Adrianah
[Le monde.]
Au tout début, quand on s'est connu, ça va faire...trois ans... il m'a dit que je manquais d'assurance mais que je lui plaisais. Il m'a fait passer pour sa compagne, pour de faux et j'étais loin d'imaginer qu'un jour, j'allais réellement le devenir.
Il est le tout premier à avoir posé sa main dans le creux de mes hanches, et à avoir touché ma nuque. Mais surtout et plus que tout. Il est l'homme qui m'a donné mon tout premier baiser. Ce jour là j'ai laissé ses lèvres toucher les miennes et c'en fut fini de moi. Même s'il y a eu un Corleone un peu plus tard,il ne faisait pas le poids face à Niallan.
Depuis ce tout premier baiser je l'aime. Même s'il m'a fallu du temps pour le comprendre. Même si avant que lui aussi le comprenne, on s'est perdus, retrouvés, puis reperdus quand il était parti vivre avec une morte, puis retrouvés, Et on s'est avoués notre amour, et nous avons conçu une petite merveille et il m'a demandé de l'épouser, j'ai dit oui. Je lui pardonnais toutes ses conneries et puis je me suis enfuie sans le perdre alors que lui croyait m'avoir perdu, pour le protéger de ma mort.
Aujourd'hui, je viens de le retrouver et de lui mettre notre enfant dans le creux de ses bras. Une seconde naissance, j'avais jamais rien vécu d'aussi émouvant de toute ma vie que de le voir découvrir notre enfant. Même si Eliance a voulu lui faire la surprise et nous avait cachées Anna et moi sous sa cape. Enfin elle nous l'avait balancé dessus. Et m'avait interdit de bouger et de parler ! Je l'aime bien Eliance. On a plein de choses en commun elle et moi ouai !
Et puis devant cette autre femme qui s'est pointée, et qui lui posait plein de questions que ça ne la regardait pas d'ailleurs ; il a dit que le mariage n'était plus à l'ordre du jour et qu'il ne m'aimait plus. Et puis après, alors que je sentais tout qui s'effondrait autour de moi et que je me sentais glacée jusqu'au tréfonds de mon âme, que je commençais à penser à un grand feu de joie dans lequel aller danser, la femme est partie. Et il m'a alors dit qu'il avait menti à la femme mais qu'à moi il ne me mentirait pas. Jamais. Parce qu'on s'est toujours tout dit.
Et là, je l'ai entendu me dire qu'il m'aimait toujours. Comme un fou. Qu'il n'avait jamais cessé de m'aimer. Qu'il avait juste besoin de temps parce qu'il se sent paumé. Mais je pouvais toujours pas le regarder dans les yeux.
Que j'arrive pas à regarder un gamin dans les yeux ou à tenir dans les bras un bébé autre que notre fille, ça, c'est tout ce qu'il y a de plus normal chez moi. Et puis ça risque pas de changer surtout depuis que j'ai croisé le Corleone qui m'a reproché la mort des mini-Corleone qui ont jamais vu le jour et qui m'a dit que c'est moi qui devrait être morte et pas eux. Alors voyez, même si Anna-Gabriella m'a guéri de bien des peurs, je sais pas si elle arrivera à me guérir totalement. Mais je m'en cogne parce que maintenant je peux tenir un bébé dans mes bras et je sais que quand elle va grandir je pourrais la regarder dans les yeux. Et je m'en fous si c'est qu'avec elle ou nos éventuels autres enfants que je peux le faire.
Eventuellement je pourrai essayer avec le fils de Niallan qui est là. Il me l'a dit et Neijin m'a dit que c'était le petit garçon que j'avais aperçu la veille au soir. Celui qui parlait d'ogresse qui mange les enfants. De toute façon, je ne l'ai regardé que du coin de l'oeil et de loin, et que ce soit le fils de Niallan ou un autre gamin comme celui qui est arrivé après, c'est tout pareil, je suis incapable de regarder un enfant dans les yeux.
