niallan est parti alors quil devait être un père pour notre enfant, alors quil devait être là auprès de moi pour ma grossesse.
Mon frère est parti voilà bien trop longtemps pour que je pense sa promesse de revenir auprès de moi un jour réalisable.
Erilys est restée je ne sais ou dans un couvent, malade.
Manu est parti.
Liu est partie.
Et ici, il ne reste que moi, seule.
Je ne suis la femme de personne, je ne suis même plus mère et ne le serai plus jamais. Ses chances dêtre un jour ces personnes je les ai eu. Je les ai eu et je les ai piétiné, jen ai ri, je les ai dédaigné. Des deuxièmes chances aussi jen ai eu, mais je nai pas su les saisir, juste les regarder passer insouciante quant à ce quil adviendrait.
Je fixe la tache sombre grandir sur ce draps quelques heures plutôt encore immaculé. Cest ma troisième chance qui senfuit par la plaie béante, cest la vie tout simplement qui fuit mon corps et délaisse mon âme. Cétait la dernière.
Alors que ma vue est brouillée par les larmes, je sens mes muscles sengourdir lentement, ma tête se fait lourde et je perds le file de mes pensées.
Pourtant il faut que je repousse la mort encore un peu. Juste le temps décrire.
A Niallan pour lui dire quil ne verra jamais son enfant. A Diego pour mexcuser. A Mon fils, à ma fille pour quil sache à quel point leur mère aurait aimé en être réellement une pour eux.
Se délivrer, simplement par des mots. Expliquer le pourquoi du comment à tous ceux qui lignorent. Et enfin à Erilys, pour lui demander pardon de labandonner. Parce que Niallan, Diego et Erilys était les seuls quil me restait.
Je me lève difficilement serrant contre mon sein le tout petit nourrisson parti avant moi, attrapant du nécessaire à écrire masseyant ensuite sur un fauteuil, bébé dans un bras plume dans la main opposée.
Dabord pour une pour celle qui aura été lunique amie.
La plume est posée quelques secondes le temps de rouler le vélin de le donner à un premier coursier tout en lui remettant une bourse bien remplie pour son silence.
Dans un couvent dans le Limousin tu la trouveras.
Erilys Corellio, rousse, magnifique tu pourras que la reconnaitre.
Bien Madame.
Maintenant sors et ne revient pas.
Le coursier est expédié, lesprit sombre encore, livrant à chaque secondes un peu plus de terrain à la folie, repoussant la réalité. Un regard tendre est coulé vers le nourrisson grisonnant avant de recommencer à écrire.
Un long frisson descend le long de mon dos, mes lèvres bleuies frémissent alors que des perles de sueurs glissent le long de mes tempes. Mon visage, je le sais est dune extrême pâleur en cet instant je ne suis plus la juvénile déesse, mais une mourante, plus cadavre que beauté vivante. Je me lève tant bien que mal me tenant à tout ce que je trouve titubant jusquau lit pour poser délicatement le bébé retirant la robe tachée et poisseuse qui me recouvre avançant lentement vers le baquet dont je sais leau froide. Leau perd de sa couleur bleuté pour accueillir une tinte rougeâtre.
Je grelotte, jai froid terriblement froid, mais je sais quil faut que je tienne encore quelques minutes, le temps de la mettre, le temps dune dernière lettre la plus importante, pour Niallan. Mais avant, sa chemise est revêtit avant de prendre le petit emmitouflé dans une couverture et dà nouveau masseoir pour écrire, lultime épitre, lultime délivrance.
Les dernières forces sont requises pour tenir un peu plus longtemps et arriver à aligner des mots cohérents entre eux.
Faiblement il est tendu au coursier, puis de m'adosser au fauteuil caressant la joue du petit en souriant doucement, me livrant entièrement à la mort qui m'emporte, sombrant plus loin, accordant mon dernier souffle à son étreinte glacée pour ne plus être qu'un pale cadavre dans une chambre vide de vie.
