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[RP] Les âmes italiennes

Roman.
L'an de grâce mil quatre-cent soixante-trois avait débuté d'une bien belle façon. La rencontre de Roman Corleone di Medici et d'Alaynna Valassi avait fait d'étonnantes étincelles : au premier regard, ils s'étaient aimés. Une telle découverte avait laissé le Corleone assez perplexe, lui qui avait pour habitude de profiter des jolies filles en relations sans lendemains, sans engagement et sans guère plus qu'un peu de tendresse voire d'amitié. Mais elle était différente des autres...

Italienne elle aussi, flamboyante, sauvage sur les bords, assurée d'être belle mais si étonnée d'être aimée... Il en restait idiot et il ne savait plus faire autre chose que l'adorer sans même vraiment fanfaronner. Un peu plus et il aurait eu honte de lui-même ! Lui, Roman Corleone, fils d'Amalio Corleone, de réputation sulfureuse, libre, libertaire voire libertine ! Il faisait les yeux doux à une femme et se montrait totalement dévoué à elle. Heureusement que ses clients ou ennemis ne le voyaient pas en telle position : il aurait perdu définitivement tout charisme et toute crédibilité, à roucouler comme un puceau devant une jolie fille.

Au mois de février, déjà, il avait pris sa décision : elle était la seule femme à avoir jamais réussi à ouvrir son coeur et à découvrir son âme. Il l'épouserait.

Et au jour de la Saint-Valentin, tandis qu'autour d'eux le royaume de France pépiait de pigeons roucoulants, ils s'uniraient pour de bon.


Citation:

    De Roman Corleone di Medici
    À Joanne di Medici

    Dax, le 13 février 1463.

    Mère,
    Je ne t'ai pas écrit depuis mon départ de la frontière français il y a quelques mois, je crois qu'il est bien temps que je prenne de tes nouvelles et que je t'en donne.
    Je suis à Dax, en voyage avec un entourage dont je ne t'ai pas encore parlé.
    J'ai fais la connaissance d'une charmante personne, Alaynna Valassi, italienne comme moi, vivant en France auprès de son frère.
    Sache, ma chère Mamma, que j'ai demandé la main de cette jeune femme, et je voulais te dire que nous nous épouserons demain !
    Je ne pouvais pas ne pas te faire parvenir cette nouvelle qui me rend heureux, et j'espère que cela te fera plaisir également.
    Ecris-moi à ton tour !

    Ton fils dévoué
    Roman.


L'autre lettre s'avérait beaucoup plus difficile à écrire. Mais il était nécessaire de le faire dès ce jour...

Citation:

    Signore Valassi,

    Je me permets de vous écrire ce soir, ne vous ayant point vu depuis quelques jours, pour vous informer que votre soeur et moi-même aurons besoin de votre présence auprès de nous demain, le quatorzième jour de février, afin d'être le témoin de nos épousailles.

    Soyez assuré de la sincérité de mon amour pour elle et de mon respect pour vous.

    Roman Corleone di Medici

    À Dax, le treize février 1463.

_________________
Alaynna
C'est un beau Roman, c'est une belle histoire ! - Michel Fugain.
Désolée JD Roman, celle-là, je ne pouvais pas la laisser passer !


Ils s'étaient trouvés en la cité de Pau, en tout début de cette année. Mais avant même de savoir qui il était, Alaynna en le voyant avait cru que la terre s'arrêtait de tourner et que le ciel venait de lui tomber sur la tête.
C'est que la Madone venait de voir s'encadrer sur le seuil de la porte de cette taverne, l'incarnation vivante de ce rêve qu'elle embrassait depuis qu'elle était gamine.
L'Italien ! Le vrai, le seul, l'unique. Celui qui dans son rêve était celui qu'elle devait épouser.

Et c'est qu'il était à tomber ! Renversant. Epoustouflant. Sidérant.

Elle qui ne savait pas encore conjuguer le verbe aimer venait de découvrir que pour cet Italien là, elle le conjuguerait inlassablement. Et à tous les temps. Per favore !

Peu lui importait le nom qu'il porte, qu'il fut issu d'une famille ténébreuse, qu'il soit un assassin, un Corleone, elle n'en avait cure.
Les jours et les semaines passaient et ils apprenaient à se découvrir, se connaitre, se rendaient compte qu'ils partageaient une même vision sur de nombreux sujets, et cette terreur de le voir repartir un beau matin seul, sur les routes, s'amenuisait doucement au fil du temps chez la Valassi. C'est qu'elle n'arrivait toujours pas à comprendre comment un homme tel que lui avait pu délaisser ses anciennes habitudes, pour elle. Uniquement pour elle. Parce qu'elle n'était pas une habitude lui avait-il alors confié.

Leurs sentiments se forgeaient et se tissaient, aussi solide que le roc, aussi évident pour l'un comme pour l'autre. Et le tableau aurait été idyllique si ce n'avait été que le corps perdu d'Alaynna, son jumeau sa moitié ne vouait une haine féroce à l'encontre du Corleone.
Et plus les semaines passaient, et plus Gyllaume devenait mauvais.

La veille encore, alors qu'elle nageait dans un bonheur sans nom, Roman lui ayant fait la divine surprise d'une demande en mariage cette fois la plus officielle qui soit en déposant une sublime rose rouge entre ses mains, la soirée si bien commencée, s'était terminée en eau de boudin lorsque le frère jumeau arriva en taverne.
Et l'Italienne qui pensait réellement cette fois, qu'une trève pourrait s'instaurer entre les deux Ritals, en avait été pour ses frais lorsque son frère avait alors lancé le sujet du contrat de mariage.
Gyllaume n'avait rien trouvé de mieux que d'asséner au Corleone que s'il devait quitter sa femme en lui ayant fait ribambelle d'enfants, il devrait lui payer la somme de 1000 écus par tête d'enfants et pour lui-même, somme qu'il partagerait ensuite avec sa soeur.

Alaynna avait atteint le summum de la goujaterie fraternelle, et si jusqu'à présent, elle avait vu Roman garder son sang froid même lorsque le fratello l'avait traité de connard de Corleone ; cette fois-ci, elle vit un Corleone se dresser, hors de lui, tel qu'elle ne l'avait jamais vu encore et s'avancer vers son frère.
Il était dans une fureur indescriptible mais réussit néanmoins à se contenir, balançant ses quelques vérités au Valassi gémellaire. Avant de sortir en claquant la porte. La Transalpine avait regardé son frère et sans tenir compte de Vijaya qui débarquait alors lui avait clairement lâché que s'il gâchait sa vie avec le Corleone, il pourrait l'oublier, elle, sa soeur, sa meta, sa jumelle.
Et la brune s'en était pris le même chemin que son fiancé d'Italien, claquant elle aussi rageusement une porte au nez de son frère.

Et le lendemain matin, la voit se réveiller en retard pour commencer ! Elle a tout de même fait l'effort d'enfiler une robe pour ce jour si particulier, glissant dans ses cheveux la rose couleur passion que Roman lui avait offert la veille.

C'est au pas de course que la Madone se dirige vers l'église. Et même s'ils veulent une cérémonie sobre, simple et que si le curé oubliait de venir ça ne les dérangerait pas forcément, loin de là même, l'italienne commence à paniquer lorsque tournant sur elle-même d'un côté comme de l'autre, elle ne trouve pas ce qu'elle cherche.

M.ierda.... Mais où est passé l'Eglise !

s'il vous plait
moitié
frère
merde...

