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[RP] Viens faire un tour derrière l'église...

Kachina


Allez savoir pourquoi, c'est cette ritournelle là qui lui passe dans la tête à cet instant.
La nuit est froide et dense et elle déambule au milieu des tombes, sous l'oeil depuis longtemps éteint des gargouilles qui ornent les murs de l'édifice religieux.
Et la Brune s'interroge sur cette ultime raison qu'ont les hommes de confier leurs êtres chers à un Dieu qui leur a tout pris. Ces ultimes demeures de pierre et de marbre, alignées derrière l'église sont-elles ici mieux à l'abri ?

Mais il n'est pas l'heure de philosopher et encore moins de chanter.
Une brume humide et froide montant des pierres tombales rend l'endroit inquiétant et glauque.
Dans son dos, les buissons de buis s'agitent , malmenés par un vent qui se réclame encore de l'hiver.

Sa voix brise le silence,impatiente et agacée....avec à la fin une nuance tendre qui semble implorer.
Et le regard vert étiré en amande fouille l'obscurité dans l'espoir de l'apercevoir, celui pour qui , elle se trouve là, à se peler les miches...faisant crisser les graviers à chacun de ses pas.


- Sans Nom ? Bordel viens là ! Viens mon tout beau !

Le cri d'un oiseau de nuit, qu'elle vient de déranger et qui s'envole d'un battement d'ailes de l'aile des boucles figées de cet ange de pierre sur laquelle il était posé, est la seule réponse à son appel.

Si le curé trainait encore ses guêtres dans le coin , il s'en étoufferait pour sûr à entendre cette silhouette sombre appeler celui qu'on ne nomme pas tandis que les douze coups viennent de s'égrener au clocher. Surtout que la lune semble de la partie et qu'elle éclaire un instant, alors que se dissipent les nuages, le visage aux traits féminins.

Et si le Diable, lui hantait ces lieux, venant chercher les âmes qui lui sont dues, nul doute qu'il se lècherait les babines à la vue de la silhouette fine, de ces formes féminines et douces habillées de daim souple et des mèches sombres qu'aucun peigne ou pince à cette heure ne vient discipliner.

Elle....Elle préférerait mille fois être attablée dans une auberge, avec un godet d'alcool, et les flammes de l'âtre venant chauffer son dos, les rires amis et des odeurs de ragoût mijotant dans le chaudron à ses narines.

Un frisson parcourt ses reins au cri de la chouette, qui lui rappelle les nuits d'assauts , le signal qu'on donnait pour lancer l'attaque,et elle laisse échapper un juron tout en continuant sa recherche, marmonnant pour elle-même :
Foutre Dieu, ceux qui se donnent des rendez-vous galants derrière l'église sont vraiment des tordus !
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(Merci à Jd Axelle pour la bannière)
Niallan


C'est en embrassant le sol contre mon gré que je me réveille en sursaut. Grognant et grommelant tout ce que je peux j'essaye de me remettre debout. Un peu trop vite, sûrement puisque je me viande aussitôt pour me cogner le crâne contre un banc. Toute personne normalement constituée aurait d'abord commencé par réfléchir à l'endroit où elle se trouve. Moi, pas. Je frappe sur l'inerte bois qui, pour sûr, me laissera plusieurs bleus avant de lui lancer quelques insultes. En voici une liste non exhaustive « saloperie de mes deux ! », « sac à fientes ! », « enfoiré de vicieux ! ». Ensuite, et seulement ensuite, je réfléchis et analyse la situation.

J'ai mal partout, ça c'est sûrement ma chute associé au fait de ne pas avoir dormi dans un lit.
Je suis saoul. Jusque-là, c'est normal. J'ai encore toutes mes fringues, c'est carrément un progrès.
Par contre, là où ça coince c'est que je suis dans une église. Une putain d'église. Aussi, tout en me massant les tempes, j'essaye de me remémorer la soirée d'hier. Complètement pourrie, une habitude à Aurillac. Deux abrutis blablatant sur une histoire de volcan et de source de vie. Ah oui, ils parlaient de cul. Un type profondément abruti et une nana avec le même type de QI et ouvrant sans doute les cuisses plus vite que la lumière. Du coup, ça devait être à cause de cette compagnie pas folichonne que je m'étais mis à picoler. Oui, ça devait être ça. Je me souviens aussi avoir dit que j'allais essayer de sauver leurs âmes de demeurés. Ceci explique cela. Et le cela c'est l'église, suivez un peu. La bouteille de whisky à mes pieds me prouve que j'ai continué à picoler après cela. Je hausse les épaules, tout va bien.

