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La chevalerie est en elle-même la poésie de la vie.

Basile
Intronisation des écuyers.
Hostel Pelamourgue. Tours.





La chevalerie. Caste des armes, caste ancienne et caste de valeurs. En ces temps ou le son des canons et la pointe acérée des lances se déployait sur les champs de batailles en des armes mordant et perçant la chair et les armures, cette vielle force françaises ayant fait sa gloire pendant de long siècle périclitait. Le temps des armées seigneuriales rassemblant barons et leurs chevaliers en une charge héroïque contre l'adversaire. Où l'élan des montures caparaçonnés d'acier et de fer, monté par ces guerriers, venait se briser contre la chair et le corps. Quel temps ancien avait passé. L'âge de la chevalerie était devenu titre de salon, ordre de mérite aux valeurs tendancieuses, insultes à un passé. Nombreux étaient les hommes à parler de chevalerie prônant l'homme de vertu protégeant les gentils contre le mal. Ö combien ils se trompaient sur ce qu'était cette caste avec un avis si réducteur.

Des premiers milites se battant au côtés de leurs barons et comtes pour la conquêtes des terres aux croisés reconquérant la terre sainte aux infidèles pour s'y établir, et non moins aux féroces barons du nord privant les hérétiques cathares de leurs terres. La chevalerie était avant tout l'art de vivre par les armes. Non pas un métier appris entre deux soupes du matin et du soir, non pas une occupation prise pour passer son temps, et encore moins quelque apanage de noblesse clinquant. Elle était bien loin de ça, et bien plus que ça. Elle était une vocation d'une vie. Pris dans l'âge le plus jeune pour passer sa vie à apprendre et maîtriser l'art de la guerre, des armes et la bravoure nécessaire à ces vieilles valeurs d'honneur et de courage. En ce temps si loin de ces choses, elle en restait le fleuron d'un temps révolue.

En ce jour, les bannières frappé du lion d'or flottait a l'entré de l'hostel et sur les murs de la grande salle. Le regard du félin majestueux se faisait emblème de ce reliquat de chevalerie forgé sur les plaines du Levant et ayant traversé les âges en ses batailles. La grande salle de l'hôtel turon avait été dépouillé de ses atours, tables de côté, chaises et autres attirails ôtés, ne restait qu'une grande salle ornée des bannières et autres décorations murales. Et pour la compléter les écuyers mis à l'honneur, leur seigneur, et tout le reste de chevaliers, familles et austres invités.

L'hobereau se tenait dans le coin opposé à l'entré, vêtu en quelques atours de pourpoints mais par dessus laquelle une cotte d'acier donnant son allure martial tandis que sa cape frappé aux mêmes emblèmes que les bannières descendait jusqu'au sol. Son épée était glissé dans son fourreau, le pommeau à la tête de lion pris dans une main en pendant sur un baudrier d'argent. C'était le jeune Perceval, bourguignon aux origines plus lointaines vers les peuplades de l'est, qui était appelé à prendre route pour rejoindre son homonyme arthurien. Et de l'autre côté, la plus fougueuse Constante, bretonne, qui plaçait son épée et son apprentissage des armes à se faire distinguer en empruntant le chemin de la chevalerie.

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Perce_val
Au sortir de page, on devenoit écuyer (...). Le service de l'écuyer consistoit, en paix, à trancher à table, à servir lui-même les viandes, comme les guerriers d'Homère, à donner à laver aux convives. Les plus grands seigneurs ne rougissoient point de remplir ces offices (...). L'écuyer suivoit le chevalier à la guerre, portoit sa lance, et son heaume élevé sur le pommeau de la selle, et conduisoit ses chevaux, en les tenant par la droite (...). Son devoir dans les duels et les batailles, étoit de fournir des armes à son chevalier, de le relever quand il étoit abattu, de lui donner un cheval frais, de parer les coups qu'on lui portoit, mais sans pouvoir combattre lui-même. Chateaubriand, Génie du christianisme,t. 2, 1803, p. 487.








Ma mère c’est Maryah dicte la Bridée. Le papa qui m’a fait et qui m’a donné son collier avec un « P » comme papa, c’est Niallan, le Chevalier du Royaume des Blonds. Le père qui m’a donné son nom et un avenir c’est Torvar, le Chevalier Argenté. Je sais d’où je viens. Je sais qui je suis.

Je suis Perceval Kedzia Nazarov, fils du Seigneur de Cheny, lui-même vassal de Della de Volvent de la Mirandole, Duchesse de Chartres, Vicomtesse de Montpipeau, Baronne de Seignelay. Grâce à mon père, et grâce à Della, j’ai été pris au service du Sire Basile de Pelamourgue, Seigneur d'Arbanats, Capitaine de la Companhia Roge del Leon. C’est un peu comme mon parrain en fait. Il fait un peu peur, mais il a un profond respect des traditions et des coutumes. Il m’apprend vite et bien, et un jour je serai Chevalier !

J’ai huit ans et toutes mes dents. Juste avant mes 7 ans, j’ai été envoyé chez lui à Tours. J’étais un page jusque-là. J’apprenais les bonnes manières, à lire et à écrire aussi, je servais à table, j’aidais le Seigneur à s’habiller, et j’apprenais à me battre à l’épée en bois … pendant des heures et des heures. Grâce à Torvar, et tout le clan Cosaque, je savais déjà bien monter et m’occuper des chevaux. Surtout que maman était pas là à trembler dès que je montais. Les filles c’est quand même un peu bizarre ….
Y a une bonne semaine que le Sire Basile il m’a annoncé qu’il allait me faire Ecuyer. Ecuyer c’est juste avant Chevalier. Et en plus souvent les écuyers ils ont 14 ans, moi j’en ai 8 ! ça fait que j’ai … presque euh … 6 ans d’avance ! Grâce aux cosaques ! Je suis doué à l’écurie, comme à la chasse.

Je vais être fait écuyer. Ça veut dire que je vais suivre mon Seigneur au combat, et je vais arrêter de taper contre un arbre avec mon épée. Je vais en avoir une vraie, faite à mon bras … à ma taille quoi ! Je vais pouvoir m’entrainer aux joutes à l’aide d’un bouclier en bois pivotant ; ça s’appelle la quintaine et Goleck m’a montré comment faut faire. Mais jusque là j’avais pas droit. Demain j’aurai droit, et toc ! Je vais aussi m’occuper des chevaux du Seigneur, ça je fais déjà ; mais je vais aussi m’occuper de ses armes et tous ses équipements. ‘fin y aura la fille aux cheveux de feu et au dessin de catapulte menhir, pour porter les armures, parce que c’est drôlement lourd ! Mais je sais les nettoyer et les faire briller ; si, même que c’est rigolo, faut cracher dessus et hop on se voit dedans ! Et puis surtout, je vais pouvoir l’accompagner aux tournois. Et ça c’est trop, trop bien !