_________________
Gyllaume

Placé devant les faits presqu'accomplis, ce n'est pas pour autant que le brun allait opérer un revirement net ! Tant qu'il restait un peu de temps ... il restait de l'espoir !

Il avait donc assener le Corleonne de la nécessité d'un contrat de mariage pour se prémunir de son futur départ et mettre sa moitié à l'abris. Et peut-être qu'une forte somme d'argent à verser l'en dissuaderait ?


La nuit passée il avait fallu au brun se lever aux aurores car le mariage devait avoir lieu à l'église ! Heureusement qu'il n'y avait pas de curé de prévu !

Sauf que ... sauf que !

Pour une fois que le brun y met du sien , et bien le Corleone n'en met pas !

Pas d'Eglise d'ouverte à Mimizan ce matin ! Manquerait plus que le Corleone se soit volatilisé aussi tient !

S'approchant de sa moitié qui scrutait les environs, sautillant de toute part.


Voilà ton témoin de mariage ...

Puis sur le ton de la confidence
: Tu sais ... je l'aime pas trop ce gars ... mais bon, s'il te rend heureuse ... je suis content pour toi quand même.

Allez on inssspiiiiireeeeeeeeeeee ! Voilà ca va mieux

... bref je vais essayer de ... enfin d'être .. de faire moins de remarques quoi !


Sinon ... vous le faites où ce mariage ?

Sur la plage ?

_________________
Vijaya
Assise sur un tronc d'arbre vermoulu, Vijaya contemplait l'océan. Jamais elle n'avait imaginé une telle immensité. Pas de vent, peu de vagues, et pourtant ce bruit de fond, ce ronflement incessant qui l'avait tant étonnée à son arrivée. Les bras noués autour des genoux, elle gardait les yeux fixés sur l'horizon, laissant ses pensées vagabonder.

Des pensées qui finissaient toujours pas tourner autour du même sujet. Ce mariage. Décidé à la va-vite. Et l'attitude de Gyllaume. Désespérante.
Elle le savait bien, la famille, c'était quelque chose de compliqué, le couple encore plus, il n'y avait qu'à voir chez les autres. Mais justement, ce n'était plus chez les autres, toutes ces histoires l'atteignaient. Elle se retrouvait malgré elle prise dans le tourbillon du conflit fratricide entre Gyllaume et sa sœur.

Gyllaume tenait le discours de la raison : prendre le temps de se connaître, organiser les choses à l'avance, signer un contrat de mariage. Trop helvète.
Alaynna était dans le registre passionnel, elle parlait Amour et ne voyait pas pourquoi attendre. Trop italienne.

Dans le fond, Vijaya partageait le point de vue de Gyllaume. Même cette histoire de contrat, c'était pas bête. Elle retenait l'idée pour elle, plus tard.
Alors que la date du mariage, décidée du jour pour le lendemain, c'était de l'improvisation totale. La robe ? pas besoin. Le banquet ? un pique-nique. Le célébrant ? peut-être un diacre. L'église ? on sait pas au juste laquelle. Les témoins ? on va demander à Gyl, sinon Vijaya, vous êtes d'accord ? Vu comme c'était parti, ce serait même les premiers passants croisés dans la rue...

Parce que c'était décidé, elle ne voulait plus se mêler de ça. Quand elle les avait rejoint, la veille au soir, elle était tombée en plein psychodrame. Plus exactement à la dernière scène du psychodrame, celle où la fiancée éplorée s'enfuyait en larmes à la suite de son promis empli de rage. C'était Gyl qui lui avait raconté ce qui venait de se passer. Et en discutant, elle avait compris quelque chose, c'est que contrairement à ce qu'elle croyait, il n'y avait pas de solution. Parce que derrière les arguments rationnels, il y avait autre chose qui l'était beaucoup moins. Il devenait clair aux yeux de Vijaya que l'opposition de Gyl au mariage était une opposition de principe et que le seul tort de Roman était le fait d'exister.

Tout comme elle était maintenant sûre qu'elle même ne comptait pas vraiment aux yeux du bel Helvète. Seule Alaynna habitait ses pensées, c'était certain. Et ses baisers et caresses ne changeaient rien, ce n'était pas elle qui avait la première place dans son cœur. ça avait toujours été le cas mais elle n'avait pas voulu le voir. Elle n'était que la cinquième roue de la charrette, tout juste bonne à le distraire.

Mal à l'aise face à cette prise de conscience, elle se leva d'un bond, la gorge serrée. Elle se dirigea vers l'océan, retira ses galoches et releva sa jupe. Elle fit quelques pas dans l'eau, surprise de constater qu'elle n'était pas aussi froide qu'elle le pensait. Le sable était doux sous ses pieds. Tenant sa jupe tant bien que mal, elle se mit à longer la plage.

L'heure du mariage approchait, elle n'irait pas. De toutes façons, elle ne savait pas où il se tiendrait. Et d'ailleurs, aurait-il lieu ? Elle avait pris soin de ne croiser aucun d'eux ce matin, en se levant avant l'aube et en ne mangeant pas à l'auberge où ils résidaient. Qu'ils règlent leurs problèmes entre eux.


Elle continuait à avancer. L'air marin remplissait ses poumons. Elle se sentait maintenant apaisée, comme si le rythme de ses pensées s'était calé sur celui des vagues.
Il lui fallait faire demi-tour, elle ne voulait pas trop s'éloigner. Et puis, quand même, elle irait au mariage. Après tout, elle voulait le bonheur d'Alaynna, et elle savait que sa présence lui ferait plaisir.

Et puis non, il y aurait encore des histoires, que Gyl vienne ou pas. A moins d'un miracle. Et elle n'y croyait plus. Sa présence ne changerait rien.

Elle s'arrêta, découragée, puis repartit lentement dans l'autre sens. Encore une fois, elle ne savait pas quoi faire. Elle n'était jamais sûre de rien, ou presque. Toujours engluée dans les pour et les contre. Elle repensa à Alaynna, si sûre de ses choix. Elle l'admirait secrètement, enviant sa capacité à avancer dans la vie alors qu'elle même restait dans le flou, l'indécision. Pourquoi tout était si compliqué ?
Jo_anne
Tu seras un homme, mon fils.
Rudyard Kipling


Une missive lui avait été remise. Elle l'avait fait tourner entre ses doigts fins pour en caresser chaque bords, pour esquisser un sourire en imaginant une nouvelle réponse de son fils... cadet. L'indigne mère n'avait jamais eu la même relation avec ses deux fils. Pourtant elle les aimait, tous deux. Mais l'histoire, les regrets, et les deuils non faits, avaient poussé la bohémienne a éloigné d'elle ce premier fils Corleone. Convaincue longuement qu'elle avait été la cause de la mort de ses deux premiers enfants, Joanne songeait qu'elle n'était pas apte à s'occuper correctement d'un bébé... Pour sa survie, pour son bien, elle l'avait confié secrètement à une amie italienne, et s'en était allée, seule. Des années plus tard, Eleusio Ascanio Corleone était né. Mais cette fois, le deuil étant plus ancien, la solitude plus pesante sans doute, elle avait décidé de garder auprès d'elle ce fils cadet. Onze années passées à ses côtés avaient lié la mère bien plus qu'elle ne l'aurait songé à cet enfant cadet. Aussi la dite missive éveilla d'abord en mémoire l'image de son cadet, et ce sourire attendri et heureux qu'il lui écrive à nouveau quand tout avait été dit... Au sourire heureux succéda l'angoisse de le savoir en danger, d'une missive lui faisant part d'un problème, et elle s'empressa donc rapidement d'aller porter le vélin à un écrivain public.