Et puis...et puis je regarde un peu mieux et je vois quel genre de bordel j'ai foutu. Des cierges allumés à la six-quatre-deux qui ont mis le feu à plusieurs...machins religieux qui doivent coûter un bras. Intégrant peu à peu l'idée que je suis dans un sacré merdier et que j'ai tout intérêt à décamper si je veux éviter le bûcher, je me relève, ô miracle sans me tauler et me dirige vers les portes de l'église. C'est là que je l'entends.
Je suis repéré, ils savent que je suis là. Ils sont venus pour me cuire, c'est sûr, ils m'appellent déjà le « Sans Nom ». Carrément flippé, je fonce vers l'autel et m'arme de deux chandeliers. Je ne me rendrai pas sans me battre, croyez-moi.

Vrai que dans un autre état d'esprit et avec un taux d'alcoolémie plus bas, j'aurais pu reconnaître la voix de Kachi.
Vrai qu'avec un peu de recul et moins aviné, je me serais dit que les inquisiteurs m'auraient pas appelé « mon tout beau ».
Vrai qu'avec plus de lumière et, encore une fois, moins d'alcool dans le sang, j'aurais pu reconnaître la silhouette de l'Amie.
Mais je suis stressé, pas décidé à me poser pour réfléchir, dans l'obscurité et surtout, complètement torché. Alors quand vous vous direz « mais quel con ! », repensez à tout ça. Et dites-vous que c'est pas exclusivement ma faute, j'ai juste bu au mauvais endroit et au mauvais moment.

Je passe la porte de l'église en mode commando et, une fois le vilain inquisiteur à portée de chandelier, je me mets à beugler.

En garde, ma biquette ! Je vais vous découper le gras du cul, ça vous fera ça de moins à trimbaler ! *

Et, sans attendre que ladite biquette se mette en garde, je lui flanque un coup de chandelier sur la caboche.


*Réplique de Kaamelott

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Bannière réalisée par les grands soins de JD Calyce.
Kachina
"Faut lacher la poulette sinon c’est tout nu dans les orties !!"
(Kaamelott).



VLAM !!!!

Elle n'a pas vu venir le coup. Bien trop occupée à deviner d'où provenait le miaulement du chat noir qui vient parfois réchauffer ses nuits quand ses amours battent de l'aile.
Cette bestiole là, elle y tient. Pas question de l'abandonner dans ce trou perdu.

Elle n'a pas eu le temps de s'emparer du matou qui se frottait déjà à ses jambes, qu'une douleur atroce vient lui vriller le crâne, alors qu'elle se sent vaciller et que tout se trouble un instant autour d'elle. Elle recule instinctivement de quelques pas, sentant son ventre se nouer . Sa main gauche se porte instinctivement à son front pour y essuyer le sang qui coule déjà de la blessure.


Mais la droite a déjà glissé dans la fente de sa jupe pour y tirer sa dague fixée par un lien de cuir. Et les yeux verts sondent l'obscurité pour tenter d'apercevoir si ses agresseurs sont nombreux. Si c'est un guet-apens, elle est fichue, idiote qu'elle est à s'être aventurée par ici... seule, au plus noir de la nuit.

Se laisser embrasser par la Faucheuse dans un cimetière, derrière l'église, quelle ironie. Même la bonne du curé trouve d'autres jeux à y faire, c'est pour dire...

Elle s'interdit aussitôt d'autres pensées de ce genre, tout comme elle ignore la douleur à son front .
Seul compte l'instant présent qui lui souffle de vendre sa peau...Et si possible cher...Salement cher.
Ses autres sens s'emploient à compenser le manque de visibilité, alors qu'elle devine tout de même une seule silhouette.
Le noeud au fond de ses tripes se détend un peu. Un contre un, elle a ses chances. Je vais t'en foutre de ma biquette, tu vas voir ça maraud.

Elle tourne lentement autour de l'ombre qui lui fait face, et si la voix masculine n'avait pas suffit, la carrure du bougre atteste bien qu'il s'agit d'un homme. Il tient en main un objet, celui là même qui lui vaudra une jolie bosse si elle s'en sort en vie.

Kachi regrette d'être sortie sans sa rapière , avec laquelle elle aurait surement déjà percé le bide de l'imprudent....mais entre ses doigts le manche de sa dague se fait rassurant.

Le cri a jailli des lèvres féminines, libérateur et rageur, alors que la lame fend l'air et qu'elle se jette comme une panthère sur son assaillant.


- Crève, ordure !
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(Merci à Jd Axelle pour la bannière)
Niallan
La vache elle est barjo ! Que j'ai pensé.

La femelle à laquelle j'ai foutu un coup de chandelier n'est peut-être pas camarguaise, peut-être qu'elle ne saute pas de barrières, qu'elle ne fait pas monter les enchères et qu'elle ne drague pas tous les taureaux. Mais barjo, ça elle l'est clairement ! Quelle idée de menacer son prochain avec une lame ? Et puis tu parles d'une menace ! Elle a pas fait dans la dentelle celle-là, y'a des gus qui t'appuient la lame sous la gorge en te racontant tous leurs problèmes. Mais elle, oh, eh bien elle te plante DIRECT. Ni bonsoir, ni merde, ni merci. Vrai que le « merde » m'aurait quelque peu étonné mais et un merci alors ? Je lui avais tout de même proposé une liposuccion du derrière à l’œil et même pas un merci, c'est dire l'éducation reçue par cette morue. Et alors le bonsoir, je pouvais carrément me brosser ! Non contente de me planter, elle m'ordonne de crever et me donne un surnom qui n'a rien à voir avec mon affectueux « biquette ». Et ça part dans le tutoiement en plus. Moi qui pensais que les inquisiteurs étaient du genre poils du cul peignés et bouche lavée au savon, j'étais carrément déçu.