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Mais hier était un autre jour qui me semblait désormais bien trop loin dun aujourdhui si différent.
Et pourtant, la réalité, aussi cruelle soit elle est là.
Si je faisais le bilan de mon existence, je navais jamais été réellement heureuse ; javais eu des moments de joie, mais le bonheur en lui-même navait jamais été accessible, et quand je pensais pouvoir leffleurer du bout des doigts en fait il ne faisait que fuir plus loin encore.
En un an ma vie cétait écroulée, puisque javais perdu mes deux piliers : dabord Manu, lÉcossais, lami le vrai comme on en rencontre un seul dans une vie et puis coup fatal du destin, ma jumelle qui avait décidé de le suivre dans la mort. Javais lutté en vain.
Diego lavait dit hier. Il mavait dit de maccrocher et de tout recommencer, de profiter de ma jeunesse pour tirer un trait sur mon passé, sur ce qui avait constitué jusque-là ma vie.
Il avait raison, passer son temps à onduler sensuellement dans des ballets de chairs interminables ne pouvait être sain et comme il lavait fait remarquer ma beauté ne serait pas éternelle, un jour je me fanerai pour ne plus être quune vulgaire femme sans personne.
Mais tout recommencer ? Peut-être que par le passé jaurai réussi. Mais aujourdhui je navais plus personne pour me pousser en avant, et surtout je navais plus cette volonté.
Tout ce que javais réussi à accomplir, cétait gâcher ma vie et celle des autre avec.
Alors dans un jour comme celui-ci, dans ce jour si froid, dans ce jour ou le sang qui fait la vie sécoule dentre mes cuisses, ou les larmes ruissèlent sur mon visage et ou les bras de la mort me berçant sont mon seul réconfort, alors dans des jours comme celui-ci on pense que trop fortement que la vie est un échec et quil est temps de refermer son propre livre des destinés pour grimper vers ceux qui ont quitté ce monde avant nous. De les rejoindre. De les retrouver.
Diego est parti vivre sa vie avec ses femmes et nos enfants.
Niallan est parti alors quil devait être un père pour notre enfant, alors quil devait être là auprès de moi pour ma grossesse.
Mon frère est parti voilà bien trop longtemps pour que je pense sa promesse de revenir auprès de moi un jour réalisable.
Erilys est restée je ne sais ou dans un couvent, malade.
Manu est parti.
Liu est partie.
Et ici, il ne reste que moi, seule.
Je ne suis la femme de personne, je ne suis même plus mère et ne le serai plus jamais. Ses chances dêtre un jour ces personnes je les ai eu. Je les ai eu et je les ai piétiné, jen ai ri, je les ai dédaigné. Des deuxièmes chances aussi jen ai eu, mais je nai pas su les saisir, juste les regarder passer insouciante quant à ce quil adviendrait.
Je fixe la tache sombre grandir sur ce draps quelques heures plutôt encore immaculé. Cest ma troisième chance qui senfuit par la plaie béante, cest la vie tout simplement qui fuit mon corps et délaisse mon âme. Cétait la dernière.
Alors que ma vue est brouillée par les larmes, je sens mes muscles sengourdir lentement, ma tête se fait lourde et je perds le file de mes pensées.
Pourtant il faut que je repousse la mort encore un peu. Juste le temps décrire.
A Niallan pour lui dire quil ne verra jamais son enfant. A Diego pour mexcuser. A Mon fils, à ma fille pour quil sache à quel point leur mère aurait aimé en être réellement une pour eux.
Se délivrer, simplement par des mots. Expliquer le pourquoi du comment à tous ceux qui lignorent. Et enfin à Erilys, pour lui demander pardon de labandonner. Parce que Niallan, Diego et Erilys était les seuls quil me restait.
Je me lève difficilement serrant contre mon sein le tout petit nourrisson parti avant moi, attrapant du nécessaire à écrire masseyant ensuite sur un fauteuil, bébé dans un bras plume dans la main opposée.
Dabord pour une pour celle qui aura été lunique amie.