La fin de l'année mil quatre cent soixante deux, et le début de l'année suivante avaient marqué une nouvelle page dans la vie de Joanne. Une page Noire. La frêle danseuse avait perdu la vue. Elle devait tout réapprendre, les moindres gestes du quotidien, les choses les plus banales devenaient pour elle, source de problèmes constants. Problèmes que tentaient de palier - dans un élan de générosité, de pitié, de regret ou de désir ; seul lui pourrait le dire - l'ex amant retrouvé. Le destin avait replacé sur sa route le Père de ses deux fils. Don Amalio Corleone. L'insatiable charmeur avait accepté de l'aider et de la guider quelques temps. La famille se trouvait donc étrangement réunie quand, la dernière missive d'Eleus dans la poche, assise en face d'un écrivain qui lui lisait la missive de son aîné, Joanne entendait arriver au loin la démarche singulière du géniteur.

Elle n'avait pas prêté attention à tous les détails. Roman était grand, il savait se débrouiller, et il n'avait jamais eu besoin d'elle. Le geste la touchait tout de même. Ce qu'il lui disait également. Ainsi, une donzelle avait vraisemblablement réussi à sauver son fils de l'héritage de dragueur infidèle que lui avait pourtant généreusement offert ses deux parents. Retrouver Amalio lui avait subitement fait prendre conscience que ses deux fils lui ressemblaient au plus haut point. Et quelques jours plus tôt, se moquant gentiment du caractère de l'italien paternel qui tentait de la mettre à nouveau dans son lit, elle avait évoqué le souhait qu'Eleus trouve un jour un amour sincère qui lui permettrait de ne pas ressembler à son père. Le ciel avait sans doute dû jouer avec ses vœux une fois de plus. C'est Roman qui semblait avoir trouver sa perle rare. Elle avait donc eu l'immense joie contraignante d'annoncer à Amalio qu'il était le père de son autre fils, trois jours après lui avoir annoncé la paternité d'Eleusio.

La lettre avait été dictée à l'écrivain. Elle se devait de lui répondre. Ecrite d'une autre main que la sienne, elle s'efforça de faire en sorte que son fils retrouve les mots qu'elle employait habituellement.


Citation:
De Joanne di Medici
A Roman Corleone di Medici
Semur, février 1463.

Roman,

Grande nouvelle que tu m'annonces ici. J'espère que tu es sûr de toi, que tu sais à quoi tu t'engages. Mais, ma foi, c'est un grand jour. J'espère qu'il se sera déroulé comme tu le souhaitais. La nouvelle me fait plaisir, figglio*. L'essentiel est d'être heureux, et si tu l'es, il n'y a guère de raison. Il te faudra prendre soin d'elle à présent. Fais le bien.

Alaynna Valassi... Il faudra que je rencontre la charmante qui t'a rendu fidèle. Puisque vous êtes en Francia, le chemin ne sera pas trop long. Je suis assez satisfaite que tu n'empruntes pas le même chemin que tes parents. C'est ici que je vois que l'éducation de Maria t'as réussi.

Pour ma part, je voyage actuellement en bonne compagnie. J'ai retrouvé, par hasard, ton père. Nous devons nous rendre en Limousin pour l'instant. Mais écris-moi d'ici quelques semaines. Disons 4. Tu me diras où vous vous trouvez, et nous conviendrons d'un rendez-vous pour que je puisse rencontrer la dite damisela.

Prenez soin de vous.
Que le vent vous protège.
Joanne.


Chacune des lettres à son fils ainé était significative pour qui savait les lire d'un amour contenu, dissimulé, et d'une distance qui n'avait cessé d'exister. Ce mariage pouvait sans doute venir briser des barrières, et rapprocher mère et fils. A moins que la cécité de Joanne ne l'en empêche. L'avenir seul le dirait. Pour l'heure, elle avait un jeune fils à retrouver, et ils avaient un mariage a fêté... Les pièces avaient été glissées sur la table, le vélin s'envolait vers d'autres horizons, et la bohémienne retournait vers son unique ami du moment, en faisant osciller sa canne de droit à gauche dans un mouvement incessant, répétitif et monotone.

*figglio = fils
damisela = demoiselle
Alaynna
Stoïque est-elle. Pas encore en proie à la panique qui selon un vieil adage, s'en vient saisir les jeunes mariées, à l'orée de leur nouvelle vie. Et c'est sans doute préférable, parce qu'autant vous dire qu'une Alaynna en panique, c'est peut-être encore plus ingérable que lorsque la brune se met en pétard.

Et alors qu'elle espère voir se profiler la silhouette du futur époux, c'est son frère qui arrive. D'emblée la brune se fige, se demandant s'il se pointe en tant que témoin ou si c'est pour une énième tentative de soustraire sa soeur aux pattes du Corleone.
Elle l'écoute, mais le regard commence à gagner en inquiétude. Et s'il ne venait pas suite à la dispute avec son frère la veille au soir ! Et s'il avait changé d'avis au tout dernier moment ! Et s'il était parti ! Et si...Et si.

Il va venir. Il va venir. Il va venir. Il va...arriver.

Une profonde inspiration est prise et elle reporte cette fois son attention toute entière sur son jumeau.


" - Julian. Crois-tu vraiment que je l'épouserai si j'avais le moindre doute au fait qu'il ne me rende pas heureuse ? Tu ne l'aimes pas trop, tu ne l'aimes pas trop...Tu me fais rire Julian, tu n'as pas même cherché à le connaitre, la seule chose que tu as fait c'est de le rejeter à cause du nom qu'il porte.
Mais, bene. Je suis heureuse que tu sois venu. Je n'aurai pas pu imaginer un tel jour sans que tu ne sois présent à mes côtés.

La plage ? Pourquoi pas. Dès que Roman arrive, nous verrons avec lui".


Les azurs glissent sur son frère.

" - Si vous ne vous êtes pas étripés entre-temps."


_________________
Niallan
[Tu vois, j'suis pas un homme,
Je suis le roi de l'illusion
Au fond, qu'on me pardonne
Je suis le roi, le roi des cons. *]


Le roi des cons, ouais, c'est plutôt pas mal. Le seul problème c'est que mon royaume est complètement ravagé, non pas par des guerres successives mais par des femmes. Comme quoi, si vous voulez détruire le plus grand des empires, il vous suffit de trouver la ou les femme(s) qui fera (ou feront, suivez la logique) chavirer le cœur de l'empereur. Moi il y avait d'abord eu Fleur, la garce Corleone que j'avais épousé jusqu'à ce que je ne puisse plus supporter son côté vipère et que je la quitte. Dans le même temps, il y avait eu ma fille, petite tornade blonde que j'aimais comme un dingue et qu'on m'a enlevé. J'avais surmonté sa perte parce qu'Ali était là, ma rousse, mon amour, celle qui me faisait rire comme aucune autre femme avant elle, la première que j'avais demandé en mariage. Oui parce que, concernant Fleur, notre mariage était au départ un simple accord : elle me fournissait de l'opium et moi je lui fournissais le statut d'épouse. Et puis Ali était morte elle aussi, j'en avais bavé, tellement bavé que j'avais bien cru en crever. Ensuite, j'avais rencontré la ritale Alaynna, elle m'avait séduit. Assez pour que je me tape une quinzaine de jours de route pour rallier Pau, tout ça pour lui « rendre ses lippes ». Le problème c'est qu'il y avait eu le décès de trop. Celui de ma blonde, Aphrodite. Mon amie et amante de toujours, morte en couche. C'était début janvier. Ça m'avait brisé. Avant, je me la jouais roseau : j'oscillais, je manquais de me briser dans les tornades formant ma vie et au final, péniblement, j'arrivais à me redresser et à croire à nouveau quelque chose. Maintenant, la seule chose que je crois c'est que je suis le roi des cons, infoutu de protéger les miens. Et ce que je sais c'est que plus jamais je ne me laisserai aller à aimer.