Mais je n'allais pas laisser cette inquisitrice mal dégrossie me donner l'apparence d'une râpe à fromage pour autant. Un trou dans l'épaule, c'était déjà amplement suffisant. Moi, j'allais la transformer en passoire et ensuite j'invoquerai Satan en dansant sur son cadavre.
Grognant de douleur, je lui flanque un coup de genou bien senti dans le bide et chope son poignet pour l'empêcher de récidiver en me trouant une autre partie du corps. Et puis je tente un truc que j'ai pu observer chez certains supers guerriers : un espèce de retourné magique qui consiste à verrouiller son bras dans son dos pour la maîtriser au sol. Sauf que moi, je ne suis ni super ni guerrier, du coup mon retourné magique se transforme en un magnifique taulé. Me demandez pas comment mais je lui suis tombé dessus à la protectrice du Seigneur. Même que qu'après être tombé, je lui ai collé une torgnole.

Non mais tu vas voir qui va cramer qui, espèce de GROSSE DINDE !

Parce que, même si j'ai raté mon retourné magique, je me laisse pas démonter.
Et, parce que je suis toujours bourré, je ne reconnais toujours pas Kachi.
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Bannière réalisée par les grands soins de JD Calyce.
Gabriel.louis
Certaines idées vous collent à la peau, vous hantent comme elles ont un goût d’inachevé. Si depuis quelques temps j’avais réussi à gagner la rage de vivre, je nourrissais également une rage d’y parvenir. Il fallait absolument que je parvienne à relever tous les défis qui m’étaient soumis. Depuis que je m’étais joint à la joyeuse petite troupe en ballade, j’avais relevé le gant lorsqu’il m’avait fallu rédiger quelques compliments concernant les personnes présentes en taverne, et ceux, en public et en plein cœur de la nuit. Il en fut de même lorsqu’après avoir perdu aux quilles face à ces demoiselles, sous le score écrasant de 12 points à 11, Yam, Al et moi-même avions dû trouver un trèfle à quatre feuilles, revêtir un kilt ainsi que toute la panoplie du fameux Lépreuchaun de la Saint Patrick, jouer un air de cornemuse, et chanter un hymne à la gloire des vainqueurs qu’étaient Anabella, Zyvelyne et Kachina. Et comme jamais deux sans trois, pour une phrase lancée à la va vite, suivie d’un fameux « Cap ! », je m’étais retrouvé torche de fortune en main pour aller mettre le feu à un Donjon dans lequel quelques pauvres hères en mal de tout s’amusaient à réduire des jeunes femmes à l’état de moins que rien. Sauf que…

« Vous m’avez l’air du genre à savoir faire rôtir deux lièvres à la broche, vous. »

Sauf qu’il y avait cet avant départ, ce fameux objectif pour lequel je n’avais encore trouvé la façon.

Pour ceux qui n’ont pas suivi, dans l’épisode I de cette sombre affaire, m’était venue la brillante et ingénieuse idée d’apprendre l’art de la chasse au lièvre en pratiquant… mains nues, sur des poissons, en plein mois de février. Le résultat avait été bien loin d’être reluisant.

Certains avaient sans doute pu s’apercevoir, semaines après semaines, que lentement, je me déniaisais. Mais le souci était que je revenais de loin, que j’avais énormément de travail à accomplir avant de parvenir à complète maturité, et que, décidément, je n’y étais pas encore.


Ils sont là qui me guettent, dans un coin de ma tête, les neurones à crête
Ils attendent que je plie, ils me savent en sursis, les neurones à crête
Quand je me crois d’aplomb, après 18 Picon, ils prennent les commandes et c’est a’r’voir tout l’monde.*


J’avais pris goût à délaisser les tisanes pour les troquer parfois contre des boissons qui vous font vous sentir homme. C’est donc au terme d’une joyeuse soirée de beuverie que me vint l’idée de reprendre les choses là où elles en étaient… au départ, donc.
Ainsi débuta l’épisode II de mon histoire de chasse aux lièvres. Complètement ivre mort, je déambulais en pleine nuit à la recherche de ces fameux léporidés. Je ne saurais dire combien de temps j’avais erré de la sorte avant de voir enfin quelque chose bouger comme je passais près des bosquets, un peu en retrait derrière l’église.


Un bon petit Diable à la fleur de l’âge, la jambe légère et l’œil polisson, et la bouche pleine de joyeux ramages, allait à la chasse aux ….** P’tits chatons.