Hier, y a la servante du Seigneur qui est venu me donner un bain, j’ai jeûné aussi et j’ai le ventre qui grouille. Et après on a prié longtemps avec le Seigneur et ses hommes. Quand je suis arrivé au lit, j’ai pas ouvert les yeux d’la nuit, comme dit ma maman. Je vais la revoir, elle va être fière de moi. J’aimerai bien. Elle a dit que j’étais son Trésor. C’est un peu comme si j’étais son Graal, comme Arthur dans la légende Arthurienne. Mais ma mère, elle fait la guerre. La dernière fois qu’elle a fait la guerre, elle est pas venue pendant très longtemps et même que j’avais fugué … et ça se fait pas. Alors même si elle a dit qu’elle viendra, je sais pas si elle viendra.
Mon papa blond il a dit qu’il viendra, déguisé. Il est trop marrant, faut pas que ma maman le reconnaisse sinon elle va encore crier. Et elle va tous nous casser les oreilles ! Des fois, ma maman c’est un dragon je crois !
Della aussi elle va venir, elle est trop jolie. Quand je serai grand et chevalier, je vais la marier. C’est sûr ! Elle a pas de mari, et elle s’occupe toute seule de ses enfants. Et même que elle a un petit garçon qui marche pas, alors moi je l’emmènerai sur mon destrier, et comme ça je pourrai l’entendre rigoler. Elle a dit qu’elle viendrait avec Dorante et on va bien rigoler !
C’est sûr que c’est Torvar qui va l’escorter. Parce que mon père, personne lui fait peur, c’est le plus fort ! Peut être il va me faire la surprise de venir avec Drobomir et Lud, ça serait trop bien !
Mais, dans le doute, j’ai invité aussi Diego, avec les jumeaux. C’est quand même avec Mano qu’on a décidé de monter l’ordre des Dragons, et qu’on était des chevaliers sans peur. Pis Lucrezia, même si elle voulait me prendre ma maman, on avait dit que c’était une fée. Et dans toutes les histoires de chevalier, y a une fée. Du coup, faut qu’elle soit là.
Le sire Basile il a dit que je pouvais inviter qui je voulais.
Alors j’ai aussi invité Acédia. C’est une amie de maman, et maman elle a dit que s’il lui arrivait quelque chose, Acédia elle prendra bien soin de moi. Elle sait faire à manger et des câlins. Je vais enfin la rencontrer.
Ça me fait penser à Blanche Eulalie. Elle je l’aime très fort. Quand je suis arrivé chez Basile, elle était trop gentille. Tous les jours, elle me ramenait des gâteaux et même elle demandait si j’allais bien. Elle a un joli sourire aussi. J’espère que Della elle sera pas trop jalouse. Parce que Eulalie je l’aime bien aussi … . Je sais pas si on peut marier deux femmes … Après tout, moi j’ai bien deux papas.

Ce matin, la lavandière est venue m’aider à m’habiller. Tout en blanc. C’est rigolo avec mes yeux et mes cheveux noirs. Et j’ai la peau de ma maman. Olive qu’ils disent, dorée elle dit ma maman. Moi j’aime bien. Dorée pour ma maman, et argenté pour mon père. Brunehilde, elle dit que quand je serai adoubé chevalier, j’aurai la tenue blanche comme la pureté des princes Hips (principes), et une croix rouge pour le sang versé par les chevaliers. Là j’ai pas encore la croix. Déjà que je m’endors toujours à l’église les dimanches au petit matin !

Et je regarde par la fenêtre. Je voudrais savoir déjà qui va venir. Je trépigne, c’est Basile qui va les accueillir. J’espère qu’il va pas leur faire peur, ça serait ballot ….

Moi je suis prêt. Et j’ai faim. Prêt à écrire ma légende personnelle. Après tout, je m’appelle Perceval. Mon destin est tout tracé !

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Coraline
La Rousse attendait ce jour depuis des semaines. L'attente se faisait de plus en plus lourde et longue.
Elle était revenue de son voyage en Bretagne depuis peu. La Fatigue avait eu raison d'elle.
Marquant ainsi ses yeux émeraudes. Un mélange de fatigue et de tristesse.
Ne s'étant toujours pas remis de la séparation avec le Barbu qui l'avait lâchement abandonné pour un Prince de pacotille en Bourgogne.
Depuis quand un Prince c'est mieux qu'une Rousse hein ?!
Bref. Elle était redevenue la jeune femme d'autrefois. Froide, silencieuse, sérieuse.
Et même si son retour en Breizh lui avait redonné de l'énergie et de la force pour continuer. Les pensées, elles, étaient toujours bien présentes.


Elle se demandait bien qui viendra à sa cérémonie.
Zak, sa marraine devant le Très-Haut accompagnée de son compagnon, Emeric.
Ainsi que Sisoue peut-être
Le Kerdraon. Qu'elle avait invité sur un coup de tête engage de paix.
Victor, son Promis.
Son aînée, qu'elle n'a plus revu depuis des lustres.
Sa seule invitée venant du Sud. Au moins, le Lion ne sera pas seul.
Le pauvre. Lui qui n'aime pas les Bretons, il va être servi.

La Rousse avait revêtit une cotte en maille pour l'occasion. Abandonnant l'idée de se pointer en armure. Bien trop lourd à porter, perdant ainsi toute sa liberté de mouvement. Une cotte était le compromis parfait. Et bien évidemment, toujours équipée de son épée, aiguisée à la perfection pour ce jour spécial.

Finalement, elle avait décidé de marcher sur les pas de son géniteur.
Devenir Chevalier comme lui. Mais avant tout, elle devait passer par la case "Ecuyer"
Elle aura surement du mal avec les ordres au début. Habituée à en faire qu'à sa tête, mais fera de son mieux pour accomplir son devoir.

Mais avant tout. La Cérémonie !
La Bretonne se pose un tas de questions. Le Stresse la gagne un peu plus au fur et à mesure que le temps s'écoule. Ses mains deviennent moites.

Elle posa ses yeux sur le petit Perceval avant de regarder Basile là bas dans le coin.
Aucun sentiment ne semble les traverser.

Elle se retourna, passa la sénestre dans ses cheveux de feu. Se mordit nerveusement la lèvre inférieur tout en tripotant le fourreau de son épée avec la dextre.

Il ne reste plus qu'à attendre. C'te pression...
Maryah
Le Jour J était enfin venu.

Bien moins joyeux qu'il n'était prévu. Le courrier annonçant le matin même le fauchage de Torvar par une armée était venu jeter une ombre sur la journée d'intronisation.
Maryah avait toutefois réussi à accomplir un saute-armée périlleux, elle avait réussi discrètement à quitter les rangs de l'Anjou, et traverser par la forêt, pour rejoindre la Touraine.
Là, comme prévu, elle avait été rejoint par une vieille connaissance, le Fol, qui l'avait conduite à l'auberge où l'attelage de Della attendait.

Les deux femmes avaient pu converser sur le sort du Cosaque et les soins qui lui seraient remis. Maryah avait insisté pour que Perceval ignore ce jour là au moins la gravité des blessures de son père. Elle lui dirait qu'il était en guerre, comme un digne Chevalier et plus tard ... plus tard, elle avouerait. Il ne serait pas dit que Percy serait élevé Chevalier le jour de la mort de son père !

Della avait répondu à la demande de Maryah, et une malle toute entière contenait les habits du jour, ainsi que les accessoires. Le jour était à peine levé quand la bridée se retira dans la chambrée, pour prendre un bain et reprendre ses esprits. Il ne fallait pas qu'on voit qu'elle avait pleuré. La camériste avait été d'une gentillesse exceptionnelle et une heure plus tard, la Mère de Percy était prête.