Citation:
Ma parfaite,
Pardonne cette écriture indigne de tes prunelles.
Pardonne les tremblements de ma main qui ne veulent cesser.
Et pardonne tout simplement les mots qui vont suivre.
Peut-être que si la vie en avait décidé autrement, elle nous aurait au moins réuni une dernière fois, mais ça nest pas le cas. A vouloir être aussi forte que toi je me suis fragilisée, jusquà ne plus être quun corps sans vie, une coquille vide. Je nétais pas assez forte pour me battre comme tu le fais, pour défier le royaume dun simple menton redressé fièrement. Alors aujourdhui jai compris que jétais trop fatiguée pour continuer ainsi. Ne te pose pas de questions, tu nobtiendrais pas de réponses, car cette lettre est la dernière.
Je suis en train de mourir Erilys, mais ne pleure pas sil te plait, puisque je pars en femme libérée. Ne mouille pas ton beau visage pour si peu, cest mon choix. Je ne veux plus vivre et cest ainsi.
Mais cette réalité meffraie moins que de savoir que je pourrai encore vivre, la vie me fait et désormais jai toutes les clés pour menfuir là-haut retrouver ma jumelle et Manu.
Ne pense pas à un abandon Ma Parfaite ça nen est pas un. Accueille ça comme une délivrance et dis-toi que je serai toujours un peu avec toi.
La beauté est éphémère Ma Belle et jai passé suffisamment dannées à me leurrer, aujourdhui jai enfin compris. Jai compris que javais gâché ce qui aurait dû être les plus belles années de ma jeunesse. Je suis belle, et cest cette beauté même qui ma détruite. Tu sais aussi à quel point tu es belle toi aussi. Peut-être même les-tu plus que moi. Ne fais pas les mêmes erreurs que j'ai commise, tu as un port digne des plus grande Reyne et lesprit suffisamment fin pour accéder au haut de la pyramide.
Tu ne tomberas pas, je te tiendrai de là ou je suis.
Il est temps Erilys.
Saches que je pars et que jemporte avec moi en morceau de toi, un souvenir, cette broche que tu mavais offerte est piquée dans mes cheveux, magnifiquement.
Tu auras été lunique amie que jai eue et la meilleure quil mait été donné davoir.
Je tembrasse Ma Belle et veillerai sur toi depuis mon perchoir parmi les Déesses.
Dis-toi que je suis parmi les miens maintenant et je sais que ces mots te feront sourire.
Prend soin de toi.
Je taime.
Aphrodite.
Pardonne cette écriture indigne de tes prunelles.
Pardonne les tremblements de ma main qui ne veulent cesser.
Et pardonne tout simplement les mots qui vont suivre.
Peut-être que si la vie en avait décidé autrement, elle nous aurait au moins réuni une dernière fois, mais ça nest pas le cas. A vouloir être aussi forte que toi je me suis fragilisée, jusquà ne plus être quun corps sans vie, une coquille vide. Je nétais pas assez forte pour me battre comme tu le fais, pour défier le royaume dun simple menton redressé fièrement. Alors aujourdhui jai compris que jétais trop fatiguée pour continuer ainsi. Ne te pose pas de questions, tu nobtiendrais pas de réponses, car cette lettre est la dernière.
Je suis en train de mourir Erilys, mais ne pleure pas sil te plait, puisque je pars en femme libérée. Ne mouille pas ton beau visage pour si peu, cest mon choix. Je ne veux plus vivre et cest ainsi.
Mais cette réalité meffraie moins que de savoir que je pourrai encore vivre, la vie me fait et désormais jai toutes les clés pour menfuir là-haut retrouver ma jumelle et Manu.
Ne pense pas à un abandon Ma Parfaite ça nen est pas un. Accueille ça comme une délivrance et dis-toi que je serai toujours un peu avec toi.