Après tout, la nuit, ne dit-on pas que tous les chats sont gris ? Il devait sans doute en être de même pour les Kachina, les Niallan, les lièvres et les Sans Nom.
A demi accroupi, les mains tendues vers l’avant, j’émis quelques bruits aspirés comme autant de petits bisous claqués dans l’air pour appâter la bête dont le regard émettait la luminosité et la couleur particulières de sa méfiance.


Petit, petit, petit… viens voir tonton Gaby.

Premier essai se solvant sur un lamentable échec. L’animal bondit vers un arbre pour y planter les griffes dans l’écorce et escalader habilement jusqu’à une branche à mi-hauteur. De toute évidence, ou plutôt de ce qui apparaissait comme évident pour un esprit baignant dans le jus de chaussette descendu durant la soirée, il devait avoir envie de courir après les petits zoziaux. Il me fallait alors me mettre dans la peau de l’appât. Imiter un oiseau. Je savais bien chanter, mais si c’était pour scotcher ma proie dans une profonde dépression, ce n’était pas la peine. Nouvelle évidence, la chouette. C’était plutôt gros comme oiseau, mais je m’étais entraîné à ce cri-là pour un tout autre usage, et j’escomptais bien le mettre en pratique dès à présent dans ce contexte incongru. Et puis après tout, pour un oiseau, j’étais plutôt gros moi aussi, à défaut de l’être pour un homme.

Et voilà que, nez pointé vers le haut et sans doute l’air bien nigaud, je hululais plus ou moins maladroitement. Mais rien à faire, il ne voulait pas descendre. Tant pis, quand il y en a marre, il y en a marre. Je tentais d’escalader à mon tour avec toute la grâce et l’habileté du type quand même bien torché, tandis que le gredin, lui, fit chemin inverse avec une facilité déconcertante. Je lâchai ma prise pour m’effondrer au sol, mais en retrouvant le plancher des vaches, je pouvais désormais user de mon art de lièvre à moi, à savoir celui de la course effrénée dans laquelle je me lançai. J’étais peut-être rapide, mais face à un chat, il faut avouer que je touchais tout de même le fond du grand n’importe quoi.

Mes amples foulées dévièrent comme mon attention fut subitement accaparée par tout autre chose. Des cris, une voix de femme et une voix d’homme, un affrontement. Une jeune femme était en train de se faire agresser à la sortie d’une église par une vile raclure du Sans Nom. Sans Nom, plus le chat cette fois, il faut suivre un peu, je parle de la bête à laquelle croyaient toutes les bêbêtes à Bon Dieu et qui leur donnait des émotions au sortir de la messe. Parmi mes paradoxes, si je trouvais dangereux de manier une lame parce que "Ca coupe tout de même", j'aurais pu mourir comme un con pour défendre n'importe quelle jeune femme opprimée. Enfin, peut-être pas n'importe laquelle mais là j'étais tout de même ce qu'il y avait de plus bourré.


Mécréaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaant !!!

Mon sprint se finalisa, sans la moindre once de réflexion, sur un plaquage, épaule projetée en avant, puis je roulai douloureusement sur le gravier. Et sans vraiment être certain de ce qui avait été l’objet de mon assaut, je dérapai et pivotai sitôt sur le sol pour retourner à l’affrontement, ma pogne d’ancien galérien, largement ouverte et crispée, prête à partir en quête d’une gorge pour s’y abattre avec toute la brutalité que je serais en mesure d’y mettre, déterminé à tuer s’il le fallait.

*Marcel et son Orchestre "Les neurones à crête"
**Georges Brassens "La chasse aux papillons"
Kachina
"Passe de côté, esquive, attaque droite, hop !
La dague dans la main gauche, garde inversée et crac !
Dix pouces de ferraille dans les côtelettes ! (Kaamelott)


Et on n'en parle plus
C 'est à ça que ça devait ressembler. Sauf que jamais rien ne se passe comme on l'espère. Les amours qu'on pensait éternels, les incendies jamais éteints...tout passe, tout casse, tout lasse.
Chienne de vie...


Non seulement l'assaillant a rétabli la situation en sa faveur.
Mais le bougre lui a éclaté la lèvre d'un revers de manche en plus de lui avoir ouvert le front.
Il l'écrase de tout son poids, comme si le coup qu'il lui a porté au ventre n'avait pas suffit à lui faire perdre le souffle. Leurs souffles s'entremêlent, haletants et celui de l'homme a des relents d'alcool qui ne laissent aucun doute quand à son étât d'ébriété avancée.
Elle a le dessous, lutte pour ne pas laisser la peur la gagner, gorge nouée , refoulant une nausée qui lui monte aux lèvres. Le goût amer de la défaite.

Ainsi c'est ça ? ça ressemble à ça la fin ? Quand la Camarde - cette garce qui a toujours le dernier mot au final - réclame son heure ?
Kachi n'est plus que douleur et sensations.... Le froid et la dureté d'une pierre tombale mordant le creux de ses reins,alors que l'eau glacée d'un vase renversé pendant la chute se déverse au creux de sa nuque...