Bandier, bas, chausses à poulaines, cotte écarlate à manche tombante, houppelande coupée dans un brocard argenté des plus raffinés, pelleterie en fourrure d'hermine assortie aux emmanchures venant recouvrir la grande cape noire, couvre-chef, ceinture de pierreries. Ses cheveux avaient été relevés et tirés en arrière. Son teint avait été éclairci à la poudre de riz, et son regard souligné.

Quelques temps plus tard, le cortège de Della s'arrêta devant l'Hostel Pelamourgue et Maryah découvrit enfin l'endroit où son fils grandissait. Elle avait hâte de retrouver son fils et parcourut en silence les quelques pièces qui les séparaient encore.
Enfin, elle arriva dans ladite pièce, consacrée à la cérémonie, et son regard embrassa la salle, cherchant l'enfant qui avait certainement bien grandi.
C'est là qu'elle le vit. C'est là que son cœur s'arrêta de battre et que le temps se suspendit. Il était si beau. Fier et droit. Il avait bonne mine et il avait bien grandi. Il avait l'air de bien manger. Et oubliant toutes les convenances, elle se mit à courir et l'étreignit longuement, les gouttes d'eau salée s'invitant à la fête, sur ses joues.


Mon enfant, mon petit ... mon Trésor ! Comme tu m'as manquéééééé !
...


Il y a des retrouvailles qui se passent de mots.
Ils étaient réunis.

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Bannière réalisée par LJD Pépin_lavergne
Alrunn
Une missive dont l'écriture ne lui était pas familière, une sourde inquiétude à la lecture des premiers mots suivit d'un long soupir de soulagement pour finir sur une note de douceur et de fierté. La Blonde était passée par tout un tas d'émotions en recevant ce courrier inattendu. Sa réponse n'avait pas été bien longue mais elle avait promis d'être présente au jour dit. Elle s'était mise en route sans tarder, brûlant les étapes et priant pour ne pas être rapiné, ce qui la retarderait considérablement et elle n'était pas certaine de garder son calme légendaire face au premier qui oserait lui casser les pieds.

Les indications claires et précises fournies avec la missive lui firent arriver à destination sans trop de difficultés et avec le printemps s'annonçant, elle avait croisé assez de gens pour la guider et lui éviter de longs détours.

Elle n'avait eut que le temps de retenir une chambre dans une auberge qu'elle espérait retrouver à la fin de la cérémonie, défroisser sa tenue malmenée dans le baluchon et se rafraîchir du long voyage qu'elle venait de faire avant de devoir prendre le chemin du domaine.

Dire qu'elle était intimidée serait un doux euphémisme. Si elle possédait un peu d'éducation, elle se retrouvait propulsée dans un monde complètement inconnu et la hantise de commettre un impair lui nouait l'estomac à mesure que ses pas la rapprochaient de la salle où on la conduisait. La seule chose qui l'empêchait de faire demi-tour et de fuir à toutes jambes était qu'elle allait enfin faire la connaissance du fils de sa Brune. Elle connaissait l'enfant par les mots, écoutant l'amie parler de son fils avec toujours le même plaisir, le voyant grandir à travers les récits qu'elle lui en faisait, mais la Blonde n'avait encore jamais rencontré de visu le futur écuyer.

Acédia prit une longue inspiration avant de passer les portes largement ouvertes aux invités, promenant un regard mi curieux, mi réservé sur la salle. Si Maryah n'était pas présente en ce jour, la Blonde se retrouverait parmi une foule d'étrangers et il ne lui resterait qu'à se trouver un trou de souris quelque part dans un coin et espérer passer inaperçue.
Della
La joie était ternie, c'était certain. Lorsqu'elle pensait à Percy et à cette belle journée, ses pensées revenaient inlassablement vers Torvar, tombé devant Dijon, répondant à un appel à la défense. Ce qui l'agaçait le plus, c'est qu'elle avait décidé, elle, de ne pas répondre à cet appel. Oui, c'était de la rancoeur, une espèce de vengeance pas très jolie-jolie mais vraiment, elle ne se sentait pas pousser des ailes en pensant que la Bourgogne allait peut-être tomber aux mains des Fatum. Et pourtant, elle détestait Fatum, leur avait souvent donné la chasse et même en avait éliminé quelques uns mais aujourd'hui, tout était différent. Et Torvar...Torvar, lui, il y était parti et il était mourant...

A l'auberge où Maryah et elle avaient passé la nuit, la Renarde avait prié longuement, elle avait imploré la grâce du Très Haut pour le Cosaque qu'elle aimait tant et qu'elle voulait arracher à la Faucheuse ! Il devait vivre parce qu'ils n'avaient pas fini, tous les deux, leur histoire ni leurs aventures. Chacun était dans son coin pour le moment mais le temps des retrouvailles allait arriver, elle le savait, elle le préparait. Et ces saletés de brigands venaient soudain mettre des bâtons dans ses projets ! Ah oui, là tout de suite, elle les affronterait bien tous à la fois, elle les étriperait, les décapiterait, les dépiauterait ! Elle les haïssait...plus encore que les Berrichons !

A l'auberge aussi, elle avait eu le plaisir de passer du temps avec Maryah. Et malgré la frustration de ne pouvoir lui parler comme elle l'aurait voulu puisque Torvar était au centre de leur conversation, elle avait adoré chaque instant partagé avec la Bridée. Cette drôle d'amitié entre les deux femmes tellement différentes, elle y tenait tellement. A Maryah, elle sentait qu'elle pouvait tout dire, tout confier, qu'elle ne la jugerait pas sans raison et que les conseils qu'elle recevrait seraient les conseils d'une amie et sans idée de profit. Plus tard, elles pourraient parler, après la cérémonie dont Percy était le héros...

Percy avait demandé qu'elle soit en robe...Cela l'avait fait sourire...Vrai que pendant les voyages, elle était en braies et Percy l'avait plus souvent vue en voyage qu'autrement. Elle lui avait promis, elle serait en robe. Noire mais en robe.


Chez Basile, elle avait laissé Maryah passer devant, elle savait que son amie avait hâte de revoir son fils et elle comprenait très bien cela, elle qui était accompagnée de ses deux fils et de sa fille pour l'occasion. Quoi de plus précieux que ses enfants ?

Et Maryah fondit sur Perceval.
Della fit avancer ses enfants devant elle et elle entra à son tour dans la grande salle apprêtée pour la cérémonie, saluant les personnes présentes d'un signe de tête, cherchant Basile du regard.
Il était là, juste devant elle, de l'autre côté de la salle. Elle lui sourit en le saluant lui aussi d'un signe du chef. Elle lui était reconnaissante de ce qu'il avait fait pour Perceval, réaliser le rêve du fils de Torvar.

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Perce_val





On attendait dans la grand Salle et j'avais mon ventre qui gargouillait. Je crois que j'avais peur. Peur que personne y vienne. Peur que je sache pas quoi dire ou quoi faire. Peur que mon père et ma mère y viennent pas. Mes pères. Mais je savais déjà que mon papa Niallan c'était pas sûr. Il disait toujours qu'il viendrait et il venait pas. Comme une fois à Thouars. Mais Della avait dit qu'elle viendrait. Blanche elle avait même pas répondu, j'étais pu son copain je crois. Peut être que j'avais trop mangé de ses biscuits. Ou elle était trop loin. Ou je sais pas.