La beauté est éphémère Ma Belle et jai passé suffisamment dannées à me leurrer, aujourdhui jai enfin compris. Jai compris que javais gâché ce qui aurait dû être les plus belles années de ma jeunesse. Je suis belle, et cest cette beauté même qui ma détruite. Tu sais aussi à quel point tu es belle toi aussi. Peut-être même les-tu plus que moi. Ne fais pas les mêmes erreurs que j'ai commise, tu as un port digne des plus grande Reyne et lesprit suffisamment fin pour accéder au haut de la pyramide.
Tu ne tomberas pas, je te tiendrai de là ou je suis.
Il est temps Erilys.
Saches que je pars et que jemporte avec moi en morceau de toi, un souvenir, cette broche que tu mavais offerte est piquée dans mes cheveux, magnifiquement.
Tu auras été lunique amie que jai eue et la meilleure quil mait été donné davoir.
Je tembrasse Ma Belle et veillerai sur toi depuis mon perchoir parmi les Déesses.
Dis-toi que je suis parmi les miens maintenant et je sais que ces mots te feront sourire.
Prend soin de toi.
Je taime.
Aphrodite.
La plume est posée quelques secondes le temps de rouler le vélin de le donner à un premier coursier tout en lui remettant une bourse bien remplie pour son silence.
Dans un couvent dans le Limousin tu la trouveras.
Erilys Corellio, rousse, magnifique tu pourras que la reconnaitre.
Bien Madame.
Maintenant sors et ne revient pas.
Le coursier est expédié, lesprit sombre encore, livrant à chaque secondes un peu plus de terrain à la folie, repoussant la réalité. Un regard tendre est coulé vers le nourrisson grisonnant avant de recommencer à écrire.
Citation:
Diego,
Ne tagace pas dès les premiers mots sil te plait et lis jusque au bout.
Tout dabord je tiens à mexcuser pour l'autre soir. Fais ce que tu veux de ces excuses mais sache quelles ont au moins le mérite dêtre là et sincères. Je ne mexcuse pas seulement pour hier. Je mexcuse davoir tenté à plusieurs reprises de briser ton mariage. Je mexcuse de tavoir causé tant de soucis et je mexcuse de tavoir imposé des enfants dont ni toi ni moi ne voulions.
Je sais que tu ne veux plus entendre parler de moi et ton souhait aura été exaucé plus vite que prévu.
Notre histoire aura été un échec. Parce que je suis tombée amoureuse de toi. Parce quen voulant te retenir je tai éloigné de moi. Parce que jai fait linverse de ce que jaurai du faire. Jaurai aimé que ça marche, parce que jaurai aimé vivre ce que tu décrivais. Il faut croire que le conte de fée aura tourné au drame, jai laissé trop de plumes. Tu avais raison quand tu disais que nous étions trop semblables pour pouvoir nous accorder. Cest une réalité que jintègre que bien trop tard malheureusement.
Hier tu mas vue vivante, aujourdhui je meurs.
Non Diego, ne te donne pas la peine de venir. Je ne veux pas que tu me vois ainsi. Et puis il sera trop tard, car alors même que je couche ses mots ici, je dois lutter car je la sens qui memporte.
Je te demande pardon pour tout.
Jaimerai que tu gardes cette lettre Diego, et que tu lises à nos enfants, tes enfants, quand ils en auront lâge les mots qui vont suivre.
« Lucrezia et Manolito,
Je nai jamais été une mère pour vous. Mais je ne regrette rien car je sais que celle que vous appelez aujourdhui « maman » aura mérité ce titre plus que moi.
Ce nest pas votre pardon que je cherche à quêter par ses lignes, pour vous avoir lâchement abandonné. Il faut croire que jétais suffisamment réaliste pour savoir que je serai incapable de moccuper convenablement de vous.
Je me suis condamnée seule à la vie que jai eu et aujourdhui jai payé pour mes pêchers.
Je sais que votre père a beaucoup de torts et ne fais pas les choses comme il faut parfois. Mais lui non plus nétait pas prêt à ce qui allait suivre et encore moins doublement. Pardonnez-lui ses erreurs, il fait de son mieux, puisque je lai piégé avec des enfants.