Mais ça m'était encore jamais arrivé de pas pouvoir regarder Niallan dans les yeux. Et il s'est alors passé un truc de bizarre. C'est que c'est lui qui m'a regardé dans les yeux. Genre il a vraiment obligé mes yeux à me perdre dans les siens. Et là...je l'ai entendu me dire ...PAUSE...
Et j'ai senti sa bouche qui venait de fondre sur la mienne. Et c'est une tornade qui a suivi. Mais j'vous détaillerai pas la tornade, j'vous dirai juste qu'elle a tournoyé looongtemps avant de nous épuiser. Parce que ces moments-là, entre mon Salaud et moi, je veux les garder pour nous, rien que pour nous.
Et finalement, lui et moi, on a pas vraiment causé. De choses importantes. Mais on progresse, puis j'ai confiance en lui.
Il est mon évidence, celui à qui je pardonne toutes ses errances. Celui en qui je garde confiance, faisant fi de ses conneries.
Parce qu'il est mon soleil, mon jour de chance, celui qui m'a demandé ma main.
Parce qu'il est le papa de notre fille, de notre petite princesse pirate d'amour.
Parce que je veux être là quand il dort, quand il rêve, quand il plonge dans ses conneries.
Parce que je veux savoir ce qui ne se dit pas et que ça reste entre nous, comme on le fait toujours.
Parce qu'hier on s'est engueulés et qu'on a fait une pause.
Parce qu'il a manqué me faire tomber dans le précipice et qu'il m'a rattrappée au vol.
Parce que j'ai envie de lui coller des mandales pour sa connerie marseillaise et pour ce qu'il m'a fait hier devant cette femme en taverne.
Parce que depuis qu'on a fait notre pause, j'ai plus vraiment envie de le cogner. J'ai juste envie qu'on en fasse des multitudes d'autres, entre nos discussions et nos engueulades.
Parce qu'en rentrant d'aller étudier les cailloux bretons avec Calyce, je les ai trouvé tous les deux endormis dans les bras l'un de l'autre et que j'ai souri connement en restant debout près de la couche. Un long moment. A regarder notre fille et son père. Anna-Gabriella, lovée contre le torse nu de son papa, elle dormait et un petit brin de sourire venait parfois fleurir sur ses petites lèvres, sosies des miennes. Son bras à Lui, reposait tout autour d'elle. Protecteur, aimant.
Parce que j'ai senti mon coeur rater des battements en les regardant tous les deux et que des larmes d'amour et de culpabilité ont fait céder la digue en moi.
Si Catalyna avait été dans le coin, je suis sûre que j'aurai alors couru la voir pour lui parler. La Russe est la seule amie que j'ai. Mais Gabriel et Cat sont pas là et sont trop loin pour que j'ai le temps d'aller leur parler avant la tétée d'Anna-Gabriella.
Alors je suis allée chercher Epo et j'ai laissé mon Danois avec Niallan et Anna.
Epo, c'est le Camarguais qu'Elvire m'avait ramené au mas à Marseille. J'ai une prédilection pour monter à crû, je supporte pas de voir un cheval sellé. Et les mains emmêlées à sa crinière, nous avons galopés à fond de train en longeant la côte. Et je ne me suis arrêtée qu'une fois arrivée dans le coin le plus sauvage. Juste devant moi il y avait les falaises et en dessous l'océan qui vient se fracasser contre les rochers. Et j'ai vu une espèce de tout petit chemin escarpé qui descendait dans les roches. Je l'ai suivi avant d'arriver devant ce qui ressemblait à une espèce de grotte dans laquelle je me suis réfugiée, le temps de m'apaiser. Je voulais allumer un feu mais je me suis retenue de le faire et je me suis rapprochée de l'entrée de la grotte, laissant les embruns et les éclaboussures des vagues marquer leur empreinte sur ma peau et mes vêtements.
Je ne sais pas si ça m'a vraiment fait du bien. Parce que je m'en veux toujours autant. Et je suis remontée, non pas parce que la marée était en train de monter, mais parce qu'il serait bientôt l'heure de la tétée d'Anna-Gabriella.
Et je m'en suis retournée auprès d'Eux, les cheveux humides et les joues rougies par ma course folle avec Epo.