"Tu sais trés bien qu'on est toujours tout seul. dans les moments vraiment flippants de l'existence.
On est tout seul quand l'amour s'en va, tout seul quand les flics débarquent au petit matin, tout seul face au médecin qui nous annonce un cancer, tout seul quand on crève... "(Musso)


Elle enrage de l'impuissance à laquelle elle est soumise....Bras tenant toujours la dague coincé sous la masse de muscles qui pèse sur elle. Elle a souvent imaginé l'instant final, s'est vue mourir, l'épée en main, ou une corde lui enserrant le cou.
Crever...oui, puisqu'il faut bien rendre les armes un jour...
Mais bordel, pas dans un cimetière, derrière une église.Foutre Dieu...Non.


Elle se soulève et mord sauvagement à l'épaule son agresseur. Semblable à une bête traquée acculée en face d'une meute de chiens.
Dents de louves s'enfonçant à travers l'étoffe, cherchant à arracher, déchiqueter.
Et sa main gauche vient trouver le froid de ce qui a du être un angelot de pierre. Ses doigts l'enserrent, s'en emparent. Elle n'a plus qu'une envie, fracasser le crâne de l'homme et que la pression de son corps sur le sien se relâche.

Le bras se lève, et c'est alors que tout s'accélère :

"- Non mais tu vas voir qui va cramer qui, espèce de GROSSE DINDE !"


Bien sur, elle pourrait à cet instant, voir défiler sa vie.
Du regard gris acier qui la rendait Louve amoureuse sur fond de chants insolents et guerriers, à une houppelande blanche que la nuit délaçait...Jusqu' aux tartines de miel et aux dernières cerises de la saison, à la lueur des cierges sous l'oeil moqueur de pigeons enflammés...pour finir à ce chant gitan et désespéré.

Mais à cet instant là, elle pense simplement que ....
Bordel....mourir pour un chat, en se faisant traiter de dinde.....ça craint...
Sa légende n' y survivra pas. Pour sûr !

Et puis allez savoir pourquoi , elle pense à Niallan, à leurs jeux d'enfants quand il la serrait contre lui, à l'étouffer pour dévaler en roulés-boulés la pente de la beuse aux loups.

Son bras se fige soudain, arrêtant le coup qu'elle s'apprêtait à porter....Alors qu'elle réalise que cette voix là, qui braille , lui est familière.
Et la bouche féminine parvient à balbutier dans un souffle étonné :
Niallan ?

Mais à cet instant, un homme se jette à son tour dans la mêlée...comme un fou furieux surgi de nulle part.

- " Mécréaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaant !!!"

Et là, déconcertée, les idées plus très claires, elle songe un instant qu'elle a déjà rendu l'âme et que l'ange Gabriel en personne négocie son passage sur l'autre rive auprès des diablotins gourmands qui la réclament.

Quoiqu'il en soit, elle profite de l'effêt de surprise qui amène son adversaire à desserrer son étreinte, pour le repousser de toutes ses forces en se cabrant comme une pouliche rebelle, et se dégager enfin.

Et dans la nuit la plus sombre, alors qu'un caillou aux arêtes tranchantes s'enfonce dans sa fesse droite, elle grimace et s'interroge pourquoi à cet instant c'est le visage de Gabriel qui lui vient à l'esprit.

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(Merci à Jd Axelle pour la bannière)
Niallan
Pour danser la bamba, il faut un peu de grâce. Ou de tolérance, selon les traductions.

Moi je savais pas trop quel genre de danse je nous faisais mais j'étais certain de pas être gracieux du tout. J'étais loin de ce chevalier qui se bat à l'épée pour défendre sa belle et très loin de l'implacable mercenaire qui bute sans sourciller. Non, moi j'étais plutôt en train de ahaner au-dessus de ce que je pensais être une inquisitrice, à me demander combien de temps j'arriverai encore à sauver mon cul du bûcher. Ce que je me demandais, aussi, c'était si les chouettes autistes existaient. Ah, je vous vois venir, vous tous, à vous demander pourquoi je pense à ça alors que je suis près de clamser. Et vous avez raison, de vous le demander. Sauf que j'ai aucune foutue réponse à vous donner. Tout ce que je sais, c'est que j'ai entendu le cri de ce qui ne peut pas être une chouette normale et qu'ensuite mon état d'ébriété et ma connerie profonde ont fait le reste.

Toujours est-il que la chouette, autiste ou pas, je l'ai vite oubliée quand la brune s'est mise à me bouffer l'épaule. J'ai gueulé un bon coup et me suis demandé brièvement à quoi les inquisiteurs passaient leurs journées, comment ils étaient formés. Je me suis demandé si entre deux lectures de Bible, il y avait un atelier « cannibalisme organisé ». Oui, encore une question que ce n'était ni le moment, ni l'endroit de me poser.
Et puis la greluche a parlé. Elle a dit mon prénom. Et...je sais pas. Ça a comme fait un début de tilt. Je dis bien un début.