Il saura vous donner une éducation exemplaire et vous offrir une vie des plus agréables.
Lucrezia, je sais que tu seras belle, très belle. Quand tu liras ses mots, jaimerai ensuite que tu demandes à ton père de texpliquer pourquoi je suis morte, et de te parler de moi. Je sais quil comprendra.
Je ne regrette rien. On apprend de ses erreurs. »
Diego, noublie pas de leur faire lire cette partie qui leur est destinée, quand tu le jugeras bon, en attendant, je veux quils grandissent en pensant quEliance est leur mère.
Protège les, tu leur parleras de moi le moment venu ce sera une leçon pour Lucrezia.
Tu es une des meilleures choses qui me soit arrivée mais aussi une des pires.
Jaurai aimé une dernière étreinte avec toi.
Prend soin de toi et deux,
Aphrodite.
Ne tagace pas dès les premiers mots sil te plait et lis jusque au bout.
Tout dabord je tiens à mexcuser pour l'autre soir. Fais ce que tu veux de ces excuses mais sache quelles ont au moins le mérite dêtre là et sincères. Je ne mexcuse pas seulement pour hier. Je mexcuse davoir tenté à plusieurs reprises de briser ton mariage. Je mexcuse de tavoir causé tant de soucis et je mexcuse de tavoir imposé des enfants dont ni toi ni moi ne voulions.
Je sais que tu ne veux plus entendre parler de moi et ton souhait aura été exaucé plus vite que prévu.
Notre histoire aura été un échec. Parce que je suis tombée amoureuse de toi. Parce quen voulant te retenir je tai éloigné de moi. Parce que jai fait linverse de ce que jaurai du faire. Jaurai aimé que ça marche, parce que jaurai aimé vivre ce que tu décrivais. Il faut croire que le conte de fée aura tourné au drame, jai laissé trop de plumes. Tu avais raison quand tu disais que nous étions trop semblables pour pouvoir nous accorder. Cest une réalité que jintègre que bien trop tard malheureusement.
Hier tu mas vue vivante, aujourdhui je meurs.
Non Diego, ne te donne pas la peine de venir. Je ne veux pas que tu me vois ainsi. Et puis il sera trop tard, car alors même que je couche ses mots ici, je dois lutter car je la sens qui memporte.
Je te demande pardon pour tout.
Jaimerai que tu gardes cette lettre Diego, et que tu lises à nos enfants, tes enfants, quand ils en auront lâge les mots qui vont suivre.
« Lucrezia et Manolito,
Je nai jamais été une mère pour vous. Mais je ne regrette rien car je sais que celle que vous appelez aujourdhui « maman » aura mérité ce titre plus que moi.
Ce nest pas votre pardon que je cherche à quêter par ses lignes, pour vous avoir lâchement abandonné. Il faut croire que jétais suffisamment réaliste pour savoir que je serai incapable de moccuper convenablement de vous.
Je me suis condamnée seule à la vie que jai eu et aujourdhui jai payé pour mes pêchers.
Je sais que votre père a beaucoup de torts et ne fais pas les choses comme il faut parfois. Mais lui non plus nétait pas prêt à ce qui allait suivre et encore moins doublement. Pardonnez-lui ses erreurs, il fait de son mieux, puisque je lai piégé avec des enfants.
Il saura vous donner une éducation exemplaire et vous offrir une vie des plus agréables.
Lucrezia, je sais que tu seras belle, très belle. Quand tu liras ses mots, jaimerai ensuite que tu demandes à ton père de texpliquer pourquoi je suis morte, et de te parler de moi. Je sais quil comprendra.
Je ne regrette rien. On apprend de ses erreurs. »
Diego, noublie pas de leur faire lire cette partie qui leur est destinée, quand tu le jugeras bon, en attendant, je veux quils grandissent en pensant quEliance est leur mère.
Protège les, tu leur parleras de moi le moment venu ce sera une leçon pour Lucrezia.