_________________
Au tout début, quand on s'est connu, ça va faire...trois ans... il m'a dit que je manquais d'assurance mais que je lui plaisais. Il m'a fait passer pour sa compagne, pour de faux et j'étais loin d'imaginer qu'un jour, j'allais réellement le devenir.
Il est le tout premier à avoir posé sa main dans le creux de mes hanches, et à avoir touché ma nuque. Mais surtout et plus que tout. Il est l'homme qui m'a donné mon tout premier baiser. Ce jour là j'ai laissé ses lèvres toucher les miennes et c'en fut fini de moi. Même s'il y a eu un Corleone un peu plus tard,il ne faisait pas le poids face à Niallan.
Depuis ce tout premier baiser je l'aime. Même s'il m'a fallu du temps pour le comprendre. Même si avant que lui aussi le comprenne, on s'est perdus, retrouvés, puis reperdus quand il était parti vivre avec une morte, puis retrouvés, Et on s'est avoués notre amour, et nous avons conçu une petite merveille et il m'a demandé de l'épouser, j'ai dit oui. Je lui pardonnais toutes ses conneries et puis je me suis enfuie sans le perdre alors que lui croyait m'avoir perdu, pour le protéger de ma mort.
Aujourd'hui, je viens de le retrouver et de lui mettre notre enfant dans le creux de ses bras. Une seconde naissance, j'avais jamais rien vécu d'aussi émouvant de toute ma vie que de le voir découvrir notre enfant. Même si Eliance a voulu lui faire la surprise et nous avait cachées Anna et moi sous sa cape. Enfin elle nous l'avait balancé dessus. Et m'avait interdit de bouger et de parler ! Je l'aime bien Eliance. On a plein de choses en commun elle et moi ouai !
Et puis devant cette autre femme qui s'est pointée, et qui lui posait plein de questions que ça ne la regardait pas d'ailleurs ; il a dit que le mariage n'était plus à l'ordre du jour et qu'il ne m'aimait plus. Et puis après, alors que je sentais tout qui s'effondrait autour de moi et que je me sentais glacée jusqu'au tréfonds de mon âme, que je commençais à penser à un grand feu de joie dans lequel aller danser, la femme est partie. Et il m'a alors dit qu'il avait menti à la femme mais qu'à moi il ne me mentirait pas. Jamais. Parce qu'on s'est toujours tout dit.
Et là, je l'ai entendu me dire qu'il m'aimait toujours. Comme un fou. Qu'il n'avait jamais cessé de m'aimer. Qu'il avait juste besoin de temps parce qu'il se sent paumé. Mais je pouvais toujours pas le regarder dans les yeux.
Que j'arrive pas à regarder un gamin dans les yeux ou à tenir dans les bras un bébé autre que notre fille, ça, c'est tout ce qu'il y a de plus normal chez moi. Et puis ça risque pas de changer surtout depuis que j'ai croisé le Corleone qui m'a reproché la mort des mini-Corleone qui ont jamais vu le jour et qui m'a dit que c'est moi qui devrait être morte et pas eux. Alors voyez, même si Anna-Gabriella m'a guéri de bien des peurs, je sais pas si elle arrivera à me guérir totalement. Mais je m'en cogne parce que maintenant je peux tenir un bébé dans mes bras et je sais que quand elle va grandir je pourrais la regarder dans les yeux. Et je m'en fous si c'est qu'avec elle ou nos éventuels autres enfants que je peux le faire.
Eventuellement je pourrai essayer avec le fils de Niallan qui est là. Il me l'a dit et Neijin m'a dit que c'était le petit garçon que j'avais aperçu la veille au soir. Celui qui parlait d'ogresse qui mange les enfants. De toute façon, je ne l'ai regardé que du coin de l'oeil et de loin, et que ce soit le fils de Niallan ou un autre gamin comme celui qui est arrivé après, c'est tout pareil, je suis incapable de regarder un enfant dans les yeux.