Maman ?

J'avais dit début, soyez indulgents.
Alors pourquoi avoir pensé à la traînée qui me sert de génitrice ? Là, j'ai une réponse. J'ai toujours pensé que je mourrais de la main d'un membre de ma famille détraquée. A l'heure actuelle, tous mes frangins et frangines sont soit morts, soit inconnus au bataillon. Soit, comme Marion, occupés à me haïr tout en engrangeant des sous. J'avais bien la menace Drago qui planait au-dessus de ma tête mais mon fils était sûrement encore trop petit pour me trouer la peau. Alors il restait ma mère, si tant est qu'elle soit pas crevée. Mais cette nana-là, c'était clairement pas ma mère. Il avait suffi de quelques secondes de réflexion et qu'une chouette autiste me percute de plein fouet pour que j'en revienne à la théorie de l'inquisitrice.
La gueule en sang et la bouche emplie de graviers, je tâtonne à la recherche de mon chandelier et lorsque, enfin, je m'en saisis, le sourire que j'affiche est totalement flippant. Vous le voyez ce sourire de sociopathe avéré, hein, vous le voyez ? Eh bien oubliez tout de suite, je sais pas sourire comme ça. Mon sourire est flippant uniquement parce que c'est un véritable sourire de demeuré. Faut me comprendre, je viens juste de me souvenir que j'avais, dans un soir de beuverie, promis à Vector que je lui enfoncerai un machin comme ça dans la cavité arrière.

Eh, avec Vec, on...

Sourcils froncés, je prends lentement conscience qu'une paire d'inquisiteurs a sûrement autant envie d'entendre mon histoire que moi d'entendre leur sermon. Aussi, j'abandonne tout espoir de faire connaissance et envoie le chandelier sur celui qui s'est improvisé joueur de rugby.

Dans ta tronche, sac à fientes !

Sur ces belles paroles, je me relève très maladroitement et, après quelques titubements hésitants, je parviens à choper le mur de l'église non loin. Je lève la main, prêt à dire un truc vachement intéressant sur la liberté de culte. Mais la seule chose qui sort de ma bouche, c'est du vomi. Oui, infiniment classe, je sais. Et après avoir dégueulassé bien comme il faut mes bottes, je retente de prendre la parole.

Oui, c'est vrai, j'ai foutu le feu à quelques machins de votre église. Et OUI, c'est vrai, il est fort probable que j'ai pissé dans le bénitier. Euh, uriné, pardon. Tout comme il est vrai que je vous suis rentré dans le lard mais par contre votre pote, je l'ai pas touché. Enfin si, un peu mais avec un chandelier. Pour le bénir, c'est comme ça qu'on fait chez vous, non ? … Une seconde.

Un crépissage de bottes plus tard, je redresse légèrement la tête pour reprendre.

Oui, donc, je disais, j'ai pas fait grand chose de mal. Pas de quoi m'appeler Sans-Nom. De mon côté, je suis pour oublier ce fâcheux incident. Voyez, si je bois comme ça, c'est parce que feue ma femme Gislaine est morte en déplaçant une croix, sa piété l'a tué. Même que nos cinq enfants ont été noyés dans le bénitier par un curé. Alors le Tout-Puissant et moi, on est un peu fâchés en ce moment. Mais on va se réconcilier, ne vous en faites pas.
Par contre, si jamais vous décidez de me cramer quand même, vous pouvez être sûrs qu'avant je vais ravager vos gueules de baudroies ratées.


Et je m'y connais en poissons alors autant vous dire que cette insulte-là, c'est une putain d'insulte. Parce qu'une baudroie c'est déjà moche mais alors une baudroie ratée, je vous raconte pas.
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Bannière réalisée par les grands soins de JD Calyce.
Kachina
« Si c’est ma tête qui vous revient pas, vous pouvez toujours aller roupiller dans le couloir. […]
Et à partir de maintenant, si j’entends un mot plus haut que l’autre je vous… renvoie dans votre bled d’at… natal à coups de pied dans… dans le fion.
Comme ça vous pourrez aller ratisser la bouse et torcher le cul des poules, ça vous fera prendre l’air. »
(Alain Chabat, Kaamelott)



Alors qu'elle réalise que c'est Gabriel en personne, qui va devoir ou pas esquiver le chandelier, elle prend conscience aussi que son psychopathe d'agresseur n'est autre que Niallan.

Elle reste là, à le regarder vomir tripes et boyaux contre le mur de l'église et sur le cuir de ses bottes. Quel gâchis pour d'aussi belles bottes. Et la Brune se redresse doucement sur ses coudes, grimaçant à la douleur à sa fesse droite. Maudit caillou.