Tu es une des meilleures choses qui me soit arrivée mais aussi une des pires.
Jaurai aimé une dernière étreinte avec toi.
Prend soin de toi et deux,
Aphrodite.
Un long frisson descend le long de mon dos, mes lèvres bleuies frémissent alors que des perles de sueurs glissent le long de mes tempes. Mon visage, je le sais est dune extrême pâleur en cet instant je ne suis plus la juvénile déesse, mais une mourante, plus cadavre que beauté vivante. Je me lève tant bien que mal me tenant à tout ce que je trouve titubant jusquau lit pour poser délicatement le bébé retirant la robe tachée et poisseuse qui me recouvre avançant lentement vers le baquet dont je sais leau froide. Leau perd de sa couleur bleuté pour accueillir une tinte rougeâtre.
Je grelotte, jai froid terriblement froid, mais je sais quil faut que je tienne encore quelques minutes, le temps de la mettre, le temps dune dernière lettre la plus importante, pour Niallan. Mais avant, sa chemise est revêtit avant de prendre le petit emmitouflé dans une couverture et dà nouveau masseoir pour écrire, lultime épitre, lultime délivrance.
Les dernières forces sont requises pour tenir un peu plus longtemps et arriver à aligner des mots cohérents entre eux.
Citation:
Niallan,
Je ne sais pas vraiment comment commencer cette lettre, je crois que peut être tout ne sera pas compréhensible mais tu sais lire entre les lignes et tu sauras lessentiel.
Ma main tremble Niallan et jai froid très froid.
Niallan, ou es tu ? Javais besoin de toi. Tu avais dit que tu serais là, tu avais dit que tu viendrais. Mais je ne tai pas vue, tu nétais pas là hier quand cest arrivé. Tu te souvenais nest-ce pas que que jattendais ton bébé ? Dis-moi que tavais pas oublié ? Où je ne sais pas peut être quil aurait mieux valu finalement.
Jétais enceinte de huit mois. Tu sais je nai pas fumé, je nai pas bu non plus pour être sûr quil soit en bonne santé. Mais même en essayant de bien faire jai pas réussi. Je ny suis pas arrivée. Je narrive à rien.
Cétait un garçon. Ton fils.
Je suis désolée Niallan. Jaurai aimé pouvoir te donner cet enfant.
Mais il est né trop. Il est né trop tôt et il ny avait personne de qualifié pour mentourer, jétais seule Niallan.
Je ne te blâme pas, je pense que tu dois être en train de pleurer Alicina, elle est plus importante que moi.
Alors ce nest pas grave.
On aura essayé. Deux fois. Ça na pas marché. Les autres y arrivent mais moi pas.
Il dort dans mes bras. Il est si beau, et si petit. Il a pleuré et sest endormi hier soir contre mon sein. Il ne se réveillera jamais. Cest un ange, il est si paisible, ce fils qui ne vivra pas.
Moi aussi, Niallan je suis comme ce nourrisson, jai pleuré, jai crié mais mes appels sont restés vains, personne ne ma entendu, personne nest venu et aujourdhui je vais mendormir comme lui pour ne jamais rouvrir les yeux.
Ça nest pas grave, tu sais, mon cur sest arrêté de battre le jour où elle est morte, aujourdhui cest mon corps, qui las de lutter à rendu les armes.
Jai été fière de porter ton enfant, Fière dêtre ta maitresse, ton amie, fière dêtre tienne tout simplement.
Je taime tu sais. Pas comme une épouse aime son mari. Je taime comme lami que tu as été, ce compagnon qui savait me faire rire, cet homme qui ma fait vivre livresse, cet homme qui a pu me confondre avec une chèvre. Je taime comme lamante que tu mas fait devenir, au travers du souvenir impérissable de ses nuits chaudes et folles, de toute ses fois ou nous avons tutoyé ensembles les étoiles.
Je suis si fatiguée, je vais aller mallonger avec le petit. Après on va monter rejoindre là-haut ce partis avant nous. Jemmène ta chemise avec moi il aura ton odeur avec nous. Je lui parlerai de toi, je lui dirai qu'il peut être fier de t'avoir pour père.