T'es sûr de ce que tu dis, toi ?
Oui, oui, m'sieur, pour sûr que j'suis sûr ! L'a d'mandé sa main le jour des amoureux, si c'est pas romantique !
Hum, ouais, si tu le dis.
Ah mince, c'tait vot' donzelle ? Pa'ce qu'vous tirez une sale tronche m'sieur !

J'esquisse un mince sourire et tapote d'une façon bien condescendante l'épaule du nabot qui me fait face. S'il savait, si seulement il savait. A quel point je suis ravagé, à quel point je me fous de tout. D'eux, de moi, de tout ce qui m'entoure. Si elle a trouvé son fameux rital, tant mieux pour elle. Si ce dernier est assez niais pour la demander en mariage à l'occasion d'une fête absolument stupide, tant pi pour elle. Oui, elle me plaît, oui, quand j'ai débarqué à Pau j'ai senti quelque chose, là, à l'endroit où palpite mon régulateur sanguin. Mais pendant près de deux mois, je me suis laissé mourir, j'ai sombré. Loin d'elle, ignorant ses lettres et le fait qu'elle dise me chercher. Va voir ailleurs si j'y suis, ouais, j'aimais bien le concept.
Alors, aujourd'hui, je ne vais pas m'immiscer dans son couple, je ne vais pas faire mon salaud. Non, la seule chose que je vais faire c'est lui dire qu'elle ne perd rien, que je ne suis pas l'italien qu'elle rêvait mais un banal gosse de campagne. Et ensuite, quand elle aura lu mes révélations et qu'elle me méprisera, je lui rendrai ses lippes pour que son futur mari en profite autant que faire se peut.


Citation:
Alaynna,

Vous ne reconnaîtrez sûrement pas ma plume parmi celle de tous les types qui doivent vous écriture pour vanter vos charmes. Alors, au cas où, moi c'est Raphael. Ou devrai-je dire Niallan. Vous l'ignoriez, n'est-ce pas ? Je vous ai menti du début à la fin, comme je fais avec toutes les femmes.
J'ai beau être né dans le sud, je suis tout sauf italien, les seules palabres italiennes que vous avez pu entendre de ma bouche, je les dois à mon ex-femme, j'ai nommé Gaia Corleone. Ma mère était la pire des pourritures et mon père pourrait très bien être le vôtre ou celui du tenancier que je l'ignorerais. J'ai grandi dans un petit village de pêcheur, j'avais une seule amie, Kachina. C'était mon premier amour de gosse, elle m'a jeté. Je me suis barré, l'égo meurtri et toutes ces conneries.

J'ai perdu mon pucelage avec une gitane, plutôt jolie, je crois que j'ai été mauvais. Et puis j'ai commencé à aller au bordel et tout a changé. Une femme m'a pris sous son aile et m'a fait endosser la signification de mon prénom : Niallan, Champion. Elle m'a appris les femmes et comment les faire miennes, comment les séduire pour mieux les manipuler, les satisfaire pour mieux les soumettre. J'ai pris mon pied, j'aimais ça, dominer, manipuler, séduire, voler, dépouiller, détruire. J'aimais les voir pleurer, les voir supplier alors que moi j'étais de marbre.

Un jour, j'ai appris que j'étais Papa. Une fille, Lexiane. Dix ans. Il m'a suffi de la voir pour être fou d'elle. Elle était toute ma vie, ma raison d'être. J'étais père et j'étais fier. Je me suis marié avec l'autre saloperie Corleone et au cours de notre mariage j'ai appris que j'étais aussi le père d'un enfant porté par la femme qui m'avait appris à dominer ses semblables. J'étais heureux. Et puis ça a commencé à merder. J'ai largué ma femme, ça c'était une bonne chose. J'ai rencontré une autre femme, Alicina, dont je suis tombé amoureux et ça aussi c'était une bonne chose. En fait c'est quand ma gamine est morte que j'ai commencé à sombrer. Ali m'a aidé à tenir sauf qu'on manquait de thunes, je voulais offrir un paquet de trucs à mon fils. Alors je me suis fait courtisan, plus distant. Je me faisais appeler Raphael, d'où le prénom que je vous ai donné. Ma rousse souffrait de mes absences, je l'ai laissée partir. Elle en est morte et moi je l'étais presque en dedans. Je vous ai rencontrée, je me suis ramené à Pau avec tous mes mensonges et vos lippes encore en ma possession. Et c'est là que tout s'est écroulé avec la mort d'Aphrodite. Ma blonde, celle qui était mon amie et amante depuis, allez, au moins sept ans. Elle portait notre enfant, vous savez.

Ce jour-là, j'ai décidé que plus jamais je ne recevrai de lettres m'annonçant la mort d'une personne aimée, que plus jamais je n'aurai mal au point d'avoir envie de m'arracher le cœur et de le piétiner moi-même.
Ce jour-là j'ai décidé que je ne voulais plus de vous et de vos lippes.
Alors, aujourd'hui, je vous demande de venir les récupérer afin de vous en servir pour combler votre époux. Il vous apprendra lui-même le désir et le plaisir, du moins je l'espère. J'imagine que vous oublierez vite le minable menteur que je suis, j'aimerai juste que vous me rendiez un service : quand vous verrez votre beau-frère, Gabriele Corleone, foutez-lui un bon gros gnon de ma part.

Je ne vous embrasse pas, c'est le rôle d'un autre à présent,
Je vous attends pour la remise de votre dû,

Niallan.



*Zazie - Je suis un homme

_________________

Bannière réalisée par les grands soins de JD Calyce.
Alaynna
Et le futur époux n'est toujours pas en vue.

Par contre, c'est une missive qui lui est apportée. Les yeux se fixent et se figent subitement sur une écriture qu'elle a reconnue d'emblée. Sentiments de stupeur, de joie, et de soulagement tout emmêlés qui se font sentir.

Le vélin est déplié et les lignes sont bues jusqu'à plus soif.

Jusqu'à en avoir la nausée.

Jusqu'à sentir des sueurs froides l'envahir.

Jusqu'à en avoir les mains qui tremblent et les entrailles qui se serrent de la plus douloureuse façon qui soit.

Elle lui a écrit plusieurs fois, ses lettres sont restées mortes. Elle l'a cru disparu, elle l'a cru mort et même elle est allé jusqu'à croire qu'il avait changé d'avis et ne voulait plus lui rendre son dû.

Le visage de la Madone devient de marbre. Les traits se sont figés, les azurs translucides ont pris une dangereuse teinte bleu-marine.

Longuement, elle lit.

Ses mensonges ? Elle s'en contrefiche

Sa vie qui défile devant ses yeux ? Il se révèle aujourd'hui plus qu'il ne l'a jamais fait.

La question qui lui vient à l'esprit est : pourquoi aujourd'hui ? Alors qu'il n'a répondu à aucunes de ses lettres quand elle a retourné toute la cité Paloise pour le retrouver ?

Il ne veut plus d'elle. Mais il veut tout de même lui rendre son dû.

Ces deux faits sont assez contradictoires pour interpeller la Transalpine. Depuis quand raconte t'on sa vie à quelqu'un dont on à que faire ?