Et puis, c'est là que je l'ai vu. Un soleil noir. Elle avait les yeux tout mouillés, mais sa robe elle était trop belle. Elle brillait de gris et de blanc. Et sa cape rouge devait être bien chaude. Ma maman elle avait toujours froid. Pas comme Torvar. Elle disait que ça venait de son royaume, où il fait toujours toujours chaud.
Moi je l'admirais. C'était la plus belle des mamans. Et ses yeux ils étaient posés sur moi et ils faisaient que me regarder. C'est à ce moment que j'ai su que elle m'aimait vraiment, même si elle se battait pas comme à Troyes ; quand j'avais voulu changer de maman.

Après c'était trop rigolo. Elle s'est mise à courir, et ses chausses ça faisait clac clac par terre. Ma maman elle avait pas trop appris les bonnes manières, parce que quand elle était petite elle avait le collier de fer avec les chaines. A cause des pas gentils. Et du coup ... bah elle savait pas que les grandes dames ça court pas. Qu'il faut pas salir ou déchirer sa robe. Elle est arrivée tout près, et on s'est fait un gros câlin. Je l'ai serré tout fort. Elle a dit qu'elle m'aimait et moi aussi je l'aime tout fort. Elle a caressé mes cheveux comme quand j'étais petit. J'adore ça. Elle sent bon et elle a des doigts tout doux. Et quand elle parle, même sa voix elle est douce. Sauf quand elle crie, mais ça, ça compte pas. Elle m'a fait un bisou et j'ai rougi. Je lui ai murmuré que c'était pas le bon endroit. Y avait quand même Basile et Constante qui nous regardaient.
Alors avec un petit air désolé, je les ai regardés et j'ai dit :

C'est ma maman ...

Je lui ai donné la main et je voulais la conduire vers Basile, mais y a des gens qui commençaient à arriver et surtout une jolie dame blonde que je connaissais bien. Elle était magnifique, comme la Reine du Roi Arthur. C'était Della. Là j'ai sauté de joie. Des petits sauts, tout en tenant la main de ma maman qui me disait de me calmer. J'ai lâché sa main et je suis allé accueillir Della. Là j'ai fait une profonde révérence comme on m'a appris. Y avait une autre dame blonde, qui faisait sa timide. Alors je suis allée lui faire un bisou aussi. Et puis j'ai regardé la grand porte, et puis Della et puis ma maman et j'ai dit :

Il est où Torvar ? Il va venir ?

Encore un peu, et il y aurait dans cette salle tous les gens que j'aimais bien !
Encore un peu un peu, et je serai Ecuyer devant tous les gens que j'aime !!
Des fois, la vie, c'est trop bien !!!

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Emolia
{Quelques jours avant la Cérémonie}

La Déesse avait reçu l'invitation quelques jours plutôt. Pendant qu'elle entamait son énième repas de la matinée.
Par habitude elle commençait par regarder et deviner le sceau.
Chose facile, seul son Frangin en mettait à ses lettres.
Ensuite, elle regarda la signature. Avant de se mettre à lire la lettre.

Celle-ci venait de sa soeur qu'elle n'avait point revue depuis... des lustres au moins.
Une invitation pour une cérémonie, tiens ! Cette fois la Rousse n'avait pas oublier de l'inviter.
Elle relit la missive plus sérieusement.


Marde ! C'est dans 2 jours déjà !

Heureusement pour elle, Lia se trouvait à quelques lieux de l'endroit indiqué.
Ne voulant pas arrivée en retard comme à son habitude. Elle se dépêcha de finir de manger. Prépara quelques provisions pour l'heure à venir. Prit quelques toilettes avec elle et monta sur son cheval. Direction Tours.


{Jour J}

Emolia avait chevauché (son cheval hein ! Pas un gars, non mais...) toute la nuit pour arriver à temps.
Elle s'était glissée quelques instant dans un bon bain chaud avant de s'apprêter d'une magnifique robe blanche. Seule tenue qui lui allait à la perfection depuis son engrossage en bonne et due forme. D'ailleurs, elle n'avait même pas prévenu son compagnon qu'elle partait pour la journée. De toute manière, il ne viendra pas se plaindre, à se demander si il remarquera son absence même.
Elle s'était coiffée d'un chignon, rajoutant la rose rouge que Mica son Amant lui avait offert.

Lia était décidée à profiter de ses derniers jours de liberté avant de reporter l'armure et d'être sous le regard constant de l'Aigle Protecteur.
Mais pas de pensées négatives. Ce jour est très important pour sa cadette.
Autant qu'il le soit pour elle également.
Elle remonta sur Eragon et alla rejoindre le lieu choisit.

C'est d'un pas pas méfiant qu'elle entra dans l'Hostel et gagna la pièce ou quelques invités étaient déjà présent.


Marde alors... J'suis quand même pas en retard....

Ses émeraudes balayèrent rapidement la pièce. Se demandant qui pouvait bien être sa soeur.
Pas celui là bas dans le coin, c'est un homme.
Pas le petit par là non plus.
La femme en robe noire peut-être ? Non, dans ses souvenirs, Sa soeur n'est pas blonde mais.... ROUSSE !

Yeux rivés sur l'Unique Rousse de la salle. Cela ne pouvait être qu'elle.
Son coeur se mit à battre la chamade, comme quand on tombe amoureuse pour la toute première fois, les papillons dans le ventre en moins. Evidemment.
Ses mains se font moites. L'émotion monte petit à petit en elle. Bientôt elle éclatera en sanglot. Surement les hormones, ouais !


Constante !!!

Lia venait de crier, et maintenant elle se mit à courir pour rejoindre la Rouquine.
La serrer dans ses bras à l'étouffer. A lui faire milles et un baisers sur les joues.
A sangloter dans ses bras. Lui dire à qu'elle point, elle lui manquait.
S'excuser plusieurs fois de ne pas être la meilleure Frangine aînée du monde.
De la féliciter pour ce qu'elle est devenue. Une magnifique Jeune femme avec de l'ambition et un avenir certain.
De presque la jalouser même.

Et de se rendre compte que tous les yeux ou presque sont rivés sur elles mais de s'en moquer parce que l'amour Fraternel vaut bien tout le ridicule du monde.

D'éclater encore en sanglot, parce que quand on est enceinte et qu'on un compagnon qui s'en fout complètement, on ne peut faire que pleurer encore et toujours.

Et de finalement prendre la soeurette dans un coin pour parler à n'en plus finir.

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Flaminia.m.
Et elle dans tout cela ?

La vénitienne n'est ni chevalier, ni écuyer, pas même de la famille des deuxième. En revanche, ce qu’elle est, c’est la maîtresse du garde-manger de l’hostellerie. Et sans intendante, autant vous dire que cérémonie ou pas, à la suite de cela, on aurait grande faim si la blonde n’avait jugé bon de prévoir quelques dizaines de pâtés, autant de rôts et de soupes. En somme, c’est un grand jour, et à peine est-elle sortie de ses couches, que la maison doit être mise en avant, et là où le Pelamourgue étale le faste particulier des nobles d’antan, loin des nobliaux de robes, elle se doit, elle de mettre en avant les talents du maitre queux débauché à Bordeaux quelques mois auparavant.

Ses fils relégués à leur nourrice, et elle-même revêtue de beaux atours, coiffée savamment, les yeux vairons passent de l’un à l’autre des présents dans la pièce, un sourire affable sur les lèvres. C’est ce qu’on attend d’elle, ce qu’elle fait le mieux. C’est ce qui fait que leur duo fonctionne tant et si bien.
Basile pourvoit à son confort, à sa protection et elle, elle fait en sorte que jamais la maison où il vit ne démérite, que jamais il n’ait à regretter de l’avoir entraînée loin de la Sérénissime.