Reprenant son souffle, elle détaille, de ce qu'elle peut en deviner dans la nuit, cette silhouette oh combien familière. Hésitant entre rage et une folle envie de rire. Avec cette voix en elle, plus forte que les autres qui lui dit combien il lui a manqué. Sonnée, alors que le noeud dans ses tripes se dénoue lentement, elle ne parvient tout d'abord qu'à balbutier dans un soupir agacé :
Bordel, t'es complètement malade.........Qu'est ce qui t'as pris ?

Et elle bouge un peu, se laisse retomber à plat dos dans l'herbe humide, s'écartant des graviers pointus. Et ses yeux grands ouverts se perdent dans le velours de la nuit alors qu'elle retrouve peu à peu une respiration normale. Niallan n'a jamais été l'agresseur, ça colle pas. Il est bourré, tellement bourré qu'il ne l'a pas reconnue. Un rire nerveux s'échappe des lèvres féminines, timide au début, puis plus franc, libérateur au fur et à mesure qu'elle réalise le comique de la situation.

Les hommes je vous jure. Celui-là ne lui a pas écorché le coeur, même si il l'a un jour abandonnée pour courir d'autres chimères, d'autres rêves. Il l'a toujours portée, même de loin , par ses missives tendres ou quelques mots choisis la remettaient parfois debout quand elle n'en pouvait plus.
Par contre, ce bougre vient de lui bousiller le crâne. Sa main droite vient, du bout des doigts essuyer le sang qui perle encore à son front. Et une grimace de dépit s'affiche sur sa frimousse quand elle réalise que sa veste daim sera salement tachée et irrécupérable. Les filles pensent à ces choses là, dans ces moments là, ouais.
Et un grognement sourd et râleur vient remplacer le rire, alors qu'elle se relève, remettant de l'ordre dans sa tenue, cherchant du regard l'ombre de Gabriel pour vérifier qu'il va bien :
Gabriel ? Z'allez bien ? M'enfin, qu'est ce que vous fichez là, vous ?

Et elle reste là, immobile, encore un peu estourbie, tentant de garder un semblant d'équilibre alors que le sol semble trembler sous ses pieds comme sur un navire au plus fort de la tempête. Elle ravale sa salive et cherche appui sur l'auréole d'un saint de marbre blanc ornant une pierre tombale. C'est le moment que choisit le chat pour réapparaitre et venir se frotter contre les jambes de sa maitresse. Elle l'ignore, trop occupée à retrouver ses esprits.

Et à l'instant des retrouvailles tant attendues, la seule phrase qui lui vient à l'esprit et qu'elle lui livre avec aux lèvres, un sourire mi-narquois, mi-ébahi c'est :


- T'as pissé dans le bénitier ?

Avant de songer qu'il faudra bien qu'il crache un jour le morceau sur la vie sexuelle des baudroies ratées...Pour sûr...Mais qu'est ce que c'est bon de le savoir là, celui-là !
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(Merci à Jd Axelle pour la bannière)
Gabriel.louis
Un *Schpuff* et une douleur hors norme sur l’arrière du crâne, voilà tout ce dont je me rappelle de l’instant donnant suite à mon assaut. Si je n’avais vu ce fameux chandelier un peu plus tard dont mon sang recouvrait une partie du pied, je n’aurais pas même su à quoi ressemblait l’arme qui m’avait heurté.

Face contre terre, je revenais lentement à moi, arraché à mon inconscience par le bourdonnement sourd d’une voix masculine dissertant en élucubrations incompréhensibles dont tout ce que j’avais pu relever était l’idée de le cramer et celle qu’il nous insultait en plus, le bougre.

Une main portée à cheval contre nuque et base des cheveux, je pris appui sur l’avant-bras libre pour tenter de me redresser, toujours prêt à en découdre. Enfin, de toute évidence, pas réellement physiquement, mais mentalement, en revanche… bon, soit, peut-être pas mentalement non plus comme en plus d’être ivre, j’étais moitié sonné. Mais j’étais tout de même foutrement vexé de m’être fait étaler aussi rapidement, surtout après l’humiliation d’une chasse ratée contre un vulgaire minou. Je dis vulgaire minou car à ce moment-là, je ne réalisais pas encore qu’il s’agissait de Sans Nom. Si je l’avais su, je me serais senti encore deux fois plus humilié, à dire vrai, comme je n’avais pas oublié la façon dont, deux jours plus tôt, il m’avait observé avec dédain tandis que je faisais son travail de chasse aux rongeurs dans la chambre de sa maîtresse. A croire que celui-là prenait son pied -ou plutôt sa patte- à me tourner en ridicule.

Tandis que je relevais les aciers froids sur le criminel du jour, un peu perturbé par la crêpe qu’il s’était étalé sur les bottes, je réalisais que la voix féminine n’était autre que celle de mademoiselle Kachina. Mais la rage de tueur qui menaçait de se raviver en moi, d’autant plus forte qu’il s’agissait d’elle, s’éteignit sitôt pour laisser place à une parfaite incompréhension comme elle semblait connaître le fou furieux qui s’en était pris à elle. Là, nous touchions réellement le fond.