Le regard se pose, bref sur son frère. Une explication laconique est balancée d'une voix saccadée.


" - Raphael n'est pas mort et il n'a pas disparu non plus et il est bien en vie sur Pau. De son véritable nom Niallan."

Et il n'est pas italien. Et de manière fort étrange, ça aussi elle s'en contrefiche.

Quelque chose n'est pas net. Pas clair. Il y a anguille sous roche.

Et surtout. Il a besoin d'elle.


" - Je retourne à Pau."

Et elle tourne les talons dans un état second.

Quelques heures plus tard, un vélin partait en direction de Niallan alors qu'elle avait pris la direction de Pau.


Citation:
Niallan,

Raphael n'est plus. Mais vous, vous êtes bel et bien en vie.

Je me fous de vos mensonges. De tous vos mensonges !

Attendez-moi.

J'arrive. Et croyez-moi, nous avons des choses à nous dire vous et moi, je ne vais pas laisser passer ça.

Je viens récupérer mon dû. Mais pas que...

Je ne vous embrasse pas.
Je ne le peux puisque vous êtes toujours détenteur de mes lippes.

Alaynna.

_________________
Gyllaume
Se faire sermonner par sa sœur alors qu'elle se marie. Il n'y a pas à dire, niveau ambiance le brun sait faire !

Il se contente d'acquiescer à ses dires, on l'ouvre pas cette fois !

Puis ils attendent tout les deux ...

un peu ...

longtemps ...

beaucoup.

Puis... "C'est lui là-bas dans le noir ? " Ha non seulement un pigeon porteur de bonnes nouvelle ?

C'est le roman qui se dégonfle le jour de son mariage ca nan ? Il lui aurait bien posé la question, un petit sourire se glisse tout naturellement sur le coin de ses lèvres.
Merde !
On replie tout ca illico, un petit coup de main pour bien tendre la joue. Manquerait plus que ca reparte en rire !


    " - Raphael n'est pas mort et il n'a pas disparu non plus et il est bien en vie sur Pau. De son véritable nom Niallan."


Raphael ... ha mais .. l'Italien ... Ton premier béguin ? Rire amusé du brun.

L'amour n'attend pas ... il faut le saisir au vol ! Elle pourrait encore quitter le Roman non ?

    " - Je retourne à Pau."


Quoi tu pars sur Pau ?

Tu laisses ton frère derrière ! C'est beau l'amour gémellaire ...


Et là voilà qui tourne des pieds à vive allure. Le mariage n'est plus !

Mais attends ...

Pau c'est de l'autre côté !

Trop tard ! Vraiment n'importe quoi ...

Qui est ce qui avait raison alors ? La sorella se laissait emporter par ses sentiments comme une enfant qui découvre l'amour !

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Roman.

    Corleone toujours tient parole !

Roman était en retard, oui. Mais après tout, il avait décidé du jour au lendemain d'épouser Alaynna, et il n'avait cure des horaires d'ouverture de l'église. Tout au plus avait-il l'idée de faire tourner l'éventuel curé en bourrique, puis de trousser joyeusement son épouse sur l'autel, histoire de sanctifier le lieu du mariage à sa manière. Voilà ce que devait être ce mariage à l'italienne.

Ainsi, n'étant guère préoccupé par l'heure, Roman avait pris le temps de faire quelques emplettes. De nouvelles armes, un bouclier, des simples et des essences, et un curé dégotté dans un tonneau : celui-ci -le curé, par le tonneau- ayant entendu dire qu'un Corleone venait se marier dans son église, avait pris la poudre d'escampette. Guidé par les effluves d'encens du brave homme, l'assassin le suivit au petit trot dans les ruelles de la ville. Il ne fallut pas longtemps pour que l'italien le sorte du tonneau où il s'était réfugié. Un bon coup du pommeau de la dague derrière la nuque suffit à adoucir l'humeur de l'homme de foi, qui se laissa choir sans connaissance dans les bras du Corleone. Celui-ci le trouva un peu lourd et décida de le traîner sur le sol, ce qui était bien plus amusant en plus d'être plus pratique.

On vit donc revenir Roman devant l'église, traînant un curé assommé et plein de poussière.


    - Amore ! J'suis là !


Il ne trouva que le frère, goguenard, qui le regardait arriver. Ses relations avec Gyllaume ne s'étaient pas vraiment améliorées malgré les semaines passées à voyager plus ou moins ensemble. Roman se retenait de ne pas lui planter une dague entre les côtes. C'était pourtant une manière fort simple de se débarrasser des gens, et il l'aurait fait depuis longtemps si Alaynna n'avait pas tenu à son frère. Hélas, elle l'aimait, ce qui empêchait son fiancé de trucider l'homme qui se mettait entre eux.

Car s'il était une chose difficilement supportable pour l'Italien, c'était de laisser couler les insultes et le mépris sans en venir aux mains. Il se faisait donc violence pour passer outre, malgré la colère que lui inspirait Gyllaume.

Alaynna, cependant, n'était pas devant l'église. L'assassin laissa retomber le curé qui s'effondra face contre terre et le laissa là comme une vieille couverture, pour marcher sur Gyllaume :


    - Auriez-vous vu votre soeur ?


Questionna-t-il sans préambule ni salutations.
Ce disant, il regarda autour d'eux, cherchant à plus longue distance ce corps dont il connaissait la démarche par coeur. Il aperçut Alaynna qui s'éloignait rapidement, déjà presque trop loin pour être reconnue, mais il avait l'oeil perçant, à défaut d'être le plus humble des hommes. Abandonnant sur place frère et curé, il cavala sur ses traces. Rapide et vif, il ne mit pas longtemps à la rattraper.


    - Amore ! Vous voilà. J'ai enfin trouvé un curé pour nous marier !


Enlaçant Alaynna pour l'empêcher de continuer sa route sans lui, il lui prit un baiser fougueux et joyeux. Il n'imaginait pas qu'elle pût s'inquiéter à leur sujet, pour lui tout était évident et il n'était qu'à elle. C'est qu'il n'était guère habitué aux tourments des âmes amoureuses, lui qui était entier et d'un caractère simple à ce sujet : il l'aimait, elle l'aimait, il n'y avait donc aucune question à se poser ni inquiétude à se faire. Et elle serait sa femme, là, dans les heures à venir; et il l'aimerait encore et encore et la trousserai sur l'autel et lui ferait plein de petits Corleone. Là, voilà. La belle vie que voilà !
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Alaynna
Elle était partie d'un bon pas. Mais certainement pas dans la direction de Pau, ça, c'est certain. L'esprit perturbé, qui était peu à peu envahi par une notion grandissante de culpabilité suite à la missive qu'elle venait de lire.

Elle avançait à l'aveuglette. Avec en prime, un mal de tête qui s'annonçait. Elle n'avait qu'une envie. Se trouver un petit coin où se réfugier et laisser couler les larmes qui menaçaient et qu'elle tentait de refouler.

Le pire, c'est qu'elle ne savait pas même pourquoi. Alaynna en panique. Et une italienne paniquée ça n'est déjà pas terrible à voir, mais quand c'est la Valassi, mieux vaut se tenir à bonne distance. Pourtant il y a encore une poignée de minutes elle ne paniquait pas, tout allait bien. Et puis la lettre de Niallan est arrivée. Et depuis qu'elle l'a lu. C'est une panique caractérisée qui la saisit.

Mais dans son enfer actuel, c'est un bras malgré tout rassurant qui la capture alors. Un bras qu'elle reconnait comme être celui du Corleone.