Là, une Renarde connue qui rejoint le petit page bientôt écuyer du Pelamourgue.
Ici une bretonne austère vite rejointe par une sulfureuse ronde du nombril, qui réussit à lui tirer une réaction non figée, elle sourit la vénitienne, attendrie par les retrouvailles, et le ventre qui tend le tissu et qui sera à n’en pas douter la cause des larmes. Les femmes enceintes ont de ces réactions, on ne s’en étonne plus.

Et Lui, et sa posture hiératique.

Un bref instant, puisqu’elle est débarrassé un temps de la charge de mère, puisque tout est en ordre, un bref instant, Flaminia s’accorde le luxe d’observer le maître des lieux. Pas avec la déférence que l’intendante doit au maître des lieux, pas avec le respect que confère la différence de statut entre eux. Des années après, de longues années plus tard, il y a dans le regard de l’italienne encore un peu ce qui les a liés tant d’années, en dépit des séparations.
Et s’il n’est plus le fougueux mercenaire d’antan, et qu’elle n’est plus la plus jeune des courtisanes, il reste pour eux la complicité et la tendresse sinon le dévouement qu’elle lui voue. Et qui tournerait les yeux dans sa direction verrait que l’espace d’un bref instant, le masque affable de Flaminia s’est brisé sur un regard brûlant de passion.

Et enfin, elle le rejoint, le cœur ayant repris un rythme plus calme. A mi-voix, pour eux, de l’intendante au maître, attendant qu’il la libère pour se concentrer sur les autres, ou la garde à ses côtés pour son plaisir.


« Tout est en ordre. Vous êtes superbe mon seigneur. »


Après tout ce temps ? Toujours.
Basile
L'hobereau restait de marbre en sa position gardant son regard sur la petite cour qui se formait, avisant en premier l'entré de Perceval, suivit de Constante. Les mailles s'entrechoquant en un petit cliniquement avant que les premiers cris de retrouvaille se fasse. L'hobereau avait eut à rencontrer le père du jeune de Cheny, aux abords de Paris sans guère davantage de parler. En cette occasion il aurait à rencontrer la mère du garçon.
Il avait pris le garçonnet en premier abord par amitié pour Della, ignorant à peu près tout autant de lui que de sa famille. Néanmoins après ces premiers mois, il n'aurait guère à regretter ses choix. L'âge donnait aux hommes un penchant à admirer la jeunesse, se projetant ainsi dedans, se revoyant soit même, ou bien encore espérant qu'une parti de soit survivre en ce qu'on partagerait.
Pour le jeune bourguignon élevés en cosaques, le pater famillias à la famille au lion, espérait vivre assez longtemps pour le voir homme accomplis parcourir les plaines épées en main. L'hobereau espérait un jour pouvoir en faire de même avec ses fils.
Lorsqu'il le fit trépigner, ce fut pris entre deux pensées, celle qui tira un sourire sur son visage de se revoir plus jeune avec ses frères de sang et surtout ceux de lait, à être encore bien plus turbulent. Puis, celle qui retira le sourire, en songeant a ce qu'on lui avait lui même appris, dissimuler toute émotion pour se faire roc face aux tempêtes.

Il répondit d'un signe de tête à Della, femme ô combien pleine de ces belles valeurs de noblesse qui se faisait rare. Elle était un éclat dans toute cette troupe de soie et de dorure qui se nommait noblesse de France. Néanmoins sa réflexion fut coupé par le jeune écuyer qui annonça a l'hobereau que la brune était sa mère. Le sourire se refit sur son visage avant de la saluer d'un signe de tête ainsi qu'a la blonde qui l'accompagnait. Puis de saluer la globalité des présents assez sobrement :


    - " Soyez bienvenue. "


Court et simple. A vrai dire l'hobereau hésitait encore sur comment ouvrir cette intronisation. Il aurait mieux valu qu'il prépare une sorte de discours ou quelque chose du genre. Non pas que le verbiage lui manquait, mais c'était aussi un coup à pas savoir que dire ou parler trop. Enfin il trouverait bien quelque chose.
Tandis que son regard délaissait les premières retrouvailles, l'hobereau avisa sous le cri du nom de la bretonne, les deux femmes.

L'hobereau connaissait moins la rousse. Si Perceval était entré dans les armes du lion dans des coutumes aussi vielle que la chevalerie, Constant quant à elle venait des hasards que faisait les bonnes rencontres. Une taverne à Loches, souvent vide ou de compagnie douteuse, cette ville avait néanmoins permis à l'hobereau de la rencontrer.
Loin de toute bienséance ou chose de cet acabit, pour au contraire se faire femme indépendante, vivant par l'épée et appréciant cette voie. C'était chose si peu commune, que l'hobereau en avait acquis une passion terrible à la voir s'élever en ses armes et suivre son chemin en portant le lion d'or.
Il ignorait presque tout de sa famille, de son passé, et si cela l'intéressait en sa curiosité naturelle, seul compter le présent et le futur. Entre les tactiques à base de choucroute et les plan de catapulte-menhir, c'était en bien des aventures qui serait à se faire.
Il eut un nouveau sourire en voyant une autre femme laissait son émotion jaillir en découvrant la rousse. Famille ou ami, il l'ignorait. En tout cas, la grande salle de l'hostel n'aurait guère vu autant d'émotion qu'en ce jour.

Il eut à sortir de ces songes par un murmure familier. Il avait à l'entendre souvent, mais jamais lassé. Flaminia était tant à la fois la mère de plusieurs de ses enfants, sa compagne de couche mais bien plus sa complice qui le comprenait, et surtout le supportait. Un roc aussi solide que les liens familiaux sur lequel il saurait se reposer et l'aimer. Que leurs corps s'apprécient ou se rejettent, que a distance soit là ou non, elle demeurait une partie de lui même, inéluctable à son histoire et son être.


- " Ta présence aide beaucoup à ça. "

Simple réponse, murmure à mi-voix. Il n'était plus question de mièvrerie, mais davantage de complicité et de liens à jamais non ternis par le temps. Néanmoins il ne s'accorda pas davantage à la retenir à ses côtés, elle serait autant s'occuper de l'intendance que de garder la cour réunis ici pour les deux écuyers en bonne animation. C'était après tout bien loin des fastes vénitiens.

Sans guère plus tarder, l'hobereau alla face à la salle, devant le trône d'acier, vierge de toute ciselure ou décoration, attendant que les arrivés et retrouvailles se face pour appeler à lui les deux nouveaux écuyers del Leon. Il aurait le temps de songer à un discours et que dire. Un verre de vin lui donnerait l'inspiration s'il venait à en manquer.

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--Dobromir



    Etais-je en retard ? J'en doutais. Ce n'était ni mon genre ni dans mes habitudes. Fidèle guerrier, fidèle ami, fidèle jusque dans la mort, j'avais laissé mon cousin et père de Perceval dans les profondes limbes dans lesquelles il s'était enfermé sous surveillance de quelques bonnes mères du village de Cheny. Moi, le tueur des pays de l'Est, ne pouvais rien faire à ce stade-là et puis, il y avait Percy. Ce gamin que j'étais en charge de surveiller lorsqu'il était plus jeune, était devenu, au fil des mois, un véritable membre de notre famille. Et aujourd'hui, c'était le jour le plus important de sa jeune vie.