Gabriel ? Z'allez bien ? M'enfin, qu'est ce que vous fichez là, vous ?
Je joue aux quilles, ça ne se voit pas ?!


Non mais franchement, qu’est-ce que c’était que cette question ? C’est elle qui, plus tôt, se roulait par terre avec un agresseur taré sorti d’on ne sait où, et c’était à moi, sauveur raté d’une situation absurde, de me justifier. En attendant, après avoir tenu mon rôle de boulet en me jetant sur l’adversaire improvisé, c’était moi qui m’étais effondré comme quille. Et imaginez qu’elle était ensuite partie pour des retrouvailles, sourire aux lèvres, presque amusée en s’adressant à l’importun. Cette fois, j’étais furieux et amer, mauvais comme la gale.

Je n’avais aucune envie de le connaître, aucune envie de savoir qui il était, juste envie de le cogner encore et encore. Mais comme le brave idiot que j’étais, je me réprimai tant bien que mal. Après avoir observé mon sang au creux de ma main en me relevant péniblement pour faire face, chancelant encore, j’ouvris les lèvres pour m’adresser à lui. La bienséance aurait voulu que je le salue et que je me présente, mais les premiers mots que je lui adressai à l’heure de notre rencontre furent :


Toi un jour je te crame ta famille, toi !*

*Franck Pitiot, Kaamelott.

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En cours de reconstruction.
Niallan
[Ces soirées là hum hum
On drague, on branche toi-même tu sais
Pourquoi ouais
Pour qu'on finisse ensemble toi et
Moi... c'est pour ça
Qu'on aime toutes ces soirées là*]


Oui, on les aime ces soirées-là. Celles où on tabasse sa meilleure amie en la prenant pour une inquisitrice, beaucoup moins. Et si en plus on ajoute des bottes crépies et un nouvel ennemi qui parle de crémations, on aime vraiment pas du tout. Ça avait mis du temps à monter au cerveau. D'abord, je m'étais interrogé sur sa manière de parler, n'étant pas franchement au courant que les religieux emploient le mot « bordel ». Ensuite, je m'étais demandé pourquoi sa voix me semblait familière. Et enfin, j'avais compris. Et à nouveau vomi. Frapper une femme, déjà, ça me pose un problème. Si c'est une inquisitrice qui veut ma peau, je peux faire une exception. Mais alors frapper l'Amie, ça me dégoûte carrément de moi-même. Aussi, avant de répondre je procède aux habituelles promesses de bourré. Vous savez, ces promesses que vous vous faites quand vous vous réveillez avec la gueule de bois, une haleine de chacal, sans plus aucun souvenir de ce que vous avez bien pu faire la nuit dernière -ou avec des souvenirs honteux-. Je me promets que c'est fini, terminé, plus jamais je me défonce la tête. Et après m'être fait une promesse intenable, je me laisse retomber au sol. Pas sur les restes de mon repas d'hier soir, non, un peu plus loin, à proximité de Kachi.

Je reprends un peu mes esprits ainsi que mon souffle et analyse mes conneries. Je me serais senti légèrement moins coupable si le gus qui avait reçu le chandelier était un clampin se trouvant au mauvais endroit au mauvais moment mais il se trouve que c'est un pote de la louve. Donc, oui, j'ai carrément merdé. Toussotant à la mention du bénitier, j'adresse un sourire désolé à la brune avant de prendre la parole.

Bah, en fait, j'avais bu. Et du coup, j'avais envie de pisser. Et y'avait ce bénitier et...

Et heureusement que le brun prend la parole parce que j'ai aucune espèce d'explication à fournir concernant les endroits où j'urine. C'est comme pour tout ça, faut toujours que j'opte pour le choix qui me mettra le plus dans la mouise. Et en l’occurrence, je viens de condamner toute ma famille à mort. Toussotant, je me relève difficilement et fais de amples mouvements de mains. Si j'avais été moins saoul, on y aurait vu un geste d’apaisement, là, objectivement, on dirait un piaf qui s'apprête à prendre son envol.

Bon, les gars, vraiment, je suis désolé. Je...j'ai déconné.

Je montre le matou porteur du quiproquo du doigt.

Mais c'est que j'avais oublié, moi, que ta bestiole s'appelait Sans-Nom. Alors quand tu l'as appelé bah j'ai cru qu'une bande d'inquisiteurs s'était pointée pour me punir d'avoir saccagé leur église. Et en fait non, vous êtes pas des inquisiteurs !

Oui, c'est bien, quelle prodigieuse avancée. Continue comme ça.
Je leur adresse un nouveau sourire désolé et désigne la porte de l'église du menton.

Si vous voulez, pour me faire pardonner, je vous paie à boire, je crois qu'il me reste un peu de whisky. Et je dois bien avoir de l'opium, faut juste que je remette la main dessus.

Et hop, promesse oubliée. Parce qu'on aime toutes ces soirées là jusqu'à l'aube, on les aime jusqu'à l'aube baby !*


*Yannick – Ces soirées-là

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