" - Vous..vous êtes là ? Vous n'avez pas fait demi-tour ? Vous ne vous êtes pas enfui ?.. Vous avez..trouvé un curé ? Mais je croyais que vous ne vouliez pas de curé ?"

Mais déjà tout joyeux et plein d'entrain, il l'entraîne d'un pas certain vers les lieux qu'elle vient de quitter.
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Niallan
Sourire sardonique, pinte qui se vide.
Le soirée d'hier avait été mouvementée, je l'avais cherché. A vrai dire, j'avais prévu le coup depuis les révélations à demi-mots d'Alaynna et les révélations pleines et entières de la sœur de celle-ci. Pour les révélations c'était le cinq mars, jour d'arrivée de la troupe à Pau. J'avais vu la ritale plus tôt dans la journée, on s'était asticotés. Elle m'avait suggéré de l'embrasser, ce que je n'avais pas vraiment fait puisque je m'étais plutôt contenté de mordre sa mâchoire et de baiser son cou, une main agrippée dans ses cheveux. Si j'avais été un de ces pecnots prompt à se vanter, j'aurais ajouté après ce récit un bon vieux « c'était chaud, moi j'vous l'dis, j'allais en lever de la donzelle ! » mais je préfère en arriver directement aux fameuses révélations.
Je vous plante le décor : deux frangines en taverne, moi qui me pointe. Les deux brunes s'asticotent et puis ça dérape, la gamine dit que sa frangine m'aime, frangine qui ne nie rien. S'ensuivent pas mal de trucs dans le même genre, une môme qui dit que si je crève sa sœur n'aura pas à choisir, frangine qui lâche que son choix elle l'a déjà fait mais que le choisi ne veut plus d'elle. Et moi qui fais semblant de ne pas voir, de ne pas comprendre. Parce que ça me fait flipper, parce que je refuse de changer mes prévisions qui sont de ne plus aimer.

Je m'étais cassé de la taverne, paumé. Ensuite, j'avais bu, beaucoup. Assez pour voir Ali, ma magnifique et adorée Ali. Je savais qu'elle n'existait que dans ma tête, que seuls l'alcool, les drogues et ma détresse la faisaient revenir mais je m'en foutais, ouais, j'en avais strictement rien à battre de passer pour un fada. Le temps d'une cuite, elle existait, je pouvais lui parler, la toucher, l'aimer. Et si, un jour, je venais à être à nouveau heureux ou que j'arrêtais de me défoncer, elle disparaîtrait, j'en étais certain. Je ne voulais pas qu'elle disparaisse alors je faisais en sorte de rester au fond du gouffre, voire de creuser un peu plus. Aussi, à la suite des révélations évoquées plus haut, j'avais décidé de couper les ponts avec la ritale. Explications.
Nouveau plantage de décor : un Corleone, un Ozéra, une taverne. L'Ozéra cherche, provoque, parle de cocufiage, d'impuissance et de femme amoureuse d'un autre. Le Corleone menace, sort un couteau, entaille l'Ozéra. Et ça continue. L'Ozéra se fout de crever ou d'être amoché. Il provoque en lice, le Corleone à grande gueule dit qu'il est trop au-dessus de ça, qu'il ne se battra pas en lice. Mouais. L'Ozéra sait qu'il ment et qu'il ne veut surtout pas prendre le risque de perdre mais il s'en fout, il dit quand même « à demain ». Et puis, plus tard, il reçoit une lettre d'une Valassi, celle qui le rend tout bizarre. Elle demande des explications, présente les mensonges du Corleone, etc. L'Ozéra répond et avoue toutes les insultes qu'il n'a pas prononcé et plus encore. En un mot : il se fait passer pour un connard. Qu'il est, certes mais pas à ce point.
Fin des explications.

On en arrive à maintenant. A moi qui veux me barrer rejoindre Kachi afin qu'elle me cogne assez sur la caboche pour que j'oublie la ritale. La seule chose à laquelle j'ai envie de parvenir avant de partir est de me faire détester par l'italienne. Parce que j'ai fait couler trop de larmes à défaut de sang et que, franchement, être malheureux c'est pas rigolo. Et puis, même si dans sa grande malchance empreinte de mauvais goût elle a choisi le Corleone le plus con que j'ai jamais rencontré (à vrai dire : le doc ça passe, ses rejetons ça coince), elle mérite d'être heureuse. Ou du moins d'essayer.
Étape 2 : draguer une autre donzelle devant elle.
Mais d'abord, une petite cuite pour dire bonjour à Ali.
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Bannière réalisée par les grands soins de JD Calyce.
--Alicina


      [Je m'entends bien avec les voix dans ma tête]
      Rihanna ft. Eminem - The Monster



    – T'as été un père minable !
    – Et du coup, t'as rien trouvé de mieux à faire que de m'assassiner ?
    – Oh, ça va. Néron a bien tué Agrippine, non ? Et c'était sa mère. Même Cléopâtre a tué ses frères et sœurs ! Alors, bon... Le parricide était à la mode cette année-là en plus. T'aurais voulu que je passe pour le crétin du Capitole ou bien ?

    Jules ouvrait la bouche pour protester, mais je fus plus rapide. Faut dire que j'en avais marre de l'entendre houspiller son fils. Cinq mille ans que ça durait, leur dispute. Y'a un moment où faut savoir dire stop. Et c'était le moment idéal.

    – Ooh ! Ça va oui ? On s'entend plus penser ! Et puis c'est bon, depuis tout ce temps, vous ne... Oh, non.
    – Al' ! Que se passe-t-il ?
    – Al' ! T'es toute blanche !
    – Je crois que ça recommence, les gars... Je ne...

    Changement de décor. Brutal. En lieu et place de la salle des Règlements de Comptes Post-Mortem - Brutus et Jules m'avaient nommé Juge ce jour-là - je me retrouvai dans... Léger reniflement... Dans une taverne. Eh oui. Encore. Je repère plus rapidement que la première fois celui que je cherche. Niallan. Je le visualise bientôt. Il cuve encore son vin. Je m'approche rapidement, m'assoit en face de lui, et pose la main sur son bras. Puis je passe en revue ses pensées et ses dernières actions. Et là, c'est le drame. Il s'attache à une autre ! Et ose me convoquer ! Je lui secoue l'épaule, plus blessée que furieuse. Sans m'en rendre compte, je commence à pleurer pour de bon.

    – Tu tombes amoureux d'une fille ?

    Italienne. Comme Fleur. Donc j'avais raison. Je ne pus pas m'empêcher de le dire. J'étais bouleversée.

    – J'étais la fille de transition entre deux Italiennes, c'est ça ? Encore une qui fraie avec les Corleone en plus ? Mais tu veux me tuer ?

    Je passerai sur le fait que c'était déjà fait, que j'étais déjà morte. Tous les détails ne sont pas bons à être rappelés. Je m'accrochai à sa chemise, à moitié étalée sur la table, et je l'embrassai comme j'avais l'habitude de l'embrasser avant. Passionnément, de toute mon âme - et c'était le cas de le dire. Même morte, je restai jalouse. Surtout morte, d'ailleurs. Et la mort étant un état irrémédiable, ça n'allait pas aller en s'arrangeant.
    Au fond, je voulais bien qu'il se reconstruise. Mais pas si tôt ! Et pas en brisant un ménage. Je devais lui dire, ça.

    – Si tu dois aimer, choisis-en une de libre. Ne fais souffrir personne, je te l'interdis ! Il y a tant de jeunes filles charmantes qui sont seules en ce monde ! Mais les femmes sur le point de devenir des épouses, laisse-les. Pitié, Niallan, par amour pour moi ! Souviens-toi comme je détestais rendre les gens malheureux.