    Torvar m'avait parlé de cette cérémonie doutant même d'y aller. J'avais depuis longtemps cessé de vouloir comprendre l'esprit de mon cousin, trop retord à mon gout, trop difficile à suivre, trop... mais où était donc passé ses décisions coup de poing et sans appel, qu'était donc devenu cet homme au contact des français pour qu'il en devienne si pale et si insipide ? L'ancien Torvar, le guerrier cosaque aurait rué dans les brancards, envoyé bouler tout le monde et se serait pointé à la cérémonie que cela plaise ou pas à la mère du gosse. Là, il prenait des pincettes et moi ça me donnait des poussées d'urticaire. Mais après tout, c'était son gamin, pas le mien...

    Toutefois, en ce jour, je me devais de le remplacer alors qu'il le souhaite ou pas, j'allais y aller à cette cérémonie à la con. Chez nous, ça n'existait pas. On faisait passer aux gamins différentes épreuves et s'ils s'en sortaient la tête haute alors il pouvait porter un de nos sabres. Je savais que mon cousin avait une surprise pour Percy depuis des lunes et je savais aussi où il la cachait alors avant de partir, j'étais entré dans sa chambre, je m'étais arrêté au pied de son lit pour l'observer quelques instants... le teint blafard, les traits tirés, les paupières closes, pour un peu on l'aurait cru mort. Mais non, il était là, encore, s'accrochant à un tout petit bout de fil de vie.
    Serrant les mâchoires, je me déplaçais quand même jusqu'au coffre qui se trouvait près de la cheminée, l'ouvrit pour empoigner un morceau de tissu dans lequel était rangé soigneusement un sabre. Cette même lame qui avait appartenue au père de Torvar. Je l'aurais reconnue entre mille pour l'avoir si souvent vu se lever lors de cérémonie d'intronisation de nos petits guerriers... ce temps est bien lointain et soudain je ressens la fatigue d'être ici, dans ce pays étranger, à en vouloir à la terre entière pour ce qu'il s'est passé pour mon cousin.

    Quelques soupirs plus tard, me voilà à sceller Vorobeï. Je sais qu'il obéit bien plus à Torvar qu'à moi-même mais Percy sera heureux de voir ce cheval le jour du grand évènement. Et je me mis en route sans trainer. S'apitoyer sur le sort des gens qui me sont chers ne les aidera pas alors autant partir.


    ****************


    La route fut longue et solitaire mais c'était mieux ainsi. Je n'avais pas envie de parler, pas envie d'échanger avec des gens que je ne connais point. Et ça me permet de ne pas déverser ma colère sur quiconque. Et je me concentre sur le petit Percy qui entre de plein pied dans le monde des grands. Bientôt il pourra partir à la guerre sur ordre de quiconque, bientôt il deviendra réellement l'un des nôtres. Et rien que cette pensée m'arrache un sourire et me fait m'activer. J'aime bien ce gamin et même s'il n'est pas cosaque de sang, il l'est de cœur et ça c'est le plus important. Il connait nos valeurs et les porte avec fierté. Rien que pour ça, je lui serais toujours fidèle. Mais pour l'heure, je dois mener à bien ma mission car c'est une mission que je me suis fixé. Je dois lui remettre en mains propres ce cadeau, pour Percy et surtout pour Torvar, au nom de Torvar.


    ****************


    [Le jour de la cérémonie]



    J'avais repéré la suzeraine de Torvar aussi l'ai-je suivi afin de savoir où avait lieu cette cérémonie. Afin de faire honneur à mon cousin, j'avais même fais des efforts vestimentaires sauf mon manteau en peau de loup. C'était un peu notre marque de fabrique à nous autres les cosaques, ce qui nous rattache les uns aux autres... Tant pis si c'est mal pris, je m'en accommoderai, c'est habituel dans ce pays qui n'est pas le mien.
    Arrivé sur place, je suis le mouvement, salue d'un signe de tête tous ces gens que je ne connais pas, repère Maryah et le petit tandis que mes doigts se serrent sur le sabre. Je me fais tout petit et reste dans le fond. Je viendrais offrir ce présent à Perceval à la fin et puis je m'en irais comme je suis venu, seul, afin de regagner Cheny.
Niallan
Mon gosse avait raison de douter de ma présence. J'étais le genre de type à penser « Dès que le vent soufflera je repartira, dès que les vents tourneront nous nous en allerons... *» et à exécuter ladite pensée. En l’occurrence, j'étais pas matelot et il aurait fallu me payer très cher pour que j'accepte de passer un temps indéfini en mer. A moins qu'il y ait des bateaux formidablement bien équipés en donzelles et en saloperies que j'adorais ingurgiter. Mais là n'est pas le sujet. Évidemment, je ne disais pas à mon fils que je préférais une soirée à me murger le groin en taverne à une soirée cocooning en famille. Non, je lui disais que j'avais une mission au Royaume des Blonds. Et il me croyait, avec toute la foi et l'innocence de l'enfance.

Mais cette fois, j'avais pas eu envie d'inventer une énième mission farfelue. Cette fois, j'avais décidé de répondre présent. Pour une fois, j'avais décidé d'être un père un peu moins merdique. Et pour être un père un peu moins merdique, j'avais dû passer par trois étapes.

Étape 1 : trouver une cape.
Si je ne troquais pas mes santiag' et mon cuir un peu zone contre une paire de dockside et un vieux ciré jaune, je troquais ma veste en cuir et le foulard de feue ma fille contre une cape de clodo classieux et la capuche qui va avec. Quand je dis troquer, comprenez que c'est façon de parler. Le foulard de pirate était au fond de l'une de mes poches et ma veste m'attendait tranquillement dans ma chambre à l'auberge.
Et si jamais vous vous demandez pourquoi je me pointe dans une cérémonie avec une cape qui a visiblement fait son temps au lieu de me ramener avec de beaux autours, c'est tout simplement parce que vous ne savez pas ce qui est réellement dangereux. Oubliez ce qu'on vous a appris : une armée de Vikings en colère, un méchant brigand, une meute de loups, une tempête, une maladie incurable, l'endroit le plus mal famé de la capitale, tout ça c'est rien. Que dalle. Du pipi de chat à côté d'une femme en colère. Et encore, la colère, c'est un faible mot pour décrire le sentiment que j'inspire à Maryah. Très honnêtement, j'aurais plus dit une féroce rancune accompagnée d'une haine mêlée à une répulsion certaine et à une fanatique envie de vengeance. En étant optimiste. De ce fait, vous comprendrez aisément qu'il faille que ma trombine soit cachée.

Étape 2 : atelier couture.
S'il ne fallait surtout pas que la mère me reconnaisse, il aurait été totalement abruti de ma part d'empêcher le fils de me reconnaître. Aussi, par lettres interposées, nous avions convenu que je ferai coudre un « P » sur une épaule de la cape. Un P comme Percy, un P comme Papa.
J'avais, dans un premier temps, essayé tout seul. Cependant, après m'être piqué une bonne vingtaine de fois, j'avais constaté les dégâts infligés à la cape. Grommelant tout ce que je savais, j'avais failli me résoudre à repasser par l'étape 1 avant qu'une vieille femme ne me propose son aide. Une aide grassement rémunérée, maligne l'ancêtre. J'avais néanmoins accepté et après lui avoir refilé dix écus, je l'avais regardée œuvrer. Si elle se battait aussi bien à l'épée qu'à l'aiguille, m'est avis qu'elle aurait transpercé une centaine de gros durs en un laps de temps record. A noter : si jamais on me cause à la cérémonie, penser à parler de la vieille surdouée en couture en transformant ça en une déesse des armes d'un autre temps.