Mais ça m'était encore jamais arrivé de pas pouvoir regarder Niallan dans les yeux. Et il s'est alors passé un truc de bizarre. C'est que c'est lui qui m'a regardé dans les yeux. Genre il a vraiment obligé mes yeux à me perdre dans les siens. Et là...je l'ai entendu me dire ...PAUSE...
Et j'ai senti sa bouche qui venait de fondre sur la mienne. Et c'est une tornade qui a suivi. Mais j'vous détaillerai pas la tornade, j'vous dirai juste qu'elle a tournoyé looongtemps avant de nous épuiser. Parce que ces moments-là, entre mon Salaud et moi, je veux les garder pour nous, rien que pour nous.
Et finalement, lui et moi, on a pas vraiment causé. De choses importantes. Mais on progresse, puis j'ai confiance en lui.
Il est mon évidence, celui à qui je pardonne toutes ses errances. Celui en qui je garde confiance, faisant fi de ses conneries.
Parce qu'il est mon soleil, mon jour de chance, celui qui m'a demandé ma main.
Parce qu'il est le papa de notre fille, de notre petite princesse pirate d'amour.
Parce que je veux être là quand il dort, quand il rêve, quand il plonge dans ses conneries.
Parce que je veux savoir ce qui ne se dit pas et que ça reste entre nous, comme on le fait toujours.
Parce qu'hier on s'est engueulés et qu'on a fait une pause.
Parce qu'il a manqué me faire tomber dans le précipice et qu'il m'a rattrappée au vol.
Parce que j'ai envie de lui coller des mandales pour sa connerie marseillaise et pour ce qu'il m'a fait hier devant cette femme en taverne.
Parce que depuis qu'on a fait notre pause, j'ai plus vraiment envie de le cogner. J'ai juste envie qu'on en fasse des multitudes d'autres, entre nos discussions et nos engueulades.
Parce qu'en rentrant d'aller étudier les cailloux bretons avec Calyce, je les ai trouvé tous les deux endormis dans les bras l'un de l'autre et que j'ai souri connement en restant debout près de la couche. Un long moment. A regarder notre fille et son père. Anna-Gabriella, lovée contre le torse nu de son papa, elle dormait et un petit brin de sourire venait parfois fleurir sur ses petites lèvres, sosies des miennes. Son bras à Lui, reposait tout autour d'elle. Protecteur, aimant.
Parce que j'ai senti mon coeur rater des battements en les regardant tous les deux et que des larmes d'amour et de culpabilité ont fait céder la digue en moi.
Si Catalyna avait été dans le coin, je suis sûre que j'aurai alors couru la voir pour lui parler. La Russe est la seule amie que j'ai. Mais Gabriel et Cat sont pas là et sont trop loin pour que j'ai le temps d'aller leur parler avant la tétée d'Anna-Gabriella.
Alors je suis allée chercher Epo et j'ai laissé mon Danois avec Niallan et Anna.
Epo, c'est le Camarguais qu'Elvire m'avait ramené au mas à Marseille. J'ai une prédilection pour monter à crû, je supporte pas de voir un cheval sellé. Et les mains emmêlées à sa crinière, nous avons galopés à fond de train en longeant la côte. Et je ne me suis arrêtée qu'une fois arrivée dans le coin le plus sauvage. Juste devant moi il y avait les falaises et en dessous l'océan qui vient se fracasser contre les rochers. Et j'ai vu une espèce de tout petit chemin escarpé qui descendait dans les roches. Je l'ai suivi avant d'arriver devant ce qui ressemblait à une espèce de grotte dans laquelle je me suis réfugiée, le temps de m'apaiser. Je voulais allumer un feu mais je me suis retenue de le faire et je me suis rapprochée de l'entrée de la grotte, laissant les embruns et les éclaboussures des vagues marquer leur empreinte sur ma peau et mes vêtements.
Je ne sais pas si ça m'a vraiment fait du bien. Parce que je m'en veux toujours autant. Et je suis remontée, non pas parce que la marée était en train de monter, mais parce qu'il serait bientôt l'heure de la tétée d'Anna-Gabriella.
Et je m'en suis retournée auprès d'Eux, les cheveux humides et les joues rougies par ma course folle avec Epo.
_________________