Quand je verrai Ali je lui dirai que tu laimes et quelle te manque plus que tout. Je lui demanderai pardon aussi.
Au revoir Beau Blond tu as été mon chevalier et le resteras ce jour où tu es venu me délivrer à Mimizan, je noublierai rien, jamais.
Prend bien soin de ta belle gueule.
Aphrodite.
Je ne sais pas vraiment comment commencer cette lettre, je crois que peut être tout ne sera pas compréhensible mais tu sais lire entre les lignes et tu sauras lessentiel.
Ma main tremble Niallan et jai froid très froid.
Niallan, ou es tu ? Javais besoin de toi. Tu avais dit que tu serais là, tu avais dit que tu viendrais. Mais je ne tai pas vue, tu nétais pas là hier quand cest arrivé. Tu te souvenais nest-ce pas que que jattendais ton bébé ? Dis-moi que tavais pas oublié ? Où je ne sais pas peut être quil aurait mieux valu finalement.
Jétais enceinte de huit mois. Tu sais je nai pas fumé, je nai pas bu non plus pour être sûr quil soit en bonne santé. Mais même en essayant de bien faire jai pas réussi. Je ny suis pas arrivée. Je narrive à rien.
Cétait un garçon. Ton fils.
Je suis désolée Niallan. Jaurai aimé pouvoir te donner cet enfant.
Mais il est né trop. Il est né trop tôt et il ny avait personne de qualifié pour mentourer, jétais seule Niallan.
Je ne te blâme pas, je pense que tu dois être en train de pleurer Alicina, elle est plus importante que moi.
Alors ce nest pas grave.
On aura essayé. Deux fois. Ça na pas marché. Les autres y arrivent mais moi pas.
Il dort dans mes bras. Il est si beau, et si petit. Il a pleuré et sest endormi hier soir contre mon sein. Il ne se réveillera jamais. Cest un ange, il est si paisible, ce fils qui ne vivra pas.
Moi aussi, Niallan je suis comme ce nourrisson, jai pleuré, jai crié mais mes appels sont restés vains, personne ne ma entendu, personne nest venu et aujourdhui je vais mendormir comme lui pour ne jamais rouvrir les yeux.
Ça nest pas grave, tu sais, mon cur sest arrêté de battre le jour où elle est morte, aujourdhui cest mon corps, qui las de lutter à rendu les armes.
Jai été fière de porter ton enfant, Fière dêtre ta maitresse, ton amie, fière dêtre tienne tout simplement.
Je taime tu sais. Pas comme une épouse aime son mari. Je taime comme lami que tu as été, ce compagnon qui savait me faire rire, cet homme qui ma fait vivre livresse, cet homme qui a pu me confondre avec une chèvre. Je taime comme lamante que tu mas fait devenir, au travers du souvenir impérissable de ses nuits chaudes et folles, de toute ses fois ou nous avons tutoyé ensembles les étoiles.
Je suis si fatiguée, je vais aller mallonger avec le petit. Après on va monter rejoindre là-haut ce partis avant nous. Jemmène ta chemise avec moi il aura ton odeur avec nous. Je lui parlerai de toi, je lui dirai qu'il peut être fier de t'avoir pour père.
Quand je verrai Ali je lui dirai que tu laimes et quelle te manque plus que tout. Je lui demanderai pardon aussi.
Au revoir Beau Blond tu as été mon chevalier et le resteras ce jour où tu es venu me délivrer à Mimizan, je noublierai rien, jamais.
Prend bien soin de ta belle gueule.
Aphrodite.
Faiblement il est tendu au coursier, puis de m'adosser au fauteuil caressant la joue du petit en souriant doucement, me livrant entièrement à la mort qui m'emporte, sombrant plus loin, accordant mon dernier souffle à son étreinte glacée pour ne plus être qu'un pale cadavre dans une chambre vide de vie.
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