Étape 3 : assister à la cérémonie.
Me gardant bien de relever ma capuche, j'ai vite fait de me glisser tout au fond de la salle une fois la porte passée. En voyant Maryah, j'esquisse un sourire amusé, elle veut peut-être toujours autant ma mort mais qu'est-ce qu'elle est belle cette barjo. En voyant les deux nanas qui se câlinent dans un coin, je me contente de hausser une épaule, notant pour moi-même que le saphisme est finalement toléré dans une cérémonie d'intronisation. En voyant Blondie n°1, je passe rapidement à Blondie n°2 et ses marmots, adressant une prière silencieuse à qui voudra bien l'exaucer pour que les morveux ne soient pas pris de l'envie de faire mumuse avec ma cape. En voyant un type que j'imagine chevalier et son hypothétique bourgeoise, je ne moufte pas. Et, en voyant un type qui me fait étrangement penser au cosaque qui rêverait de me trouer la peau, je moufte encore moins.
Et puis, parce que j'ai gardé le meilleur pour la fin, je regarde mon fils. Et je ressens un truc étrange. Quelque chose sur lequel je peine à mettre un nom, ne l'ayant éprouvé qu'en de trop rares occasions. De la fierté. Je suis incroyablement fier de mon fiston. Il deviendra un homme bien. Certainement pas grâce à moi mais plus tard, quand on me demandera au cours d'un atelier soulage de gueule, si j'ai des enfants, je serai fier de pouvoir parler de Percy. De mon fils. Ce futur Chevalier qui ira pourfendre des dragons pour défendre des princesses.



*Renaud - Dès que le vent soufflera

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Bannière réalisée par les grands soins de JD Calyce.
Maryah
Maryah avait ravalé ses larmes de joie. Des mois qu’elle ne l’avait pas vu certes, mais des semaines qu’elle jouait la carte de la virilité. Et là d’un coup, la soupape des émotions s’était soulevée, crachant sa vapeur d’eau, tel un volcan en éruption. Il lui semblait qu’à ce moment-là, elle aurait pu mourir. Tout était à sa place, quand elle était à côté de son fils. Et de surcroit, en bonne compagnie. Il avait grandi le petit, et à force d’entrainement son corps était devenu plus ferme. Elle sentait ses petits bras se serrer autour d’elle, et l’intensité qu’il mettait dans cette étreinte qui n’avait que trop tardé. Elle avait fini par rire quand il avait rougi sous son baiser, et qu’il avait ronchonné en disant qu’on les regardait. Tout à fait le genre de remarques que le Cosaque aurait pu faire, et elle s’était à regret détaché de lui. Elle en profiterait plus tard, et si besoin à l’abri des regards, car maintenant qu’elle était là, elle avait bien l’intention de rester un peu. Elle avait déjà oublié son engagement auprès des buses angevines, et la guerre qui ne tarderait pas à pointer son nez … ou pas.

Elle salua poliment celui qui devait être le Sire Basile, elle avait tant de choses à lui dire, à partager sur l’éducation de Perceval, sur cette vie de chevalerie que l’homme lui offrait, certainement par amitié pour Della et par amour pour la chevalerie. Mais le sérieux de l’homme la dissuada d’aller entamer la conversation pour l’heure. Elle regarda d’un œil toujours aussi attendrit, la jeune femme rousse, en proie aux retrouvailles aussi et se douta qu’il s’agissait certainement de Constante, celle dont Percy lui avait parlé dans les courriers. Elle lui adressa également un signe de tête, avant que son regard se porte à nouveau sur Perceval qui se fendait d’une révérence pour Della. Et elle rit encore ; il lui semblait ne pas avoir ri de cette légèreté depuis des lustres. Elle aimait sa fraicheur, son innocence, sa spontanéité. Cet enfant était une boule d’énergie lumineuse qui vous fendait le cœur, pour y glisser un fondant aux 3 chocolats.
Il se dirigea ensuite vers une autre blonde, que Maryah toute absorbée par son fils, n’avait pas remarqué. La honte ! Acédia ! Elle icy. Comme c’était bon.
Alors enfin, Maryah se rappela comment on marchait ; un pied devant l’autre, bien qu’à tout moment, il lui semblait que ses jambes n’allaient plus la porter et qu’elle s’écroulerait sous la robe épaisse. Elle sourit en passant devant Della, de ces sourires qui expriment toute l’émotion et la reconnaissance de vivre ce moment. Parce qu’elle n’oubliait pas que rien n’aurait été possible sans elle, si elle n’avait pas pris Torvar comme vassal. Puis elle avance vers l’amie du Sud, Acédia la généreuse, et lui donne l’accolade également.


Acédia ! Tu as pu venir ! Tu l’auras compris, voici Perceval … Percy, voici ma douce amie, Acédia. Celle qui, faute de cérémonie, sera comme une marraine pour toi. Une cuisinière hors pair comme je te l’ai écrit …

Déjà un sourire se dessinait sur son visage, et elle envoya un petit clin d’œil à Acédia. C’est là que la question tomba, même si Maryah avait prié pour qu’elle ne vienne jamais, et le sourire quitta son visage, aussi promptement qu’il était apparu.

Il est où Torvar ? Il va venir ?

Un silence s’imposa. Comme on le dira des années plus tard, un ange passa. La question redoutée, et les mâchoires de la bridée se serrèrent. Le Serpent lui avait conseillé de dire la vérité, mais annoncer à son fils que son père était sur son lit de mort le jour où il sera intronisé Ecuyer, était au-delà de ses forces. Et ce, malgré tous ses entrainements. Elle échangea un long regard avec Della, et s’agenouilla pour être à la hauteur de Percy. Aujourd’hui, c’était SON jour et rien ne viendrait ternir le moment. Elle avait suffisamment menti par le passé, pour ne pas pouvoir le faire une fois de plus.

Torvar s’excuse. Il aurait aimé être là. Mais son devoir de Seigneur, de guerrier, l’a gardé en Bourgogne où des groupes brigands sèment la guerre. Il est fier de toi. Tu suis ses pas …

Elle n’avait pas cillé. Elle avait même occulté le dernier courrier du Cosaque où il disait à Maryah qu’il n’interviendrait plus dans l’éducation de Percy, mais qu’il lui laissait son nom. Elle s’inventait une belle histoire, celle du père investit qui aime son fils, en est fier, et reconnaît en lui son digne successeur. On ne pouvait donner ce qu’on avait reçu, c’était ainsi.