    Je fis le tour de la table pour me glisser entre ses bras. Je ne cherchais pas à comprendre comment je pouvais bien revenir. Je revenais, c'est tout. Et je profitai de ces instants volés à la raison, à la logique, à la Mort elle-même. Je calquai ma respiration sur la sienne. Je fermai les yeux, calmée, apaisée, même si quelques larmes roulaient toujours sur mes joues.

    – Je t'aime, mon Niallan. Tellement, tellement... Je suis là maintenant.

    Je savais que c'était faux. Que j'allais repartir. Mais pour l'instant j'étais dans ses bras. C'était la seule chose qui comptait.
Roman.
Il aurait du l'empêcher de retourner à Pau. Son mauvais pressentiment s'était confirmé : le courtisan avait oeuvré pour détruire la confiance d'Alaynna en son époux, Roman. Et la femme, fragile de coeur car encore en partie offerte à Niallan - il possédait ses lippes, disait-elle... n'est-ce point pourtant les lippes qui ouvrent les portes de l'âme en offrant les baisers ? - avait décidé de croire le misérable.

Roman ressentait une colère froide et une déception poignante lui étreignait le coeur. Elle l'avait rejeté et le considérait comme un menteur. Elle était partie en lui claquant la porte au nez.

Ha ! Douloureux apprentissage pour le jeune Italien qui avait, pour la première fois, offert son coeur à une femme. La voilà qui foulait aux pieds cette confiance qu'il lui avait accordée et le respect qu'il avait pour elle. Mais Roman n'était pas de ceux qui rampent aux pieds des femmes, il était bien trop fier pour cela. Il ravala sa colère, étouffa le sentiment de détresse qu'il considérait à présent comme une faiblesse honteuse, et écrivit.



Citation:

Signorina Valassi

Puisque vous foulez aux pieds mon honneur et ma parole en vous fiant aux dires d'un courtisan qui vous considère comme un objet encombrant et une femme infidèle,
Je vous rends votre liberté.

Mon amour pour vous était sincère. Vous le bafouez. J'y mets donc un terme définitif.

Vous avez perdu mon affection et mon respect en vous fiant à ce misérable au lieu d'avoir confiance en votre époux.

Bonne route à vous, Alaynna Valassi.

Je reprends mon chemin.

R.C.


La lettre fut confiée à un commis avec l'ordre de ne la donner qu'à sa destinataire et à elle seule. Ensuite, Roman refit son paquetage, le balança sur son dos, et retourna au champs où il devait travailler jusqu'à la fin de la soirée. Le lendemain, il reprendrait la route et laisserait Alaynna derrière lui.

_________________
Alaynna
Don’t you miss yourself
And all you used to chain
It always ends
And you keep on running backwards
Keep on chasing your own demons
So don’t waste another hour
And let me in…
Disarm yourself
Release the fear
Disarm yourself
And hold me near
Look to other people turning
While you're hiding in the shadow
So don’t run away in silence
Let me in…
Disarm yourself
Release the fear
Disarm yourself
And hold me near
Give yourself to me
Emma Hewitt/Dash Berlin- Disarme yourself -


Ils étaient finalement arrivés sur Pau. Alaynna était tellement pressée qu'elle en avait même pris de l'avance sur son frère qui lui ne serait là que d'ici deux jours. Ce sentiment de culpabilité l'oppressait de jour en jour et rien ne parvenait à endiguer ça.

Elle s'était ruée en taverne, dans sa préférée, celle du Poney qui Tousse. Ouai, elle aimait le nom de cette taverne. Et surtout c'était celle de son fournisseur de viande préférée. Elle savait que certains voyaient mal le fait qu'elle fréquente cette taverne mais les gens, la Ritale, elle les emmerdait royalement. Elle avait toujours fait ce qui lui plaisait et ce n'est pas maintenant que ça allait changer.

Elle a néanmoins fait un arrêt devant la fenêtre, l'ayant aperçu à l'intérieur. Elle n'en mène pas large oh non, mais elle entre tout de même, claquant la porte derrière elle d'un coup de pied. Genre ouai regarde c'est bien moi qui suis là ! Et l'asticotage commence lorsqu'il lui balance qu'il lui avait bien dit qu'il était un connard. Et bien faut croire que l'Italienne elle carbure à ça. Aux Connards et aux Salauds. Comme dirait son jumeau, elle en voulait un , elle l'a trouvé. Sauf que Julian quand il lui dit ça, c'est du Corleone qu'il parle, et pas du blond.

Et bien sûr, la Valassi fait la sourde oreille à tout ce qu'il peut lui balancer, occupée est-elle à le dévisager et à se souvenir de leur rencontre parisienne. Parce que non, elle n'a rien oublié du tout. Et surtout m.ierda de m.ierda. Elle l'a cru mort ! Disparu. Envolé.

Le Salopiaud !

Elle cache bien le fait qu'elle est soulagée de le voir là, face à elle et déjà il lui demande de quelle manière elle souhaite récupérer son dû. La Madone en perdrait presque son italien natal sur ce coup là parce qu'elle n'a aucune idée de comment l'on fait pour ce genre de transaction. Lui non plus d'ailleurs puisqu'il lui assène qu'à l'habitude il ne rend jamais ce qu'il prend.
Et dans la panique, la brune réfléchit à toute vitesse et se dit que puisque c'est en l'embrassant et lui octroyant son tout premier baiser qu'il a dérobé ses lippes, l'opération rééditée doit forcement être ce qu'il y a à faire. Alors oui, elle ne trouve rien d'autre de plus débile que de lui répondre qu'il aura qu'à l'embrasser pour qu'elle retrouve son dû.

Mais comme elle est Italienne et qu'on ne se refait pas, il a fallu qu'elle en rajoute de sa provocation en lui disant que de toute façon, elle n'a pas peur de lui.

Grossière erreur ! C'est un Niallan plutôt sûr de lui qui s'est allé planté devant elle et qui lui demande si elle se souvient de la dernière fois qu'il l'avait mordu. Et fatalement qu'elle s'en souvient oui. De ce putain de mordillage d'oreille parisien. Sauf que cette fois, c'est sa mâchoire qui s'en vient être mordu alors qu'une main ravageuse vient se perdre dans sa chevelure. Et le tout se termine par un tirage de cheveux de la part du blond savamment orchestrée. Quant à son cou, elle ne vous en parle même pas...
Il a même le vice de lui demander si elle compte le dire à son mari. Et la Madone, qui quelques heures avant avait vu le Corleone menaçant de faire la peau à Niallan si jamais il osait la toucher de secouer la tête. Parce que non. Elle ne veut pas qu'il arrive malheur au blond. Déjà qu'elle l'a cru mort, manquerait plus que l'Assassin qu'elle a épousé ne termine le travail pour de bon.

Et si elle croyait finalement s'en tirer assez bien, quelques heures plus tard, la brune va comprendre qu'elle n'a encore rien vu. C'est que sa soeur fait alors irruption dans la taverne. La gamine de 13 ans tueuse de mère qu'elle déteste. Et celle-ci a déjà vu Roman un peu plus tôt et la première chose qu'elle balance en arrivant à sa soeur c'est comme quoi elle n'aime pas le Corleone. Et puis la voilà qui fait connaissance avec Niallan et forcément face à l'Ennemi, les voilà les deux en train de lier quelque sympathie. Manquerait plus que son jumeau soit de la partie pour peaufiner le tableau.
Et c'est là que la gamine balance alors à Niallan, que sa soeur est amoureuse de lui. Le regard furibond qu'Alaynna lance à Alina n'y fera rien, la gamine insiste et pas qu'un peu.
A quoi bon répliquer quoi que ce soit. Alaynna se laisse enferrer un peu plus et furieuse part se réfugier dormir dans le lit vide de son jumeau, dans la demeure familiale.