Pourtant, une arrivée surprise allait alimenter ce rêve, qui n’en était peut être finalement pas tout à fait un. Drobomir. Le cousin de Torvar. Son garde-fou. Son ange-gardien. Son protecteur et son ombre. Lentement, Maryah s’était redressée dans un bruit de tissus froissés. Machinalement, elle avait porté sa main à sa cuisse, là où d’habitude attendait une lame. Mais, ce jour, elle n’était pas armée. La vision du cosaque lui inspirait des sentiments divers et variés, multiples oui, et opposés. Le géant pouvait chercher à se faire petit, sa carrure en imposait, et cette barbiche … Humpf … Ses poings se serrèrent, ses mâchoires aussi ; l’entente n’était pas vraiment cordiale entre lui et elle. La Bridée cadrait mal dans le décor Cosaque, mais elle devait reconnaître que Drobomir et Lub avaient toujours pris soin de Percy. Ils étaient de sa famille, bien plus que celle du sang.
Elle n’oubliait pas que Drobomir avait été fouetté, quand Percy lui avait échappé. Elle se rappelait aussi avoir enterré sa hache de guerre le lendemain, lui faisant parvenir un onguent dont il n’avait certainement su que faire. Elle n’aimait pas cet homme, sa froideur, ses représentations sur les femmes, sa proximité avec le cosaque, ses manières de rustre, sa force trop menaçante. Mais … mais il avait toujours été là, pour Torvar, comme pour Percy. Elle posa une main ferme sur l’épaule droite de Percy, et de son autre main tendit un doigt vers Drobomir, articulant lentement pour l’enfant et pour sa propre maitrise :


Regarde qui est là … Je crois que ton père t’a envoyé son messager …

Elle laissa Percy courir vers Drobomir, et les regarda se saluer « cosaquement » ; et j’te tape l’épaule, et j’te tape la cuisse. Ils avaient même échangé des mots de là-bas, dont elle ignorait jusqu’à la signification. Un coup d’œil vers Della lui permit de ravaler sa salive et de retrouver ses esprits, loin du goût de sang et de bile, qui commençait déjà à envahir ses papilles. Et elle s’enfonça à son tour vers la grand porte, rejoignant le futur Ecuyer et le cosaque. Un simple signe de tête pour le saluer, tendue comme la corde d’un arc, se demandant s’il était venu porter une annonce de mauvaise augure :
Merci d’être venu pour lui, Drobomir …
Et alors que Percy, petit farfadet se détournait déjà d’eux pour aller saluer un homme sous une épaisse cape-capuche, Maryah reprit à mi-voix pour le cosaque :

Ne lui dit rien … s’il te plait. Pas maintenant. Pas au moment où il va être intronisé … Ne gâche pas ce moment, Drobo. Après, … tu … on lui dira après la cérémonie. « Il » … il n’est pas … ?

« Mort », voici la fin de la phrase. Voilà la question qui la taraudait avec l’arrivée du cosaque. Déjà parce que, comme tout ceux qu'elle aimait, Torvar n'avait pas le droit de mourir. Et ensuite parce qu’il lui sembla qu’à ce moment, dans son esprit paniqué, tout pourrait changer, comme souvent beaucoup de choses s’étaient écroulées dans sa vie.
Imaginez que le Cosaque fasse quelques pas, et annonce à tous que Torvar était mort. Que du coup, Della se retrouve sans vassal et ne souhaite plus « se charger » du petit de Torvar, qui n’était de toute façon pas son père naturel et qui avait fait preuve d’une générosité à toute épreuve en le reconnaissant comme le sien.
Qu’elle demande à Basile de ne pas procéder à l’intronisation de Perceval, le petit bâtard sans père.
Le rêve de chevalerie de Percy serait détruit, il serait rejeté du clan Cosaque, il ne serait plus reconnu par ses pairs … puisqu’il n’était déjà pas reconnu par ses pères.

Et ses jais plantés dans ceux du cosaque, son visage se décomposa , il lui sembla que son cœur allait littéralement exploser et que le sol s'ouvrait sous ses pieds.
C’était Maryah, toujours vive à s’imaginer le pire. Habituée à composer avec les scénarii pessimistes.
Catastrophiste ? Si peu …

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Bannière réalisée par LJD Pépin_lavergne
Goleck
Goleck contrairement à l'accoutumer n'avait point de choppe à la main.
D'ailleurs pour le coup il avait revêtu tenue adéquate a l’événement, mantel de rouge, parsemé de bandelures doré (non non basile fallait copyright ta tenue). Malgré le beau rouge et les dorures, il se mit en retrait, voir rasée les murs. Pour lui, il y avait trop de monde d'un coup, ooohh le timide.
Il reconnut alors Basile, Perceval et Constante. Il se demanda s'il y verrait sa sœur, ou son père. Mais ce n'était pas son jour à lui, après tout.

Il écouta ce qui semblait être là famille de Perceval parler, Ça y est les retrouvailles, c'est chouette sa. Ce temps à travailler durement ensemble aux camp, maintenant les voilà prêt pour la suite de leurs parcours chevaleresque.

Appuyer contre un mur il attendait la suite de la cérémonie de ses "Frère d'armes" ou si par chance, l'ont venais a sa rencontre parloter avec quelqu’un. bien que souhaitant aller voir le "ptio" pour voir comment il allait, il préféra son bout d'mur.

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Zakarine
Zakarine travaillait normalement à la sécurité de son village d'irréductibles quand, un jour, elle vit une amie à elle rentrer à la maison. Son retour fut fêté dignement à coups de chouchen à volonté toute la nuit. Après qu'elle leur appris qu'elle avait l'intention de déménager, tout le monde essayait de la retenir de n'importe quelle manière, jusqu'à l'attacher à une chaise et l'enivrer. Cependant, quand on aime une personne, on doit accepter de la laisser partir, même si cela nous fait de la peine. Et c'est ce qui c'était passé. C'était à contre-coeur que Tréguier laissa partir Constante vers des terres .. ahem.. françoises. Même la narratrice a du mal à digérer ce genre de trahison, une Bretonne en Touraine, beurk! Mais là n'est pas la question: et puis de quoi elle se mêle, elle namého?! Ce n'est pas son histoire qu'on raconte, mais celle des personnages vivant en Bretagne. Bon.. elle reprend donc.
La Rouquine leur annonça qu'elle allait être intronisée à Tours et qu'elle les invitait à venir. Zak lui promit qu'elle ferait tout pour assister à la cérémonie. Elle partait, soit, mais elle restait néanmoins son amie.

Du temps était passé. Le jour J approchait à grands pas. La Trégorroise préparait ses affaires dans une malle pour le voyage. Elle monta dans un coche et fila hors des frontières du Grand-Duché. Il lui fallut quelques jours sur les chemins pour arriver en ville. Elle s'installa dans une magnifique auberge où elle put prendre un peu de repos. Le lendemain était le jour de l'intronisation de Constante, il lui fallait bien dormir pour être en forme.

Après une nuit de sommeil réparateur, Zakarine prit un bain dans le baquet mis à sa disposition et se vêtit à la mode Bretonne. Constante l'avait avertie que certains n'aimaient pas trop ceux du Ponant et la Rouquine était un poil provocatrice, alors... La robe qu'elle avait choisie était parfaite. L'hermine, pur symbole breton, prédominait dans l'ensemble de sa tenue. Une fois parvenue à la salle de la cérémonie, elle se présenta à l'huissier.




Demat Aotroù*. Veuillez annoncer Zakarine de l'Etoile Bleue, Comtesse de Kerborzh, mar-plij.*

Bonjour Messire* et s'il vous plait*


Elle entra ensuite dans la pièce. Elle chercha Constante des yeux mais ne l'aperçut pas encore. La Rouquine attendait le commencement en se demandant où étaient les autres Trégorrois. Elle qui craignait d'être la dernière, elle était la première, finalement.
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