C'est le lendemain soir qu'elle voit arriver un Corleone fou de rage, tel qu'elle ne l'a jamais vu encore. Et qui lui balance que Niallan aurait dit qu'elle n'était qu'une catin, une affamée, qui couche avec n'importe qui.

Bordel ! Déjà la Ritale n'a eu qu'un seul homme dans sa couche et c'est le Corleone. Et cela, elle sait que Niallan ne peut l'ignorer. Parce que le seul homme qui ait posé ses mains sur elle avant qu'elle ne rencontre le Corleone, c'est le blond courtisan.
Sauf que voilà. Alaynna n'a toujours pas oublié les paroles de son professeur de maintien aussi, quand elle apprend que Niallan, lui aussi courtisan, aurait eu ces mots face au Corleone, la Valassi est devenue blême. Sans un mot et devant Roman, elle se met en oeuvre d'écrire une missive à Niallan, lui détaillant mot pour mot ce que son époux vient de lui dire et lui demande des explications. Car au fond d'elle, Alaynna sait que jamais Niallan, tout courtisan et tout salaud qu'il soit, n'aurait dit une chose pareille. Lorsqu'il insulte c'est sur du concret, pas sur du vent. Elle en est intimement persuadée, ne lui demandez pas pourquoi mais c'est ainsi.
Et sans demander son reste, elle balance à Roman que la catin qu'elle est rentre dormir seule chez elle. Et peu importe que le Corleone la retienne pour l'empêcher de partir, elle se dégage avec une rage décuplée.

Le lendemain. Au réveil elle a trouvé une lettre de Roman qui confirme toujours les dires qu'a pu avoir Niallan, mais elle a aussi trouvé une lettre de Niallan qui lui, avoue avoir dit toutes ces insultes. Mais la Ritale n'en croit toujours rien.

Toujours dans la même taverne, trois protagonistes : Alaynna qui était là depuis un petit moment à s'enquiller de la bière à volonté voit arriver Roman, quasiment suivi dans la minute qui suit de Niallan.
Et là elle écoute les reproches du Corleone. Qui s'entête et continue dans ses allégations. Et finit par dire à la Ritale qu'elle ne vienne lui adresser la parole que lorsqu'elle aura retrouvé sa cervelle. Alaynna se retient de répliquer vertement et se mordra fortement la langue. Parce que bene. Elle n'a jamais manqué de discernement concernant Niallan. Cela elle en est certaine. Et puis elle ignore le pourquoi, mais elle ne supporte pas d'entendre le Corleone l'insulter le courtisan. D'ailleurs Roman ne tarde pas de partir sur un dernier regard assassin envers le blond et très froid sur elle.

Et là. La seule chose complètement incongrue que la Transalpine trouve à faire c'est de tendre sa main vers Niallan. Et de lui dire qu'il n'a qu'à lui rendre son dû dans le creux de sa main.
Non mais. Cela valait forcément la peine qu'elle aille dépenser une fortune pour prendre ses fameux cours de maintien devant un homme ! Parce que là...c'est l'amnésie totale de tous les conseils qu'à pu lui prodiguer le De Ligny.
Sauf. Qu'elle n'avait pas prévu que le courtisan lui rendrait ses lippes de cette façon ci, en venant déposer un long baiser dans le creux de sa main. On aurait cru qu'il le faisait comme s'il allait s'y perdre. Comme s'il craignait qu'il ne pourrait plus réitérer ce genre de geste. Et elle...son état n'était guère mieux à tel point qu'elle finit par lui balancer que de toute façon elle ne forcera jamais personne mais qu'elle est certaine qu'il est simplement mort de trouille.
Faut croire qu'elle a visé juste parce que la réponse ne se fait pas tarder. Elle le fait chier ! Et dans la lancée, de lui dire qu'il prenne bien soin surtout de chier correctement. Elle est tellement troublée que c'est à peine si elle remarque le sourire amusé qui vient poindre sur les lèvres Niallanesques.
Au final elle finit par lui avouer du bout des lèvres qu'elle va partir. Marcher. Droit devant elle. Et quand il lui dit de faire gaffe aux murs, elle ne trouve rien de mieux qu'à lui sortir que si elle en trouve un bien costaud, il fera l'affaire.
Et toujours complètement paumée, la brune ne s'aperçoit pas alors de l'inquiétude qui commence à gagner le courtisan. Elle se prend soudain dans la face un regard carrément implorant alors qu'il lui demande de ne pas faire ça et de penser à sa famille. Et toujours dans sa grand connerie, la Ritale de lui demander de n'en rien dire ni à sa soeur, ni à son frère et encore moins au Corleone. Et de le prévenir qu'elle attend le retour de son jumeau pour que sa jeune soeur ne reste pas seule et qu'elle prendra la poudre d'escampette ensuite. La discussion s'achèvera là parce que le courtisan lui raconte alors qu'il doit maintenant aller voir ailleurs, qu'il est attendu par d'autres catins.
La brune encaisse le choc et se défoulera le soir même, très tard , sur le Corleone en lui disant qu'il n'est qu'un menteur, parce que oui, elle reste malgré tout persuadée que Niallan n'a jamais pu dire des choses pareilles sur son compte. Et comme elle a passé sa soirée à boire et qu'elle est bien ivre, elle lui balance également qu'au final elle n'est pas faite pour lui. Chose qu'en temps normal elle n'aurait sans doute pas eu le cran d'asséner pour éviter de le faire souffrir.

Mais elle, ça fait plus d'un mois qu'elle souffre en silence. Parce qu'elle était tellement heureuse de voir débarquer le courtisan à Pau venir lui rendre son dû, que lorsqu'elle l'a cru mort, elle a gardé sa souffrance à l'intérieur d'elle, sans rien en montrer à personne.

Enfin ce soir elle a fait fort. Ce n'est désormais plus un homme qui ne veut plus d'elle mais deux.

Sauf qu'elle est bien obligé de s'apercevoir que c'est le refus de Niallan qui la détruit le plus.

Et que c'est sa petite soeur qui au final, a mis le doigt sur le noeud du problème.

Seulement puisque Niallan ne veut plus d'elle parce qu'il a peur d'aimer à nouveau, ce n'est pas à elle d'aller le chercher sur ce terrain là.
Elle a bien compris qu'il essaie de se faire détester d'elle. Mais plus il est odieux et plus elle se rend compte de ce qu'elle éprouve.

Sa mère l'avait prévenu qu'elle tomberait amoureuse d'un salaud. Elle n'avait juste pas prévu que finalement le salaud en question ne serait pas italien et serait celui qui lui offrirait son tout premier baiser.

Et là. Elle est complètement paumée.


Ne vous manquez pas
Et toutes ces chaînes usées
Ont toujours une fin.

Et tu continues à courir en arrière
Continues à poursuivre tes propres démons
Ne gaspille donc pas une autre heure
Et fais moi entrer
Regarde les autres personnes autour de toi
Cesse de te cacher dans l'ombre
Ne t'enfuies pas dans le silence
Fais moi entrer
Désarme toi,
Libère la crainte,
Désarme toi et reste près de moi
Donne toi à moi.

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